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 Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !

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MessageSujet: Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !    Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !  Icon_minitime18.09.13 20:39





Xavier


de Thurn et Taxis




(En germanique : Xaver von Thurn und Taxis)

(Aneurin Barnard)




« La gloire excite l'envie et l'envie incite au désir de gloire »



    ► Il s'agit d'un jeune homme dans toute la force de sa jeunesse puisqu'il vient de célébrer ses vingt sept ans.
    ► Fils du comte Lamoral II de Thurn et Taxis, il est par conséquent vicomte. Par son père également, qui occupe la place très enviée car unique de maître général des postes auprès de l'empereur Léopold Ier, il s'est vu octroyer la charge de maître des postes en attendant d'avoir la suprématie acquise par son père lorsque sa mort surviendra. Mais son héritage se retrouve mis en danger et dans la balance depuis quelques mois.
    ► Il a indéniablement des origines italiennes, sa famille ayant son berceau dans la région de Bergame. Mais étant né au sein du Saint Empire, il se sent davantage germanique. Son accent guttural ponctué de r roulants ne laisse aucun doute à ce sujet.
    ► Le jeune homme est célibataire, et il ne passera l'alliance au doigt qu'à un beau parti à saisir, l'étant lui même par sa grande fortune et la position de sa famille à l'échelle internationale. S'étant depuis très longtemps résigné à faire un mariage d'intérêt, il sépare sentiments et raison sans aucune difficulté. Ce n'est pas compatible et tout le monde le sait bien.
    ► Catholique bien évidemment aux yeux de tous et surtout de l'empereur, mais ses séjours répétés aux Provinces Unies, l'ont fait se convertir secrètement au protestantisme.
    ► Hétérosexuel

(Noblesse étrangère)



♕  PROTOCOLE ♕  
VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?

Ce château est bien plus beau que ceux des mille et une nuits, disait-on ! Etait-ce une légende ou était-ce vrai ? Xavier était à la fois curieux voire impatient de le découvrir mais appréhendait malgré tout la chose. Sa famille a déjà aidé à la construction de châteaux et de palais au sein de l'Empire, et sans doute aurait-il été jaloux de voir que ces messieurs le Nôtre, le Brun et Vau étaient bien plus doués que leurs propres architectes ou décorateurs. Et puis, Xavier avait toujours été bien plus attiré par la nature et les grands espaces que par les salons mondains, par la force des choses cela dit ! En outre, les châteaux forts de sa région natale possèdent un mystère certain dans leurs murs, que très certainement, ce Versailles ne pourrait jamais avoir. Car à Versailles, il y a t-il seulement des superstitions, des récits à donner la chair de poule ? Curieusement, la réponse fut : oui, lorsqu'il rencontra un grand seigneur de la noblesse.  Voilà qui le rend par conséquent bien plus attrayant aux yeux de Xavier, et il est désormais attiré comme un aimant par le palais. Il aime que chaque pierre lui parle et non pas qu'elle dégouline banalement de luxe sans n'avoir aucune histoire à lui souffler à l'oreille. Ce qui a de bien avec Versailles, c'est qu'il possède les deux choses.

COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?

Entre billets secrets pour lesquels les Thurn et Taxis ont des courriers très spéciaux rattachés à leur Maison et les missives confidentielles et diplomatiques, le jeune homme se trouve être au cœur de bien des complots. C'est bel et bien une réalité de tous les jours pour lui et sa famille. Comme un docteur soumis au serment d'Hypocrate, il fait transmettre aux quatre coins de l'Europe toutes sortes de nouvelles délicates et surtout précieuses toujours avec une extrême discrétion. Il est souvent mis au courant de certaines choses avant les principaux intéressés d'ailleurs. Il sait qu'il est entouré par bien des secrets d'état ou d'alcôve, mais il n'a jamais eu l'outrecuidance d'ouvrir une seule lettre scellée. Quant aux choses orales qu'il doit transmettre, il les garde donc pour lui et pour la personne qui doit les entendre. Le monopole que la Maison de Thurn et Taxis possède en tant que grand maître des postes impérial, repose sur le silence. En quelque sorte, les Thurn et Taxis ne sont guère comploteurs mais complices de certains complots, à n'en pas douter,  oui !

COLOMBE OU VIPÈRE ?

Le silence, toujours le silence. Des ragots, il en connaît. Il en prend note même, et il en fait part à ses proches quand il le juge utile, mais il n'en crée aucun. Il écoute et transmet, n'est ce pas là son métier ? Bon soit, il aime beaucoup en entendre mais la confiance est une notion importante dans leurs contrats avec les grands, il ne peut pas colporter toute sorte de ragots sans mettre à mal la réputation de sa famille ! Mais cela dit, depuis quelques temps voulant prendre son envol, à cause de querelles familiales justement, il serait prêt à dire certaines choses, à répandre certaines rumeurs qui pourraient lui rapporter certes la méfiance des uns mais aussi la gratitude des autres ! Et pourquoi pas de nouveaux contrats ? Il n'était pas une colombe jusqu'à présent, mais peut s'avérer devenir vipère dans un futur proche si cette question d'héritage continue de le pousser à bout. Mais jusqu'à quel point ? Telle est la question qu'il se pose bien souvent, à cause de ses absences du monde réel au cours de la nuit. Dit-il certaines choses sur des grands à des inconnus ? Confie t-il des secrets sans même s'en douter ? Se montre t-il mauvais ? Haïssable ? Trahit-il les siens ? Il ne se souvient de rien et c'est bien là le plus terrible. Si sa langue fourche un peu trop parfois, il aimerait être le premier à le savoir et non pas le dernier !

DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?

► La culture de l'orge. Les Thurn et Taxis ont aux alentours de Bruxelles, une brasserie familiale. C'est là que Xavier se trouve le plus souvent. Il sait qu'il n'est pas toujours le bienvenu chez lui et ces terres là sont un havre de paix. Pour calmer ses angoisses innées, il n'y a pas mieux et il aime s'adonner à la fermentation de la bière dès qu'il en a le temps. Son contremaître et les employés sont toujours surpris de le voir retrousser ses manches, mais il y tient.
► Les tulipes. Il les collectionne dans ses serres et en fait venir des graines de toute sorte chaque année des Provinces Unies, pays cher à son cœur.
► Les affaires. Pour lui, cela rime avec loisirs car il aime ce qu'il fait. Diplomate, organisé et agréable en société, il sait qu'il a toutes les cartes en main pour réussir et continuer à faire de sa famille, une Maison plus que jamais incontournable. Il veut prendre davantage les rênes du métier mais il est contré par son père et surtout par son demi frère Eugen Alexander. Aujourd'hui, il est plus que jamais frustré, mais il n'a pas dit son dernier mot.
► La cryptographie : il la maîtrise comme tous les membres de sa famille. L'art de faire des messages codés est le B à BA de leur métier. Si un grand veut s'assurer de la qualité d'un transport de lettres, tout en voulant le conserver secret et donc sans son écriture, il le faut bien n'est ce pas ... Généralement les espions sont plus qualifiés et bien plus sollicités évidemment, mais cela est arrivé que l'on fasse appel aux Thurn et Taxis de temps à autre. Et même sur ce chapitre donc, ils doivent savoir vendre leur service.
► Les expéditions nocturnes dans des ruines : Il en est passionné ! C'est l'heure propice à la venue des revenants. Il aime tout ce qui peut lui provoquer des frissons et il peut rester dans des endroits assez glauques, durant des heures.
► Il est en permanence à la recherche de spécialistes, de guérisseurs de toute sorte afin de lutter contre son somnambulisme. Il en a consulté certains mais les potions qu'on lui donne, n'ont jamais fait aucun effet sur lui. Ce n'est vraiment pas par plaisir qu'il cherche et cherche encore quelqu'un pour l'aider, c'est devenu une envie féroce de s'en sortir et même une nécessité, mais il semblerait qu'il ne tombe que sur des charlatans.
L'exploitation de plantations de cacaoyer et de caféiers de l'autre côté de l'océan dans les colonies. Bien sûr, il ne cultive rien lui même, des employés - car ils se refusent à avoir des esclaves - sont sur place et lui font parvenir simplement le résultat. Cette envie lui est venue de ses médecins lui ayant conseillé très jeune les grandes vertus du chocolat et du café sur la santé, l'un pour calmer ses angoisses et l'autre pour le tenir éveillé le plus longtemps possible. Il a donc fait l'acquisition de domaines riches qu'on ne demande plus qu'à lui arracher depuis. La célébrité toujours croissante du chocolat grâce aux puissants créent des jalousies sur ses terres prospères. Le sachant, il n'est pas impossible qu'il puisse en fournir lui même aux grands. Ce qui n'était qu'un passe temps tout personnel concernant sa maladie, pourrait se révéler un bon commerce après tout. Homme d'affaires un jour, homme d'affaires toujours.


