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 De la préparation d'une arrestation

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MessageSujet: De la préparation d'une arrestation   De la préparation d'une arrestation Icon_minitime26.10.14 18:05

Versailles, ses fontaines somptueuses, ses bosquets intimistes, ses grandes allées ensoleillées, retrouvait de sa superbe après des mois passés sans ses hommes, et ce n'était pas Maryse qui allait prétendre le contraire. Comme elle avait été heureuse de revoir l'immense palais qui lui avait tant manqué ! Cela faisait si longtemps, trop longtemps, qu'elle n'avait pu profiter de la merveilleuse vue  qu'on avait du palais lorsqu'on se trouvait dans les jardins, l'immense bâtiment s'imposant de toute sa grandeur comme pour prouver qu'il était le plus grand et le plus beau. Après la guerre, dont l'issue avait été favorable au camp français (au plus grand bonheur de l'espionne), le couple Calenberg s'était rendu sur ses terres, profitant du peu de distance qu'il leur restait à parcourir de Nancy pour revoir certains membres de la famille de Matthias et pour vérifier que tout allait bien dans leur domaine. Il était aussi important pour Matthias et Maryse de se retrouver seuls, loin de l'agitation de la cour, pour profiter d'un peu de calme et de sérénité, à l'aune des nouveaux fondements sur lesquels leur couple se construisait. Si la guerre n'avait pas été de tout repos pour les soldats et autres stratèges, elle ne l'avait pas non plus été pour les Hanovre, le mari et son épouse découvrant successivement des secrets que l'autre tentait de cacher. Mais grâce au pardon de l'un et de l'autre, les époux avaient vu le lien qui les unissait se resserrer et devenir plus fort.

Quelle n'avait pas été la surprise de Maryse lorsque Matthias lui avait annoncé qu'ils vivraient bientôt à nouveau à Versailles ! La jeune femme s'était empressée d'écrire une lettre à sa chère amie Elisabeth pour la prévenir de sa prochaine arrivée, impatiente à l'idée de pouvoir à nouveau combattre le vice et le péché aux côtés de la cousine royale. Pourtant, un petit détail provoqua un soupçon d'angoisse chez la demoiselle d'Armentières. En effet, elle avait quitté Versailles en laissant une certaine Siamoise dans la nature, sans savoir si celle-ci serait toujours là à son retour. Il fallait l'espérer, car si Maryse avait fait ses preuves durant la guerre, transmettant des informations de la plus haute importance au camp français et permettant ainsi la victoire de quelques batailles, il n'en restait pas moins que le roi avait tout intérêt à mettre la main sur la fugitive. La paix étant toute récente, Louis XIV n'avait certainement pas très envie d'entrer en conflit avec le roi de Siam. La jeune femme n'avait que le baron de Roberval pour l'aider, mais le corsaire n'était pas enclin à apporter son soutien à Maryse, n'ayant certainement aucune envie de voir son nom associé à celui de la Siamoise. L'espionne sentait bien que quelque chose clochait chez lui mais elle n'avait aucune preuve ni aucune certitude quant à ce qu'il aurait pu faire pour favoriser la fuite de la fugitive. Aussi, à peine quelques jours après son arrivée à Versailles, Maryse avait demandé à voir Ferdinand d'Anglerays, le fameux fou du roi qui n'était pas si fou que cela (ça dépendait des jours). L'espion avait jusqu'ici toujours été d'une aide précieuse pour elle, la guidant dans ses missions et lui permettant de gagner en estime auprès du roi. C'était notamment grâce à lui qu'elle s'était vue devenir partenaire (de mission) de Luigi Colonna, avec qui elle avait mis au jour un trafic d'argent à Beauvais. Ferdinand n'avais pas changé ses habitudes, et quelques jours après qu'elle lui eut exposé son problème, il la contacta pour lui annoncer qu'il avait une bonne nouvelle. Contre toute attente, le fidèle conseiller officieux de Sa Majesté connaissait Haydée et savait où elle se trouvait car c'était lui qui l'aidait à se cacher. Imaginez donc les grands yeux surpris de Maryse lorsqu'elle apprit la nouvelle, à la fois soulagée et indignée de ne pas avoir été mise dans la confidence plus tôt. Ainsi donc son ami l'avait laissée se débrouiller avec cette histoire de Siamoise échappée alors qu'il aurait pu l'aider plus tôt ! L'espionne n'en oublia pas moins vite sa colère pour se concentrer sur l'aspect positif de cette découverte : Ferdinand avait une idée.

