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 [Bastille] La souffrance n'est-elle pas mélodieuse ? (Pv Amy)

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Richard Sanson


Richard Sanson



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Titre : Bourreau du Roi
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MessageSujet: [Bastille] La souffrance n'est-elle pas mélodieuse ? (Pv Amy)   [Bastille] La souffrance n'est-elle pas mélodieuse ? (Pv Amy) Icon_minitime21.10.15 19:39

La journée était bien maussade. Il avait plu toute la nuit sur Paris. Dehors les pavés trempés avaient bien du mal à sécher. Pas un souffle de vent, pas un seul rayon de soleil. Il faisait humide, frais pour la saison. Le nuages gris semblaient annoncer l'hiver. Et dans les rues, cela se ressentait. Rares étaient ceux qui sortaient de leurs maison. Tant mieux pour Richard. Il détestait être en retard. La ponctualité, pour un bourreau était une qualité absolue, que l'on devait posséder. La mort frappait toujours au bon moment point final. Avec des rues pratiquement désertes, il s'évitait de croises de badauds, des prostituées pour gagner la Bastille, son lieu de travail favori. Une blonde à la dégaine pouilleuse et au corset trop serré l'accosta pour lui proposer ses services. Les capacités de ces femmes à être accessibles le matin même, auraient pu l'émouvoir et le pousser à l'admiration, si tant est qu'il eut un minimum de considération humaine. Sanson passa devant sans lui sourire ni même la remarquer. Il n'avait pas le temps pour s'amuser, pas maintenant, pas tout de suite. Un homme le bouscula au détour d'une ruelle. Avec un réflexe impressionnant il lui attrapa le bras et le fit tomber au sol pour récupérer sa bourse. Le bourreau regarda le pick-pocket et d'un mouvement brutal il fit craquer son épaule, provoquant sans nul doute une belle luxation. Il ignora ses cris de douleur et reprit sa route. En temps normal, il se serait amusé un peu. Mais voilà, cette journée, bien que sinistre pour le commun de mortels, promettait d'être prolifique, radieuse et exceptionnelle pour lui. Comme d'ordinaire, Richard avait reçu un ordre royal. Néanmoins, cette fois, il n'était pas question d'exécuter, en tout cas pas tout de suite. Le Roi avait une demande un peu particulière. Le Bourreau était un peu au courant de tout, du moins des grandes affaires. Les rumeurs affirmant qu'Amy of Leeds était sa favorite couraient depuis des lustres !

Que de cette union naquisse une bâtarde, ce n'était guère surprenant ! Par contre, la sombre affaire qui accompagnait le tout, elle, faisait basculer l'idylle dans le sordide. Et Richard adorait ça. C'était sans doute pour cela qu'il affichait un air si enthousiaste. Les gens n'osèrent pas croiser son regard. En passant près d'un boulangerie, il prit le pain que l'on avait retourné pour lui, jeta une pièce dans la corbeille et accéléra. Voir de la joie sur ce visage sinistre ne représentait rien de bon. En bon "catholique", Richard fit une croix sur le pain et commença à grignoter tout en marchant. Son emploi du temps serait chargé. La mission royale était claire : il devait interroger la félonne qui avait eu l'audace de s'en prendre à Amy of Leeds et à son enfant. L'opération n'avait pu se dérouler sans complice, sans commanditaire ! L'objectif était de percer tout le monde à jour. Durant toute la nuit, Sanson avait méticuleusement préparé les évènements, rangeant par ordre dans sa tête, les phases de l'interrogatoire. Au programme, tortures, mensonges, ruses et larmes. Le fait qu'il ait affaire à une femme ne le dérangeait pas le moins du monde. Au contraire ! Il aimait bien quand elles criaient. Quand il avait confessé cela au prêtre, celui-ci se montra choqué, et il lui fit remarquer, assez justement d'ailleurs que son âme était malsaine. Bon, en même temps, ça lui convenait aussi. Il aimait semer la peur sur son passage, sentir les angoisses et les faiblesses des humains l'entourant se dévoiler au grand jour. Et puis, ce n'était pas comme s'il se passionnait pour la mort et les souffrances sur le tard. Depuis qu'il était enfant, il éprouvait cette attirance, cette fascination pour la douleur chez les autres. Le Royaume avait trouvé le Bourreau qu'il lui fallait !

