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 Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste

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MessageSujet: Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste   Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Icon_minitime19.12.13 18:07





Françoise


d'Aubigné




Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Rachel11




Spoiler:

« Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage »

Jean de La Fontaine




  • ► Âge 32 ans (27 novembre 1635)
  • ► Dame d'Aubigné
  • ► Française
  • ► Veuve
  • ► Catholique

SUJETS DU ROYAUME



♕  PROTOCOLE ♕  
VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?

Versailles est un mirage et cela je l'ai bien compris à mes dépends! Quand l'on est pauvre à la Cour, il ne faut rien espérer des autres. Je me souviens avoir souffert du froid tout l'hiver dernier, j'avais à peine de quoi me chauffer chez moi. Les gens ne se doutent point qu'être "veuve Scarron" exige robustesse et persévérance. Du jour au lendemain de son trépas je me suis retrouvée seule et sans le sous, l'on venait frapper à ma porte non plus pour festoyer mais pour me demander de payer les nombreuses dettes impayées de feu mon mari. Je fus obligée de donner ce qu'il restait de ses meubles et chandeliers, pour ne garder qu'une humble pension de veuvage octroyée par sa Majesté la Reine. Versailles est monde versatile ou rien n'est statufié, la moindre faute vous fait flancher tandis que la réussite, bien qu’éphémère, vous fait accéder aux bonnes grâces. J'en ai cette image aujourd'hui, et j'essaye de m'en protéger le plus possible pour ne point souffrir. Rares sont les personnes à qui je fais confiance!    

COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?

Je connais bien ce mot! Ma famille paternelle a souvent été taxée de révoltée et insoumise. Mon père Constant d'Aubigné nous a causé bien du soucis par ses mœurs dissolues et sa foi protestante! Certains regards méfiants se posent encore sur moi, l'on cherche à me questionner sur mes intentions à la Cour, on s'imagine milles chimères à mon sujet. Je passe outre, je n'en ai plus rien à faire des mauvaises langues qui ressassent le passé! Scarron m'a bien appris à les oublier! Mais s'il existe des affaires bien amers à Versailles, cela est certain. J'y crois. Nombreux sont ceux qui feraient n'importe quoi pour briller en société..je ne suis pas de cela...

COLOMBE OU VIPÈRE ?

De nature discrète je n'en suis point moins manifeste; il m'arrive de parloter en bonne compagnie, un temps soit peu, des rumeurs d'ici ou d'ailleurs. J'aime écouter ce qu'il se dit. Mon tempérament est fait de telle manière que je ne peux m'empêcher de m'instruire. Pour ce qui est de mon caractère je suis une vraie soupe au lait! mais point méchante. Je m'en confie à mes seules et bien chères confidentes, qui ont le privilège de mes petits secrets. Le reste du temps je m'efface, je me tais, car Versailles est infectée de vipères!

DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?

J'aimerai énormément séjourner au Château de Versailles! Me promener dans les bosquets, voir et participer à de belles Comédies-Ballets et d'agréables fêtes! Profiter du temps, et de la beauté des lieux. Rencontrer des gens d'exception, et continuer mon petit bout de chemin. Ecrire un nouveau chapitre de ma vie!

♕  HOP, RÉVÉRENCE ! ♕
► Marg/Lysre
► 24 ans
► Le plus souvent possible Wink
► Code du règlement --> vive le roi
► Comment avez vous connu le forum ? Par curiosité, en cherchant un moyen d'écrire sur le siècle du Roi-Soleil tout en m'amusant.
► Suggestions ? I like it



Dernière édition par Françoise d'Aubigné le 12.01.14 14:47, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste   Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Icon_minitime24.12.13 2:19



Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Le-nai10

Enfance

Campagnarde

   _________________________________________________
Spoiler:
 

"Désirs, parfaits amours, haut désirs sans absence, car les fruits et les fleurs n'y font qu'une naissance.."Théodore Agrippa d'Aubigné
La prison de Niort fût ma première demeure, j'y naquit un 27 novembre à la tombée de la nuit. Jeanne de Cardilhac, ma mère, s'était convaincue d'y vivre quotidiennement avec mes frères depuis l'arrestation de Constant d'Aubigné mon père, enfermé pour escroqueries et autres fourberies. Sept mois après, je naissais. La mansarde que nous occupions ne nous permettait pas beaucoup d'espace pour vivre, nous n'étions riches que des péripéties "d'Aubigné" connues de tous. Conscients que le sort de notre famille n'était pas banal, nous nous efforcions de rester sages et obéissants pour notre mère qui ne pensait qu'à retrouver "son Constant" tôt le matin,  s'empressant de nous décharger à la nourrice de la prison, la gentille Louison. Cette dernière s'efforçait d'attention pour nous, pendant que notre mère partait à ses occupations.

Je ne veux pas juger ma mère, je me dis qu'elle n'a pas su gérer ses affaires voila tout! Même si je garde en moi une certaine douleur de cette époque de ma vie. J'aurai aimé avoir une mère aimante, une famille unie, un père présent..mais ce ne fût pas le cas, hélas. Nous ne touchions aucune pension, mais nous recevions quelques aides familiales. Ma chère tante, l'énergique et cordiale madame de Villette arriva dans ma vie pour prendre entièrement soin de moi, je n'avais alors que quelques mois. Bien emmaillotée je ne pleurais plus, elle savait y faire. Louison et elle, étaient devenues mes petites mamans. J'étais bien trop petite pour comprendre ce qu'il m'arrivait, j'ai du garder au fond du coeur une affection particulière pour ce qu'elles avaient fait pour moi.

Je fus baptisée à Niort! Ma mère me fît baptiser à ma naissance dans la religion Catholique, tout comme mes frères. Ma tante m'éduqua à sa façon, dans la foi Calviniste jusqu'à mes six ans. J'appris bien plus tard par une lettre dévoilée par mégarde, que mon père avait été libéré peu de temps avant mon départ et que j'avais été confiée à ma tante au Château de Mursay non pas par négligence mais pour des raisons financières, l'argent manquait au foyer.

Ma tante ne voulut pas faire de moi une poupée, ce n'était pas dans ses ambitions. Nous allions tout les matins prier à l'oratoire situé au fond de l'allée de hêtres, dans les jardins du château, je ne m'en souviens qu'en souvenirs confus! J'avais à peine cinq ans. Toutes habillées de noir à la mode huguenote, dans un silence quasi monacal, nous restions de longues heures à prier et écouter les longues lectures de l’Évangile. Je me questionnai, je cherchais à comprendre ce qu'est la foi. Il m'arrivait de m'endormir, et de me dissiper un peu, mais je restai attirée tout de même par cette ambiance sacrée. Ma tante prenait beaucoup d'attention à répondre à toutes mes questions, elle voulait que je sois une enfant éveillée et instruite. Elle me considérait comme sa propre fille. Ma nourrice Louison nous avait rejoint à Mursay, après avoir quitté la prison de Niort. J'aimais beaucoup cette charmante Louison, et c'est avec grande affection que je l'accueilli par un bel été, à l'entrée du pont levis avec madame de Villette. Louison fut prise en charge par ma tante, en devenant sa bonne. Elle nous expliqua son voyage, après avoir discrètement donné d'importantes nouvelles de mes parents à ma protectrice. Je voulais écouter ce qu'elles se disaient, j'étais curieuse d'apprendre des nouvelles de ma famille..savoir ce que j'allais devenir. Rien ne sortait à ce sujet, jusqu'à ce que mes parents réapparurent dans ma vie.

