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 [Juin 1667] Quand les fiancés se séparent

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Sofia Farnèse


Sofia Farnèse

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Je l'ai fermé par sa faute. Seul lui pourrait le rouvrir un jour ...
Côté Lit: Je ne suis pas de celles qui se couchent pour un sourire. A peine pour un diamant, mais souvent pour la passion.
Discours royal:



♈ LA BELLA FARNESE ♈
Più bella cosa non c'è

Âge : 24 ans
Titre : Princesse Farnèse, Princesse Chimay par mariage
Missives : 1402
Date d'inscription : 03/09/2011


[Juin 1667] Quand les fiancés se séparent Empty
MessageSujet: [Juin 1667] Quand les fiancés se séparent   [Juin 1667] Quand les fiancés se séparent Icon_minitime13.03.15 0:08

[Juin 1667] Quand les fiancés se séparent Tumblr_nl4bwn333o1ro2g1no1_500
« Faites des bêtises, mais faites-les avec enthousiasme. »
Finalement, Nancy n'était pas si mal. Il y faisait chaud, mais bien moins que Rome au même moment, il y faisait beau et on y était tranquille. Rome, il y avait toujours de l'agitation ! Encore pire en ce moment, le conclave venait de se terminer. Habemus Papam comme on disait, et apparemment ce n'était que fêtes et réjouissances selon les lettres de Christine de Suède. Clément IX était un allié des Barberini, ce n'était pas forcément une bonne chose. Sofia lisait nonchalamment les nombreuses pages envoyées par celle qui était l'invitée au palais Farnèse de Rome, avec les détails des festivités, justement au Palais Barberini, la princesse mima le dégoût, cette famille n'était pas nette, en particulier Michele, ce type ne lui inspirait pas confiance. Mais ce nouveau Pape ne changeait pas grand-chose dans la vie de la jeune femme personnellement, peut être que des membres de sa famille feraient bien de se tourner vers le souverain pontife pour gagner leur place au soleil, mais il n'y avait pas à craindre. Après des pages de fêtes, où Sofia était tout de même dépitée de ne pas y être allée, elle reprit son activité favorite depuis son arrivée à Nancy : la farniente. Il était plaisant de rester sur sa méridienne à lambiner, lire, et parfois parler avec Graziella, même si c'était souvent un monologue, la camériste ne voulant pas contrarier sa maîtresse. Il y avait assez de temps pour les mondanité et s'amuser, un peu de repos ne faisait pas de mal.

C'était sans compter l'arrivée d'un visiteur impromptu. Introduit par la camériste, il s'agissait d'un jeune homme en noir à l'allure cavalière, d'environ 18 ans, tout rouge et tout intimide. Un jeune coursier qui n'a pas l'habitude d'être entouré de dames.

« Pardonnez madame d'arriver à l'improviste, mais je viens du Vatican. En effet, il ne voyait pas beaucoup de dames, pensa Sofia, avant de se demander ce qu'il voulait. Je viens vous porter une lettre de mon mentor, il cardinale Farnèse. »

La princesse pâlit à ce nom. C'était à cause de lui qu'elle avait quitté Rome, elle savait qu'il voulait lui parler de ces fiançailles stupides, réalisées sans le consentement familial, mais qui avait eu l'avantage de la laisser tranquille quelques mois concernant les affaires matrimoniales. Elle avait pu avoir un mois de plus, mais sous peu, elle aurait le courroux de son grand-oncle, pas franchement porté sur la rigolade. Et elle n'avait plus d'endroit où aller : retourner à Rome serait un non-sens, Parme et Florence n'en parlons pas, tout comme Versailles ! Elle s'était liée avec des princes allemands, connaissait des suisses, mais elle n'était pas en cavale et n'avait rien fait de mal qu'une mauvaise plaisanterie et prendre un peu de bon temps, rien de bien criminel. Après avoir pris la lettre et demandé à Graziella d'offrir au garçon une collation et lui trouver où se reposer avant de repartir. Le sceau Farnèse, les fleurs de lys et les clés entrecroisées, la terrifiait. Que voulait-il ? Qu'elle revienne à Rome ? Décachetant la missive, elle se rendit compte qu'il ne s'agissait que de quelques lignes griffonnées mais directes : il s'en allait pour Nancy et elle avait pour ordre d'y rester. Il se déplaçait en personne ! Ce vieil homme à l'aube de ses soixante-dix ans, si mince qu'un coup de vent l'emporterait ! La lettre datant d'il y a presque dix jours, le voyage étant de dix à quinze jours, qu'il était un homme pressé … Sofia poussa un cri de panique, il serait là d'un jour à l'autre ! Elle releva ses jupes et courut jusqu'à son écritoire pour s'empresser d'envoyer une missive à Alfie. Point de bataille en vue depuis celle de Remiremont, son fiancé de mascarade pouvait bien revenir à la capitale lorraine pour la soutenir. Elle lui demandait de venir au plus vite, qu'avec lui à ses côtés, elle aurait bien moins peur de ce tyran écarlate.

