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| Tobias - La mort, ce n'est pas grave | |
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Tobias Jaeger
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Boah le mien, je m'en fiche un peu! Par contre, j'aime tenir celui de mes ennemis entre mes mains. Littéralement!Côté Lit: Même s'il y a moins de mondes que dans ma jeunesse, je suis un hôte plutôt accueillant de ce côté-là. Sans non plus tout le temps rechercher de la compagnie: l'âge venant, j'aime mes petites soirées de repos!Discours royal:
► Âge : 50 ans
► Titre : sicaire
► Missives : 95
► Date d'inscription : 25/02/2013
| Sujet: Tobias - La mort, ce n'est pas grave 25.02.13 1:30 | |
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Tobias
Jaeger
(Ray Stevenson)
« Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre »
► Cinquante années et parfaitement conservé ► Tueur à gages, ancien valet en exil ► Autrichien, il est né dans une famille de bouchers en Bavière ► Célibataire et fier de l'être ► Catholique mais plus par habitude que par réelle conviction ► Hétérosexuel (Peuple)
♕ PROTOCOLE ♕ ► VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?
Versailles est avant tout une terre d’asile : Tobias ne peut plus reparaître dans son village où il est recherché. Il a dû quitter un travail qu’il affectionnait tout particulièrement, ses maîtres qu’il appréciait comme sa famille et complètement changer de vie pour arriver en France. Son ancienne vie lui manque atrocement, mais Tobias n’est pas du genre à se laisser abattre – ce serait plutôt son rôle à lui, d’abattre. Il s’est adapté, fréquentant la fange de Paris pour les loisirs et les grands de Versailles pour le travail. Il y a tant d’endroits où se cacher et tant de clients à contenter que cela vaut bien le coup de faire les quelques heures de navette entre les deux villes au moins une ou deux fois par semaine. Et depuis l’arrivée de son ancien maître, Tobias se sent pratiquement comme à la maison.
► COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?
Tobias a beau ne pas être une lumière sur le plan intellectuel, il en a suffisamment vécut pour savoir que les grands de ce monde ont le complot dans le sang. Il ne ferait pas le métier qu’il fait sans se douter que beaucoup de meurtres qu’il exécute font partie de quelque chose de plus grand qu’un simple règlement de compte. Simplement, ce ne sont pas ses affaires, il n’a rien contre le fait de servir de pion dans toutes ces histoires, mais contre écu sonore et trébuchant. Que l’on ourdisse une sombre machination contre tel ou tel citoyen, il n’en sera jamais que l’exécutant.
► COLOMBE OU VIPÈRE ?
Lorsque l’on regarde Tobias, on ne pourrait pas précisément parler d’une colombe. Il n’a rien contre les ragots, quand il en entend, ils le font bien rire en général – spécialement si ceux-ci ont une consonance plutôt paillarde – mais si on ne les lui raconte pas, il ne court pas après. Cependant, il doit bien reconnaître qu’il n’y a pas de plus plaisante distraction que de malmener un homme qui vient d’apprendre qu’il est cocu ou des personnes surprises dans une situation plus que gênantes !
► DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?
- Raconter des histoires paillardes - Rire - Boire à la taverne - Passer du temps entre amis - Faire savoir qu’il est le plus fort malgré son âge - Courir la gueuse - Montrer à tous sa virilité - Cueillir des fleurs…ou pas! - Tuer quelqu’un qui soit réellement coupable - S’occuper des enfants (pas à la façon de Joigny)
♕ HOP, RÉVÉRENCE ! ♕ ► Faites pas genre "oh la la quel mystère", je ne m'en suis pas caché ^^ ► Trop! ► Je le hante littéralement ! ► Code bon by Lisa ► Excellente question ! ► Vive le fofow
Dernière édition par Tobias Jaeger le 08.03.13 16:35, édité 3 fois
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| | | Tobias Jaeger
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Boah le mien, je m'en fiche un peu! Par contre, j'aime tenir celui de mes ennemis entre mes mains. Littéralement!Côté Lit: Même s'il y a moins de mondes que dans ma jeunesse, je suis un hôte plutôt accueillant de ce côté-là. Sans non plus tout le temps rechercher de la compagnie: l'âge venant, j'aime mes petites soirées de repos!Discours royal:
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| Sujet: Re: Tobias - La mort, ce n'est pas grave 25.02.13 1:31 | |
| BIOGRAPHIE
VERSAILLAISE _________________________________________________ Chapitre un: L'enfance: C'est rien avec de l'imprudence, c'est tout ce qui n'est pas écritIngolstadt, février 1620D’abord y’a le père. Des moustaches de rat, le nez perpétuellement pris, qui coule comme une cascade. Il n’avait jamais vu un savon de sa vie, jamais pris un bain, jamais laver ses pauvres mains qui maniaient la viande, la viande crasseuse qui était ensuite servie aux clients. En cette période de disette, les gens étaient peu regardants sur la qualité de la viande. Il en abusait, le père. Même que ça le faisait rire, le père. Ce soir, il mangeait consciencieusement, mélangeant la crasse de la viande aux bactéries de sa bouche. Il mâchait, la bouche toujours ouverte, poussait un grognement quand on voulait lui parler. Grand, grognant, violent, méchant comme une teigne. Voilà le père.
Ensuite, y’a la mère. C’est pas une belle femme, la mère. C’est pas une bonne femme, la mère. Plus grasse que sa soupe, plus soumise que le chien, l’intelligence plus rare que le cheveu, l’œil moins ouvert que son esprit. Elle ne vit pas, la mère. Elle se contente d’être là. Obéir à son mari, prendre soin de ses petits, ce sont là ces seules occupations dans la vie. Elle tient la boutique, heureusement que le client n’est pas plus regardant sur l’aspect de la tenancière qu’il ne l’est sur celui de la marchandise. Et puis, elle est gentille, la mère. Il faut bien qu’elle ait une qualité. Elle mange toujours la tête basse, l’œil tombant, la bouche résignée. Elle ne fait pas de bruit en mangeant. Faut pas qu’elle gêne, la mère.
Et puis y’a le fils. Un jour, il reprendra l’affaire. Il est aussi méchant que le père, aussi bête que la mère. Mais c’est l’aîné. Alors il se croit important. Il aime bien le faire savoir. Il aime bien qu’on le croit aussi fort que lui. Comme le père, il n’aime pas travailler la viande, mais c’est un bon métier. Et puis, à quoi ça sert de penser à ce qu’on voudrait faire ? Quand on a la chance d’hériter d’une affaire, on la prend et voilà, on n’y pense plus. De toute façon, il n’aime pas penser, le fils.
Pour finir, il y a les petits. Ils sont six. Mais on s’en fiche des petits. Ils servent à rien. Faut espérer que les filles feront des beaux mariages. Que les fils seront pas encombrants plus tard. Ils seront peut-être curés. Ou soldats. On sait pas encore très bien. Mais on s’en fiche des petits. Pour le moment, ils sont là. Ils trainent simplement dans les jupes de la mère, ils laissent la plus grosse part à table pour le père et le fils, ils se contentent de vivoter et de pas déranger. À table, ils piaillent. La famille ne manque de rien mais ils ont quand même un peu faim. Enfin bon, au moins, ils ne gênent pas non plus, les petits. Voilà un charmant tableau de famille. La famille Jaeger, établie à Ingolstadt depuis…oh ils ne savent pas compter jusque-là. Avant ils étaient chasseurs, d’excellents chasseurs même. Mais un jour, ils en eurent assez d’une vie aussi précaire et ils finirent par devenir bouchers. Leurs enfants étaient idiots de père en fils, ceux qui n’avaient pas la chance de naître en premier n’avaient aucun véritable avenir possible. Klaus et Minza Jaeger se fichaient de la guerre qui faisait rage depuis maintenant deux ans. Depuis son commencement, elle n’avait pas fait mine de menacer Ingolstadt, il n’y avait pas de raison pour que cela change. Les récoltes avaient mauvaises lors de l’été précédent mais, grâce à leur métier, il y avait toujours de la viande sur la table. La famille Jaeger engraissait tandis que la plupart des membres de la population d’Ingolstadt se débattaient afin de ne pas mourir de faim.
Pas gênés pour un sou de la situation, ils soupaient ce soir-là, une soupe poularde et un pâté en croûte. Le père grognait, le fils bâfrait, la mère se taisait et les petits piaillaient. Une soirée classique dans cette famille vide. Quand soudain :- Ah mein Gott, une souris ! hurla la mère. - Tuez-la, grogna le père. - J’y vais, se vanta le fils.Les petits se mirent à rire en regardant le fils courir d’un bout à l’autre de la pièce sans réussir à attraper la souris. La mère hurlait de plus belle, les deux pieds sur sa chaise, le regard encore plus bas que d’habitude. Le fils éructa, souffla, glapit, gémit dans tous les sens mais sans réussir à capturer la petite bête, totalement affolée, qui refusait de quitter la salle familiale. Après un long moment, totalement à bout de souffle, le fils parvint à attraper la souris. Ainsi que ses puces, il fallut au moins trois mois à la famille pour s’en débarrasser. Mais l’animal mordit le fils jusqu’au sang. Dans un cri d’effroi, il lâcha la souris qui partit en direction des petits. Sur un grognement sourd du père, la mère parvint à dominer sa terreur pour aller voir son enfant. Le fils pleura à chaude larmes dans les bras de sa mère. - Voilà !La voix venait du troupeau des petits. Du plus jeune en fait. Il ne devait pas avoir plus de deux ans et demi, peut-être trois. Pas plus en tout cas. Mais il tenait entre ses mains le cadavre de la souris, le cou rompu net. Un travail propre. Le père leva les yeux vers son benjamin pour la toute première fois.- C’est bien, Tobias !Et le bambin crasseux de sourire, fier comme jamais, refusant de lâcher son trophée. Le reste de la famille porta son intérêt sur le petit garçon. Il ne gardera jamais le moindre souvenir de cette mésaventure, tout comme il oubliera rapidement sa famille. Pour lui, sa vie n’a vraiment démarrée que onze ans plus tard. Il ne saura jamais que ce soir-là, il avait scellé son destin : jamais il ne prendrait le moindre plaisir à tuer mais il assimilerait toujours cette action à celle de la fierté, du travail bien fait et de la reconnaissance. Et grâce à cette petite souris, ce fils cadet de mauvais boucher d’Ingolstadt, allait avoir un avenir !
