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 [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine)

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MessageSujet: [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine)   [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine) Icon_minitime07.07.13 18:58

C'est drôlement dangereux de s'attacher à quelqu'un, c'est incroyable ce que ça peut faire mal. Rien que la peur de perdre l'autre est douloureuse. C'est moche de guetter un signe de quelqu'un pour se sentir heureux...


Avril offrait des perspectives de travail intéressantes. Ce n'était pas parce qu'il y avait la guerre que le monde s'arrêtait de tourner et que les gens cessaient d'aller au théâtre. Au contraire ! Bon d'accord, il n'y avait plus le roi qui venait, ni les grands nobles car ils étaient tous partis à la guerre. Mais il restait les grandes nobles et quelques personnalités intéressantes, de quoi encore jouer sur scène car les gens aimaient se divertir ! A Paris mais partout ailleurs aussi. Aujourd'hui, elle se produisait avec la troupe à Brest. La ville était un port où du monde passait et où il y avait toujours de l'animation. Ce soir, c'était une représentation de Le Misanthrope qui était donné au théâtre de la ville, à la demande d'un vieil aristocrate qui se voulait descendant des ducs de Bretagne par la branche bâtarde et n'était pas peu fier de ses origines. Ce soir, Joséphine jouerait Eliante, la cousine de Célimène. Elle se préparait comme à son habitude, face à un miroir ébréché dans le coin droit, se poudrant et montant ses longs cheveux bruns en un chignon de boucles avant d'aller ses camarades à s'habiller et surtout à lacer les robes, sans trop serrer pour garder son souffle et pouvoir se mouvoir sur scène, tout en mettant ses beaux atouts en valeurs. Comme avant chaque représentation, il y avait toujours ces messieurs qui venaient pour saluer les comédiennes, espérant avoir une marque d'affection ; mais le pire était souvent après, quand venait le temps de se déshabiller, il y en avait toujours un qui venait à se proposer sur un ton qui ne laissait aucun doute sur ses intentions …

Mais place au spectacle d'abord !!

Jamais, leur passion n’y voit rien de blâmable,et dans l’objet aimé, tout leur devient aimable.

Elle était bonne actrice. C'est d'ailleurs pour cela que Molière l'avait engagée et Joséphine connaissait sa chance car beaucoup de jeunes femmes auraient tué pour entrer dans la prestigieuse troupe de Molière et avoir l'immense privilège de faire rire la Cour et surtout le Roi ! Chaque rôle avait son intérêt, les comédies de Molière étaient incisives et piquantes, tout le monde ne les appréciait pas, et espérait la chute du dramaturge. Mais quel plaisir d'entendre des rires, savoir que le public aimait cette pièce. A la fin, les applaudissements étaient toujours une bénédiction et Joséphine aimait s'en imprégner, regardait la foule avec un large sourire. Sourire qui se figea lorsqu'elle reconnut un visage. Que faisait-il ici ? Elle l'observa peu de temps avant qu'il ne disparaisse dans la foule.

Alexandre … murmura t'elle tout bas.

Il n'était pas question de perdre du temps après la représentation. Bien vite dans les coulisses, elle courut se changer derrière une paravent, quitta sa jolie robe pour une beaucoup plus simple, en coton de couleur blanche, pour mettre en avant sa peau légèrement teintée. Elle avait retiré à toute vitesse le trop plein de poudre sur son visage et passa un léger baume pour ne pas l'abîmer, elle n'avait pas pris la peine ni de se décoiffer ni de se démaquiller les yeux. Elle se saisit de son chandail et se précipita à l'extérieur pour voir sortir les spectateurs, alors qu'un comédien lui disait de ne pas sortir, elle ne l'avait pas écouter une seule seconde. Être près de la mer rendait le vent plus fort et il faisait encore frais en ce début d'avril lorsque la nuit tombait. Mais Joséphine était bien déterminée à retrouver le mousquetaire qui avait disparu du jour au lendemain, sans qu'elle ne sache pourquoi au début. Puis elle avait appris l'affreux meurtre de madame d'Artagnan, ainsi que de la disparition suspecte des enfants. Tout le monde avait accusé le mari de ces affreux crimes, mais pas la comédienne. Non, elle connaissait assez Alexandre pour savoir qu'il était incapable de faire une pareille atrocité ! Il avait déjà du mal à accepter qu'il était amoureux d'une autre femme que la sienne, mais alors la tuer !

La foule se dissipait petit à petit, Joséphine avança de quelques pas pour tenter de retrouver le mousquetaire qui avait du se fondre parmi les gens pour ne pas être vu. Elle avança, scruta chaque visage, chaque personne susceptible d'être lui. Et c'est cette silhouette d'homme, qui voulait passer sans doute inaperçu avec son chapeau enfoncé et son manteau noir qui avançait. Il était trop couvert et semblait éviter les autres. Dans la foule, il passait inaperçu mais il suffisait d'observer pour le voir. Cela ne pouvait être que lui, Alexandre ne devait pas sortir à visage découvert, sait on jamais si quelqu'un le reconnaissait. Elle accéléra le pas alors, la silhouette regarda à gauche puis à droite comme pour voir si personne ne le remarquait. Là, elle put bien discerner les traits du beau d'Artagnan, qui tourna finalement dans une rue. Sans demander son reste, elle ramassa ses jupes et s'élança vers la ruelle pour le rattraper.

Alexandre ! s'écria t'elle pour l'arrêter.

Il se tourna vers elle, et Joséphine oublia les conventions sociales pour courir vers lui et le serrer dans ses bras. Voilà des mois qu'elle n'avait pas eu de nouvelles et les rumeurs avaient tellement circulé.

J'ai eu si peur de ne pas te revoir … Certains ont dit que tu étais mort, ou que tu étais parti pour le Nouveau Monde. Dieu soit loué, tu es ici.

Elle se sentait bien contre lui, une sensation qu'elle n'avait pas pensé ressentir depuis qu'il avait fui. Mais par pudeur, bien qu'avec grande difficulté, elle s'écarta de lui, gardant un petit sourire mais avec une attitude sérieuse.

Je n'ai jamais cru que tu as pu commettre un crime. Je sais que tu es innocent.


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Alexandre D'Artagnan


Alexandre D'Artagnan

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Joséphine La Grange
Côté Lit: Ca va merci... et vous, confortable ?
Discours royal:



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MessageSujet: Re: [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine)   [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine) Icon_minitime14.07.13 11:11

Pour Alexandre, la vie était difficile. Il gardait le souvenir de Marine ancré en lui et celui de ses enfants, qu'il croyait morts. Son sommeil était ponctué de cauchemars, de vision d'horreur dans lesquelles il voyait sa femme rendre l'âme, brûlée vive ou bien poignardée. Il se réveillait en sursaut et en sueur alors qu'elle hurlait son prénom dans les ténèbres. Dès l'instant où il tombait de fatigue, de sombres images se succédaient tel un film. Il ne dormait pratiquement plus et il profitait de la nuit pour s'éclipser de son lieu de "détention". Son père avait beau lui dire qu'il ne cherchait qu'à le protéger, il se sentait prisonnier, seul au monde, malgré la visite surprise de Cédric et celle de son frère cadet, qui avait fini par retrouver sa trace. Pour se sentir moins vulnérable et pour oublier tout cela, Alexandre était tombé dans un travers insoupçonné. Il buvait... la cave du fort était conséquente, aussi, s'y servait-il allègrement. Son manque d'appétit et sa fatigue l'avaient fait maigrir de façon visible. Son visage était creusé, épuisé. Il avait des cernes, les yeux ternes et une barbe d'une semaine qui le rendait sacrément pouilleux. Le charmant Mousquetaire, celui qui en temps normal prenait quand même soin de lui, était méconnaissable. On aurait dit une autre personne. A son état s'ajoutait également sa cavale. Ne pouvant supporter davantage la pression et l'isolement, Alexandre s'était enfui du fort, en pleine nuit, au nez et à la barbe des hommes de main de son paternel. Ces derniers avaient baissé leur vigilance, à vrai dire ils le fuyaient, tant il était devenu désagréable. Certains murmuraient même qu'il était fou, sans doute à cause des cris de terreurs qu'il poussait en plein milieu de la nuit, pourtant si paisible. Il était sans le sou, dans un endroit qu'il ne connaissait absolument pas. Cela dit, il ne fut pas question de demander son chemin, il avait peur d'être reconnu. Il le savait, si les gardes mettaient la main sur lui, il serait trainé devant un tribunal de fortune et sans doute condamné à mort pour le meurtre de Marine. C'était ce que le peuple voulait quand il entendait une telle rumeur. La mort de l'assassin, du barbare ! Certes, Alexandre n'avait jamais été très fin et très spirituel, à l'inverse de Philippe. Mais de là à ôter la vie à sa propre femme... les gens étaient ignobles de le penser et de l'accuser. Ils le connaissaient si mal ! Lui, qui l'avait toujours aimée, même si dernièrement, le doute l'avait habité.

Une situation dramatique, qui lui faisait extrêmement mal. Il se sentait sali, souillé par la médisance de ces langues de vipères. Il n'avait tué personne et il entendait bien le prouver, même s'il ne savait pas comment procéder. Après des jours passés à vagabonder sur des chemins boueux et brumeux, il était arrivé dans la ville de Brest. Il trouva une petite cache, dans une grange abandonnée par son propriétaire. L'endroit était miteux, à l'opposé de tout le confort qu'il avait connu jusqu'à aujourd'hui. Mais au moins, il avait un toit. En traînant dans les rues, alors que la nuit tombait, il entendit parler les habitants et quelque chose l'intéressa plus particulièrement. La troupe de Molière allait se produire pour un notable local. Alexandre se mit à réfléchir ardemment à une unique personne, celle qui lui avait posé un cas de conscience : Joséphine. La comédienne et lui avaient sympathisé. Elle était belle, touchante, son sourire faisait battre son coeur. Il s'en voulait pour ça, parce qu'il avait l'impression de tromper Marine. A Versailles des rumeurs avaient circulé concernant leur amitié. On leur prêtait une relation secrète et adultère, qui était complètement fausse. Jamais d'Artagnan n'aurait trahi son mariage, du moins le pensait-il... car il avait le plus grand mal à réprimer la passion qui l'envahissait à chaque fois qu'il était en sa présence. Désormais veuf, on aurait pu croire que tout allait être plus simple pour lui. Que nenni ! Il s'en voulait encore plus ! Il se jura de ne pas aller la voir, de l'oublier. Il y serait parvenu, non sans mal, si seulement il n'avait pas entamé une bouteille de liqueur pour se détendre. L'alcool lui montant à la tête, il en oublia sa résolution et se rendit sur les lieux de la représentation. Il se plaça dans un endroit stratégique, à l'abri des regards de la foule, un peu en pénombre. Et puis il regarda la pièce de théâtre. Ses yeux se ravivèrent d'un vif éclat quand Joséphine monta sur les planches, plus rayonnante que jamais. Son coeur s'accéléra quand il l'écouta parler, de sa voix claire, sensuelle et envoûtante. Comme un papillon attiré par la lumière, il se rapprocha légèrement, sortant de l'ombre, le regard conquis par un si beau talent.

