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 De la conception (d'un problème)

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Megan Campbell


Megan Campbell

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Après mon pays et un souverain, vient le visage d'un français un peu trop maniaque.
Côté Lit: Après le passage d'un souverain, je suis devenue bien difficile. N'espérez rien de ce côté!
Discours royal:



    Caledonia you're calling me
    And now I'm going home


Âge : 25 ans
Titre : Baronne de Campbelltown et espionne très personnelle de Charles II
Missives : 335
Date d'inscription : 26/02/2012


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MessageSujet: De la conception (d'un problème)   De la conception (d'un problème) Icon_minitime03.09.13 17:41




Elle avait succombé….encore une fois. Pour un peu, elle se serait giflé elle-même si ce geste n’aurait pas poussé le roi à se demander si son espionne avait encore toute sa raison. Et Megan se détestait bien plus lorsqu’elle réalisait que sa faiblesse lui faisait bien trop de plaisir...c’était bien trop simple!
Elle s’était caché sous les draps lorsqu’un valet était venu chercher Charles II en plein milieu de la nuit, pour une affaire urgente à traiter avant la reprise des discussions, et en se découvrant lentement, elle ne pu rater l’étincelle d’amusement dans les yeux du monarque.
-Je sais que vous avez aimé ce vin, il serait bien dommage de le perdre, insinua-t-il alors qu’elle affichait une petite moue. Je sais que vous ne m’en voulez pas, alors faites-moi un sourire, surtout s’il doit être le dernier avant d’autres longs mois.
Megan n’avait absolument aucune volonté face à son roi - et elle se disait depuis bien longtemps qu’elle avait de la chance de ne pas tomber dans les problèmes - et lâcha un sourire qui paru satisfaire Charles II. Celui-ci, avant de refermer la porte menant à l’antichambre, lui lança ses dernières recommandations dans un sourire entendu.
-Et ne faites pas de bêtises, je vous sais proche du duc de Leuchenberg, sachez garder des réserves. Ne me rendez pas jaloux!

La porte refermée, Megan leva les yeux au ciel en lâchant un soupir résignée. Jaloux? Alors que la pétillante Barbara Palmer l’attendait - plus ou moins attristée de son absence - à Londres? Maintenant que ses bêtises étaient commises, l’heure était au profit. Autant profiter de la situation, ou elle ne s’appelait pas Campbell! N’avait-elle pas une bouteille de vin à disposition? Après tout, il lui restait quelques heures à tuer, et l’idée de s’enfermer dans la chambre que lui avait fait ouvrir Archibald était totalement saugrenue!




La tête enfouie dans les oreillers, Megan ouvrit un oeil vague, essayant d’aplatir l’épais coussin de plumes qui lui cachait la vue. Shit, où était-elle, déjà? Et quelle heure était-il? Quatre heures? Elle tenta de se lever, la tête enfoncée dans un sac de farine, mais l’obscurité ne l’aidait pas vraiment à savoir si elle était dans la chambre que lui avait fait préparer Archie ou non.
Se laissant retomber dans les oreillers, elle parvint à se tourner de l’autre côté de lit, vide de toute présence. Elle se rappela alors du reste de sa nuit. Une seconde fois, elle tenta de se redresser, prenant son courage à deux mains et enfin assise, balaya d’un regard morne la pièce faiblement éclairée.

-Maudite sois-tu, Megan Campbell, ainsi que toute ta descendance.

Marmonnant en reconnaissant les meubles de la chambre royale, elle se passa une main dans les cheveux pour tenter de les démêler, et ses pensées avec. Avisant les deux bouteilles de vin et les verres vides, elle s’empêcha de se maudire à nouveau. C’était à présent totalement inutile et de toute façon, songea-t-elle, son corps était plus fort que son esprit, à quoi bon tenter de résister? Cette lâcheté était condamnable pour certains, mais en se rappelant le début de la nuit, un sourire souleva le coin de la bouche de Megan, lui faisant momentanément oublier ses scrupules. Sa position pouvait être enviée par toutes les femmes d’Angleterre et le plus fantastique de tout cela, se dit-elle en se resservant un verre, c’est qu’elle n’avait rien provoqué elle-même. N’était-ce pas fabuleux? Et ce vin était par ailleurs délicieux, il eu été stupide de laisser cette bouteille se perdre!

Terminant un second verre, elle prit enfin la décision qui s’imposait et rhabillée, elle alluma une chandelle et sortit à pas feutrés de la chambre pour rejoindre celle qui lui était dévolue.
L’esprit encore embrumé et alcoolisé, elle ferma un moment les yeux pour se rappeler du chemin emprunté avec Archibald. Premier étage, puis escalier de droite, seconde porte à gauche après le corridor….non, de droite….ou alors….

-Shit, pesta-t-elle lorsqu’elle se fut perdue trois fois!
Elle emprunta un nouveau couloir sombre, ne croisant nulle âme qui vive ou, par instinct de protection, se cachant derrière une porte pour échapper au passage de soldats. La crainte d’être découverte lui avait fait bêtement éteindre sa chandelle et c’était à la lueur de la lune qu’elle tenta de se repérer dans les dédales du palais ducal. Pourquoi les lorrains faisaient-ils des plans si compliqués?!
-Ah, te voilà, se félicita-t-elle tout bas en reconnaissant la porte! Elle étouffa un long bâillement en poussant le battant et referma le loquet derrière elle.
Elle n’avait réellement aucune idée de l’heure, mais on ne l’attendait que plus tardivement le lendemain auprès des blessés, ayant prévenu les médecins de son absence. Et si la raison n’était pas définie la veille, elle l’était aujourd’hui...mais restait hélas peu avouable!

Défaisant aussi habilement que lui permettait ses doigts aussi réveillés que ses esprits, elle se jeta en simple chemise sur le lit, se glissant dans les draps et enfouissant sa tête dans les oreillers. Doux repos!
-Et que nul ne songe à me réveiller sous peine de mort, marmonna-t-elle avant de sombrer dans un sommeil alcoolisé.