Quand Ferdinand d'Anglerays dit qu'il a une idée et qu'il assortit ses paroles d'un sourire éclatant, une lueur dans le regard, l'usage veut que l'on se méfie. Il faut dire que le fou du roi a une imagination plutôt développée, ce qui peut l'amener à se mettre dans des situations bien peu confortables. Mais Maryse n'avait pas le choix et elle était obligée de se fier à son mentor. Aussi se garda-t-elle bien de couper la parole à son interlocuteur lorsqu'il développa son idée, qui, à vrai dire, ne plaisait pas vraiment à la jeune femme. Mentir était un péché, et elle avait bien trop menti (par obligation) ces derniers temps ! Elle avait tellement menti qu'elle devait encore réciter le pater noster trois fois tous les soirs avant d'aller dormir, alors qu'en serait-il si elle exécutait le plan proposé par Ferdinand ? L'allure nonchalante de son acolyte n'aidait en rien la duchesse de Hanovre à prendre une décision. Pouvait-elle vraiment lui faire confiance ? Il lui assura qu'il avait les choses en main et qu'il ferait tout pour que tout se déroule selon le plan prévu, avec l'accord du roi. Il fallut du temps à la jeune femme pour peser le pour et le contre, et elle se résigna : parfois, on n'avait pas d'autre choix que de commettre un péché. Elle en parlerait à son confesseur pour qu'il plaide sa cause auprès de Dieu.

C'est ainsi que Maryse se retrouva à Paris, dans le but de discuter avec Haydée et mettre en place son arrestation puis sa fuite. Ferdinand avait assuré à la princesse de Calenberg qu'il en avait discuté avec sa protégée et qu'elle ne prendrait pas peur en voyant l'espionne débarquer dans sa cachette. Maryse voulait bien le croire mais elle se doutait qu'il ne serait pas facile de négocier avec une étrangère qui n'avait aucune raison de lui faire confiance. La jeune femme arriva au pied de la porte d'une austère maison et comme convenu avec Anglerays, une vieille gouvernante vint lui ouvrir. La duchesse de Hanovre suivit la gouvernante dans un couloir sombre et entreprit l'ascension d'un escalier qui donnait l'impression d'être sur le point de s'effondrer avant de rejoindre une pièce assez grande, pourvue de tout le confort nécessaire pour abriter une jeune femme. La gouvernante abandonna Maryse et disparut sans prononcer un mot. Tout en parcourant la pièce du regard, Maryse baissa le capuchon de sa cape avant de s'adresser à Haydée qui s'était levée en l'entendant arriver.

Le baron d'Anglerays a dû vous prévenir de ma visite. Je suis à votre recherche depuis de longs mois déjà et je suis heureuse de constater que vous êtes en sécurité.

La Siamoise n'avait rien perdu de sa beauté exotique, prouvant qu'elle n'avait pas besoin de robes de cour ou de bijoux pour attirer le regard. Mais ce qui attira l'attention de Maryse, ce fut la peur qui se lisait dans le regard de la fugitive.

“N'ayez pas peur de moi, je ne vous veux aucun mal. Je suis sûre qu'on peut trouver un terrain d'entente, toutes les deux.

La jeune femme avisa dans un coin de la pièce une table entourée de plusieurs chaises. Elle attendit l'approbation silencieuse de son interlocutrice pour s'installer sur l'une des chaises. Les négociations pouvaient commencer.

Que pensez-vous de la proposition du baron d'Anglerays ?
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MessageSujet: Re: De la préparation d'une arrestation   De la préparation d'une arrestation Icon_minitime21.11.14 16:58

