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 Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.

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Victor d’Amboise

(MICHAEL FASSBENDER)



36 ans ♔ Baron de Bussy, Seigneur de Vernancourt, Victor se targue d’être le dernier descendant du célèbre Louis d’Amboise, ‘le beau Bussy’. Mais avant tout, il est le capitaine des Gardes Françaises, et à ce titre, l’un des chefs militaires les plus importants de la Cour.  ♔ Français sans le moindre doute, descendant d’une des plus anciennes familles du royaume de France. Et osez donc lui dire qu’il ne vient que de la branche cadette, et vous risqueriez d’avoir une drôle de surprise.♔
Marié à Garance de Castelnau depuis maintenant huit ans, il n’est plus amoureux de sa femme mais lui porte toujours une grande affection malgré ses éclats de colère incontrôlables. Il est aussi le père de quatre enfants. ♔ Catholique assidu, il ne va en revanche se confesser que lorsqu’il y est forcé par son peu de conscience. La crainte de se faire réprimander par Dieu, certainement… ♔ Victor n’a jamais goûté aux plaisirs de la chair avec un homme et n’a aucunement l’intention de s’y essayer, merci bien.
Bad blues Main de l’Ombre.♔


(WHO’S AFRAID OF THE BIG BAD WOLF ?)


Quelques questions de protocole ...  


♔ ÊTES PLUTÔT PARIS OU VERSAILLES ?

Ambivalent, duplicateur, caméléon : Victor est dans sa nature un homme de guerre, mais la force des choses et l’évolution de ses ambitions l’ont poussé à développer ses capacités d’adaptation. Dissimulant savamment sa nature brutale et sauvage, il passe pour parfaitement à son aise dans la cour précieuse et élégante du roi Soleil. Victor ne déteste pas ce rôle qu’il se donne ni ne l’affectionne : c’est un moyen comme un autre pour parvenir à ses fins. Versailles est le théâtre du pouvoir : c’est ici qu’il peut atteindre directement le roi, la reine et le gouvernement, ici qu’il peut tirer les ficelles de l’intérieur. Quant à Paris, il s’y sent pareillement à son aise, plus brute, plus sombre, et surtout, ville du peuple. Peuple qu’il protège, peuple qu’il soutient, peuple qu’il espère rallier à sa cause grâce à ses Gardes, proches de la population. Victor s’y rend régulièrement pour aller voir ses gardes et aller à la rencontre du peuple, renforçant son image d’homme attentif et juste, de protecteur des pauvres et des opprimés. Et le baron escompte bien que le jour venu, le peuple de Paris se souviendra des bons services que le capitaine des Gardes Françaises lui a rendus, et l’accompagnera dans sa montée au gouvernement. Un pied à Versailles, un pied à Paris, un grand écart qu’il maîtrise parfaitement, deux monde qu’il attend de pouvoir rapprocher pour atteindre ses rêves de gloire.

♔ CROYEZ VOUS AU COMPLOT ?

Victor est le complot. Il en est devenu l’une des trois têtes après sa division suite à la mort d’Hector de Valois. Il était là depuis le début, pratiquement, un cousin éloigné du Valois : sa grand-mère Marguerite était aussi celle d’Hector, même s’ils ne partageaient pas le même royal grand-père. Rallié à son cousin Valois, Victor s’est montré être un lieutenant digne de confiance, un molosse qui n’avait pas peur de se salir les mains pour la Main de l’Ombre. Maintenant qu’Hector n’est plus, hors de question pour lui d’abandonner ses plans : qu’à cela ne tienne, il reprend le flambeau par lui-même et pour lui-même. Certains ont accepté de le suivre, sa chère amie Catherine-Charlotte de Gramont, le cousin de cette dernière Lauzun, le sulfureux Francesco Contarini et l’impitoyable Marie-Louise de Chevreuse. Victor est très satisfait du clan qu’il a réussi à constituer : aussi acharnés et fourbes que lui, des hyènes au milieu du troupeau, prêts à tout dévorer sur leur passage.

♔ VOUS SENTEZ VOUS PLUS COMME UNE DOUCE COLOMBE OU UNE GROSSE VIPÈRE ?

Les rumeurs sont un outil comme un autre, même si c’en est un que Victor dédaigne. Il est homme de guerre, c’était d’ailleurs bien par les armes qu’il avait l’intention de s’emparer du pouvoir à l’époque où Hector était encore en vie. Et c’est encore une possibilité qu’il garde en tête, un coup d’état n’étant jamais une option à négliger ; mais en attendant il sait que son principal espoir repose sur la mort du roi et de sa réputation auprès de la reine, de la cour et du peuple. Il faut donc la jouer fine, et prêter l’oreille à ce qui se dit de lui à la cour, quitte à traiter en privé avec les imprudents qui auraient l’idée de médire de lui ou lancer des rumeurs de complots…

♔ QU'AVEZ VOUS A DIRE SUR LA GUERRE ?

La guerre a été l’heure de gloire de Victor. C’est là qu’il a réussi à s’illustrer, à mettre enfin en marche les rouages de son plan ; drôle de coïncidence que de monter alors qu’Hector de Valois venait de se faire abattre. Victor n’avait éprouvé aucune crainte face à l’imminence des conflits, puis face aux canons eux-mêmes : combattant acharné, il s’est toujours dévoué pour se retrouver en première ligne aux côtés des soldats les plus malchanceux ou les plus braves. Courageux jusqu’à l’inconscience, fort et résistant comme un bœuf, il a réussi à survivre et a même été porté en héros après avoir traversé les lignes ennemies seul pour aller saboter leurs réserves d’eau, se retrouvant seul à lutter contre une dizaine d’hommes. Une expérience qui lui a laissé un certain nombre de cicatrices sur le corps, mais lui a aussi valu un triomphe et son grade de Capitaine des Gardes Françaises.

♔ QUELS SONT VOS LOISIRS ? AVEZ VOUS UN BUT PRÉCIS ?

- La stratégie militaire. Il connaît sur le bout des doigts le déroulement des plus grandes batailles et se tient très informé des derniers progrès en termes de technologie et d’artillerie.
-L’escrime, qu’il pratique tous les jours. C’est d’ailleurs lui qui l’enseigne à ses fils.
-La chasse, en particulier la chasse à courre.
-Les chiens, il est très proche de ses chiens de chasse et passe beaucoup de temps à les dresser au chenil.
-La fauconnerie, un art qui le fascine et dans lequel il est réputé pour être passé maître à la cour.
-Les jeux de hasard, c’est heureusement un joueur raisonnable.


Derrière le masque ...
♔ Coucou What a Face ♔ Le même âge  que les autres fois ! ♔ Assidue, c’est la rentrée, je suis à jour, faut bien que je m’occupe.
Code bon by Lisa  ♔ On m’y a enchaînée. De mon plein gré. ♔ Il paraît que ça manquait de méchants, j’espère que celui-là vous plaira.




Dernière édition par Victor d'Amboise le 02.11.15 20:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.    Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.  Icon_minitime04.09.15 19:31


Mémoires du Grand Siècle



Chapitre 1 : L’héritier.