Deux jours s'en suivirent où elle se rongeait les sangs. Elle apparaissait moins en public, mais la princesse feignait la joie et ses manières précieuses, on la voyait à la messe et avait limité les bijoux et froufrous au cas où le cardinal arrivait d'un instant à l'autre. Alfie arriva ce soir là, mais il était fort tard, Sofia s'était déjà couchée, même si incapable de dormir. Elle invita son ami au matin, pour une collation espérant que son grand-oncle n'arrive pas à ce moment là. Elle semblait presque méconnaissable dans une simple robe marine sans grand décolleté, avec juste un collier de perles en guise de bijoux, maquillée et coiffée sobrement, presque une jeune femme sage.

« Ah mon cher ami, que je suis contente de vous voir ! Vous m'aviez manqué et je suis ravie de vous voir entier, certains n'ont pas eu cette chance … Les aléas de la guerre en somme, elle l'invita à s'asseoir devant une table avec gâteaux et du chocolat. Un peu de civilisation loin des campements vous fera du bien ! »

Avant de s'attaquer au sujet épineux, on parla banalités, des dernières histoires au campement ou à la cour nancéienne, entre deux bouchées ou gorgées de chocolat. Mais le temps pressait, il fallut aborder le sujet.

« Je suis désolée de vous avoir dérangé mais je ne peux guère voir mon grand-oncle en tête à tête, cet homme me fait peur et j'ai besoin d'un soutien. Vu que vous êtes impliqué dans l'affaire et qu'il ne vous connaît pas, je pense qu'il saura se tenir. Je le connais bien, vous verrez par vous même pourquoi je l'ai fui à Rome … »

C'est à ce moment là qu'on frappa à la porte et qu'un homme vint leur annoncer que le cardinal Farnèse était arrivé dans la nuit, et était installé à l'hôtel de Rennel, un magnifique hôtel particulier du siècle dernier, et demandait à sa nièce de se présenter à quinze heures précises. Inutile de rajouter qu'on ne la conviait pas à un goûter ni une rencontre familiale des plus chaleureuses. Il ne restait que quelques heures et après une bonne discussion avec Alfie, Sofia reprit du poil de la bête et décida de se changer.

« Quitte à se faire enguirlander, autant le faire avec de l'élégance ! » avait-elle lancé en passant dans la pièce d'à côté.

Elle revint dans une robe bleue aussi, mais pastel, avec ornements surpiqués en bas de la robe, plus de bijoux, plus de maquillage. Elle semblait bien plus radieuse d'un coup, il est fou qu'un vêtement et quelques accessoires puissent changer une personne ! C'est ainsi que les deux fiancés se rendirent jusqu'à l'hôtel avec le carrosse de la jeune femme. Par un comble d'ironie, ils étaient même en avance de cinq minutes ! Il ne fallait pas le contrarier, autant faire les choses bien. Le cardinal reçut l'improbable couple dans un magnifique salon à l'empreinte Renaissance avec ses poutres apparentes et sa cheminée sculptée. Devant un fauteuil, l'immense silhouette émaciée de l'homme dans sa robe rouge, son visage fin, tout en longueur, creusé par les années, et les petits yeux sérieux ridés ne laissaient aucun doute : avec lui, ce n'était pas la rigolade tous les jours. Il garda silence pendant que Sofia salua son oncle d'une révérence, et les invita à s'asseoir, ce qu'il fit à son tour.

