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| La curiosité, ce vilain défaut... (Pv Rose) | |
| Auteur | Message |
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Richard Sanson
► Âge : 32 ans
► Titre : Bourreau du Roi
► Missives : 33
► Date d'inscription : 08/08/2015
| Sujet: La curiosité, ce vilain défaut... (Pv Rose) 15.11.15 2:20 | |
| Dans l'Europe entière, lorsque l'on évoquait Paris, la France, les gens ne voyaient que Versailles, son luxe, son prestige, son inoubliable majesté. Il fallait bien admettre que le lieu était magnifique. Lorsque l'ouvrage serait définitivement terminé, il représenterait sans nul doute le symbole de la richesse et de la réussite française. Nul ne le niait. Les éloges ne manquaient pas de fuser à la Cour. Cela permettait d'éclipser la réalité. Sous les paillettes et la dentelle, se cachait la misère, le quotidien du peuple. Pour acheter du pain, des vivres, il fallait travailler dur, s'épuiser à la tâche. Et les maigres récompenses que l'on touchait en échange permettait à peine de survivre. Certains redoublaient de volonté, en brillant par leur savoir-faire, leur dynamisme. D'autres aimaient se diversifier et ouvraient un petit commerce, afin de toucher tout le bénéfice de leur activité. Ainsi, dans les rues parisiennes, de nombreuses échoppes virent le jour. On y trouvait des boulangeries, des atelier de couture, des joailleries, des confiseries, des tavernes aussi. Et puis il y avait les échoppes moins chaleureuses, les boutiques d'apothicaires, les ateliers de taille pour les pierres tombales... des lieux que Richard avait pris l'habitude de fréquenter, dans le cadre de son métier, mais aussi pour le plaisir. Être bourreau impliquait souvent de planifier les funérailles des futurs macabées. Il éprouvait un désir malsain à venir faire inscrire le nom de tel ou tel noble sur le granit. Ca lui plaisait ! Outre ces endroits sordides, il y avait un que l'on taisait et que l'on évitait de mentionner : les bordels. Comme beaucoup d'hommes, Richard en avait essayé pas mal. Peu scrupuleux et peu attaché aux bonnes valeurs qui selon l'Eglise assurerait à son âme l'entrée au Paradis, il ne se privait ni de plaisirs charnels, ni de dépravation alcoolisée.
A vrai dire, son âme était damnée depuis son enfance. Foutu pour foutu... Sanson résonnait comme un nom inquiétant. Personne n'aimait l'entendre. Effectivement, cela sous-entendait que la mort ou le malheur n'étaient pas loin. L'annonce de son arrivée sonnait comme un très mauvais présage et lui ne faisait rien pour lever le voile. Froid, dénué de toute compassion, il parlait avec la rigueur d'un bourreau. Même son accoutrement était inquiétant. Vêtu de noir, la plupart du temps de pièces de cuir et de tissu, d'un capuchon masquant la moitié de son visage, il portait à sa ceinture une hâche. Le cliquetis de celle-ci accentuait l'extrême torpeur que son contact dégageait chez les autres. Richard avait travaillé avec son corps, lorsqu'il tuait le bétail, coupait du bois ou aidait sa soeur à porter des charges lourdes. Naturellement, son corps s'était musclé ce qui venait saupoudrer le tout d'une force obscure. Peu de gens l'appréciaient. Il n'hésitait pas à menacer, à se gausser du malheur des autres, à les torturer parfois, moralement. C'est ainsi qu'en dehors de son travail "royal", il menait d'autres affaires, toutes plus malveillantes les unes que les autres. Afin d'aider Diane, à couvrir ses activités d'empoisonneuse, il jouait les agents de protection, n'hésitant pas à tuer, toujours subtilement, pour protéger sa soeur chérie. Il faisait chanter les gens comme des marionnettes, agitant le spectre d'une mort horrible entre ses mains. Il aller voler chez les morts, pour revendre leurs trésors sur le marché noir. Il n'hésitait pas d'ailleurs à déterrer les cadavres pour récupérer ce qui avait de la valeur. Sa morale avoisinait le néant.
Dernièrement, il avait pactiser avec Tobias et Cédric, pour fonder une organisation de malfaiteurs, une "amicale des tueurs" comme la qualifiait Portau, avec cynisme. Richard n'aimait pas beaucoup travailler en équipe, mais il devait bien admettre que ses nouveaux partenaires lui ouvraient beaucoup de possibilités. S'il restait prudent, il avait fait le choix de s'embarquer dans l'aventure pour voir ce que cela pouvait donner. Et puis surtout pour s'enrichir davantage et être plus efficace. Il lui importait peu de se faire des amis, tout n'était qu'une question d'intérêt. Alors, pour renforcer cette association criminelle, il tâchait de trouver des idées intéressantes. Dernièrement, le hasard avait bien fait les choses. Alexandre d'Artagnan s'était rendu et avait été enfermé à la Bastille. Si Richard avait été frappé par le vide qui habitait cet homme et sa probable innocence, il n'imaginait pas à quel point sa rencontre allait changer sa vie. Car l'ancien mousquetaire avait une "poule", comme il aimait les appeler. Une jeune femme plutôt charmante, il fallait bien l'admettre, voulait le voir. Alors Richard avait fait jouer ses relations pour qu'on la laisse visiter son probable amant. En échange, il se fit payer au début. Et puis, comme il apprit que la demoiselle était comédienne, une autre idée lui vint en tête. Il lui demande de voler des costumes, sans lui préciser, bien évidemment, qu'ils seraient utilisés à des fins malfaisantes. Elle n'eut d'autre choix de d'accepter. Aujourd'hui, elle venait d'effectuer sa livraison. Sanson profita de son temps libre pour rentrer, sac rempli sur le dos. Il récupéra son pain retourné au passage et se dirigea tout droit vers son bordel favori.