Il serait volontiers resté perché sur son nuage si la belle n'avait pas posé ses yeux splendides sur lui. Repéré ! D'Artagnan reçut comme un coup de massue sur la tête. Il risquait gros s'il se faisait attraper. Il perçut le trouble de la jeune femme et alors que la salle se vidait il se précipita à l'extérieur. Vite, il lui fallait disparaitre... faire croire à Joséphine qu'il n'avait été qu'une illusion, un rêve. Il traversa le jardin et heurta sur sa route un petit vieux à l'odeur, ma foi pas très catholique, manquant le faire tomber sur le sol. Il l'aida à retrouver son équilibre et n'eut pas le temps de formuler des excuses que le bonhomme se mit à l'insulter copieusement en ces termes :


- Espèce de maroufle ! Empoté ! Imbécile ! Je m'en vais t'apprendre la politesse, fils du démon ! Arrière, enfant de catin !

Il commença alors à le frapper durement avec sa canne, acharné et en colère. Alexandre prononça des mots d'excuses, mais il reçut un coup violent dans le bas-ventre. Il se pencha légèrement en avant et la colère le prie. Il sortit son épée, attachée à sa ceinture sous sa cape ample et plaça la pointe sur le torse du vieux, qui ouvrit de grands yeux éberlués. La voix sèche de d'Artagnan se fit rocailleuse et il dit alors :

- En garde, espèce de vieille pute dégarnie !

- Comment osez-vous ? Je suis l'oncle du Duc !

Furieux, d'Artagnan trancha dans le vif.

- Et alors ? Cela vous octroie-t-il le droit de me frapper ? Alors que je vous ai présenté mes excuses ? Et de m'insulter qui plus est ? Non, Monsieur. Vous m'avez fait offense, alors à mon tour de vous rendre celle-ci. Dans les yeux, Monsieur l'oncle du Duc, je vous le dis, dans les yeux, vous êtes un tas de merde dans un bas de soie. Maintenant dégagez.

Alors que l'autre en eut le souffle coupé davant tant d'impolitesse, ce qui au passage était un peut l'hôpital qui se fout de la charité, Alexandre le poussa sur le côté à l'aide de son épée. Il s'engouffra dans une grande rue, accélérant le pas. Trop tard, Joséphine le suivait, elle était sur ses talons. Elle l'interpella et d'Artagnan cessa d'avancer pour se retourner. La raison aurait voulu qu'il poursuive sa route. Mais il ne put s'empêcher de lui faire face. Meme s'il aurait fini par la semer, il ne voulait pas lui faire du mal et lui tourner le dos l'aurait profondément blessée. Au pire, elle le verrait comme un meurtrier et dans ce cas, Alexandre saurait qu'il était définitivement perdu. Trop de fois il s'était demandé ce que pensait la belle actrice sans trouver la réponse. Pourquoi était-il tellement attaché à cette réponse justement ? Il ne pouvait ignorer ses sentiments pour elle. Toutes les émotions qu'il avait enfoui, qu'il nia parfois jusqu'à s'en faire saigner le coeur, elles refirent surface dès que Joséphine l'enlaça. L'espace d'un instant, il fut comme sur un nuage. La comédienne occupait une présence presque maternelle, rassurante. Il lui rendit son étreinte, profita de la chaleur de son corps quelques instants. Et puis il se souvint de son état, lamentable. Pas rasé, lavé mais vêtu de vêtements troués, et surtout sentant l'alcool. Il fut presque soulagé qu'elle se détache de lui pour ne pas lui infliger le supplice de son odeur, de sa déchéance. Sans qu'il ne s'y attende, elle prononça les mots qu'il désirait. Non, elle n'avait jamais cru qu'il était un criminel. Sans doute était-ce pour ça qu'elle l'avait suivi dans les rues, alors qu'elle aurait du rester avec toute la troupe et parler des prochains spectacles. D'Artagnan s'en voulut d'avoir réfléchi à autre chose dans la panique. Il lui répondit, en lui prenant la main, d'un geste instinctif :

- Merci de ne pas y avoir cru... Tout le monde semble persuadé du contraire, que j'ai pu la tuer, elle et les enfants. Mais c'est faux... jamais je ne leur aurais fait le moindre mal. Pendant qu'ils sont à mes trousses, le ou les véritables assassins se baladent dans la nature, insouciants. Je vais les retrouver, un par un, je les traînerais à la potence.

Sa voix avait pris un ton menaçant, hargneux. Il s'interrompit quand il entendit des voix non loin d'eux. Il reconnut celle du vieux.

- Armé, je vous dis ! Il en voulait à mon argent ! C'est un dangereux criminel, qui sait quelle personne il va agresser ! Occupez-vous en !

D'Artagnan avait acquis de nouveaux réflexes. Ce n'était pas la première fois qu'il s'attirait des ennuis avec un mot de trop. Il serra doucement la main de Joséphine et lui fit comprendre qu'ils ne devaient pas rester ici. Il s'élança dans le rue, à hâte, pour semer les gardes. Ce ne fut pas aussi simple qu'il le voulut car ils se séparèrent en deux. Alexandre et Joséphine arrivèrent devant l'église et sans réfléchir, ils entrèrent à l'intérieur. Tout était sombre, éclairé à la bougie. Il n'y avait personne à l'intérieur. Alexandre ne fit aucun signe de croix. Depuis la mort de sa famille, il avait perdu la foi. Il dit cependant à voix basse :

- Je suis désolé... je ne veux pas t'impliquer dans mes problèmes...
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MessageSujet: Re: [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine)   [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine) Icon_minitime21.07.13 13:49


Sentir ses bras se refermer sur elle, on ne pouvait pas imaginer instant plus doux. Du jour au lendemain, le mousquetaire avait disparu et Joséphine se sentait seule contre tous à le croire innocent et n'avait jamais regretté un instant sa prise de position. Alexandre devait sacrément en souffrir, on ne pouvait nier les émanations d'alcool venant de lui, mais la comédienne n'en avait cure, elle le prenait tel quel et ne voulait en aucun cas le juger. Chacun sa manière d'évacuer sa tristesse, sa colère et d'occuper ses journées, il ne fallait juste pas qu'il sombre définitivement dans ses vices. S'il le voulait, Joséphine l'aiderait autant qu'elle le pourrait, elle avait de la motivation pour une armée entière ! Mais peut être que l'enlacer était prématuré, les sentiments nous rendent parfois un peu trop spontanés, et elle se recula. Mais quand il lui prit la main pour la remercier, sa main si fine et douce dans celle d'Alexandre, elle ne put que rougir l'espace d'un long instant, espérant que cet instant perdurerait.

Elle voulut lui répondre, tenter de le calmer sur sa vengeance, ou juste le rassurer, mais une voix un peut plus loin se fit entendre, à la recherche d'un voleur, d'un malfrat. Elle comprit qu'il s'agissait d'Alexandre quand il l'entraîna dans sa course. Elle aurait pu protester, le laisser partir, ne pas le suivre ou tenter de faire diversion, mais la comédienne avait préféré le suivre, ne lui lâchant pas la main une seule seconde et lui faisait une confiance aveugle quant à où il l'emmenait. Leur course les conduisit à une église dans laquelle ils entrèrent. C'était une parfaite cachette, on ne pouvait les suivre ici, le droit d'asile existait toujours. Instinctivement, elle fit un signe de croix. Les comédiens étaient excommuniés de par leur profession, ils étaient le diable selon des puritains. Joséphine ne l'était qu'à moitié, elle ne portait pas son véritable nom, cela la protégeait en quelque sorte. Tout était silencieux, il n'y avait qu'eux et un pauvre malheureux qui dormait sur un banc un peu plus loin.

C'est un peu tard pour cela … Mais tu n'as pas besoin de t'excuser, tu ne me forces à rien. lui répondit-elle avec un petite sourire, comme pour dédramatiser la situation.

Elle put mieux l'observer, à la lueur des bougies éclairant la petite église. Il avait maigri, ses joues étaient creusées et les cernes voyaient le jour sous ses yeux éteints. Et cette barbe qui lui mangeait le visage, lui si impeccable en temps normal … Il semblait bien loin le d'Artagnan dans sa casaque, vaillant et souriant. A cette vue, le regard de Joséphine se troubla et, après une courte hésitation, elle lui caressa la joue tout en douceur, comme s'il allait se briser si elle le touchait un peu trop fort.

Que s'est-il passé ? Où étais-tu ? le questionna t'elle d'une voix inquiète. Je ne peux pas te laisser dans cet état …

Elle voulut poursuivre mais entendit la porte de l'église s'ouvrir. Peut être était-ce seulement un badaud sans logis comme le pauvre malheureux allongé mais il ne fallait pas prendre de risque. Joséphine montra la confessionnal à Alexandre et le mit dedans en lui faisant signe de ne pas faire de bruit. Quant à elle, la jeune femme alla s'asseoir sur le banc tout en mettant son châle sur sa tête, et fit semblant de prier. Son instinct lui avait donné raison, il s'agissait bien de la même voix que tout à l'heure, un vieil homme accompagné d'un homme de loi qui s’avancèrent vers elle.

Madame, pardonnez moi commença l'homme, gêné mais poussé par le vieux, je voulais pas vous déranger dans vos prières mais avez vous vu un homme entré dans cette église ?

Mentir dans une église, c'était un blasphème monstrueux, mais c'était la comédienne excommuniée qui s'adressait à eux, prenant un ton simple. Et montra une porte au fond.
Oui, il est passé et est ressorti par cette porte. Il a tourné sur la droite, il semblait pressé.