Dernière édition par Tobias Jaeger le 25.02.13 23:41, édité 3 fois |
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| Sujet: Re: Tobias - La mort, ce n'est pas grave 25.02.13 1:31 | |
| BIOGRAPHIE
VERSAILLAISE _________________________________________________ Chapitre deux: Du fer, du feu, du sang ! C'est elle ! c'est la Guerre Debout, le bras levé, superbe en sa colère, Animant le combat d'un geste souverain!
Ingolstadt, 1631
Un garçon attendait, tapi dans les fourrées. Heureusement qu’il était plutôt habile car la patience n’était pas la première de ses vertus. Il en avait d’autres, mais pas la patience. Il attendait, recroquevillé autant que sa grande taille le lui permettait. Il n’avait que quatorze ans mais il était déjà très grand et les crampes qui lui vrillaient les chevilles laissaient présager qu’il grandirait encore. Bien qu’il ne sache pas encore quoi faire de son grand corps, il promettait également d’être solidement bâti. Aussi fut-il soulagé de voir quatre lapins se prendre assez rapidement dans les collets qu’il avait placés. Il sortit de sa cachette, attrapa les bêtes une à une et les acheva sans le moindre état d’âme. Il n’y prenait pas le moindre plaisir, simplement, ça ne le dérangeait pas. Ce n’était que la mort après tout. Dans la vie, on naît, on vit puis on meurt. C’est comme ça et il n’y a rien qu’on puisse faire contre ça. Il rangea donc les lapins dans sa besace et prit la route d’Ingolstadt qui se trouvait à deux lieues de là.
Alors que le garçon marchait d’un bon pas vers la ville, il entendit des bruits dans les buissons autour de lui. L’air de rien, le jeune homme passa la main dans sa poche, à la recherche de son couteau. Il serra un peu plus fort sa besace. Il devait la ramener quoiqu’il arrive. Il continua à marcher mais il entendait clairement qu’il n’était pas seul. Son couteau prêt à être dégainé, il continua à faire comme si de rien n’était. Soudain, six hommes arborant l’uniforme du guet apparurent devant lui, l’épée tendue devant eux.
- Halte là ! cria le sergent du guet d’un air menaçant.
Le jeune garçon s’arrêta mais ne lâcha pas son couteau pour autant. Il leur lança son regard le plus bienveillant mais comme il avait naturellement l’air féroce, cela n’y fit rien.
- C’est le petit Jaeger, constata l’un des gardes en le reconnaissant ! - Le petit ? Tu te crois drôle ? lui demanda l’un de ses collègues, n’osant plus regarder le garçon en face de lui. - Qu’est-ce que tu faisais là gamin ? lui demanda le sergent.
Il prit un air assuré afin de montrer à ses hommes qu’il n’avait pas peur mais cela ne servait à rien : les enfants Jaeger étaient connu dans la ville pour leur propension à la violence et le deuxième fils était particulièrement effrayant. La famille l’utilisait comme homme à tout faire, il était un peu le valet de son frère aîné, un abruti qui n’avait absolument aucun talent pour la boucherie.
- Je me baladais, répondit le garçon en essayant, toujours aussi vainement, de prendre un air innocent. - C’est bien ça de se balader. Mais tu sais que les armées sont à nos portes et qu’il est dangereux de traîner en-dehors de la ville. Tu ne sais pas sur quoi tu pourrais tomber.
En lui faisant ce discours, le sergent se sentit parfaitement ridicule. Il pouvait dire ça à une frêle jeune fille ou à un enfant trop curieux. Mais Tobias Jaeger était grand et solide, terrorisait tout son quartier par sa simple apparence et était bien plus dangereux que beaucoup des soldats, quelle que soit l’armée. S’il y avait bien un habitant d’Ingolstadt qui n’avait rien à craindre en-dehors de la ville, c’était bien lui. Surtout que le sergent s’était approché de lui pour lui déclamer son émouvant discours et en arrivant à deux pas de lui, il avait dû lever la tête pour lui parler. Il n’était pas petit pourtant, c’était vraiment le jeune homme qui était grand. Tout le monde savait que les Jaeger ne se préoccupaient pas de leurs enfants, qu’il n’y avait aucun mystère qui expliquât leur manque d’éducation. Mais le sergent ne pouvait s’empêcher de se dire en voyant Tobias que quand il avait pris des chiens pour protéger sa famille, il ne lui serait pas venu à l’idée de les laisser en liberté sans les avoir dresser au préalable. Pourquoi le père Jaeger n’en avait-il pas fait autant avec son cadet, voilà bien une idée qui le dépassait presque autant que Tobias, ce qui n’était peu dire.
- Enfin, dit-il en essayant de retrouver un semblant de dignité, tu devrais faire attention ! - D’accord, grogna l’adolescent.
Ce n’était pas par méchanceté. Il était juste comme son père, il grognait au lieu de parler. Tout aurait pu se terminer là si le sergent, brave homme, n’avait pas eu l’envie soudaine de faire un excès de zèle. Que voulez-vous, il prenait chacune des missions qu'il confiait à ses hommes tellement à coeur qu'il tenait à participer la plupart du temps. Même quand il s'agissait d'aller ramasser les braconneurs dans la forêt
- Qu’est-ce que tu as dans ta besace, Tobias ? - Des plantes pour soigner ma mère !
C’était la réponse qu’il devait donner dans ce genre de situation. Le sergent aurait été bien sage de s’en contenter. Mais, l’appel du devoir fut plus fort, hélas.
- Dans ce cas, ça ne te dérangera pas si on regarde ?
Tobias serra son couteau plus fort contre lui. Ces dernières années, la viande était rationnée pour l’armée. La guerre faisait rage, encore et toujours. À cause du rationnement, la boucherie familiale avait du mal à tourner. Ça serait le cas tant que l’armée serait proche de la ville et elle n’avait pas l’air de vouloir décamper. Son père lui avait demandé de ramener des lapins pour pouvoir vendre de la viande à prix d’or, il fallait qu’il les ramène, quoiqu’il en coûte. Il sortit son couteau. Il savait ce qu’il avait à faire, le travail de la viande, ça le connaissait !
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La famille Jaeger était attablée autour de la soupe et se taisait. Même l’aîné avait compris qu’il fallait se taire. Le père était furieux : il avait envoyé Tobias chercher de la viande et ce petit salopiau n’était toujours pas rentré. Avait-on idée ? La mère, huit grossesses de plus depuis l’épisode de la souris, souffrant de la jaunisse, faisait en sorte qu’on ne l’entende pas souffler pour ne pas déranger le père. Quand soudain, on frappa des coups sourds à la porte. Le père lança un regard encore plus féroce à la mère et elle se leva comme elle put pour aller ouvrir la porte. C’était le sergent du guet.
- Jaeger ! Il faut que je te parle de Tobias !
Le père faillit hurler de rage : c’était pour ça qu’il n’était pas rentré, ce petit imbécile s’était fait prendre par le guet en plein braconnage. C’était interdit. Il aurait dû le savoir. Il aurait dû réfléchir.
- Qu’est-ce qu’il a encore fait, grogna-t-il à l’adresse du sergent.
Celui-ci entra dans la salle familiale, toujours aussi crasseuse, qui sentait horriblement mauvais. Il se jura pour la énième fois d’interdire à sa femme de venir acheter la viande ici, sûr que le père Jaeger fournissait de la viande de rat crevé. Il n’avait pas tout à fait tort sur ce point d’ailleurs !
- Ton fils s’est fait prendre en train de braconner dans les bois ! - Ah ! - Il a dit que tu n’étais pas au courant, que c’était histoire d’avoir de l’argent pour aller à la taverne ! dit encore le sergent d’un air sceptique. - Ah ! - Mais quand on l’a découvert, il s’est défendu ! - Ah ? - Oui, avec un couteau ! Nous avions beau être six, on a eu du mal à le maitriser ! Il a tué trois de mes hommes et en a blessé un autre !
Effectivement, en observant un peu mieux le sergent, on pouvait voir qu’il était couvert de sang mais qu’il n’avait pas l’air blessé. Ça devait donc être celui de ses hommes.
- Et où qu’il est, maintenant ? demanda le père. - Où veux-tu qu’il soit ? Il est dans une geôle !
La mère poussa un cri d’effroi : le braconnage et le meurtre – surtout sur des gens du guet – étaient deux activités punissables de mort. Elle s’évanouit mais personne ne vint à son secours.
- Vous allez en faire quoi ? grogna le père sans s’émouvoir. Vous allez le pendre, c’est ça ?[/color] - C’est de ça dont je voulais te parler ! répondit le malheureux sergent, tout de même légèrement ébranlé de le voir si peu préoccupé du sort de son fils. - Ah, vous allez lui faire pire, grogna de nouveau le père sans plus d’émotion. - Non, ton fils a de la chance, Jaeger : notre armée s’est faite décimée lors de la dernière bataille. Ils engageraient n’importe qui pour grossir les rangs de t’Serclaes en Suède. Le capitaine venu chercher des prisonniers pense que ton fils ferait une bonne recrue ! Il a de la chance, normalement, il avait droit au gibet mais il semblerait qu'il y ait un grand besoin de soldats en ce moment!
