Alexandre D'Artagnan
ADMIN SEXY and he knows it !
► Âge : 29 ans
► Titre : Ancien Mousquetaire - En recherche d'emploi !
► Missives : 1763
► Date d'inscription : 24/09/2006
| Sujet: [Bastille] Dans l'humidité d'une cellule (RP Unique) 27.07.15 0:10 | |
| A peine avait-il été remis par François à la garde, que D'Artagnan avait été enchainé et menotté par d'épais fers rouillés. Les soldats n'avaient guère eu le choix que d'agir ainsi, mais on sentait bien qu'ils auraient aimé être à la place de Froulay, pouvoir se vanter d'avoir capturé Alexandre était un exploit dont ils rêvaient tous, pour leur avancement. Malgré sa silhouette maigre et fatiguée, ils restaient malgré tout méfiants et n'osaient pas se permettre les indélicatesses qu'ils infligeaient aux autres prisonniers. L'ancien Mousquetaire fut escorté jusqu'à sa cellule, une dague placée au creux de ses reins pour l'empêcher de commettre toute imprudence. Sur leur passage, il croisa les visages de nombreuses autres personnes, derrière les barreaux. Les gens étaient silencieux, ils l'observaient, dubitatifs. D'ordinaire, c'était surtout des gens âgés que l'on mettait ici, des rebuts de la société. Or, malgré les traces de sa fuite, Alexandre avait gardé un port militaire, une allure plutôt distinguée. Il n'avait rien à faire en ces lieux. C'était le sentiment général chez tous les autres. Il arriva bientôt devant une porte. Il tourna la tête, se sentant observé. Adossé sur le mur, se tenait un homme à l'allure inquiétante. Vêtu d'habits sombres, ressemblant à du cuir, il le fixait de ses yeux gris, froids. Un instant, Alexandre crut percevoir un sourire malsain. L'homme posa la main sur le manche de sa hache et resta longuement à l'observer. D'Artagnan dut le reconnaître... il n'était pas du genre à craindre les autres mais ce type là lui donna des frissons dans le dos.
- Tu ne devrais pas rester là, Bourreau. Ca rend les prisonniers nerveux.
Richard retroussa ses lèvres dans un sourire cruel. Il avança vers le cortège et rétorqua, glacial :
- Nerveux ? Alors c'est parfait... Qui est donc ce futur pendu ?
- Alexandre d'Artagnan ! L'assassin.
- Je n'ai tué personne.
Le garde qui avait la dague, plaqua violemment son prisonnier contre la porte en fer et lui hurla de se taire. Alexandre en eut le souffle coupé, parce qu'il ne s'y attendait pas. La lame appuya dans le creux de son dos et libéra quelques gouttes de sang. Contre toute attente, Richard soupira et reprit la parole :
- Comment vais-je pouvoir m'amuser si tu ne sais pas contrôler tes nerfs, soldat ? Il le faut vivant pour que Justice soit faite.
- Mêle-toi de ce qui te regarde, Bourreau.
Richard secoua la tête et s'adossa à nouveau au mur. Les soldats ouvrirent la porte de la cellule et sans ménagement, ils y jetèrent Alexandre. Ce dernier tomba lourdement sur le sol, le visage contre la poussière. Cet endroit était épouvantable... Il y avait une forte odeur d'urine... et... des rats ! Il en vit deux s'enfuir par la porte. Il s'assit sur le sol tandis que les autres fermaient la porte, satisfaits de l'avoir mis à l'ombre. Ils s'éloignèrent, ne se privant pas pour rire à gorge déployée. Sans doute allaient-ils fêter ça. Le Bourreau se plaça devant la porte et observa D'Artagnan. Irrité, celui-ci lança :
- Content du spectacle ?
- Non. J'ai vu passer des meurtriers, des voleurs, des fous ici, depuis que le Roi m'a accordé sa confiance. Mais aucun ne m'a semblé lucide comme toi. Que fais-tu là ?
- Je me suis rendu.
- N'as-tu pas dit que tu étais innocent ?
- Je suis innocent. Mais je suis las de fuir. Je préfère mourir au bout d'une corde et rejoindre ma famille plutôt que de passer pour un lâche.
- L'orgueil de ta famille n'est donc pas une légende. Malheureusement pour toi, pendre dans le vide au bout du corde, agité de spasmes et de gestes incontrôlés pour respirer, ce n'est guère glorieux. Ta mort se fera dans le déshonneur.
- Peu m'importe. Qu'elle vienne vite. Pouvez-vous accomplir cela ?
Richard le dévisagea et resta silencieux. Il semblait surpris de cette rencontre. Alexandre s'appuya contre le mur et se râcla la gorge, qu'il commençait à avoir sèche.
- Je peux, oui. Je verrais le moment venu si je le veux. Tâche de survivre... Ils ne donnent jamais d'eau aux prisonniers le premier jour.
Sanson lui tourna le dos et partit à son tour, claquant la lourde porte dans un fracas épouvantable. Alexandre ferma les yeux et se coucha à même le sol. Il repensa à Marine, à ses enfants... à son père, à son frère et à Cédric. Pourraient-ils lui pardonner d'avoir abandonné tout espoir ? Probablement pas. Au bord de l'épuisement, il sombra dans les ténèbres que Morphée, désespéré, lui avait ouvertes. Et tout ne fut plus que silence et chaos. Rêves et cauchemar désertèrent pour le laisser en paix, en proie à un sommeil profond que rien ne vint perturber, pas même les rats, curieux par la présence de ce spécimen humain en pleine léthargie. |
|