Ce fut le jour qui força à ouvrir les paupières de l’écossaise qui plongea le nez dans l’oreiller, avant de se rappeler de la royale présence à ses côté. Elle entendait la respiration lente de l’homme...avait-elle autant bu pour ne pas se rappeler du retour du roi? N’était-elle pas retournée dans sa chambre? Bah...un rêve, certainement, ou alors...ou alors il l’avait rejointe, ce qui fit naître un sourire intéressé sur les lèvres de la jeune femme. Les Campbell avaient un côté vénal ou non! En pivotant, elle alla se blottir près de l’homme, mais ouvrit soudainement un oeil circonspect en ne reconnaissant pas celui qu’elle connaissait pourtant bien.
-What’s the… commença-t-elle en se redressant, ouvrant l’oeil en grand.

Les rayons du soleil lui confirmèrent qu’il ne s’agissait pas du roi, et bien encore moins de son frère…..!
-AAAAAAAAAAAAAH ! WHAT ARE YOU DOING HERE !!!!! hurla-t-elle en ramenant les draps à elle et réveillant le dormeur!
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MessageSujet: Re: De la conception (d'un problème)   De la conception (d'un problème) Icon_minitime20.01.15 22:34

De la conception (d'un problème) Tumblr_m1jwutSJFr1qdyjjao1_500

Chambre. C-H-A-M-B-R-E. Bedroom. Bettzimmer. Flûte, il avait oublié la traduction dans les autres langues. Et quand Maximilien de Wittelsbach en perdait son latin, son italien, ou son espagnol, c’était signe que vraiment, il avait abusé du vin. Et qu’il n’y voyait plus clair. Et qu’il ne pensait plus clair. C’était drôle d’ailleurs, comme plus on répétait un mot, plus il semblait perdre son sens premier. Chaaaaaambre. Après tout, à tout prendre, une chambre, qu’est-ce ? Il pouvait tout aussi bien dormir sur le sofa, ça n’était pas moins confortable dans l’état où il était. Oui, mais les serviteurs le réveilleraient en commençant leur service le lendemain matin, ou plutôt, dans quelques heures. Et le jardin ? Non, trop froid. Donc, la chambre. Son lit. Encore fallait-il l’atteindre. Et s’il avait réussi, par on ne savait quel miracle (son cocher, en réalité) à retrouver le chemin du palais ducal de Nancy après une réception bien trop arrosée chez un lointain cousin qui s’était récemment marié à la fille de sa nièce ou une ânerie du même genre, retrouver le chemin de sa chambre, c’était une autre affaire. Chancelant, les yeux plissés pour distinguer quelque chose à travers l’obscurité de la nuit et les vapeurs de l’alcool, Maximilien faisait belle figure. Si Aliénor le voyait dans cet état, elle rirait bien de lui. Et si Ferdinand-Marie le voyait, il le renierait aussitôt. Tant mieux, les Habsbourg, en ce moment, il en avait un peu par-dessus la tête.

« AU BUCHER LES HABSBOURG. » s’exclama-t-il soudainement, dans un accès de fougue et d’audace.
« LA FERME IVROGNE, on dort ! » lui répondit une voix de baryton qui sonna à ses oreilles comme le barrissement d’un éléphant. Maximilien dédia une grimace du meilleur goût à la porte d’où il avait pensé entendre l’homme crier, puis reprit son chemin en marmonnant dans la barbe qu’il n’avait pas. Décidément, il ne tenait pas l’alcool. Lui qui buvait peu en temps normal, le moindre excès lui était fatal. Parfois il avait l’alcool joyeux, parfois l’alcool triste, parfois –comme ce soir – l’alcool philosophique. Une vraie loterie, à laquelle il préférait ne pas jouer trop souvent. Trop dangereux. Mais ce soir avait été une exception. Et il sentait déjà qu’il allait le payer cher dès le lendemain matin. Il n’imaginait pas encore que la rétribution allait être un peu plus grave qu’une simple gueule de bois.

A tâtons, il finit par trouver sa chambre au bout d’une demi-heure de déambulations hasardeuses, embrassa le panneau de bois après dix minutes à hésiter devant, et après avoir reconnu une écorchure sur la porte, en poussa le battant. Olé, ça tourne. Maximilien manqua de peu le mur qui s’était approché de lui un peu trop vite, lui dédia un regard noir, et s’éloigna en grommelant que ce château avait décidément tout d’un bateau à force de tanguer autant. Rassemblant toutes ses ressources intellectuelles encore fonctionnelles, le jeune homme entreprit de se déshabiller, de passer sa chemise de nuit (contre toute attente, il réussit même à la mettre à l’endroit) et trouva le chemin de son lit sans plus d’encombre. Aaaaah son lit.

« Beim Himmel, ich lieb’ dich doch so sehr, mein Bettchen. » marmonna-t-il dans une declaration d’amour aussi touchante que ridicule à son cher lit dans sa langue natale. Sans plus faire attention, sentant déjà son esprit glisser vers les bras de Morphée, il s’enroula dans la couverture, se retourna une fois ou deux, puis s’endormit à poings fermés. Enfin.

Lorsque les premiers rayons du soleil virent chatouiller ses paupières, Maximilien grimaça et se retourna pour tourner le dos à la lumière bien trop agressive en ce lendemain de soirée. Désespérément, il tenta de se rendormir, mais sa tête commençait déjà à le lancer. Terriblement. Résigné, il grogna de douleur. Plus jamais. Plus jamais un excès pareil. Il ne toucherait plus jamais à un verre d’alcool, d’ailleurs. Une promesse faite sur la perruque de son cher grand frère. Il avait donc tant bu que ça, hier soir ? Les yeux toujours clos, il essaya de se souvenir des événements exacts de la veille. En vain. La soirée chez son cousin n’était plus qu’un immense trou noir, aussi béant que le vide dans sa tête habituellement bien pleine.