La mère était en train de légèrement revenir à elle mais en entendant ça, elle s’écria :
- Mais alors, il va aller se faire tuer à la guerre !
Et elle perdit à nouveau connaissance, toujours dans l’indifférence générale. Le père haussa les épaules en grognant quelque chose qui ressemblait à : « bon ben voilà » et se remit à manger sa soupe. Il était contrarié : ses autres fils n’étaient pas aussi malins ni aussi costauds que Tobias, qui serait l’assistant de son aîné. Il n’avait pas eu de frères et ça lui avait donné un surplus de travail. Le sergent prit maladroitement congé et quitta la maison des bouchers avec une sensation de malaise. Quelques heures plus tôt, il avait haït Tobias : il l’avait vu se jeter sur ses hommes, planter son couteau dans la gorge des deux premiers – du beau travail, ils étaient morts sur le coup – et il en avait éventré un troisième sans le moindre état d’âme. Avec ses deux hommes restants, il avait eu beaucoup de mal à maîtriser le colosse, habile pour le meurtre. L’un des deux hommes s’était retrouvé avec le couteau dans l’œil tandis que Tobias était enfin assommé. Quand il était revenu à lui, solidement entravé, il lui avait demandé d’arracher un morceau de sa tunique afin de soigner le blessé efficacement avant d’arriver à Ingolstadt. Le sergent n’avait su quoi en penser : le jeune garçon n’avait pas l’air ému à l’idée d’avoir occis plusieurs hommes de sang-froid mais il ne semblait en éprouver aucun plaisir non plus. Et puis, maintenant qu’il avait rencontré sa famille, il se sentait presque pris de compassion pour lui. Presque. Il était tout de même soulagé de savoir que cette brute irait se faire tuer loin de sa ville.
Pour Tobias Jaeger, le jour où il fut recruté par l’armée, fut le jour de sa véritable naissance, le reste n’était plus qu’un mauvais souvenir.
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Rain Am Lech, avril 1632
Tobias frappait. Il touchait, voyait le sang jaillir et continuait son chemin tout en se protégeant. Comme il était grand, il dominait beaucoup de ses compagnons ainsi que les ennemis. Faisant fi des boulets de canon qui volaient autour de lui, il continuait à asséner ses coups à l’ennemi, créant le plus de pertes possibles dans le clan adverse. Les autres soldats s’imaginaient qu’il accomplissait ses exploits par bravoure. En vérité, Tobias était simplement indifférent à son sort, à tel point que nul ne pouvait expliquer qu’il soit encore en vie après neuf mois d’armée. Avant, il était garçon boucher, aujourd’hui il était soldat. Sa vie n’avait jamais vraiment eu de sens mais il n’en était pas malheureux. Il vivait, c’est tout. Il s’était fait quelques camarades pour la première fois de sa vie, mais il en avait déjà perdu quelques-uns. Depuis qu’il était sous les ordres du maréchal t’Serclaes, il avait vécut plusieurs batailles importantes mais sans avoir réellement conscience de ce qui lui arrivait. Il n’était pas méchant garçon mais on lui avait remarqué un certain talent meurtre. Comme cela ne lui posait pas de problèmes, il tâchait simplement de se rendre utile. Il participait donc à la bataille de Rain Am Lech sans savoir qu’un jour on dirait que cela avait été une bataille importante pour ce qu’on appellerait plus tard la guerre de Trente Ans. Voilà deux jours qu’il tuait à l’aveugle quand soudain il entendit un cri horrible. Regardant autour de lui, il vit le maréchal t’Serclaes en personne tomber de cheval en tenant le moignon qui lui tenait lieu de cuisse désormais. Son rang, son âge et son expérience ne l’avait pas empêché de prendre un boulet de canon. Un cri d’effroi parcourut les rangs bavarois tandis que les Suédois criaient déjà victoire. Tobias s’apprêta à les empêcher de passer jusqu’à ce que mort s’ensuive quand il entendit qu’on sonnait le repli. Tobias obéit aux ordres en automate et suivit ses compagnons d’armes, indifférent aux cris des Suédois qui triomphaient. Ceux-ci mirent néanmoins un petit temps avant de les prendre en chasse ce qui leur laissa un certain temps d’avance.
- Toi ! fit soudain une voix sur le chemin du repli, viens m’aider !
Tobias se rendit compte que c’était un capitaine qui s’adressait à lui. Il tenait tant bien que mal un très jeune garçon, mal en point.
- Aide-moi à le porter, dit encore le capitaine.
Tobias approuva d’un grognement. Le capitaine lui tendit l’un des bras du blessé, pensant qu’ils allaient le tenir à deux, mais Tobias attrapa le malheureux et le balança par-dessus son épaule comme s’il s’agissait d’un sac de plumes. Il avait toujours été costaud mais plusieurs mois d’exercices physiques dans l’armée avaient accentué cet aspect de sa personne. L’adolescent de quinze ans était désormais un véritable colosse. Le capitaine eut à peine le temps de se remettre de sa surprise qu’ils entendirent les Suédois les prendre en chasse.
- Vite !
Les trois hommes prirent la fuite à travers les bois, aussi vite qu’ils le purent. Seulement ils étaient à pied – le capitaine avait perdu son cheval dans la bataille – tandis que leurs poursuivants étaient juchés sur leurs montures. Ils quittèrent les sentiers battus et partirent dans les fourrés afin de ralentir les chevaux. Autour d’eux, le chaos régnait. Ils entendaient les malheureux qui se faisaient rattraper par leurs ennemis. Ceux-ci ne faisaient visiblement pas de prisonniers. Le blessé se mit à gémir dans le dos de Tobias.
- Il nous ont vu, ils arrivent, pleura-t-il avec le peu d’énergie qu’il lui restait. - Il va falloir se battre, constata le capitaine avec fatalité.
Tobias resta aussi neutre que d’habitude, se retourna et brandit son épée tandis que le capitaine faisait pareil mais de façon moins impressionnante. Tandis que les Suédois arrivaient sur eux, Tobias s’apprêta à faire ce qu’il faisait le mieux : tuer ! Seul, il ne serait jamais venu à bout des trois hommes qui s’avançaient s’il avait été seul, mais heureusement le capitaine était un bon combattant. La violence naturelle de Tobias vint à bout de deux des hommes est le capitaine mit le troisième hors d’état de nuire, grisé par l’efficacité de son nouveau compagnon. À peine les soldats ennemis mis hors combat, il fallut recommencer à courir pendant trois lieues au moins avant de d’être totalement en sécurité. Ils savaient que le roi Gustave-Adolphe n’avait pas totalement renoncé à les poursuivre et qu’il faudrait rapidement rejoindre le reste de l’armée dans son repli.
- On les a perdu, pleura le blessé, toujours à bout de forces. - Je sais où ils sont allés, j’ai entendu le prince le dire quand t’Serclaes a été blessé, répondit le capitaine, vérifiant plusieurs fois ses arrières.
Ils se turent tous deux. Malgré l’urgence de la situation, ils étaient très intrigués par leur compagnon. Il valait mieux l’avoir dans son camp, il était plutôt dangereux.
- Quel est ton nom ? finit par demander le capitaine. - Tobias Jaeger, grogna celui-ci. - Je suis le hauptmann Everaert. Et le garçon que tu as sauvé, c’est mon fils !
Tobias grogna un salon poli et presque respectueux. Il comprenait mieux maintenant pourquoi un capitaine de cavalerie avait pris le temps de secourir un simple soldat avant de sauver sa peau. Il avait effectivement cru reconnaître une pointe d’accent étranger dans l’allemand de ses compagnons mais il ne savait toujours pas d’où ils pouvaient venir.
- Où sont-ils ? demanda le jeune blessé afin de rompre le silence qui s’était installé. - À Ingolstadt ! Mais il faut que nous y arrivions avant l’armée de Suède sinon nous ne pourrons probablement pas entrer dans la ville ! - Par ici, grogna Tobias en prenant l’un des raccourcis qu’il connaissait si bien.
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Ingolstadt, 30 avril 1632
Le fils du capitaine Everaert s’appelait Claes. Il se remit rapidement de ses blessures et vouait à Tobias une reconnaissance éternelle. Le capitaine fut d’abord inquiet de voir que le seul camarade de son âge que pouvait trouver son fils était cette brute sans cervelle mais il se dit assez rapidement qu’au moins, avec Tobias à ses côtés, son fils ne risquait rien. Tandis qu’Ingolstadt était assiégée depuis quinze jours, que t’Serclaes organisait les défenses de la ville tout en agonisant, Tobias redécouvrait la ville de son enfance, toujours flanqué de Claes qui boitillait à ses côtés. Sa blessure à la jambe avait été finalement beaucoup moins grave que ce qu’il paraissait au départ. Il s’était rendu dans la boucherie familiale. La mère était morte, le père était malade. C’était l’aîné qui dirigeait l’affaire maintenant. Encore plus mal que le père, ce qui n’était rien de le dire. Tobias n’avait pas suscité le moindre intérêt par son retour. Pourtant, sa réputation était intacte dans la ville et il ne trouva personne pour se réjouir de le revoir, malgré les circonstances dramatiques du siège de la ville. Ce n’était pas grave, il avait l’habitude d’être seul. Sauf que cette fois, Claes le suivait partout comme son ombre, ne cessant de lui parler. Il lui apprit qu’il avait quinze ans également, qu’il avait laissé sa bonne amie à Jambes, un village près de Namur d’où il était originaire. Son grand-père avait été un compagnon de t’Serclaes, ce qui expliquait que des Wallons se retrouvent dans l’armée bavaroise. Il lui avait dit qu’il aimait la poésie et qu’il en écrivait même régulièrement. Il lui lut quelques passages.