Alors qu'il arrivait à la Bastille, les gardes le laissèrent entrer. Tous tâchaient de se fondre dans le décor pour ne pas s'attirer des foudres, d'autant que Sanson avait le bras long. Il marcha dans les couloirs, faisant claquer ses bottes d'une façon sinistre, presque routinière. Puis il arriva dans son "bureau" personnel. L'endroit était poussiéreux, on y sentait une désagréable odeur de moisi. La seule chose qui paraissait bien entretenue, c'était son attirail ! Des instrument de torture rutilants, une hâche très bien affûtée, des chaines, des seaux... tout y était ! Méthodiquement, il glissa dans un gros sac de cuir, tout ce qui allait être utile. Et comme, en plus d'avoir bonne mémoire il restait quelqu'un d'ordonné, il fut paré à la suite des événements en quelques minutes à peine. Il ordonna aux gardes d'apporter la prisonnière dans la salle d'interrogatoire. Il profita d'un miroir pour vérifier que tout était en ordre. Oui, il s'agissait d'un Bourreau ! Ce prétextait ne justifiait en rien qu'il se montre sous un mauvais jour. Il se devait d'être irréprochable, vaillant, propre et surtout séduisant. Cela ferait partie de son plan du jour. Richard avait remarqué que le beauté froide et cruelle, piégeait tout le monde. Un peu comme le papillon qui vient se jeter dans les flammes d'une lampe à huile. Il arriva dans la salle pile à l'heure. La jeune femme n'était pas laide. On voyait que son séjour à la Bastille l'avait quelque peu affectée, notamment à cause de ses cernes, mais elle paraissait en bonne santé. Elle regarda Richard en silence. Le regard glacé de Sanson se planta dans le sien. Il esquissa un petit sourire macabre. Il sentait la peur, l'angoisse... mais aussi et surtout la détermination. Elle n'avouerait pas facilement. Parfait ! Le jeu allait devenir extrêmement intéressant !

Il déballa ses affaires en prenant tout son temps alignant les instruments comme un boucher, sans dire le moindre mot. Il sortit un croc en fer, une corde, des chaines, une dague, des bougies et plusieurs boites. Il récupéra dans le coin de la pièce, un morceau de bois, un entonnoir et une carafe. La principale concernée était bâillonnée. et attachée fermement à une chaise en fer. Sanson fit claquer une paire de tenailles puis il lui ota ce qui l'empêchait de s'exprimer.

- Commençons par les politesses. Richard Sanson, bourreau de sa Majesté, votre humble tortionnaire et inquisiteur. Vous êtes Julie de Roberval. Je suppose que vous savez pour quelle raison vous êtes ici.

- Pour vous distraire ?


- Ah ah ah ! Très drôle ! Très vrai aussi ! Effectivement, mes distractions habituelles se limite à exécuter et à intriguer. Pour une fois que je peux sortir de l'ordinaire...

- Je n'ai rien à vous dire.


- Pour l'instant...

Il avait soufflé ça, avec une intonation vile et impitoyable. Il s'accroupit en face d'elle et posa la main sur sa cuisse.

- Plus vous vous tairez, plus je vais me distraire. Alors faites moi plaisir, ne dites rien, que cela dure !

- Retirez votre sale main, dégénéré !

Il y eut un sifflement d'air et un grand claquement. La tête de Julie partit en arrière. Elle tomba à la renverse, le visage en sang. Richard venait de lui asséner une gifle si violente, qu'il lui avait éclaté la lèvre. Sans qu'elle ne le veuille les larmes lui montèrent aux yeux. Le Bourreau se mit à marcher autour de la chaise.

- Vous m'avez demandé de la retirer, je me suis exécuté... comment dit-on déjà ? Ah oui, dommage collatéral. Où en étais-je ? Oh oui ! Racontez-moi un peu les faits...

Il s'approcha de la cheminée pour en prendre le tisonnier et s'approcha d'elle. Comme elle ne parlait pas, il approcha le bout incandescent près de sa cuisse, ses jupons étant relevés. Il la brula alors lui arrachant un cri terrible qui masqua le fait que la porte s'ouvre. Richard ne remarqua pas tout de suite l'arrivée d'Amy. Il pencha la tête sur le côté avec un regard quelque peu lubrique et il dit alors :

- Quel dommage d'abîmer une si belle partie...