« Je n'ai que peu de temps, je ne veux guère m'éterniser à Nancy, donc soyons rapides : Sofia, tu as désobéi à ta famille en te fiançant à ce jeune homme sans notre consentement. Où avais tu la tête ? Le ton était sérieux et moralisateur, pas de place aux blagues, et pourtant …
Mais à tenir mon contrat, mon oncle : mère m'avait envoyée à Versailles avec Alessandro en espérant trouver un bon parti. C'est ce que j'ai fait. Le ton faussement naïf avait de quoi contraster, Sofia continua, un peu plus mordante.  Je ne vois pas où est le mal.
Te moques tu de moi ?
Ah, pas content l'oncle, il devenait aussi rouge que sa robe.
Moi ? Jamais ! Et puis finalement, avec monsieur Howard ici présent, nous voulions nous séparer, nous avons trop de désaccord. Autant que ce soit bien fait. N'est ce pas ? Elle avait tourné la tête vers Alfie, avec juste la naissance d'un sourire qui en disait long.

Ce qui devait être une leçon de morale mémorable allait devenir presque une farce …

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Alfie Howard


Alfie Howard

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: un Chevalier Lorrain l'a déserté, depuis je me suis marié...
Côté Lit: Vous n'y trouverez point d'amant(e)s ces temps-ci mais Madame ma Femme l'enflamme !
Discours royal:



Le Chevalier aux Fleurs
la douceur des épines


Âge : 25 ans
Titre : Baron Stafford, Chevalier de l'Ordre de la Jarretière, Secrétaire de Madame, Espion du Roi d'Angleterre & Ex-Mignon de Monsieur
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Date d'inscription : 23/12/2011


[Juin 1667] Quand les fiancés se séparent Empty
MessageSujet: Re: [Juin 1667] Quand les fiancés se séparent   [Juin 1667] Quand les fiancés se séparent Icon_minitime12.08.15 18:50

[Juin 1667] Quand les fiancés se séparent 0007hx6y_zpspsvgj0us[Juin 1667] Quand les fiancés se séparent Tumblr_mc9af9VXzN1qmp0v1o3_r1_250_zpsxu1zmrfx
Faites des bêtises pour avoir le plaisir de les raconter ensuite...

    C’est entre deux entrainements au corps à corps avec le duc de Richmond qu’Alfie reçut en grande hâte la missive de sa… fiancée ? Il avait régulièrement des nouvelles de sa mère et de sa sœur mais voilà un moment que sa promise d’infortune et lui ne s’étaient échangés des nouvelles, pensa le jeune homme en se saisissant de la lettre soigneusement cachetée des mains d’un messager tremblant de fatigue. Ce projet de mariage était encore plus grotesque maintenant qu’il avait quitté la maison princière d’Orléans ! La fiancée n’était pas le problème en soi, une princesse des plus distinguées, mais c’était bien là encore la marque mesquine du joug du prince Philippe sur son ancien larbin. Fallait-il vraiment qu’il se traine jusqu’à la fin de ces jours le souvenir de cette autruche ?... Bref, là n’était pas la question, sa fiancée demandait apparemment une réponse rapide comme l’indiquait le messager. Alfie s’excusa auprès de son supérieur Richmond et s’éloigna pour découvrir ce que pouvait bien vouloir la Farnèse. L’affaire semblait d’une gravité suffisante pour alerter la jeune femme, qui demandait à ce qu’il vienne la rejoindre à Nancy au plus vite ! Le cardinal Farnèse était en chemin pour discuter de leurs épousailles… Qu’est-ce que cela pouvait bien signifier ? Rompre ces fiançailles ? Le Howard connaissait la réputation rigide et sévère du cardinal mais il sentait aussi que cette situation pouvait sans doute permettre à ce que le vent tourne en la faveur du couple impromptu. Alfie s’empressa de retrouver sa tente et se posa à son écritoire pour griffonner une réponse brève en dessous des lignes tracées par la princesse italienne avant de sabler son message, le cacheter cette fois de ses armoiries avant de la rendre au messager. Celui-ci avait à peine eu le temps de boire quelques gorgées d’eau qu’il remontait en selle sur un cheval préparé pour son retour à Nancy.