♕  HOP, RÉVÉRENCE ! ♕
► Sûre que vous l'avez déjà deviné, bande de Colombo en herbe. Razz
► Parfois, on dit que j'ai 5 ans d'âge mental. Green 
► Le tipi est planté depuis un bon bout de temps déjà.
Vive l'Empereur et les Nassau Longue vie au Roi.
► J'ai connu le forum par forumactif qui peut être sympa quand il bugge pas au final.
► Je suggère de masser les pieds des admins pour avoir une validation rapide. Green 



Dernière édition par Xavier de Thurn et Taxis le 02.11.13 0:34, édité 18 fois
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MessageSujet: Re: Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !    Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !  Icon_minitime18.09.13 20:40



Un accident

malheureux ...

_________________________________________________


Innsbruck, 11 avril 1648,


- Bouh !

Le jeune garçon venait de surgir derrière un pan de mur ébréché où grimpait un lierre. La petite fille qui était venue apeurée - car toute seule - jusqu'aux ruines de la vieille abbaye, sursauta tout à coup. Xavier l'avait guettée depuis quelques minutes déjà et s'était faufilé subrepticement derrière elle. A présent, il riait à gorge déployée, se moquant de la peur qu'il venait de faire subir à son amie. Ludovika, puisque tel était son prénom, lui assena quelques coups à l'aide de son châle pour se venger de lui. Cela ne fit pas cesser pour autant le rire incontrôlable de Xavier.

- Tu es vraiment stupide ! Je te déteste !
- Oui mais tu es venue quand même ! Allez viens, j'ai trouvé quelque chose dans les ruines !

Et tentant d'échapper aux pincements que la petite lui infligeait, encore très en colère, il la prit par la main et la traîna presque au centre de l'abbaye. Là se trouvait un tombeau fissuré, sur lequel on pouvait deviner un gisant de haut ecclésiastique.  Ludovika haussa les épaules, comme pour marquer sa très grande indifférence, même si tel n'était pas le cas.  Elle voulait tout simplement faire enrager son camarade de jeu.

- Et alors ? Tu m'as faite grimper cette montagne juste pour ça ?!

Xavier entreprit de la secouer comme un pommier.  Le stratagème de son amie, fonctionnait à merveille. Le garçon ne supportait pas que cette tombe ne lui provoque aucun frisson, contrairement à lui.

- Mais tu ne comprends pas ! C'est lui !
- Mais qui lui ?
- Tu sais bien, l'évêque fou, celui dont tout le monde parle ici ! Celui qui a tué tous ces pauvres prêtres en les égorgeant dans leur lit. Tu n'as rien entendu quand ces hommes, ces gitans qui sont venus demander un foyer pour la nuit, en ont parlé à mon père ?!

Ludovika fixa quelques instants la tombe et sous ses mains, Xavier sentit que la peau de ses bras se couvrait de petits grains. A n'en pas douter, elle avait tout à coup la chair de poule.

- Mais il ne faut pas rester là, son fantôme pourrait nous tuer aussi !

Sortant son crucifix en médaillon de sa chemise blanche, le garçon avec grandiloquence se mit à genoux devant Ludovika.

- Mademoiselle, n'ayez crainte ! Je saurai vous défendre même sans mon fier destrier ! Ne suis je pas votre chevalier servant ? Avec cette arme redoutable, je saurai faire reculer le monstre !

Le ton très solennel de Xavier fit à son tour bien rire sa jeune amie. Se relevant de sa posture très inconfortable, il la fit tournoyer dans les airs puis ils reprirent leur excursion nocturne dans les ruines de cette abbaye.

- Si nos parents savaient que nous sommes ici, ton père te ferait bastonner et je ne sais pas ce qui m'arriverait!  Mais nous ne pourrions plus nous voir, c'est certain !

Xavier n'avait guère songé à cette éventualité et cette supposition l'inquiéta. Ne plus pouvoir s'amuser en compagnie de Ludovika serait terrible, certes elle n'était que la fille de sa nourrice mais elle était son amie, sa sœur de lait.  

- Mon père a eu trop d'affaires à régler pour aujourd'hui, il doit être au lit maintenant et ta mère aussi, non ?
- Oui et elle doit ronfler comme à son habitude.

Ludovika pouffa, et Xavier lui répondit avec un sourire éclatant. Tous deux donc chassèrent leurs pensées de mauvais augures, désirant profiter de leur aventure épique. Au loin, en bas du python rocheux sur lequel ils se trouvaient, minuit sonna à l'église du village. Le garçon se mit alors à rire de façon démoniaque.

- Minuit, l'heure du crime ! Si vous ne prenez pas tout de suite vos jambes à votre cou, ma chère, je pourrai bien vous dévorer !

Faisant mine de montrer ses crocs, il fit un pas brusque vers Ludovika. Sa sœur de lait se mit alors à courir en tout sens, un Xavier impitoyable à ses trousses. Comment auraient-ils pu se douter alors que ce qui n'était qu'un jeu allait très bientôt tourner au drame ? Car en effet, quelques instants plus tard, trébuchant sur une des pierres au sol que la nuit cachait à leurs yeux, la petite fille fit une très mauvaise chute. Le corps frêle de la petite partit en avant puis roula jusqu'au vide. Au cours de sa chute, elle s'était qui plus est blessée à la tête et saignait au niveau du front. Le cœur cognant contre ses côtes, le jeune Thurn et Taxis se précipita vers elle et réussit à attraper une de ses mains in extremis. Pourtant la peur rendait la main de la jeune Ludovika très moite, trop moite.  Plusieurs fois, Xavier tenta de la remonter, mais sa jeune amie paniquait et cela n'aidait en rien à son ascension.

- S'il te plait, Ludovika, arrête de gesticuler autant.
-J'ai peur Xavier ! Tout tourne !
- Ecoute moi, il y a un rocher juste à côté de ton pied droit, il suffit que tu t'en serves comme appui.

Mais elle n'entendait rien, rien de ce qu'il pouvait lui dire ne faisait son chemin jusqu'à son cerveau. Elle essayait en effet de prendre un appui quelconque mais s'écorchait toutes les jambes tant ses gestes étaient frénétiques.

- Ne me lâche pas !

Hélas, Xavier n'avait pas encore la force d'un homme et le fait qu'elle s'agrippe à son bras, comme on le fait avec une branche lui provoquait des douleurs intenses. Pourtant, il tint bon durant de longues minutes, qui lui parurent des siècles.  Néanmoins lorsqu'elle tomba inconsciente, sans doute à cause de sa blessure au front, qu'elle ne fut plus que jamais qu'un poids mort, qu'il sentit son emprise se relâcher malgré lui. Jusqu'au bout des ongles dont certains s'arrachèrent d'ailleurs, il la retint mais ce fut inéluctable, elle chuta mortellement des centaines de mètres plus bas dans un ravin.

Descendant la montagne aussi rapidement qu'il put dans cette obscurité profonde, il trouva enfin son pauvre corps désarticulé aux premières lueurs de l'aube. Mille pensées se bousculaient dans son esprit. Qu'allait-il dire à la pauvre mère de Ludovika ? Tout était de sa faute ! Elle le mépriserait pour le restant de ses jours même s'il s'agissait d'un malheureux accident ! Il ne pourrait pas supporter qu'elle le haïsse et qu'elle voit en lui désormais, celui qui avait provoqué la mort de sa fille. Et son père à lui ? Il le renierait ! Son père était si dur et sévère ! Pour lui ne comptait que la réputation de sa famille, et avec ce qu'il avait fait il allait immanquablement la tâcher !

Alors avec lâcheté et avec une terreur toute enfantine, il couvrit le corps de son amie avec des roches, songeant déjà à l'explication ô combien mensongère qu'il allait donner dès qu'il serait rentré. C'est le pas et le cœur lourd, qu'il fit son apparition dans la maison quelques heures plus tard. Tous les domestiques, ainsi que le comte de Thurn et Taxis se rongeaient les sangs et tous l'accueillirent donc avec un grand soulagement.

- Mon petit, mais où étais tu donc passé ?

Son père l'avait pris par les mains pour le conduire jusqu'à un fauteuil et voyant ses doigts écorchés, l'inquiétude qui l'avait quitté, revint aussitôt.

- Où t'es tu fait ça ?

Xavier, hagard, regardait à tour de rôle, son père et sa nourrice. Les larmes lui montèrent aux yeux et sa gorge se noua.