Pourquoi un tel lieu ? Parce qu'ici, il serait à l'abri des regards indiscrets. Les gens préféraient que leurs visites ne s'ébruitent pas. Il avait engagé une prostituée pour faire les livraisons à sa place et brouiller les pistes. Il entra dans le bâtiment miteux, où l'on entendait en fond sonore, les cris de femmes de petite vertu en pleine action. Des grincements rythmés venaient mettre une sorte d'ambiance, presque musicale. Il aimait ce lieu. Il se présenta à la tenancière, une bonne femme sur laquelle la charrue avait du passer un nombre incalculable de fois à en juger par son visage peu ragoutant. Habitué des lieux, il demanda une certaine Jeanne puis monta directement à l'étage pour prendre la chambre libre que la maquerelle lui avait indiquée. Il entra dans la pièce, et posa le sac sur le lit. A travers le mur, il entendait les râles sauvages. Voilà ce qu'évoquait Paris pour lui, la débauche, le péché. Il sortit les costumes soigneusement. La porte s'ouvrit derrière lui. Il ne se tourna pas, pensant qu'il s'agissait comme d'habitude de Jeanne. Il avait sous la main un uniforme de Mousquetaire. N'importe qui aurait trouvé cela suspect, surtout qu'il n'aurait jamais du en avoir un en se possession. Comme "Jeanne" ne disait rien, il prit la parole, avec un sourire en coin.
- Ce silence ne te ressemble pas... je vais finir par croire qu'à force de besogner, ta langue a fini par s'engourdir. J'espère que tu n'es pas fatiguée, parce que j'ai du travail pour toi... D'ailleurs, en parlant de travail... si tu venais un peu par là...
Il défit sa ceinture, tout en continuant de regarder les costumes. Il ne s'était pas rendu compte que Jeanne n'était pas là. A sa place, se tenait Rose, qu'il connaissait bien, très bien même... mais qui n'aurait jamais du discerner la moindre détail de ses activités. Pas sûr que Richard apprécie d'être ainsi pris sur le fait, encore moins par elle. Il éprouvait à son égard autre chose que de la haine, non plutôt de l'amour, de l'affection. Il n'allait quand même pas devoir faire taire et disparaitre cette petite curieuse ? |
| | | Rose Beauregard
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Pas de coeur, cela ne cause des troubles de l'humeur et c'est trop fragile. Car quand on le brise, ça fait si mal, un coeur.Côté Lit: Je ne compte plus les hommes, seulement les pièces qu'il laisse une fois qu'ils ont fait leur affaire.Discours royal:
Ô la belle ÉPINE pleine de rose
► Âge : 24 ans
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| Sujet: Re: La curiosité, ce vilain défaut... (Pv Rose) 23.11.15 22:34 | |
| La vie dans un bordel avait un rythme bien différent que le commun des mortels : les filles de la maison dormaient tard, certaines jusqu'à midi pour se remettre de la longue nuit de la veille. Pour les lève-tôt, elles sortaient parfois en catimini pour se fondre dans la foule, sans l'étiquette « catin » au-dessus de la tête. Le marché, les boutiques, certaines se rendent à l'église, voir un parent … Tout était possible. Mais à midi, tout le monde se retrouvait à table pour manger ensemble dans la bonne humeur, à rire, se raconter les potins de la veille, qui a fait quoi avec qui, les nouvelles que chacune a apprise par ses amants du soir. Rose aimait bien cette ambiance, cela lui permettait aussi d'écouter ce qui se disait, tout en fumant sa pipe d'un air amusé. Bien sûr, elle participait aussi de bon cœur, à rire de ces hommes qui pensent que ce qui se passe dans la chambre y reste, point du tout ! Tant pis pour ces bavards pensant trouver une oreille silencieuse entre les draps d'un bordel.
Après ce déjeuner, chacune vaquait à ses occupations. Un peu de ménage, celles qui savaient lire faisaient la lecture de la gazette aux autres, certaines sortaient toujours discrètement. Comme Rose aujourd'hui, elle avait promis à son fils qu'elle viendrait le voir dans la semaine. Avec sa robe marron et son chapeau, elle évitait toute attention. Déjà qu'elle avait mené une révolte à bout de bras sans se faire attraper, ce n'était pas pour être arrêtée car elle n'avait pas le droit de sortir en journée. Quel bonheur de voir son petit ange, son petit Gabriel pour qui elle se sacrifiait et essayait de mettre son argent de côté pour qu'il puisse avoir le meilleur, et ne pas grandir dans un bordel comme certains enfants, malgré l'interdiction. Chez sa nourrice dans un faubourg parisien, il vivait au bon air, pouvait grandir avec insouciance et bienveillance. Mais l'heure tournait, il fallait regagner Paris pas trop tard, il serait bientôt l'heure de se préparer. Cela prenait une bonne partie de la journée d'une prostituée : prendre un bain, se récurer, mettre ses onguents, ses tenues aguicheuses, son maquillage, se coiffer et aider les autres moins douées, se parfumer, vérifier que sa chambre était bien en état de recevoir. Après un dernier baiser à Gabriel, Rose s'en retourna en ville, et croisa une dame bien connue dans Paris, la sœur Nicole-Reine, à la fois nonne et maquerelle, tout un personnage. Comme cette dernière venait en aide aux prostituées, Rose ne pouvait que la connaître.
Bonjour ma sœur ! Oh ma chère Rose, toujours aussi ravissante !
La conversation continua le temps du chemin qu'elle parcourait ensemble, à parler de la pluie et du beau temps, de Paris et du travail.
Je ne vous ai jamais demandé sœur Nicole-Reine, est-ce une bonne situation qu'être nonne et maquerelle ? Oh vous savez, je ne pense pas qu'il y a de bonne ou mauvaise situation, il y a juste celle que l'on a avec Dieu.
Rose hocha la tête machinalement, la réponse ne lui convenait guère mais apparemment, c'est tout ce qu'elle aurait. Elles se quittèrent chaleureusement et Rose retourna à l'Île d'Or où elle devait se préparer. Lavée, habillée, maquillée et coiffée avec ses longs cheveux bruns revenus dans un large chignon, elle faisait ses nattes à Jeanne, douée avec ses mains seulement avec les hommes. Avant l'ouverture, un dernier repas se faisait, histoire de reprendre des forces. Il était à peine 20h, les premiers clients arrivaient dans une heure. Allez en place, les filles s'installaient langoureusement dans les fauteuils et canapés, tandis que certaines comme Rose, restaient debout. Elle avait ses habitués et n'avait pas besoin de chercher à plaire. Et justement, parmi les premiers à arriver, Monsieur Robert, un bourgeois dont le commerce marchait grâce à sa tyrannie, à hurler sur ses employés. Et quand il venait ici, le voici tout doux face à une Rose qui avait bien plus de caractère que lui, c'est ce qu'il aimait. C'était simple, une fois dans la chambre en général, ils ne couchaient pas ensemble la plupart du temps. Non monsieur Robert aimait se faire fesser par la prostituée qui s’exécutait, non sans un petit plaisir malsain. Être payée pour frapper quelqu'un et ne pas écarter les jambes, comment ne pas apprécier. Puis il payait bien le monsieur ! Celui-ci en remontant son pantalon lui demanda :
M'aimerais tu toujours si j'étais un homme-tronc ? Mais comment je pourrais travailler si c'était le cas ? Et elle se mit à rire, ne comprenant pas d'où lui venait pareille idée.