Ils étaient tous assis en silence dans la salle à manger du château, ils m'attendaient. Ma tante en bout de table me fît appeler pour que je vienne les accueillir. Cachée derrière la porte j'avais peur de retrouver mes parents, la tête baissée, toute intimidée je n'osai point m'approcher. Louison qui voyait bien que j'avais du mal, m'accompagna vers eux, en me rassurant du mieux qu'elle pût. Ma mère se tourna vers moi en ouvrant grands ses bras, un grand sourire illuminait son visage. Je fus étonnée par cet élan du coeur, moi qui croyait être abandonnée. Son sourire ne faiblissait point il était sincère, et sans réfléchir je me laissai faire avec plaisir. Tout en me serrant dans ses bras elle se mît à pleurer à chaudes larmes "mon enfant, mon tout petit"; assise sur ses genoux elle m'expliqua qui elle était et qui nous étions. Je le savais très bien. Ma tante ne disait mots et semblait soucieuse, visiblement attristée de mon imminent départ. Mon père accoudé contre la table finissait de me contempler, il semblait abasourdi. Il se leva pour venir me baiser la joue, mes frères en firent de même. C'était donc lui mon père! Je lui ressemblait beaucoup, nous avions en commun ce même visage carré et cette chevelure naturellement ondulante. Il portait de nombreuses bagues à ses doigts, et ses habits ne ressemblaient en rien à ceux que nous portions à Mursay! Je l'observai avec curiosité, me demandant à moi-même ce qu'il avait bien pût faire pour aller en prison. Il avait l'air affranchi du qu'en dira-t-on, cela est certain. Son ton et ce qu'il disait semblait être sincère et fidèle à lui-même. Son ensemble brun et noir dénouée au torse lui donnait une dégaine désinvolte qu'il cassait par une aisance naturelle et sérieuse. Impensable pour moi alors de savoir que cet homme qui était mon père fût l'un des plus turbulents pirates du Royaume de France.

Nous quittâmes Mursay et ma chère tante, les adieux furent douloureux et nous nous promîmes de nous écrire au plus vite depuis la Martinique! Quelle expédition!

Installés au village de Saint-Pierre en Martinique pendant quelques mois, nous finissons par prendre nos quartiers au village du Prêcheur, tout près de Saint-Pierre, à l’extrémité nord-ouest de l'île, exposée aux attaques incessantes des Indiens de l'île de Saint-Domingue. Je me souviens encore de la plage ou nous récoltions nos coquillages et ou j'organisai mes dînettes avec mes amies. Tout était si différent de Niort! Ici il faisait chaud, et nous vivions ensemble, toute la famille réunie.

Ma foi fut mise en parenthèse, ou plutôt en un drôle de mélange! J'avais alors une double éducation religieuse, mêlée de Calvinisme et Catholicisme. Ma mère nous instruisait et nous faisait l'école chez nous, j'avais donc doit au catéchisme. Mon père était officiellement Gouverneur de l’île de Marie-Galante, et officieusement incapable de faire reconnaître son statut! Les Indiens et autres Colons empêchaient mon père d'optimiser sa Charge, ce qui causa bien du soucis à ma mère. Nous restâmes tout de même six ans en Martinique. La privation n'effrayait pas mon père, et c'est sans émotion que nous nous ré-habituions à vivre de quasi-pauvreté. La plantation de canne à sucre se faisait avec peine et dans la douleur, et c'est avec abattement que mon père rentrait le soir. Il arrivait de l'entendre crier et rugir de colère, les bouteilles de rhum s'amassaient ce qui me laissai supposer qu'il n'avait pas encore trouvé un équilibre ici. Heureusement pour nous il restait aimable et à notre écoute, et s'efforçait de nous motiver en nous faisant découvrir milles merveilles sur l'île. Je garde un très fort souvenir de la Martinique, elle représente pour moi ma famille et mon père et quand j'y pense c'est toujours avec nostalgie.

Les soucis s'étaient aggravés à tel point que mon père se décida de nous quitter pour aller faire reconnaître son titre de Gouverneur. Ma mère n'eût pas son mot à dire, et se résigna à accepter son départ. Mes frères forts et braves s'occupaient de l'Ile et de la famille. Âgés de seize et vingt et un ans ils étaient en âge de se marier et de trouver une situation, moi à peine âgée de onze ans et demi je vivais encore dans l'insouciance de mon âge, nous étions si différents.

Les lettres de France affluaient ces derniers mois, et c'était toujours très agréable pour nous d'avoir des nouvelles du vieux-monde. Madame de Villette nous annonça les fiançailles de son fils, mon cousin; et nous invita à venir nous installer chez elle dès notre retour. Les lettres étaient nombreuses, nous faisions le tri, pour ne lire que celles qui nous comblaient de joie. Sans aucune nouvelle de notre père il n’était pas simple pour nous de partir de Martinique. Ou était-il ? Avait-il réussit à obtenir sa Charge ? Tant de questions sans réponses...

Mon frère aîné tomba éperdument amoureux d'une belle et riche Irlandaise, une certaine Emily Clark originaire des Iles Barbades ou séjournaient ses parents. Elle était venue en Martinique avec son frère dans l'espoir de faire fructifier les bénéfices de l'île. Le coup de foudre entre eux avait été immédiat, dans le plus strict secret! Assis sur un lit l'un à côté de l'autre je compris qu'il se passait quelque chose, mais avait-elle le droit d'être ici ? Il lui fît signe de se cacher quand il me vît à sa porte, mais consciente des sentiments qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre je lui promis de ne rien dire à personne et de l'aider. Tous les soirs je m'organisai après le souper pour les aider à se retrouver sans témoins, une vraie partie de jeu! Personne ne se doutait de rien, jusqu'au jour ou nous fûmes contraints de revenir en France. Terrible dilemme! Quel déchirement pour eux, allait-il tout déclarer à notre mère?

Nos meubles et multiples bagages étaient déjà parti vers l'autre monde, seuls restaient nos petits effets personnels que nous garderions avec nous pour notre long voyage de deux mois en navire, qui viendrait nous chercher dans moins d'une semaine et nous déposer à Niort.

Emily et mon frère n'avait plus de temps à perdre s'ils voulaient se marier, mon autre frère fût mis dans la confidence deux jours avant notre départ et conseilla aux amoureux de rester sur l'île. Le jour du départ, sur le point d'embarquer ce qui devait arriver arriva! Mon frère nous dévoila officiellement son refus de quitter l'île et qu'il allait se marier. Choquée et inquiète notre mère ne voulait pas le perdre et lui demanda à plusieurs reprises d'embarquer, mais rien à faire. Son choix était fait, il serait maintenant Martiniquais, au service de sa majesté bien sûr. On s'embrassa une dernière fois et nous partîmes pour un long et fastidieux voyage de 8 mois!

Sans nouvelles de mon père, loin de son fils, ma mère dépérissait à petit feu. Mon frère cadet devait maintenant subvenir à la lourde tâche de chef de famille et nous rassurer du mieux qu'il pouvait. L'arrivée à Niort se fît aux alentours des trois heures du matin, il faisait tellement froid! L'épaisse brume du port était là pour nous accueillir, et c'est avec une grande joie que j'aperçu la terre ferme.

Quel plaisir de ne plus être en mer! m'étais-je dis en foulant les pavés qui se présentaient devant nous. Un cochet nous attendait, pour nous conduire au Château de Mursay. Encore des kilomètres à subir sur les routes, le cochet nous fît signe d'approcher et de déposer nos bagages aux deux jeunes hommes à l'arrière. Entre excitation et fatigue je regardai pour la toute dernière fois ce grand navire, mon dernier souvenir de ce long voyage.

Nous étions pressés de monter dans le coche, la brume nous glaçait les entrailles et la pluie n'allait pas tarder à faire son apparition. Mon regard intrigué scrutait tout et n'importe quoi qui s'offrait à ma vue, j'étais assise sur le côté, mon frère de l'autre et nous regardions le paysage pour nous endormir petit à petit jusqu'au petit matin, notre mère semblait dormir mais au moindre virage ou caillou sur la voie elle ouvrait grand ses yeux avec un air de surprise qui me laissait penser qu'elle ne voulait pas fermer l'oeil.
Nous partîmes du port de Niort aux alentours de quatre heures du matin et arrivâmes de l'autre côté du pays en fin d'après midi. Le château de Mursay nous attendait avec impatience!

Le cochet se gara dans la cour du château, près de la porte d'entrée ou nous attendaient quelques demoiselles de service. Les chandeliers à la main, je reconnu Louison qui s'empressa de venir nous aider à débarquer une nouvelle fois. En contre-bas par la fenêtre ma tante vît notre arrivée et s'empressa de nous rejoindre. Tout les baguages étaient bien arrivées et nous aussi! Voila une excellente nouvelle pour notre mère, qui n'avait pas l'air totalement remise de ce long et fastidieux périple.