- Ils l'ont enlevée ! Je n'ai rien pu faire ! Nous étions allés nous coucher, et j'étais redescendu boire un peu de lait quand j'ai entendu des cris venant de la grange ! C'était elle ! Ces gitans l'ont prise, j'ai poursuivi leur carriole et j'ai réussi à m'agripper mais je suis tombé. Je suis si désolé ma bonne Silke !

Avec ce mensonge, il pouvait expliquer toutes ses écorchures corporelles, même celles qu'il avait sur le torse en essayant de faire remonter Ludovika. Avec cette explication, il savait qu'il agissait mal mais tout au moins, il laissait l'espoir à sa nourrice qu'elle soit en vie. L'espoir de pouvoir la tenir à nouveau dans ses bras, un jour. L'espérance fait vivre, dit-on et pour s'excuser lui-même de sa lâcheté, il songea qu'il avait fait là un mensonge pieu. Certes, à cette minute, elle était désespérée et effondrée mais il ne lui enlevait pas définitivement Ludovika ! Quant à ces gitans, jamais plus on ne les reverrait. Il les accusait, mais ils ne seraient jamais inquiétés. Lui seul saurait et lui qui aimait tant les histoires de fantômes, voilà qu'il aurait désormais un spectre en permanence qui le hanterait, jusqu'à la fin de ses jours ! Ou plutôt jusqu'au bout de ses nuits !  




Dernière édition par Xavier de Thurn et Taxis le 30.10.13 15:26, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !    Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !  Icon_minitime02.10.13 19:02


aux conséquences

imprévisibles

_________________________________________________


Bruxelles, 15 juin 1651,


Les deux domestiques chuchotaient dans la maison familiale des Thurn et Taxis. L'un faisait le guet à une porte, et l'autre suivait l'adolescent qui descendait lentement les escaliers.  Un bruit tout à coup se fit entendre, dans l'une des chambres voisines. Aussitôt le valet de chambre quitta son poste pour aller s'occuper de l'inopportun qui se levait en pleine nuit et précisément au très mauvais moment. Il s'agissait de l'épouse de monsieur. Que dire ? Que faire ? Ce malheureux Rodolf était déjà en sueur devant la maîtresse de maison, qui ignorait tout du mal de son beau fils. Celle-ci d'ailleurs sursauta en apercevant son employé juste devant elle.

- Par tous les Saints ! Que faites-vous encore debout à cette heure ci ?
- Je veillais à votre porte madame. Plus encore qu'auparavant nous a dit le comte, nous devons répondre au moindre de votre désir.

La jeune femme leva les yeux au ciel.

- Je ne suis pas faite de cristal même si j'attends un enfant, je me levais simplement pour aller chercher une autre bougie, car je ne peux plus lire avec celle-ci.

Aussitôt, le serviteur saisit le bougeoir qu'elle tenait dans sa main.

- Que madame aille donc se recoucher, je lui en apporte une tout de suite.
- Faites mon ami si vous y tenez, mais après cela, rejoignez aussi votre lit.

Rodolf la salua avec tous les égards puis attendit qu'elle regagne ses appartements, avant de dégringoler les escaliers. Silke la nourrice et Xavier, seul héritier de la famille - tout au moins jusqu'à la naissance de l'enfant- se trouvaient dans le salon. Xavier marchait étrangement comme à son habitude et s'était mis à fouiller tous les meubles à la recherche d'un objet quelconque. Pour ne pas le gêner, les deux domestiques reprirent leurs murmures.

- Madame a bien failli descendre et tout découvrir ! On ne pourra pas cacher ce mal éternellement ! Il empire de jour en jour. Toutes les nuits, il se lève et fait toutes ces choses étranges !
- Je le sais bien, mais si monsieur voit son fils dans cet état, il croira qu'il est fou et Dieu sait ce qu'il fera !

Rodolf se rapprocha un peu plus de Silke.

- Peut-être bien qu'il l'est bel et bien.

La nourrice le foudroya du regard et l'employé baissa aussitôt les yeux. Elle défendrait cet enfant contre vent et marées et il valait mieux ne jamais rien lui dire donc du fond de sa pensée.  Mais,  pourtant cette nuit, il allait oser car il fallait oser !

- Admets que ce n'est pas normal qu'il ne se souvienne de rien au matin !
- Je l'admets, mais mon petit n'est certainement pas un dément, il est comme ça à cause ... à cause de ce qui est arrivé à ma Ludovika. J'ai perdu ma fille, mais il a perdu une sœur. Il sera comme ça, jusqu'on la retrouve. Il l'a aidée jusqu'au bout et a voulu l'arracher à ces maudits gitans, le moindre que je puisse faire c'est de l'aider à mon tour !

Cela, Rodolf le savait déjà et cette relation si particulière que la bonne Silke avait avec Xavier le touchait tellement depuis qu'il avait été engagé, qu'il gardait le secret. Laissant un instant le jeune adolescent à sa quête mystérieuse, il monta comme promis une nouvelle bougie à sa patronne. Lorsqu'il redescendit, rien n'avait changé, il soupira car encore une fois, une nuit longue et sans sommeil l'attendait. Au bout de longues minutes, où il s'était pourtant assis pour s'apaiser, il voulut prendre les choses en mains. Il était excédé. S'étant relevé de sa chaise, il partit en grandes enjambées à l'autre bout du salon où se trouvait le garçon. Le saisissant par le bras, il le retourna avant de lui mettre quelques claques.

- Réveillez-vous jeune homme ! Allons !

Aussitôt, le tourbillon Silke intervint.  Elle se transforma en une véritable furie, mais une furie forcée de ne pas hurler sa soudaine colère.

- Arrête ça tout de suite ! Ça pourrait le tuer !

Rodolf laissa échapper un rire gras, faisant ainsi transparaître son incrédulité.

-  Où as tu pêché cette idée ?
- Il voit des guérisseurs parfois et l'un d'entre eux m'a dit qu'il fallait ne surtout pas le brusquer ! Il pourrait se montrer violent ou ça lui provoquerait un tel choc, que ça serait terrible pour lui !
- Nous sommes donc obligés de le couvrir toutes les nuits et de ne jamais dormir nous ? On travaille, je te le rappelle !

Silke très agacée fit un mouvement brusque de la main et lui montra la direction du quartier des domestiques.

- Pars te coucher si tu le veux, moi je reste ! Personne ne te retient !

Sans répondre quoi que ce soit, Rodolf la prit au mot et quitta la pièce pour rejoindre son lit. Le lendemain, aux aurores, Xavier s'éveilla assis dans un fauteuil du salon et non dans sa chambre. Tous les tiroirs des meubles étaient ouverts. Il comprit à l'instant même qu'il avait été une fois de plus rongé par ce mal inconnu et sur lequel, on ne pouvait mettre encore un nom. Sa chère Silke avait veillé sur lui à n'en pas douter, puisqu'elle était à ses côtés.  Se redressant malgré les courbatures qu'il avait, il fut vite debout et mit de l'ordre dans le salon avant de couvrir sa nourrice d'une couverture. Malgré sa douceur, cela la réveilla.  Elle se frotta les yeux quelques instants avant de lui sourire avec tristesse.

- Je te fais vivre l'enfer, Silke ! Pardonne moi !

La domestique ne savait pas que cette phrase avait un terrible double sens. Il se sentait si misérable d'avoir pu causer la mort de sa fille et de l'avoir toujours avec lui, si fidèle. Il ne le méritait pas !

- Mon petit, je serai toujours là pour toi, tu le sais ! Cela te passera quand tu deviendras un homme !

Se mettant à genoux devant elle, pour être à sa hauteur, Xavier lui prit les mains et lui posa cette terrible question qui lui brûlait les lèvres depuis tant d'années.

- Crois tu que ce soit à cause de ma mère ?

Horrifiée, les yeux encore mi clos de Silke, s'ouvrirent tout grands.

- Comment ça ?

- Tu sais bien que mes parents n'ont jamais été mariés. Mon père m'a toujours dit que c'était à cause de sa trop grande naissance. Mais je ne l'ai pas connue, tout est possible donc et si on l'a enfermée dans un couvent, c'est peut-être parce que ...

Prenant sa main entre ses mains, Silke planta ses yeux dans les siens.

- Ecoute moi Xavier, ta mère et ton père ont vécu une passion. Malgré sa grande fortune, il n'était pas encore véritablement comte pour pouvoir aspirer à l'épouser, ce n'était qu'une promesse de l'empereur. Rien n'était écrit sur le papier et et il n'avait pas cette position si unique à la cour. Tout ce qu'il t'a dit est vrai. Et si aujourd'hui, elle est dans un couvent, c'est parce que sa famille l'a voulue pour lui faire racheter ce qu'ils considèrent comme une faute. Ta mère n'avait aucune tare, je te le promets.
- Une faute ?
- Tu sais bien comment sont les grands de ce monde, l'amour est une faute.