Plus tard dans la soirée, Jeanne vint la voir embarrassée : deux clients à elle venaient en même temps. Un était monté dans sa chambre sans la voir avant, et l'autre l'attendait au salon. Rose proposa sa chambre à la jeune femme et irait s'occuper de celui déjà installé, le sans gêne. Elle ne cogna pas, se permit d'ouvrir la porte, après tout elle était un peu chez elle. Quelle ne fut pas sa surprise d'y découvrir Richard avec un sac de vêtements qui n'étaient les siens, à moins qu'il ait abandonné le métier de bourreau pour celui de mousquetaire. Elle ne bougea pas, et il ne lui accorda pas un regard en prenant la parole.
Ce silence ne te ressemble pas... je vais finir par croire qu'à force de besogner, ta langue a fini par s'engourdir. J'espère que tu n'es pas fatiguée, parce que j'ai du travail pour toi... D'ailleurs, en parlant de travail... si tu venais un peu par là...
Il défaisait sa ceinture quand enfin il la regarda, et suspendit son geste, surpris de ne pas voir Jeanne. Rose quant à elle, était restée dans l'encadrement de la porte, les bras croisés et le sourire moqueur au coin de la bouche.
Tu devrais pourtant apprendre à surveiller tes arrières, surtout avec ça … Elle montra du menton le sac à costumes et l'uniforme de mousquetaire. Le bleu ne t'irait pas au teint, il te rendrait trop vivant, simple conseil.
Elle finit tout de même par entrer et ferma la porte derrière elle, à clé, histoire de ne pas être dérangés, sait on jamais, l'intimité n'était pas vraiment légion durant les soirs de travail. Elle s'approcha de Richard et déposa un baiser rapide sur ses lèvres. Ils se connaissaient bien, quand il ne venait pas voir Jeanne, c'est Rose qui s'occupait de lui, et il fallait bien avouer qu'il avait un charme, quelque chose de différent des autres. L'aimer ? Non ce serait beaucoup trop pour quelqu'un d'aussi fermé sentimentalement que la jeune femme, mais elle avait une sorte d'affection pour lui, assez difficile à expliquer. Voici sans doute pourquoi elle se permit ce baiser et aussi de regarder ce qu'il y avait d'autres dans ce sac, pour en sortir une robe de bure.
Toi en moine ? Je savais que Jeanne et toi aviez de drôles d'envies mais de là à jouer au moine pervers … Je comprendrais mieux pourquoi tu vas la voir plutôt que moi ceci dit.
Il n'était pas bon de jouer avec le feu ou de provoquer le bourreau de Paris, surtout quand celui-ci avait peu, voire aucun, scrupule face à la mort d'autrui. Mais Rose s'en moquait, elle n'avait pas peur de lui … elle était bien la seule !
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| | | Richard Sanson
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| Sujet: Re: La curiosité, ce vilain défaut... (Pv Rose) 31.01.16 11:32 | |
| Richard ne se laissait pas démonter par la morale. Il était ici dans un bordel et il payait grassement Jeanne pour qu'elle joue son rôle d'intermédiaire. Accessoirement bien sûr, il se payait aussi les services de cette fille de joie qui n'avait pas du talent qu'avec ses mains. Ce soir, il ne s'attendait certainement pas à ce que les choses ne se déroulent pas comme prévu. Il aimait bien les plans, surtout quand ceux-ci impliquaient de tuer ou de torturer quelqu'un. La plupart du temps, il planifiait tout à l'avance, prenant un plaisir certain à nuire avec minutie à sa cible. Mais souvent il arrivait aussi qu'il laisse sa créativité parler. Faire appel aux qualités charnelles de Jeanne, par exemple, c'était tout à fait surprenant, juste un besoin à satisfaire qui le prenait là tout de suite. Voyant que personne n'approchait, il se tourna enfin, pantalon ouvert et son visage se refroidit brusquement. Rose ! Que faisait-elle ici ? Ce n'était pas elle qu'il avait demandé ! Il resta silencieux. Elle venait de le prendre sur le fait, dans son petit trafic... voilà qui ne sentait pas bon. Quiconque aurait été présent, se serait inquiété de la lueur sombre dans ses yeux azurs. Il n'était pas bourreau pour rien, tout chez lui reflétait le peu d'estime qu'il possédait pour les vivants. Mais Beauregard, qui portait très bien son nom d'ailleurs, pouvait se permettre bien des choses... comme d'approcher, féline, pour venir l'embrasser. Et elle ne le faisait pas dans le cadre d'une prestation... ça non. Difficile d'expliquer pourquoi il la laissa fouiller dans le sac pour en sortir les différents uniformes, en silence.
Elle allait trop loin... la ligne avait été franchie, dès l'instant où elle franchit le seuil de la porte et où elle vit le forfait. Jusqu'à maintenant, il se gardait bien de faire appel à ses services pour ses activités illicites. D'une part parce qu'il ne pouvait pas dire si elle méritait sa confiance et d'autres part, parce qu'il ne voulait pas qu'il lui arrive quelque chose... cela sous-entendait, qu'elle se fasse prendre dans ses magouilles ou encore qu'il soit obligé de l'éliminer car trop gênante pour ses petites affaires. Alors bien évidemment, maintenant que sa mise à distance avait été ébranlée par la demoiselle, il ne restait pas grand chose d'autre à faire que de se décider très vite. La tuer ou l'intégrer ? Tandis qu'elle déballait l'air de rien le costume d'un moine, il la déshabilla du regard. Elle était magnifique. Ce fut ce qui la sauva sans doute d'une strangulation énergique. Bien qu'il se refuse à l'admettre, le bourreau ressentait beaucoup plus que de l'attirance pour elle, définitivement. Il l'écouta commenter la bure et ne put s'empêcher d'esquisser un sourire carnassier. Sans prévenir, il abattit sa main sur ses fesses, provoquant un grand claquement. Le geste en lui-même n'avait rien de violent, il était précis, brut, plus plaisant que douloureux. Richard profita du fait qu'elle se retourne pour la saisir à la gorge. On aurait dit un chat, saisissant sa proie avec une patte de velours, menaçant à chaque instant de sortir les griffes pour sonner le glas.
