Claude dit Lacuzon, qui tint tête à Richelieu. TERMINE

CLAUDE


LACUZON

(Rutger Hauer)

« Comtois, rends-toi ! »
« Nenni, ma foi ! »

► Âge : 39 ans
► Titre (ou profession) : Bandit
► Origines : Province de Franche-Comté
► Situation maritale : Cowboy solitaire
► Religion : Sans opinion
► Orientation sexuelle : Pas le temps

(Espion)

♕  PROTOCOLE ♕  

► VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?

L'Enfer, c'est bien là où le Diable a son trône ? Claude n'est pas un théologien, il a trop de travail à gagner sa croûte et défendre sa vie. Mais pour lui, alors l'Enfer est divisé entre toutes les Cours d'Europe, et du reste du monde sans doute, s'il est aussi aux mains des courtisans ! Les puissants se valent à ses yeux, ce sont ses ennemis ; d'ailleurs, en parlant de théologie, le Pape n'y fait pas exception. C'est le côté protestant de ses origines mais il n'a pas donné suite, il avait plus important à penser.

De plus, Versailles en particulier abrite le nid de guêpes le plus haï par cet ancien rebelle et ses compagnons d'armes : même si les mercenaires qui ont dévasté leur campagne isolée, décimant plus de la moitié de la population et livrant les survivants à la famine, au cannibalisme et à la peste, venaient des quatre coins d'Europe... il sait bien que c'est le gouvernement de Richelieu qui les avait livrés à cette barbarie.

► COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?

Les complots sont partout. Claude lui-même conspire, pour sauver sa vie. S'il est en France à l'heure actuelle, c'est pour tenter d'endiguer le danger qu'il sent naître à l'horizon, mieux connaître son ennemi, et à la première occasion, le poignarder dans le dos. D'autres manigancent sa perte, l'annexion de sa province bien-aimée, la mise à mort de ses camarades, la destruction de sa culture et de sa langue maternelle. Personne n'est à l'abri. Alors, si quelqu'un mène un complot supplémentaire pour détruire la couronne de France, il est avec cette personne ; sauf que ce sera certainement pour prendre sa place, et reprendre ses dossiers en cours, notamment l'attaque de la Franche-Comté. Il ne se fait pas d'illusion. Les luttes de pouvoir sont des luttes entre puissants, et les puissants ne pourront jamais être totalement ses alliés.

► COLOMBE OU VIPÈRE ?

Oh, les ragots sur le compte de ces infâmes dirigeants sont toujours amusants, mais c'est une perte de temps. Ce qui compte, c'est l'efficacité. Etre aux aguets des véritables informations, se préparer aux tournants de l'Histoire. Et paradoxalement, c'est parfois dans les plus folles rumeurs qu'on découvre un brin de vérité, qui sera plus tard décisif. Alors, commère, nenni ; mais avide de commérages, oui, ma foi ! C'est ainsi que, dès la mort du Roi d'Espagne, Claude a commencé à remettre en état ses repaires forestiers, et à recontacter ses vieux amis pour préparer la rébellion, juste au cas où. Reste à voir si l'Histoire lui donnera raison, ou s'il ne s'agit là que d'une petite crise de paranoïa, de la part d'un vague héros vieillissant.

► DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?

Claude est un rescapé de guerre qui n'a jamais eu la vocation du combat. Autant dire que ses petites manies en ont été quelque peu altérées. Nerveux, sérieux, difficile à faire sourire, l’œil vif et toujours aux aguets, il se maintient en éveil, s'occupe les mains avec acharnement, reste rarement en place. Il sculpte de petits morceaux de bois pour rester familier avec l'usage du couteau. Il coupe des bûches pour réchauffer ses muscles et s'accoutumer à la violence de l'impact. A notre époque, on appellerait cela un survivaliste : il construit des cachettes en pleine montagne, les entoure de pièges et de signes de reconnaissance, instruit ses proches dans leur usage et leur intime le secret à cet égard. Bref, cet homme n'est pas tranquille. Sa guerre n'est pas terminée.