Xavier déglutit amèrement.

- Et ils n'ont pas tort, mon père a mis des années à se reconstruire et ma mère est recluse dans un cloître à cause de ça. Si je me marie, je ferai comme mon père vient de le faire il y a quelques mois : j'épouserai un bon parti, une dot, un titre et au diable les sentiments ! Seul doit compter le prestige de notre famille ! Je dois être l'héritier digne de mon père, n'est ce pas ma bonne Silke ?

Silke pour toute réponse le prit dans ses bras, espérant que la maîtresse de maison mette au monde une fille. Même si légitimé par son père auprès de l'empereur, Xavier était l'héritier du nom des Thurn et Taxis, et ce quelque soit l'issue de ce mariage, sait-on jamais ce qui pouvait advenir ! S'il était déshérité, cela serait un véritable coup pour Xavier, un coup fatal !


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MessageSujet: Re: Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !    Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !  Icon_minitime01.11.13 19:29


Les voyages

forment

la jeunesse

_________________________________________________


Bruxelles, 20 octobre 1656,


- Je vous écoute Xavier. Pour une correspondance entre Bruxelles et Grenade, quel délai ne faut-il surtout pas dépasser ?

L'adolescent de seize ans, formé au métier de son père comme bien d'autres fils aînés, et ce depuis son plus jeune âge ne réfléchit absolument pas. La réponse était bien ancrée dans son esprit. Aussi elle fusa.

- Quinze jours mon père mais comme dans un mois, nous pourrons considérer que nous sommes en hiver, nous pouvons nous accorder trois jours de plus à cause du mauvais temps. Donc dix-huit jours dans le pire des cas.

Derrière son secrétaire, l'œil sévère de son père le scrutait et c'est à peine s'il sourit. Il se contenta d'acquiescer.

- Et pour les missives allant de Bruxelles à Paris ?
- Quarante-quatre heures par temps clément et cinquante-quatre heures là aussi au plus tard.

Satisfait que son fils connaisse sur le bout des doigts, les conditions sinequanone du fonctionnement de leur maison pour toutes les correspondances, Lamoral de Thurn et Taxis n’insista pas plus sur ce sujet.

- C’est bien, mais c’est une chose de connaître tout ceci et une autre de devenir un brillant homme d’affaires. Nous contrôlons le service postal de bien des régions, l’empereur nous a fait l’honneur de nous nommer grand maître des postes, mais il ne faut pas freiner notre ambition pour autant. Ainsi donc si aujourd’hui, vous aviez un contrat d’exclusivité à faire signer entre nous et une province ou un pays, quel serait-il et pourquoi ?

Xavier leva les yeux vers le plafond magnifique de l’antichambre de son père, signe chez lui de réflexion intense. Ce n’était pas rien ce qu’on lui demandait, il s’agissait forcément de savoir avec qui donc, les Thurn et Taxis avait déjà des contrats d’exclusivité et avec qui ils n’en avaient pas encore. Premier piège. Et la seconde difficulté était de connaître à peu près les richesses d’une région susceptible de les intéresser afin que leur partenariat soit rentable. Bien sûr, son raisonnement qui passait au crible l’économie générale de certains pays, lui prit plusieurs minutes.

- Alors ?
- Hum … La Bavière pourrait se révéler fort intéressante pour nous.

Son père arqua un sourcil et se racla la gorge, en entendant cette réponse. Tout était fait pour le déstabiliser. Mais il ne devait pas faiblir, il fallait au contraire défendre son idée jusqu'au bout.

- En êtes-vous bien sûr mon fils ?
- Oui !
- Et pourquoi devrions nous, nous tourner vers la Bavière ?
- Déjà parce que la Bavière a des ramifications certaines avec le Saint Empire que nous servons. C’est donc une province prospère, ou qui en cas de difficultés pourrait être redressée par l’Empereur. De plus, la princesse Henriette n’a eu qu’à se vanter de nos services en Savoie. Si l’on rajoute à ça, le goût du prince Ferdinand pour tous ces codes qu’il a instauré au sein de son gouvernement, un contrat pourrait l’intéresser puisque nous possédons l’art de la cryptographie,  nous même.
- Et quelles routes à relier proposeriez-vous à son Altesse, si vous en aviez l’occasion ?

Xavier osa contourner le secrétaire de son père, et déplier une de ses cartes qu’il avait constamment avec lui et pour cause. De son index, il traça une ligne d’une ville à l’autre.

- Munich –Augsbourg, tout d’abord.
- Pourquoi ?
- Munich est la capitale de l’électorat et l’autre est une des villes principales, cela me semble donc logique.
- Continuez …
- Augsbourg-Innsbruck, Innsbruck-Wels et enfin Wels-Salzbourg.

Après avoir mûrement réfléchi à son tour, le comte opina du chef pour montrer enfin son approbation à ce projet.  Mais toujours dans l’optique de juger le potentiel de son fils, il voulut de nouveau le mettre à l’épreuve.

- Vous êtes convainquant, Xavier. Mais c’est la force d’un homme d’affaires, de faire parfois des choix cruciaux pour profiter de la politique de l’instant. Aujourd’hui,  nous avons la possibilité de proposer également un partenariat avec les Provinces Unies. Le tout en catimini, je ne vous l’apprendrai pas, afin de ne pas vexer notre protecteur. Si vous aviez donc à choisir votre priorité, serait-ce la Bavière ou les Provinces Unies  pour qui vous opteriez ? En sachant, que vous pouvez bien sûr fort bien proposer un partenariat à l’un comme l’autre, un peu plus tard.

Voilà qui était en effet, un choix difficile voire cornélien d’ailleurs. Mais malgré tout, la réflexion fut rapide et pour cause.

- Les Provinces Unies peuvent davantage nous servir pour l’instant, à cause de la mésentente encore bien présente entre elles et l’Angleterre concernant leur commerce en mer du Nord.
- Absolument, les Provinces Unies s’arment de vaisseaux de ligne et ont besoin de matériaux venant des quatre coins du pays. Et qui sinon nous, peut faire circuler des documents secrets, des plans de navires et de port, des courriers d’un grand à un autre ? Ce programme d’armement va demander un réseau de messages rapides et codés à transmettre d'un bout à l'autre d'une province, pour être en lui-même efficace. Et vous l’avez bien deviné, c’est du pain béni pour nous.

Ceci dit, et comme pour conclure, son père se leva de son fauteuil et les bras derrière le dos s’approcha de la fenêtre afin de regarder à l’extérieur. Chose qu’il faisait très souvent, surveillant de très près, les départs des différents messagers travaillant pour lui.

- Mon fils, je vous fais assez confiance maintenant ! Je sens que vous êtes capable de voler de vos propres ailes. Je comptais moi-même me rendre aux Provinces Unies, mais je vous délègue vous. Étonnez-moi ! Que je sois fier de vous ! Vous partirez dès le mois prochain après m’avoir soumis votre proposition de contrat.

Xavier était aux anges, trop enfermé à Bruxelles depuis sa plus tendre enfance, surprotégé par les uns, banni par les autres – c’est-à-dire ces demi frères et sœurs – il étouffait entre ses quatre murs. Il rêvait d’aventures et enfin l’aventure, grâce aux voyages s’ouvrait à lui.

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Église de Westerkerk, Amsterdam, 14 avril 1657,

Xavier suivait fébrilement Johann. Ses mains étaient moites, son teint pâle, un grand changement allait s’orchestrer dans sa vie. Après plusieurs mois à voyager sans cesse au cœur des Provinces Unies,  à négocier notamment avec Simon de Brabant, grand voyageur lui aussi, il s'était pris d'une passion pour chacune des villes qu'il avait pu visiter. Amsterdam, le principal port des Provinces, ne faisait pas exception. Cela faisait déjà deux semaines qu'il s'y trouvait. Mais il n’était pas seulement épris de cette culture, de l’architecture et de l’art, mais aussi de la religion protestante. Il la trouvait beaucoup moins fanatique que la croyance catholique. Ce n’était pas qu’en Espagne, que l’on pouvait voir ces oiseaux de mauvais augure, couverts des pieds à la tête d'habits plus noirs les uns que les autres. Tous les dogmes de cette nouvelle foi, qui avait tant ébranlé Charles Quint, l’avaient séduit. Ce soir-là, il allait se convertir et faire sa profession de foi au luthéranisme.  S’il était sûr de son choix, ça n’en restait pas moins un véritable tournant et un stress tout naturel s’était emparé de lui.