« Plus jamais… » marmonna-t-il, se préparant mentalement aux épreuves que lui réservaient la journée. Juste avant de découvrir que la première d’entre elles se cachait déjà dans son lit.
-What’s the…

Hein ? Allons bon, il entendait des voix maintenant ? Qui parlaient… quelle langue, déjà ? Et puis tiens, quelque chose de chaud venait de se blottir contre lui. Et pas un animal à poils longs, s’il en jugeait par la sensation qu’il en avait. Laissant échapper un soupir, il ouvrit un œil. Distingua une étrange masse rousse. Ouvrit l’autre œil. Attendit que sa vue ne s’ajuste. Laissa son cerveau interpréter l’information.

Hurla en même temps que Megan qui avait eu le mauvais goût de s’inviter dans son lit sans prévenir.

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »
-AAAAAAAAAAAAAH ! WHAT ARE YOU DOING HERE !!!!!

Et, alors qu’elle tirait les draps à elle, Maximilien perdit l’équilibre et tomba du lit dans un bruit sourd. Une exclamation de douleur plus tard et le voilà qui reculait à tâtons jusqu’à ce que son dos ne cogne contre l’armoire, les yeux écarquillés de stupeur (et un peu de frayeur aussi). Megan ? Dans son lit ? Quoi, pourquoi, quand, comment ? Son cœur allait exploser dans sa poitrine à cause de l’effet de surprise et de la brutale décharge d’adrénaline qu’il venait de subir, quand il se rendit compte qu’il était toujours en chemise de nuit. Au moins avait-il eu la présence d’esprit de passer quelque chose la veille. Précipitamment, il agrippa sa robe de chambre au-dessus de lui et l’enfila comme il put en se relevant, son équilibre toujours aussi précaire, mais il ne savait plus si c’était à cause des restes d’alcool dans son système sanguin ou à cause de la trouille qu’elle venait de lui donner.

« COMMENT CA, what am I doing here ? TOI, qu’est-ce que tu fabriques ici ?! Dans ma chambre et dans… dans MON lit ?! » s’écria-t-il en nouant maladroitement la ceinture autour de sa taille. Jamais il n’avait dessoulé aussi vite de sa vie. Oublié le mal de tête et la lumière agressive, tout ce qui comptait maintenant, c’était d’élucider le mystère qui avait mené Megan à atterrir, d’une manière ou d’une autre, dans son lit. Calme-toi Maximilien, réfléchis, il doit bien y avoir une explication rationnelle à tout ça. Essaye de te souvenir. Complètement perdu, le jeune duc tenta tant bien que mal de se souvenir si Megan était déjà dans son lit quand il était revenu, ou s’il l’avait entendue entrer, ou… malheureusement, rien ne lui revenait. Déboussolé, il détailla la jeune femme pour tenter de lire une explication sur son visage, sentit ses joues s’empourprer en réalisant qu’elle n’était guère plus habillée que lui, et complètement perdu frotta ses deux mains sur son visage, comme si ce geste pouvait effacer le brouillard qui recouvrait la nuit passée.

« D’accord. Je ne me souviens de rien, mais je suis sûr qu’il y a une explication à tout ça. Une BONNE explication. Je t’avoue que la nuit dernière n’est pour l’instant qu’un immense trou béant pour moi, alors si tu pouvais éclairer un peu ma lanterne en me disant à quel moment tu es arrivée là, ça m’aiderait beaucoup. » débita-t-il, bien déterminé à retrouver sa contenance habituelle malgré leurs tenues respectives et ses cheveux en bataille au réveil et sa gueule de bois, et il alla vers le bout du lit et s’appuya fermement sur la rambarde de bois, les yeux dardés sur Megan. Il l’adorait, sa Megan, elle était la meilleure amie dont il aurait pu rêver, mais il ne s’était jamais attendu à… ça. Et il était bien décidé à résoudre cette énigme.

« Eh bien ? Je t’écoute. Quelle bonne raison peux-tu avoir pour te trouver dans mon lit de si bon matin sans que je ne me souvienne t’y avoir invitée ? »
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Megan Campbell


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MessageSujet: Re: De la conception (d'un problème)   De la conception (d'un problème) Icon_minitime31.01.15 18:16