Une voix grave d'un soldat le fit se retourner :

- Hum, Maître Sanson, voici Madame... la Comtesse de Leeds.

Richard regarda la femme en face de lui. Il comprenait pourquoi le Roi l'avait choisie comme favorite. Belles formes, beau teint... un charme à l'anglaise ! Le Bourreau invita le gaillard à débarrasser le plancher. Il salua la favorite d'une révérence rapide et déclara, ouvertement contrarié :

- Si sa Majesté souhaitait superviser les opérations, j'eus préféré qu'il se déplace lui-même, au lieu de m'envoyer une femme. Là n'est pas votre place. N'avez-vous point de broderie à faire ou de layette à tricoter ? A moins que vous n'ayez des remords ? Hélas, il est trop tard ! Je ne vais pas faire dans la dentelle. Aussi, conseillerais-je à "Madame" de prendre ses jupons pour s'élancer vers l'extérieur. Si vous tournez de l'oeil et tombez par terre, je vous y laisserai. Je ne suis ni votre mère, ni votre obligé. Maintenant du balai.
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MessageSujet: Re: [Bastille] La souffrance n'est-elle pas mélodieuse ? (Pv Amy)   [Bastille] La souffrance n'est-elle pas mélodieuse ? (Pv Amy) Icon_minitime22.11.15 16:59

L’homme en noir étant rentré dans ses appartements, la favorite fit disposer toute sa suite. Dos tourné à son interlocuteur, son regard brillant fixait l’horizon dans l’espoir fou d’y apercevoir la Bastille.

- Alors monsieur Colbert, qu’est ce que le roi a fait ordonner concernant … Julie de Roberval ?

Ce nom avait été dit avec une haine et une rancune non feinte ! Elle espérait le pire pour cette brune machiavélique qui l’avait enlevée, l’avait affamée pour qu’elle signe une aberration, puis qui à peine accouchée l’avait privée de sa fille pendant plus d’un an ! Son cœur de femme et de mère criait vengeance ! Aveuglée par ce sentiment, elle se sentait capable de lui ôter la vie elle-même si Louis osait la lui laisser ! Mais il ne la lui laisserait pas n’est ce pas ? Pas après un tel crime de Lèse Majesté, puisque Mathilde était également la chair de sa chair, le sang de son sang au même titre que le Grand dauphin ou la petite Madame!

- Sa Majesté l’a condamnée à mort et à subir la question afin de connaître les commanditaires de cette affaire. Cependant …

A peine avait-elle eu le temps de jubiler en entendant cette sentence, que ce dernier mot la fit presque sursauter et elle se retourna pour faire face aussitôt au ministre.  

- Cependant ? siffla t-elle entre ses dents.
- Le roi ne désire pas lui faire donner la question à outrance, mademoiselle de Roberval reste une femme et la sœur d’un intendant de Marine qu’il a lui-même promu pour sa loyauté. Il désire que cette dame puisse conserver un minimum de dignité en montant à l’échafaud.
- Un minimum de dignité ? s’étouffa t-elle au comble de l’exaspération.
- Oui. Je comprends votre courroux madame mais parfois il faut savoir peser ressentiment et sagesse …
- Trop de sagesse, c’est là la raison de ce courroux extrême, plus mon rang a d’éclat, plus l’affront est sanglant et si je n’étais pas dans ce dégré suprême, le dépit de mon cœur serait moins violent.


Un silence glacial se dressa entre les deux puissants du royaume, puis Colbert la salua afin de prendre congés.

- Je dois remettre cette lettre de cachet à un garde de Sa Majesté, le bourreau a d’ors et déjà commencé son office et doit être prévenu, permettez-moi de me retirer.

D’un revers de la main comme on chasserait une vulgaire mouche, elle l’autorisa en effet à partir.  Son sang bouillonnait dans ses veines !  Ainsi, cette garce, ce monstre de cruauté ne recevrait que quelques gifles ou quelques coups misérables avant de voir sa tête tranchée ! Une minute de souffrance alors que de son côté, la sienne s’élevait à des jours entiers Non, cela ne se pouvait pas et cela ne se ferait pas ! Tout son être criait silencieusement contre cette injustice ! Comment Louis pouvait-il accorder une grâce même minime à cette vipère ? Elle voulait le voir, lui parler, qu’il donne un contre-ordre mais elle le savait en audience avec un représentant des Provinces Unies. Alors que faire ?