On lui avait dit que pour être intégré dans la communauté, il faudrait seulement un témoin. Et c’était ce fameux Johann. Aucunement besoin d'un nouveau baptême. Simplement quelques mots à dire, un serment à faire, une confession venant du cœur. Cela ne serait donc rien, puisqu’il se sentait lié de toute son âme à cette religion. Lorsqu’il se retrouva face à celui qu’on appelait officiellement, le ministre du Saint Evangile et qui serait plus tard, dénommé plus couramment pasteur, il déglutit une seconde puis se lança.

- Je crois en Dieu, le Père, tout puissant créateur du ciel et de la terre.
Je crois en Jésus-Christ, son fils unique, notre Seigneur, il a souffert sous Ponce-Pilate ; il a été crucifié ; il est mort  ...


Un quart d’heure plus tard, Xavier était officieusement converti. Officieusement car secrètement bien entendu. En tant que sujet du Saint Empire Romain Germanique, on ne lui pardonnerait pas un tel comportement, malgré une certaine tolérance depuis que la Paix d'Augsbourg avait été confirmée par le Traité de Westphalie. Cela pourrait mettre plus que jamais en péril les affaires familiales, leur position dépendait directement de l'empereur. Désormais, il faudrait qu’il redouble de vigilance, qu’il se taise lorsqu’on insulterait par habitude ce qu’on ignorerait être sa nouvelle foi. Il ne devrait surtout pas se trahir à ce sujet, que ce soit en allant au culte, en recevant des puissants venus des Provinces. Comme toujours, il se rendrait à la messe chaque jour pour ne pas éveiller les soupçons et être un Thurn et Taxis digne de ce nom. Cela lui déplairait fortement de mentir dans une basilique ou une cathédrale, mais la gloire de la famille l’emportait sur tout. Et d'ailleurs si demain, il devait épouser une catholique, ce qui était le plus vraisemblable d'ailleurs, cet aspect ne le gênerait pas !

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Tucacas, Venezuela, 1659,

L’esclave affranchie grâce à son voisin juif s’était levée de leur nid d'amour et déambulait dans la chambre de Xavier. Une fois encore, son sommeil avait été plus que jamais torturé et il s’était levé plusieurs fois durant la nuit, après l’amour. S’il avait cru que ce moment de passion avec la belle africaine serait venu à bout de ses problèmes nocturnes, il n’en était rien. Les chants étranges qui l’éveillèrent le lui prouvèrent d’ailleurs très bien. Il n’eut pas besoin de poser la question. En effet, sa maîtresse au visage terrifié tenait dans sa main une poupée étrange et plantait des aiguilles dans celle-ci tout en chantonnant. Les petits cris qu’elle poussait ressemblaient curieusement à des invocations. En voyant cela, aussitôt le jeune Thurn et Taxis bondit du lit et lui arracha sa propre miniature en chiffon des mains.

- Qu’est-ce que tu fais avec ça ? C’est comme ça que tu me remercies de t’avoir sauvée de tes coups de fouet et pour t’avoir ouvert ma maison ? En essayant de faire venir sur moi le mauvais sort ?

Avec effroi et colère, il vit une aiguille traversant ce qui devait être la tête de la poupée et par déduction donc la sienne.

- Tu es malade ! J’essaie de tuer ton mal. Quelque chose ne va pas bien là-dedans.

Et de son index, la mulâtresse appuya sur son front pour désigner son cerveau. Xavier déglutit. Silke ne lui avait jamais rien dit de tel, toujours songeant à le protéger de la réalité. Lui-même avait voulu ne pas voir ce qui se passait, se dissimulant derrière le fait qu’il ne se souvenait jamais de rien. Mais cette fille, qui était encore presque une inconnue pour lui, ne venait pas de mâcher ses mots.  Contrarié, il lança d’un geste vif, la poupée contre le mur de sa chambre.

- Je sais ! A ton avis pourquoi suis-je venu là ?
- Pour faire des affaires avec les juifs d’ici.

C’était en effet la raison officielle et d’ailleurs, cela avait été un échec. Une communauté juive était partie d’Anvers pour le Vénézuela et les Thurn et Taxis voyant toujours grand, avaient simplement voulu se rendre eux-aussi dans les colonies. Pouvaient-ils également s’occuper des correspondances maritimes et non plus seulement des plis terrestres ? Cela ne serait pas pour aujourd’hui ni pour demain. Il valait mieux se focaliser sur leur force présente, développer certes mais ne pas s’enliser par un trop grand empire à gérer. C’est exactement le rapport qu’il ferait à son père et sans doute ce dernier l’écouterait-il, car c’était la solution de sagesse.

- Oui mais pas seulement pour ça. Un de mes amis juifs justement, verse aussi dans la médecine,  il m’a conseillé d'acquérir des cultures de cacao et de café. Ainsi, je serai en permanence fourni, même une fois rentré chez moi. Il dit que ces substances-là ont des vertus sur la santé. Que les deux peuvent tenir éveillé jusqu’à des heures indues.  Or moins je dormirai, moins je montrerai aux autres que je suis malade, comme tu le dis si bien !
- Mais tu ne peux pas, ne pas dormir !
- Après tout, de quoi ai-je besoin, trois ou quatre heures seulement, César, Richelieu ou Charles Quint avaient ce rythme là. C’est toujours mieux que rien. Je m'y ferai !

Xavier haussa les épaules, comme pour signifier qu’il se moquait d’avoir plus de repos, même si bien sûr ce n’était pas le cas. Et il voulait également ne plus parler de ce sujet pour le moment mais bien profiter des quelques jours qui lui restaient. Il saisit sa maîtresse par la main pour l’amener tout contre lui. Celle-ci ne se fit pas prier pour enrouler ses bras, autour de son cou.

- Et si tu m’amenais voir ces fantômes qu’il y aurait autour de la plantation, ce soir ?

Le visage tétanisé, l’ancienne esclave montra à quel point, cette idée ne l’enchantait pas. Xavier insista donc.

- Ne me refuse pas ça ! J’ai besoin de me distraire !
- Je te suffis pas pour ça ?
- Ne sois pas bête, bien sûr que si, mais roder la nuit autour de ma propre plantation pour chasser les revenants que tu as vus, c’est tout aussi excitant !

Et sans attendre qu’elle ne lui donne une nouvelle réponse, il lui donna un baiser passionné. Il saurait la convaincre et peut-être deviendrait-elle sa nouvelle camarade d’explorations, même si ce n’était que pour quelques jours.

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Munich, palais de l'électeur de Bavière, 1664,

Maximilien de Wittelsbach avait une réputation d’homme sympathique. Un esprit vif, passionné d’histoire. Un diplomate mondain. Il allait en avoir le cœur net puisqu’il attendait d’être reçu par lui en entretien. Le fameux contrat avec la Bavière allait enfin voir le jour après plus de huit ans de patience. C’est tout au moins ce qu’il espérait. C’était son premier projet après tout et en tant que tel, ce partenariat avait une grande importance pour lui. Certes, son père avait d’ores et déjà écrit à l’électeur en personne pour lui proposer ce contrat, et il n’aurait donc pas à répéter tel un perroquet ce que les Thurn et Taxis pouvaient proposer à la maison de Bavière. Ceux-ci étaient parfaitement au courant des avantages et des éventuels inconvénients d’une telle affaire. Ce que Xavier avait le plus à faire, c’était donc de plaire à cet homme. C’est-à-dire que ce n’était pas rien, car rien ne nait plus vite qu’un amour ou une antipathie. Parfois, on juge au premier regard. Savoir se montrer agréable n’était pas donné à tous en ce monde. Mais c’était donné à Xavier. Il n’avait plus qu’à souhaiter que son charisme fonctionne encore.

- Le duc va vous recevoir monsieur. Suivez-moi.

A sa grande surprise, le jeune homme d’affaires ne fut pas introduit dans l’antichambre de Maximilien mais dans sa bibliothèque. Une imposante bibliothèque qui le laissa d’ailleurs bouche bée d’admiration et d’envie. Cela devait être un havre de paix que de passer des heures en ce lieu. Peut-être que ce regard curieux et avide sur les différents ouvrages et qu’il n’avait absolument pas prévu, plut au duc, car celui-ci vint lui serrer la main. En règle générale, un salut entre les deux hommes aurait suffi mais le frère de l’électeur semblait être qui plus est fantasque. Ce qui plaisait donc qui plus est à Xavier, qui l’était de son côté lui aussi.

- C’est un honneur de vous rencontrer monseigneur.
- Laissons là les mondanités monsieur, parlons entre amoureux des arts, car votre œil ne m’a pas trompé, asseyez-vous.