1641.
Du haut de ses dix ans, l’héritier des Bussy contemplait l’arbre familial, un nombre impressionnant de feuillets étalés sur la table de travail sur laquelle il étudiait habituellement avec ses précepteurs. Du bout du doigt, Victor suivit Catherine de Médicis et Henri II, puis Marguerite de Valois, son aïeul Louis de Bussy – le beau Bussy, le brave Bussy, ainsi qu’on l’appelait à la cour, et Victor se disait que le deuxième surnom était tout de même plus flatteur que le premier. Victor resta quelques instants sur cet illustre aïeul, son grand-père dont on lui avait tant et si bien chanté les exploits, et sur le nom de la célèbre et intrigante Reine Margot, sa grand-mère. Une union interdite, un enfant illégitime – incroyable de voir comme il était facile de réécrire l’histoire pour en effacer les indésirables. Son père, né de cet adultère, avait été effacé de l’histoire. Refilé en catastrophe à un cousin qui n’avait même pas pris la peine de l’adopter à la mort de Louis de Clermont-Bussy, Charles de Bussy avait hérité des titres de son défunt père, mais surtout du statut de bâtard de la reine et de fils du traître qui avait empiété sur les prérogatives du bon roi Henri IV. Récupéré par son cousin François de Chaumont d’Amboise, Charles avait été élevé avec les autres enfants de ce dernier, se voyant rappeler chaque jour qu’il était certes de la famille, mais pas tout à fait. Un triste constat des choses pour lequel Charles avaient toujours tenu ses cousins dans un certain ressentiment, qu’il avait transmis ensuite à ses enfants. Marié jeune à une femme de petite noblesse, Henriette de Lamarre, ils avaient hérité enfin du manoir des Bussy et s’y étaient installés juste avant de donner naissance à deux enfants : Rosaline, l’aînée, née sept minutes avant son frère, Victor.

Un craquement retentit dans le dos du garçon, lui faisant faire volte-face. Une lueur de peur dans le regard, il scruta la pièce, apparemment vide si l’on oubliait sa présence à lui. Il hésita un instant, puis retourna à sa contemplation. Perdu dans sa lecture, il en oublia les règles les plus élémentaires de prudence, et ce n’est que lorsqu’une main se posa sur son épaule qu’il s’en souvint enfin – et se maudit de ne pas être sorti de la pièce quand il en avait eu l’occasion. Un étau dans la poitrine, il se retourna pour faire face au démon. Sa sœur.

« Tu viens jouer, Victor ? » demanda-t-elle, ses grands yeux aussi bleus que les siens fixés sur lui. Il y avait quelque chose de dérangeant dans les yeux de Rosaline – et Victor avait parfois l’impression d’être le seul à pouvoir le voir. Peut-être était-ce parce qu’ils étaient jumeaux, parce qu’ils avaient grandi ensemble même avant de naître, parce qu’ils se connaissaient par cœur alors que même leurs parents abandonnaient parfois, mais Victor aurait pu jurer qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas avec les yeux de Rosaline.
« Je ne peux pas, je suis occupé. » répondit-il enfin, la voix plus tremblante qu’il ne l’aurait voulu. Il avait planté son regard dans celui de sa sœur, l’affrontant comme à chaque fois, essayant désespérément d’affirmer sa propre autorité – alors même qu’ils savaient très bien tous les deux qui aurait le dernier mot.
« Menteur, tu le connais déjà par cœur cet arbre. Allez viens, allons jouer aux épées dans le jardin ! »
« Non, Rosaline ! Je ne veux pas jouer avec toi ! Laisse-moi tranquille maintenant ! »

Rosaline resta muette face à la rébellion de son frère – Victor, quant à lui, essayait d’ignorer son cœur qui battait la chamade dans sa poitrine. Puis, avant même qu’il n’ait le temps de réagir, Rosaline lui pinça le bras – pas comme des enfants qui se chamaillent. Elle lui pinça la peau, et y imprima une torsion si forte que Victor ne put retenir un cri de douleur. Aussitôt, elle le relâcha et recula d’un pas, comme étonnée de sa propre violence. Puis, elle lui jeta un dernier regard et s’enfuit.

C’était toujours comme ça avec elle. Victor ne comptait plus le nombre de traces de pinçons, d’hématomes et d’écorchures qu’il avait récoltés sur le corps quand il se retrouvait seul avec sa sœur. Ils avaient six ou sept ans quand elle avait commencé à lui faire mal – ça n’allait jamais très loin, des bagarres qui tournaient mal, des disputes qui en venaient aux mains, de légères traces sur le corps. Mais c’était suffisant pour terroriser Victor, qui n’osait même pas répliquer. Parce que Rosaline n’était pas méchante. Il était persuadé qu’elle était possédée, ou quelque chose dans le même genre : quand elle réalisait ce qu’elle venait de faire, elle s’enfuyait, ou elle fondait en larmes et s’excusait en serrant son petit frère dans ses bras. Ce n’était pas de sa faute. En tout cas, c’est ce que sa mère lui avait expliqué quand il s’était enfin plaint des mauvais traitements qu’il recevait. Il y avait quelque chose dans la tête de Rosaline qui n’allait pas très bien, un démon qui s’y était installé, un mauvais esprit. Dieu allait l’en libérer un jour. C’était son épreuve. Sa croix et sa bannière. Son père, lui, ne disait rien – Victor avait de toute façon renoncé à aller se plaindre à lui le jour où Charles lui avait rétorqué qu’un homme, un vrai, ne le laissait pas malmener par une femme. Alors Victor se taisait et endurait, attendant patiemment le jour où le mauvais esprit voudrait bien lui rendre sa sœur. Après tout, il était un Bussy. Il ne pouvait pas apparaître comme faible auprès de qui que ce soit, y compris sa propre famille.

Fils modèle, étudiant appliqué, Victor faisait le bonheur de ses précepteurs, tous de vieux amis de la famille, dont les parents avaient été des proches du brave Bussy ou du duc d’Alençon. Des hommes qui voyaient ou voulaient voir en Victor le digne successeur de son grand-père, un successeur qui irait loin. Son intelligence n’était pas à prouver : les mathématiques, la théologie, la géopolitique, le latin, il les retenait facilement, les répétant avec assiduité jusqu’à ce que ça rentre, méthodiquement, avec acharnement, même  - quant aux armes, on aurait pu croire qu’il était né avec une épée et un mousquet dans la main. Agile, appliqué, rigoureux, il progressait vite, et ses excellentes manières faisaient fureur auprès des invités qui venaient leur rendre visite. On lui prévoyait une belle carrière à la cour, auprès du tout jeune Dauphin. Et Victor absorbait cette reconnaissance et ces ambitions, les faisant siennes et s’y accrochant avec la détermination d’un jeune lionceau. Rosaline était trop renfermée, trop imprévisible, trop instable pour la vie de cour – on la destinait au couvent, et Victor se retrouvait avec le poids de toutes les ambitions familiales sur les épaules. Il ne s’en plaignait pas. Flatté, il s’absorbait dans ses études et ses exercices, ne perdant pas un instant de vue les exploits qu’il se promettait d’accomplir. Dix ans, onze ans, quatorze ans, seize ans : plus Victor grandissait, plus il devenait le jeune premier que son père l’avait toujours poussé à devenir. En public, Victor était le fils idéal, charmant, courtois, dévoué à sa famille et désireux de plaire. Les louanges pleuvaient partout où il passait, flattant ses ambitions et son égo. N’importe quoi pour plaire à son père, pour lui faire oublier l’image de ce pauvre gamin venu pleurer parce que sa sœur le martyrisait. Il ne disait plus rien, maintenant – quand Rosaline approchait, il muselait sa terreur et faisait ce qu’il pouvait pour la calmer, préférant qu’elle s’en prenne à lui qu’à leur mère qu’elle avait déjà menacée. Dans l’esprit de Victor, il y avait deux Rosaline : celle, effacée mais attachante, qui était sa sœur aimée et aimante, celle qui était sa compagne de jeux et qu’il connaissait aussi bien que le dos de sa main. Et l’autre, imprévisible, sauvage, violente, qui surgissait sans prévenir et blessait les autres, et se blessait elle-même. Elles cohabitaient dans un seul corps, c’était tout. Avec les années, Victor appris à les connaître toutes les deux, et à maîtriser l’incontrôlable. Que ce soit par les mots ou par la force…

Toutes les familles ont leurs secrets inavouables, lui avait un jour dit sa mère en soupirant. Rosaline était le secret des Bussy. Et Victor, en fils modèle, était le parfait écran de fumée pour la dissimuler. Un rôle qu’il embrassait pleinement, et que pas un seul instant il n’abandonnerait, même alors qu’il quittait le manoir pour rejoindre Paris et les Gardes Françaises, à l’âge de dix-sept ans…

Chapitre 2 : le Frondeur.