Ma tante me prit dans ses bras et me conseilla d'aller me coucher, ce que je fît sans rouspéter. Elle avait le même sourire qu'au temps d'antan, et les lieux me ramenaient à d'anciens souvenirs rassurants et familiers. Mon frère quand à lui semblait un peu perdu, et ne savait pas trop ou aller, je lui fis signe de me suivre et nous partîmes rejoindre nos chambres. Le lendemain au petit matin je fus réveillée par Louison pour m'aider à m'habiller pour la messe, j’étais contente de la revoir. Elle me demanda de lui raconter en détail cette vie à l'autre bout du monde, je lui promis que oui sans hésiter.

Je connaissais la route pour aller jusqu'à l'oratoire et je m'empressa d'y aller le plus rapidement possible pour ne pas être en retard. Les portes étaient fermées, étrange! Je fis le tour pour voir si quelqu'un était la, mais personne à l'horizon. Assise sur les marches j’attentai sagement qu'on se presse, tout en voguant dans mes pensées. Cinq minutes venaient de passer et toujours rien! Quelqu'un courait en ma direction, et semblait me faire signe de rentrer, c'était Louison toute rougeaude d'avoir couru. Que se passait-il ? Elle me fît signe de rentrer vite, car ma mère ne s'était pas remise de sa fièvre de cette nuit.
Mon cœur se mît à trembler, et mes jambes aussi. Comment ça une fièvre ? Tout semblait aller hier soir, à part cette toux..

Ma mère mourut dans mes bras et ceux de mon frère. Je n'ai pas de mots pour décrire ce que j'ai vécu.
Les larmes coulaient le long de mon visage, sans qu'aucun son ne sorte de ma bouche. Je ne voulais pas comprendre ce que je venais de vivre, il me faudrait du temps pour encaisser cette épreuve.

Je n'avais plus de mère pour l'éternité, la douleur m'empêchait de vivre normalement au point que j'avais perdu l’appétit. Mais ce ne fût pas tout, quelques mois après, ma tante nous informa mon frère et moi que notre père était décédé lui aussi, il y a plus d'un an! Je ne voulais plus rien entendre. Orphelins nous étions, quel chagrin! Et notre frère aîné était-il au courant ?

Deux mois venaient de passer, et toujours cette même douleur en moi. Le corps de mon père fût rapatrié de Provence ou apparemment il y perdit la vie ...mes parents furent enterrés ensemble dans le caveau familial aux côtés de mes grands parents Agrippa et Suzanne d'Aubigné, non loin de Pons en Charente.

Je crois que c'est à cette période que naquit en moi cette ardeur pour l'écriture. Des nuits entières je parcourrai de ma plume le papier froissé qui me servait de défouloir, j'y exprimai mes plus profonds désirs, mes plaintes et mes désespoirs. Rien ne pouvait venir me déconcentrer, mis à part le chant de la nuit qui me berçait jusqu'à m'endormir. Je voulait crier ma rage, pardonner aussi. J’étais si jeune pourtant, trop pour vivre ce genre de choses! Je n’oublierai jamais Mursay et mes dernières années passées la-bas avant la fin d'un grand chapitre de ma vie; mon enfance.

A l'âge de douze ans, enfin je crois bien que j'en avais à peu près de cet âge, je fus obligée d'accepter que l'on me gouverne, selon les propos de ma marraine, le lieutenant de Neuillant comme j'aimai la nommer. Madame de Neuillant n'aimait pas, mais pas du tout, que je sois "huguenote" et suite au décès de ma mère, elle s'était attribuée la responsabilité de me remettre sur le droit chemin.

Je ne vous dis pas l'accueil glacial qui lui fût offert lorsqu'elle arriva à Mursay pour venir me chercher.
Ma tante extrêmement vexée des propos tenus par cette marraine arrivée de nul part, s'était fait une parole de ne point lui montrer sa vue. Tel était leur désaccord! Madame de Neuillant n'était pas mauvaise, juste orientée par des idées qu'elle prenait pour des certitudes. Elle semblait vouloir me délivrer du mal en venant me prendre à Mme de Villette, elle se trompait à son sujet!

Ce qui est sur, c'est que Mursay me rappelait trop mon enfance et en y partant c'est comme si je renaissais une deuxième fois. Pour réapprendre à vivre avec d'autres gens, vers d'autres expériences.
Mon frère quand à lui ne pouvait pas venir avec nous, beaucoup trop âgé au goût de ma marraine il resterait avec ma tante. Je ne pus retenir mes larmes quand les chevaux se mirent au départ, je savais ce que je quittais, et non pas ce que je trouverai avec cette marraine absolutiste.

Le trajet me parût interminable, les paysages changeaient tout le temps sans finir de défiler. J'avais faim et soif, je voulais m’arrêter souvent, sans succès. Ma tante n'aimait pas être dérangée par une petite huguenote, me disait-elle sur le ton de la moquerie quand je l'embêtai. Je trouvai sa répartie de très mauvais goût et je me vexai à tel point que j'en perdai ma langue et ne voulais plus lui parler de tout le voyage. Dévote, elle l'était! Mais tout autrement que ma chère tante, pas le même style! Madame de Neuillant n’était pas de nature calme et ne savait pas prier sereinement, il lui fallait toujours un motif pour s’énerver un peu et faire du bruit. Quand à moi je savais rester calme et sereine.

Je ne savais même pas ou m’amènerait ce long voyage et ce que j'y ferais! Cela aurait été trop aimable de sa part de me le dire. Car selon l'étiquette, il n'est pas poli d'être trop curieuse. Oh je lui en aurai fichues moi des étiquettes! Elle le faisait exprès pour m'embêter!

Le voyage fût plus long encore que je le croyais! Nous dûmes dormir dans la campagne non loin d'Orléans, chez des amis de longue date..une nuit désagréable à tout points de vues. Personne ne m'adressa la parole, et je ne reçu en compensation de ma faim qu'un vulgaire mélange de légumes et de soupe dans la cuisine avec les gens de service! Apparemment les enfants n’étaient pas admis à table, je ne suis pas certaine que cela en soit la raison! Très fâchée de voir à quel point elle ne m'aimait pas, je risquai de supporter de plus en plus mal sa compagnie. Le seul point positif de cette nuit de "voyage" et que j'y rencontra de nombreux gens de service forts sympathiques, et certains d'entre eux connaissaient ma famille! J'en fus enchantée. Mon cœur eût une pensée pour mes parents et ma famille, et chaque fois que je priai cela revenait à leur dire à quel point ils me manquaient et que je me battrai pour leur mémoire...  

Le réveil fût brutalement interrompu quand une dame entra dans ma chambre et me tira du lit. Jamais encore quelqu'un n'avait osé me faire cela! Je pleurai à moitié endormie, pendant que cette dame me peignait les cheveux et m'ordonnait de me dépêcher pour notre départ pour la suite du voyage.
Cette dame n'était autre que ma marraine, qui m'épouvantait à chaque fois qu'elle semblait inquiète.
Elle avait un air à vous mordre! Il valait mieux ne pas la contrarier ou vous étiez puni. Je l'appris à mes dépends! A peine débout, il fallait rejoindre le carrosse, et je n’avais encore rien mangé. Oh que j'en garde de mauvais souvenirs..si cela était à refaire, je me serai enfuie.

Nous arrivâmes quatre heures plus tard à Paris ou je n'avais jamais mis les pieds. Ma marraine descendit la première et ordonna qu'on lui donne sur le champs ses baguages dans sa chambre, ce que firent les demoiselles venues l'accueillir sur le perron de l'entrée. Moi j’étais là; encore assise dans le coche à regarder l'immense façade qui me servirait de maison jusqu'à nouvel ordre. Je ne voulais pas sortir, je n'en avais aucune envie. Le cochet était allé boire un petit coup dans la rue et avait laissé ses chevaux et tout son attirail dans la cour de Mme de Neuillant. J’étais seule..