- Mais bon, je sais que ça ne t’intéresse pas, conclut-il d’un air piteux. - Relis le passage sur l’arc-en-ciel, grogna simplement Tobias. - La poésie t’intéresse ? demanda Claes d’un air ému. - C’est joli, répondit Tobias en haussant les épaules.
En réalité, ça ne l’intéressait pas – il ne comprenait absolument rien aux métaphores lyriques - mais ça faisait tellement plaisir à son compagnon qu’il semble apprécier son travail qu’il fit semblant. Claes allait lui relire son passage quand soudain un boulet de canon fusa au-dessus de leurs têtes et alla s’écraser sur la devanture de la boutique la plus proche. Tobias attrapa Claes et le protégea de son corps tandis que les débris volaient autour d’eux. Ils eurent à peine le temps de se remettre du choc qu’on sonna le début de l’attaque, bien que cela soit parfaitement inutile. Tobias projeta Claes sur son épaule et courut vers le fond de la ville. Il installa son compagnon devant un abri en hurlant aux gens :
- Il va vous protéger !
Puis il repartit en sens inverse en brandissant son épée. La bataille dura plusieurs heures, jusqu’à ce que le roi de Suède eut son cheval tué sous lui. Les Suédois se replièrent, mettant fin au siège d’Ingolstadt qui n’avait heureusement pas duré trop longtemps. Quelques heures après le triomphe, on annonçait la mort de t’Serclaes, ses blessures de Rain Am Lech avaient finalement eu raison de lui. Tandis que l’armée bavaroise fêtait la victoire dans la ville, Everaert retrouva Tobias. Il fut d’abord surpris de le découvrir en compagnie de certains de ses compagnons et que pour une fois, il participait à l’allégresse générale. Il lui fit signe qu’il voulait lui parler.
- Tu as encore une fois sauvé la vie de mon fils ! Je ne te remercierai jamais assez pour cela !
Tobias haussa les épaules encore une fois. En fait, Claes avait été la première personne à réellement lui montrer une certaine forme d’intérêt. Il était devenu, par la force des choses, son premier ami et c’est une situation qu’il appréciait. Ça lui avait donné envie de se mélanger un petit peu aux autres.
- Heureusement que tu es là, Claes est un garçon intelligent mais il n’est pas fait pour être soldat, j’en ai peur. Je devrais utiliser mes relations afin de lui trouver un poste d’officier rapidement afin qu’il n’ait pas à combattre, il serait bon en stratégie, mais il faut qu’il survive jusque-là ! Et il n’a que treize ans, il est un peu jeune pour obtenir ce genre de poste. - Je le protégerai en attendant, promit Tobias.
Everaert le dévisagea en fronçant les sourcils : l’ami loyal qu’il avait devant lui correspondait tellement peu à la brute épaisse qu’il avait fréquentée jusqu’alors. Claes choisit ce moment pour les rejoindre :
- Père, Tobias, j’ai écrit un poème sur cette belle victoire ! Vous plairait-il de le lire ?
Le capitaine accepta d’un air résigné : non, son fils n’était décidément pas fait pour les armes. Quant à Tobias, il haussa les épaules en grognant un refus, prétextant le fait qu’il ne savait pas lire. Il fallut trois ans à Claes pour lui apprendre à lui et à écrire l’allemand. Comme Tobias avait pris goût à ces leçons, Claes entreprit ensuite de lui apprendre quelques rudiments de français. Juste ce qu’il fallait pour pouvoir rabattre le caquet de ceux qui le traitait de brute sans cervelle. Une fois qu’il les avait fait taire en leur montrant qu’il connaissait la langue de la noblesse, il provoquait la bagarre afin de leur savoir qu’il était effectivement une brute, mais qu’il n’était pas prudent de le lui dire en face.
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Route d’exil de Fribourg, août 1644
- Tobias ! - Claes ! répondit-il en enlaçant son ami à son tour.
Il lui envoya plusieurs tapes viriles dans le dos qui faillirent briser le dos du fragile jeune homme.
Claes Everaert ouvrit les bras afin d’enlacer son ami. Il pouvait vraiment le considérer comme tel puisque sans l’intervention de Tobias, jamais il ne serait resté en vie aussi longtemps. Sans l’intervention des amis de son père non plus, d’ailleurs. Il avait désormais vingt-cinq ans et s’intéressait plus aux chants guerriers qu’à la poésie lyrique. C’était un officier désormais, hauptmann, comme son père. Celui-ci était monté en grade mais avait été affecté ailleurs. Quant à Tobias, l’adolescent de quinze ans était désormais un homme fait. Il était toujours très grand et musclé, ses rondeurs de bébé avaient disparues pour laisser place à des traits secs et précis d’homme d’action. Sa voix avait gardé quelque chose du grognement sauf qu’elle avait gagné en puissance. Mais il ne grognait plus systématiquement lorsqu’il voulait s’exprimer. Si Claes avait été protégé par son ami durant toutes ces années, sa présence avait énormément humanisé Tobias. Autrefois, le seul air qu’on lui connaissait était un air féroce, aujourd’hui, il lui arrivait souvent de sourire et ce sourire n’était pas toujours carnassier. Il avait également appris à rire, son rire faisait trembler les murs, certes, mais ça restait un rire. Mais surtout, il avait découvert l’amitié. Le colosse était devenu un joyeux compagnon et quelqu’un dont la loyauté ne pouvait être remise en question.
- As-tu fait bon voyage ? lui répondit Claes en se massant les côtes. - Le voyage fut plaisant, mais l’arrivée….Foutredieu mon ami : je me réjouissais de cette bataille qui n’en finissait pas depuis trois jours à ce qu’on racontait et voilà qu’on arrive alors que tout est fini depuis deux jours ! Vous auriez pu nous attendre…
Il éclata de son rire puissant et gras, connu de toute la garnison. Il y avait bien une chose qui n’avait pas changé chez Tobias : tuer n’était toujours pas un problème. Et, bien entendu, il aimait toujours se battre sauf qu’aujourd’hui, c’était devenu un jeu.
- Ce vieux cochon de von Mercy aurait pu nous attendre avant de lancer les hostilités, sûr qu’on aurait gagné ! - Il y a eu cinq jours sans combats entre le deuxième et le troisième jour, vous auriez pu arriver à ce moment-là au lieu de trainer en route ! - Que veux-tu, reprit Tobias d’un air paillard, les gueuses entre Liège et Fribourg en voulaient pas nous lâcher !
Il éclata de rire et donna une nouvelle tape dans le dos de son ami, plus réticent à considérer les femmes comme un amusement.
- Et ta mission ? Tu as dû en voir des choses…demanda Claes avec, malgré lui, une certaine pointe de jalousie dans la voix. - Toujours la même chose : il faut monter la garde pendant que ces hauts messieurs tiennent le bout de gras !
En fait, Tobias avait été remarqué pour sa force dans l’armée bavaroise et donc, désigné volontaire pour commander l’escorte du prince-électeur tandis qu’il rendait visite à son frère, le prince-évêque de Liège. Une visite soi-disant de courtoisie mais personne n’était dupe : la population de la ville grondait contre son prince et il fallait parler stratégie avant que les hostilités ne commencent. Tobias s’était parfaitement acquitté de sa tâche mais avait fait savoir à qui voulait l’entendre qu’il aurait voulu se trouver au cœur des batailles à la place. Mais Claes se félicitait de la promotion de son ami : le fait qu’il sache désormais lire et écrire avait certainement joué dans le fait qu’on l’ait bombardé commandant de l’escorte. Le zèle dont Tobias faisait preuve lors des batailles lui avait valu la réputation d’être un grand défenseur de la cause catholique. En réalité, Tobias n’était catholique que par habitude et se fichait un peu des raisons qui faisaient que l’on faisait la guerre, au grand désespoir de Claes, sûr qu’il était assez malin pour comprendre les causes.
- Peu importe, reprit Tobias, les femmes étaient belles et pas farouches ! - Toutes ? demanda Claes en essayant de reprendre contenance. - Ouais, toutes ! répondit Tobias.
Pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient, il ne lui dit pas toute la vérité. En réalité, sans être tombé amoureux, il avait quand même eu un gros coup de cœur pour une jeune femme. Une hollandaise qui était venue avec son père à Liège. Elle était la maitresse affichée d’un chanoine. Mais pas n’importe lequel : le neveu en personne des deux princes Wittelsbach. Tobias n’aurait pas dû s’approcher d’elle, mais elle semblait tellement malheureuse ce soir-là, alors qu’elle venait de se disputer avec son amant. Ils avaient passé la nuit ensemble, une très belle nuit selon Tobias. Mais le lendemain, elle s’était réconciliée avec son religieux. Et Tobias avait compris qu’il lui faudrait garder le secret même vis-à-vis de Claes.
- En tout cas, c’est une chance pour toi cette mission, quand la guerre sera finie… - Ah foutredieu mon ami, ne parle pas de malheur !
Malgré toute la vulgarité qu’il impliquait, « Foutredieu » était décidément son juron préféré.
- Quand la guerre sera finie, reprit Claes sans se laisser démonter, ils te fourniront peut-être un poste auprès du prince. Tu pourrais peut-être te retrouver dans sa garde ! - On verra bien….