1649.

« Ca y est, fils. Nous partons demain à l’aube rejoindre Conti. »
« Le Prince a agréé à nos conditions ? »
« Un office pour toi au ministère de la guerre, auprès de quiconque sera nommé là une fois que ce satané Mazarin sera évincé du pouvoir. Des titres pour notre famille, et une substantielle dot pour ta sœur, que nous n’ayons pas à l’envoyer au couvent. Maintenant, il n’y a plus qu’à rallier les Princes et mener la lutte jusqu’au bout. »

Victor senti un frisson d’excitation remonter le long de son échine. Enfin. Enfin, ils allaient avoir l’opportunité de rafler les honneurs et les privilèges qui revenaient de droit à leur famille et qui leur avaient été pris il y a si longtemps de ça, à l’assassinat du Brave Bussy. Et ce n’était pas son imbécile de cousin, Charles-Jules d’Aumont d’Amboise, ni son faquin de père qui avaient fait quoi que ce soit pour sauver le patrimoine et le prestige de leurs parents déchus, laissant la branche Bussy s’enterrer et survivre faiblement en la personne d’un fils bâtard et de sa descendance. La maison Amboise elle-même perdait de son prestige, se reposant sur des lauriers pourris et s’embourbant dans une paresse qui révoltait Victor. Ils étaient à une époque l’une des familles les plus puissantes de France, et aujourd’hui, ils n’étaient plus qu’une relique antique dans la vitrine de la noblesse française. Un triste constat qui soulevait un sentiment de colère et de dégoût en Victor, qui ne pouvait s’empêchait d’avoir envie d’encastrer Charles-Jules dans un mur dès qu’il avait le malheur de le croiser à Paris. La monarchie ne faisait rien pour les aider, Mazarin diminuait encore le peu de privilèges qu’ils conservaient, gardant pour lui toute la puissance du pouvoir. La situation était intenable. Il fallait agir. Les princes de Condé, et surtout le prince de Conti, était leur sortie de secours.

Rentré dans les Gardes Françaises l’année précédente, à dix-sept ans à peine, il n’avait pas fallu longtemps à Victor pour se faire une place dans ce corps militaire d’élite attelé à la protection du tout jeune roi. A peine arrivé dans le régiment, il avait eu le privilège d’aller se battre aux côtés de Condé à Lens contre les Espagnols – malgré la victoire française, le régiment des Gardes Françaises avait été brisé par l’Infanterie espagnole, et Victor avait été l’un des miraculés du carnage. Remarqué pour sa force physique et son courage, on lui avait permis de repartir à l’offensive en compagnie de la cavalerie, et Charles d’Amboise soupçonnait que l’attitude de soldat irréprochable de son rejeton n’y était pas pour rien dans l’acceptation de Conti de leur alliance dans la Fronde. Grand, solidement bâti, le regard droit et inébranlable, doté d’un sang-froid étonnant pour un soldat aussi jeune, doué à l’épée comme au tir, endurant, et brave comme son ancêtre… Il n’avait pas fallu longtemps à Victor pour commencer à se tailler une réputation auprès de ses supérieurs. Mais la Fronde et les magouilles de son père avaient coupé court à ses ambitions, et c’est de tout cœur qu’il s’était allié à lui pour suivre le prince de Conti. L’ambition de Charles avait déteint sur son fils, et la folie des grandeurs commençait doucement à se distiller dans ses veines comme un poison et un dopant.

Lancés avec les Parlementaires, Charles, Victor, et leurs complices mettent Paris et ses villages alentours à sac, une année durant. Ne restant jamais bien longtemps au même endroit, ne rentrant pratiquement jamais à Amboise, le père et le fils étaient lancés corps et âmes dans leur rébellion jusqu’à l’arrestation de Conti en 1650. Les nouvelles du Palais-Royal étaient vite arrivées à leurs oreilles, et le père et le fils avaient aussitôt décidé de rallier Bordeaux, principal poumon de la Fronde. Poussés par leurs amis rebelles, ils avaient rejoint le parti de l’Ormée qui s’occupait alors de soulever la bourgeoisie et de lutter contre le gouverneur de la ville qui tentait désespérément de maintenir ses rapports avec la monarchie. Gardant toujours une oreille attentive aux dernières nouvelles, ils s’occupèrent de rallier de nouveaux amis à leur cause sur Paris pendant qu’eux continuaient d’agiter Bordeaux – c’est par leur biais qu’ils apprirent l’exil de Mazarin en 1651. Aussitôt, ils joignirent leurs amis pour prier Conti de venir les rejoindre dans le sud.

1653.

Les gardes étaient arrivés au beau milieu de la nuit pour les arrêter. Dans la maison qu’ils avaient réquisitionnée à Bordeaux, lui et son père, alors qu’ils étaient encore en train de travailler sur leurs plans pour regagner le Poitou dès le lendemain et rejoindre d’autres alliés. L’arrestation ne s’était pas faite sans résistance de l’un et l’autre Bussy, et les gardes avaient dû s’y mettre à plusieurs pour maîtriser notamment le fils dont la force physique n’était pas qu’une légende dans son entourage. Maîtrisés et interrogés sur le champ, ils n’avaient appris que trop tard la catastrophe. Conti avait capitulé. En cette nuit du 31 Juillet, les alliés du Prince avaient vite fait de retrouver d’autres alliances et de retourner leurs vestes : présents sur le terrain et injoignables par missive, Victor et son père n’avaient pu apprendre la nouvelle à temps et n’avaient pas eu l’occasion de couvrir leurs arrières. Certains de leurs prétendus proches le savaient, et avaient saisi l’opportunité pour sauver leur propre peau, marchandant avec Mazarin et ses sbires : l’identité de deux alliés de Conti contre une certaine forme de pardon. Mazarin n’avait été que trop heureux de se débarrasser de ces deux empêcheurs de tourner en rond qui agitaient le sud du Royaume depuis deux ans sans que l’on parvienne à leur mettre la main dessus. Une dénonciation, et le temps de retrouver leur piste et convaincre un autre de leurs alliés de communiquer l’adresse de leur cachette temporaire, et c’en était fini. Sur la route pour Paris et la Bastille, Victor ruminait, furieux, trahi, jurant que tôt ou tard il aurait sa vengeance. Hélas, l’avenir lui apparaissait bien sombre alors que se dessinait devant lui l’imposante silhouette de la prison…

Il avait vingt-deux ans à peine lorsque se refermèrent derrière lui les grilles de sa cellule, les cloches résonnant encore au dehors. Son père et lui étaient séparés, et Victor se retrouva seul entre les quatre murs de sa –certes large et confortable – nouvelle prison. D’enragé en premier lieu, il tomba vite dans un état alternant entre la résignation et la rancœur sombre, n’adressant la parole à personne lors des repas à la table du gouverneur, refusant même la présence d’un domestique, et correspondant aussi peu que possible avec l’extérieur qui, selon lui, l’avait trahi et abandonné. Le procès avait été rapide, trop rapide et expéditif, et l’enfermement rendait Victor complètement fou. Les minutes étaient des heures, les heures des jours, les jours des mois, et les mois des années, s’égrenant avec la lenteur insupportable d’une feuille coincée dans un cours d’eau.