Et voici les deux hommes passés la porte à leur tour et s'élancer à la poursuite de leur voleur imaginaire, puisqu'Alexandre était toujours bien là. Elle attendit une minute avant de se relever, placer son châle sur ses épaules et aller chercher le mousquetaire planqué.

Ne perdons pas de temps, suis moi.

Il était temps de quitter les lieux, par la grande porte, là où ils étaient entrés. Pas besoin de courir, leurs assaillants étaient loin, mais cette fois c'était Joséphine qui guidait pour retourner à la case départ, non loin du théâtre où il n'y avait plus un chat, tout le monde était parti depuis longtemps : les spectateurs étaient rentrés chez eux et les comédiens sans doute partis faire la fête dans la ville. C'était très bien, elle pouvait retourner dans sa chambre, la troupe était logée par leur mécène local dans une auberge non loin de là. Il y avait encore de l'animation dans la grande salle, il parut plus prudent de passer par la porte des domestiques et monter doucement les escaliers menant au second étage, là où dormait Joséphine. Refermant la porte derrière eux, elle ne pensa qu'à cet instant que ce n'était pas bien convenable d'inviter un homme dans sa chambre, mais c'était pour le protéger.

Ici, personne ne viendra te chercher, tu pourras dormir l'esprit tranquille ce soir, et demain. Elle alluma les deux bougies sur la commode, histoire d'éclairer un peu la pièce et tira les lourds rideaux pour ne pas qu'on voit depuis la rue. Je vais te trouver des vêtements plus adéquats. A cette heure là, Lionel n'est pas encore rentré et il ne ferme jamais sa porte à clé.

Elle sortit à pas de loup et ouvrit la chambre deux portes plus loin. Le comédien star de la troupe avait la fâcheuse tendance à ne pas fermer les portes, ce qui s'avérait intéressant pour ce soir. Il avait assez de vêtements pour remarquer qu'il manquait une chemise et un pantalon dans ses affaires. Au passage, elle lui prit aussi son rasoir, avec l'intention de le lui rendre par contre. De retour dans la chambre, elle ferma la porte à clé et posa tout cela sur son lit, l'air déterminé.

Je ne peux pas te laisser ainsi. Tu as besoin de te laver, de changer d'affaires et de te raser. Cela ne te fera pas de mal. Elle lui adressa un petit sourire. Je ne veux t'obliger à rien, mais comme tu es, tu as l'air d'un sale vagabond et … personne n'aime ce genre de personne qu'on chasse. Elle s'approcha de lui et lui prit la main et s'approcha de lui. Laisse moi t'aider, que tu ne sois pas seul. Et si tu viens à tomber, que le monde t'abandonne, la main qu'il va te manquer, sache que je te la donne

Elle était tout près de lui, ne s'en était pas rendue compte mais s'éloigna bien vite, bien contente que l'obscurité cache le feu qu'elle avait aux joues et elle baissa les yeux.

Pardon, mes mots ont dépassé mes paroles … mes pensées je veux dire. Je te laisse faire ta toilette, je me tourne.


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MessageSujet: Re: [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine)   [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine) Icon_minitime09.09.13 15:36

« C'est un peu tard pour cela … Mais tu n'as pas besoin de t'excuser, tu ne me forces à rien ». Joséphine... toujours si prévenante, toujours si compréhensive. Il la regarda avec une petite lueur aimante dans les yeux, un éclat qu'il avait déjà eu, par le passé lorsqu'il la regardait jouer sur la scène. Le mousquetaire avant senti son coeur se pincer lorsqu'elle lui caressa la joue. Il regarda les lèvres de cette femme, dont il était tombé amoureux alors même que Marine était bien vivante. Il se sentait honteux... ce genre de sentiments ne pouvaient guère renforcer son mariage. Et si pour bon nombre de nobles et de soldats, l'idée de se faire plaisir avec une femme pendant que la sienne cuisine et s'occupe des enfants était tout à fait acceptable, pour le jeune homme, cela tournait au drame, à l'hérésie et à la trahison. Non, il n'aurait jamais trompé Marine... du moins il le pensait car malheureusement, il restait humain, avec ses nombreuses faiblesses. La comédienne n'avait pas peur de se piquer la paume sur sa barbe. Elle semblait lire en lui. Et son geste n'était sans doute pas bien vu en ces murs. Il y avait bien longtemps qu'Alexandre n'avait pas mis les pieds dans une Église, d'ailleurs. Aujourd'hui, il n'aimait pas s'y trouver. La mort de Marine lui avait fait perdre ses convictions religieuses et sans remettre en doute l'existence de Dieu, il se disait qu'il avait été sévèrement puni sans vraiment comprendre pour quelle raison. « Que s'est-il passé ? Où étais-tu ? Je ne peux pas te laisser dans cet état… ». Le fait qu'elle s'inquiète pour lui était touchant. Il allait lui répondre quand la porte de l’église s'ouvrit. Ici, normalement ils étaient en sécurité, personne ne pouvait les chasser, pas même l'oncle du Duc. Pourtant, ce dernier eut l'audace de rentrer avec les gardes. Joséphine étonna d'Artagnan, parce qu'elle réagit avec un excellent réflexe. Elle le précipita dans le confessionnal et partit s'asseoir sur un banc. Un instant, il se dit que cette femme agissait comme si autrefois, elle avait vécu ce genre de situation. Il ne connaissait rien du passé tumultueux de la belle, il ne savait rien de son histoire, de son drame conjugal. Il resta silencieux, assis dans le confessionnal en regardant les parois faites en bois de noyer.

Les minutes défilèrent. Il se perdit dans ses pensées. Marine n'était plus là, mais ses enfants avaient survécu. Ce qui voulait dire que sa petite famille n'était pas totalement brisée. Il voulait prendre Aurore et Guillaume dans ses bras, les serrer contre lui et leur dire combien il les aimait. La jeune comédienne revint vers lui lorsque les hommes eurent quitté l’église. Quelle bande d'imbéciles ! Ils avaient gobé le mensonge avec une crédulité indigne de leur rang. Mais remarquez, Joséphine était une excellente actrice. Elle savait vous persuader de quelque chose lorsqu'elle jouait. Et en dehors de la scène, elle était éblouissante de sincérité. Son talent lui servait dans ce genre de situation. Elle s'enquit de revenir vers lui pour le faire sortir. La voie était libre, il lui glissa un "merci" franc et reconnaissant puis elle l'invita à partir. « Ne perdons pas de temps, suis moi ». Il la suivit. A son tour d'être guidé. Il lui faisait entièrement confiance. D'une part parce qu'elle venait de lui sauver la vie dans cette Église et d'autre part, parce qu'il se sentait en sécurité près d'elle. Ses sentiments prenaient sans doute le dessus sur sa raison. Il s'était mis en danger pour venir la voir, pour l'admirer sur scène, peut-être une dernière fois. Elle l'avait reconnu parmi la foule et elle l'avait suivi pour lui parler. Non, elle ne le le prenait pas pour un meurtrier. Elle n'arrivait pas à croire tous les mensonges que l'on colportait sur lui. Hier héros au service du Roi, aujourd'hui monstre parmi les monstres, déshonoré, humilié... blessé en plein coeur. Ce funeste mélange d'émotions négatives auraient pu provoquer un effet redoutable pour Alexandre, le pousser vers la mort. Il y avait songé, bien sûr qu'il y avait songé mais son père n'avait pas fait la même bêtise qu'avec Philippe, il avait permis à ses enfants de se voir. Et avant le soutien de son cadet, il avait aussi reçu le soutien de Cédric, son ami d'enfance. Bien qu'il lui ait apporté des nouvelles sur des secrets de famille, Alexandre était davantage préoccupé par ses enfants. C'était pour ça qu'il avait fui, il voulait le retrouver, les revoir et les serrer contre lui. Les requêtes d'un fugitif ne trouvaient jamais une oreille très attentive en général. Mais Joséphine était là...

Elle le conduisit jusqu'au théâtre. Le voyage retour se fit sans encombre. Alexandre vacillait de temps en temps, à cause de l'alcool. Ils entrèrent dans l'auberge où la troupe était logée le temps de ses représentations. L'endroit ne payait pas de mine mais était confortable. Et quand on est une troupe, il faut dire que l'on soucie davantage du public que du confort d'une chambre. La grande salle était animée de discussions de rires et de chants. Voilà une vie ô combien agréable. Alexandre se demanda même si sa place n'était pas dans une suite d'acteurs... Il pouvait y passer incognito, le temps de retrouver l'assassin de sa femme et de prouver son innocence. De cette façon, il continuerait à voyager et à voir sa belle comédienne. Était-ce vraiment raisonnable ? Son père allait déjà être mortifié à l'idée qu'il se soit évadé. Alors si en plus il lui disait avoir rejoint le théâtre... il allait avoir une attaque ! D'Artagnan songea à l'excommunication. Il se sentait même idiot, parce que la jeune femme ne pouvait "logiquement" plus entrer dans une Église. De toute façon, il n'allait pas tardé à être radié à son tour de la liste des enfants de Dieu... Les criminels ne recevaient aucune seconde chance en règle générale. Ce qui les attendait c'était l'enfer, surtout pour les crimes dont on l'accusait. Ils passèrent par la porte de derrière pour ne pas attirer l'attention. A juste titre. Inviter un homme dans sa chambre était inapproprié pour une jeune femme, surtout lorsqu'elle n'était pas marié avec le bellâtre. Et en plus, malgré sa maigreur, Alexandre avait gardé la carrure d'un soldat, d'un homme vaillant. Cela se voyait à ses jambes, arquées à force de faire du cheval. Joséphine avait un espace à elle, une sorte de loge mais en beaucoup plus grande et sympathique. Ici, pas de penderie ouverte avec les costumes, pas de miroir accroché au mur devant une coiffeuse ayant servi à tant de jeunes femmes auparavant. Elle louait un magnifique endroit où passer la nuit, c'était calme, chaleureux. Et trop propre pour que le Mousquetaire s'y sente à l'aise. Il prit de conscience de son état au moment où elle le fit entrer à l'abri des yeux et des oreilles indiscrètes. « Ici, personne ne viendra te chercher, tu pourras dormir l'esprit tranquille ce soir, et demain.  Je vais te trouver des vêtements plus adéquats. A cette heure là, Lionel n'est pas encore rentré et il ne ferme jamais sa porte à clé ». Alexandre ne dit rien et la laissa quitter la pièce.