Il regarda Rose d'une façon sinistre et froidement il lui dit :
- Ah, ah... Tsss... Il y a de la promotion dans l'air... au lieu de finir au trou, tu pourrais bien finir dans un trou au Père Lachaise. Ravie ?
Il caressa sa joue, tout en souriant, dévoilant d'une façon quelque peu macâbre son sadisme naturel. Il poussa Rose sur le lit et la regarda de toute sa hauteur. Il aimait bien garder l'ascendant sur ses interlocuteurs, susciter l'inquiétude en eux, bien que dans le cas de Rose, il se moquait de l'impressionner.
- Ma chère Rose... je suis étonné que tu sois pas occupée à jouer à colin-tampon avec tes clients... J'ai ouï dire que tu te rebellais beaucoup ces derniers temps, ce serait dommage que tu te mettes en grève... tu apportes tellement de contentement quand tu besognes.
Il déboutonna sa chemise pour dévoiler son torse musclé et se pencha au dessus d'elle.
- Quand j'étais petit, j'étais en bon terme avec un rossignol. Il venait se poser tous les matins à côté des poulets morts que je venais d'égorger. Et il chantait. Il me faisait la conversation, j'imagine. J'avais planqué les entrailles de volaille dans une petite réserve pour les revendre et me faire de l'argent. Je lui ai dit que s'il ne voulait pas finir égorgé comme ses cousins dégénérés, qu'il fallait qu'il garde le silence. Alors il s'est tu... du moins le pensais-je. Un jour, alors que je retournais faire mon office, je l'ai vu, à côté d'un homme que je ne connaissais pas, à piailler devant ma réserve. La sale engeance m'a tout pris... adieu richesse, adieu fortune ! Mais certainement pas adieu vengeance. Ce traître de rossignol est revenu me voir à l'ouvrage, sans un mot. Je lui ai proposé du grain pour qu'il vienne et quand il a été à portée de main, je l'ai attrapé.
Il y avait quelque chose de très inquiétant dans ce qu'il ajouta, et de très menaçant aussi :
- Je lui ai d'abord brisé les ailes pour l'empêcher de voler. Puis je lui ai arraché les pattes afin qu'il ne marche plus. Il a piaillé de toutes ses forces mais c'était trop tard. Je l'ai laissé à mes pieds, agonisant dans des gémissements de souffrance, jusqu'à avoir fini de vider les poulets. Et quand j'ai eu terminé, je l'ai écrasé comme une blatte sur une pierre de la cour, où il a ensuite servi de nourriture aux vers et aux fourmis. Voilà ce qui arrive aux vermines qui trahissent mes secrets. Alors, Rose... seras-tu bavarde comme le rossignol ou silencieuse comme la pierre ?
En même temps, elle n'avait pas vraiment le choix... Mais si Richard perdrait son temps à lui accorder une chance, c'était parce qu'il l'aimait beaucoup. Sinon, il ne se serait jamais pris la tête à essayer de la sauver.
Dernière édition par Richard Sanson le 07.04.16 0:10, édité 1 fois |
| | | Rose Beauregard
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Pas de coeur, cela ne cause des troubles de l'humeur et c'est trop fragile. Car quand on le brise, ça fait si mal, un coeur.Côté Lit: Je ne compte plus les hommes, seulement les pièces qu'il laisse une fois qu'ils ont fait leur affaire.Discours royal:
Ô la belle ÉPINE pleine de rose
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| Sujet: Re: La curiosité, ce vilain défaut... (Pv Rose) 07.02.16 14:11 | |
| Rose n'avait pas peur du bourreau, sans doute parce qu'elle ne craignait pas grand-monde de base, et surtout parce qu'elle couchait avec et avoir vu un probable ennemi nu la déstabilisait moins. A d'autres, elle aurait pu cogner à la porte avant d'en voir trop, ou alors s’éclipser l'air de rien, mais pour peu de monde elle serait restée, encore moins entrée dans la chambre et fouillée dans les affaires l'air de rien. Autant dire qu'elle se jetait un peu dans la gueule du loin, à s'exposer de la sorte à une probable fureur de Richard, mais qu'importe ? La curiosité l'emportait, elle aurait pu simplement se tenir sur le pas de la porte à discuter, mais de savoir pourquoi il allait voir Jeanne et pourquoi ces costumes dans ce sac la titillait un peu. A coup sûr, Sanson ne faisait pas que couper des têtes lors des exécutions publiques et ni de la torture en privé, il devait y avoir autre chose. Et pas forcément un sombre jeu sexuel de dépravés avec lui en moine.
En tout cas, lorsqu'elle émit l'hypothèse, la seule réponse qu'elle obtint fut une fessée bien claquante qui la fit tressaillir un instant. Si elle en avait l'habitude avec ses clients, c'était moins le cas dans une conversation un peu plus classique. Elle allait se retourner pour lui en toucher un mot et … fut saisie à la gorge ! Là non plus, elle ne s'y attendait pas et se sentit pétrifiée. En effet, à jouer avec le feu, on peut rapidement se brûler, et elle n'avait pas vu le danger arriver … Les hommes ont parfois l'ego un peu trop gros pour eux même, et Sanson était fait de la même trempe : on ne touche pas à son territoire et on ne le surprend pas dans un moment de faiblesse. Trop tard, il pourrait la tuer et partir, personne ne saurait. Si cette idée traversa l'esprit de la prostituée, elle n'en montra rien, après la surprise, elle le fixa de ses yeux azurs, sourcils froncés, à attendre son sort. Et puis d'un coup le vide, elle tomba en arrière avant d'atterrir sur un matelas miteux, trop utilisé aux galipettes, avec des irrégularités sur la surface, pas très confortable en somme. Elle voulut se relever mais la vue de Richard au-dessus d'elle la dissuada. Monsieur voulait prendre le contrôle, qu'il fasse son numéro d'homme terrifiant, il ne gagnerait pas contre elle. Et ce n'était pas en affichant son torse bien fait que cela allait changer quoi que ce soit. Pourtant, son histoire d'oiseau glacerait le sang de n'importe qui. Rose n'était pas très à l'aise face à cette histoire mais continuait de le fixer de son air dur, insolent, qui ne montrait rien de ce qu'il se passait dans son esprit. Et puis elle n'avait pas grand chose d'un rossignol, avec ses cheveux noirs, ses habits sombres mettant en valeur sa gorge clair et le décolleté vertigineux, faisant comme un vallon sur son corps allongé. Non, elle faisait plus corbeau et cela lui allait mieux.