- Princesse Schwarzenberg , madame de Gallerande, appela t-elle.

Sa surintendante et sa dame de compagnie apparurent aussitôt dans la pièce.

- Faites préparer immédiatement mon carrosse, ordonna t-elle à Rose. Quant à vous, marquise, allez chercher mon manteau de fourrure et mes gants.  Je vous fais également confiance mesdames pour retarder le courrier du roi, suivez Colbert et vous trouverez cet homme. Usez de vos charmes s’il le faut !

Une demi-heure plus tard, la favorite avait lancé son cocher au galop en direction de Paris et ne cessait pourtant d’exiger de lui plus de vitesse encore. Elle ne voulait pas perdre une miette de la torture de son ennemie et était bien décidée à la faire souffrir toutes les flammes de l’enfer. Lorsqu’enfin la Bastille se dressa devant elle, la duchesse n’attendit pas qu’on déroule son marche pied, elle sauta avant l’arrêt du carrosse et se présenta aux sentinelles de l’entrée. Au vu de sa position et de son influence, on lui ouvrit portes sur portes jusqu’à la salle d’interrogatoire.

A ses oreilles teinta alors agréablement la gifle cinglante qui venait de couper la lèvre à sa pire ennemie.

- Hum, Maître Sanson, voici Madame... la Comtesse de Leeds.


Introduite par ce soldat qui fit aussitôt demi-tour sur l’ordre du bourreau, Amy s’avança pour ne fixer que cette fille … Elle n’octroya pas même un regard à Richard Sanson. Il ne parut pourtant pas s’en vexer, bien au contraire !

" Si sa Majesté souhaitait superviser les opérations, j'eus préféré qu'il se déplace lui-même, au lieu de m'envoyer une femme. Là n'est pas votre place. N'avez-vous point de broderie à faire ou de layette à tricoter ? A moins que vous n'ayez des remords ? Hélas, il est trop tard ! Je ne vais pas faire dans la dentelle. Aussi, conseillerais-je à "Madame" de prendre ses jupons pour s'élancer vers l'extérieur. Si vous tournez de l'oeil et tombez par terre, je vous y laisserai. Je ne suis ni votre mère, ni votre obligé. Maintenant du balai. "

Son insolence et son culot étaient sans nom mais si cela la choqua, ça ne la déstabilisa pas pour autant !

- Monsieur, sachez que certaines femmes sont des louves aussi permettez moi de vous rappeler l’histoire d’Isabelle de France qui supporta le spectacle de la mort de son propre mari sans ciller. Pourtant Dieu sait que la vision d’un tisonnier rougi pénétrant dans ses parties intimes aurait pu lui faire tourner de l’œil ! La haine donne toutes les forces nécessaires je vous assure ! Par conséquent, le seul balai que je prendrais serait celui dont le manche serait assez solide pour briser toutes les dents à cette femme ! C’est clair ?

Son ton était plus que jamais cassant et ferme.

- Une chaise, lança t-elle assez fort pour qu’on l’entende de l’extérieur.

Un garde obéit en moins d’une minute puis ressortit sans mot dire.

- On dit que vous êtes un expert dans l’art de faire parler la vermine ! Alors prouvez le donc ! Le roi exige que vous la torturiez à … OUTRANCE.

Elle mentait, elle mentait honteusement mais ça lui importait peu à cette minute pas plus que sa colère lorsque son amant l’apprendrait.
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Richard Sanson


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MessageSujet: Re: [Bastille] La souffrance n'est-elle pas mélodieuse ? (Pv Amy)   [Bastille] La souffrance n'est-elle pas mélodieuse ? (Pv Amy) Icon_minitime31.01.16 11:32