Il regarda le mobilier, les quelques affaires que Joséphine avait laissé traîner. Elles furent rares car la jeune femme semblait être quelqu'un d'ordonné et de propre. Et lui, tout pouilleux et négligé qu'il était, il se sentit rougir de honte. Comment avait-il pu tomber aussi bas ? Sa fierté reprit le dessus et il fut tenté de quitter la chambre mais alors qu'il se dirigeait vers la porte, Joséphine revint et ferma à clé pour ne pas qu'on les dérange par surprise. Elle avait récupéré un futal, une chemise et... un rasoir. Visiblement enchantée de l'avoir ici à disposition, elle lui fit remarquer son état... « Je ne peux pas te laisser ainsi. Tu as besoin de te laver, de changer d'affaires et de te raser. Cela ne te fera pas de mal. Je ne veux t'obliger à rien, mais comme tu es, tu as l'air d'un sale vagabond et … personne n'aime ce genre de personne qu'on chasse. Laisse moi t'aider, que tu ne sois pas seul. Et si tu viens à tomber, que le monde t'abandonne, la main qu'il va te manquer, sache que je te la donne... ». En temps normal, Alexandre serait monté sur ses grands chevaux et l'aurait envoyé paître. Il faillit le faire, jusqu'à ce qu'elle lui prenne la main. Il se sentit idiot, entrouvrit la bouche mais aucun mot n'en sortit. Son regard se perdit dans le sien et le rouge lui monta aux joues. Elle dut percevoir sa gêne car elle s'écarta. Il reprit ses esprits alors qu'elle se tourna pour le laisser faire sa toilette, c'est à dire se raser pour la majorité des gens. Mais lui, il pensait que l'eau n'était pas une ennemie. Au contraire, elle permettait de se rafraîchir. Il n'était pas contre prendre un bain, bien au contraire, mais il allait devoir le faire plus tard. Comme cela se faisait souvent dans les auberges, on avait posé sur la table de nuit, une cruche contenant de l'eau froide et une large coupelle avec un linge. C'était surtout pour permettre de sa tamponner un peu. Alexandre se tourna à son tour par pudeur. Il commença à déboutonner sa chemise crasseuse. Sa voix revint, éraillée, un peu faible mais douce :

- J'avais peur que tu me prennes pour un assassin... c'est pour ça que j'ai fui, tout à l'heure... Je sais que je n'aurais pas du le penser, je m'en veux. Peux-tu pardonner ma bêtise ? Je ne vais point accepter ton aide sans te la rendre... c'est une question d'honneur, de dette personnelle. Mais je te remercie... tu n'étais pas obligée de m'aider et tu prends un énorme risque en le faisant...

Il ôta sa chemise, révélant un buste marqué par les derniers évènements. Ses muscles avaient diminués, comme la neige fond au soleil. On voyait ses côtés et ces biceps ressortaient à peine. Il avait des bleus sur le thorax, à cause des bagarres et des chutes quand il prenait la fuite ou bien qu'il était ivre. Mais il était toujours aussi bel homme. Il prit la cruche, la fit couler doucement sur le tissu pour l'imbiber, puis sans l'essorer, il se le passa sur le visage. Les gouttes dégoulinèrent le long de son cou puis de son ventre avant de s'immiscer sous son pantalon. Il frotta énergiquement son visage pour enlever les traces de boue. Le linge ne tarda pas à devenir gris... Il l'essora dans la coupelle, le rinça un peu et renouvela l'opération jusqu'à se sentir "propre et rafraîchi". Il passa ensuite à son torse et en sortit le même jus noir et dégoutant... Le rouge enflammait ses joues. Il n'était pas question qu'elle voit ça et encore moins qu'elle jète l'eau. Quand il eut terminé le haut, il regarda rapidement derrière lui. Elle était toujours tournée. Il ne voulait pas l'incommoder, ni par sa présence, ni par son odeur, ni par son corps. Il enleva son pantalon, d'un geste rapide puis à la hâte, il nettoya le reste. Sans doute aurait-il pu être plus méticuleux, si la situation avait été plus intime et qu'il n'avait pas à s'afficher devant une femme. Même devant Marine, il était rare qu'il s'affiche nu, il détestait ça. Il était très pudique et pas seulement sur les sentiments. Et en plus, il était maladroit... Alors qu'il reposait la cruche désormais vide sur la table de nuit, elle lui échappa des mains et se brisa en plusieurs morceaux sur le sol. Ils eurent le même mouvement, au même moment. Alexandre se saisit alors du premier vêtement venu pour le plaquer au niveau de sa ceinture et de l'autre main il fit de même derrière. Il était écarlate et fit volte-face pour ne pas lui faire face :

- Je suis désolé... Laisse, je vais ramasser... tu pourrais te tailler...
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MessageSujet: Re: [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine)   [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine) Icon_minitime13.09.13 20:53


La jeune comédienne n'était pas bien prudente d'avoir emmené Alexandre dans sa chambre mais elle ne pouvait pas le laisser seul, ni l'abandonner dans cet état. C'était au-dessus de ses forces, de ses principes et de ses sentiments. Joséphine n'attendait rien pour l'avoir aidé, elle ne cherchait pas à sa faire bien voir ou se forcer à quoi que ce soit, elle était une fille avec un bon fond à la base, et il fallait dire qu'avoir des sentiments pour le mousquetaire n'arrangeait rien, sauf la renforcer dans l'idée qu'elle ne pouvait pas le laisser errer dans la rue, en proie à des gens qui le cherchaient. A Paris, elle aurait pu l'aider à se cacher, mais ici à Brest, elle ne connaissait que sa troupe et n'avait comme lieu que le théâtre et l'auberge, les choix manquaient, les solutions aussi. Elle avait faisait avec les moyens qu'elle avait, même si cela impliquait de l'emmener dans sa chambre. Mais au moins ici, il pourrait se laver, s'habiller et dormir l'esprit tranquille, c'était déjà mieux que n'importe où dans la ville. Et cela commençait tout d'abord par la toilette. Joséphine avait emprunté à Lionel, sans son consentement mais elle allait lui rendre, son rasoir et des vêtements propres, qu'elle ne rendrait pas par contre, avait tout tendu à Alexandre pour qu'il puisse se faire propre, puis se tourna, s'asseyant sur le lit, et prit le livre qu'elle emmenait avec elle pour s'occuper. Elle aurait pu descendre pour partager un moment avec certains membres de la troupe mais elle n'était pas prête de remonter ! Alors il fallait mieux qu'elle reste là, bien que ce soit gênant, car derrière elle, Alexandre était en train de se dévêtir pour se nettoyer un peu. Elle sursauta quand il se mit à parler, pensant que ce moment allait rester silencieux, puis elle sourit, toujours les yeux baissés sur son livre, où elle n'avait eu aucun mot.

Je ne vais pas t'en vouloir pour cela, voyons, dit-elle, d'une voix faussement fâchée avant de revenir à la normale, et je n'allais pas te laisser tout seul. Qui irait chercher dans une chambre de comédienne de toute manière ?

Elle sous-estimait l'importance de son acte, car elle trouvait cela normal d'aider son prochain. Elle n'était pas non plus une oie blanche non plus, elle possédait son caractère, mais elle croyait en la bonté des gens et avait toujours été certaine de l'innocence du mousquetaire, il était donc normal qu'elle l'aide, voilà tout.

D'où viens tu ainsi, si ce n'est pas trop indiscret ? osa t'elle demander après un silence.

On n'arrive pas à Brest sans raison, à la pointe bretonne, il était difficile de se perdre jusqu'ici, voir la mer et faire demi-tour. S'était-il caché dans le coin ? Un instant, Joséphine pensa qu'il l'avait suivie mais se ravisa en secouant sa tête, ce n'était pas le moment de jouer les fleurs bleues, Alexandre avait bien autre chose à faire, et elle se sentit idiote d'avoir pensé cela. Elle en était toujours à la même phrase dans son livre, il lui était impossible de se concentrer décemment et ne pas penser qu'il n'était pas très loin. Elle avait au moins la tenue de ne pas se tourner, bien que la curiosité la prit et qu'elle piquait un fard à chaque fois. Heureusement qu'il ne la voyait pas ...

Puis un grand bruit se fit entendre dans son dos, quelque chose s'était cassé sur le sol. D'instinct, elle se tourna et allait ramasser mais fut stopper dans son élan, se rendant compte que ce n'était peut-être pas la meilleure solution vu qu'Alexandre n'était pas habillé et qu'il tentait de se cacher tant qu'il le pouvait avec les vêtements qu'il avait attrapé au vol. Encore une fois, Joséphine se sentit stupide, puis s'aperçut qu'elle le fixait, alors que c'était à son tour de lui tourner le dos. Pour la quinzième fois, elle rougit et se trouva encore plus stupide mais se dirigea finalement vers les bouts de cruche brisé et l'eau qui s'infiltrait dans le plancher en bois.

Je suis désolé... Laisse, je vais ramasser... tu pourrais te tailler...
Je pense que de nous deux, je suis la mieux placée pour ramasser ... tu as déjà les mains prises.

Elle eut un petit sourire amusé et commença à ramasser les plus gros bouts pour commencer, les plus faciles à manipuler, puis se saisit d'un chiffon qu'elle torsada pour pousser les plus petits morceaux, les plus traîtres en général dans un même coin, épongeant l'eau par la même occasion. La chute de la cruche ne dut pas passer inaperçu car on cogna à la porte, ce qui fit relever la tête de la comédienne.

Joséphine ? Tout va bien ? C'était Lucie, une des comédiennes de la troupe et voisine de chambre.
Oui, oui j'ai fait tomber la cruche ... c'est rien, ne t'en fais pas, lança t'elle, peu convaincue car surprise.
Si tu as besoin ... je suis à côté. répondit l'autre comédienne, peu rassurée.

L'autre comédienne resta quelques secondes devant la porte, puis repartit. Peut-être avait-elle entendu une voix masculine, devait jouer la curieuse, ou se demander ce qu'il se passait dans la chambre. Joséphine souffla et reprit son nettoyage, n'ayant pas d'endroit où mettre tout cela, la jeune femme poussa les morceaux avec le linge, jusqu'au mur. C'était que provisoire, elle n'allait tout de même pas les jeter par la fenêtre. L'espace d'un instant, elle se disait que si elle avait fait ça à la maison, laisser des morceaux coupants dans un coin, son mari n'aurait vraiment pas été content. Elle eut un mauvais frisson en repensant à cela et se releva prestement pour s'en éloigner, et virer ce mauvais souvenir par la même occasion. Puis, naturellement, elle se retourna et eut de la chance (ou pas d'ailleurs) de voir qu'il s'était rhabillé. C'était tout de même plus décent comme situation que de passer son temps à se tourner le dos, gênés.