Une voix stridente m'appelait depuis les étages, on me cherchait. J'aurai bien pris la poudre d'escampette si je n'avais su pourquoi l'on me cherchait. Ma marraine ne voulait..hum..ne pouvait me garder chez elle, et m'avait donnée, ou plutôt confiée aux Ursulines de Niort puis après à Paris chez les Ursulines de la rue Saint-Jacques jusqu'à mes seize ans, soit cinq ans en religion! Rien que cela.

Je fus contente de revenir à Niort après tout, même si cela fût une épreuve des plus traumatisantes de mon existence. La rigueur du couvent ne correspondait pas à mon jeune âge, et c'est avec peine que je survivais en silence à ma foi à demi calviniste. J'y appris la rigueur ecclésiastique et monastique, et le silence...

Je ne recevais aucun courrier, rien! Et le peu que l'on daignait me lire ne m’intéressai pas. J'y fis la connaissance de nombreuses demoiselles venues comme moi, pour des raisons peu catholiques, refaire leurs classes afin de devenir de bonnes épouses et fidèles croyantes. Ce qui me fît sourire, et qu'aucune d'entre elles ne semblaient oublier le jour du départ! J'en fît de même quand ce fût mon tour. Mais manque de chance, rebelote, à Paris cette fois. J'avais à peine quinze ans, et ma vie se résumait à vivre cloîtrée! Je n'en voulait plus, je voulais vivre libre comme avant. Mais rien à faire, ma marraine avait tout les droits sur moi, grâce à l'obtention d'une lettre de cachet de la Reine Anne d'Autriche qui l'autorisait à me récupérer pour m'obliger à pratiquer la foi Catholique jusqu’à mariage ou prise du voile.

J’étais donc obligée à poursuivre cet ordre, quel qu’en fût le motif. J'étais déprimée et démotivée je l'avoue, je ne voulais plus subir. Les Ursulines de Niort m'avaient laissées un souvenir amer, remplie d'injustices et de sévérités. J'avais encore un peu d'espoir tout de même, du moment que j’étais loin d'elles.

Les Ursulines de Paris furent bien plus compatissantes avec moi, et je m'en confiait bien plus. J'avais l'impression d'être entourée de compassion, ce qui me manquait depuis bientôt cinq ans. L'une des ursulines m'avait prit en affection et me donnait des petits conseils quand j'en avais besoin. Elle me faisait penser à madame de Villette et c’était tout en son honneur.

Le jour de mes seize ans l'on m'obligea à choisir ma voie, si je voulais poursuivre et prendre définitivement le voile chez les Ursulines ou si je voulais prendre un parti si cela se proposai pour moi.
Ma marraine avait été claire, si je refusai le mariage rien d'autre ne s'offrirait à moi jusqu'à la fin de mes jours. Sympathique comme aperçu de ce qui m'attendait! Soit un mariage avec un riche parti qui voudrait bien de moi, soit le couvent à vie. Sur ordre de Mme de Neuillant je ne quitterai la rue St-Jacques qu'après fiançailles. Bien évidement ce fût-elle qui ce chargea de me trouver un époux, je n'en vis la couleur qu'après l'argent versé. Et quel ne fût pas mon choc quand l'on m'annonça l'homme en question que j'allai épouser! Impossible de refuser, je voulais m’échapper d'ici! Il me faudrait être courageuse alors, et bien soit! J'épouserai monsieur Scarron.

"Quand les jeunes filles auront passé par le mariage, elles verront qu’il n’y a pas de quoi rire !" Madame de Maintenon
   
   

   


Dernière édition par Françoise d'Aubigné le 12.01.14 15:19, édité 23 fois
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Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
Discours royal:



♠ ADMIRÉE ADMIN ♠
Here comes the Royal Mistress

Âge : A l'aube de sa vingt septième année
Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
Missives : 7252
Date d'inscription : 10/09/2006


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MessageSujet: Re: Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste   Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Icon_minitime24.12.13 14:17

Bonjour et bienvenue officiellement sur Au Temps de Versailles Françoise ! Very Happy

Encore une fois, tu fais notre joie à tous, d'avoir choisi ce personnage ! Very Happy

Si tu as la moindre question au sujet du forum, de comment mettre ton avatar à la taille 200*320 (certains hébergeurs nous jouent des tours  Razz ) ou de Françoise tout court comme nous l'avons un peu modifiée par rapport au personnage historique, surtout n'hésite pas à te tourner vers le staff. Smile On y répondra avec plaisir. Tu peux également te tourner vers tes liens, bien sûr. Smile

Surtout ne t'étonne pas de ne pas recevoir encore de message de bienvenue, c'est pour une question d'organisation et d'administration, nos membres le feront une fois validée.  Very Happy 

Si mon message te gêne pour la suite de ta fiche, dis le moi, je le retirerai ou une de mes collègues le fera, si je tarde trop (comme je suis en présence un peu limitée, ces temps ci)

Bon courage pour l'écriture de ta fiche.  Smile
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MessageSujet: Re: Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste   Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Icon_minitime25.12.13 15:43

I love you I love you I love you 
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MessageSujet: Re: Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste   Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Icon_minitime03.01.14 15:39





Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Paul_s13
Madame

Scarron

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Spoiler:

"Le vrai moyen d'adoucir ses peines est de soulager celles d'autrui.." Madame de Maintenon

Il m'attendait chez lui comme nous en avions convenu dans nos lettres, pour faire nos premières salutations et que je lui montre enfin mon visage. Il était assis à son bureau, éclairé par une faible bougie posée en hauteur qui lui donnait un air sérieux et triste. Je ne savais pas comment je devais agir face à cet homme passablement occupé et grognon. Mon regard ne pouvait s'empêcher d'examiner son siège, assez étrange pour me demander s'il pouvait marcher. C'est quand il se tourna vers moi que je compris, un sursaut sortit de mes entrailles sans que je puisse le retenir. Honteuse je voulais me cacher, et oublier ou j'étais pour paraître plus forte. Un homme, sûrement son aide, s'approcha de lui et l'amena vers moi, et c'est à ce moment que je compris que mon futur mari est gravement handicapé.

Il toussait tout en riant ce qui lui donnait un air exalté que seuls ont les fous, pourtant quelque chose en lui respirait l'intelligence et la sincérité. Il demanda à ce que l'on m'approche de lui pour mieux me voir, et que l'on m'ôte mon manteau. Je ne pus refuser, et l'on me passa la bougie de droite à gauche pour me montrer au "poète". Il se frottait les mains, et voulut me prendre dans ses bras mais la force lui manquait et faillit s’étouffer une fois de plus. Il semblait m’apprécier, tout en sachant que j'en demandai pas tant.

Il était tard et je tombai de fatigue. Une chambre était prête pour moi et une dame m'attendait pour prendre soin de moi. Je fis une petit révérence en partant, en le regardant à peine dans les yeux, je voulais tout sauf cela! Ses yeux changèrent, et c'est avec tristesse qu'il me vît partir sur le coup. Arrivée dans ma chambre je m’effondra sur mon lit de toutes les larmes de mon corps. Quelle injustice! Pourquoi moi!

Vous pleurez? Entendis-je sur le pas de ma porte. La voix frêle, je clama bêtement oui, sans savoir qu'il oserai entrer dans ma chambre. Aidé par une escorte il venait me consoler! Mon visage mouillé par les larmes ne savait mentir, et sans audaces je me tourna vers lui pour comprendre et entendre sa gentille attention. Trop de monde d'un coup dans ma chambre, serait-ce cela ma vie ? N'ayez point peur ma douce, me dit-il tout en me caressant la joue, tel un père à son enfant. Je m'y habituerai..peut-être.

La nuit fût courte et bien triste. Le jour de mon mariage approchai il aurait lieu demain à l'église Sainte-Marie non loin de l'adresse qui serait maintenant la mienne. La dame qui s'occupait de moi était âgée d'environ une quarantaine d'années et connaissait bien Scarron, elle m'expliquait tout en m'habillant qu'il ne pouvait faire de mal à une mouche, et que les seuls douleurs qu'il pouvait commettre il ne les pratiquait que par l'écriture et les mots. Voila qui me rassurait! J’étais bien jeune pour comprendre que cet homme Scarron serait mon meilleur professeur pour la vie qui m'attendait!