Il en fallait beaucoup, d'ordinaire, pour surprendre Richard. Habitué au pire, il ne s'offusquait de rien, ou presque. Le propos d'Amy l'impressionna. Il la regarda plus en détail. Dommage qu'elle eut été la favorite du Roi et donc intouchable, elle aurait pu répondre à un désir passager et libératoire, une fois la séance de torture terminée. Il fallait avoir du courage pour invoquer Isabelle de France, surtout ici, dans ce milieu tout à fait masculin et donc machiste. Richard ne connaissait cette Reine que de réputation, il se murmurait dans son entourage illettré, qu'elle était indomptable. Il ignorait que son mari avait été tué par un tisonnier mal placé. A vrai dire, il supposa que cette partie là de l'histoire était inventée, juste pour se donner consistance. Quand la conversation revint sur le manche à balai, là, Richard comprit davantage l'allusion et esquissa un sourire. Oui, Amy avait du répondant, de la personnalité. Elle devait détester cette femme plus que tout. On lui apporta une chaise, sans que quelqu'un n'ose y trouver à redire. Le Bourreau resta là, à la regarder s'installer, à quelques mètres d'eux. Il avait toujours son tisonnier à la main et il ressemblait à un forgeron comme ça. Il le fit tourner entre ses doigts, avec une dextérité sans égale et dans un sifflement régulier, funeste. Lorsqu'elle indiqua que le Roi exigeait qu'il la fasse souffrir à outrance, Sanson sut qu'elle mentait. Elle avait beaucoup d'aplomb, mais ce n'était pas cohérent. Louis XIV savait que l'outrance était systématique chez Richard. Il aurait pu faire parler un mort, s'il avait un peu insisté. Son ordre était clair, sa victime devait parler, pas mourir. Il n'allait donc nullement être le jouet de la favorite. Tout en faisant tourner le tisonnier dans l'air, il répondit, pernicieux :

- Je n'ai rien à prouver si ce n'est au Roi. Et je n'ai pas l'intention de me détourner de la mission première qu'il m'a confié, sous prétexte que vous mentez. Mais je ne suis pas un esprit fermé. Sans tomber dans l'outrance excessive, je puis m'arranger pour vous satisfaire, si bien évidemment, j'ai droit à une contrepartie intéressante. Comprenez que la prise de risque aura un coût... je suis certain que nous pouvons parvenir à un arrangement, vous et moi sur cette question. Après tout, je crois comprendre que vous aimez la souffrance de vos ennemis. En tout bien tout honneur, je peux vous apporter satisfaction, tout en faisant en sorte que cela reste entre nous. Je vous laisse quelques instants pour y réfléchir...

Il posa son regard sur sa victime, qui le regardait farouchement, haletante. Une pensée perverse lui traversa l'esprit, alors qu'il repensa à la dernière prostituée qui s'était occupée de lui. La fille de joie, qui n'était encore qu'adolescente, vivait son premier soir. Manque de chance pour elle, Richard était énervé, et elle avait fini en larmes, le corps littéralement cassé en deux. Cette créature qui allait subir son fanatisme, lui évoquait la même chose. Elle sortirait d'ici méconnaissable. Julie de Roberval lança un regard plein de haine à Amy. Cela fit rire le Bourreau.

- Vous aimeriez bien lui faire du mal, pas vrai... Quelle tristesse... dire que vous êtes tous pareil, à vouloir vous venger contre celui qui ordonne plutôt que celui qui exécute.


- Allez au diable !

- C'est déjà fait... Il ne m'a pas voulu, il parait que mon âme est trop noire pour l'Enfer.


Une cri résonna dans la pièce alors que Richard lui brûlait l'autre cuisse avec son tisonnier. On pouvait lire sur son visage qu'il prenait un plaisir malsain à exécuter sa besogne. Il posa lourdement sa botte sur sa poitrine, lui coupant la respiration. Elle hoqueta. Il approcha le tisonnier de son cou. La chaleur irradiait suffisamment pour faire apparaitre de la sueur sur sa peau.

- Quand j'étais petit, il y avait un enclos à porcs. Il fallait marquer chaque bête au fer rouge pour la retrouver en cas de vol. D'habitude, le marquage se fait sur l'oreille, car c'est moins douloureux. Moi, je préférais le faire sur le cou, la chair y est plus tendre, elle marque mieux. Et lorsque le fer incandescent pénètre dans la peau, cela arrache un hurlement si animal... si harmonieux... un peu ceci...

Elle avait beau s'y attendre, le hurlement lui échappa lorsqu'il la brûla au niveau de la gorge. Sa plainte effroyable résonna dans tout le bâtiment. Richard se pencha pour lui taper sur la joue et d'un geste, il la redressa en position assise. Il posa le tisonnier et se frotta les mains, plongé dans son affaire. Il prononça quelques mots à l'attention d'Amy, et fit glisser un seau sur le sol.