Je suis désolée de laisser ça dans le coin, cela fait fouillis mais c'est toujours mieux que laisser tout traîner par terre, comme une pouilleuse de bas étage.

Elle lui fit un petit sourire et puis le voir un peu mieux à la lumière et sans aucun doute plus propre. Il avait un peu meilleur mine, même si cela ne changeait pas grand-chose aux sentiments de la jeune femme. Maintenant qu'il était en un peu meilleure état, il fallait qu'il se repose. La vie d'un fugitif n'était pas chose aisée ni de tout repos, le sommeil d'Alexandre devait être malmené. Dormait-il vraiment ? On pouvait en douter vu les cernes tracées sous ses yeux, pauvre de lui. Au moins ici, il pourrait dormir sur ses deux oreilles. Elle lui montra le lit d'un geste presque théâtral.

Tu pourras dormir tranquille ici, personne ne viendra te chercher. Puis elle fronça légèrement les sourcils et puis prit un air presque surprise sur ce qu'Alexandre pouvait penser. Je ne veux pas que tu penses que ... que je veuille que ... Ecoute, va te coucher, je vais descendre, je trouverais une solution pour moi.

Encore une fois, elle se sentait stupide de ne pas avoir mesuré ce que ce sauvetage pouvait donner comme situation cocasse et quiproquos. Non pas qu'elle serait contre, mais Joséphine n'avait pas envie de passer pour une fille de mauvaise vie ni trop entreprenante. Elle lui fit un petit sourire et lui dire un "bonne nuit" du bout des lèvres avant de tourner les talons. A dire vrai, le laisser là la peinait un peu mais elle n'allait pas le regarder s'endormir alors qu'elle-même n'avait pas vraiment sommeil, ni se coucher dans le même lit comme si de rien n'était. Il y avait beaucoup de contradictions dans la tête de la jeune femme qui se dirigeait vers la porte ...


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Alexandre D'Artagnan


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MessageSujet: Re: [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine)   [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine) Icon_minitime20.09.13 0:48

« Je ne vais pas t'en vouloir pour cela, voyons ! Je n'allais pas te laisser tout seul. Qui irait chercher dans une chambre de comédienne de toute manière ? ». Les propos de Joséphine étaient optimistes. Alexandre était devenu un criminel, sa tête se voyait mise à prix. Avec cynisme, il repensa à Philippe, qui, alors qu'ils étaient bien plus jeunes et adolescents, lui avait dit qu'un jour, son visage rapporterait de l'argent. Le cadet avait toujours une petite blague à sortir, surtout quand il voyait l'aîné s'adresser aux filles avec maladresse. Le Mousquetaire n'était pourtant pas malhabile. Il maîtrisait la rapière et le mousqueton comme s'il était né avec ! Il ne ratait jamais sa cible, à quelques exceptions près, parce que bon, tout gascon qu'il fût, parfois, l'échec sonnait tel un glas. Dès qu'il y avait une femme près de lui, pour laquelle il éprouvait quelconque sentiment ou attirance, Alexandre se sentait mal à l'aise. Marine le constata lors de leur première rencontre, puisqu'il lui marcha sur les pieds en voulant danser... La comédienne occupait une place certaine dans son cœur, il ne pouvait lutter contre cette attirance, ce magnétisme. Elle avait un sourire si radieux et un regard tellement envoutant, qu'il s'y serait volontiers perdu. Le contexte les invitait à davantage de retenue et en plus, il n'était pas du tout sûr qu'elle partage le même sentiment que lui. Ils étaient amis, du moins jusqu'à ce que peut-être, un jour, ils deviennent davantage que cela, l'un pour l'autre. « D'où viens tu ainsi, si ce n'est pas trop indiscret ? ». Question légitime... à laquelle Alexandre hésita à apporter une réponse honnête ou non. Bertheaume était l'endroit privilégié par son père pour le cacher de la foule et des soldats. Il y avait trouvé refuge, même s'il s'agissait d'une vieille ruine totalement insalubre ! Charles n'apprécierait pas qu'il dévoile une planque possible, surtout à une inconnue. Mais en même temps, il avait confiance en Joséphine. Elle ne le croyait pas coupable, elle l'aidait et il lui devait bien quelques explications après tous les risques qu'elle prenait pour lui.

- J'étais au vieux fort de Bertheaume, sur ordre de mon père. Mais l'endroit était trop morne pour moi, j'ai décidé de partir... pour faire la lumière sur... enfin pour découvrir la vérité.

Il lui cacha le fait qu'il voulait se venger et heureusement qu'il n'était pas face à elle. Sinon, elle l'aurait vu dans son regard, ce qui l'aurait fortement inquiétée. Il se dit qu'elle commençait à être gênée, au moment où il remarqua qu'elle ne tournait aucune page de son livre... Et puis, dans un geste maladroit, il fit tomber la cruche sur le sol. « Je pense que de nous deux, je suis la mieux placée pour ramasser ... tu as déjà les mains prises ». Alexandre devint si écarlate, qu'on aurait dit qu'on l'avait roué de coups. Non seulement, il se retrouvait nu, devant elle, sous son regard innocent qui n'avait rien demandé, mais en plus, elle s'amusait de la situation. Il se sentait profondément ridicule. Il s'assura que sa pudeur était bel et bien masquée. D'Artagnan faisait partie de ses romantiques qui se préservaient pour leur mariage. Marine avait été la première femme avec laquelle il partagea des moments intimes. Et à chaque fois, malgré leur complicité et leur proximité, ils vivaient un amour fusionnel qui ne l'empêchait pas d'être très pudique. Alors le fait de se dévoiler ainsi devant Joséphine, pour laquelle il éprouvait des sentiments "adultères", c'était un moment très oppressant et très gênant. Quand on frappa à la porte, le Mousquetaire sentit son cœur se serrer. Il s'arrêta même de respirer pour ne pas trahir sa présence, d'instinct. De l'autre côté, une voix féminine, plutôt douce et prévenante s'enquit de la santé de la comédienne. Elle n'avait rien de cassé, mais bon, une cruche qui se brise comme ça, en pleine soirée, c'était inquiétant... « Oui, oui j'ai fait tomber la cruche ... c'est rien, ne t'en fais pas ». Difficile d'être convaincu, car la surprise se sentait à des kilomètres, rien qu'au ton de sa voix. Mais la jeune femme s'éclipsa quelques instants plus tard. Comme Alexandre sentait Joséphine, affairée à mettre dans un coin les débris de céramique, il se hâta de s'habiller, manquant se prendre les pieds dans le pantalon et s'affaler par terre comme un bœuf qu'on renverse. Sans doute aurait-il fait le même bruit au moment de s'écrouler d'ailleurs ! Quand il fut prêt, elle se tourna et le regarda dans les yeux. La force de ce regard le frappa de plein fouet et le troubla. « Je suis désolée de laisser ça dans le coin, cela fait fouillis mais c'est toujours mieux que laisser tout traîner par terre, comme une pouilleuse de bas étage ». Il répondit, en bégayant légèrement :

- Ne... t-te formalise p-pas pour si p-peu... Hum...

Une nouvelle fois il se sentit idiot et il aurait volontiers tout donné pour pouvoir se cacher sous le lit et disparaitre... Elle l'avait troublé à un point inimaginable... Et ce qu'elle ajouta ensuite ne l'aida absolument pas... « Tu pourras dormir tranquille ici, personne ne viendra te chercher. Je ne veux pas que tu penses que ... que je veuille que ... Écoute, va te coucher, je vais descendre, je trouverais une solution pour moi ». Il fronça légèrement les sourcils, se rendant compte qu'elle lui abandonnait sa chambre. Pas question qu'il la laisse dormir ailleurs que dans son lit ! De toute façon, il le savait, il ne dormirait pas vraiment... Ses nuits étaient hantés par des cauchemars, et quand ses insomnies prenaient congé, il passait quelques heures horribles dans les bras de Morphée. En plus, après tout ce qu'elle avait fait pour lui, elle n'allait surement pas se contenter d'une couche dans une autre chambre ! Elle était chez elle et il allait se faire tout petit ! Ou du moins, essayer... parce que fracasser la cruche n'était pas vraiment discret ! Alexandre la vit s'approcher de la porte et à la hâte, il se déplaça vers elle pour s'interposer. Il lui dit alors, le ton résolument ferme :

- Non ! Je refuse que tu me cèdes ta couche ! Ce lit est pour toi, tu as besoin de t'y reposer, pour bien jouer. Je n'ai pas sommeil... celui-ci m'a quitté depuis de longues semaines maintenant... Restes... s'il te plait... je me ferais petit et silencieux, je me contenterais de peu d'espace, ça me suffit amplement. Tu en as déjà fait beaucoup pour moi, je ne saurais en accepter plus ! Je ne pourrais te le rendre !

Il marqua une courte pause et puis, naturellement, les mots lui vinrent, sans qu'il ne puisse les contrôler :

- J'aurais pu partir sur Paris tout de suite, mais j'ai entendu parler de ta troupe... je suis venu à Brest pour te voir... et ça m'a fait du bien de t'admirer sur la scène. Tu as transcendé l'assistance... Cela me fait également du bien de parler avec toi... Je n'avais plus de phare... dans toute cette brume et maintenant, je te vois, comme la lumière du soleil... Je ne te remercierais jamais assez pour tout ce que tu as fait... ça compte beaucoup pour moi.
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MessageSujet: Re: [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine)   [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine) Icon_minitime29.09.13 20:14


Le fort de Bertheaume ? Ce n'était pas vraiment le paradis sur Terre, loin de là, cela semblait être le bout du monde, un endroit imprenable, froid et dur. Ce n'était pas vraiment là que Joséphine élirait domicile, même si elle devait reconnaître que cela faisait une excellente cachette, personne ne mettait les pieds là-bas, du moins pas volontairement. Mais elle comprenait tout à fait qu'on veuille s'en échapper, comme venait de faire Alexandre. De plus, ce n'était pas comme cela qu'il allait prouver son innocence, sa fuite ne faisait que le rendre davantage coupable. C'était sans aucun doute dangereux mais après tout, il valait mieux vivre dangereusement que de ne pas vivre du tout, la comédienne ne pouvait qu'approuver après la vie qu'elle avait mené. Pour elle aussi, être comédienne, c'est être visible au public, montrer son visage, très maquillée certes, à la face du monde, elle qui était montée à Paris pour fuir son mari le plus possible et se cacher. Et pourtant, elle préférait trembler qu'on la reconnaisse plutôt que de se terrer à nouveau en attendant que le temps passé.