Dix mois d’enfermement. Dix mois d’isolement à la fois volontaire et imposé, pendant lesquels, sans qu’il ne le sache, son père oeuvrait avec l’extérieur pour les sortir d’ici. Victor n’avait même pas considéré l’option de marchander leur liberté : il s’était résigné à passer plusieurs années ici, jusqu’à que ce Mazarin oublie pourquoi il l’avait mis là en premier lieu et ne consente à le faire sortir. Aussi, lorsqu’on vint le trouver pour lui faire rencontrer son père et un des négociateurs de Mazarin, Victor ne put réagir que par la surprise et l’incompréhension, avant de se rebeller avec véhémence, arguant que jamais il ne courberait l’échine face au cardinal. Mais les arguments de son père finirent, au bout de plusieurs semaines, par avoir raison de la résistance de Victor, et c’est un matin de Mai 1654 qu’il sortit de la Bastille, le cœur lourd et le regard noir, tout en se voyant forcé de sourire à une cour qu’il ne connaissait plus et un ministre auquel il devait son calvaire et sa liberté.



Dernière édition par Victor d'Amboise le 09.10.15 15:50, édité 3 fois
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Mémoires du Grand Siècle



Chapitre 3 : Le Repentant

Le mensonge, Victor avait dû l’apprendre. De nature franche, vindicative et belliqueuse, il n’avait jamais été homme à se cacher derrière un masque pour arriver à ses fins, tenant à certains principes de chevalerie malgré sa brusquerie naturelle. Mais la cour n’était pas un monde où l’on pouvait survivre longtemps sans porter de masque, surtout quand on avait l’étiquette « traître » collée au front et que des regards indiscrets suivaient encore le moindre de ses faits et gestes. Dès son retour au Louvre Victor avait compris qu’il était encore sur liste noire et que Mazarin n’était pas encore décidé à la lui donner, cette seconde chance. C’était un test. Il n’était pas là pour se faire pardonner : il était là pour être surveillé. Mazarin appliquait un principe vieux comme le monde : garder ses amis près de soi, et ses ennemis encore plus près. Une fois encore, Victor était pris au piège, mais dans une prison dorée cette fois. Son père à ses côtés faisait bonne figure, conversait aimablement avec ceux qui hier encore se déclaraient ses ennemis, peut-être même avec les amis qui les avaient vendus pour sauver leurs propres intérêts. Victor enragea, au début, du moins. Mais Victor n’était pas stupide, et surtout, il savait s’adapter pour survivre. Rapidement, il comprit que son attitude rebelle et indocile ne lui attirerait que plus d’ennuis – voire même le renverrait à la Bastille. Il fit une croix sur leurs amis du Parti de l’Ormée, et à son tour, consentit à montrer patte blanche au cardinal, à la Reinre-Mère, et au tout jeune roi Louis XIV. Puisque la force avait échoué pour redorer le blason de leur famille, la diplomatie et la cour seraient leur issue de secours.

Pour prouver sa bonne volonté, Victor rejoignit à nouveau les Gardes Françaises, acceptant un grade inférieur à celui qu’il avait auparavant, recommençant presque du début comme si son service d’avant la Fronde n’avait pas compté. Serrant les dents, acceptant l’affront sans se plaindre, le jeune homme se jeta à corps perdu dans ses nouvelles fonctions, s’illustrant par son sang-froid, son sens de la camaraderie, et son dévouement pour le nouveau souverain, clamant à qui voulait l’entendre que jamais il n’avait voulu de mal au jeune roi, mais qu’il avait été dupé par sa propre inexpérience et le mauvais exemple de ses aînés partis se rebeller contre leur ministre. Des paroles qui remontèrent bien vite aux oreilles dudit ministre, qui, après un an, commença à relâcher la pression qu’il exerçait sur le fils du comte de Bussy. Ce fut lui-même qui le fit changer de corps d’armée, le transférant aux mousquetaires du roi, un geste qui redonnait espoir à Victor – passer de bas-officier chez les Gardes Françaises à mousquetaire était une marque de confiance, et pour lui un espoir de gravir encore les échelons. Victor d’Amboise commençait doucement, mais sûrement, à rentrer en grâce et faire oublier ses ‘exploits’ de la Fronde.

1657

Sous la pluie battante, Victor donna un nouveau coup d’étrier à se cheval, qui accéléra encore l’allure. Incapable d’y voir à plus de trois mètres, il se fiait entièrement à sa monture, Mercure, qui connaissait par cœur la route qui les amenait au manoir des Bussy. Bondissant au-dessus d’un tronc couché en travers de la route, le cheval faillit perdre son cavalier, mais ce dernier s’accrocha du mieux qu’il put et se remit en selle sans ralentir l’allure. Il n’avait pas de temps à perdre avec la prudence. La ton alarmé de la lettre de sa mère résonnait encore dans sa tête alors qu’il voyait défiler sous ses yeux les mots fatidiques.

Rosaline était malade. Rosaline était mourante.

Serait-il revenu si sa mère n’avait pas tant insisté ? Il se souvenait de la sensation de poids dans sa poitrine, alors que son cœur avait chuté dans ses talons, incapable de croire à la nouvelle qu’il venait d’apprendre. Rosaline, l’indomptable, l’imprévisible, l’insupportable, la terrible Rosaline qui avait si bien hanté ses cauchemars d’enfance et ses souvenirs d’adulte, cette sœur qu’il n’avait jamais comprise et qu’il aimait autant qu’il abhorrait, elle qui lui faisait pitié et le faisait gronder de colère tout à la fois – cette Rosaline n’était plus que l’ombre d’elle-même, victime d’un mal de poitrine que les médecins avaient été incapables de soigner à temps. Victor n’avait que le temps de rentrer du Louvre pour lui faire ses adieux.

Lorsqu’il arriva dans la chambre, trempé, à bout de souffle, l’air lourd et l’odeur de la maladie le prirent à la gorge. Etendue dans le lit, Rosaline ne bougeait pas. S’approchant, Victor suivit du regard la silhouette amaigrie, les contours anguleux du visage pâle, et enfin, attrapa le regard fiévreux de sa sœur. Elle paraissait si faible, si démunie, qu’il avait du mal à y croire. Elle lui avait toujours paru si forte, indestructible. Un mythe s’effritait devant ses yeux. Le colosse de son enfance, sa grande sœur chérie et honnie, n’était au final qu’une mortelle comme les autres. Elle lui sourit.