- Tenez, Comtesse, au cas où vos haut-le-cœur seraient incontrôlables. Alors... vers quoi souhaitez-vous que nous nous orientons ? Il existe mille et une façon de créer l'outrance à la douleur. Le tisonnier est un moyen habituel, mais nous avons la couronne d'épines, le marteau, la cravache, qui a ma préférence, surtout quand elle est fardée de picots, la noyade... j'ai même ici une mâchette !

Il la sortit fièrement et passa son doigt dessus pour vérifier qu'elle soit bien affûtée. Fier et sûr de lui, il la fit passer sur la gorge de Julie, provoquant une petite entaille. Il ne lui avait pas encore parlé de la roue, mais Amy aurait probablement le privilège de la voir à l'oeuvre, pour l'instant, il voulait commencer "doux". La torture, pour lui, restait une symphonie, il commençait léger et allait crescendo, jusqu'au final à Apothéose. Il tendit le manche à l'anglaise et attrapa de son autre main les cheveux de Roberval.

- Une des pires outrances que l'on puisse faire à une femme est de lui retirer ce qui fait sa féminité, n'est-ce pas ? Je sens que vous en mourrez d'envie. Contre paiement, je peux vous permettre d'assouvir votre désir, du moins partiellement. Cela restera entre nous, le Roi n'en saura rien. J'aime l'idée de partager un lourd secret avec la Favorite du Roi, à défaut de ne jamais pouvoir rien partager d'autre avec elle... Alors, que décidez-vous ? Rester là en simple spectatrice ? Ou vous venger de l'affront de cette raclure de bas étage ? Prenez cette machette, venez taillader cette chevelure... Quand vous allez rompre les mèches, vous allez sentir la satisfaction vous envahir... vous verrez... Une satisfaction que nul ne peut comprendre, pas même le Roi... qui nourri par son devoir doit se détacher de cet instant. Mais peut-être que vous n'êtes pas Isabelle de France et que vous regrettez déjà...

S'il la provoquait ? Évidemment. A torturer, autant se faire plaisir pour savoir deux victimes. L'une serait une victime physique, l'autre, elle, serait une victime psychologique... Richard ne se plaisait que dans le chaos de toute façon !
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MessageSujet: Re: [Bastille] La souffrance n'est-elle pas mélodieuse ? (Pv Amy)   [Bastille] La souffrance n'est-elle pas mélodieuse ? (Pv Amy) Icon_minitime02.04.16 17:06

Les jambes détendues, les bras à peine croisés, Amy semblait presque à l’aise. Elle n’aurait pas agi autrement si elle avait assisté à l’une des pièces de monsieur Molière. Pourtant cette scène de torture qui se déroulait sous ses yeux n’était en rien du théâtre et c’est d’ailleurs bien pour cette raison qu’elle s’en délectait ! Il n’avait pas été facile de s’imposer auprès du bourreau à l’esprit borné et misogyne mais il s’était finalement rangé à ses volontés. Peut-être plus par sadisme que par crainte du roi qui rappelons le n’avait jamais ordonné cet acharnement sur une femme, mais qu’importait !

Tandis que Sanson tournoyait tel un vautour autour de sa future victime, la favorite soutint sans sourciller le regard haineux de la dite diablesse. Malgré les coups qui pleuvaient sur elle, cette dernière ne perdait rien de sa morgue. Oui, elle osait encore la vermine ! Pourtant, elle ne la conserverait pas bien  longtemps, elle l’avait assez subie à l’époque de son enlèvement, maintenant les rôles étaient inversés !

- Allez au diable ! cracha la brune à Richard.
- C'est déjà fait... Il ne m'a pas voulu, il parait que mon âme est trop noire pour l'Enfer.

Comme pour ponctuer sa phrase, le bourreau brûla tout à coup la cuisse de la Roberval. Le hurlement qu’elle poussa alors, fut une douce mélodie à l’oreille d’Amy. Et que dire de son quasi étouffement dû à la botte de Richard ? On la vengeait enfin !  Que c’était bon ! Se souvenait-elle cette peste de ces longues minutes où elle-même reprenait son souffle tandis qu’elle accouchait sous ses yeux ? Peut-être comprenait-elle désormais sa douleur !

-Merci, dit Amy à l’attention de Richard en l’applaudissant presque.