    Alfie fit chercher son aide de camp et son valet Peter, fit retirer son armure de ses épaules tandis qu’on lui préparait un paquetage sommaire. En temps de guerre, il était difficile de songer aux coquetteries. Il était nul question de transporter plusieurs malles, d’autant plus qu’il ne comptait pas s’éterniser à Nancy ! Il régla les derniers détails sur le camp, auprès de son régiment et du duc de Richmond puis parti aux aurores à cheval avec Peter sur la route de Nancy. Ce n’est que très tard dans la nuit qu’ils arrivèrent à destination, mademoiselle Farnèse étant bien évidemment couchée. Des domestiques lui préparèrent une chambre puis il put enfin s’écrouler dans un grand lit moelleux, confort qui commençait à lui manquer sur le camp militaire lorrain.

    Ce n’est donc que le lendemain matin que Sofia Farnèse convia son fiancé à une collation matinale dans ses appartements nancéiens. Alfie trouva là une princesse italienne loin de son pétillant habituel, ayant troquée ses robes colorées et ses bijoux raffinés contre une modeste robe d’un bleu profond et un simple collier de perles à son cou. Elle n’en restait pas moins jolie mais… qu’elle avait l’air sage ! pensa l’anglais avec amusement en venant baiser la main de l’italienne

    « Ah mon cher ami, que je suis contente de vous voir !

    -C’est un plaisir partagé !

    -Vous m'aviez manqué et je suis ravie de vous voir entier, certains n'ont pas eu cette chance…

    -Je me garderai bien de vous conter ce que mes yeux ont pu voir sur le champ de bataille, mon amie…

    -Les aléas de la guerre en somme
    , soupira-t-elle, approuvé par Alfie, avant de l’inviter à s’asseoir à une table pleine de victuailles sucrés et de tasses de chocolat fumantes. Un peu de civilisation loin des campements vous fera du bien !

    -A qui le dites-vous !
    s’exclama Alfie avec un sourire ravi. Je dois dire qu’avoir passé une nuit dans un vrai lit était déjà un enchantement mais là… vous me comblez ! » dit-il en désignant les pâtisseries sur la table.

    En courtisans aguerries à qui les jeux de cour manquaient, ils échangèrent des banalités illusoires en se réchauffant le cœur de quelques douceurs et de chocolat savoureux. Cependant, Alfie n’oubliait pas pour autant que la princesse l’avait fait déplacer pour une affaire importante :

    « Vous m’avez parlé dans votre lettre de la visite imminente de votre grand-oncle le cardinal, dit-il après avoir manger un énième macaron. Quel rôle attendez-vous de moi ? Vous sembliez alarmée…

    -Je suis désolée de vous avoir dérangé mais je ne peux guère voir mon grand-oncle en tête à tête, cet homme me fait peur et j'ai besoin d'un soutien.

    -Je le comprends… Ce projet marital ne doit point l’enchanter. Enfin ! Vous me direz que l’inverse aurait été étonnant…


    Alfie n’avait pas de doute quand à sa position face à une princesse Farnèse… Il n’était qu’un Howard d’une branche secondaire à la fortune modeste. La famille de Sofia devait être horripilée par cette affaire !

    -Vu que vous êtes impliqué dans l'affaire et qu'il ne vous connaît pas, je pense qu'il saura se tenir, songea Sofia.

    -Je vous fais confiance, fit le Howard avec un sourire rassurant.

    -Je le connais bien, vous verrez par vous même pourquoi je l'ai fui à Rome… »

    C’est alors qu’un serviteur se présenta dans le salon pour informer la princesse de l’arrivée du cardinal dans un hôtel particulier non loin du leur. Le rendez-vous était fixé pour quinze heures… Le « couple » échangea encore sur le sujet pour se préparer au mieux et une heure et demi avant de partir, la princesse la quitta pour se changer, lui lançant avec malice :

    « Quitte à se faire enguirlander, autant le faire avec de l'élégance !

    -Et le tout en finesse, ma chère !
    Rétorqua Alfie avec emphase.