« Tu fais une drôle de tête, mon cher petit frère. » articula-t-elle dans un murmure. « Tu ne t’attendais pas à me voir aussi… diminuée, pas vrai ? »
« Tu devrais économiser ton souffle, grande sœur. Il ne t’en reste plus tant que ça. » répondit-il en s’approchant de la malade, ses yeux bleus oscillant entre la répulsion, la pitié, et l’indifférence.
« Tu es bien méchant avec ta pauvre mourante de sœur… » rit-elle avant de laisser échapper une toux rauque. Puis elle l’invita à s’asseoir près d’elle. Il obtempéra. « Alors, dis-moi. Mazarin est toujours aussi déterminé à te faire épouser un de ces bons partis proches de la couronne ? »
« On m’a proposé la main de Marguerite-Louise, la fille du duc d’Orléans, et je suis sûr que Père serait ravi que je l’épouse. » répondit-il la mine sombre. « Mais si j’ai accepté de plier l’échine, je ne suis pas encore fou au point de me faire le larbin de ce fantasque de Gaston en devenant son beau-fils. »

Rosaline eut un rire, qui s’éteignit rapidement.

« Mon pauvre petit frère… Toujours aussi sauvage, incapable de laisser qui que ce soit lui dicter sa conduite. » Elle referma sa main sur l’avant-bras de Victor, qui s’étonna de la force qu’elle y mettait, ses doigts se transformant en serres comme avant. « Tu finiras mal, Victor. »
« Contente-toi de recouvrer rapidement la santé, je m’occupe très bien de la mienne. » rétorqua le cadet en se libérant d’un geste sec de son emprise. Lorsqu’il quitta la pièce, le rire faible, si faible de sa sœur le poursuivait encore.

Trois jours plus tard, elle rendait son dernier soupir. Un an après, jour pour jour, par une drôle de coïncidence, on le faisait réintégrer les Gardes Françaises avec le grade de sous-lieutenant. Et Victor oublia tout à fait l’avertissement de sa sœur, considérant que cette promotion n’était que le début de la gloire.


Chapitre 4 : Le comploteur

1662.
Assis à son secrétaire, la lettre posée sur ses genoux, Victor regardait par la fenêtre. Le coude posé sur l’accoudoir, ses doigts subissaient la fureur de ses dents alors qu’il s’acharnait à ronger ses ongles jusqu’au sang, ignorant la douleur désagréable qui en découlait. Son père était mort quelques jours plus tôt, et aujourd’hui avait eu lieu les funérailles, modestes malgré ses désirs de grandeurs qui l’avaient suivi jusque dans ses derniers instants. La réalité avait fini par le rattraper dans la tombe. Et Victor avait encore ce constat amer en travers de la gorge, alors qu’à travers la vitre il apercevait l’église dans le cimetière de laquelle son honorable et inconséquent père reposait. Depuis l’enterrement, Victor avait dans le cœur une douleur et une colère sourdes qui transpiraient dans ses yeux bleus limpides. La pauvre Garance et leurs enfants avaient à peine eu droit à une parole depuis qu’ils étaient rentrés. Victor s’était enfermé dans son office, lisant et relisant mille et une fois la lettre que le notaire avait eu pour ordre de lui remettre sitôt les funérailles achevées. Chaque lecture lui brûlait la rétine et le faisait frémir tout à la fois.

Si on n’avait jamais caché à Victor sa naissance et l’identité de ses grands-parents, en revanche il n’avait jamais su jusqu’alors qu’il avait un cousin descendant directement de feu sa Majesté Henri IV et de Marguerite de Valois. Ils partageaient la même grand-mère, leurs pères étaient demi-frères, mais Hector de Valois avait, par le sang, un droit sur la couronne. La lettre de la reine Margot, jointe à la lettre de son père, en était la preuve la plus irréfutable. Et il ne savait pas quoi faire de cette nouvelle. Victor n’avait jamais eu l’impression d’être très proche de la branche Valois de la famille, mais son père depuis la tombe venait bousculer toutes ses certitudes. Sa lettre lui révélait ses vieilles alliances avec le père d’Hector, avec Hector lui-même, mentionnait des plans, et surtout la loyauté indéfectible des Amboise pour les Valois. Si la nouvelle avait été rude, Victor n’en savait pas moins où se trouvait son devoir. Si la famille d’Amboise devait honorer cette alliance, il s’assurerait que ce soit fait – il n’était pas digne d’un gentilhomme de trahir une vieille amitié et d’abandonner ses alliés. Mais il voulait savoir dans quoi il s’engageait. Et pour ça, il devait rencontrer Hector de Valois. Savoir à qui il avait affaire. Après tout, si Hector était ce qu’il prétendait, et s’il avait les ressources que son père affirmait, cette alliance pourrait beaucoup lui apporter, à lui et à sa famille…
L’on frappa à la porte, et il rangea les deux lettres dans un coffret verrouillé avant d’autoriser son épouse à entrer. Garance, charmante Garance, qu’il avait épousée trois ans plus tôt en ignorant les prétendantes que son père et sa mère s’étaient acharnés à lui présenter. Seule Garance avait retenu son attention, et c’était elle qu’il avait eue. Un mariage de convenance, sans amour, mais où l’affection avait peu à peu grandi à mesure que les enfants naissaient.
« Vous êtes sûr que vous ne voulez pas descendre avec nous ? » demanda-t-elle en s’approchant à sa hauteur, posant une main sur l’épaule de son mari en deuil. Victor eut un bref sourire, et attrapa doucement la main de son épouse pour y déposer un baiser avant d’appuyer son front dessus en secouant la tête.

« Non, je préfère me recueillir seul. » répondit-il avant de relever les yeux vers elle pour la contempler. « Ne vous épuisez pas, ma mie. Allez donc vous reposer, je vous rejoindrai plus tard. »

La grossesse bien visible de Garance était la seule chose qui illuminait un tant soit peu les journées de Victor depuis le décès de son père. Déjà leur deuxième enfant, une folie selon leur entourage qui n’avait de cesse de leur rappeler la fragile constitution de Garance. Mais eux n’en avaient cure. Victor, surtout, n’en avait cure.

Quelques semaines plus tard, Victor avait mis son plan à exécution. Il avait approché Hector de Valois à la cour, faisant valoir leurs liens familiaux, et son cousin avait été réceptif – ayant certainement appris lui aussi la mort de son ancien allié, il n’était que naturel de connaître à présent le fils du défunt pour déterminer de la suite de leur alliance. Quelques mois plus tard, Victor faisait connaissance avec les autres membres de la Main de l’Ombre. Sa position chez les Gardes Françaises se renforçait de jour en jour, sa popularité auprès du peuple parisien comme à la cour ne se démentait pas. La rédemption était complète. Ses mésaventures de frondeur n’étaient plus qu’un lointain souvenir qu’il balayait d’un haussement d’épaules ou d’un rire qui dévoilait ses canines carnassières si on l’interrogeait sur le sujet. A force, plus personne ne l’interrogeait. On oubliait vite, à la cour. Mais Victor, lui, avait une mémoire d’éléphant, et la voracité d’un loup, quand il s’agissait de ses revanches. Certaines d’entre elles furent assouvies par les opérations de la Main de l’Ombre – après tout, qui s’étonnait de retrouver un jour un comte qu’on savait parieur et ivrogne égorgé dans une ruelle alors qu’il rentrait d’un tripot en pleine nuit, espérant ne pas se faire surprendre par sa femme ? Victor était rusé, implacable, et sans scrupules : il ne craignait pas le sang sur ses mains et savait œuvrer avec ses camarades de complot pour leurs buts communs. Car si Victor avait bien un talent, c’était celui de reconnaître quand il avait besoin de l’assistance ou des capacités d’un autre. C’était un joueur d’équipe, pas un loup solitaire. C’était sûrement cette qualité qui lui avait valu l’appui inconditionnel de Catherine de Gramont, une fois passés leurs premiers différents : envoyés ensemble en mission assassiner un de leurs ennemis qui s’approchait un peu trop près de Valois, elle lui avait sauvé la vie juste après qu’il lui ait brillamment exposé les raisons pour lesquelles il rechignait à travailler avec une femme pour des missions aussi périlleuses. Un exploit qui avait aussitôt fait changer le baron d’avis, au moins au sujet de Catherine-Charlotte. Une femme exceptionnelle, forte et entêtée, une femme à son image et qu’il avait par la suite toujours traitée d’égale à égale. Victor était misogyne, Victor n’aimait pas la faiblesse, mais les femmes fortes comme Catherine-Charlotte (ou son épouse Garance) avaient droit à toute son estime, se plaçant au-dessus du reste de leur sexe. Depuis ce jour, Catherine-Charlotte et Victor avaient été d’indéfectibles alliés. Une amitié qui les suivrait même par-delà Hector, pour lequel ils travaillèrent toujours ensemble, soudés comme les doigts de la main.