Voilà ce qui arrive aux vermines qui trahissent mes secrets. Alors, Rose... seras-tu bavarde comme le rossignol ou silencieuse comme la pierre ?
Elle haussa les sourcils. Une menace maintenant ? Voilà qui était de mieux en mieux. Mais sans monter le ton ou le menacer à son tour, continuant de le fixer, elle répondit.
Tu oublies une choses, Sanson. Je suis loin d'être un rossignol … et je n'aime pas les menaces.
L'inconvénient d'être un homme était qu'on avait des parties sensibles à mi-hauteur, et surtout à portée de mains d'une femme allongée quand on s'y approche trop près. Sans serrer, elle exerça une pression suffisante pour montrer qu'elle ne plaisantait pas. Qui faisait le malin entre les deux ? Sans doute pas Richard qui devait tenir à ses bijoux de famille plus qu'autre chose. De sa main libre, la jeune femme se redressa du lit et se leva, toujours la main au panier, à serrer légèrement plus fort pour lui faire comprendre.
Tu peux faire ça à n'importe qui, ton petit manège, ton histoire d'oiseau torturé, mais tu parles à une femme dont le destin est entre ses murs, au ban de la société, obligée de mentir sur mon métier la journée pour ne pas qu'on me crache dessus et dont les seuls moments de gloire sont des soulèvements de parisiens en colère. Ma vie se résume à l'enfer où je vais finir, peu importe ce que je fais … Tu n'es personne pour me menacer ou espérer que je supplie que tu m'épargnes, alors ton petit ménage, tu peux te le mettre où je pense. Après tout, tu es dans le lieu idéal pour ça.
Elle n'avait cessé de le regarder dans les yeux. Comme elle, Richard possédait un regard froid et impénétrable, elle ne savait pas vraiment ce qu'il pensait en cet instant, et n'imaginait pas un instant qu'elle lui fasse peur. Ce n'était pas son but après tout. Elle finit par relâcher la pression exercée sur l'entrejambe du bourreau, mais resta devant lui, sans peur des représailles.
Tu aurais pu simplement me dire de la fermer sur ce sac, mais tu compliques tout. A qui veux tu que je le dise ? A la police ? J'aurais quoi à gagner à part me faire enfermer à la Saint-Lazare ou la Salpêtrière une nouvelle fois ?
Puis elle s'assit sur le lit bien moins confortable que le sien, à côté du sac et observa juste du regard son contenu. C'était la première fois qu'elle détournait le regard depuis qu'il l'avait attrapé par le cou. Mais sa curiosité n'en démordait pas.
Alors, tu vas me dire ce que tu fais avec ce genre de guenilles ?
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| | | Richard Sanson
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| Sujet: Re: La curiosité, ce vilain défaut... (Pv Rose) 25.03.16 19:26 | |
| A mesure que Richard racontait son histoire, il tâchait de ressortir les détails les plus sordides et les plus inquiétants, volontairement. Il voulait marquer les esprits. Il savait que Rose était une forte tête et qu'elle avait énormément de caractère. C'était d'ailleurs ce qui lui plaisait énormément et qui expliquait qu'elle soit toujours en vie. S'il la menaçait, c'était davantage par habitude que par conviction. Il la connaissait pour savoir qu'elle n'était pas du genre à parler bêtement de ce qu'elle voyait. Mais une petite piqûre de rappel ne ferait pas de mal. Sauf que les choses ne se passèrent pas vraiment comme prévu. S'il s'attendait à ce qu'elle feigne l'indifférence, qu'elle lance sa main vers son entrejambe pour s'en saisir et le compresser, ça, par contre, ça ne faisait pas parti des éléments prévisibles. Instinctivement il se courba légèrement. Elle se releva pour lui parler. Il écouta attentivement, bien que son esprit soit davantage concentré sur ses bijoux de famille que sur les mots de la belle. Surtout que celle-ci serra plus fort, lui infligeant une petite douleur, mesurée et sous contrôle mais qui présageait de ce qu'elle pourrait faire si jamais le bourreau s'amusait à la provoquer. L'attaque était vile, déloyale et surtout inconvenante ! A cette époque, on ne tripotait pas un homme, sauf dans la sphère privée. Et pour se défendre, on ne lui saisissait pas non plus les parties génitales, ça ne faisait pas partie d'une bonne éducation ! Sauf que ni elle, ni lui, n'était éduqués. Ils avaient des origines pauvres et se débrouillaient avec depuis des lustres ! Bien qu'il tâcha de rester digne et de ne rien afficher sur son visage sinistre, Richard fut soulagé lorsqu'elle lâcha prise. Ce fut sa main qui prit le relais pour masser légèrement la zone et inconsciemment vérifier que tout était toujours en place. Comme elle lui tenait tête, il esquissa un sourire macabre et amusé :
- J'adore quand tu mets à ta main à cet endroit là... tu es si douée.
Il mentait, effrontément. Certes, il aimait ça mais quand c'était fait avec "douceur", lorsque Rose y mettait du coeur à l'ouvrage, pas quand elle essayait de le castrer ou qu'elle l'en menaçait. Richard la laissa s'asseoir, retrouvant un visage fermé et concentré. Il y avait un point partout maintenant. Sanson était impressionné. Leurs deux caractères réunis formaient un mélange explosif et intéressant. Sur un ton volontairement provocateur, il reprit la parole :
- Ce que tu aurais à gagner à aller à Saint-Lazare ou à la Salpêtrière ? La question du Bourreau... dépêché expressément pour te tirer les vers du nez. Ou te tirer tout court, d'ailleurs.
La vulgarité ne l'effrayait pas. A force de traîner dans les quartiers populaires de Paris, il avait adopté le parler local et un vocabulaire peu châtié. Il poursuivit, neutre, cette fois, tout en s'assurant que la porte soit bien fermée.