Je descendis les escaliers et fût étonnée par le monde qui siégeait dans mon futur salon. Tout ce monde réuni ici? Scarron racontait une histoire et tout le monde riait, on l’applaudissait et on buvait à sa santé. Je m’étais arrêtée pour contempler la scène qui s'offrait à mes yeux. Scarron me vit cachée dans les escaliers, la voila! Dit-il à la compagnie. J’étais toute gênée et intimidée. Ils levèrent tous leurs verres, et trinquèrent. Tout le monde semblait bien au courant de qui j'étais et à qui j'allai être!

Je fis mon entrée par les escaliers, telle une aristocrate à Versailles! Rien que cela. Le salon de monsieur Scarron regorgeait de monde. Des marquis, des comédiens, des courtisanes, des poètes, des artistes..la liste ne tiendrait pas ici. Tant de monde que j'en fus amusée. Scarron avait remarqué que le sourire m'était revenu aux lèvres et en fût content. Il marquait un point. Une place m'attendait près de lui, je m'approchai pour m'y asseoir, mais d'un mot bien tourné il me fît ôter le siège. Vous y siégerai quand vous serez madame Scarron!! Tout l'assemblée ricana, et moi vexée comme tout je ne savais plus ou me mettre. Tellement stupide j'avais été! L'on me regardait avec intérêt, mais quoi répondre à cette pique. Ce n'est rien, tenez asseyez-vous, me proposa une charmante demoiselle plus jeune que moi. Je la remercia pudiquement, tandis qu'elle m’octroyait un sourire pour entamer la conversation.

Elle avait un air de celles qui connaissent l'amour, et c'est avec curiosité que je la regardai. Gentiment elle me demanda si mon arrivée ici avait été bonne, et si monsieur Scarron n'était point un fiancé capricieux. Elle voulait bien faire en m'invitant à m'épancher sur mes sentiments, mais bien mal lui en avait-il prit. Voila de quoi je ne voulai surtout pas parler. D'ailleurs il semblait content de me voir faire la conversation avec ses invités. Une autre dame qui voyait bien que j’étais indisposé m'invita à m'asseoir à ses côtés, j’acceptai sans me faire prier. Je suis Marie d'Asserac, me dit-elle le plus franchement du monde, sans manières. Je fus charmée par son caractère gascon! Scarron me regardait avec insistance, comme un chasseur face à sa biche. Je sentais son regard sur mes épaules et mon cou, sans m'alarmer pour autant je continuai de décortiquer mon poulet, comme si de rien n'était. Marie cessa de me parler quelques instants avant de me présenter au jeune et virtuose Jean Racine, fort charismatique! Tout son corps respirait la passion, il était de ceux qui recherchent la puissance des émotions et le mystère des sentiments. Quand il me regardait avec son regard sombre, j'avais l'impression qu'il lisait en moi et détectait toutes mes pensées les plus intimes. Ce qu'il écrivait devait être intense! Rien de moins. Lorsque nous fîmes plus ample connaissance lui et moi au fil des saisons, nous étions ensemble plus complices et amis. Il aimait chercher en moi l'audace et me pousser dans mes retranchements. Racine n'est pas fait comme les autres hommes, pour lui l'amour n'est pas un cadeau mais un envahissement, une stratégie, une guerre. Il n'aimait pas les histoires simples et naïves, il lui fallait toujours souffrir pour se sentir vivant. C'est pour cela qu'il se sentait si différent et qu'il voulait éveiller les consciences sur l'hypocrisie des sentiments, surtout à la Cour! Il sait écouter, et est de bon conseils, entre lui et moi existe une vraie complicité. On me présenta à quelques comédiens dont une certaine Lucie Frot que je trouvai douée et très intéressante sur scène. Cette jeune personne respirait l'espoir et la vie, et touchait tout le monde quand elle se transformait en princesse déchue ou déesse Grecque, toute drapée d'or et de soie, sous les applaudissements massifs de la foule. Elle aimait ce qu'elle faisait, mais je voyais mieux pour elle, un meilleur destin. Je voulais la présenter à Racine et faire d'elle une icône! La première fois que je vis Lucie, hélas, ce fût dans un triste état. Elle mendiait pour survivre et jouait pour quelques Louis des scénettes bien tristes pour une jeune enfant. Je ne pouvait la laisser dans cette détresse! Lucie avait acceptée mon offre, j’étais heureuse comme tout. Nous ferions de grande choses, je n'en doute pas. J'étais curieuse de savoir ce que la vie lui réserverai en belles surprises! Scarron chuchotait des choses aux oreilles de ses valets, d'un air impatient et en colère. Il voulait qu'on me rapproche de lui, voila l'affaire!

Comment vous sentez-vous petit ange? Me demanda-t-il d'un air doucereux en m'approchant de lui. Il me prit par le bras et m'approcha de sa bouche, je pris peur et tourna le visage de sorte qu'il ne pût m'embrasser que sur la joue. Il avait du mal à énoncer ce qu'il voulait me dire, et je dus prendre sur moi pour l'écouter jusqu'au bout de sa phrase. Il me regardait avec des grands yeux ébahis, comme un enfant avant sa bêtise, je le regardai un peu surprise tout de même. La femme qui était à sa droite était la fille aînée de Nicolas Fouquet, soit. Qu'est-ce que cela pouvait-il bien me faire! Allez lui parler! N'arrêtait-il pas de me dire d'une voix plaintive. Je n'avais pas le choix, il me fallait jouer à l'admiratrice maintenant.

Je vous en prie, asseyez vous donc à mes côtés mademoiselle me suggéra la Fouquet. Trop d'honneurs pour moi, je pris place et fis connaissance avec cette ingénieuse personne. Plus jeune que moi, il n'en paraissait rien, elle avait tout d'une dame raffinée et pleine d'esprit et je fus étonnée par son naturel. Aujourd'hui avec le recul je ne peux m'empêcher d'avoir du chagrin pour elle et sa famille, à peine dix ans plus tard son père se fera tout de même arrêter! Quelle tristesse! Nous avons cela en commun elle et moi, des pères insoumis et passablement anticonformistes. Son père est l'ami intime de Scarron, et bien maintenant il en serait de même avec moi. Les Fouquet sont des gens charmants, et malgré leur difficultés financières par la suite, Marie et sa famille resterons des personnes importantes pour moi.

Le temps passait à une allure! Et le jour de mon mariage aussi. Le lendemain je fus la plus belle des mariées, habillée toute de beige et de blanc avec un beau bouquet de fleurs de saison. Nous n'étions pas un couple richissime, Scarron ne me parlait pas de ses comptes ni de ces débiteurs et créditeurs; mais je savais que l'argent manquait et qu'en d'autres heures il pouvait avoir ce qu'il faut pour payer ses dettes. Un jeu d'équilibriste qui m'épouvantai, je n’avais qu'une crainte celle de me retrouver à la rue et de devoir finir lavandière sur les quais de Paris. Je fus conduite à l'autel par un ami de Scarron, un certain marquis dont je ne me souviens pas le nom et qui était très beau! Scarron m'attendait pour me passer la bague au doigt, l'abbé très consciencieux nous fît mari et femme selon le rite romain. La messe suivît son cours avec silences et prières. Tout les amis de Scarron étaient invités, je regardai en douce l'assemblée, espérant y voir ma famille mais personne, aucun visage familier! J'étais triste, mais en même temps je me disais qu'il valait mieux qu'ils ne voient pas ça!  

La messe finie, je rentra seule à pied en direction de notre hôtel particulier. Tout en marchant je me rendais compte que je n’étais plus Françoise d'Aubigné, mais Françoise Scarron. Que c'est horrible.
Je regardais mes pieds, mes mains était-ce bien les miennes, ce visage était-il bien à moi ? Je ne voulais qu'une chose, réfléchir. Trouver un but, occuper mon temps de jeune mariée et oublier avec qui je venais de me marier.

Madame Scarron voulez-vous que je vous coule un bain ? Me demanda timidement l'une des demoiselles de service. Tristement je me débarrassa de mes affaires de mariée, tout en lui répondant favorablement d'un acquiescement de la tête. Oui j'ai besoin de me détendre, dis-je.