Dernière édition par Tobias Jaeger le 02.03.13 14:28, édité 7 fois |
| | | Tobias Jaeger
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Boah le mien, je m'en fiche un peu! Par contre, j'aime tenir celui de mes ennemis entre mes mains. Littéralement!Côté Lit: Même s'il y a moins de mondes que dans ma jeunesse, je suis un hôte plutôt accueillant de ce côté-là. Sans non plus tout le temps rechercher de la compagnie: l'âge venant, j'aime mes petites soirées de repos!Discours royal:
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| Sujet: Re: Tobias - La mort, ce n'est pas grave 25.02.13 1:31 | |
| BIOGRAPHIE
VERSAILLAISE _________________________________________________ Chapitre trois: Je ne vis que pour vous servir
Zusmarshausen, mai 1648
Ce qui restait de l’armée de l’électeur de Bavière se retirait, pas fière. Ces dernières années, elle enchaînait les défaites comme jamais. On commençait de plus en plus à parler de traité, bien que rien n’ait encore été entamé en ce sens. Von Mercy avait été tué presque trois ans plus tôt et depuis, l’armée de l’électeur de Bavière ne se ressemblait plus. Peu à peu, les soldats désertaient l’armée en déroute, seul un petit groupe de fidèles y demeuraient. Claes était devenu le secrétaire du prince électeur et restait donc auprès de lui à Schleissheim. Tobias s’était fait d’autres compagnons mais son ami lui manquait particulièrement. Comme beaucoup, il était tout de même un peu triste que le prince fasse tout afin de rétablir la paix. Aujourd’hui, il était soucieux pour plusieurs raisons : tout d’abord, la guerre allait bientôt prendre fin. Il ne connaissait que ça, sa vie en tant que garçon-boucher ne comptait pas. Qu’allait-il devenir ? Il avait trente-et-un ans maintenant, il était trop âgé pour être prit comme apprenti dans un métier quelconque. Qui voudrait d’un homme qui avait passé les dix-sept dernières années à la guerre et y avait excellé. Il ne pouvait pas retourner à Ingolstadt, plus rien ne l’attendait là-bas. Et il devait à tout prix gagner de l’argent. Ce qui nous amène à son deuxième gros sujet de préoccupation : il avait reçu une lettre de Nele, sa maitresse hollandaise rencontrée quatre ans plus tôt. Elle avait eu un enfant neuf mois après leur nuit et il était possible qu’il soit le père ! Son religieux l’avait désavouée. Il fallait, dans l’intérêt de la petite fille, qu’il soit le père mais jusqu’à ce qu’il l’accepte, elle avait besoin d’aide. Tout le monde l’avait rejetée et elle ne savait comment faire. Le fait d’être éventuellement père avait remué Tobias. C’était étrange, il ne s’était jamais intéressé aux enfants, n’avait même jamais imaginé en avoir. La guerre était sur le point de se terminer, il pensait peut-être entamer une vie de hors-la-loi, ou peut-être suivre Claes à Schleisseim. Mais maintenant qu’il réalisait qu’il pourrait peut-être être père, il se demandait s’il n’essaierait pas de se ranger, avec une petite femme et des enfants qui courent partout. Et en même temps, s’imaginer en gentil père de famille le faisait rire.
L’armée en déroute installait un camp de fortune pour la nuit quand on lui annonça qu’un émissaire du prince était arrivé et désirait le voir. Tobias laissa là ses soucis et se rendit à la tente où trainaient les derniers officiers chargés d’empêcher les déserteurs de piller ce qui restait de la Bavière après près de trente ans de guerre. Là-bas, l’attendait quelqu’un qu’il connaissait trop bien !
- Eh bien, le palais est-il tellement laid que tu préfères venir camper dans la boue avec nous ? le taquina Tobias en ponctuant par son rire puissant.
Son ami Claes Everaert ouvrit les bras pour enlacer son ami. Tobias lui déboita une épaule en l’enlaçant mais Claes y était habitué.
- C’est surtout ton humour qui me manquait mon ami ! - Sûr que ça ne doit pas être follichon tous les jours la vie de palais ! Te voilà obligé de faire la courbette, tu n’as plus été habitué à ça !
Il rit encore. Massacrer des soldats pendant dix-sept ans avait fait de Tobias un homme extrêmement joyeux, il plaisantait et riait pratiquement tout le temps. Claes s’installa à la table et servit une gamelle de soupe bien chaude à son compagnon.
- Foutredieu, voilà des années que je n’ai pas mangé une soupe chaude, elle est toujours froide ou tiède quand elle arrive aux gars ! - Je sais, je me souviens bien ! lui répondit Claes. Mais, si tu le veux, ça sera bientôt fini pour toi la soupe froide ! - Pourquoi ? Tu vas envoyer un drôle me chauffer ma pitance ? Merci bien !
Claes soupira et fit signe à Tobias de se taire :
- Tu sais comme moi que la guerre est bientôt finie : elle a ravagé la Bavière et le prince veut la paix afin de la reconstruire. - Il se prend une raclée et veut sauver la face, oui ! répondit Tobias. - C’est une autre raison, admit Claes. Ceci dit, les négociations sont entamées depuis quatre ans et il veut à tout prix que la Bavière ne soit pas en reste dans le traité. Mais le résultat est le même : d’ici quelques mois, la paix sera signée, d’une manière ou d’une autre, et il va falloir préparer l’avenir ! - Comme si tu avais besoin de me demander de venir avec toi !
Claes fit une pause : il savait que ce qu’il avait à dire ne plairait pas à son ami mais en même temps, c’était la seule chose à faire.
- Tobias, si je suis encore en vie, c’est parce que tu m’as protégé toutes ces années ! J’aurai souffert mille morts sans toi ! Il est donc normal que je t’aide à mon tour ! - Je ne l’ai pas fait pour ça, grogna le colosse. - Je sais, mais j’ai tout de même une dette envers toi ! Le prince cherchait un nouveau capitaine pour sa garde personnelle, dont il va avoir vraiment besoin ces prochains mois, comme tu peux l’imaginer. Il se souvient de toi quand tu commandais son escorte lors de sa visite à son neveu. Je l’ai rappelé à son bon souvenir et il serait heureux de t’offrir le poste. Ainsi tu serais logé, nourrit, blanchit, percevras une solde et libre à toi ensuite d’entrer dans ses bonnes grâces !
Le colosse sourit à nouveau : c’était une excellente nouvelle qui mettait fin à la plupart de ses soucis.
- Toi et moi au service du prince ? Foutredieu, tu ne pouvais pas me faire plus plaisir !
Claes prit un air ennuyé.
- Je ne resterai au service du prince que jusqu’à la fin de la guerre. J’ai reçu une lettre de ma mère : je vais renter à Jambes et me marier. Elle m’a arrangé un mariage avec une fille du village. Nous nous apprécions lorsque nous étions enfant, si elle est restée aussi jolie, il n’y a pas de raisons que les choses aient changées. Ne m’en veux pas Tobias, tu sais que je suis plus fait pour une vie tranquille à la campagne que pour les carrières ambitieuses !
Tobias encaissa le choc comme il put et prit un air bonhomme pour répondre à son ami :
- Ah si c’est l’amour d’une belle donzelle qui t’arrache à moi, tu es tout pardonné ! Sois remercié et cours rendre ta femme heureuse ! Fais-lui de beaux enfants ! - Nous avons encore quelques mois devant nous ! lui répondit Claes. Car tu peux m’accompagner dès ce soir, cela te sied-t-il ?
Cela lui seyait fortement. Les deux hommes quittèrent la triste armée bavaroise le soir même et se rendirent auprès du prince-électeur.
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Schleisseim, septembre 1651
Tobias s’était isolé dans la chambrette réservée au capitaine de la garde personnelle du prince et lisait et relisait la lettre qu’il venait de recevoir. Depuis trois ans qu’il était installé au palais, il envoyait plusieurs lettres à Nele, lui faisant savoir qu’il avait une position. Il vivait à des lieues entières de l’endroit où avait eu lieu le scandale. Peu lui importait d’avoir engendré ou non la petite fille, lui ne les désavoueraient pas et s’en occuperait. Mais elle refusait encore et toujours, sûre que bâtarde d’un homme d’église important valait mieux que fille d’un garde. Tobias était déçu, il y avait eu un évènement dans sa vie qui lui avait donné envie d’être père : sa rencontre avec les enfants du prince, les petits Wittelsbach. Il aimait bien l’aîné, Ferdinand-Marie, même s’il trouvait qu’en grandissant, il devenait de moins en moins fréquentable mais le cadet, Maximilien-Philippe avait toute sa tendresse. Il l’aimait pour son côté un peu fou, sa capacité à sourire et son manque d’assurance lui rappelait Claes à leur rencontre. Il appréciait le fait de l’entendre parler, sûr que ce gamin était plus malin que son frère et que c’est lui qui aurait dû être l’héritier. Tobias était d’un tempérament fidèle et serait resté au service de Ferdinand-Marie puisqu’il était son maître. Seulement il aurait préféré s’occuper du cadet. Quant à la petite Aliénor, elle avait droit à toute sa tendresse. Lorsqu’il la croisait dans les jardins, il aimait toujours prendre un instant pour participer à ses jeux, tout en gardant la distance due au rang de la petite fille. Non seulement elle était jolie comme un cœur, espiègle comme tout, mais surtout, elle avait le même âge que sa peut-être-fille !
Il désirait maintenant être père et enviait Claes qui lui avait annoncé fièrement la naissance de son fils. Étant donné que lui-même ne parvenait à se fixer avec une femme, il se disait qu’il allait faire venir en Bavière la mère de son enfant déjà né. Il s’accrochait à cet espoir depuis son arrivée. La vie rangée ne lui plaisait pas plus que ça, l’action lui manquait, mais il devait reconnaître qu’il avait eu de la chance par rapport à beaucoup de ses anciens camarades. Mais voilà qu’il avait reçu une lettre de Nele : son ancien amant la rejetait toujours mais il avait accepté de reconnaître la petite. Il était prince-archevêque-électeur de Cologne aujourd’hui. L’avenir de l’enfant était assuré, Tobias n’aurait plus jamais à entrer dans sa vie ! Furieux, le capitaine de la garde avait envoyé un formidable coup de poing dans un mur et avait brisé une table, juste histoire de se calmer les nerfs. Ensuite, il s’était isolé. Il n’avait de toute façon rien à faire : le prince était à l’agonie depuis quelques temps, ce n’était plus qu’une question de jour avant sa mort.