-COMMENT CA, what am I doing here ? TOI, qu’est-ce que tu fabriques ici ?! Dans ma chambre et dans… dans MON lit ?!
-Dans ton lit, rétorqua Megan hors d’elle - plus sous le choc que sous une réelle colère! It’s MY bed! Elle pointa un doigt rageur sur le matelas, le nez froncé. Elle fixa Maximilien du regard, furieuse sans trop savoir pourquoi...Il y avait certainement une part d’orgueil de se retrouver dans un tel état, les cheveux en bataille, sans aucun maquillage ni mise en beauté quotidienne! Et pis Oh! mais habille-toi! Elle détourna les yeux, se refusant à voir son meilleur ami en tenue d’Adam...la vision était trop atroce pour son cerveau encore alcoolisé. Tu te pointes ici, tu dors dans mon lit et tu me demandes ce que je fais? Ma parole, tu devais être complètement DRUNKEN pour faire ça, continua-t-elle de crier, sans prendre garde au malade crâne qui lui perça la tête sans crier gare. Elle tenait ses draps d’une main, gesticulant de l’autre dans un effet cassant toute crédibilité.
Furieuse, elle se tut, inspira longuement et se calma enfin, s’efforçant de ramener les draps à elle pour qu’il ne voit aucune infime partie de son anatomie dénudée. Pour trouver l’apaisement, elle balaya la pièce du regard, ne reconnaissant aucun meuble de ceux qu’elle avait vu hier, dans la chambre que lui avait octroyé Archie. Cette table? Ce fauteuil...Ca ne ressemblait pas non plus à la chambre dans laquelle elle avait passé une partie de la nuit. Le doute s’installa insidieusement, lentement et doucement...ce pouvait-il que…. Elle plaqua une main sur sa bouche en se retournant vers Maximilien qui avait passé une robe de chambre.
-Oh non, bégaya-t-elle d’une petite voix, totalement refroidie...Je ne suis pas chez moi...mais comment j’ai pu me retrouver là! Et comment as-tu pu ne rien voir? Ne pas me réveiller!
-D’accord. Je ne me souviens de rien, mais je suis sûr qu’il y a une explication à tout ça. Une BONNE explication.
Mais les effets de l’alcool étaient persistants, et Megan ne su quoi répondre. Tout semblait se mélanger dans son esprit: la soirée, Archibald, le roi, leur nuit….Elle se rappela encore qu’elle était totalement dévêtue et une horrible pensée lui vient en tête. Maximilien et elle? Elle sentit une secousse de terreur lui parcourir le dos et elle préféra tourner le dos à son ami pour ne pas qu’il lise dans son regard. C’était impossible! Impensable, même! Il était bien plus que son ami, il était son meilleur ami, son frère, son double...Ils se ressemblaient tellement que jamais, ô grand jamais elle n’avait pu imaginer une toute autre relation entre eux que cette parfaite amitié, innocente, pure et dénuée de toute préoccupation. Elle pria mentalement, en espérant que rien ne se soit passé pendant leur nuit commune, mais elle sentit son coeur battre la chamade et le marteau de son crâne continuer à lui taper dessus.
Elle se retourna enfin vers Maximilien, le visage contrit et camouflant la moindre partie de son corps.
-Et bien je…. je….
-Eh bien ? Je t’écoute, relança Maximilien.
-...ben j’étais sortie, je suis allée dîné autre part, et je crois que j’ai un peu forcé sur le vin, commença-t-elle d’une voix peu assurée. Elle ne voulait pas avouer de suite avec qui elle avait passé la majeure partie de sa soirée, redoutant un regard désapprobateur de Max. Elle savait qu’il allait lui faire la leçon, voire la morale, lui rappelant que c’était dangereux, que c’était une position que sa famille désapprouverait, que ça n’était pas digne, blablabla...Elle lâcha un petit soupir.Au moment où je devais rentrer, je me suis un peu perdue...C’est la premère fois que je viens, ajouta-t-elle vivement! C’est impossible de se retrouver dans ce labyrinthe! Crois-moi, je n’ai pas poussé une porte au hasard, ou la tienne en imaginant une surprise de mauvais goût! Je pensais être dans ma chambre, seule peut-être ou encore avec le roi et….Elle se tut soudainement, réalisant la gaffe qu’elle venait de faire. Enfin je veux dire que...Archie...et d’autres…

Elle se tut encore, les larmes au bord des yeux en observant Maximilien. Elle était terrorisée à l’idée d’avoir couché ne serait-ce qu’une seule fois avec lui.
-Dis-moi que nous avons rien fait! Je t’en supplie, Max, lâcha-t-elle d’une voix suppliante, manquant de lâcher son drap! Tu es mon meilleur ami, je refuse que tout soit gâché à cause de moi! Je ne me rappelle de rien, même pas de l’étage où je suis, ni de l’heure à laquelle je suis venue là! J’ai un trou noir total! C’est atroce!

Elle s’affala sur le matelas, plongeant son nez dans les draps pour espérer un sanglot qui aurait pu la faire déculpabiliser ou pousser Maximilien à ne pas la rendre coupable de cette nuit improbable. Elle releva la tête, échevelée et penaude. Elle resta un moment sans rien dire, avant de décider de se lever - péniblement, avec ses draps et son mal de crâne persistant - pour attraper ses vêtements et les passer comme elle pouvait. Elle s’emmêla les pinceaux entre ses jupons mais parvint à faire tenir le tout.
-Mais toi, comment tu t’es retrouvé là sans savoir qu’il y avait quelqu’un ici, reprit-elle en tentant de fermer son corset seule? Ne me dis pas que tu m’avais reconnue et que tu le savais! Ca serait cruel de ta part!

Elle pivota pour fusiller Maximilien du regard. Pour un peu, elle s’imaginait qu’il avait planifié cette mise en scène et qu’il savait dès son entrée dans la chambre qu’elle dormait ici. S’il tel était le cas, leur rupture serait consommée sans perdre une seule seconde!
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MessageSujet: Re: De la conception (d'un problème)   De la conception (d'un problème) Icon_minitime26.02.15 1:11

Alors là, elle avait du culot, la Megan. Elle apparaissait de nulle part, nue comme un ver, dans SON lit, et elle avait l’audace non seulement de l’en jeter et en plus de l’accuser LUI de s’être trompé de chambre ! Si la situation n’avait pas été bien assez traumatisante comme ça, il s’en serait vexé, tiens. Mais à l’heure actuellement, Maximilien était bien trop occupé à essayer de remettre les pièces du puzzle à leur place pour s’offusquer de ces accusations quand il était évident que c’était elle qui était en tort. Ainsi qu’elle le réalisa bien assez vite sous le regard médusé, furieux et terrifié du Habsbourg qui se demandait encore ce qu’il avait fait au ciel pour mériter ça – sans compter ce terrible mal de tête qui continuait de le tancer alors qu’il n’avait jamais dessoulé aussi vite de toute sa vie. Les deux mains sur le rebord en bois ciselé du lit dans lequel ils devaient encore découvrir ce qu’il s’était passé (Maximilien dut faire un gros effort pour empêcher son cerveau de produire des images qu’il préférerait garder loin, très loin de sa conscience, et se promit à nouveau de ne plus jamais boire), il dévisageait Megan, très visiblement perturbé par la situation et décidé à faire la lumière sur cette affaire. Le seul point positif dans tout ça, c’était que Megan ne pourrait pas se moquer de lui : elle avait l’air au moins aussi en détresse que lui. Pour ça, ils étaient dans le même bateau.