Certes, Amy trouvait les monologues de Sanson exaspérants, d’ailleurs voilà qu’il évoquait les porcs de son enfance, mais elle devait reconnaître qu’il faisait bien sa besogne. Le glauque lui seyait à merveille même si elle n’en avait froid dans le dos à entendre ces propos sur la chair tendre comme si l'être humain n'était rien de moins qu'un morceau de viande.

Peut-être que le bourreau s’était d'ailleurs rendu compte de ce soudain trouble car il déposa un seau non loin d’elle.

- Tenez, Comtesse, au cas où vos haut-le-cœur seraient incontrôlables.
- Mon estomac se porte à merveille, mais au pire je vous demanderai une petite saignée, ironisa t-elle avec un cynisme incroyable voyant à cette minute peu de différence entre les médecins et le bourreau.
- Alors... vers quoi souhaitez-vous que nous nous orientons ?

Il débita un nombre inimaginable d’outils de souffrance. Les couronnes d’épines, le marteau, la cravache, il ne manquait plus que la vierge de fer si en vogue au Moyen âge pensa telle ! Une chose était certaine, elle ne pourrait soutenir ce spectacle chaque jour, aujourd’hui était la seule exception.  

- Ça m’est bien égal, pourvu qu’elle souffre, répondit-elle avec froideur.

Saisissant une machette jusque là fixée à son clou au mur de la pièce, Richard la fit passer sous la gorge de la Roberval et entailla sa peau tout en lui servant une tirade à laquelle la favorite ne s’attendait pas. Comment ? Couper elle-même les cheveux de cette démone ? L’idée même de la toucher la répugnait mais d’un autre côté c’était si humiliant en effet … Ah, ce bourreau savait si bien la tenter ! N’avait-il pas dit lui-même avoir été rejeté du royaume de Belzébuth tant le mal l’habitait ! Elle n’avait pas besoin d’une autre démonstration pour le croire !

- Pour qui me prenez-vous, je ne suis pas votre assistante que je sache !

Elle détourna un instant la tête afin de résister, puis ses yeux se reposèrent sur cette fille … La haine fut la plus forte.  Elle se leva d’un bond de la chaise crasseuse qu’on avait mis à sa disposition et prit l’objet tranchant des mains de Sanson. D’une poigne ferme, elle agrippa et tira jusqu’à lui en rougir les racines, la chevelure de Julie.  Cette dernière grimaça et gémit de douleur.

- Allons, lui dit-elle d'un ton mielleux en tranchant de longues mèches. On ne fait que prendre de l’avance sur votre exécution mademoiselle, puisque vous êtes noble on ne vous réserve que la décapitation ! Estimez-vous donc heureuse !  

Quelques minutes plus tard, l’ensemble des cheveux jonchait le sol et la favorite satisfaite comme jamais voulut reprendre sa place. Richard paraissait cependant attendre son paiement. Elle ricana de son outrecuidance avant de l’attraper vivement par le bras. C’était elle le chef des opérations et non le contraire.  

- Puisque l’argent vous parle autant, je ne vous donnerai pas un mais deux louis si vous faites parler cette punaise !  Ce petit jeu de torture douce a assez duré, j’exige des résultats. Je veux connaître le nom de ses complices et savoir ce qu’elle a fait de ma fille durant tout ce temps !

Elle s’emportait mais n’y avait-il pas de quoi après cette année de calvaire ?

- En revanche si elle ne dit pas un mot, je ne vous donnerai rien du tout ! Est-ce clair ?

En s’asseyant à nouveau, Amy espérait que le marché était conclu.
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Richard Sanson


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MessageSujet: Re: [Bastille] La souffrance n'est-elle pas mélodieuse ? (Pv Amy)   [Bastille] La souffrance n'est-elle pas mélodieuse ? (Pv Amy) Icon_minitime10.04.16 0:12