Elle tremblait. Mais était-ce le froid ou l'anxiété qui donnait tant de frissons à la siamoise ? Il est vrai que l'été français ne pouvait en rien rivaliser avec le climat du Siam, et que pour Haydée la température de ce mois de juillet était fraîche, mais elle devait se rendre à l'évidence : c'était bien l'appréhension. Ferdinand, son cher cousin une fois revenu de la guerre, lui avait rendu visite et une fois les  embrassades terminées, lui le Fou du Roi avait parlé avec raisonnement et sérieux ! N'était-ce pas un monde ? Il lui avait plus que jamais conseillé de prendre une décision. La jeune reine s'était alors refermée telle une coquille, ne voulant rien entendre sur le moment. Elle aurait béni Bouddah s'il l'avait faite devenir sourde pendant quelques minutes. Elle n'avait fait que chasser tous ses arguments d'un revers de la main et agacée, têtue comme une vraie gasconne s'était enfermée dans sa chambre, pensant à Arthur. Lui ne lui aurait pas fait ça ! Puis, elle s'était rendue compte de son ingratitude ... Oui hélas, elle ne pouvait décidément pas fermer les yeux sur la situation actuelle. Son entêtement pouvait être la cause d'une nouvelle guerre, tandis que la France se relevait de plusieurs mois de batailles déjà ! Et à se torturer ainsi, elle songea à cette inconnue, à cette Elena de Sotomayor dont on disait qu'elle n'avait eu aucun scrupule à défier le monarque français. Devrait-elle agir comme cette espagnole, sans scrupules, sans remords, pour son petit confort ? Certes, son souhait n'était pas un désir avide d'argent ou de terres mais bien quelque chose de plus noble : la liberté, mais est-ce que sur l'échelle de la politique cela faisait une différence ? Non ! Les courriers du Siam réclamaient encore et toujours son retour et le dernier en date avait été plus qu'incisif et sans appel. C'est Ferdinand qui le lui avait appris.

Alors se rendre ? Jouer la comédie de la soumission ? Son cousin avait un plan en tête, et lorsqu'enfin elle l'écouta, elle dut admettre que l'idée était bonne, très bonne. Mais car il y a toujours un mais, une fois entre les griffes de cette Maryse, qui lui assurait d'être libérée à nouveau ? C'était un risque et cet énorme risque, après avoir pris goût à la vie en dehors d'une cage dorée, oserait-elle le prendre ? Cette seule pensée la terrorisait. Si elle retournait au pays, elle en mourrait ,cela était certain. Les harems surpeuplés, le piaillements des concubines et surtout se mettre à disposition d'un mari lorsque c'était son bon plaisir, la tuerait pour de bon ! Néanmoins, son cœur balançant donc entre sa conscience et ce profond désir de liberté, elle avait tout de même accepté de recevoir la duchesse de Hanovre. Son cousin avait fait l'éloge ou tout comme de cette dame, mais pour cette fois il faudrait bien plus que les paroles de Ferdinand pour la convaincre. Ces derniers mois avaient plus que jamais rendu Haydée méfiante, les français surtout ceux et celles de la cour avaient la langue mielleuse et trompeuse. Elle ne désirait pas se faire manipuler, comme la première des sottes. La princesse de Calenberg saurait donc bientôt à qui elle allait avoir affaire et Haydée espérait pour cette dame, qu'elle n'avait l'illusion d'arriver en terrain conquis, auquel cas elle en serait pour ses frais.

D'ailleurs c'était sans doute elle qui venait de frapper au heurtoir de la porte. Jeanne, sa gouvernante alla ouvrir et tandis qu'elle entendait les pas des deux personnes dans le couloir puis dans les escaliers, Haydée eut le réflexe de regarder par l'une des fenêtres, priant pour que la cachette ne soit pas cernée.  Tout juste rassurée que ce ne soit pas le cas, Maryse d'Armentières venait déjà de faire son entrée dans la petite pièce où elle logeait. La bouche sèche, elle ne pouvait prononcer un mot. Fort heureusement, c’est son interlocutrice qui parla en premier.

" Le baron d'Anglerays a dû vous prévenir de ma visite. Je suis à votre recherche depuis de longs mois déjà et je suis heureuse de constater que vous êtes en sécurité.

Haydée s'efforçait afin de rester digne, de ne pas faire un seul pas en arrière mais ses yeux ne devaient pas manquer de trahir sa nervosité.

" N'ayez pas peur de moi, je ne vous veux aucun mal. Je suis sûre qu'on peut trouver un terrain d'entente, toutes les deux.”

Vraiment ? Pouvait-elle la croire ? Toujours muette, Haydée donna par un hochement de tête la permission à sa visiteuse de s'asseoir à sa table. Elle s'y assit quelques instants plus tard elle-même, bien que raide comme un piquet.

" Que pensez-vous de la proposition du baron d'Anglerays ? "

C'était maintenant que tout devait se jouer.