    Une fois que tout le monde était prêt à partir, ils s’installèrent dans le carrosse et « fouette cocher » ! Sofia était plus resplendissante qu’au matin. Visiblement, la conversation échangée avec son fiancé lui avait redonné du courage face à cet oncle qui la terrifiait tant… Alfie était curieux de découvrir cet austère personnage. Cette entrevue ne lui faisait absolument pas peur. Que pouvait-il craindre d’un cardinal qu’il ne connaissait pas et dont il ne faisait pas partie de ses cercles proches ? Et puis, le Howard et sa « promise » ne se faisait aucune illusion sur la question : leur mariage n’irait jamais jusqu’à l’hôtel ! C’était la première fois que le jeune homme était fiancé et il ne faisait même pas cela sérieusement… Quelle éducation ! pensa-t-il avec amusement. Il n’empêche que ce jeu avec l’italienne, bien que contraint et forcé par Monsieur, avait débouché sur une entente tout à fait opportune. Et il appréciait vraiment de rendre service à la jeune femme, en la protégeant d’un mariage forcé ou d’une expédition dans un couvent de rase campagne… Il ne fallait pas se laisser balloter par les événements. Alfie, d’expérience, l’avait fort bien compris ! Et cet après-midi allait être une démonstration de leurs forces de caractère…

    Une fois arrivée (en avance !) à l’hôtel de Rennel, ils furent invités à rejoindre le cardinal Farnèse qui les attendait dans un salon typiquement Renaissance. A la vue de la mine pâle et froide de ce cardinal fripé, Alfie comprit bien pourquoi il terrifiait Sofia : il avait des allures de cadavre… Après avoir baiser la main du cardinal, fait les révérences et autres politesses de circonstances, le vieil homme les invita à s’asseoir avec un air renfrogné.

    « Je n'ai que peu de temps, je ne veux guère m'éterniser à Nancy, donc soyons rapides : Sofia, tu as désobéi à ta famille en te fiançant à ce jeune homme sans notre consentement. Où avais tu la tête ?

    Le ton dur et glacial montrait clairement qu’ils n’allaient pas jouer à colin-mayard ! Quel dommage…

    -Mais à tenir mon contrat, mon oncle, répondit très calmement l’intéressée. Mère m'avait envoyée à Versailles avec Alessandro en espérant trouver un bon parti. C'est ce que j'ai fait, constata-t-elle avec une naïveté qui ne lui ressemblait guère avant de singer plus fermement : Je ne vois pas où est le mal.

    A sa remarque, Alfie ne put retenir un sourire amusé qu’il essaya de déguiser en un sourire aussi enthousiaste qu’idiot. Cela ne manqua pas, le cardinal le foudroya du regard dans l’instant avant de se reporter de nouveau sur sa nièce :

    -Te moques-tu de moi ? gronda le cardinal en frémissant dans sa robe écarlate comme un gros poisson hors de l’eau.

    -Moi ? Jamais !

    Alfie approuva les dire de sa compagne d’un hochement de tête déterminé. Le cardinal devait se demander s’il était en train de faire un cauchemar…

    -Et puis finalement, avec monsieur Howard ici présent, nous voulions nous séparer, lâcha la Farnèse avec une moue sévère. Nous avons trop de désaccord. Autant que ce soit bien fait. N'est ce pas ? Elle avait tourné la tête vers Alfie, avec juste la naissance d'un sourire qui en disait long.

    -Des désaccords, vraiment ? répéta le vieux cardinal exaspéré en suivant le regard de sa nièce pour poser ses yeux sur Alfie.

    Que le spectacle commence…

    -Ah oui oui oui ! s’exclama alors l’anglais en s’avançant dans son fauteuil. Beaucoup trop de désaccords, Monseigneur ! Ecoutez donc : il y a encore quelques jours votre nièce ici présente essayait de me convaincre de faire retapisser notre futur hôtel particulier couleur saumon !...

    -Et alors ?
    demanda le Farnèse révolté, de plus en plus fripé de contrariété avant de sursauter.