-...ben j’étais sortie, je suis allée dîné autre part, et je crois que j’ai un peu forcé sur le vin. Commença-t-elle dans un effort visible pour rassembler ses souvenirs de la veille. Parfait, un point qu’ils avaient en commun. Il espérait juste qu’il n’y en ait pas d’autres… Au moment où je devais rentrer, je me suis un peu perdue...C’est la première fois que je viens ! C’est impossible de se retrouver dans ce labyrinthe! Crois-moi, je n’ai pas poussé une porte au hasard, ou la tienne en imaginant une surprise de mauvais goût! Je pensais être dans ma chambre, seule peut-être ou encore avec le roi et….
« Le roi ? » interrompit Maximilien en s’étranglant. Non seulement oui, Maximilien désapprouvait la relation qu’elle entretenait avec le souverain anglais, mais de plus, cette révélation jetait une toute nouvelle lumière sur cette affaire. Si bien que le jeune homme sentit son sang se glacer dans ses veines. Si Megan était arrivée au beau milieu de la nuit, dans cette période de temps qu’il avait oubliée, que dans le noir elle l’avait pris pour le roi, que lui aussi était sous l’effet de l’alcool… Le monde de Maximilien s’effondra tout d’un coup autour de lui. D’un côté, son esprit rationnel (enfin, ce qu’il valait, vu l’état de panique et de gueule de bois dans lequel il était) lui criait que oui, il venait d’avoir une aventure avec Megan, que c’était la seule explication logique et rationnelle à cette improbable histoire, et d’un autre côté, il priait de toutes ses forces pour qu’il y ait une autre explication, qu’importe qu’elle soit absurde et impossible. Sous le choc, Maximilien se sentit blêmir et dû s’asseoir au bord du lit pour se remettre de ses émotions.

-Dis-moi que nous avons rien fait! Je t’en supplie, Max ! Son ton de détresse absolu interpella Maximilien, qui se sentit piqué au vif. D’accord, il savait bien qu’il n’était pas du goût de Megan, et lui non plus n’aurait jamais eu l’idée même d’imaginer quelque chose d’autre que de l’amitié innocente entre eux, mais cette réaction spontanée l’avait, il fallait bien l’avouer, un peu vexé. Il n’était pas si repoussant que ça, si ? Tu es mon meilleur ami, je refuse que tout soit gâché à cause de moi! Je ne me rappelle de rien, même pas de l’étage où je suis, ni de l’heure à laquelle je suis venue là! J’ai un trou noir total! C’est atroce!

Courageusement, il ravala son faible orgueil de mâle blessé, et se passa une main sur le visage, complètement perdu. Si Megan non plus ne se souvenait de rien, comment allaient-ils faire pour savoir ce qu’il s’était passé pendant cette fichue nuit ! Il sentit derrière lui Megan s’agiter, et en se retournant, l’aperçut brièvement debout en train d’essayer de se changer en tenant les draps autour d’elle. Maximilien piqua un fard et détourna aussitôt la tête pour fixer le parquet qui lui paraissait soudain terriblement fascinant et attractif.

-Mais toi, comment tu t’es retrouvé là sans savoir qu’il y avait quelqu’un ici ? Ne me dis pas que tu m’avais reconnue et que tu le savais! Ca serait cruel de ta part!
« Mais bien sûr que non ! » s’écria Maximilien d’une voix étranglée, outré par l’injuste accusation. « Je ne me souviens de rien, je te dis ! Je sais juste que… que je suis rentré dans ma chambre passablement ivre, que je me suis changé je crois, et que je me suis affalé dans mon lit… mais je ne me souviens pas y avoir vu qui que ce soit… » Un frisson parcourut l’échine de Maximilien alors que la fin de sa phrase s’imposait d’elle-même dans son esprit. Il déglutit difficilement, avant d’ajouter, presque dans un souffle : « … mais je ne me souviens pas non plus avoir vu mon lit vide. »

Un lourd silence accompagna ces paroles dont le sens était chargé de conséquences que les deux amis n’étaient peut-être pas prêts à gérer. Maximilien n’avait jamais été du genre à se laisser aller facilement aux plaisirs de la chair, d’une part par sa timidité et sa réserve sur les sujets de l’amour, et d’autre part parce qu’il n’en avait jamais particulièrement ressenti la nécessité. Alors imaginer qu’il avait franchi ce pas-là avec Megan… C’était comme si ils avaient commis un crime. Trépassé quelque chose d’interdit. Maximilien était un Habsbourg, il pensait s’y connaître en relations contre-nature et tarabiscotées, mais l’idée que son amitié avec Megan ne serait plus jamais la même qu’avant à cause d’une erreur dont ils ne se souvenaient même pas, lui paraissait autrement plus horrifiante que les multiples liens de consanguinité qui fleurissaient dans sa famille. Il y avait dans leur amitié une innocente, une transparence qui le rassurait et qu’il chérissait. Se dire que tout ça venait de voler en éclats… il n’arrivait pas encore à réaliser. Ravalant son angoisse, il se leva du lit et fit les cent pas dans la chambre avant de reprendre à un débit tellement rapide qu’il trébuchait sur les mots, son français lui échappant un peu.