A mesure que les années passaient, l’influence de Victor dans la Main de l’Ombre s’étendit, et il s’assura de solides alliances avec plusieurs de ses coreligionnaires. C’est notamment grâce à leur appui et à ses exploits qu’il grimpa encore en grade quelques mois avant la guerre, alors que son quatrième enfant venait de naître ; et dans les batailles qui opposèrent la France et la Lorraine Victor se distingua par son courage, sa bravoure, et son sens du sacrifice. Présent auprès de ses troupes, toujours en première ligne, donnant systématiquement l’exemple et exhortant ses hommes à mourir pour le roi alors qu’il complotait si bien contre lui, son attitude ne passa pas inaperçue auprès des autres officiers, et surtout pas auprès du roi. Sur le champ de bataille, Victor se sentait vivant et invincible. Lorsque la faim et la fatigue se faisaient trop ressentir, il partait à l’assaut contre ses hallucinations, transformant les Lorrains face à lui en fantômes de sa sœur, de son père, d’anciennes victimes, les balayant un par un sur son passage. Qu’importait qu’il se batte contre des souvenirs, si c’était des Lorrains qui tombaient ? Personne ne s’en rendit réellement compte, et l’on garda de lui l’image d’un héros prêt à se jeter dans la bataille à la première occasion. Il était là, lorsqu’Hector de Valois tomba. Il était là lorsqu’au milieu des pluies de balles et de boulets de canon, la tête de la Main de l’Ombre rendit son dernier soupir. Et comme tous les autres, Victor se demanda ‘et maintenant ?’.

Et contrairement aux autres, il savait. La réponse, il l’avait, depuis le début.


Chapitre 5 : Le renouveau

1667.

Capitaine des Gardes Françaises. Il avait réussi. Il avait atteint son but. Après ses exploits à la guerre, il avait été promu à la tête des Gardes qu’il avait si bien servis, et était aujourd’hui à la tête d’une des plus importantes factions de l’armée. Toutes ces années à trimer avaient fini par payer. Toutes ces années à faire bonne figure à la cour pour regagner les faveurs du roi avaient enfin fini par servir à quelque chose. La famille d’Amboise regagnait son prestige d’antan, et Victor était désormais l’un des gentilshommes les plus en vues de Versailles. Tout semblait lui sourire. Même la reine Marie-Thérèse lui avait accordée sa confiance, pleine et entière : il semblait déjà avoir attiré son attention à la cour, mais organiser ce faux piège pour la tirer du danger pendant les émeutes parisiennes grâce au concours de Catherine-Charlotte était décidément une idée brillante. Alors que la pauvre reine, croyant qu’on attentait à sa vie, priait déjà pour le salut de son âme, Victor et ses gardes avaient surgi pour venir au secours de la souveraine en péril. Victor savait que c’était grâce à elle et son influence sur le roi qu’il avait fini par obtenir son grade, et il lui en était sincèrement reconnaissant – la manœuvre était peut-être fourbe et lâche, mais la reconnaissance de la souveraine, elle, était bien réelle. Victor s’était efforcé de rester fidèle à cette image qu’elle s’était faite de lui : un ami, un allié, un appui sur lequel elle pouvait compter. La reine était une pièce maîtresse de son plan pour s’emparer du pouvoir, et il fallait absolument la garder à ses côtés, travailler les alliances entre la France et l’Espagne, lui rappeler d’où elle venait et les avantages qu’une paix franco-espagnole pourrait apporter. Pas à pas, Victor avait réussi à s’assurer cette place de choix dans l’entourage de Marie-Thérèse. Le confident, l’indéfectible soutien. Parfois, Victor songeait à la reine, et se trouvait presque attristé de devoir la manipuler de la sorte. A sa propre surprise, il s’était lui-même pris d’une certaine amitié pour la souveraine, une femme intelligente et foncièrement bonne, qu’il respectait sincèrement. Leur amitié n’était pas si falsifiée que ça : mais seul un des deux partis savait que l’une était utilisée par l’autre à des fins peu avouables. Un dilemme de conscience que Victor avait bien vite balayé. Quelle que soit son amitié pour la reine, ses plans étaient bien plus importants. En un sens, il oeuvrait aussi pour son bien à elle, n’est-ce pas ?

Assis sur le canapé du petit salon de ses appartements privés, Victor réfléchissait en observant ses enfants jouer avec la nourrice. Tous les quatre grandissaient bien, et c’était aussi à eux que Victor pensait lorsqu’il oeuvrait contre le roi. Pour leur préparer un meilleur avenir que le sien. Pour leur assurer une place en or à la cour, pour que jamais ils n’aient à subir l’humiliation que lui et son père avaient vécue toute leur vie. Pour que jamais, on n’ose leur rappeler qu’ils tiennent leur nom d’un enfant bâtard.

Mais Victor trouvait des obstacles sur sa route, encore et toujours. S’il avait réussi à fonder son propre clan après la mort d’Hector, les ennemis étaient toujours aussi nombreux. Et celui qui lui causait le plus de souci à l’heure actuelle, c’était ce vieux sénile de d’Artagnan. Il se connaissaient depuis des années, s’étaient fréquentés à l’époque où Victor officiait chez les Mousquetaires, et ne s’étaient jamais entendus. Victor n’avait jamais complètement accepté de plier l’échine face au vieux fou, et avait été assez malin pour se montrer juste assez résistant pour lui mener la vie dure sans justifier un renvoi des troupes. La caserne se souvenait encore de leurs affrontements verbaux qui résonnaient alors comme des coups de tonnerre – et ils avaient pris plaisir à ne plus jamais se revoir lorsque Victor fut promus sous-officier chez les Gardes. Il n’aurait jamais imaginé que la Main de l’Ombre le conduirait de nouveau sur les pas de d’Artagnan. C’était un piège, tendu par les espions du roi très certainement, et Victor et ses hommes avaient bien failli tomber dedans. C’était une intuition de dernière minute qui les avait sauvés, et malgré leurs efforts, les espions n’avaient pas réussi à rattraper les hommes masqués de Victor. Le baron, quant à lui, était resté seul affronter d’Artagnan, le laquais du roi, dans un duel dont il se souvenait encore aujourd’hui dans les moindres détails. Son regard s’assombrit. Il avait réussi à lui échapper, et depuis, il savait que d’Artagnan serait le premier à lui planter son épée au travers du corps s’il lui fournissait le moindre élément capable de nourrir ses convictions à son égard. Faire enrager le vieux mousquetaire avait quelque chose de jubilatoire, et il ne manquait jamais une occasion de le faire, mais il était aussi assez lucide pour savoir que d’Artagnan lui ferait payer à la première opportunité. De sa vie, vraisemblablement. S’il fallait que Victor prenne d’abord la sienne, qu’il en soit ainsi. Mais il fallait être prudent : assassiner l’un des hommes les plus proches du roi sans couvrir ses traces était bien trop risqué. Victor réfléchissait encore, mais le moment venu, il savait qu’il ne faudrait pas hésiter…