♕  HOP, RÉVÉRENCE ! ♕

► Prénom/pseudo : Smenkare
► Âge : 28 ans
► Présence sur le forum : Dès qu’on aura besoin de moi.
► Code du règlement : Longue vie au Roi ? Vous voulez une praline ? ^^
► Comment avez vous connu le forum ? Je me promène dessus depuis un moment, et à présent j’ai hâte de participer !
► Suggestions ? Que ce soit réciproque

BIOGRAPHIE

VERSAILLAISE

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Si vous souhaitez en apprendre davantage sur Claude Lacuzon, vous ne trouverez pas cela dans les livres. Ce ne sont pas les vainqueurs qui écrivent l’histoire, ce sont les gouvernants ; et quand les gouvernants sont vaincus, ils effacent les passages qui leur déplaisent. Notre homme s’inscrit dans l’un de ces passages. Mais vous pouvez toujours vous rendre en Franche-Comté, entrer dans une auberge, et interroger courtoisement l’assemblée présente. Tout le monde le connaît, là-bas. Mais imitez l’accent, sans quoi, ils douteront de vos bonnes intentions. A mi-chemin entre Suisse et Alsace, vous le contracterez rapidement, à entendre causer vos voisins de table – à moins, bien sûr, qu’ils ne s’expriment en patois.

D’abord, un manœuvre cassé, trop vite vieilli, aux mains trop maigres, se lancera, le sourire empreint d’une rude sympathie :
« On n’est pas bien sûrs de sa date de naissance ; mais sa famille est à Longchaumois. Le nom vous le dit, c’est au milieu de nulle part. »

Un autre vieillard renchérira, moins affectueux, plus pincé – mais peut-être simplement parce que c’est un bourgeois :
« Je crois que son père avait un petit commerce à Saint-Claude, armurier, peut-être. Mais il ne l’a pas conservé. Il s’est enfoncé dans les bois quand la première invasion a frappé, et il est devenu un animal sauvage. On dit même que c’est un loup-garou. »

La conversation menace de s’engager sur un terrain peu fiable : relancez alors l’évocation historique, afin de remettre le chariot sur les rails.
« La première invasion… ces féroces mercenaires Suédois ? Ces fauves qui détruisaient tout sur leur passage ? »
« Il ne vaut guère mieux qu’eux, à part que c’est un enfant du pays. Toujours aux aguets, jamais tranquille, semblable à un loup. »

Le premier vieillard lui coupera la parole pour vous intéresser d’une anecdote : « C’est pour ça qu’on l’appelle Lacuzon. Dans le patois local, ça veut dire : Le souci. »
« Enfin, dix ans ont passé, et ils sont repartis, les envahisseurs. Votre Lacuzon, il avait pris Montaigu, il avait pris Saint-Laurent la Roche, il menait la vie de château… mais c’était retour à la vie honnête, on n’avait plus besoin de sa troupe de bandits ! »
« Vous n’avez pas honte d’insulter ce héros ? Vous savez ce qu’ils nous ont fait, les envahisseurs ? Les pillages ! Les meurtres ! La peste noire ! Les incendies, les pauvres paysans jetés sur les routes avec femmes et enfants, la famine, la viande de rat, la viande humaine, la terreur ! Ce n’était plus un pays, c’était un désert de cendres ! »
« Les gens de mon âge s’en souviennent, croyez-moi, et ils remercient le Ciel de les avoir laissés survivre. Chaque village avait ouvert un second cimetière, pour accueillir les dépouilles des pestiférés ! Et l’hiver que nous avons passé à prier pour nos âmes dans les gouffres du Creux Maldru ! »