Tu as bien fait de partir. Se cacher n'est pas une solution ... lâcha t'elle, parlant presque à elle-même.

Peut-être expliquera t'elle à Alexandre sa vie aussi, pour lui dire qu'elle le comprenait en partie, qu'elle avait vécu un peu la même chose : la fuite, se cacher ... et qu'elle le savait innocent car elle pouvait reconnaître un mauvais mari, de ceux qui peuvent faire du mal à leur femme. Un jour peut-être oui, mais ce soir, elle lui offrait seulement sa confiance, ses non doutes le concernant, c'était déjà une belle étape, l'ancien mousquetaire en avait besoin. Elle lui offrait aussi de quoi s'habiller, se laver et où dormir, ce qui n'était pas rien, les confessions reviendraient sur le tapis un autre jour, elle n'avait pas envie de se mettre en avant ...

L'un avec l'autre, ils avaient l'air d'adolescent. La gêne, la pudeur, l'impression de faire une invitation peu conventionnelle en l'invitant à dormir ici ... Autant dire que les avaient le sang qui montaient aux joues. Ce n'était pas le genre de Joséphine en général, la jeune femme avait un peu l'habitude des compliments des gens venus la féliciter, de ces hommes qui tournent autour des comédiennes et qu'elle osait les repousser sans trembler, mais elle semblait perdre ses moyens en la présence d'Alexandre et n'arrivait pas à remédier à cela, ce garçon la déstabilisait, car elle se sentait attachée à lui. Mais elle l'avait connu marié, et il était hors de question d'une relation adultère, c'était contre ses principes ! A présent, il était veuf, donc libre, et de savoir la voie libre la paniquait presque autant que de refouler ses sentiments. La peur qu'il se passe quelque chose et qu'elle ne puisse pas savoir gérer, de ce qui pourrait advenir ...

Tout cela entretenait ce malaise, voici pourquoi elle se sentit aussi gauche. Et qu'elle cherchait une autre solution que de dormir ici, il n'y avait qu'un lit dans cette chambre, ce qui impliquait de dormir ensemble. Il fallait trouver une autre solution, Joséphine savait se débrouiller, et elle était prête à laisser la chambre au jeune homme, mais celui-ci l'en empêcha. Sursaut d'orgueil ou modestie ? En tout cas, Alexandre était plus ferme dans ses mots, plus décidé.

Tu en as déjà fait beaucoup pour moi, je ne saurais en accepter plus ! Je ne pourrais te le rendre !
Mais tu n'as pas à ... mais elle fut coupée dans sa phrase.
J'aurais pu partir sur Paris tout de suite, mais j'ai entendu parler de ta troupe... je suis venu à Brest pour te voir... et ça m'a fait du bien de t'admirer sur la scène. Tu as transcendé l'assistance... Cela me fait également du bien de parler avec toi... Je n'avais plus de phare... dans toute cette brume et maintenant, je te vois, comme la lumière du soleil... Je ne te remercierais jamais assez pour tout ce que tu as fait... ça compte beaucoup pour moi.

Elle resta sans voix, voulut dire quelque chose mais ne trouvait pas les mots pour. Cela l'avait touchée en plein cœur, et elle baissa les yeux par ces mots si adorables, qu'elle n'entendait jamais avec autant de sincérité. Elle resta un instant silencieuse, un merci ne serait pas assez, et elle aurait l'impression de tout gâcher en ouvrant la bouche. Elle releva finalement les yeux pour rencontrer le regard vert d'Alexandre.

Je ... Je ne pensais pas t'aider à ce point-là, mais cela me touche et ... je ferais tout ce qui est possible pour t'aider, sois en sûr.

Elle lui prit la main à nouveau, comme si elle devait assurer sa promesse de façon solennelle. Puis elle se mit sur la pointe des pieds et déposa un léger baiser sur sa joue. Les mots n'étaient pas toujours utiles, les gestes exprimaient parfois bien plus, ils étaient plus simples, plus directs et plus expressifs que cents mots. Là encore, ce n'était pas bien conventionnel tout cela mais c'était les aléas de la spontanéité et il était souvent difficile de réprimer ses sentiments. Et comme, elle ne se voyait pas se jeter à son cou pour l'embrasser, ce qu'elle venait de faire était déjà beaucoup pour elle. Puis elle voulut passer, mais il fallait avouer qu'elle ne faisait pas le poids face à Alexandre, physiquement parlant. Elle le regarda avec un petit sourire :

Bon d'accord, je reste. Mais comme je n'ai pas sommeil, je vais juste faire un travail de couture. Mon costume est un peu déchiré, autant que je m'occupe. Il ne bougeait toujours pas. Je reviens, avec mon costume. Si ça peut te rassurer que je couse ici.

Elle réussit à passer la porte et descendit les marches qu'elle avait grimpé avec Alexandre il y a quelques minutes. Elle ne passa pas dans la grande salle, ne voulant pas être happé par ses camarades de théâtre, et sortit discrètement pour marcher jusqu'aux loges. Alors qu'elle se dépêchait, elle entendit des pas derrière elle, et Joséphine sentit son cœur se serrer. Elle voulut courir mais sa curiosité fut plus forte et elle tourna la tête pour tenter de voir son éventuel agresseur, avant de soupirer et porter sa main au cœur.

Il est vraiment impoli de faire peur aux jeunes femmes de la sorte, Alexandre ! Elle eut un petit rire nerveux avant de reprendre. Je n'avais pas besoin d'un garde du corps pour venir jusqu'ici, tu sais.

Mais cela lui faisait plaisir qu'il s'inquiète pour elle, qui ne serait pas flattée ? Alors qu'ils allaient entrer dans les loges où elle avait la clé, ils entendirent des voix non loin de là, s'approcher. Plutôt que de tenter le diable, Joséphine fit entrer Alexandre à toute vitesse et referma derrière elle. Sait on jamais …


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MessageSujet: Re: [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine)   [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine) Icon_minitime17.10.13 1:12

« Je ... Je ne pensais pas t'aider à ce point-là, mais cela me touche et ... je ferais tout ce qui est possible pour t'aider, sois en sûr ! ». Le rouge lui monta davantage aux joues. Il se sentait gêné mais en même temps, rassuré. Un peu comme un enfant, il était bercé par la voix de la jeune femme, calmé par sa promesse. Il s'était toujours montré maladroit en présence des femmes, encore plus quand elles lui plaisaient. Les mots avaient tendance à lui échapper et à former de jolies phrases, évocatrices de son ressenti. Cette sincérité était naturelle, il n'avait pas besoin de la feindre et il ne la cachait pas. A vrai dire, à part Marine, il n'avait jamais connu d'autre femme. Et il n'en aurait pas connu d'autre si elle vivait encore. Plus que l'honneur, Alexandre accordait une importance énorme au mariage et à la fidélité. D'ailleurs, il se montrait très attentif envers son épouse et résistait tant bien que mal aux tentations extérieures. Joséphine était ravissante et dès les premiers instants, elle avait occupé une place affective importante pour le Mousquetaire. Désormais veuf, rien ne les empêchait plus de se rapprocher davantage... à part le souvenir de la mère de ses enfants, qui ne pouvait pas disparaître... Au moins, savait-il que ses rejetons avaient survécu et que quelqu'un veillait sur eux. Il voulait les retrouver mais la lucidité l'avait frappé. Peut-être qu'il aurait été urgent de les revoir... en tout cas, dans la situation actuelle, il devait faire profil bas. Joséphine le lui demandait et il lui obéirait. Il ne voulait pas la savoir malheureuse parce qu'il prenait des décisions dangereuses et insensées ! La comédienne tenait aussi à lui, sans doute parce qu'elle le comprenait sans qu'il n'ait besoin de beaucoup s'exprimer sur sa vie. Il avait ignoré cette petite voie qui lui disait que cette femme était exceptionnelle et que son coeur s'emballait à cause d'elle. Mais désormais, rester de marbre était très dur. Surtout qu'il était en cruel manque d'affection. Ce n'était pas une raison cependant pour lui sauter dessus ou pour se montrer inconvenant. Il n'avait nullement l'intention de briser leur amitié, qui, soyons honnête ressemblait à bien plus que de la sympathie mutuelle ! En tout cas, quand elle l'embrassa sur la joue, le jeune homme se sentit bouillir de l'intérieur. « Bon d'accord, je reste. Mais comme je n'ai pas sommeil, je vais juste faire un travail de couture. Mon costume est un peu déchiré, autant que je m'occupe... ». Il détourna les yeux, ostensiblement mal à l'aise et ne bougea pas du chemin, comme sonné par ce qu'il venait de se passer. Elle reprit la parole, amusée. « Je reviens, avec mon costume. Si ça peut te rassurer que je couse ici... ».

- Ton costume... euh... oui... oui... d'accord... excuse-moi...

