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 [Dans un couloir près du Salon de Diane] Je suis Reine, inclinez-vous! (Cédric de Porteau)

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MessageSujet: [Dans un couloir près du Salon de Diane] Je suis Reine, inclinez-vous! (Cédric de Porteau)   [Dans un couloir près du Salon de Diane] Je suis Reine, inclinez-vous! (Cédric de Porteau) Icon_minitime29.08.09 11:22

Un soir d'appartement, un froid soir d'hiver. Dehors, la neige recouvrait les bosquets et les fontaines. Marie-Thérèse ne put rien voir de la fenêtre de ses appartements. La nuit était tombée, et ses appartements éclairés de l'intérieur ne permettait pas d'observer à loisir les jardins et les alentours de Versailles. Elle soupira, se détourna de cette fenêtre et accepta l'aide ses dames de compagnie pour enfiler son corset -maudit corset qui la serrait à étouffer mais dans lequel elle devrait sourire et prétendre la bonne santé- et sa lourde robe de velours. Une magnifique robe bleu marine, à vrai dire. Le deuil n'était pas fini et il fallait toujours revêtir de sombres couleurs. Une simple parure qu'elle avait amené d'Espagne complétait le tableau. Elle n'était pas d'une beauté saisissante, mais on ne pouvait dire qu'elle manquait de charme.

Ces préparatifs, cependant, ne s'adressait pas uniquement à son époux, comme on aurait pu le croire. La reine, oui, vous me lisez bien, la reine de France, la si catholique Marie-Thérèse avait un amant. Un amant qui avait pour nom Hector de Valois. Un crime qu'elle n'osait avouer à personne, même pas à son confesseur, de peur de représailles. Si jamais son époux l'apprenait … Elle n'osait même pas y songer.

Elle descendit, finalement, et se mêla, sans grande joie à la foule des courtisans. Elle salua quelques connaissances, se forçant à sourire et à montrer son plaisir d'être ici. Un effort qui semblait porter ses fruits, puisque peu à peu, la jeune femme réussissait elle aussi à se détendre.

Elle venait d'arriver dans un de ses salons préférés quand elle son regard fut attirée par un jeune homme. Elle l'avait déjà vu avec Hector de Valois et avait cru comprendre qu'ils étaient proches. Elle avait très envie d'aller lui parler. Le voyant quitter la pièce, elle le suivit, discrètement, faisant signe à ses demoiselles de compagnie de la laisser seule.

L'air de rien, Marie-Thérèse passa derrière ce jeune homme et fit entendre sa présence, dans le couloir où il n'était que deux. Un léger toussotement retentit dans la pièce et elle attendit. Elle espéra qu'il ne ferait pas de difficulté et viendrait la saluer comme il se devait. Si elle ne connaissait pas tout Versailles, tout Versailles la connaissait. Oui, la pauvre reine délaissée.

Si il était ami d'Hector, il devait d'autant plus savoir qui elle était. Elle ne pensait pas que son amant parlait d'elle à tort et à travers … Mais ils paraissaient tellement proches!

Elle eut un regard bienveillant, la tête fièrement redressée. Ses cheveux, relevaient en chignon, lui donnait réellement un air royal. Ses yeux semblaient transpercer l'homme qui lui faisait face. Elle le regardait fixement, attendant. Elle était bien décidée à ce qu'il se présente. Ce serait bien la moindre des choses qu'elle puisse utiliser de temps à autre sa position de Reine pour son propre intérêt. Etre Reine, ce n'était de tout repos et c'était même souvent très difficile. Il fallait oublier les cancans, se plier aux règles les plus strictes, accepter de se faire tromper par son époux à son nez et à sa barbe, dans sa propre maison … Une maison qui accueillait d'ailleurs un nombre impressionnant de courtisans qu'il fallait aussi supporter. Pour tout cela, elle attendait un minimum de déférence de cet homme.

*Qu'il ose seulement m'ignorer... Je ne pense pas pouvoir le supporter*

Songea-t-elle, un léger sourire aux lèvres. Elle était curieuse, curieuse de savoir qui il était vraiment et aussi, de voir comment il réagissait à la présence de la Reine. Elle espérait, secrètement, qu'il serait un minimum aimable et que cela la consolerait de cette soirée où elle n'avait pas envie de venir.
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