Il y avait Auguste de Savagnier également, ce maudit diplomate suisse dont la méfiance n’avait d’égale que l’intelligence. Celui-là l’impatientait, et s’il ne pouvait pas être d’importance dans ses plans, il y aurait bien longtemps que Victor l’aurait évincé. Maudit suisse, on lui offrait une opportunité sur un plateau d’argent, et il hésitait, fouinait, interrogeait, suspectant l’entourloupe alors que Victor lui avait assuré le soutien même de la reine. Devant lui, Victor s’affichait sous son meilleur jour, mais en réalité le baron s’impatientait. C’était un fin stratège, et un bon courtisan, mais Victor n’avait pas pour habitude qu’on lui résiste. Il avait avancé les meilleurs arguments, la nationalité française, les responsabilités, la richesse, les liens franco-suisses plus forts que jamais, des bénéfices dans les alliances avec d’autres pays. Mais Auguste cherchait encore la petite bête. En un sens, Victor admirait le pragmatisme, l’intelligence, et la justesse de jugement du jeune homme, qui lui confirmait par son attitude qu’il avait bien choisi son potentiel nouvel allié. Mais l’attente le rendait dingue. Surtout s’il devenait trop curieux, les plans de Victor à son égard pourraient bien changer du tout au tout…

Soudain, les pleurs de sa fille Anne l’arrachèrent à ses pensées. Reportant son regard sur les quatre enfants et la nourrice, Victor se leva aussitôt du canapé pour venir s’accroupir auprès de la petite en larmes.

« Anne, que se passe-t-il ? Pourquoi ces pleurs ? » demanda-t-il en passant une main dans les cheveux auburns de la petite.
« C’est Guillaume, il-il-il m’a tiré les cheveux ! » sanglota l’enfant âgée de quatre ans à peine.
« Guillaume ? » répéta Victor en reportant ses yeux sur son fils aîné. Le gosse baissa les yeux sur le sol. Mais c’est sur la nourrice que Victor finit par tourner la tête.
« Et toi, tu n’as rien fait pour l’en empêcher ? » demanda-t-il sur un ton qui ne présageait rien de bon. Face à l’hésitation de la pauvre femme, Victor céda à sa colère et lui attrapa le bras en ignorant son glapissement de peur. « Espèce d’incapable ! Ne mets plus les pieds auprès de mes enfants ! »

Victor se releva, forçant la malheureuse à faire de même. Il répéta sa question, n’eut droit qu’à des balbutiements d’excuse et, pris d’une fureur incontrôlable, la gifla si violemment qu’elle échappa à sa prise et alla perdre l’équilibre et se cogner contre l’armoire sous le regard terrifié des enfants. Le regard noir de rage, Victor ne lui laissa pas un moment de répit et l’attrapa à nouveau par le bras pour la traîner vers la porte, qu’il ouvrit à la volée avant de jeter la malheureuse dans le couloir.

« Si tu te montres à nouveau chez moi, tu sais ce qui arrivera. » aboya-t-il à la nourrice terrorisée, recroquevillée contre le mur. « PARS ! »

Ce dernier hurlement eut l’effet d’un électrochoc, et la nourrice se releva maladroitement et partit en courant, sûrement pour ne jamais revenir. Victor referma la porte, et se tourna à nouveau vers ses enfants, pour surprendre leurs regards emplis de peur.

« Allons mes enfants, n’ayez crainte. Vous savez bien qu’à vous, je ne vous ferai jamais de mal. » leur promit Victor sur un ton radouci. Sans voir son deuxième fils, Valérien, effleurer par réflexe son bras gauche sur lequel il y avait encore un hématome de la semaine précédente, quand son père dans un accès de colère lui avait tant serré le bras qu’il avait cru qu’il allait se briser…

Le silence retomba dans la pièce, interrompu par la porte qui s’ouvrit derrière lui pour laisser passer Garance.

« La nourrice est partie ? » s’étonna-t-elle en le voyant seul avec les enfants.
« Je lui ai donné son congé. J’ai pensé que je pouvais passer un peu de temps avec les enfants, pour une fois que je suis à la maison. » répondit-il, son calme entièrement revenu, si bien qu’il leur adressa même un clin d’œil. Les enfants répondirent par un sourire, un peu forcé. Les accès de rage de Victor étaient rares, mais terrifiants. Et à chaque fois, soit il ne s’en rendait pas compte, soit il se sentait tellement coupable qu’il devenait les meilleur des pères pour les semaines qui suivaient. Victor n’était pas un monstre, ne voulait pas être un monstre, ne voulait pas devenir l’ombre de sa sœur dont les sévices le poursuivaient encore. Mais parfois, il sentait la bête grimper en lui, et songeait que peut-être, lui et sa sœur avaient été maudits pour les péchés de leurs ancêtres. Mais ses enfants et Garance ne devaient pas en souffrir. Surtout pas. Dédiant un regard à sa femme, il sortit à son tour de la pièce, ne pouvant s’empêcher de songer à la vision qu’elle et Benoît de Courtenvaux lui avaient offert quelques semaines plus tôt. Deux amis, deux complices qui parlaient et riaient ensemble – un spectacle insupportable qui mettait Victor en rage dès qu’il y pensait. Son dos s’arrondit alors qu’il remontait le couloir, ses poings se crispèrent. Oh il avait bien vu comment Courtenvaux regardait Garance, et Victor avait aussitôt adopté la meilleure défense possible : se rapprocher de lui pour mieux le surveiller. Cet imbécile était tombé dans le panneau, et à la cour, tout le monde aurait juré voir en eux les meilleurs amis du monde. S’ils savaient que dès qu’il lui tourne le dos, Victor ne rêve que de planter une dague entre ses omoplates. Ce serait déjà fait s’il en avait eu l’occasion, mais le drôle était habile et avait réussi à lui échapper déjà une fois. Faire comme si de rien n’était à son retour à la cour avait été un véritable tour de force, mais il était plus déterminé que jamais à évincer cet homme qui convoitait ce qui lui appartenait. S’il devait extérioriser toute sa fureur sur Courtenvaux ou son cadavre, qu’il en soit ainsi. Victor n’avait jamais aimé Garance, mais elle était son épouse, son appui, sa famille, la femme qui comptait le plus dans sa vie et pour laquelle il aurait sans hésiter vendu son âme. Sa femme et ses enfants constituaient son trésor, son avenir, et sa raison de vivre. Quiconque menaçait ce précieux équilibre se faisait de Victor un ennemi aussi acharné que meurtrier.

Victor referma derrière lui la porte de sa chambre, s’y adossa, et laissa sa tête reposer contre le battant, les yeux fermés, tentant désespérément de dompter l’ouragan de pensées et de sentiments contradictoires qui se livraient un duel implacable dans son esprit. Perturbé, agité, ombrageux, tels étaient les mots que Garance avait utilisés dernièrement pour décrire l’impression qu’il lui faisait. Elle avait raison. Mais était-ce de sa faute s’il avait tant à faire, tant à penser, sans pouvoir partager avec elle les horreurs qu’il pouvait commettre en son nom et celui de leurs enfants ?

