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 [Salon d'Apollon] La grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf

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Paris de Longueville


Paris de Longueville

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Une servante de ma connaissance...
Côté Lit: la servante sus-citée l'a déserté, profitez-en!
Discours royal:



ADMIN BIZUT
Phoebus
ৎ Prince des plaisirs

Âge : 20ans
Titre : Prince de Neuchâtel
Missives : 4041
Date d'inscription : 12/01/2010


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MessageSujet: [Salon d'Apollon] La grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf   [Salon d'Apollon] La grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf Icon_minitime21.01.15 0:34

[Salon d'Apollon] La grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf Tumblr_n77uamwuFv1qlll6ko1_500

Le soleil s’était levé depuis bien longtemps lorsque Paris, enfoncé dans le siège du carrosse, observait sa soeur aînée. On ne pouvait dire qui, du frère ou de la soeur, semblait le plus boudeur. L’un en face de l’autre, les  deux Longueville affichaient une mince renfrognée. Depuis la perte de son enfant, Gabrielle n’avait plus été la même avec son frère et Paris la sentait s’éloigner de jour en jour. Pis encore, depuis que d’infernales rumeurs courraient sur le compte de Gabrielle, Paris n’avait plus le même regard  sur elle. Hier encore, elle était son aînée, son sang, son modèle, celle qui l’attirait de cette attirance malsaine et troublante à la fois. Gabrielle était son ange noire, son âme soeur, son esprit d’équipe. Mais aujourd’hui, il avait cette impression de sortir de l’ombre, alors que son aînée s’y enfonçait.

-Tu ne vas tout de même pas croire à ces rumeurs, lui lança-t-elle dans un regard scandalisé!
-Nous sommes convoqués par la reine, Gabrielle. Il n’y a plus rien à croire, maintenant.
La voix de Paris restait neutre, mais il n’avait pu cacher cette once d’amertume qui se glissait en lui depuis quelques semaines. Comment peux-tu rester calme!
-Je me sais innocente de ce que d’autres peuvent dire. Je te remercie de me soutenir, mon cher frère. Après tout ce que j’ai pu faire pour toi.
Paris fronça le nez. Les sentiments ne fonctionnaient plus, ce matin-là. Gabrielle aurait beau battre des cils qu’il ne lèverait pas un seul petit doigt pour elle.
-On t’accuse d’avoir tué ton enfant, d’avoir usé de poison, pour épouser un marquis! Toi! La duchesse de Valois!
-Ce sont des rumeurs!
-Chaque rumeurs à une once de vérité, Gabrielle!

Paris sentit la colère monter en lui, mais il préféra se retenir de lancer une diatribe assassine et se plongea dans l’observation attentive des pavés qui roulaient sous le carrosse.
-Essaye au moins de faire bonne figure, fit sa soeur aînée lorsqu’ils furent arrivés au château.
-Aux côtés de qui? D’une innocente duchesse ou d’une femme qui s’empoisonne pour tuer son enfant?
Gabrielle s’arrêta de marcher et plongea son regard noisette dans celui de son frère. Elle agissait de nouveau avec lui comme elle l’avait toujours fait. Elle voulait faire tomber ses barrières et l’attirer de nouveau vers elle, et il tomba presque dans ce piège charmant, mais la guerre, ses amis, les rumeurs qui courraient avaient rompu ce charme. Peut-être aussi était-ce la découverte macabre qu’il avait faite ce soir-là, en découvrant sa soeur baignant dans son sang, presque inanimée, des fioles brisées à ses pieds. Il y avait des cabales, des domestiques sournois qui auraient pu vouloir autant de mal, mais les apparences étaient trop troublantes pour les ignorer.
-Tu me blesses, Paris. Nous avons toujours été unis. Restons-le aujourd’hui.
A ses yeux, Gabrielle revêtait la cape d’une meurtrière d’enfant.
-La reine nous attend, répondit-il simplement avant d’entrer dans le salon de Mars pour rejoindre la salle du trône où Marie-Thérèse d’Autriche les attendait.
A leur passage, les têtes se retournaient, les murmures courraient et le meilleur moyen d’ignorer les rumeurs était de marcher droit devant, la tête haute, sans mot dire. Il ressassait toutes les possibilités qui s’offraient à lui dans les nombreux cas possibles.
Gabrielle était lavée de tout soupçon? Il leur faudrait reconstruire leur couple fraternel, l’aider à surmonter ce drame, se faire pardonner, aussi. Il savait qu’elle lui pardonnerait difficilement son éloignement, que rien ne pourrait plus fonctionner comme auparavant. Trop de choses s’étaient brisées, éclatées à terre comme ces fioles.
Si Gabrielle était déclarée coupable, parjure, si elle était emprisonnée, jugée? Il devrait sauver sa propre tête, rester loin d’une horreur qui l’avait choqué. Il lui faudrait redorer le blason de sa famille, devenir ce que son père, sa mère, son oncle avaient tant voulu qu’ils soit: un jeune homme de parole et d’honneur.

