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 Boulevard de la Mort [Alfie]

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Luigi Colonna


Luigi Colonna

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Tant qu'il bat encore, il battra fort pour son italien, le seul.
Côté Lit: Un certain florentin le partage la plupart du temps. D'autres aussi, moins souvent ...
Discours royal:



    CASSE-COU
    1000 vies,
    un corps


Âge : 27 ans
Titre : Prince di Paliano (de la Palissade), membre de la famille Colonna
Missives : 602
Date d'inscription : 18/09/2011


Boulevard de la Mort [Alfie] Empty
MessageSujet: Boulevard de la Mort [Alfie]   Boulevard de la Mort [Alfie] Icon_minitime24.05.15 17:11

C'était une belle journée de fin d'été, où il faisait encore bon, qu'il était plaisant de rester dehors. Avant de partir pour Chambord, Luigi faisait exactement ce que les nobles détestait : prendre le soleil. Les mains et la peau blanche, signe de grande noblesse s'entretenait avec ferveur. Mais lui, si pâle, on ne peut pas dire que cela lui faisait du mal, car l'astre solaire caressait sa peau sans y laisser de trace, Luigi restait toujours avec sa peau d'albâtre, à faire envier ces dames devant se mettre du blanc sur la peau. Lui n'avait pas besoin d'artifice pour cela. Mais aujourd'hui, il avait eu envie de voir autre chose que le château de Chambord, et réconcilié avec le voyage en carrosse, il se sentait près à faire quelques kilomètres, pour se rendre à Blois, on lui avait dit du plus grand bien de la petite ville, et il avait envie de voir ce fameux châteaux aux différentes ailes, l'une médiévale, l'une Renaissance et la dernière de notre époque. Et comme voyager seul l'ennuyait, il avait envoyé une missive à un ami pour lui proposer de causer un peu. Cet homme, il s'agissait d'Alfie Howard, l'anglais cleptomane qu'il avait aidé de bon cœur, et dont il était surpris de le savoir encore en vie malgré la guerre et malgré Monsieur. Cela serait pour sûr un bon moment et une grande conversation. Juste après une collation de fin de matinée, Luigi s'était rendu au château où l'attendait l'anglais, qui devait avoir fini son service auprès de Madame. D'ailleurs, le voici. Le carrosse aux armes des Colonna, d'un bois précieux s'arrêta devant lui, et un valet de pied l'aida à monter, rejoignant ainsi l'italien tout sourire !

« Sir Howard ! Je suis content de vous revoir, et en pleine forme dites moi. Je pense que prendre l'air de la Lorraine vous a fait grand bien … quitter Monsieur aussi. »

C'était dit avec sincérité et un petit sourire amical. Alfie avait l'air changé, plus heureux et moins paniqué, on ne pouvait que le constater ! Les deux hommes se lancèrent dans des banalités d'usage, sur leurs vies, puis Alfie se mit à parler un peu de la guerre. Guerre qui semblait si loin de Luigi, lui parti au Vatican après la mort du Pape et obligé d'y rester tout le temps que Barberini s'y trouvait, pour ne pas le perdre de vue, en cas de mauvais coup … Puis vint le moment où Luigi sortit un objet de sa poche, un magnifique bracelet ciselé d'or et de diamants, une véritable œuvre d'art d'orfèvrerie.

« Je me suis occupé de notre petite affaire. J'ai pu rendre une grande partie de ce que j'ai reconnu et donné à la police les bijoux inconnus. Il ne me reste que ceci, appartenant à une vieille allemande, décédée avant mon retour, et dont les deux enfants se sont rués sur l'héritage comme des charognes sur un cadavre. Je n'ai pas le cœur à leur rendre, ils ne le méritent pas, celui-ci est donc à vous. Il le lui tendit. Vous pouvez bien le donner à Madame, à qui vous voulez … ou faire charité chrétienne. Comme bon vous semble. »

Après tout, ce n'était plus du vol si la personne était décédée ! D'ailleurs en parlant de leur affaire :

« Avez vous … repris vos activités ? »

Pourquoi Colonna protégeait l'anglais ? Après tout, il aurait pu le traiter comme un criminel, avec tout ce qu'il avait volé ! Mais Alfie avait ce côté bon enfant, et surtout un destin malchanceux et Luigi comprenait cela, et il voulait faire une bonne action en remettant l'anglais sur le droit chemin. Tout en l'écoutant, Luigi regardait machinalement dehors et aperçut l'ombre d'un cavalier au loin. Il n'y accorda pas d'importance, mais à mesure qu'il entendait le cheval se rapprocher, il eut comme un mauvais pressentiment, et regarda encore. Le cavalier n'était plus qu'à quelques mètres et le physique imposant de ce dernier ne faisait plus de doute, et l'innocent cavalier de départ devenait source de menaces pour l'italien qui se mit à trembler, à défaut de pâlir vu sa peau trop blanche. Et d'un coup, il lança au cocher.

« Quittez la route ! Passez vers la Loire ! Il faut un relais ! »

Ses mains ne pouvaient s'arrêter de trembler, et il semblait que tout son corps fourmille à cause de la peur qui se lisait maintenant dans ses yeux, lui si calme et amical il y a quelques instants encore. Et il se sentait incapable de rassurer Alfie.

« Je suis désolé que cela vous arrive … Disons qu'une personne que je n'ai que trop vu est derrière nous … »

Luigi avait la hantise d'Ulrich, dont il ne connaissait pas encore le nom, mais dont il connaissait le regard vil, la cruauté au fond de ses yeux bleus, et cette aisance, cette rapidité malgré une haute taille et des muscles imposants. Plusieurs fois, ils s'étaient croisés, notamment à Rome il y a quelques années, quand Barberini avait engagé un mercenaire pour se débarrasser de Colonna. Jamais Luigi n'avait couru aussi vite de sa vie, au point que son cœur allait lâcher sous l'effort. Un contrat devenu une affaire personnelle, le grand blond avait essayé à deux reprises de le tuer à Versailles, Luigi s'en sortant souvent de justesse, mais dans un sale état. Puis Rome une nouvelle fois. Un retour aux sources, entre un romain toujours plus faible et un tueur toujours plus fort … Un David contre Goliath mais sans mort, l'asile dans une église avait protégé Luigi un temps, tout comme la porte de sortie, mais le pauvre prêtre y avait laissé sa vie. Puis aujourd'hui. Mais là, Colonna n'était pas seul, et il ne voulait pas faire encore une victime …

Le carrosse avait brusquement tourné, laissant la route officielle pavée pour des chemins de campagne, avec la mort aux trousses.

« Monsieur Howard, vous avez survécu à la guerre mais la Mort est à nos trousses. J'espère que vous êtes à jour dans vos confessions, le cavalier de l'Apocalypse derrière nous ne nous donnera pas l'extrême-onction … »

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