- Hauptmann Jaeger ? demanda une voix derrière la porte.
Tobias l’ouvrit brutalement et attrapa l’homme qui se trouvait dehors par la gorge avant de le plaquer contre le mur :
- Foutredieu, qu’est-ce que tu fous ici ? J’avais ordonné qu’on me laisse en paix ! - Hauptmann, articula péniblement le pauvre garde, l’intendant veut vous voir ! Le maitre vient de crever ! - Par la peste, jura Tobias en le lâchant.
Il remit brièvement de l’ordre dans son uniforme et se rendit dans la salle des gardes où se trouvait l’intendant du palais.
- Mein herr ? - Jaeger, annonça l’intendant, comme on a dû vous l’annoncer, l’âme de Maximilien von Wittelsbach, prince-électeur de Bavière, vient d’être rappelée à Dieu.
Tobias prit un air sincèrement contrit. Il ne détestait pas son défunt maître. Ce n’était pas un homme bon mais c’était un excellent prince et il manquerait à la Bavière. Maintenant, il n’était pas bouleversé non plus. juste ce qu’il faut de tristesse pour rendre hommage.
- Quelles sont les dispositions à prendre ? demanda-t-il. - Le nouveau prince ne vous porte pas dans son cœur : vous lui faites peur avec votre air sauvage et vos exploits de guerre. Vous étiez un tueur un peu trop zélé à son goût. Il reconnait néanmoins que vos services sont utiles à sa famille. - Que veut-il que je fasse ? grogna Tobias. - Vous entrerez au service de son frère, le jeune Maximilien. Celui-ci ne semble pas effrayé le moins du monde par vos manières. - Bien mein herr, approuva Tobias parfaitement satisfait de sa nouvelle situation.
Dernière édition par Tobias Jaeger le 05.03.13 23:18, édité 2 fois |
| | | Tobias Jaeger
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| Sujet: Re: Tobias - La mort, ce n'est pas grave 25.02.13 1:31 | |
| BIOGRAPHIE
VERSAILLAISE _________________________________________________ Chapitre quatre: Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble !
Barcelone, septembre 1655
- Alors, il va mieux ? - Ouais, faut qu’il se repose maintenant ! Tobias s’installa dans la cuisine tandis que la jeune servante lui présenta un verre d’eau. Étant donné qu’elle avait une mère allemande, la belle Aurora était la seule des serviteurs à parler la langue de Tobias et donc la seule à pouvoir communiquer avec lui. Cela convenait parfaitement au colosse de trente-huit ans : ce qu’il préférait dans les voyages, c’était les rencontres de toutes sortes. Depuis quatre ans qu’il était le serviteur du jeune Maximilien, Tobias était de nouveau parfaitement heureux. Son jeune maître était un jeune homme passionnant qui pouvait lui parler pendant des heures. Il était également extrêmement intelligent, qualité que Tobias admirait : il ne se savait pas brillant et prenait beaucoup de plaisir en compagnie des gens qui l’étaient. Il protégeait le jeune homme avec autant de dévouement que d’amitié. Le jeune homme aimait également particulièrement les voyages et, dès qu’il le put, il voyagea à travers l’Europe rendant visite à son cousin l’empereur. Tobias faisait partie de sa suite et pouvait enfin voir à quoi ressemblait l’Europe au-delà de la guerre et des révoltes. Et il aimait ça ! Et pas seulement le fait de se faire des camarades de jeux de dés et de rencontrer des prostituées ou des servantes peu farouches de chaque nationalité – le fait qu’il ait entamé un concours avec les gardes du palais de Schleissheim ne changeait rien à l’affaire. Il faut dire que le jeune duc était parfaitement en sécurité avec un homme comme Tobias et pouvait s’aventurer dans des lieux sombres et malfamés sans encourir le moindre risque. Ils étaient arrivés un mois plus tôt dans la belle ville de Barcelone. Tobias était aussitôt tombé amoureux de la ville. Barcelone était en pleine reconstruction depuis une sombre affaire de république – Tobias n’avait pas tout compris – mais elle possédait incontestablement une certaine âme. Mais ce soir, il avait dû faire face à une petite crise.
- Ça arrive souvent ce genre de choses ? demanda encore Aurora dans son allemand mâtiné d’accent purement catalan. - Mmmmh, répondit simplement Tobias, désirant éviter le sujet.
Un peu plus tôt dans la soirée, le jeune Maximilien avait été victime de l’une de ses crises. Il était assez intelligent pour les reconnaître mais il fallait à tout prix que Tobias soit à proximité afin que personne ne se rende compte de ce qu’il lui arrivait. Le colosse avait vu de loin son jeune maître reculer d’effroi pendant une seconde avant de se reprendre. C’était l’heure du dîner et Tobias s’était imposé dans la salle-à-manger pour se positionner à ses côtés. Il le soutiendrait en cas de problème et sinon, lorsque l’on voyait des monstres, il était toujours rassurant d’avoir une montagne prête à vous protéger à proximité. Seulement il était tellement pâle que leurs hôtes ne purent que se rendre compte qu’il y avait quelque chose de pas normal.
- Tout va bien, cher duc ? demanda dans un bon français – langue internationale – le comte d’Oliva. - Oui, mais je crains de devoir prendre congé un peu plus tôt ce soir.
Il salua poliment ses hôtes et sortit de table, Tobias sur les talons. Celui-ci attendit d’être dans le couloir pour coller sa grosse patte sur l’épaule frêle du duc :
- S’il y avait un monstre, vous savez que je le terrasserai, n’est-ce pas monseigneur ?
C’était l’une des phrases de Tobias pour calmer les angoisses du duc en attendant que la crise passe. Puisqu’il n’avait pas eu d’enfants, il se montrait paternel avec son jeune maître. Et, quand on y pensait, il avait largement l’âge d’être son père.
- Il est malade ou quoi? demanda encore Aurora en usant de ses charmes afin d’obtenir plus d’informations.
Immédiatement, Tobias l’attrapa par les épaules et la plaqua contre le mur, lui fourrant son couteau sur la gorge.
- Tu n’es pas laide mais pas assez jolie pour que je te laisse dire des choses sur mon maître ! Alors tiens ta langue où il t’en coûtera, est-ce que tu as bien tout compris ? Mon maître n’a aucun problème et je t’interdis de penser le contraire. Si tu me désobéissais, je sais où tu habites et je traverse très facilement l’Europe !
La pauvre servante fit oui de la tête tandis que le colosse la lâchait enfin. Il quitta la cuisine, la laissant tremblante contre le mur, et alla se coucher. Après tout, elle faisait déjà partie de sa collection, il était parfaitement inutile de l’y rajouter ce soir !
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Schleissheim, novembre 1661
Tobias était installé dans la cuisine, une pomme dans la bouche. Il avait apporté sa pierre à polir et aiguisait consciencieusement son couteau. Un beau couteau. Il l’avait reçu d’une belle demoiselle lors de l’un de ses voyages et il y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Il l’aiguisait aussi souvent que possible et aurait tué le premier qui essaierait de le lui dérober. Soudain, il entendit Klaus et Rolf, deux valets, descendre des étages des maîtres en faisant beaucoup de bruit.
- Eh ben dis donc, ça a chauffé ! - Tu l’as dis ! Depuis le temps qu’on disait qu’ils allaient finir pas se taper dessus, quelle belle engueulade !
Et ils éclatèrent de rire sous les yeux ébahis des servantes. C’est à ce moment-là qu’un rugissement se fit entendre à l’autre bout de la pièce !
- Foutredieu, mais qu’est-ce que c’est que ce vacarme ? Si c’est pour clabauder comme ça, allez poser vos culs ailleurs !
Tout le monde retourna vaquer à ses occupations, personne n’aimait contrarier Tobias. La seule qui ne se laissa pas impressionner était la vieille Birgit.
- Ne sois donc pas aussi grossier Jaeger ! Qu’est-ce qui vous arrive à tous les deux ?
Un peu rassurés par le ton bienveillant de Birgit, Klaus entreprit de raconter :
- C’est le duc et son frère qui ont eu une sacrée dispute à propos de mademoiselle Aliénor. Le duc l’a promise en mariage à leur cousin et son frère n’est pas d’accord ! - Évidemment, hurla Tobias, elle n’est encore qu’une enfant ! - Mais cesse de hurler à tout bout de champ, Jaeger ! le calma de nouveau la vieille Birgit en haussant les yeux au ciel. - Ce n’était pas le problème selon monsieur Maximilien, reprit Klaus en vérifiant que Tobias n’était pas prêt à bondir. Il parlait du fait qu’ils étaient trop proches cousins ou quelque chose comme ça et le ton a monté ! - Mon maître va avoir besoin de moi, annonça Tobias.
Il remit son couteau dans son fourreau et quitta la cuisine. Il se sentait triste et furieux à la fois : comme il était toujours en train d’accompagner Maximilien par mont et par vaux, il n’avait pas vu Aliénor grandir. Il devait admettre qu’il était loin le temps où il la poursuivait en poussant des cris de bête pour l’amuser. Mais à ses yeux, elle resterait toujours l’adorable petite fille blonde qu’il avait connu. Savoir qu’elle allait bientôt être une femme mariée lui brisait le cœur.
- Eh bien, il a intérêt à bien la traiter, ce foutu futur époux ! maugréa-t-il.