    -COULEUR SAUMON ! insista Alfie, scandalisé, en jetant un regard outré à Sofia. Depuis quand cette couleur est une preuve de bon goût ? Je vous le demande ! Puis il se tourna de nouveau vers le cardinal qui ne semblait plus savoir où donner de la tête. Sincèrement Monseigneur : je pensais être marié à une femme de bon goût mais ça… Il s’interrompu alors, des larmes factices d’émotion lui montant aux yeux. C’est plus que je ne peux supporter !...Il renifla bruyamment. Vous vous imaginez, vous, vivre dans un salon couleur SAUMON ? Une chambre couleur SAUMON ? Un bureau couleur…

    -Oui bon ça va !
    s’écria sèchement le cardinal. J’ai saisi !

    -Ah non ! Je ne crois pas que vous saisissiez la gravité d’une telle situation !
    martela Alfie en prenant à témoin Sofia. L’autre jour, j’ai suggéré que nous apportions des bougies afin d’égayer l’intérieur d’un salon et je me suis retrouvé avec une multitude bougeoirs, de candélabres,… C’est simple : on se serait cru dans une église ! Le cardinal lui jeta un regard outré. Euh… Enfin… Façon de parler Monseigneur…

    Un silence pesant s’installa dans le salon où le cardinal observait ces deux fiancés improbables en ruminant dans sa barbe, le rouge de ses joues assorti à sa robe. Alfie releva les yeux vers le cardinal avec un air désolé en haussant les épaules avant de se tourner vers Sofia :

    -De plus, ma mie, je ne vous pardonnerai jamais cette remarque que vous m’avez faite l’autre soir sur ma préférence pour le bleu pervenche… C’est impardonnable !

    Le cardinal leva les yeux au ciel, exaspéré, avant de se masser les tempes. Dans quoi s’était-il embarqué ?
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Sofia Farnèse


Sofia Farnèse

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MessageSujet: Re: [Juin 1667] Quand les fiancés se séparent   [Juin 1667] Quand les fiancés se séparent Icon_minitime24.10.15 23:55

Dire que ces fiançailles n'étaient qu'une vaste plaisanterie à la base ! Sofia, chargée par son amie Anne, devait jouer l'infernale fiancée pour mener la vie dure à Alfie. Si cela paraissait dans ses cordes habituellement, elle ne tint pas longtemps face à lui, tout simplement parce qu'il lui était sympathique, avait de l'humour et qu'ils se comprenaient finalement. Et à dire vrai, cette situation les arrangeait un peu aussi : même si cela ressemblait à une mésalliance pour la princesse Alfie pouvait se féliciter d'épouser une princesse donc la famille était riche et bien dotée ; Quant à Sofia, elle pouvait être tranquille, elle avait rempli sa part du contrat familial, à savoir trouver un mari. Peu importe le temps que ça durerait, ils avaient la paix. Mine de rien, cette petite farce durait depuis plusieurs mois, et avec la guerre, ils en auraient presque oublié leur situation ! Du moins jusqu'à Rome où la jeune femme coulait des jours heureux au palais Farnèse entouré de quelques amis pour faire des faux tableaux à rendre à la couronne danoise, jusqu'à ce jour où une missive du cardinal Farnèse avait fait bondir la princesse qui décida de mettre les voiles dés le lendemain. Bon d'accord, elle avait davantage pensé au scandale de Versailles qu'à ses fiançailles, mais son oncle ne pouvait pas ne pas être au courant, cela arriverait forcément sur le tapis.

En fait, il s'avéra que le cardinal Farnèse n'avait que faire des affaires de coucheries de sa petite-nièce mais semblait plus qu'inquiet face à son futur mariage. A moins qu'il n'avait pas envie de prononcer les mots fornication ou débauche à la jeune femme, elle serait capable de le renvoyer dans ses filets en parlant probablement de cette drôle de jeunesse qu'il a mené peu avant le séminaire … et encore un peu pendant. Heureusement qu'après il trouva Dieu, du moins c'est ce qu'il disait. Enfin, à sa tête, il n'avait vu que Dieu ces dernières années, sinon il serait plus détendu, du moins selon la Farnèse.