L’évocation semble ne pas avoir de fin. Vous les arrêtez poliment, en leur offrant à boire, par exemple, et tentez de concilier leurs deux versions :
« Les jeunes gens d’aujourd’hui ont autre chose à penser, non ? Vu d’ici, tous les pillards se ressemblent. »
Le premier vieillard ne vous laissera pas vous en tirer ainsi.
« Nous étions les jeunes gens d’hier, vois-tu. Nous qui nous sommes révoltés aux côtés de Lacuzon. Il n’y avait pas un guerrier parmi nos rangs, les mieux armés étaient les apprentis des abattoirs, et les artisans dotés d’outils tranchants. Et le chef lui-même, avant chaque bataille, tremblait de peur. »
« Oui, je connais le dicton : il invectivait sa chair, et lui rappelait qu’elle était destinée à pourrir. »
« N’y a-t-il pas là l’étoffe d’un grand homme ? »
« D’un grand chansonnier, ce qui est déjà quelque chose. Vous l’avez vraiment connu ? »
« Je campais à ses côtés dans la grotte sous la cascade du Hérisson. Et pourtant, j’étais marié ! Mais je préférais mourir loin de ma femme que laisser ce monde en cendres à mes enfants. »

Cette ferveur patriotique fait bien rire son convive. Vous n’auriez peut-être pas dû lui reverser à boire, il a visiblement dépassé les limites de son endurance, et se permet une cruelle raillerie :
« Cela dit, ta femme a été démembrée au cours des représailles, après avoir subi d’ignobles outrages, et Lacuzon n’était pas là pour la défendre, ni toi. Tu festoyais au château de Montaigu, avec les ribaudes qui suivent les troupes. Et quand ils sont partis, à la mort de leur chef Weimar, ce n’est pas ton Lacuzon qui avait eu sa peau, c’était notre bon vieil hiver, c’est lui le véritable loup. »

Le vieillard maigre se recroqueville, le regard perdu dans le vide. Vous intervenez, jouant les enfants du pays, pour le rasséréner un peu :
« Ah, c’est pour ça qu’on dit : méchant comme Weimar ? »
« Oui, c’est en souvenir de ce barbare et de ses Suédois. »
Mais le gras vieillard revient à la charge, impitoyable, prolifique :
« On est sortis du Creux Maldru, ceux qui avaient survécu à la tourmente… Et en souvenir de nos souffrances communes, avant de nous séparer, on a élevé quatre grandes pierres, où les artisans avaient gravé l’image de la Fuite en Egypte. Puis chacun a regagné les ruines de sa ferme, de son village, de sa fille, et a tenté de rebâtir ce qui était encore possible. Tu n’as pas connu cette grande fatigue. L’hiver allait vers son pire, et les granges étaient vides. Les Suédois avaient disparu comme des fantômes, ainsi que toutes nos possessions. Et où il était, Lacuzon, à ce moment-là ? »
« Il avait regagné sa demeure, comme nous tous. Ce n’est qu’un homme comme les autres. C’est ce que nous aimions chez lui : ce n’était pas un général d’armées, ce n’était pas un Weimar. Sur chacune de nos pertes, il pleurait. Alors cesse de médire, Guy Paysan. »
« Et toi, cesse de me donner ce sobriquet ! »
« Pourquoi ? C’est comme ça que Weimar t’a appelé, du haut de son grand cheval. « Paysan ». Et tu lui as favorablement répondu. Tu lui as indiqué où on se cachait. Et ta maison a été la seule épargnée. Tout le village a été détruit, il ne restait que ta maison debout, comment tu expliques ça ? »
« Ma maison était ensevelie sous des mètres de neige, ils ne pouvaient pas y accéder ! Et c’est moi qui médis, mécréant ? Ton Claude, il est revenu à Longchaumois, peut-être ? Il a repris le commerce de son père ? Certainement pas, on ne sait même pas où il vagabonde, il est resté bandit, parce que ça lui plaît, c’est la séduction du diable, et toi aussi il t’a séduit ! »
« Taisez-vous, pauvres fous, et écoutez la voix de la raison. »

Ce n’est pas vous, cette fois, qui avez mis fin à la controverse. Une silhouette, jusqu’alors tapie au coin du feu, ensevelie dans un manteau de fourrure noire, se retourne et vous dévisage du haut de sa stature, relativement fière, mais pas exactement aristocratique à proprement parler. Sous le manteau, son corps apparaît blanc, étincelant, un peu trop peut-être ; mais une existence animée d'une telle folie n'aurait su donner naissance à une apparence sobre et modeste, vous en conviendrez. Non, vous ne dites plus rien. Il va parler. Et c’est pourquoi vous étiez venu.