- La guerre je en veux pas pour votre peuple ni pour le mien. Moi me sens forcée de dire oui. Et comme moi fais confiance à Ferdinand, si moi suis libre après ça, je veux bien prendre l'envisagement de livrer ma personne à vous.

Mais avant que son interlocutrice ait pu avoir un quelconque signe de soulagement ou de joie, elle revient à la charge, fronçant les sourcils et avec un ton sévère qui ne lui ressemblait pas.

- Mais moi pas connaître vous. Est-ce que vous pourrez jurer devant votre Dieu que ça durera pas plus que quelques jours ? Au Siam, on jure pas sur Bouddah légèrement, ici j'espère qu'aussi.

Et la reine montra à Maryse, la croix de Jésus au dessus d'elle qu'elle n'avait pas osé décrocher de son clou, puisque c'était le pied à terre de Ferdinand.  

- Promettez que on fera comme il a dit. Moi me livre, mais moi ne pars pas sur le bateau, lui coulera comme prévu. Jurez que roi de France est d'accord avec ça ?
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MessageSujet: Re: De la préparation d'une arrestation   De la préparation d'une arrestation Icon_minitime06.12.14 21:36

Et dire que c'était dans cette petite pièce d'un obscur immeuble parisien, où deux jeunes femmes se faisaient face autour d'une petite table, que se jouait l'avenir des relations diplomatiques entre la France et le Siam. Si Maryse mesurait l'étendue des conséquences d'un possible échec, elle n'essayait pas moins de rester calme et de cacher sa nervosité pour ne point effrayer Haydée. Cette-dernière au contraire ne pouvait dissimuler son angoisse et son regard trahissait à lui seul la peur qu'elle ressentait. L'espionne lui sourit pour l'encourager à se calmer mais elle savait très bien que toutes les promesses du monde ne pourraient suffire à l'apaiser. Elle ne disposait néanmoins pas d'assez de temps pour montrer à son interlocutrice qu'elle pouvait lui faire confiance et elle savait qu'il fallait qu'à la fin de cette entrevue, Haydée ait accepté le plan imaginé par Ferdinand. C'est la raison pour laquelle elle avait commencé les négociations tout de suite, ne voulant pas perdre du temps en politesses qui auraient pu paraître hypocrites aux yeux de la Siamoise. Il fallait certes la mettre en confiance, mais non pas l'accabler d'informations inutiles qui lui donneraient l'impression d'être entourée de courtisans. Etre simple et non condescendante n'était pas difficile pour Maryse qui prenait réellement à coeur le bien-être des personnes qui l'entouraient, mais la fugitive ne la connaissait pas et pouvait mal interpréter le moindre des gestes de l'espionne, la moindre de ses paroles.
Le moment était donc délicat, la duchesse de Calenberg n'étant guère plus à l'aise que le frère du roi dans une auberge mal famée. Suite à la question que l'espionne venait de poser, Haydée parla pour la première fois, et Maryse retint son souffle, attendant avec impatience de savoir enfin ce que pensait la Siamoise du plan proposé.

“La guerre je en veux pas pour votre peuple ni pour le mien. Moi me sens forcée de dire oui. Et comme moi fais confiance à Ferdinand, si moi suis libre après ça, je veux bien prendre l'envisagement de livrer ma personne à vous.

L'espace de quelques secondes, Maryse crut que l'affaire était réglée. Quel soulagement ! Elle avait dû se concentrer pour comprendre les paroles d'Haydée mais il n'y avait aucun doute : la Siamoise acceptait le plan de Ferdinand. Mais alors qu'elle allait prendre la parole pour dire à quel point elle était contente que Haydée accepte ce plan, celle-ci reprit la parole, les sourcils soudainement froncés et le ton affermi :

Mais moi pas connaître vous. Est-ce que vous pourrez jurer devant votre Dieu que ça durera pas plus que quelques jours ? Au Siam, on jure pas sur Bouddah légèrement, ici j'espère qu'aussi

Ce faisant, la fugitive désigna le crucifix accroché à un mur de la pièce. Si voir ce signe religieux rassura Maryse (même si la Siamoise n'était pas chrétienne, elle l'avait laissé, et l'espionne lui en savait gré), il n'en était pas de même des précédentes paroles de Haydée. Si d'après elle, les Siamois juraient sur Bouddah, ce n'était pas le cas des Chrétiens. L'espionne réfléchissait à la meilleure manière d'expliquer cela à Haydée quand celle-ci poursuivit sur sa lancée :

Promettez que on fera comme il a dit. Moi me livre, mais moi ne pars pas sur le bateau, lui coulera comme prévu. Jurez que roi de France est d'accord avec ça ?