Un sourire espiègle naquit sur les lèvres de Maximilien. Son bon caractère devait faire bien des ravages à la cour de l’Empereur. Dire qu’il s’était attendu contrairement à sa renommée, à rencontrer un être taciturne, comme certains grands peuvent l’être quand ils sont écrasés par le poids du pouvoir !

- Un verre de vin ?
- Oui. Avec plaisir.

Et après qu’un domestique leur eut apporté, verre et carafe en cristal du plus grand raffinement, Xavier se lança.

- Je n’ai qu’un seul espoir à formuler, c’est que nos rapports soient aussi exquis que ce vin de Madère.  Pensez-vous que nous puissions trinquer à cela ?

Le jeune Thurn et Taxis leva son verre avec le souhait de le faire tinter contre celui de son interlocuteur. Le duc après quelques instants, leva le sien, ce qui encouragea Xavier.

- Nous pouvons, mon frère vous donne toute sa confiance, tout comme moi d’ailleurs. Votre réputation  vous précède.

Un grand poids quitta les épaules de Xavier à cette réponse. Ça avait été une chose de signer des contrats pour son père tout au long de ces dernières années, mais pour une fois, ça serait son nom à lui qui apparaîtrait sur le contrat. Cela ne changeait pas grand-chose dans le fond, mais dans la forme, ça le touchait tout personnellement et le rendait fier.

- Mais vous resterez bien quelques jours pour que nous voyions ça en détails.
- Bien sûr, je vous remercie infiniment de cette invitation.

A présent, ce fut un sourire presque énigmatique qu’arbora le jeune Wittelsbach.

- Je vous vois intrigué par ma collections de livres, avez-vous une période que vous aimez tout particulièrement ?
- L’empire Mongol et les étrusques m’ont toujours fasciné, mais je ne voudrais pas abuser …
- Mais vous n’abusez de rien, je vous le propose, vous avez tout à la rangée douze de la colonne de gauche, et à la rangée quarante-une, colonne de droite…

Et les jours suivants se succédèrent autour des arts, des lettres, des affaires mais le tout avec grand plaisir. Grand plaisir des deux côtés d’après ce que Xavier put ressentir. Les deux hommes se quittèrent avec un léger pincement au cœur, espérant se revoir bien vite. Qui  aurait pu se douter du tournant que prendrait cette entente très cordiale ?

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Versailles août 1665,

- Donc nous sommes d'accord, mon cher ami ?
- Parfaitement monseigneur, concernant vos correspondances Blois-Bruxelles, nous mettrons pas plus de deux jours et demi.
- C'est que de vous à moi je me rends souvent dans mon gentilhommière sur les bords du Loir, et ce délai que vous proposez est vraiment très alléchant. Je préfère régler mes affaires depuis là bas, que depuis le palais.
- Notre maison fera tout pour vous satisfaire, n'en doutez pas.

Xavier était reçu par un seigneur français de la plus haute importance qui pouvait permettre d'asseoir leur renommée dans ce pays, et surtout là au coeur même du pouvoir : le palais du roi Soleil. A vrai dire, Xavier s'était attendu en le voyant à un véritable chef d'oeuvre d'architecture et il n'avait pas été déçu. C'était réellement le cas ! Il en aurait fait pâlir d'envie bien des princes électeurs du Saint Empire. Dans quelques temps, peut-être s'inspirerait-on de cette fameuse galerie des glaces, qu'il venait de traverser.  

- Où dois-je signer ?
- Ici-même, monseigneur.

Tandis que ce haut personnage trempait sa plume dans son encrier, un bruit sourd se fit entendre, chose qui fit sursauter Xavier, malgré lui.

- Qu'est ce donc ?
- Ce sont les travaux de l'aile sud qui se terminent, vous n'ignorez sans doute pas qu'il a failli assécher des marais pour construire Versailles. Il s'agit très certainement d'une énième chute d'ouvrier. Oh, il sera vite remplacé ...

L'oeil de Xavier se fit pétillant malgré lui. Certes, il plaignait le pauvre malheureux dont il espérait qu'il ne s'était cassé que la jambe, mais jusqu'à présent, il n'avait vu en Versailles qu'un palais dégoulinant de luxe. Peut-être que si la mort avait frappé bien des innocents pour parvenir à mettre une pierre sur l'autre, cela pouvait être bien plus intéressant. Peut-être le château était-il hanté ! Des envies d'excursions nocturnes frappèrent de plein fouet le jeune homme d'affaires.

- Est-ce le premier accident de la sorte ?
- Absolument pas mon jeune ami, et ce ne sera point le dernier non plus. Depuis que Sa Majesté a entrepi les travaux, bon nombre d'hommes sont morts, la plupart de maladie d'ailleurs. Et bon nombre donc ont maudit sa Majesté à l'heure de leur mort.

Il n'y avait plus de doutes, Xavier allait rester quelques temps au Palais pour en savoir plus, s'interesser à son histoire et faire d'autres rencontres. La qualité d'ambassadeur d'un de ses oncles le servirait, sans doute. Il n'aurait plus qu'à loger chez lui et le sonder. Il devait connaître en plus du gotha présent au palais, tout ce qui avait attrait au château en lui-même. L'un comme l'autre l'attirait à présent, car si bien sûr l'optique de faire de nouvelles affaires lui plaisait, s'il pouvait s'adonner en plus à son loisir préféré, il n'allait pas bouder cette double occasion.

D'ailleurs, il fut bien déçu lorsqu'il dut repartir après deux bonnes semaines passées à déambuler dans les couloirs et à se promener dans les jardins. Il est depuis ce jour là nostalgique de Versailles, mais est-ce une dépendance que l'on soigne ? Oui, sans doute en y revenant. Il se l'est donc promis.



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MessageSujet: Re: Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !    Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !  Icon_minitime02.11.13 0:35


L'ingratitude

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Brasserie Thurn et Taxis, Bruxelles, 1666,


- Xavier ! Xavier !

Cette voix de petite fille, le jeune Thurn et Taxis l’aurait reconnu entre mille. Il s’agissait de sa demi- sœur Geneviève âgée de neuf ans, qui l’appelait de l’extérieur. La seule ou tout comme, qui avait de l’affection pour lui. Ses autres demi frères et sœurs : Eugen, Franz, Isabelle, ou encore Anton ne pouvaient le supporter. Plus encore Eugen qui à presque quinze ans, formé tout comme il l’avait été au métier de son père avait lui aussi des rêves de grandeur. Xavier savait qu’il comptait en lui un ennemi à ne pas sous-estimer. Si seulement sa belle-mère, Anna de Horne descendante par sa mère de la princière famille d’Arenberg, ne l’avait pas considéré comme le bâtard de la famille, tout aurait pu être différent ! Hélas l’esprit bien contrôlé de ses enfants, avait fait de lui, le paria à ne pas fréquenter. Seule Geneviève y résistait, peut-être parce qu’il était venu à son aide lorsqu’elle avait fait une mauvaise chute, ou bien par simple affection fraternelle au fond bien naturelle. Aussi, heureux de sa visite, le jeune homme abandonna le contrôle de la fermentation de sa bière pour se ruer hors de la brasserie. L’ayant prise dans ses bras, il la souleva comme si elle n'avait été qu'une plume avant de faire claquer un bisou sur sa joue enfantine.

- Et voilà la plus belle !

A son air chagrin, le sourire de Xavier s’évanouit peu à peu. Elle le fixait étrangement. Que se passait-il ? Lui avait-on interdit de lui adresser la parole ? Ce n’était pas impossible malheureusement.

- Que t’arrive-t-il ma chérie ?

Il lui tapota le bout du nez avec tendresse pour la dérider, mais cela ne fonctionna pas.

- Ils veulent te faire du mal.
- Qui ça ?
- Mère et Eugen. Ils disent que tu fais des choses étranges la nuit, que tu marches, que tu parles. Ils t’ont vu, il y a quelques jours. Ils veulent le dire à père.

Lentement car très inquiet, Xavier reposa l’enfant à terre. Celle-ci lui prit la main, comme pour lui montrer sa solidarité. Pourtant, même s’il sentit son contact, les pensées du jeune homme étaient tout ailleurs. Cette maladie sans nom avait fini par le rattraper, et il n’y pouvait rien. Il y a quelques jours, il avait été invité chez son père pour célébrer les cent cinquante ans de leur suprématie en matière de service postal et il avait dû avoir une de ses crises, dont il ne se rappelait rien. Voilà un renseignement, qui valait tout l’or du monde pour l’ambitieux Eugen. Que pouvait-il faire à présent ? A moins de les tuer, il ne voyait pas comment les faire taire. Aller au-devant de son père pour s’expliquer, serait admettre qu’une part de vérité pouvait se cacher dans ce qu’on lui dirait et de plus, on saurait qu’il avait été mis au courant. Cela voudrait dire, que Geneviève ne pourrait plus le voir. On ferait le rapprochement assez vite. Il n’avait pas d’autres choix que d’attendre. Mais plus les jours passaient sans une convocation de la part de son père, plus Xavier sombrait dans un mal-être profond, allant de la peur au désespoir. Quelle image son père avait-il de lui ? Les autres gardaient-ils cette information secrète par pur sadisme ? Etait-il seulement au courant, en effet ?  Le jeune homme obtint les réponses à ses questions, quelques semaines plus tard.