J'ai été mariée neuf ans à Scarron, et je fus veuve à l'âge de vingt-cinq ans. J'ai beaucoup écrit la dessus, j'avais besoin de tenir un carnet intime pour ne point craquer. Je me souviens encore de ces nuits attablée près du feu à tout noter. J'étais très sérieuse avec cela, et au fil de mon mariage je commençai aussi à avoir un bon carnet d'adresse, et faute de ne plus avoir de parents j'avais toujours ma chère tante, madame de Villette. Elle m'écrivait à foison et j'aimai cela, toutes ses lettres me mettait de bonne humeur. Par contre les lettres de ma marraine je les jetai au feu!

Je n'êu pas d'enfants avec Scarron, il ne pouvait pas en avoir et pour être franche il ne pouvait point non plus faire la chose. Il voulait que je sois une épouse conciliante, ce que je fis pour lui faire plaisir mais sans jamais en éprouver le désir. Il savait bien que je plaisais aux hommes qui venaient chez nous et je me faisais courtiser de manière assez osée il est vrai et il aimait cela. Assez étrange pour un époux!

J'eus de l'affection pour un chevalier qui devint mon amant, il m'apprît l'amour et la passion. Mais le jour ou Scarron mourût je perdis la place qui était la mienne, celle d'une dame au service d'un malade adulé de tout Paris. Je n’étais plus rien dans la minute qui suivit son trépas. Je lui fis mes derniers adieux sur son lit de mort, et le remercia pour tout ce qu'il avait fait pour moi. Ce n'est rien mon enfant, de grandes choses vous attendent, priez pour mon âme..me dit-il dans un dernier remords avant de recevoir l'onction des malades et le Saint Sacrement. Il s’était réconcilié avec sa foi par mon aide et mon soutien. Je me fis la promesse de toujours penser à lui, malgré nos pénibles moments de couple. Ses conseils furent et resteront précieux pour moi.

"Je lègue tous mes biens à mon épouse, à condition qu'elle se remarie. - Ainsi, il y aura tout de même un homme qui regrettera ma mort.."
Paul Scarron
 

 


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MessageSujet: Re: Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste   Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Icon_minitime04.01.14 19:26



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Françoise

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"Je n'ai jamais fermé mon cœur aux cris des malheureux: c'est la plus consolante idée que j'aie dans mes derniers moments"
Marie-Thérèse d'Autriche
Le temps me semblait long depuis que je n'habitai plus chez nous et que plus personne ne venait pour l'écouter. Il était mort, il fallait que je m'y fasse! L'on vînt récupérer tout ce que nous possédions en meubles et décoration pour payer les dettes impayées qu'il m'avait cachées. Je savais qu'il jouait de l'argent et qu'il en prêtait, mais je fus triste de constater qu'on fît de moi une veuve sans le sous.

Sans aucune pitié, tout fût prit. Je me retrouvai seule dans une pièce vide, ou seule la cheminée crépitait encore un peu. Je fus relogée par des amis peu de temps après l'arrivée des huissiers, et je passai le plus clair de mon temps en voyages d'un château à un autre, pour venir rendre visite à tout mes amis d'antan.

Anne d'Autriche par sa grande bontée m'avait octroyée une pension de veuvage dès 1661, je m'en servais pour vivre. De retour à Paris je fus logée dans une chambrette qui appartenait à une demoiselle Le grand à qui je le louait pour trois fois rien. Je partais faire mes courses munie d'un vieux panier usé et sans manières, pour aller chercher le pain et mes confitures. Fort heureusement ma pension me permettait de me nourrir tout les jours et d'avoir une cheminée chez moi. Quand j'allais dans Paris, les rues étaient remplies de débris et de boue, les enfants couraient pieds nus là dedans sous le regard assommé de leurs mères qui n'avaient plus la force de se lever. Je voyais cela souvent. Des familles sans le sous habitant à même la rue, sans aucune pitié des grands carrosses! Je fis la sympathie d'une vieille dame qui leur venait en aide et avec qui j'eus envie d'agir pour les aider. Elle était discrète et bienveillante et venait chaque matin leur donner un petit quelque chose, je fis de même.

Les Parisiens n'étaient pas si désagréables que cela, j'ai compris qu'en fait ils n'aimaient pas se faire avoir! Et cela est en leur faveur. Les commerçants, les tapissiers, les bouchers..tant de gens robustes et lucides sur leurs vies! Je crois que durant ces sept années après mon veuvage, la vie m'a permis d'ouvrir les yeux sur une réalité que je ne soupçonnait pas réelle. De rester humaine et définitivement unie aux plus pauvres.

Louis XIV s'était marié à l'Infante Marie-Thérèse d'Autriche en 1660, soit l'année de la mort de Scarron.
Cette personne me semblait à première vue avoir ce petit quelque chose qu'avait Anne d'Autriche. aimante et généreuse avec les plus démunis.

Et tout au long du pénible hiver de l'année 1660 je portai secours et servais la soupe. Nous étions une dizaine de dames, toutes sincères et motivées. J'y fis la connaissance de dames forts symapthiques venues par la suite nous donner main forte.

Ma vie sage me comblait parfaitement, j'aidai mon prochain et j'avais de quoi vivre pour me nourrir et me chauffer. Il ne me manquait que l'amour..enfin, j'étais bien éclairée sur le mariage! Je ne voulais plus connaître de déceptions à ce niveau là, je voulais aimer le plus naturellement possible. Mes amants du passé semblaient me guider et m'orienter vers le bonheur, pour qu'enfin un instant dans ma vie je sois aimée pour toujours.

Mes vœux semblaient exaucés, en la personne de madame de Montespan. Elle s'était prit en amitié pour moi, car j’étais discrète et tendre et que je restai toujours à demi effacée près d'elle quand elle nous racontait ses histoires. Il faut dire qu'elle savait tenir son auditoire en exaltation! Elle bavardait très bien, avec beaucoup d'humour. Elle me présenta à ses amies, et c'est tout naturellement que je fis mon entrée en 1664 dans son salon. Elle nous recevait chez elle dans son hôtel particulier, puis au fil des mois à Versailles. Elle se devait de jouer un peu la comédie pour donner de la valeur à son petit privilège. Je faisais maintenant partie de son comité, comme cela est charmant...

Je restai bien en dehors de ce jeu à mon goût très mauvais. Elle semblait si sûre d'elle! La lunatique Athénaïs criait sur tout le monde pour réclamer ce qu'elle voulait pour soudain devenir un ange.

Mon entrée à Versailles s'est faite par la petite porte, et tant mieux. J'ai eu ainsi la chance d'en connaître l'envers du décor! Contrairement à bien des courtisans, trop avides et inconscients. Moi je viens du peuple de France, je viens du terroir, je viens de loin. Je n’oublierais jamais d’où je viens et qui furent mes parents. Ni même ma tante et mes frères et ceux qui ont compté pour moi.

Les années passent et j'étais toujours auprès d'Athénaïs, les artistes s'empressaient de la glorifier et de la vernir pour le plus grand plaisir, apparemment..Il faut dire que cette femme est ce qu'il y a de plus démonstratif et de plus vivant que je n'ai pu voir depuis longtemps! Elle semblait être faite pour conquérir le cœur du Roi. Tout ses artifices semblaient agir dans l'unique but de devenir la future reine de France!

Je fus invitée à rejoindre d'autres salons, et c'est sans peine que j'y allais. J'avais besoin de changer d'air! Et fuir un peu cette capricieuse princesse. Je rejoignais donc avec plaisirs messieurs Racine, que je connaissais déjà et La Fontaine. Et d'autres personnes tels que Ferdinand d'Anglerays qui ne me laissait pas insensible, Benoît de Courtenvaux et une fort sympathique Christine de Listenois.

Ce qui est étonnant est que peu de temps plus tard, Ferdinand d'Anglerays me demandera ma main pour me la refuser peu de temps après! Selon lui la cause serait la guerre! Mais il me tournait autour avec tellement d'ardeur, et son regard gravé dans mes pensées ne pouvait concevoir qu'une guerre nous sépare! Etais-je trop pauvre pour lui, ou trop sage? Je ne comprenais plus ou il voulait en venir avec moi.