« Non non non il doit y avoir une autre explication. Peut-être bien que… peut-être bien qu’effectivement, tu t’es trompée de chambre après que je sois rentré, et que, pensant que j’étais le roi, tu te sois couchée dans le lit… mais que tu te sois endormie aussitôt ! Ou bien, que tu étais déjà là, et que je me suis couché sans te remarquer… bien sûr, c’est forcément ça enfin, regarde-nous, à paniquer pour rien… »

Maximilien se força à sourire et eut un rire qui sonnait horriblement faux, avant de jeter un coup d’œil à Megan… qui n’avait pas l’air convaincue. Du tout. Découragé, Maximilien leva ses bras dans un geste de désespoir avant de les laisser retomber le long de son corps avant de s’exclamer, exaspéré :

« Mais ne me regarde pas comme ça !! Que veux-tu que je te dise, on ne se souvient de rien, tu étais nue dans mon lit en pensant que j’étais le roi, j’étais ivre moi aussi, je, je… SI, je dis bien SI, il s’est vraiment passé quelque chose, on ne peut rien y faire ! Là ! Ce ne serait quand même pas la fin du monde, si ? »

Et Maximilien lui non plus pas du tout convaincu, de se laisser retomber assis sur le lit. Seigneur, quel début de journée exécrable.
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MessageSujet: Re: De la conception (d'un problème)   De la conception (d'un problème) Icon_minitime14.03.15 1:05

Megan venait de finir de passer sa robe, ses jupes, d'attacher son corset, sans même oser demander à Max de l'aider. Elle préféra même s'affairer seule, quitte à se ficeler comme un rôti dans son corps baleiné, quitte à le laisser bâiller. Elle était bien plus préoccupée par sa soudaine pudeur que par sa tenue, n'osant même pas se retourner vers Maximilian tant qu'elle n'avait pas une mine décente.
Elle finit par réussir à tout attacher et faire tenir, et  se laissa tomber sur le lit, se tournant vers Max, le regard complètement perdu. Il devait absolument la rassurer, car elle-même en était complètement incapable.

«-Mais bien sûr que non !, lâcha enfin Max, provoquant un mince soulagement chez la jeune femme. Je ne me souviens de rien, je te dis ! Je sais juste que… que je suis rentré dans ma chambre passablement ivre, que je me suis changé je crois, et que je me suis affalé dans mon lit… mais je ne me souviens pas y avoir vu qui que ce soit… mais je ne me souviens pas non plus avoir vu mon lit vide. »
Cette dernière phrase acheva Megan qui s'affala sur le lit, se réfugiant sous un oreiller. Pourquoi avait-il ajouté ce détail ? Pourquoi fallait-il toujours qu'il soit trop franc ? Il aurait du la laisser dans son déni, pour qu'ils puissent tous les deux se complaire dans cette demi-vérité !
« -Tais-toi, couina-t-elle sous son oreiller !
Elle resta là, ses cheveux flamboyants en bataille qui l'étouffaient à moitié, mais elle ne voulait pas en sortir. Peut-être, si elle restait là toute la matinée, la nuit s'effacerait et rien de tout cela ne se serait passé ? Ou peut-être devait-elle encore s'étouffer un peu plus pour qu'elle réalise que tout ceci n'était qu'un rêve sordide ? Elle appuya fortement, mais ne pu qu'obtenir un mal de crâne plus douloureux.

Soulevant alors un coin d'oreiller, elle jeta un œil sur Maximilian dont le regard trahissait non seulement la même inquiétude que la sienne, mais aussi une visible contrariété. Le roi...elle le devinait parfaitement, Max l'avait assez sermonné contre son aventure royale, mais il n'avait jamais pu comprendre cela, de toute manière ! Pour éviter de se faire juger de son regard, elle rabattit le coin sur son œil.
« -Peut-être bien que, reprenait-il en cherchant… peut-être bien qu’effectivement, tu t’es trompée de chambre après que je sois rentré, et que, pensant que j’étais le roi, tu te sois couchée dans le lit…
-Mmmh, certainement, fit-elle d'une voix étouffée.
-...mais que tu te sois endormie aussitôt ! Ou bien, que tu étais déjà là, et que je me suis couché sans te remarquer… bien sûr, c’est forcément ça enfin, regarde-nous, à paniquer pour rien… »
Megan entendit Maximilian pousser un petit rire pour se rassurer, mais la jeune fille ne l'était qu'à moitié, même si l'hypothèse émise par son ami était plus que probable.
« -Et puis de toute façon, renchérit-elle, emmitoufflé sous son oreiller, j'ai pas pu te prendre pour le roi, c'est impossible. Vous êtes beaucoup trop différent, lui est plus…. Elle jeta un œil sur Maximilian, dont la carure n'était évidemment pas celle du roi, mais elle avisa le regard de son ami et se ravisa aussitôt. ...euh….plus….. poilu. » Elle ignorait pourquoi elle avait dit ça, sans doute pour couper court au sujet, et rejetant enfin son édredon, elle se redressa, la mine toujours bougonne, et ramena ses cheveux rebelles derrière ses oreilles. Le rire de Max était aussi faux que tout ce qu'ils pourraient imaginer pour cette improbable nuit. Dans l'esprit de la jeune fille, l'idée commençait à faire son chemin, malgré ses efforts pour la stopper en pleine course. Cette petite idée plus mesquine qu'un anglais, et aussi insidieuse qu'un catholique...celle qui était accompagnée d'une petite voix qui lui répétait qu'elle avait pris son meilleur ami pour le roi.
Assise, elle fixait Maximilian, n'osant pas lui faire part de son soupçon. Il voulait tant y croire qu'elle n'avait presque pas le coeur de lui ruiner tous ses espoirs, même si dans leur duo, elle était souvent celle qui fichait tout par terre et brisait consciencieusement le petit monde qu'elle construisait.  
Mais dans ce bourbier, ils s'y étaient mis tous les deux !