Troublé, il s'écarta du milieu pour la laisser sortir dans le couloir. Il s'égara alors dans ses pensées. Jamais il n'aurait pensé que la soirée se termine ainsi... quelques heures plutôt, il était vagabond, puant l'alcool et la transpiration, mal rasé, bref, un vrai clochard. On aurait pu aisément le confondre avec n'importe quel gueux ! Quelle hérésie ! Lui, un d'Artagnan, un homme au sang noble et dont la famille était illustre auprès de tous ses contemporains ! Quelle honte que Joséphine l'ait vu dans un tel état de faiblesse. Son orgueil et sa fierté revinrent alors sur le devant de la scène. Un Mousquetaire n'errait pas dans les rues comme un malpropre. Bon, il n'était plus soldat du Roi puisqu'on le recherchait activement pour le juger. Tout le monde ou presque était persuadé de sa culpabilité alors qu'il n'en était rien. La venue de Cédric à Bertheaume avait été salutaire. Il lui avait donné envie de s'échapper et de continuer à vivre. Et même si la vérité était difficile à accepter, parce qu'elle remettait en question l'honneur de son père, il appréciait bien le fait qu'ils soient frères, du même sang, ou presque. En définitive, Cédric devenait l'aîné mais ce n'était pas très grave. Restait à faire admettre ça au reste de la famille et ça n'était pas gagné. Charles allait nier en bloc, trop entêté pour reconnaître son énorme bêtise. Et Philippe n'appréciait pas Cédric... sans qu'il en connaisse vraiment la raison. La famille d'Artagnan allait connaître des troubles et pour la première fois, le fait d'être faible devant une femme ne le rendait pas fou de rage... juste honteux. Après tout, Joséphine ne le jugeait pas, elle lui parlait normalement, avec la même douceur, la même affection. Ca comptait beaucoup pour lui. Il se rendit vite compte qu'il était tout seul dans la chambre et qu'il l'avait laisser partir jusqu'aux loges toute seule. Pour avoir erré la nuit, il savait que beaucoup de brigands attendaient pour faire une embuscade et commettre un larcin. On ne laissait pas une femme aussi belle à la merci du premier bandit ! Et il commençait à craindre pour sa vie. La panique lui monta en tête lorsqu'il imaginait à nouveau Marine en train de se faire poignarder par un assassin. D'un mouvement incontrôlé, il s'élança à la suite de la belle, n'écoutant que son coeur. Elle ne tarda pas à le remarquer et parut soulagée. « Il est vraiment impoli de faire peur aux jeunes femmes de la sorte, Alexandre ! Je n'avais pas besoin d'un garde du corps pour venir jusqu'ici, tu sais ».

- Je te demande pardon si je t'ai effrayée... Je ne le voulais point... Mais ma conscience est plus tranquille si je sais que je peux te protéger... tu comptes beaucoup pour moi et je tiens à toi... Je voudrais te faire un aveu...

Mais il ne put continuer sa phrase. Non loin d'eux, des voix s'élevèrent. Alexandre n'eut pas le temps de réagir, Joséphine l'empoigna et le fit entrer dans les loges, à la hâte. Déséquilibré, le Mousquetaire se rattrapa in extremis. L'endroit était plongé dans le noir et le plafond était bas. En se redressa, il se cogna lourdement à la poutre. Il grogna, sur un ton grave et presque menaçant.

- Grrrmph !!! Saleté de poutre... Qui est-ce d'après toi ?
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MessageSujet: Re: [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine)   [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine) Icon_minitime25.11.13 15:27


Brest n'était pas une ville réputée dangereuse, mais une jeune femme sortant tard le soir, même pour quelques mètres, n'était pas à l'abri de quelques hommes éméchés d'un long moment à la taverne, voulant s'amuser avec une demoiselle, sans comprendre qu'elle ne peut pas vouloir, elle. Alors ces bruits de pas derrière, s'accélérant petit à petit, lui faisait peur et elle en venait à se demander si cela avait été une bonne idée de sortir, plutôt que de rester dans sa chambre. Cela lui fit remonter des angoisses, qui n'avaient jamais vraiment disparues, de sa fuite du domicile conjugal, d'être poursuivie, de manquer à plusieurs reprises de se faire attraper, passer des nuits à ne pas dormir, le coeur battant, à guetter le moindre bruit, sursauter au moindre passage près de sa chambre. Même s'il était improbable qu'on la retrouve à Brest, c'était une peur primaire, qu'elle ne pouvait pas contrôler. Alors ces pas derrière elle réveillait cela en elle, Joséphine eut presque envie de se mettre à courir, fuir à toute vitesse. Alors pourquoi se retourner ? Sans doute pour identifier potentiellement son agresseur. La comédienne tourna donc la tête, prête à fuir après ce coup d'oeil, mais reconnaître Alexandre lui provoqua un énorme soulagement, même si son cœur ne stoppait pas son accélération. La jeune femme ne put s'empêcher de gronder gentiment, main sur le coeur. Mais elle était tout de même contente qu'il soit là, que ce soit lui ici, et non un quelconque badaud.

Je te demande pardon si je t'ai effrayée... Je ne le voulais point... Mais ma conscience est plus tranquille si je sais que je peux te protéger... tu comptes beaucoup pour moi et je tiens à toi... Je voudrais te faire un aveu... Le coeur se mit une nouvelle fois à battre plus fort.
Oui ? demanda t'elle, mi-apeurée mi-curieuse.

Seulement, les bruits de pas non loin d'eux empêchèrent Alexandre de poursuivre ce fameux aveu. Qui était-ce ? Nulle idée, mais Joséphine, étant restée sur la défensive, avait conservé cet instinct de fuite et ne chercha pas à savoir qui cela pouvait bien être, il ne valait mieux pas tenter le diable, et se cacher, quitte à ce que ce soit pour rien. L'ancien mousquetaire était activement recherché, et elle avait son mari aux trousses, ils étaient des cibles potentielles, autant se cacher, et ce seraient dans les loges. Tout était plongé dans l'obscurité, seule la lune éclairait faiblement par quelques fenêtre sans rideaux, mais sans doute pas assez pour bien se repérer, ni voir les poutres. Le bruit sourd et les grognements d'Alexandre lui firent comprendre qu'il s'était fait mal.

Grrrmph !!! Saleté de poutre... Qui est-ce d'après toi ?
Je n'en sais rien, murmura t'elle, c'était un réflexe ...

Elle se tut, comme si elle avait quelque chose à cacher. D'ailleurs, c'était le cas, et elle n'avait pas vraiment envie d'en parler, pas maintenant, et jamais si possible. Comme pour détourner l'attention, elle se focalisa sur Alexandre :

Tu t'es fait mal ? Je n'ai pas vraiment pensé au plafond, désolée. Elle toucha à tâtons la tête d'Alexandre et grimaça. Tu vas avoir une belle bosse, encore désolée.

C'est alors que les voix se rapprochèrent, passant dans la rue. Curieuse de savoir si elle avait paniqué pour rien, Joséphine s'approcha d'une fenêtre, un peu haute pour elle, car le toit était bien plus haut à cet endroit. Elle grimpa sur une chaise en paille et chercha, dans les rues peu éclairées, qui cela pouvait bien être. Une patrouille de police locale faisait leur ronde dans les rues, semblant chercher quelqu'un, mais sans avoir l'air bien préoccupé, vu les conversations peu discrètes qu'ils tenaient. Voulant redescendre, la jeune femme sentit la paille tressée céder sous son poids, pourtant pas bien gros. Elle poussa un cri en essayant de se rattraper à quelque chose, avant de tomber sur le sol jonché d'accessoires, ce qui fit grand bruit. Elle qui s'était voulue discrète, la curiosité est donc bien un vilain défaut, puisque cela alerta la patrouille. Relevée par Alexandre, la comédienne se tint le bras sur lequel elle était tombée, s'étant fait mal. Mais pas le temps de vérifier ou autre, on s'acharnait déjà sur la porte.

Je suis une idiote, pesta t'elle contre elle-même avant d'ouvrir de grands yeux horrifiés et chercha autour d'elle. La seule sortie est la grande porte du théâtre mais elle doit être fermée à clé ... il faut se cacher, je ne veux pas qu'ils me ... te voient. Oui, elle avait cette boule au ventre pour eux deux, mais ne voulaient montrer son inquiétude que pour Alexandre. Il va falloir nous cacher ...

Un peu d'effort, Joséphine, pensa t'elle, cherchant un endroit où ils pourraient trouver refuge, certains de ne pas se faire repérer alors que la porte était secouée. Après d'interminables secondes où ils erraient à la recherche d'où se cacher, elle parlait toujours à elle-même.

Un endroit où se cacher, dans un théâtre, cela ne devrait pas être difficile, on fait bien arriver des comédiens par des trappes. Puis se tournant vers le mousquetaire. Il y a une trappe qui mène à la scène pour faire des entrées spectaculaires !

La fameuse trappe était derrière le décor, cachée par des malles, et très lourde. Une fois à l'intérieur, la trappe se referma sur eux, les enfermant dans un couloir étroit et obscur, au très bas plafond, ne faisant que quelques mètres de distance, entre le derrière et le devant de la scène. Joséphine était toute tremblante, elle ressemblait vraiment à une fugitive, une demoiselle apeurée qu'on la retrouve. C'est ce qu'elle était, ce qu'elle avait réussi à enfouir à Paris, revenait ici à Brest ...


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Alexandre D'Artagnan


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MessageSujet: Re: [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine)   [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine) Icon_minitime26.01.14 19:45

- Ce n'est pas grave... tu ne pouvais pas savoir, j'aurais du faire attention...

Par chance, et sans doute par politesse, Joséphine eut le réflexe de ne pas rire lorsque Alexandre se cogna lourdement contre la poutre. L'inverse aurait été particulièrement vexant pour le jeune homme. S'il restait quelqu'un de simple et de gentil, il avait hélas une fierté bien mal placée. Son orgueil prenait rapidement le dessus sur son sens de l'humour. D'ailleurs, il n'était pas du genre à plaisanter. Toujours sérieux, rabat-joie, le Mouquetaire n'avait ni le vice du jeu, ni celui de l'alcool... en tout cas, pas avant que Marine n'ait été assassinée. Mais il avait des circonstances atténuantes, la solitude, le désespoir, la tristesse et un profond sentiment d'injustice ! Boire ne lui ressemblait pas et paradoxalement, il avait l'air de bien tenir l'alcool. En même temps, pour assomer cette masse de muscles, il en fallait des chopes ou des godets ! Il se laissa masser l'arrière du crâne par Joséphine. Ce contact était très doux, très agréable. Ses joues s'empourprèrent. Quelle idée de faire des parties avec un plafond aussi bas ? Les architectes du roi étaient-ils tous comme des nains ? A cette pensée, le Mousquetaire eut du mal à imaginer la tête des dits architectes. A cette époque, en général, les personnes de petite taille servaient soit dans les jeux du cirque, soit dans les auberges mal fâmées. Il n'en était pas surpris, il les trouvait bizarres et finalement, il estimait que c'était leur place, comme beaucoup de ses contemporains. Mais là n'était pas la question. Joséphine rompit ce contact très tendre et attentionné. Elle tendit l'oreille, pour écouter et essayer de savoir ce qui approchait. Pendant qu'elle montait sur une chaise pour tenter d'apercevoir ce qu'il se passait dans la rue, d'Artagnan observa la pièce où ils se trouvaient. Il n'était pas facile d'y voir convenablement. La lune éclairait le plancher de ses rayons argentés et leur offrait un peu de clarté, malheureusement insuffisante pour bien distinguer tous les détails. Ils étaient dans une loge mais impossible de savoir laquelle. Probablement celle d'un homme, car Alexandre remarqua une veste plutôt large accrochée à une sorte de penderie ouverte.