Comment expliquer à quelqu'un qui avait des moeurs tout à fait différentes des siennes qu'il était impossible de jurer devant Dieu ? Jurer était une hérésie et jamais ô non jamais Maryse ne jurerait, quelle que soit la raison. Même pour les relations diplomatiques entre le Siam et la France. C'était hors de question. Ne sachant comment expliquer tout cela, la jeune femme se pinça la lèvre inférieure, signe qu'elle cherchait ses mots. Jetant un regard vers le crucifix, comme si elle implorait le Christ en silence, elle croisa les mains sous le menton, coudes sur la table, oubliant l'espace de quelques secondes les bonnes manières. L'heure était grave.

“Ecoutez, Haydée. Vous pouvez me faire confiance, je vous assure. Mais je ne peux pas jurer devant Dieu. C'est impossible. Jurer est un péché. Si je jure, je vais être punie par Dieu, et je ne peux guère encourir sa colère. Le regard d'Haydée s'assombrissait au fur et à mesure des paroles de Maryse. Je peux vous assurer que je n'envisage pas de modifier le plan prévu par le baron d'Angleray. Tout ira vite, comme il vous l'a dit. Et vous ne mettrez pas un pied sur le bateau.” La duchesse de Calenberg tenta un sourire rassurant mais ne sut guère s'il avait eu l'effet escompté.

Quant à lui dire que le roi de France était d'accord avec tout cela, c'était autre chose... Ferdinand avait dit à Maryse qu'il avait tout prévu et qu'il gérait ça avec le roi mais la jeune femme n'avait aucune certitude sur ce qu'en pensait Louis XIV. Dans cette affaire, il fallait faire entièrement confiance à Ferdinand, ce qui était un grand risque, mais si Maryse était sûre d'une chose, c'est que le baron n'avait qu'une parole et qu'elle pourrait le suivre les yeux fermés. (enfin, entrouverts, quand même).

Je ne peux donc pas vous jurer non plus que le roi de France est d'accord avec ça. Mais si Ferdinand a mis ce plan en place, c'est qu'il a été approuvé.
Bien maigres assurances pour la fugitive qui risquait sa liberté. Maryse ne pouvait que la comprendre. Qui n'aurait pas peur de perdre sa liberté et de retrouver un endroit honni, horrible harem où les femmes attendaient que... non, c'en était trop pour Maryse.

Je ne peux pas jurer. Mais je peux vous faire une promesse. Je vous promets que je ne vais pas vous tendre un piège et que je respecterai bien ce qui est prévu. Le plan se déroulera comme prévu et vous resterez libre, en France, loin du Siam”.

Difficile de savoir si la Siamoise la croyait et Maryse se disait que si elle était à sa place, elle-même ne se ferait peut-être pas confiance. Il en fallait plus pour lui montrer sa bonne foi, mais Maryse n'avait que des mots et rien d'autre pour le moment. A son tour, elle lui désigna le crucifix : “La religion tient une grande place dans ma vie, et je vous prie de me croire, je ne mentirai pas sous le regard du Christ. Je sais que c'est un très gros risque que vous prenez, mais si vous refusez mon aide, et celle de Ferdinand, vous serez condamnée à vivre éternellement cachée, craignant à chaque instant d'être reconnue, dénoncée, arrêtée, puis emmenée au Siam. Est-ce ce que vous désirez ? Maryse vit la Siamoise faire un signe de négation de la tête. Si vous ne faîtes rien, vous ne pourrez pas vivre librement, et vous prendrez le risque d'être retrouvée. Alors certes, le plan de Ferdinand est risqué, je ne vous le cache pas. Mais c'est votre seule chance de changer de vie. Le risque vaut le coup, non ? Je vous le promets : je ne vous tends pas un piège. Je suis votre alliée.

Maryse ne pouvait plus rien dire d'autre, elle avait présenté ses arguments et ses promesses. Le destin des relations entre la France et le Siam reposaient désormais entièrement entre les mains de la fugitive.

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