« Vos petits commerces, vos petites têtes de bétail, vous croyez que vous avez repris ça pour de bon ? Le feu n’est pas éteint, les cendres pleuvront à nouveau. Vous vous moquez de Claude Lacuzon parce qu’il se faisait du souci ? Vous feriez mieux de vous en faire, vous-mêmes, parce que bientôt il sera trop tard. La France de Richelieu, qui avait invité les mercenaires du Nord, n’est plus. Mais en ce moment, la France de Louis, qui dévore les provinces espagnoles des Flandres, songe à vous attaquer elle-même, de front, en personne. Elle a beaucoup grandi, cette France qui vous fait rire, ses canines ont poussé. Vous parlez de loups ? Bientôt, vous verrez les loups. Bientôt, l’hiver sera de retour. Moi, je reprendrai le fusil. Et vous, pour votre pays, pour vos fermes, pour vos femmes et vos enfants, que ferez-vous ? »

Et il est vrai que le roi d’Espagne étant mort, les provinces espagnoles jouxtant la France ont été réclamées par Louis, au nom de son épouse, fille du défunt. Bien sûr, elles ne seront pas offertes de bon cœur ; mais qu’à cela ne tienne, elles seront prises. Les Flandres, comme un rempart de sable, ne tarderont pas à céder.

Et cette silhouette qui se dresse devant vous, devant laquelle les deux Comtois baissent les yeux, cette mascarade de seigneur qui semble trop extravagant dans sa tenue de comédien, mais qui se rit des regards et des remarques comme jamais un courtisan n’en aura la liberté, cet homme sera le second rempart à abattre.

Spoiler:

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Claude Lacuzon a écrit:

Ce personnage est obsédé par l'Apocalypse imminente qui menace son territoire, déjà rescapé d'un épisode post-apocalyptique avec zombies et choléra. Il ne parlera pas de son adolescence. Il l'a probablement oubliée.

Claude Lacuzon a écrit:

Claude est censé évoluer entre Paris et le front de guerre. Il essaie de savoir si l'invasion qu'il redoute se rapproche, et s'il peut l'empêcher, éventuellement en s'attaquant à un haut personnage, TRES éventuellement aux dépens de sa vie (mais il l'envisage). Il n'est pas rentier, et doit soutenir par le travail sa présence dans ces divers lieux : il doit donc avant tout se faire engager dans une quelconque maison aristocratique (ou bousiller un artisan isolé et lui voler sa roulotte, si je ne trouve rien d'autre.) De plus, il n'est pas étranger aux sentiments de vengeance : toute personne ayant de près ou de loin un lien avec la dernière invasion deviendra sa proie. Et, comme il n'est pas particulièrement équilibré, de même pour toute personne s'exprimant de manière un peu légère sur le sujet des conquêtes, des famines ou des enlèvements de jolies jeunes femmes en sa présence.

Claude Lacuzon a écrit:

Richelieu est un symbole, demandez à D'Artagnan. Un soixante-huitard reste un soixante-huitard même si les années 60 sont loin derrière nous.

Claude Lacuzon a écrit:

Je compte en effet établir avec d'autres personnages des buts ultérieurs, suite à des événements dont je ne peux pas encore présager, mais dont je lancerai peut-être des pistes dans ma fiche de liens. Mais je ne peux pas trop leur faciliter la vie en altérant la nature d'écorché vif monomaniaque qui donne justement son intérêt à mon personnage. J'espère que vous me comprendrez.