Les mois étaient passés depuis son refus évoqué à demi-mots. Il m'avait littéralement sortie de sa vie. Et pourtant moi je le voyais bien, à danser et s'amuser! J'étais comme transparente pour lui, pourquoi ? Lui avait-on conseillé de ne point approcher la veuve Scarron ?

Quelle tristesse..Heureusement Racine était-la pour m'écouter et oublier ce chagrin des plus regrettables..et je fis la connaissance d'un jeune homme surprenant, Vincent Daugier. Nous fîmes connaissance par pur hasard chez des amis communs, et je dois avouer qu'il ne me laissait point insensible. Il avait ce petit quelque chose fantasque et naïf qui m'attirait, et en même temps lorsqu'il s'exprimait il le faisait avec beaucoup d'aplomb. Un jeune homme courageux qui ne se démontait point et semblait porté par un combat qui lui tenait énormément à cœur. Je voyais bien qu'il ne pensait pas comme ces messieurs, ses idées étaient différentes surement plus révoltés. J'étais curieuse de lui, je voulais lui parler et connaître le fond de ses pensées. Son visage exprimait une impression d'empressement, un besoin vital d'exister et de partager ses opinions au plus grand nombre. Mais il semblait freiné, douteux. Avait-il des raisons d'avoir peur ? J'observai ce jeune éphèbe faire les cents pas, pour finalement quitter les lieux; angoissé et incapable de réaliser son but. Mon regard ne voulait pas le voir partir, je l'aurai bien empêché de fuir. Je n'allai tout de même pas être témoin sans agir!

"Ne partez pas!" lui dis-je en le rattrapant dans les escaliers. Il se tourna comme pris sur le vif, et attendait de savoir la suite de mes mots avant de reprendre sa course vers la sortie. "Pourquoi fuyez vous comme cela?! N'y a t-il pas une solution..?" Je voulais qu'il reste, il baissa le front vers la porte puis me regarda sans que les mots s'articulent, ses yeux parlaient pour lui. "Vous ne pouvez pas me le dire, c'est cela? Êtes vous un comploteur? Je voulais le faire réagir pour qu'il me dise les choses, et c'est la qu'il prit peur. "Non que dîtes vous la madame!" sa voix de jeune homme m’attendrissait et me faisait de la peine, si jeune et déjà si inquiet. Pourquoi se mettait-il en danger ? "Parlez ou je vous-y oblige sur le champs!" lui dis-je avec effroi tout en descendant les marches pour être à sa hauteur.

"Je suis la veuve Scarron, dîtes moi ce qu'il se passe!" A mes mots je vis son visage se décrisper, soulagé " Vous êtes la veuve Scarron ?" me dit-il surpris "Oui absolument je l'affirme". Un homme venait de sortir du salon et nous vît dans les escalier, il s'agissait de monsieur Colbert qui nous regardait avec méfiance et semblait sur le point de nous questionner. Vincent Daugier tourna la tête "Cet homme.." il chuchotait à mon oreille le plus discrètement possible, j’attendais la suite et je sentais bien qu'entre ces deux messieurs quelque chose se tramait.

"Cet homme veut la peau de Fouquet" il avait du mal à reprendre sa respiration. Colbert nous regardait toujours, deux autres hommes l'avait rejoint et semblaient discuter d'autre chose. Vincent finit sa phrase d'une voix étouffée " Aidez le!" puis il s'excusa de devoir partir, me faisant une révérence de politesse, pour ne point trahir son empressement.

Colbert vît que j’étais seule et en profita pour venir m'aborder, et m'invita à rejoindre le salon. Il ne me questionna pas sur ce qu'il venait de voir, mais me demanda tout de même si je connaissais le nom de cet homme. Qu'allais-je tenter comme stratégie pour protéger Vincent? Je lui fît croire que Vincent était un écrivain et peintre pour qui j'allai poser prochainement, et qu'il s'appelait Thierry d'Urvoy! Colbert me regardait d'un air déconfit, son enquête ralentissait! Ainsi en était-il de mes histoires à l'aube et moitié de l'année 1667..
Spoiler:
"Chercherons-nous toujours de l'esprit dans les choses qui en demandent le moins ? "Jean Racine
 

 


Dernière édition par Françoise d'Aubigné le 12.01.14 16:23, édité 9 fois
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MessageSujet: Re: Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste   Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Icon_minitime05.01.14 20:10

Fiche finie, j'espère que cela vous conviendra et n’hésitez pas à me donner votre avis  I love you 
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Paris de Longueville


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MessageSujet: Re: Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste   Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Icon_minitime08.01.14 18:30

Bonsoir Very Happy

Désolée de cette petite attente, j'ai été un peu prise ces derniers jours ^^

Pour commencer, j'ai beaucoup aimé ta fiche, ton style d'écriture très fluide et agréable Very Happy Tu es bien rentrée dans le personnage, et on sent les recherches derrière tout ça Clin d'Oeil

Avant de te valider, il y a néanmoins deux-trois petites choses que je vais devoir te demander de modifier:

-Athénaïs de Montespan n'est pas encore favorite de Louis XIV. Je vais devoir te demander de bien relire le contexte, car en effet, depuis 5ans IRP, Amy of Leeds tient fermement à sa place Clin d'Oeil
De plus, attention, car Athénaïs n'est pas le genre de femme à aller aider les pauvres, et ce lien n'est décrit n'est pas dans les PV: à moins que tu n'aies contacté sa joueuse et que celle-ci ai validé votre lien, je dois hélas te demander de rester beaucoup plus évasive sur ce point, ou de trouver une autre personne pour accompagner Françoise Smile
Amy of Leeds n'ayant pas du tout le même caractère qu'Athénaïs, je pense que la vision de Françoise sur la favorite sera différente, si tu souhaites parler de son ressenti. Smile

-Il en est de même pour le lien avec Marie-Thérèse: à moins que ce lien n'aie été validé en MP entre sa joueuse et toi, je vais devoir te demander de l'enlever pour le moment, ou de le modifier (ou d'avoir l'aval de la joueuse ^^ ).

-Pourrais-tu étayer un peu plus tes liens avec Racine, Lucie Frot et Vincent Daugier? Les deux premiers sont assez survolés, et le dernier est absent  Désolé de Lisa Cela aidera pourtant les autres joueurs a bien cerner ton personnage, car avec chacun de ces trois-là, les liens sont assez révélateurs sur le caractère de Françoise Razz

-Enfin, attention aux petites fautes d'inattention, mais pour ça, je te pardonne car j'en fais aussi beaucoup avant de me relire ^^


Voilà pour ces petites choses! Merci pour ces prises en compte, et si tu as le moindre souci, je reste dans le coin Very Happy

A très vite!
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MessageSujet: Re: Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste   Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Icon_minitime09.01.14 19:26

Bonsoir  Smile 

Aucun soucis, je prends note de ce que je dois retravailler je vais le faire tout de suite!

La favorite en titre est Amy of Leeds ? D'accord merci pour cette précision. Quand j'ai fais mes fiches de présentation je me suis basée sur les vraies relations de madame de maintenon, et j'ai omis je le crois bien la partie jouée!

donc je dois :

* choisir une autre dame pour aller aider les pauvres gens des rues de Paris et Versailles. Qui me conseilles tu ?

*Marie-Thérèse était comme ça, très généreuse. Si cela dérange la joueuse il n'y a pas de soucis j'enlève ce que j'ai écris. Puis-je avoir l'avis de la joueuse pour être sûre qu'elle est d'accord, merci beaucoup

* Mes liens avec Racine, Lucie Frot et Vincent Daugier :

Racine : C'est un homme ténébreux et assez charmeur, il apprécie Françoise et semble vouloir la séduire, et elle est beaucoup moins comme ça. Elle croit en une amitié qui finalement est plus une séduction. Il veut faire d'elle sa muse.