- Je vais te dire de la fermer sur ce sac, pour commencer. Je ne vais pas me répéter, mais si jamais quelque chose filtre de cette pièce, je saurais qui étriper. Pour ta culture, ce ne sont pas des guenilles, ce sont des uniformes, des costumes, qui vont servir à étendre mes activités. Pas que les miennes d'ailleurs. Tu devrais essayer le costume de moine, ça mettrait en valeur ta vertu... oh non... suis-je bête ! Tu n'en as pas... Il parait qu'ils ne portent rien en dessous, dans ton cas, ça facilitera ta besogne.
Le regard brillant, il s'installa à côté d'elle sur le lit, pour retirer ses bottes. Quand il restait silencieux de la sorte, ça n'augurait rien de bon. Il se releva à nouveau pour retirer son pantalon. Il fouilla dans le sac pour en sortir un uniforme de mousquetaire. Il l'enfila. Quand il eut terminé, il dit à l'attention de Rose :
- Il y a un projet qui se monte... quand je parle de projet, je veux dire un grand, pas juste une partie de cartes. Certains esprits du crime ont jugé opportun de nous réunir, dans une "amicale des tueurs". J'imagine que certains postes sont encore à pourvoir et qu'ils seraient ouverts à toute personne désireuse de se faire un peu d'argent pour quelques missions périlleuses... Des missions qui sortiraient un peu de l'ordinaire et où il ne serait pas question de faire jouir des porcs dans un bordel miteux contre quelques pièces... J'ai l'air de quoi en Mousquetaire ? |
| | | Rose Beauregard
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Pas de coeur, cela ne cause des troubles de l'humeur et c'est trop fragile. Car quand on le brise, ça fait si mal, un coeur.Côté Lit: Je ne compte plus les hommes, seulement les pièces qu'il laisse une fois qu'ils ont fait leur affaire.Discours royal:
Ô la belle ÉPINE pleine de rose
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| Sujet: Re: La curiosité, ce vilain défaut... (Pv Rose) 23.04.16 19:14 | |
| Ce que tu aurais à gagner à aller à Saint-Lazare ou à la Salpêtrière ? La question du Bourreau... dépêché expressément pour te tirer les vers du nez. Ou te tirer tout court, d'ailleurs. Élégant, tu l'as trouvé tout seul ?
Rose croisa les bras, restait fière et le fixait de ses yeux azurs si durs. Pensait-il la rabaisser ? Aimait-il l'humilier ? Sans aucun doute, il faisait cela à tout le monde mais Rose n'aimait pas qu'on ne ramène ce qu'elle était juste à sa profession ou son sexe, elle n'hésitait pas à le dire, qu'il soit bourreau du roi de France ou non.
Mais elle ne se démontait pas, elle repartit à la charge sur la raison de ses déguisements, et surtout à pourquoi il les emmenait ici. Il trempait dans des trucs louches, c'était évident. Sanson ETAIT louche de toute manière, alors un peu plus ou moins … Et vu dans les conditions qu'elle vivait, Rose n'avait pas à le juger. Mais elle aimait savoir, un mélange de curiosité et aussi d'habitude, elle était après tout une source pour La Reynie mais aussi pour d'Artagnan
Je vais te dire de la fermer sur ce sac, pour commencer. Je ne vais pas me répéter, mais si jamais quelque chose filtre de cette pièce, je saurais qui étriper. Pour ta culture, ce ne sont pas des guenilles, ce sont des uniformes, des costumes, qui vont servir à étendre mes activités. Pas que les miennes d'ailleurs. Tu devrais essayer le costume de moine, ça mettrait en valeur ta vertu... oh non... suis-je bête ! Tu n'en as pas... Il parait qu'ils ne portent rien en dessous, dans ton cas, ça facilitera ta besogne. Tu es lourd, Richard.
S'il continuait à ne lui parler que de son métier sur ce ton là, elle lui mettrait une gifle, à coup sûr, elle n'avait pas peur de lui, de pas grand monde d'ailleurs ! Il resta un temps silencieux, enlevant ses bottes, puis son pantalon. S'il croyait qu'elle se laisserait faire après les insultes, il pouvait toujours courir. Mais non, il prit le costume de mousquetaire et s'habilla avec. Elle quitta le lit pour s'adosser à un des rares meubles de la chambre, à l'observer dans une tenue totalement inédite, alors qu'il parlait d'une association de tueurs. Quoi de plus normal à Paris ? Un jour, ils s’entre tueraient aussi pour se faire plus d'argent, ces hommes là n'avaient pas de valeurs, et elle semblait nullement étonnée de savoir Sanson là-dedans, cela le changeait tellement. Tellement habituée à le savoir bourreau, dans ses habits sombres, sa mine morne, que la dentelle et le grand chapeau de plumes mit en valeur son visage. Elle détaillait alors qu'il lui posait une question.
Des missions qui sortiraient un peu de l'ordinaire et où il ne serait pas question de faire jouir des porcs dans un bordel miteux contre quelques pièces... J'ai l'air de quoi en Mousquetaire ? Étrangement … beau. Tu n'as jamais pensé à faire un travail au milieu des vivants ?
Oui elle lui avait fait un compliment, mais sur un ton neutre. A dire vrai oui, elle le trouvait bel homme, mais elle était assez avares en belles paroles, elle avait toujours l'impression de montrer des faiblesses quand elle se montrait un peu sympathique avec quelqu'un. Enfin, avec ceux qui pouvaient potentiellement lui faire du mal, comme Richard par exemple. Elle s'approcha de lui pour lui mettre le col droit, histoire qu'il ait plus d'allure.
T'imaginer en soldat du roi, à défendre la veuve et l'orphelin, a quelque chose d'assez ironique tout de même.
Puis elle se recula et reprit sa place contre la commode, les bras croisés. En bas, il y avait du bruit, les clients venaient, les escaliers craquaient sous les pas des filles et de leurs clients de quelques instants. Rose aurait du faire de même, les minutes passées ici lui faisaient perdre le peu d'argent qu'elle gagnait. Mais elle restait tout de même, curieuse de savoir ce que Richard pouvait bien préparer dans l'ombre de Paris.
Quelle genre de mission pourrais tu bien faire avec un tel accoutrement par exemple ?
Une petite voix intérieure lui disait de faire parler un maximum le bourreau pour rapporter les informations. On la payait bien pour quelques palabres, mieux que pour écarter les cuisses c'est dire. Mais elle ne voudrait pas dénoncer le jeune homme face à elle. Non pas par peur de représailles mais parce que s'il lui proposait quelque chose qui pouvait lui faire bien gagner sa vie, elle ne dirait pas non, à voir ce qu'il faudrait faire. Elle l'écoutait avec un certain intérêt, elle attendait qu'il lui demande de l'aider, d'être une sorte de complice, à la place de cette idiote de Jeanne. Elle hochait machinalement de la tête à ses palabres.