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Oberschleissheim, juin 1663
La bière coulait à flots dans cette taverne en cette belle soirée de juin. Pour une fois, Tobias avait quartier libre et il comptait bien en profiter. Tobias s’était rendu en ville avec Klaus et Rolf avec la ferme intention de s’amuser. Ils s’étaient donc attablés et enchaînaient les pintes à la table parlant de plus en plus fort. C’était bien entendu Tobias qui faisait le plus de bruit et personne ne songeait à venir lui demander de se calmer. Ils commencèrent à entamer quelques chants paillards particulièrement grossiers mais qui eurent pour avantage de faire que plusieurs tables se joignirent à eux. En une heure de temps, tous les hommes de la taverne chantaient à tue-tête, tous ensemble. L’ambiance était bonne et l’été promettait d’être chaud, quoi de mieux qu’une soirée pleine de promesses ?
Alors qu’ils étaient complètement ivres et qu’ils rigolaient gras et fort, Tobias et ses compagnons entendirent que le ton montait à l’autre bout de la salle. Le colosse fit taire tout le monde en frappant un grand coup sur la table. Aussitôt, les gens se turent les uns après les autres pour faire place à un groupe d’hommes patibulaires. Ils étaient bien habillés et un tout petit peu plus jeunes que Tobias. Visiblement, il s’agissait d’un groupe de jeunes nantis, excités par l’aventure.
- Il y a un problème ? grogna-t-il d’un air menaçant. - Non, répondit l’un d’entre eux d’un son trop sirupeux pour être tout à fait honnête. Ça nous plaît de se faire aboyer dessus par un cul-terreux. - Regarde, dit un autre, tu as vu leur air misérable à tous les trois ? On dirait des valets ! Les serviteurs, de nos jours, ça se croit tout permis ! - Si on les calmait ? demanda un troisième en ricanant. - Tobias….murmura Rolf en voyant son compagnon se tendre au maximum. Ne provoquons pas de grabuge, tu le sais bien !
Tobias ne répondit pas tandis que les trois hommes ne semblaient pas prêt le moins du monde à reprendre leurs esprits.
- Vous travaillez à Schleissheim c’est ça ? Vous êtes des petits chiens du duc, c’est bien ça ? reprit le premier en s’approchant ! - C’est exact, grogna Tobias en guise de réponse. Et notre maitre nous a demandé de bien nous comporter en ville aussi il est parfaitement inutile de nous provoquer et vous allez simplement faire demi-tour et nous laisser !
Il en coûtait à Tobias de prononcer une telle phrase, mais c’était un ordre du jeune maître et il aurait été jusqu’en Enfer si celui-ci le lui avait ordonné. Il lui en coûta encore plus lorsque les jeunes malandrins se mirent à ricaner. Il commença à donner des coups furieux sur la table en espérant que cela lui redonnerait une certaine contenance. D’habitude, son air menaçant décourageait les hommes les plus courageux d’aller plus loin dans la provocation. Mais les gamins étaient trop ivres pour en tenir compte.
- Oh les pauvres, ils ne peuvent pas se battre ! - Ils ne peuvent pas ou ils ne veulent pas ? - Ce n’est vraiment pas clair ! - Si ça se trouve, ils sont lâches ! - Un grand monsieur comme ça, il a peur de nous affronter ! - Tout ça pour obéir à son maimaitre le duc ! - Et son gentil petit frère ! - Ou alors sa jolie sœur ! Tu l’as déjà vue celle-là ? demanda le premier.
Il n’aurait pas dû parler de madame Aliénor, Tobias continuait encore et toujours à la considérer comme une petite fille dont il faut protéger la vertu. Voyons le visage de Tobias passer au rouge vif, il s’approcha de lui en lui murmurant :
- La sœur de ton maitre est sacrément jolie, je me la ferais bien!
La réaction de Tobias fut instantanée : il se jeta sur le gamin, l’attrapa par le collet et lui brisa la nuque. Il le laissa ensuite retomber sur le sol, sans vie.
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Jambes, juillet 1663
Tobias avala encore un peu d’alcool pour se remettre de la nouvelle qu’il venait d’apprendre. Depuis le temps que son vieil ami lui intimait de venir lui rendre visite à Jambes, il aurait aimé que ça se passe un peu mieux.
- Donc Claes est mort il y a six mois, répéta-t-il afin de mieux accepter l’idée. - Oui, pardonnez-moi, je vous l’aurai bien écrit mais comme nous ne nous étions jamais rencontrés, je n’ai pas osé. - C’est rien, je comprends, c’est pas évident.
Voilà qui expliquait pourquoi Claes n’avait pas répondu à ses dernières lettres. Ils ne s’étaient plus vus depuis la fin de la guerre, quinze ans plus tôt.
- Qu’est-ce qui s’est passé ? - On ne sait pas exactement, d’un seul coup, il a été pris de fièvre. Il est mort en quelques jours sans même reprendre conscience. - Bien !
Tobias termina son verre et Phanie, la veuve de Claes lui en servit un autre. Son ami avait raison sur une chose : elle était vraiment jolie. Et douce, comme Claes les aimait. Tobias eut une bouffée de nostalgie en pensant à son ami. C’était leur fils aîné qui lui avait ouvert la porte. Tobias avait eu un choc tant il ressemblait à son père. Il s’était revu dans la forêt près d’Ingolstadt sauvant un jeune adolescent, trente ans plus tôt.
- Votre visite lui aurait fait plaisir en tout cas, il parlait toujours de vous en termes élogieux. - Je devais quitter la Bavière et comme je n’avais plus de ses nouvelles, je me suis dit que j’allais passer. - C’était une bonne idée, au moins nous nous rencontrons enfin ! conclut Phanie avec un sourire triste. Pourquoi deviez-vous quitter la Bavière ? - Je me suis fritté avec un drôle dans une taverne, répondit Tobias en édulcorant au maximum la réalité. En fait, c’était le fils d’un jeune seigneur du coin et il a réclamé justice auprès du duc. Il ne m’a jamais aimé celui-là et le jeune maitre n’a rien pu faire pour me protéger. J’ai été envoyé un exil. - Je vois, répondit Phanie. Je peux vous préparer la chambre d’amis en attendant que vous vous établissiez… - Non, je ne reste pas !
À la base, son idée était de retrouver son ancien compagnon et de ne plus jamais le quitter. Mais maintenant qu’il avait appris sa mort, il ne pouvait rester ici. La maison était pleine du souvenir de son ami et cela l’oppressait au plus haut point.
- Où irez-vous ? demanda Phanie avec une tendresse toute fraternelle pour cet homme qu’elle avait l’impression de connaître à travers les récits de son époux. - Je ne sais pas encore…mais loin d’ici ! - Pourquoi pas en France ? Après tout, Claes vous avait appris la langue et je vois que vous la parler encore. Ce sera peut-être une nouvelle chance pour vous.
Ce n’était pas idiot. Son jeune maître lui avait parlé de Paris et de la Cour du roi de France. Sûr qu’un jour il serait amené à s’y rendre en mission diplomatique. Peut-être que c’était l’opportunité à saisir pour le retrouver un jour.
- Ce n’est pas une mauvaise idée ! Merci à vous ! - Prenez le temps de vous reposer, et tenez-moi au courant de ce qui arrive dans votre vie. Je sais que Claes aurait voulu que nous veillions l’un sur l’autre.
Tobias ne put qu’approuver. Très bien, quelques jours plus tard, il partirait pour Paris – là ou ailleurs. Au moins avait-il un projet. Il avait été garçon-boucher, soldat, garde et valet. Qui sait ce qui l’attendait maintenant. Il avait quarante-six et une nouvelle vie s’ouvrait devant lui.
Dernière édition par Tobias Jaeger le 08.03.13 16:02, édité 3 fois |
| | | Tobias Jaeger
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Boah le mien, je m'en fiche un peu! Par contre, j'aime tenir celui de mes ennemis entre mes mains. Littéralement!Côté Lit: Même s'il y a moins de mondes que dans ma jeunesse, je suis un hôte plutôt accueillant de ce côté-là. Sans non plus tout le temps rechercher de la compagnie: l'âge venant, j'aime mes petites soirées de repos!Discours royal:
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| Sujet: Re: Tobias - La mort, ce n'est pas grave 25.02.13 1:32 | |
| BIOGRAPHIE
VERSAILLAISE _________________________________________________ Chapitre cinq: Où fait-il bon même au cœur de l'orage Où fait-il clair même au cœur de la nuit L'air est alcool et le malheur courage
Paris, 1666
Chère Phanie,
Aujourd’hui, je suis particulièrement heureux et je tenais à t’en faire part : j’ai reçu une lettre de mon jeune maître : il va venir s’installer à Paris. Déjà que mademoiselle Aliénor l’a fait il y a quelques temps, je vais bientôt les avoir tous les deux près de moi, comme au bon vieux temps. Je sais que je ne suis plus le valet de monsieur Maximilien mais pour moi il sera toujours mon jeune maitre. Tout comme mademoiselle Aliénor qui est une respectable veuve aujourd’hui, mais qui sera toujours ma petite demoiselle. Ces deux-là pourront toujours compter sur les services du vieux Tobias.
Eh oui, je dois bien admettre que je suis en train de vieillir même si je n’ai pas à me plaindre : j’ai bientôt le demi-siècle et j’en vois qui sont bien plus mal lotis que moi. Après tout j’ai gardé ma vue, ma force et le peu de cervelle que le Bon Dieu a bien voulu me donner. Je n’ai plus les réflexes et la vivacité, je dois dormir plus longtemps et je passe moins souvent la nuit en charmante compagnie – ne sois pas choquée, je ne te le dis pas pour cela, tu es simplement ma plus grande confidente et si je ne peux m’ouvrir de ces choses avec toi, alors je ne peux le faire avec personne - mais il y a beaucoup plus malchanceux que moi et je me porte encore bien.