Lucie Frot : Fille du peuple, qui veut se délivrer du lourd poids qu'est sa vie. Elle rêve de Versailles et de la Cour, d'une autre vie loin de la misère. Françoise et Lucie ont une tendresse l'une pour l'autre et c'est par charité que leurs vies vont se croiser, pour finalement aller dans la même direction. Françoise voit cette charmante enfant rêver de devenir connue, en foulant les planches pour y jouer des personnages burlesques. Françoise veut faire d'elle une grande artiste, et lui apprendre le vrai Art! Lucie devient l'élève de Françoise, et c'est avec lucidité qu'elle la présente à son ami Racine..

Vincent Daugier : (Françoise connait Vincent avant son arrestation ? ou après ?)

Le nom Daugier n’était plus un mystère pour Françoise, tout le monde parlait en bien de lui et de ses multiples talents. Elle voulait le rencontrer pour savoir à quoi donc il ressemblait vraiment. Elle ne fût pas surprise en apercevant ce beau jeune homme assis, comme un prince soucieux dans un fauteuil face à elle. Il avait tout pour lui plaire. Il semblait absorbé dans ses pensés, ailleurs. A quoi donc pensait-il ? Elle essayait de croiser son regard sans paraître trop effrontée, il la regardait aussi et lui rendit un gentil sourire. Elle fut gênée et pensait avoir été démasquée, pourquoi cette gentillesse à son égard ? Lorsque le rendez-vous fût fini elle profita de l’effervescence des invités qui sortait du salon pour lui faire un peu de rentre dedans, histoire de faire plus ample connaissance. Avant de s'approcher de lui elle le regardait de loin et son cœur battait fort, il était d'une rare beauté. Elle ne voulait point paraître sotte et gênée elle osa quand même l'aborder avant qu'il ne sorte en faisant tomber son gant, comme par hasard. Vincent l'avait vue et avait ramassé l'objet tout en la regardant dans les yeux avec un petit rictus et lui susurra d'une voix chaude "tenez Françoise.. d'Aubigné". Il connaît mon nom! Sans hésiter elle lui demande d’où il la connaît et c'est la qu'il lui dévoile ses liens avec Fouquet..

donc voici un petit brouillon, avant de refaire ma fiche  Smile 
A très vite!
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Marie-Thérèse d'Autriche


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MessageSujet: Re: Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste   Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Icon_minitime09.01.14 22:30

Coucou et bienvenue à toi ^^

Je me permets d'intervenir étant donné que j'ai eus l'accord de Paris Smile

Alors en tant que tel, le lien ne me dérange pas du tout, mais j'aimerai qu'on en reparle toutes les deux par MP (histoire de ne pas trop polluer ton sujet de présentation ^^) et qu'on se mette d'accord sur le lien exact entre Marie-Thérèse et Françoise, qu'on soit d'accord toutes les deux. Ca reste à la fois très vague et en même temps c'est pas exactement comme ça que j'aurais imaginé la chose. Par exemple pour le moment je n'ai pas vraiment d'idée sur pourquoi et comment Marie-Thérèse aurait rencontré/décidé d'aider Françoise, ce genre de chose. Donc mieux vaut qu'on en parle par MP. Qu'en dis-tu? Smile
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MessageSujet: Re: Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste   Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Icon_minitime12.01.14 13:14

Bonjour tout le monde  sunny 

Je viens de refaire ma fiche, en enlevant ce qui ne devait pas y figurer et en rajoutant mes liens avec Racine, Lucie Frot et Vincent Daugier  I love you 

A bientôt!
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Paris de Longueville


Paris de Longueville

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Une servante de ma connaissance...
Côté Lit: la servante sus-citée l'a déserté, profitez-en!
Discours royal:



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Phoebus
ৎ Prince des plaisirs

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Titre : Prince de Neuchâtel
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Date d'inscription : 12/01/2010


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MessageSujet: Re: Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste   Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Icon_minitime14.01.14 12:46


Tu es validée !

Bienvenue à

Versailles !


Je suis désolée de n'avori pas pu répondre à ton précédent message, je suis passée en coup de vent sans avoir trop de temps de te faire une réponse correcte (et j'aime pas répondre à moitié ^^ )...mais tes modifictions sont très bien, et merci à toi, Marie-Thé, pour ton avis sur votre lien! Very Happy

Tu es donc validée, chère Françoise ** Encore une fois, ce personnage dépote, je trouve que tu as bien cerné le PV et ton style d'écriture est simple, agréable à lire Very Happy

J'ai vu au cours de la rédac de ta fiche tu as eu quelques soucis pour ton avatar Razz Tu peux aller sur le site www.bazzart.org (il faut s'inscrire, par contre) où les créateurs proposent un grand choix d'avatars au bon format, sans se casser la tête Very Happy

Tu peux donc dès à présent te lancer dans tes liens What a Face

A très vite sur le flood ou en RP **

Une fois la validation passée, il faut recenser ton avatar, puis créer ta fiche de liens et consulter celle des autres, remplir le point info et le consulter pour savoir qui fait quoi.
A partir de 50 messages, vous pourrez demander un logement et à 100 messages un rang personnalisé.
Viens faire un tour sur
le flood et n'oublie pas de mettre tes liens de présentation, fiche de liens et point info dans ton profil Clin d'Oeil





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MessageSujet: Re: Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste   Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Icon_minitime14.01.14 14:42

FRANÇOISEUUUUUH!!! *Cri de groupie*

Ai-je déjà dit à quel point je l'aime? Green PTDR

En tout cas, cent fois, mille fois bienvenue! Et super fiche, comme l'a dit Paris, on peut vraiment voir toutes les recherches que tu as faites, chapeau! J'ai une ébauche d'idée de lien, en tout cas, je vais très bientôt zieuter ta fiche de liens!
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MessageSujet: Re: Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste   Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Icon_minitime14.01.14 14:56

Officiellement bienvenue, chère ex-fiancée  Green cheers I love you 

J'ai hâte qu'on mette en place tout ce dont on a parlé en mp, ça va être TOP  Héros (Ferdigi)  bravo pour cette belle fiche, et encore merci d'avoir choisi Françoise qui est vraiment un super personnage  ** ** 

A bientôt sur le forum !  free 
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Rebecca Stuart


Rebecca Stuart

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Côté Coeur: Quelle question ? Au plus offrant bien sûr !
Côté Lit: On n'y fait pas comme chez soi et certainement pas son mari !
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MessageSujet: Re: Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste   Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Icon_minitime14.01.14 15:19

Françoise a toujours roxé du poney !  free 

Rebienvenue officiellement sur ATV miss !  sunny  (je suis Amy sous une autre peau  Smile )  Very Happy  Amuse toi bien avec ce personnage haut en couleurs !   ** cheers
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MessageSujet: Re: Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste   Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Icon_minitime14.01.14 19:16

Je suis très heureuse d'entrer officiellement sur AU TEMPS DE VERSAILLES, j'ai hâte de me mettre à l'écriture de croustillants et émouvants Rp avec vous tous! Je suis ouverte à toutes propositions, faîtes moi part de vos envies, de vos idées, désirs!

Merci à l'équipe du forum, pour votre dynamisme et passion de Versailles, ça fait plaisir! I love you 

Il est temps pour moi de vous rejoindre, par ici la machine à remonter le temps!
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Gabriel N. de la Reynie


Gabriel N. de la Reynie

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Son travail est son seul amour...et éventuellement son fils!
Côté Lit: Quand il a le temps et qu'il est d'humeur, une dame galante et consentante, mais jamais elle devra passer avant sa charge!
Discours royal:



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La perfection au masculin

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Titre : seigneur de la Reynie, lieutenant général de police
Missives : 260
Date d'inscription : 26/10/2012


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MessageSujet: Re: Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste   Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Icon_minitime13.02.14 16:05

Coucou,

il était presque temps qu'au moins l'un de mes moi's vienne te souhaiter la bienvenue sur notre beau forum Very Happy

J'espère que tu te plais parmi nous! Wink Au plaisir de te croiser bientôt
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MessageSujet: Re: Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste   Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Icon_minitime08.03.14 21:43

Oui  sunny  Et n’hésitez pas à me demander si vous voulez que l'on fasse des rp's ensemble, je suis ouverte à tout le monde, à bientôt
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MessageSujet: Re: Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste   Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste Icon_minitime

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Françoise d'Aubigné ou l'audacieuse modeste
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