Donc tu utilises Jeanne pour faire ce genre d'affaires ? Et tu as confiance ? Il paraît qu'elle cafte à la police sur certains clients. Enfin je dis ça … ce sont que des rumeurs. Mais dans ce genre d'entreprise, il vaut mieux des gens de confiance, ceux dont tu sais qu'ils ne diront rien …
Si elle se vendait implicitement ? Oui totalement, elle n'en avait pas honte. |
| | | Richard Sanson
► Âge : 32 ans
► Titre : Bourreau du Roi
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| Sujet: Re: La curiosité, ce vilain défaut... (Pv Rose) 26.04.16 23:17 | |
| Le mot vivant le fit frisonner. Il regarda Rose et cette fois ce fut avec étonnement. Lui ? Un travail avec des vivants ? Pouah ! La peste l'emporte si ça venait à se produire ! Il détestait les vivants. En fait, il méprisait surtout leur insouciance, leur insolence. Ces gens-là pensaient tout détenir entre leurs mains. Ils déchantaient très vite lorsque la mort se pointait, sans prévenir. Et puis, oeuvrer parmi les vivants ? Pour quoi faire ? Pour finir dans un bar comme tavernier ? Au bout d'une heure, il ne résisterait pas à l'envie de mettre des poudres dans le vin pour rendre ses clients malades. Un métier manuel ? Si un jour il coupait des planches ou il forgeait une arme, ce serait pour l'utiliser sur quelqu'un afin de lui faire mal. Et s'il gardait des bêtes ? Non, il détestait aller contre les lois de la nature, le fort tue le faible. Aussi, il aurait laissé le troupeau se faire dévorer par les loups en regardant le spectacle. Il était bien trop psychopathe pour envisager autre chose que tuer des gens. Il arqua un sourcil et répliqua :
- Qu'est-ce qui te prend ? Tu fais dans le compliment à présent ? Toi ? Tu dois te moquer de moi... un travail au milieu des vivants... et puis quoi encore ? Pourquoi pas valet de la Reine ?
Il la laissa s'approcher sans ajouter un seul mot. Il était bien forcé de l'admettre, prostituée ou pas, elle avait de la grâce dans sa démarche et une souplesse qui monopolisait toute son attention. Richard n'aimait pas beaucoup qu'on se mette aussi près de lui, mais il ne le fit pas savoir. Il esquissa même un sourire lorsqu'elle lui parla de l'ironie de la situation. En effet, Richard en Mousquetaire, ça valait le détour ! Il passait son temps à effrayer son monde, voilà que dans cet uniforme, il se faisait une seconde peau, une nouvelle personnalité. Bon, physiquement, parce que moralement, il restait lui-même : Sanson le bourreau impitoyable de Paris, dont l'âme était aussi noire que l'enfer lui-même. Il se regarda dans un miroir, pour vérifier la véracité des dires de Rose. Et avec un sourire satisfait, qui inspirait l'inquiétude, il lâcha :
- Mais c'est vrai que tu as raison, je suis beau dans ces guenilles ! J'ai l'air d'un parfait petit ange ! Tu vois, c'est typiquement le genre de tenue adéquate pour un assassinat. Qui irait soupçonner un Mousquetaire de vouloir attenter à la vie d'un sang bleu ? Ils ont accès partout et sont... comme un décor dans une pièce. Il suffit de profiter d'un tour de ronde pour commettre le forfait et empocher la belle somme mise à disposition de celui qui réussira. Couic... par ici, les piécettes...
Ce fut à son tour de s'approcher d'elle, le bruit des bottes résonnant sur le parquet. Il s'approcha pour n'être plus qu'à quelques centimètres et la sonda. Ses yeux bleus étaient froids, comme vides de toute âme. Ils avaient un côté inquiétant, pénétrant et gênant. Et pourtant, ça lui donnait un charme certain. Il fit glisser ses doigts sur les joues de Rose et ironisa :
- Jalouse ? Jeanne est efficace, elle n'a jamais failli à sa mission pour l'instant. De toute façon, si elle cafte, je connais son petit secret. Savais-tu qu'elle avait été engrossée ? Et qu'elle élève le bébé seule ? Je sais où elle habite et ça lui suffit pour fermer son clapet. Il ne faudrait pas que l'on retrouve un bébé découpé en morceau devant sa porte... Ouch... la mauvaise image que ça donnerait...
Il sortit une lame de la ceinture, un couteau, qu'il mit devant son nez pour l'admirer avec des yeux plein d'admiration. Il tourna l'objet sur lui-même et haussa les épaules. Il tendit le couteau à Rose.
- Tiens-moi ça. Ce costume est peut-être beau, mais il tient chaud.
Il retourna s'asseoir sur le lit pour se déshabiller. Il sortit alors un uniforme de marquis et entreprit de le revêtir. Ce fut moins aisé que le précédent.
- Des gens de confiance, dis-tu... la confiance c'est une chimère. Il n'y a jamais de confiance. Si tu as ce couteau entre les mains, ce n'est pas parce que j'ai confiance en toi, c'est parce que j'ai de l'argent. Beaucoup d'argent. Et je sais que tu ne l'utiliseras pas contre moi, car j'ai de quoi t'éviter le bordel. Mais... oui, il y a un mais... si tu veux en être, il te faudra faire quelque chose pour moi.
On se serait attendu à un regard lubrique mais il n'en fut rien. Richard fut même très sérieux.