Victor pensa à Aline, la douce Aline, sa bouffée de fraîcheur dans ce monde qu’il contrôlait parfaitement mais non sans mal. Une amie de sa femme, et l’une des dames les plus aimables qu’il lui ait été donné de côtoyer à la cour, où régnaient en maîtresses les vipères et les intrigantes. Victor était presque instantanément tombé sous le charme. Il se souvenait encore de leur rencontre, de sa candeur et de son sourire lorsqu’elle l’avait abordée, se présentant comme une amie de Garance. Il avait tout de suite apprécié sa gentillesse et la douceur presque maternelle qui émanait d’elle. En sa présence, Victor se sentait presque gauche, trop brutal, trop rustique. Eut-il été artiste, elle aurait probablement été sa muse – à défaut de ça Victor l’admire de loin, une admiration toute platonique. Dans le monde sombre et incertain de Victor, où le sang et le secret sont maîtres, Aline est comme une étoile dans un ciel trop noir. Devait-il lui écrire ce soir ? Non, il était trop tard, la déranger aurait été inconvenant. Il la verrait certainement demain, à la cour. Cette pensée avait quelque chose de réconfortant. Il se sentait coupable de nourrir une telle admiration à l’égard d’Aline, que Garance peut-être aurait pu mal interpréter – sans savoir que Garance était celle qui lui avait envoyé Aline en premier lieu…

Victor s’approcha de la fenêtre, qu’il ouvrit en grand pour profiter de l’air frais du soir tombant. Ses pensées s’organisèrent à nouveau, le calme revenait dans son esprit. Il n’avait pas de quoi s’inquiéter. Courtenvaux n’était qu’un misérable dont il se débarrasserait à la première occasion, d’Artagnan finirait bien par y passer aussi. Il avait son épouse, il avait ses enfants. Et il avait son clan. Catherine-Charlotte, qui avait été la première à le rejoindre lors de la scission du clan ; Antonin de Lauzun, le cousin de Catherine, qu’elle avait rallié à leur cause en un claquement de doigts ; Francesco Contarini, que Lauzun avait convaincu Victor de recruter à son tour – une entrevue avait suffi à convaincre Victor qu’Hector avait largement sous-estimé l’italien, et il s’était promis de ne pas commettre la même erreur ; et enfin Marie-Louise de Chevreuse, l’énigmatique qui s’était ralliée à sa cause en ignorant les autres. Victor était fier de son clan, et surtout il faisait ce qu’Hector avait négligé de faire : il faisait confiance à ses alliés. Triés sur le volet, choisis parce qu’il connaissait leur valeur et qu’eux connaissaient la sienne. Ils travaillaient ensemble, et Victor leur était aussi loyal qu’il attendait d’eux qu’ils lui soient loyaux. Que lui importait ce que faisaient les autres anciens membres de la Main de l’Ombre ? Il savait qu’il s’était assuré l’appui des meilleurs.

A eux tous, rien ne les arrêterait. Victor le sentait.

Demain serait leur jour. Demain verrait l’avènement de leur triomphe.



Dernière édition par Victor d'Amboise le 01.11.15 21:14, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.    Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.  Icon_minitime04.09.15 19:32

+2

Au cas où Pervers
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Amy of Leeds


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Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
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MessageSujet: Re: Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.    Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.  Icon_minitime04.09.15 20:37

Rebienvenue super schyzo ! What a Face

Si j'en crois ton " coucou " , je pense que ton identité est encore secrète, alors je me tais ! Siffle Becky accepte quand même espèces, chèques et virements.  Green

Si tu as la moindre question, tu sais que le staff est là !  Very Happy

Bonne écriture pour la rédaction de ta fiche !  cheers

PS : Si mon message te gêne pour ton roman, n'hésite pas à me le dire. Green
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MessageSujet: Re: Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.    Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.  Icon_minitime01.11.15 21:16

ENFIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIN free free free

J'ai fini ma fiche ** Beaucoup plus longue que ce que je voulais faire de base, pardon PTDR Evidemment n'hésitez pas si il y a des corrections, tout ça tout ça ** (des fois que j'y parle d'Israël, on sait jamais PTDR)
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Amy of Leeds


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MessageSujet: Re: Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.    Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.  Icon_minitime02.11.15 0:03


Tu es validé !

Bienvenue à

Versailles !


   


   
Enfin le voilà ce grand méchant loup de Victor !  yeah Depuis le temps qu'on l'attendait ! Surtout que franchement, tu nous l'as cuisiné aux petits oignons comme chacun de tes persos d'ailleurs !  ** Ca change profondément de Ferdi et des autres persos que tu avais jusque là mais les méchants te vont bien quand même !  Green  Ta fiche est encore une fois très agréable à lire et je n'y ai pas noté de choses à corriger !  Green

Je te souhaite donc la rerererebienvenue à la maison monsieur Octobre !  free Fais comme chez toi, tu connais le chemin maintenant ! Clin d'Oeil

PS : Se faire valider le jour des morts, je trouve ça cool pour un Bad blue par contre Benoît sait pas comment le prendre. Green Il espère que c'est plutôt un mauvais signe pour Victor que pour lui. Green

   
Une fois la validation passée, il faut recenser ton avatar, puis créer ta fiche de liens et consulter celle des autres, remplir le point info et le consulter pour savoir qui fait quoi.
   A partir de 50 messages, vous pourrez demander un logement et à 100 messages un rang personnalisé.
   Viens faire un tour sur
le flood et n'oublie pas de mettre tes liens de présentation, fiche de liens et point info dans ton profil  Clin d'Oeil

   
   
   

   
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Marie-Thérèse d'Autriche


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MessageSujet: Re: Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.    Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.  Icon_minitime02.11.15 0:07

Marie-Thé a fait le déplacement juste pour toi What a Face

rebienvenue!!!!! free free ça va encore être fun cette histoire Cinglé Loulou
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MessageSujet: Re: Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.    Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.  Icon_minitime02.11.15 13:32

Quel honneur, majesté Green Comme tu dis, on va bien rigoler, j'ai hâte ! PTDR MERCI MA CESS D'AMOUR ** **
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MessageSujet: Re: Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.    Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.  Icon_minitime02.11.15 15:15

Big bad wolf! affraid

Bienvenue encore et encore et encore What a Face Marilou ne comprend pas du tout ce qu'on dit sur elle, mais elle est ravie de voir son boss débarquer Green

Super fiche que j'ai lu d'une traite - elle est moins longue que d'autres Green
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Francesco Contarini


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MessageSujet: Re: Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.    Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.  Icon_minitime02.11.15 16:31

Le méchant lion vénitien est bien content de voir enfin arriver le méchant loup français ! What a Face

Re re re re bienvenue à toi Cha ! J'ai lu ta fiche d'une traite aussi : j'ai beaucoup aimé la construction de ton personnage. C'est clair, net et précis et sans en faire un roman : c'est super Smile

La MdO vaincra et je dirai même plus : Amboise vaincra !!!! Héros (Ferdigi)
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Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.  Empty
MessageSujet: Re: Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.    Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.  Icon_minitime02.11.15 17:08

Vouuuuuuuuuuuus ** ** Pervers Green Pervers ** free

Je suis heureuse que Victor vous ait convaincus, on va faire des merveilles tous les trois :hii: Faudra qu'on se prévoie une session complots pour planifier notre prise de contrôle du forum des bad blues et du monde Green

JE VOUS AIME Héros (Ferdigi)
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MessageSujet: Re: Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.    Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.  Icon_minitime

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Victor ¤ Moi au moins quand je parlemente, c'est pas vicelard.
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