Peu importe sa jeunesse, le cardinal était devenu un vieil acariâtre sans presque une once d'humanité, et venait se venger sur sa petite-nièce toute sa frustration de n'a pas avoir été élu Pape. Si Sofia voulait la jouer profil bas au départ, s'amuser au détriment du vieil homme s'avéra bien plus drôle ! L'homme venait annuler des fiançailles mais les deux trolls en avaient déjà l'idée, seulement les raisons n'étaient pas les mêmes. Pour le cardinal, la princesse se fourvoyait dans une mésalliance et n'avait pas eu la correction de prévenir sa famille, comme un nouveau caprice. Pour les deux autres, les raisons étaient toutes autres. Alors quand le vieil homme demanda la raison des désaccords, Alfie s'emballa dans son idée de divergence de bon goût sur les couleurs de décoration. Difficile de ne pas rire, Sofia dut enfoncer ses petits ongles dans ses mains pour se retenir, affichant une mine faussement outrée de voir son fiancé si en colère pour une couleur saumon. Niveau couleur, l'homme en rouge assortissait son habit à ses vêtements, bouillonnant de colère face à de tels enfantillages. Mais les deux fiancés n'en démordirent pas, à jouer les fâchés sur des sujets de la plus haute importance à leurs yeux. Et continuèrent sur leur lancée.

« De plus, ma mie, je ne vous pardonnerai jamais cette remarque que vous m’avez faite l’autre soir sur ma préférence pour le bleu pervenche… C’est impardonnable !
Mais comment pouvez vous aimé une pareille couleur, aussi ? C'est une couleur dépassée … Elle se tourna vers le cardinal. Je me souviens de cette couleur sur ma grand-mère, et à Versailles, les seules qui portent cette nuances n'ont plus la fraîcheur de leur jeunesse.
Je ne … Mais il fut coupé par la princesse.
J'aime le rose saumon et vous le bleu pervenche, cela est bien trop difficile à supporter. »

Il y eut un nouveau silence, le cardinal n'en revenait pas de ce qui se passait sous ses yeux. Une comédie italienne comme on en joue cent à Rome ? Ou était-ce bien Sofia et Alfie qu'il devait séparer ? Mais quitte à s'amuser autant en remettre une dernière couche, histoire de bien enfoncer le clou.

« Je pense que le pire de tout concerne les chapeaux. A la Cour, il est de bon temps de porter, pour les dames, de petits toquets avec des plumes. J'assortis toujours mes plumes à mes tenues, je trouve ça bien plus harmonieux et élégant. Et quand je ne possède pas la couleur approprié des plumes blanches suffises. Elle lança à Alfie un regard dédaigneux avant de reprendre. Mais monsieur Howard trouve que cela relève du grand n'importe quoi, que s'il faut assortir les plumes alors pourquoi pas les jupons ! Qu'il faudrait de l'audace de dépareiller pour apporter un peu de modernité. De la modernité mon oncle ! Autant se jeter au feu, cela sera moins cruel que les railleries des courtisans. Moi qui croyait avoir vu en lui un homme adorable, il me serait impossible de l'épouser en sachant cela ! »

Cette situation devenait surréaliste, et complètement incongrue devant un cardinal, un pont de l'Eglise catholique. Et même s'ils se disputaient, les deux jeunes gens s'amusaient, il n'y avait qu'à voir quand ils s'échangeaient un regard. Et ils semblaient motivés à faire durer cela tant qu'ils le voudraient. Alfie enchérit sur un autre sujet idiot, ce qui mit à mal les nerfs ecclésiastiques qui le coupa en hurlant.

IL SUFFIT ! Le cardinal se leva, tout rouge, une tomate géante. Géante et flétrie. Je ne veux plus entendre aucune plainte de ce genre, est-ce clair ? Puis il se rassit et les fixa tous les deux. Je ne vous connais pas monsieur Howard mais je refuse votre entrée dans ma famille. Quant à vous mademoiselle, il serait idiot de comparaître un jour devant le juge pour le meurtre de votre époux pour une question de tenture. Et je vous en sait capable. »

La jeune femme prit un air surpris, la main sur le cœur, choquée des mots de son grand-oncle. A dire vrai, il la connaissait bien, mieux qu'elle ne le pensait. Finalement, cet oncle ne semblait pas si idiot … Mais il n'avait pas fini, il restait à officiellement annuler leurs engagements …
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MessageSujet: Re: [Juin 1667] Quand les fiancés se séparent   [Juin 1667] Quand les fiancés se séparent Icon_minitime

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