- Un membre de l'amicale des tueurs gagne son droit d'entrée en tuant. Crois-le si tu le souhaites, mais je vais t'épargner cela. Si on te le demande, tu répondras que tu as déjà tué. Parlons argent... à combien penses-tu devoir être payée ? Et qu'est-ce que tu m'assures en échange ? |
| | | Rose Beauregard
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Pas de coeur, cela ne cause des troubles de l'humeur et c'est trop fragile. Car quand on le brise, ça fait si mal, un coeur.Côté Lit: Je ne compte plus les hommes, seulement les pièces qu'il laisse une fois qu'ils ont fait leur affaire.Discours royal:
Ô la belle ÉPINE pleine de rose
► Âge : 24 ans
► Titre : Prostituée ; Princesse de Schwarzenberg (faux titre)
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► Date d'inscription : 04/11/2011
| Sujet: Re: La curiosité, ce vilain défaut... (Pv Rose) 15.02.17 18:51 | |
| Rose avait l'habitude de voir Sanson dans ses vêtements de tous les jours, sa tenue de bourreau, voire celle d'Adam de temps en temps. Autant dire que l'habit de mousquetaire le changeait radicalement, presque un autre homme, à condition de ne pas voir son regard, toujours aussi sombre et cruel. Elle le connaissait si bien qui lui était impossible de l'imaginer dans une autre vie que bourreau, cet homme sentait déjà la mort, et faisait fuir le commun des mortels. Entre ses yeux si sombres et cet accoutrement, il y avait un monde énorme. Mais elle se demandait bien ce qu'il ferait avec ce genre de déguisement, et comme souvent, ne se gênait pas pour le dire à haute voix. Si Richard parlait, cela voulait dire qu'il lui faisait confiance. Bingo. Mais c'est vrai que tu as raison, je suis beau dans ces guenilles ! J'ai l'air d'un parfait petit ange ! Tu vois, c'est typiquement le genre de tenue adéquate pour un assassinat. Qui irait soupçonner un Mousquetaire de vouloir attenter à la vie d'un sang bleu ? Ils ont accès partout et sont... comme un décor dans une pièce. Il suffit de profiter d'un tour de ronde pour commettre le forfait et empocher la belle somme mise à disposition de celui qui réussira. Couic... par ici, les piécettes... Et un noble tuant un autre noble, l'affaire sera vite étouffée, bien pensé.Richard s'approchait d'elle, toujours appuyée sur la commode, les bras croisés. Elle ne cillait pas ni le quittait du regard. Son caractère lui interdisait de baisser les yeux devant quiconque, de toute façon, elle n'avait pas peur de grand monde, pas même de l'intraitable bourreau de Paris. Mieux, elle voulait s'associer à lui pour ses petites affaires, s'il y avait un peu d'argent à tirer de tout cela, elle prendrait sans soucis. Et si la police la coince, elle dira à La Reynie qu'elle allait tout lui avouer, et voilà, comment jouer sur deux tableaux. Il s'approcha de la prostituée avec cette démarche inquiétante, et le fixait toujours alors qu'il lui effleurait sa joue trop maquillée, si près d'elle. Jalouse ? Jeanne est efficace, elle n'a jamais failli à sa mission pour l'instant. De toute façon, si elle cafte, je connais son petit secret. Savais-tu qu'elle avait été engrossée ? Et qu'elle élève le bébé seule ? Je sais où elle habite et ça lui suffit pour fermer son clapet. Il ne faudrait pas que l'on retrouve un bébé découpé en morceau devant sa porte... Ouch... la mauvaise image que ça donnerait... Mais si tu es au Châtelet, tu y as pensé ? Beaucoup de paroles mais peu d'action. Répondit-elle, le couteau juste devant elle, essayant de ne pas penser à sa propre situation. Mais il se détourna sans répondre. Tiens-moi ça. Ce costume est peut-être beau, mais il tient chaud.Le couteau entre les mains, Rose avait presque l'air dangereuse, si elle n'avait pas l'air si indifférente à l'arme et ce qu'elle pourrait en faire. Tuer Richard, pourquoi faire ? Cela ne lui effleura même pas l'esprit .. Mais apparemment, Sanson lui, y avait pensé ! Des gens de confiance, dis-tu... la confiance c'est une chimère. Il n'y a jamais de confiance. Si tu as ce couteau entre les mains, ce n'est pas parce que j'ai confiance en toi, c'est parce que j'ai de l'argent. Beaucoup d'argent. Et je sais que tu ne l'utiliseras pas contre moi, car j'ai de quoi t'éviter le bordel. Mais... oui, il y a un mais... si tu veux en être, il te faudra faire quelque chose pour moi. Et pourquoi te tuerais-je ? Ce n'est pas mon passe-temps favori, j'y aurais plus à perdre. Te tuer là salirait les draps, la réputation, m'enverrait en prison ou pire … Tu ne prends pas beaucoup de risques. Elle haussa les épaules puis le dévisagea, l'air plus sérieux. Tu veux que je fasse quoi exactement ? Un membre de l'amicale des tueurs gagne son droit d'entrée en tuant. Crois-le si tu le souhaites, mais je vais t'épargner cela. Si on te le demande, tu répondras que tu as déjà tué. Parlons argent... à combien penses-tu devoir être payée ? Et qu'est-ce que tu m'assures en échange ? J'ai déjà tué. Tu te souviens de Pringon, l'usurier à côté des Saint-Innocents ? Son cœur a lâché en pleine action … Elle eut un sourire moqueur en repensant à cela, rit quelques instants puis reprit son sérieux. Je te garantis un alibi en toute circonstance, mon entière discrétion, et un endroit pour entasser ton butin. Et je peux te trouver de bons clients, avec tout ce monde qui passe ici. En échange, je veux la moitié de l'argent gagné. Car si tu tues, je couvre tes arrières, cela vaut bien un 50-50. »Le ton monta entre eux pour négocier, mais Rose se montra intransigeante, et resta ferme sur son offre. Puis c'est vrai qu'avec un couteau entre les mains, on se montre de suite plus convaincant … Elle gagnait une fois de plus, sûre d'elle. Elle jeta donc le couteau sur le sac de vêtements en vrac, puis comme pour sceller le pacte, elle l'embrassa, plus longuement que nécessaire, mais il fallait bien en profiter un petit peu. Mais comme à chaque chose son profit, lorsqu'elle se recula, la prostituée se servit dans le bourse pour prendre un écu. Je te fais un prix, mais tu m'as fait perdre assez de temps. Puis elle le regarda de la tête au pieds. Que ces vêtements sont laids, tu étais mieux en mousquetaire, en tenue d'Adam. Range vite tout ton bazar, quand je remonte, je ne serais pas seule. Et n'oublie pas de venir me chercher quand tu as besoin de moi, si tu as de l'argent à gagner … ou à dépenser.Elle avait un petit sourire en coin, puis quitta la chambre, avec sa démarche gracieuse, et son port de tête altier. Rose était contente d'elle, elle avait fait une bonne affaire en acceptant ce deal, maintenant il fallait voir où ça la mènerait … FIN
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