Cette nuit-là, il avait rejoint sa maison située non loin de la brasserie et avait fermé toutes les issues, comme à l’accoutumée. Comme d’habitude également, il lut jusque fort tard pour dompter une fois encore son sommeil. Sommeil qui l’emporta au royaume de Morphée vers les trois heures du matin. Quelques instants après s’être assoupi, son mal se réveilla en lui et il commença ses déambulations nocturnes. Néanmoins, ce jour-là ne fut pas comme tous les autres, son grand stress ayant peut-être rendu plus dangereux certains de ses actes. Ainsi, il ouvrit l’une des fenêtres de la maison et après avoir enjambé la barre de fer qui séparait le balcon du vide, il s’assit sur celle-ci, ses jambes pendant dans le néant. Il ne se rendit compte de rien, si ce n’est au moment où des bras puissants le soulevèrent pour le ramener à l’intérieur. Contrarié, comme peuvent l’être tous les somnambules dont on gêne les mouvements, il se fit agressif et donna quelques coups à son sauveur. Puis une fois libéré de cette subite entrave, il regagna sa chambre et son lit pour s’y coucher. Ce n’est qu’au matin, lorsque ses yeux s’ouvrirent, que la réalité le rattrapa, ainsi que l’effroi. Son père était assis à ses côtés sur un fauteuil, endormi, il saignait légèrement de la lèvre inférieure comme s’il avait été griffé. Debouts devant son lit, avec un rictus démoniaque se tenaient sa belle-mère et son frère. La panique alors s’empara de Xavier, qu’avait-il fait ? Pourquoi tous trois étaient-ils là ? Etait-ce lui qui avait fait ça à son père ? Glacé, il se redressa et se précipita vers son père.

- Père, allez-vous bien ?
- Il est bien temps de t’en préoccuper après l’avoir roué de coups, espèce de monstre ! Dément ! Bête sauvage !

Tous les qualificatifs employés par sa belle-mère contre lui, étaient autant de poignards pour lui. Il avait tant d’admiration pour son père et maintenant, il n’y avait plus aucun doute, il l’avait battu. Mais comment ? Où ? Quand ? Fort heureusement, son père s’éveilla à son tour et allait peut-être l’éclairer sur le sujet. Mais alors qu’il lui souriait, le comte eut un mouvement de recul en le voyant. Cela finit de broyer le cœur de Xavier, et ce fut lui qui fit un pas en arrière au final.

- Depuis quand fais-tu ça ? Anna est venue me parler de ta folie …
- Je ne suis pas fou, simplement malade !
- Appelle ça comme tu le veux, mais hier soir tu étais fou et j’étais là pour le voir. Si je n’étais pas intervenu, ce matin on te pleurerait car tu serais mort défenestré !
- Comment ?!

Xavier ne parvenait pas à le croire. En était-il venu à cette extrémité ? Mais pour autant, il savait qu’il n’était pas frappé de démence ! Néanmoins allait-il pouvoir convaincre son père ? Il avait peu de chances d’y parvenir.

- Tu as bien entendu, et désormais pour le bien de nos enfants, entendez-moi Lamoral, je ne veux plus que votre fils remette les pieds chez nous ! Il pourrait les tuer !

Ce fut le coup de grâce pour Xavier, comment osait-elle exiger ça ? De quel droit ? A présent, le jeune homme d’affaires sortait de ses gonds.

- Madame, pour l’heure vous êtes ici chez moi, car ne vous en déplaise ainsi qu’à votre détestable rejeton, j’ai assez de compétences pour avoir mes propres biens. Et c’est donc vous qui allez partir ! Je veux parler à mon père en tête à tête.

Outrée, offusquée, scandalisée, Anna de Horne manqua de mots pour répliquer et devant le silence de son époux, prit la direction de la sortie la tête haute. Eugen la suivit non sans avoir foudroyé d’un regard méprisant, son demi-frère.

- Père, je suis véritablement désolé mais je ne me souviens plus de rien, je ne suis pas moi-même lorsque je suis dans cet état. Je ne sais pas ce qui m’arrive.
- Depuis combien de temps as-tu ces crises de folie ?

Le ton était très dur, il ne l’écoutait absolument pas.

- Depuis combien de temps, me caches tu ça ?

Xavier baissa la tête avec honte.

- Ça fait des années, quinze, peut-être vingt, je ne sais plus !
- Vingt ans que tu es possédé peut-être par un démon et moi qui te fais confiance depuis des années. Imagine si l’un de nos associés te voit, t'entend chantonner ou pire que tu l’agresses comme tu l’as fait avec moi. Ça serait un véritable scandale.
- Non car je ne fais ça que lorsque je dors ! Je suis tout à fait normal lorsque je traite les affaires. Je ne sais pas pourquoi, tout ça n'arrive que lorsque je dors !
- A qui veux-tu faire croire cette fable ?

Son père s’était levé brusquement de son fauteuil et avait déjà sa main sur la poignée de la porte.

- Je dois réfléchir et peut-être revoir ma décision de faire de toi mon successeur.
- Comment ?! Vous mettriez Eugen à ma place ? Un adolescent de pas même quinze ans !
- Tu avais son âge, lorsque tu as commencé à me prouver ta valeur.
- Mais apparemment, tous les contrats que j’aie pu vous amener n’ont pas servi à grand-chose, puisque vous ne voulez pas même m’écouter. Votre décision semble déjà prise, inutile de feindre de réfléchir !

Sa voix était déjà bien amère. Quelle ingratitude, s’il en venait à décider ça !

- Je te tiendrai au courant, en attendant, j’aimerai que tu fasses comme ta belle-mère l’a dit. N’approche plus tes frères et sœurs et tiens-toi éloigné de notre demeure.

Xavier devant tant d’injustice resta plusieurs minutes après le départ de son père, bouche bée. Les entrailles nouées de colère se débattait avec un sentiment terrible d’impuissance. Tant d’acharnement dans le monde des affaires pour en arriver à tout perdre à cause d’une stupide maladie ? Bien des objets valsèrent ce matin-là et ce n’est qu’à bout de souffle, que Xavier dut se calmer pour ne pas que son cœur lâche.

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Front lorrain mai 1667,

Il avait pris les armes, bien entendu du côté du Saint Empire Romain Germanique. Puisque son avenir était plus que jamais incertain, autant briller là où il le pouvait et quoi de mieux qu’une guerre pour cela. Qui sait, peut-être reviendrait-il couvert de médailles et de gloire ! Eugen en pâlirait de jalousie, ce petit blanc bec ! Pour l’heure, il avait participé à quelques batailles mineures et ne possédait que le grade de caporal, mais Xavier ne désespérait pas. De plus, malgré les camarades de combats qui tombaient immanquablement et qui n’avaient pu que peu en profiter, il faisait jouer ce réseau de correspondances pour acheminer les courriers plus vite. Les lettres de leurs épouses, de leurs sœurs, ou de leurs mères donnaient du cœur à l’ouvrage et d’autant plus la rage de vaincre aux soldats. Ils le remerciaient toujours chaleureusement. Hélas, si lui avait reçu des lettres de Geneviève et de Silke, aucune ne lui était encore parvenue de son père … En tout cas, pas avant ce jour-là. Lorsqu’il tint le pli entre ses doigts boueux, il hésita un instant puis cassa le sceau aux armes des Thurn et Taxis.

«  Mon fils,

Je vous sais au front, j’espère que vous vous portez bien car malgré notre dernière entrevue houleuse, vous restez ma chair et mon sang. Je ne vous l’ai sans doute pas souvent dit, mais je tiens à vous. Puis-je me rassurer en me disant que votre engagement militaire n’est pas dû à un désespoir de votre part ? Peut-être me suis-je montré trop sévère mais ma conscience professionnelle me pousse à l’être. Pourrez-vous un jour comprendre la décision que j’aie prise, je l’espère. Votre frère Eugen fait tant d’efforts pour montrer qu’il peut être digne de reprendre nos affaires, qu’il serait injuste de ne pas lui offrir sa chance. Je compte le présenter sous peu à sa Majesté et lui donner certaines occasions de briller. Je ne voulais pas vous prendre en traître. Je ne vous mets pas vraiment sur la touche, car vous pourrez toujours vous occuper de vos propres contrats, ceux pour lesquels vous vous êtes tant battus. Mais si vous avez en tête d’autres partenariats, faites appel à moi avant toute chose et bien sûr ne vous rendez plus vous-même voir nos associés. Dieu sait, ce que vous pourriez faire.