On disait souvent à Richard qu'il était le diable en personne, le type capable de pervertir une âme et de la tirer vers l'abîme. Il fallait lui reconnaitre, à défaut d'être immortel et maître des enfers, une grande capacité à altérer la bonté des gens qu'il rencontrait. Amy of Leeds, la favorite du Roi, en faisait l'affreuse expérience, alors qu'il l'invitait à intervenir, à couper les cheveux de son ennemie. La Comtesse hésita, mais Sanson resta impassible. Il la regardait de ses yeux perçants et glacés. Nul doute qu'elle cèderait, à un moment ou à un autre. Il sentait la haine l'habiter. Lorsqu'elle lui donna raison, il esquissa un sourire carnassier et la laissa se saisir de la mâchette. C'est à ce moment qu'il prit la pleine mesure de la personnalité d'Amy. Cette femme n'était pas là pour superviser, elle venait pour prendre son pied, pour assister à la torture de son ennemie et du coup espérer recevoir en contrepartie, un soulagement quelconque, celui de la vengeance. Il ne faisait aucun doute pour Richard, qu'elle ne venait pas sur ordre du Roi mais bien de son propre chef. Et la situation était encore plus intéressante, maintenant qu'il la perçait à jour. Alors qu'elle faisait tomber les mèches sur le sol, les unes après les autres, le bourreau élabora une stratégie dans sa tête. Il pouvait facilement la faire chanter. Après tout, il relaterait les événements au Roi et donc, celui-ci finirait par apprendre que sa favorite tentait de prendre le pas sur l'un de ses décisions. Alors qu'elle lui rendit la mâchette, Sanson tendit la main, comme l'aurait fait un mendiant. Après quelques instants où la surprise fut perceptible sur le visage de l'anglaise, elle tenta une nouvelle fois de montrer les muscles. Lorsqu'elle eut fini de parler, Richard répondit simplement :

- Dix louis. Elle parlera. Et moi aussi je peux être très bavard si je m'y mets. Je me demande ce que dirait Sa Majesté, s'il apprenait que vous n'êtes venu ici que pour vous venger... contre son gré, j'imagine... sans lui en toucher mot... Oh ! Petite cachotière...

Il plissa les yeux, et siffla, tel un serpent :

- Vous pensiez que j'étais né de la dernière pluie et que je ne remarquerais rien ? Je côtoie la mort, je la donne, je sais lire dans un regard la perfidie, la haine... le désir de vengeance. Dix louis, pour ses aveux et pour mon silence, pas un de moins, sinon ma langue se déliera. Ce n'est pas négociable.

Il reporta son attention sur sa véritable victime. Elle avait les cheveux coupés à ras, désormais. Richard la détacha. Elle essaya de lui échapper en gigotant dans tous les sens, mais le bourreau lui asséna un coup de poing en plein visage qui la sonna légèrement. Il s'empara de ses mains pour y passer deux bracelets métalliques dans lesquels il passa une chaîne. Il récupéra un crochet présent au plafond, pour la lui accrocher. Puis il tira d'un coup net pour la suspendre dans les airs, à quelques centimètres du sol. Il prit alors le fouet avec les barbelés, et le fit siffler dans les airs d'un mouvement du poignet.

- Tu as entendu la dame... Qui sont tes complices ?

- Crève sale ordure...

Il y eut un sifflement dans l'air alors que le fouet s'abattit sur la peau nue de la Roberval. Le choc fut si violent, qu'elle en eut le souffle coupé et ne put crier. Du sang avait giclé, jusque sur le visage d'Amy, tant Richard avait frappé fort. D'un mouvement de main, il arracha le fouet de sa chair, provoquant alors un hurlement sonore. Sanson donna un autre coup au moment où sa voix perdait en volume. Cela eut pour effet de la faire crier à nouveau. Il laissa les barbelés en place pour l'instant et reposa la question :

- Qui sont tes complices ?

- Je... n'en ai pas... j'ai agi seule...

- Tsss... quel dommage, un si beau corps...

Il arracha le fouet d'un geste net et précis. Puis il recommença. Du sang gicla sur le sol alors qu'elle poussa un râle de souffrance. La malheureuse victime ne se laissa pas démonter et elle dit alors, entre deux haut-le-coeur :

- J'ai agi sur ordre du Roi... C'est lui qui m'a demandé de faire tout ça... il cherchait à se débarrasser de cette sale traînée qui lui tourne autour comme une louve affamée...

Richard se tourna alors vers Amy. Evidemment il n'en croyait pas un mot. Mais il y voyait là une opportunité de corrompre davantage son esprit.

- Je n'ai pas rêvé... elle vous a bien traité de traînée... vous voulez peut-être lui administrer un bon coup ? Histoire de vous défouler... je lis dans vos yeux que vous en avez besoin... Un bon coup, sec et net, placé dans les omoplates... ça les fait toujours hurler à la mort...
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