«- Mais ne me regarde pas comme ça !! Que veux-tu que je te dise, on ne se souvient de rien, tu étais nue dans mon lit en pensant que j’étais le roi, j’étais ivre moi aussi, je, je… SI, je dis bien SI, il s’est vraiment passé quelque chose, on ne peut rien y faire ! Là ! Ce ne serait quand même pas la fin du monde, si ? » 
Megan fronça le nez. Il voulait prendre les choses comme ça ? Juste « tant pis » ?
« -Pas la fin du monde, répéta-t-elle, alors que Max s'était assis face à elle ? Pas la fin du monde ? Nan c'est sûr, mais dans ce cas, je vais aussi aller...je sais pas moi….aller voir Morgan Stuart, il ne refusera pas qu'une Campbell aille dans son lit, et ça ne sera pas la fin du monde ! Ou encore mieux, tiens : le fils Cromwell ! Après tout, c'est pas le père, hein ? Ben non, c'est pas la fin du monde… ! Archie va être ravi de savoir ça, tiens ! »

Elle venait de terminer sa petite diatribe lorsqu'elle réalisa l'idiotie de ce qu'elle venait de dire et toute l'acidité de sa langue. Max n'avait rien demandé, mais elle réagissait comme s'il était l'unique coupable de la situation. Et si c'était elle, qui alcoolisé, l'avait poussé à ça ? Si tous deux avaient assez bu pour qu'elle le dévergonde assez ? Elle en serait dans ce cas l'entière responsable…
Elle lâcha un profond soupir de désespoir et releva des yeux contrits sur Maximilian.
« -Excuse-moi, fit-elle penaude. Tu es autant responsable que moi, nous sommes tous les deux dans le même panier... » Elle se tut un moment, n'osant même plus faire un geste vers lui, alors qu'elle ne s'était jamais empêché de le prendre dans ses bras dès qu'ils se réconfortaient l'un l'autre. Non, c'est vrai, ça ne serait pas la fin du monde…elle baissa les yeux, soudainement gênée par l'image qu'elle venait de voir. Max et elle…. ! « Mais ça serait vraiment … bizarre, continua-t-elle en relevant ses prunelles. J'aurais l'impression d'avoir fait...ça...avec mon frère ! Tu es loin d'être repoussant, alors si on sait qu'il y a eu quelque chose entre nous, rien ne sera plus pareil. »

Elle afficha sa petite moue boudeuse, mais n'osait toujours pas se rapprocher de Maximilian.
« -Et puis si quelqu'un nous a vu dans le même lit et décide de parler ? Si le roi l'apprend ? Il ne me fera peut-être plus autant confiance, ni à toi pour vos affaires diplomatiques, il est parfois jaloux et… »Megan plongea son visage dans ses mains pour se rafraîchir les idées.  « Ecoute. Je vais retourner dans mes appartements, on va se reposer, soigner notre mal de tête et quand nous irons mieux nous en reparlerons...Cela te convient-il ? »

Même si la proposition pouvait ne pas lui convenir, c'était de tout façon la résolution de l'écossaise qui était bien incapable de réfléchir encore.
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MessageSujet: Re: De la conception (d'un problème)   De la conception (d'un problème) Icon_minitime01.04.15 2:52

« -Pas la fin du monde ? Pas la fin du monde ? » répétait Megan d’une voix de plus en plus incrédule. Maximilien leva les yeux au ciel et croisa les bras, se renfrognant alors que son amie enfonçait un peu plus le couteau dans la plaie. Ah ça, oui, Megan elle savait bien faire, provoquer des catastrophes, puis renforcer l’idée que oui, c’était bien une catastrophe, et enfin faire culpabiliser les autres. Et lui, bonne poire, tombait dans le panneau à chaque fois. Flûte à la fin, ce n’était quand même pas lui qui s’était réveillé nu dans le mauvais lit ! En tout cas, il était ravi de savoir que cette perspective était aussi… désastreuse. Au moins, la prochaine fois que Megan atterrirait par surprise dans son lit, il saurait que ce serait à cause de l’alcool et pas à cause de son charme. Maximilien, rancunier et toujours ronchon quand il avait la gueule de bois, songea qu’il ne manquerait pas de lui rendre la monnaie de sa pièce. Néanmoins, remarquant (peut-être) le silence vexé du Wittelsbach, Megan soupira dans son dos et reprit :

« -Excuse-moi. Tu es autant responsable que moi, nous sommes tous les deux dans le même panier... » « Comment ça, autant coupable ? » s’exclama-t-il en se retournant d’un bond. « Ce n’est pas moi qui me suis trompé de chambre ET de lit, je te rappelle ! » Au bout d’un moment, la mauvaise foi de Megan, ça commençait à bien faire. Maximilien était plutôt du genre patient, surtout avec son impétueuse amie écossaise, mais il avait ses limites lui aussi. Parmi ces limites : être pris au dépourvu et se retrouver dans une situation inconfortable. Il avait beau être un espion diplomatique et politique de haut vol, tout ce qui sortait de l’information et de la rhétorique avait un peu tendance à échapper à son contrôle, ce qui avait le don de le faire paniquer et monter sur ses grands chevaux. Alors quand tout partait de manière complètement folle aussi tôt le matin un lendemain de cuite, il n’avait qu’une envie : retourner se coucher et hiberner toute l’année. Ou rentrer au Saint-Empire. Le Leuchtenberg lui manquait beaucoup, soudainement. On s’y ennuyait comme les pierres, mais au moins, ce genre d’incident n’avait que fort peu de chances de se produire.

« Mais ça serait vraiment … bizarre. » poursuivit Megan, si bien que Maximilien consentit enfin à relever les yeux sur elle. « J'aurais l'impression d'avoir fait...ça...avec mon frère ! Tu es loin d'être repoussant, alors si on sait qu'il y a eu quelque chose entre nous, rien ne sera plus pareil. »

En entendant ces mots, Maximilien sentit un frisson lui remonter le long de l’échine. Diable. Elle marquait un point. Une fois passé le problème de l’égo blessé, force lui était d’admettre que l’idée d’une relation avec Megan lui semblait aussi saugrenue que d’épouser sa cousine au premier degré (rappelons que Maximilien était un étranger au sein de sa propre famille dont il n’épousait guère les mœurs maritales).