Prenez soin de vous, puissiez-vous guérir de cette maladie,

Affectueusement,

Votre père.


Fulminant à nouveau de rage, Xavier jeta la lettre au feu qui réchauffait la marmite de soupe. Il ne serait pas dit qu’il abandonnerait la partie aussi facilement, dusse-t-il se tourner vers d’autres affaires, dusse-t-il ne pas être grand maître des postes soit mais il obtiendrait de nouveau la fierté de son père. Quant à son frère, il le dépasserait en gloire tôt ou tard, soit par un mariage quelconque, soit par une occasion juteuse que cet imbécile ne saurait pas saisir. Et peut-être même que cette guerre allait être un moyen inespéré parmi tant d’autres de prendre enfin cet envol qu’il souhaitait tant. Puisqu’on le livrait à lui-même, il n’aurait aucune hésitation à se la jouer en solo et voire même contre sa famille.





Dernière édition par Xavier de Thurn et Taxis le 02.11.13 0:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !    Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !  Icon_minitime02.11.13 0:37

Fiche terminée, dire que je m'étais dit : Tu feras court. Green 

Bonne lecture. Smile

Adeline : Challenge done concernant les étrusques, j'espère que tu seras fière de moi ! PTDR 

Cha : Je sais que tu m'as dit que tu as kiffé le passage sur Maxou, donc ça me rassure, concernant la date si ça va pas avec ta propre fiche, hésite pas à me le dire aussi. J'ai mis 64 car c'est la date officielle du vrai contrat mais on peut mentir un peu. Green

Emma : J'ai placé juste le nom de Simon, étant donné qu'on avait pas reparlé de notre lien mais je me dis que vu ce qu'on a prévu, il vaut mieux qu'ils se connaissent. Smile Même si on se fait un rp flash back lorsqu'on aura précisé bien notre lien.
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



ADMIN TRAVESTIE
Monsieur fait très Madame

Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
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Date d'inscription : 03/01/2007


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MessageSujet: Re: Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !    Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !  Icon_minitime02.11.13 16:17

Hello Green 

Voilà j'ai lu, hier j'avais la flemme Green 
Si tu ne vois pas le message de validation, c'est juste pour un truc : Versailles. Clin d'Oeil 

Le reste de l'histoire est très bien, j'ai bien aimé le lire mais je suis étonnée que Xavier ne soit pas passé à Versailles, tu le fais quitter l'Empire pour le front. Je dis cela pour toi, mais ne pas avoir été à Versailles empêche la formation de certains liens et puis, ne pas avoir été au château sur un forum se passant à Versailles, je trouve ça un peu étrange Green 
Après tu as peut être ta raison, mais j'avoue qu'il est préférable qu'il soit passé par Paris et/ou Versailles, du moins que tu écris un passage dessus Clin d'Oeil 
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Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
Discours royal:



♠ ADMIRÉE ADMIN ♠
Here comes the Royal Mistress

Âge : A l'aube de sa vingt septième année
Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
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MessageSujet: Re: Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !    Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !  Icon_minitime02.11.13 17:01

Ouuuuuuuuuuuuuuuuuups ! PTDR  * Boulet *

Voilà qui est réparé juste après le passage avec Maxou. ^^ En fait je sais pourquoi inconsciemment je n'ai rien mis sur Versailles c'est parce que pour l'instant, il connait personne de là bas, il connait les autres ... d'ailleurs. Green J'ai pas eu le déclic étonnamment et ça me surprend moi-même. Green 

Mais du coup, si j'ai intégré le passage sur Versailles, j'ai pas mis grand chose puisque donc pour l'heure, il connait personne en particulier mais au moins ça ouvre des portes pour les liens. Green 
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



ADMIN TRAVESTIE
Monsieur fait très Madame

Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
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MessageSujet: Re: Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !    Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !  Icon_minitime02.11.13 18:00


Tu es validé(e) !

Bienvenue à

Versailles !


Voilà c'est bon Razz

Ca permet à Xavier d'être passé, de connaître les liens et éventuellement de connaître des gens déjà à Versailles Clin d'Oeil 

J'avais lu le début de l'histoire, j'ai pu lire la fin aujourd'hui et j'ai bien aimé. Un peu complexe ce Xavier mais l'air quand même sympathique, monsieur le postier a quand même pas mal de boulot vu les correspondances de l'époque Green  Il va ouvrir une brasserie à Paris ? Y aurait du monde en tout cas PTDR

Bref, rebienvenue à toi, espérant que tu t'amuses avec ce nouveau compte ! Tu connais la maison, je laisse les schizos avoir la parole Green 
Une fois la validation passée, il faut recenser ton avatar, puis créer ta fiche de liens et consulter celle des autres, remplir le point info et le consulter pour savoir qui fait quoi.
A partir de 50 messages, vous pourrez demander un logement et à 100 messages un rang personnalisé.
Viens faire un tour sur
le flood et n'oublie pas de mettre tes liens de présentation, fiche de liens et point info dans ton profil Clin d'Oeil




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MessageSujet: Re: Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !    Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !  Icon_minitime02.11.13 18:02

Bonjour futur concurrent Green  j'ai hésité à ressortir Maxi pour te souhaiter la re-bienvenue, puis je me suis dit que Zabo c'était aussi bien ! PTDR très chouette fiche, j'ai hâte qu'on mette en pratique les liens qu'on s'est trouvés, ça va être bien sympatoche tout ça What a Face 

Re-bienvenue sur ATV ! cheers cheers 
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MessageSujet: Re: Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !    Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !  Icon_minitime02.11.13 18:37

(Re)bienvenue cheers 
Banane Banane Banane 
Ton titre m'as tuée PTDR 
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MessageSujet: Re: Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !    Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !  Icon_minitime02.11.13 18:48

Re-bienvenue!

En tout cas, va falloir qu'on se trouve un lien, une fois que Xavier amène son popotin ses pattes à Paris! Green 
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Tobias Jaeger


Tobias Jaeger

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Boah le mien, je m'en fiche un peu! Par contre, j'aime tenir celui de mes ennemis entre mes mains. Littéralement!
Côté Lit: Même s'il y a moins de mondes que dans ma jeunesse, je suis un hôte plutôt accueillant de ce côté-là. Sans non plus tout le temps rechercher de la compagnie: l'âge venant, j'aime mes petites soirées de repos!
Discours royal:



Tout pour la Galerie

Âge : 50 ans
Titre : sicaire
Missives : 95
Date d'inscription : 25/02/2013


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MessageSujet: Re: Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !    Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !  Icon_minitime03.11.13 0:51

Re bienvenue Very Happy 

Un compatriote cheers ça c'est cool

En tout cas, il m'a l'air bien sympathique ce petit, vivement de voir ce que tu vas en faire en rp ^^
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Elena de Sotomayor


Elena de Sotomayor

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Nourri par la jalousie et rempli de peur
Côté Lit: Peut-être bien que certains ne devraient pas y être ...
Discours royal:



Tout pour la Galerie

Âge : 25 ans
Titre : Princesse de sang
Missives : 91
Date d'inscription : 02/08/2011


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MessageSujet: Re: Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !    Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !  Icon_minitime03.11.13 12:38

Bienvenue avec ce nouveau DC Clin d'Oeil 

Une fiche super agréable à lire ** 
Amuse toi bien avec ce nouveau perso !
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Alvise Di Venezia


Alvise Di Venezia

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: J'aime l'idée même de la beauté. Une vraie personne? Euhh.. non. Pas encore.Ah si... j'aime bien les filles fréquentées par mon frère, c'est normal ça?!
Côté Lit: rêves érotiques avec un idéal féminin mais ça reste très abstrait(forcément)
Discours royal:



Tout pour la Galerie

Âge : 20
Titre : Fils du doge de Venise, Capitaine au sein de la Garde Suisse Pontificale et garde du corps de l'Ambassadeur de Rome Michele Barberini
Missives : 257
Date d'inscription : 18/04/2012


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MessageSujet: Re: Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !    Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !  Icon_minitime04.11.13 19:27

Re-bienvenue Lisa!cheers 
Je n'ai qu'une chose à dire: le SERG c'est la vie!
Chouette personnage en tout cas!
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MessageSujet: Re: Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !    Xavier de Thurn et Taxis - Y'a pas écrit la Poste ici mais en fait si !  Icon_minitime

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