-Bon. Nous allons être fixés. Dans quelques minutes nous ressortirons de là et tout sera terminé. Demain, il nous faudra inviter les personnes qui nous aideront à faire taire ces rumeurs affreuses.
Paris leva un sourcil en  jetant un regard oblique à Gabrielle. Comment pouvait-elle être si sûre d’elle? Il préféra se taire, se contentant de rejoindre la salle du trône avant de saluer la reine dans une gracieuse révérence.

-Votre majesté, nous voici afin de répondre à votre demande.
-Madame, c'est par ordre du roi que je vous reçois aujourd'hui.
A ces mots, ¨Paris sentit son estomac se nouer. Ca n’était pas bon d’entendre cela. Il releva les  yeux sans oser les tourner vers Gabrielle.
-Je vous annonce par la présente que vous êtes démise de vos titres et de vos privilèges, et que votre présence à la cour n'est plus désirée ni désirable. Au vu du crime que vous avez commis, Dieu seul pourrait vous pardonner. Sa Majesté et moi-même ne le pouvons.

Le couperet était tombé. Froid. Glacial. Implacable. Paris sentit son sang se vider en un instant et il s’efforça de reconsidérer ce qu’il venait d’entendre. Déise de ses titres, de ses privilège. Déchue. Sa soeur aînée était déchue. Il entendit son souffle court à ses côtés.
-Vous êtes désormais morte pour notre personne et celle du roi. Tous vos bien vous venant de feu votre époux reviendront à la Couronne. Quant à votre dot, elle retournera à votre frère, le duc de Longueville. Nous exigeons que vous quittez Versailles et Paris immédiatement pour la demeure que vous choisirez, et que vous n'aurez le droit de quitter qu'avec l'accord de sa Majesté.

Le coeur du jeune prince battait à tout rompre et il craignit que la reine ne l’entende. Il aurait pu petre souçonné à son tour, inquiété d’avoir aidé sa soeur...Mais la décision royale était ferme: Gabrielle seule était coupable, sans autre forme de jugement. Le roi avait préféré l’exil au jugement de sa cousine, il avait choisi l’exil et la disgrâce, rabaissant la duchesse de Valois à redevenir Gabrielle de Bourbon-Condé, déchue.
Il connaissait assez sa soeur pour savoir son humeur. Elle avait violemment chuté de son piédestal et il ressentait pour elle une douleur immense. Malgré tous les spouçons qu’il avait eu contre elle, il ne pouvait oublier que Gabrielle était sa soeur, qu’ils avaient ensemble accomplit tant et tant que la seule pensée d’être à l’hötel de Longueville lui brisait le coeur. Elle lui en voudrait, il le prévoyait. Elle le détesterait aussi certainement d’être totalement innocent et de reprendre ce qui lui avait été ôté.

-Les désirs de votre majesté sont des ordres, guidés par la justice de Dieu. Ils seront exécutés aujourd’hui, j’y veillerai.
La mine grave, Paris fit une révérence à la reine avant de tourner les talons, laissant Gabrielle derrière lui. Il savait que l’orage allait gronder à l’hôtel de Longueville, et qu’il lui fallait ne pas y retourner des deux jours qui viendraient. Gabrielle était sa soeur de sang, mais la justice de roi venait de la rendre criminelle: sa conscience, si mince soit-elle encore, ne pouvait accepter de replonger son regard dans le sien, ni même de lui adresser un ultime adieu.
-Le temps nous guérira de cela, peut-être, lança-t-il d’une voix basse à Gabrielle avant de quitter la pièce. Adieu Gabrielle.
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