« Tu as raison. » soupira-t-il en repoussant ses cheveux en bataille de la main. « Excuse-moi d’avoir pris la mouche, au fond c’est vrai que ce serait… Gott. Etrange. » C’était le cas de le dire. Ils se connaissaient depuis si longtemps, il avait pour ainsi dire toujours pris leur amitié pour acquise, malgré les hauts et les bas qu’ils avaient traversé, de par leurs divergences de caractères et d’opinion. Le conservateur contre la rebelle, le discret contre la flamboyante, la tactique contre l’audace… Leur amitié avait tenu le coup malgré tout ça, au fil des années. Et en ce moment, Maximilien n’avait vraiment, vraiment pas envie de perdre l’un des quelques rocs auxquels il pouvait encore se raccrocher. Surtout pour une stupide histoire d’hypothétique coucherie. Et si quelqu’un les avait vus ? suggéra-t-elle encore, et Maximilien soupira derechef, se prenant la tête à deux mains. Le roi d’Angleterre était à mille lieues de ses considérations et il aurait aimé que ça reste ainsi mais malheureusement, Megan avait raison. Mais après tout, il n’y avait aucune raison pour qu’un accident diplomatique ne vienne gâcher ses efforts de tant d’années, si ? Personne n’avait vu Megan entrer chez lui, aucun domestique n’était passé ce matin-là, pour ce qu’il en savait… Tant bien que mal, il essayait de se rassurer, priant pour que Megan ait paniqué pour rien et qu’il n’y ait, effectivement, pas de quoi s’inquiéter. Décidément, si ce n’était pas politique, ce serait bien Megan qui finirait par l’achever. A commencer par ses nerfs.

« Ecoute. Je vais retourner dans mes appartements, on va se reposer, soigner notre mal de tête et quand nous irons mieux nous en reparlerons...Cela te convient-il ? »

Retirant sa tête de ses mains, le jeune homme se retourna pour jeter un regard à Megan, ses cheveux roux désordonnés, sa robe mal mise, et cala son front dans la paume de sa main en soupirant, acquiesçant d’un mouvement de tête. Elle avait raison. Il n’était pas en état de réfléchir, seulement en état de paniquer pour rien. Il allait se recoucher, dormir toute la journée, et quand il se relèverait, il aurait à nouveau les idées claires et, au besoin, un plan pour expliquer la situation pour déjouer toute tentative de chantage d’hypothétiques espions qui ne les avaient sûrement même pas vus. Voilà, c’était ce qu’il allait faire. Dormir, et redevenir un marionnettiste et conteur de talent. Comme ça, Megan n’aurait plus à s’inquiéter de la possible réaction de Charles II ou de ses soupçons. Et tout incident diplomatique serait évité. Tout irait bien. De toute façon, il ne s’était rien passé, pas vrai ?

« Fort bien. Retournons nous remettre de nos folles soirées respectives, nous aurons l’esprit bien plus clair une fois ce vin enfin évacué… » grimaça-t-il en se relevant péniblement, dépliant son corps maigre comme s’il n’avait pas bougé depuis cent ans. « Dès que je serai à nouveau capable de réfléchir correctement, je me renseignerai pour savoir si quelqu’un t’a vue entrer ici, ou si un serviteur suspecte quelque chose… Si quelqu’un est au courant que tu étais ici, je le saurai bien assez vite, et nous pourrons agir en conséquence. » Voilà, fais semblant d’avoir le contrôle, Wittelsbach. C’est encore le rôle qui te convient le mieux, et celui que Megan déboussolée attend de toi. Au moins, c’était quelque chose qu’il savait faire, faire semblant de maîtriser totalement la situation au moment précis où elle lui échappait le plus. C’était la base du métier de diplomate, et pour Maximilien, ça s’était étendu à son métier d’être humain, aussi. A son métier d’ami, également. Comme un moyen de s’accrocher aux gens, en se rendant indispensable, en ayant l’air de savoir ce qu’il fait et comment leur venir en aide même si, sur le coup, il n’en avait parfois pas la moindre idée. Comme maintenant. Une lueur indéchiffrable dans ses yeux verts, il s’approcha de la porte qu’il entrouvrit pour jeter un œil dehors, et une fois sûr que le couloir était totalement désert, il l’ouvrit tout à fait et s’écarta pour laisser le passage à Megan, les yeux baissés vers le sol. En temps normal, il l’aurait prise dans ses bras, il l’aurait embrassée sur le front. Mais elle l’avait fort bien compris : ce jour-là, les choses n’étaient pas tout à fait normales. Au moins, une fois qu’ils se souviendraient qu’il ne s’était rien passé, ils pourraient reprendre leur attitude fraternelle habituelle… n’est-ce pas ?

« Allez file. Avant que les domestiques n’arrivent en se demandant si je suis encore en train de cuver mon vin. » lui intima-t-il avec un demi-sourire. En relevant les yeux, il aperçut l’expression mitigée de Megan, et leva à moitié la main dans un réflexe pour la poser sur l’épaule de la jeune femme – mais il suspendit son geste et laissa retomber son bras sur le côté. A la place, il se contenta de la regarder, le regard un peu moins embrumé par les restes d’alcool. « Ne t’inquiète pas. Je suis sûr que nous sommes en train de nous inquiéter pour rien et que dès demain, nous en rirons en nous disant à quel point nous sommes idiots. Je m’occupe du reste. »

Le duc marqua une courte pause, la main toujours posée sur la poignée de la porte ouverte. Puis il releva à nouveau les yeux sur Megan, lui posant la question fatidique.

« Est-ce que tu m’en veux ? Vraiment ? De ne pas avoir eu l’état d’esprit de réagir… plus tôt ? »
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