Ton idée de venir m’installer à Paris était la bonne, je ne te le dirai jamais assez : mon affaire marche du tonnerre. Si tu viens par-ici avec les garçons, je te montrerai mes quartiers où je prends mes contrats. Je ne peux pas avoir pignon sur rue bien sûr mais tout le monde sait dans quelle auberge me trouver. Tu ne peux imaginer combien de gens sont prêts à payer pour se débarrasser de quelqu’un. Moi je ne fais qu’exécuter, quand mon client clamsera à son tour, il ira s’expliquer avec sa victime au paradis. Je sais que tu n’approuves pas totalement mon affaire mais on m’a toujours dit que tuer était ce que je fais de mieux. À mon âge, je n’ai pas le courage d’apprendre un nouveau métier. Surtout que je ne serai probablement pas aussi riche si je faisais un métier un peu plus honnête.
Et mes années comme exécuteur de basses besognes dans l’armée m’ont apprises à ne pas me faire prendre. La police ne me cherche même pas, elle ne sait même pas que j’existe. Quoique j’ai faillit me faire prendre la dernière fois mais pas par un policier : par une simple donzelle, te rends-tu compte ? Une bourgeoise qui s’ennuie, elle fait partie de la famille d’un ministre, Colvert ? Calbert ? Oh je ne sais plus mais ça n’a aucune importance. Enfin voilà, elle résout quelques enquêtes pour s’occuper au lieu de se trouver une occupation digne pour une grande dame. Il faudra que je la surveille celle-là, je crois qu’elle a compris pour mon commerce. Voilà qu’elle va vouloir m’empêcher de travailler ! Après tout je gagne honnêtement ma vie, je ne tue personne qui n’ait été condamné par avance par quelqu’un d’autre car si le coup ne vient pas de moi, crois bien qu’ils n’échapperaient de toute façon pas à leur sort !
Enfin bon, n’ayant pas de petite femme à gâter – tu m’as dit à juste titre que je ferais un mari épouvantable – j’ai pris une petite protégée parmi les filles folieuses. Un adorable petit diable du nom de Fifine, enfin ce n’est pas son nom mais c’est comme ça que je l’appelle. Elle est toute jeune mais elle a du caractère la petite ! Je suis sûr qu’elle te plairait ! Elle n’a pas besoin de se payer mes services, je la protège quoiqu’il arrive. Mais j’insiste pour payer les siens quand j’y ai recours, c’est normal ! Elle est un peu comme ma fille. Jamais je ne laisserai le moindre mal lui arriver.
Ma belle Phanie, j’espère sinon que tout va bien et que tes ennuis avec ton voisin sont terminés ! S’il venait encore à te chercher des misères, n’hésite pas à me le dire et je ferai le voyage tout de suite afin d’y mettre bon ordre !
Je t’envoie toute mon affection fraternelle et vous souhaite à toi et aux garçons, tout le bonheur du monde !
Tobias Jaeger
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« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Boah le mien, je m'en fiche un peu! Par contre, j'aime tenir celui de mes ennemis entre mes mains. Littéralement!Côté Lit: Même s'il y a moins de mondes que dans ma jeunesse, je suis un hôte plutôt accueillant de ce côté-là. Sans non plus tout le temps rechercher de la compagnie: l'âge venant, j'aime mes petites soirées de repos!Discours royal:
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| Sujet: Re: Tobias - La mort, ce n'est pas grave 08.03.13 16:34 | |
| Et voilà, c'est terminé! Désolée pour le roman, faut que j'arrête de faire des plans pour mieux m'organiser juste avant sinon j'ai envie de tout raconter ça prend deux semaines ainsi que dix-neuf pages word! J'espère que vous apprécierez mon Tobi , comme vous voyez, il n'est pas méchant, juste légèrement impulsif Bon courage pour la lecture! |
| | | Amy of Leeds
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.Discours royal:
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| Sujet: Re: Tobias - La mort, ce n'est pas grave 08.03.13 17:32 | |
| Tu es validé !
Bienvenue à
Versailles ! Un homme pas tout jeune et en plus doublé d'un gueux, c'est mal de nous appâter comme ça mademoiselle. Tu avais déjà assuré à moitié ta validation par le choix de ton perso. Alors quoi dire, déjà j'ai adoré ton tout début de fiche, ton tableau de famille est vraiment extra en plus d'être original. Ça mettait déjà bien dans l'ambiance et ça nous donnait vraiment l'envie d'en apprendre plus. Et quand on en apprend plus, la suite ne nous déçoit vraiment pas. On dévore ta fiche du début à la fin. C'est véritablement un perso haut en couleurs ce Tobias. Toi qui voulais le rendre crédible, je peux t'assurer qu'il l'est. Je suis certaine que tu feras de grandes choses avec lui comme avec tes autres toi ! N'ayant donc rien à redire, je te souhaite la rebienvenue parmi nous ! Amuse toi bien avec ce cher Tobias ! Tue pas tout le monde quand même. Au plaisir de te croiser sous peu en rps. Tu connais la maison.
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| | | Tobias Jaeger
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Boah le mien, je m'en fiche un peu! Par contre, j'aime tenir celui de mes ennemis entre mes mains. Littéralement!Côté Lit: Même s'il y a moins de mondes que dans ma jeunesse, je suis un hôte plutôt accueillant de ce côté-là. Sans non plus tout le temps rechercher de la compagnie: l'âge venant, j'aime mes petites soirées de repos!Discours royal:
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| Sujet: Re: Tobias - La mort, ce n'est pas grave 08.03.13 17:37 | |
| Ouaiiiiiiis ça c'est de la réponse rapide Merci Lisa, je suis contente que ma fiche t'ait plut ainsi que Tobias! D'ailleurs, si ton perso a quelques ennemis, tu as ma carte de visite hein? |
| | | Invité
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| Sujet: Re: Tobias - La mort, ce n'est pas grave 08.03.13 17:43 | |
| Oh rebienvenuuuue . J'avais lu le début de ta fiche que j'avais beaucoup aimé, je vais m'empresser de lire la suite dès mon retour du Louvre ( oui encore) mais je voulais vraiment te souhaiter la bienvenue car... Il paraît qu'on va bien s'amuser tous les deux ( dans quoi est-ce que j'ai lancé Emilie, moi ? ). Je suis super contente de ta validation et je te souhaite de beaucoup t'amuser avec ce Tobias |
| | | Invité
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| Sujet: Re: Tobias - La mort, ce n'est pas grave 08.03.13 17:45 | |
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| | | Aliénor de Wittelsbach
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il est libre de battre mais n'a pas trouvé qui serait digne de lui.Côté Lit: Il n'y a que moi et parfois ma fille. Pas d'homme, pour cause d'absence de coeur qui bat.Discours royal:
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| | | | Invité
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| Sujet: Re: Tobias - La mort, ce n'est pas grave 08.03.13 18:30 | |
| Re-re bienvenuuuuuue J'ai commencé à lire ta fiche il y a deux jours, je vais me hâter de la finir parce que j'avais adoré le début Tu vas faire de grandes choses avec Tobias, et je me dis que Greg aimerait bien le connaitre ou pas |
| | | Invité
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| Sujet: Re: Tobias - La mort, ce n'est pas grave 08.03.13 18:36 | |
| Bienvenue J'avais effleuré ta fiche mais je m'étais dit que j'aimerais la lire en entier. J'y vais de ce pas Je crois bien que je ne serai pas le seul à vouloir un lien, mais Antoine aimerait bien un ami un peu space Et puis, j'adore ton vava |
| | | Invité
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| Sujet: Re: Tobias - La mort, ce n'est pas grave 08.03.13 20:49 | |
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| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Tobias - La mort, ce n'est pas grave 08.03.13 21:10 | |
| Aahh mon Dieu c'est toi qui protège Fifine ? Oh mon Dieu, oh mon Dieu Notre lien est tout trouvé. Je t'expliquerais tout J'adore le style du début, le père, la mère, le fils.... bon, je te laisse, j'ai trop envie de lire la suite, papa de fifine. Dis, Tobi, je crois que l'on ne sera pas très amis, toi et moi J'en ai bien peur ! |
| | | Tobias Jaeger
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| Sujet: Re: Tobias - La mort, ce n'est pas grave 09.03.13 0:43 | |
| Merci à tous! C'est vraiment chouette que mon petit (hem) Tobias vous plaise, ça promet beaucoup de belles choses Adeline: c'est toujours sympa de mettre ses personnages dans les problèmes on va s'amuser ^^ Cha: mon Maxiiiiiiiiiii! Tu vas voir qu'on va arriver à lier nos neuf persos ensemble Steph: ouais, plus de soucis à se faire pour Aliénor maintenant Emma: c'est vrai que ce sont deux gueux, y'a peut-être moyen de voir si on peut faire quelque chose Antoine: il va falloir que tu m'expliques ça au plus vite Fiona: ouais mais comme c'est aussi un client (il me semble que c'est ce qu'on avait dit, on va éviter de dire: "papa", la joueuse trouve ça malsain Ou alors, on vire la notion de client mais les deux en même temps, même si en famille c'est pas sale.... |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Tobias - La mort, ce n'est pas grave 09.03.13 7:14 | |
| On n'avait pas dit que c'était un client qui avait virer vers l'amour de son prochain? (lol ) |
| | | Tobias Jaeger
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| Sujet: Re: Tobias - La mort, ce n'est pas grave 09.03.13 13:08 | |
| Ouais tracasse, j'ai bien eu ton mp. Va pour l'option, ancien client qui s'est pris d'affection pour elle et qui maintenant la traite en protecteur. c'est effectivement ce qu'on avait dit, shame on me: j'avais mal noté! |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Tobias - La mort, ce n'est pas grave 09.03.13 13:52 | |
| Ca va alors, je ne suis pas encore folle! Puis je t'excuse, mais c'est bien parce que c'est toi! |
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| Sujet: Re: Tobias - La mort, ce n'est pas grave | |
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