Il tendit la main pour prendre une fausse barbe étrange, puisqu'elle était toute bleue. Il entreprit de l'examiner plus attentivement. Pourquoi avait-on choisi une couleur si hideuse ??? A son tour emporté par la curiosité, il plaqua cette barbe sur son visage et se regarda dans le miroir. Il se trouva laid, inquiétant ! Et quelques rumeurs à son égard lui revinrent en tête. On disait de lui qu'il avait égorgé Marine avant de la découper en morceaux. Certains l'accusaient même de l'avoir accrochée au mur tel un trophée... Bien sûr tout cela était faux mais en se voyant, le barbe bleu, dans la pénombre, il eut un frisson d'épouvante. On pouvait facilement l'imaginer comme un assassin, ainsi accoutré. Il reposa la fausse barbe et allait prendre un chapeau à plumes, lorsqu'un grand fracas le fit sursauter et se retourner. La chaise de paille n'avait pas résisté ! Voilà qui pouvait avoir un caractère fort vexant pour une demoiselle, même si ça n'était pas de sa faute. Son poids était tout à fait normal, par contre, la paille, elle, avait été visiblement rongée par les rats. N'écoutant que son coeur et son inquiétude, d'Artagnan se précipita vers elle pour s'assurer qu'elle n'ait rien de cassé. Elle avait mal, il le vit à son visage, à ses gestes engourdis et un peu disgrâcieux. Il l'aida à se relever, et bêtement, il épousseta sa tenue, se permettant inconsciemment quelques caresses que n'importe qui aurait trouvé déplacées. Lui-même s'en rendit compte au bout d'un moment et se mit à rougir. Il s'arrêta alors et l'écouta pester. La chaise était éventrée. Et les objets, répandus sur le sol quelque peu poussiéreux ne manquaient pas. Alexandre ne lui fit aucune leçon de morale. Il ne se serait jamais permis de lui faire une remarque désobligeante ! Encore moins à cet instant car elle masquait sa douleur. Il était évident que la seule chose à blâmer, c'était la chaise, trop fragile, trop vieille sans doute pour être encore utilisée ! Quoique l'on pût également impliquer le propriétaire du théâtre, sans doute trop négigleant. Réactive et visiblement inquiète, la splendide actrice examina toutes les possibilités d'échappatoire dont ils disposaient. Elle fit vite le tour. Entre la porte du théâtre fermée à clé et la porte ouverte par laquelles ils étaient entrés mais où les gardes n'allaient pas tarder à rappliquer, il ne restait hélas que très peu d'options. La plus évidente leur sauta aux yeux : se cacher. Oui ! Mais où ? Alexandre aurait pu trouver une planque dans une auberge, dans la rue, mais dans un théâtre ! Il n'avait pas l'habitude d'y mettre les pieds ! Alors que les gardes s'approchaient et commençaient à tambouriner sur la porte, d'Artagnan leva les yeux au ciel :


- En aucune façon, ils n'ont l'intention de renoncer à me traquer ? Alors quoi ? J'ai tancé un de leur grands pontes ! Et regarde la façon dont ils réagissent ! Ces lâches ! Ils nous envoient les fanfarons de la chanson, version tutu et clarinette ! Tu te rends compte ? Ah si seulement j'avais ma lame ! Je leur ferais goûter moi !

Joséphine, davantage préoccupée par leur future cachette réfléchissait à voix haute. Et elle finit par trouver l'endroit idéal où ils pourraient se cacher, le temps que les gardes finissent leur ronde. D'Artagnan la suivit jusqu'à la fameuse trappe. Pourquoi les soldats continuaient-il à taper sur la porte alors qu'elle était ouverte et qu'ils pouvaient y entrer ? L'évidence hantait Alexandre qui ne prit pas garde au décor. Il aida cependant à déplacer les malles pour ouvrir la trappe. Joséphine s'y glissa. Il attrapa un drap, qu'il jeta sur la malle et au dessus de l'accès puis referma l'épais panneau de bois au dessus de leurs tête. Immédiatement, cette idée lui parut soudain moins évidente à vivre. L'espace était confiné, étroit pour deux individus... Les corps étaient proches l'un de l'autre et le Mousquetaire sentit les tremblements de la belle. D'un geste naturel, il la serra doucement contre lui et murmura :

- Cela va aller, ils ne nous trouveront pas ici... Nous sommes bien cachés.

Il se permettait un contact, un nouvelle fois, mais ça lui semblait tellement nécessaire. Il n'aimait la voir effrayée et en même temps il se demanda pour quelle raison elle se mettait dans cet état. Elle avait peur pour elle aussi, sans doute parce qu'elle aidait un prétendu criminel. Pour l'apaiser, et aussi parce que son corps à lui le réclamait, il déposa une baiser sur sur cheveux, pour la calmer. Un peu comme un Prince, il la protégeait de ces gardes. Il entendit, une voix éloignée dire :

- Cherchez bien ! Les ordres sont de le traîner par les pieds jusqu'au fort ! Pour qu'il y reçoive une sévère correction !

Alexandre gonfla légèrement le torse et se justifia, en chuchotant :

- Sévère correction ! Ils ont de la chance que tu sois là... De toute façon, ce vieillard est un couard ! Ma bonté ne peut plus arrêter mon devoir ! Ma patience a fait par delà son pouvoir ! Qui se laisse outrager mérite qu'on l'outrage, Et l'audace impunie enfle trop un courage ! Oui, je te le dis, ce maroufle a bien de la chance que je puisse en découdre !
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MessageSujet: Re: [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine)   [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine) Icon_minitime07.04.14 0:01


Si Alexandre pestait contre la terre entière d'être traqué de la sorte, Joséphine recherchait où se cacher sans qu'on ne puisse les trouver. Le réflexe d'une fugitive sans aucun doute, l'actrice avait passé de longues semaines à être certaine de semer son mari. Et si loin de lui, elle n'était pourtant jamais en sécurité. Il suffisait d'un physique vaguement ressemblant, d'une ombre le soir, ou les autorités pour que son petit cœur s'emballe de la sorte. Pourtant, ce n'était pas pour elle qu'ils étaient là, bien pour le beau jeune homme avec elle. Malgré tout, la comédienne serait complice et cela ne sentait pas bon non plus ! Il ne faudrait pas ternir l'image de la troupe de Molière, cela serait extrêmement fâcheux.

Après avoir déplacé la malle et se glisser dans la trappe, Alexandre referma sur eux, où il y avait très peu de place. C'était un petit couloir où les comédiens arrivaient sur scène en marchant à quatre pattes, ce n'était donc pas bien spacieux, les voici bien trop proches. Non seulement tout cela était gênant mais Joséphine n'arrivait pas à calmer sa peur, elle tremblait comme un petit chiot abandonné, repensant à une bien trop mauvaise période de sa vie. Le regard levé vers le haut, à écouter les hommes enfin entrés, elle sursauta lorsqu'elle sentit Alexandre la prendre dans ses bras. Son murmure, d'une voix sûre et apaisante, calmèrent un petit peu la jeune femme, qui se permit de poser sa tête contre le torse du jeune homme. Elle ferma les yeux, comme pour profiter de cet instant qui n'avait pas vraiment lieu d'être dans un moment aussi grave. Le baiser dans ses cheveux la fit même sourire, mais elle ne dit pas un mot, cela serait tout gâché, et une aussi une mauvaise occasion de se faire repérer. Les bruits de pas se faisaient entendre, tout comme les menaces. Le corriger ? Pauvre Alexandre, raison de plus pour ne pas qu'on le retrouve ! Mais ce dernier ne semblait pas aimer qu'on parle de lui de la sorte.

Sévère correction ! Ils ont de la chance que tu sois là... De toute façon, ce vieillard est un couard !
Alexandre, tais toi. murmura t'elle, paniquée.
Ma bonté ne peut plus arrêter mon devoir ! Ma patience a fait par delà son pouvoir ! Qui se laisse outrager mérite qu'on l'outrage, Et l'audace impunie enfle trop un courage !
Chut … elle s'était légèrement redressée, mais ne savait pas comment le faire taire. Les pas se rapprochèrent et Alexandre continuait à parler malgré tout.

Oui, je te le dis, ce maroufle a bien de la chance que je puisse en découdre !

Sans réfléchir, Joséphine prit la tête du mousquetaire et l'embrassa pour le faire taire. C'était la seule idée qui était passé dans son esprit, et elle n'avait pas eu le temps de chercher plus loin ni même d'avoir peur d'une quelconque réaction. Il se passa quelques secondes avant qu'elle ne se rende compte de son geste, et mit un terme à ce baiser imprévu. Au moins, il avait eu le mérite de laisser Alexandre silencieux. Heureusement qu'il faisait très sombre dans leur cachette, il ne verrait pas à quel point ses joues étaient rouges, honteuse et surprise de ce qu'elle venait de faire.

De plus les gardes étaient non loin d'eux, le sol grinçait sous leurs pas et on pouvait entendre les ordres du chef de continuer de fouiller. Plusieurs minutes passèrent, sans que personne ne songeait qu'il pouvait y avoir une cachette souterraine. Finalement bredouille, les hommes repartirent, avec pour ordre de fouiller le quartier et de garder l’œil ouvert.  Pour retourner à l'auberge, il faudrait être rapide et chanceux. Au vu de leurs vies respectives, il valait mieux compter sur leurs jambes que sur leur bonne étoile !

Joséphine décida d'ouvrir la porte de la trappe pour ressortir loin du confinement, et de la gêne qui rendait le petit lieu étouffant. Il n'y avait plus personne dans les locaux, fort heureusement. Elle lissa sa jupe et sans un regard vers Alexandre, elle partit chercher ce pourquoi elle était venue, son costume qui avait besoin d'être reprisé se trouvait sur sa chaise, là où elle l'avait laissée après la représentation. Mais maintenant, elle n'avait plus du tout l'esprit à la couture après ce qu'il venait de se passer. Si cela avait été possible, Joséphine lui aurait souhaité bonne soirée et serait partie dans sa chambre et se taper la tête contre le mur en se traitant d'idiote. Mais puisque la comédienne avait invité Alexandre à passer la nuit dans sa chambre, la gêne allait continuer tout le reste de la nuit. Après une bonne inspiration pour se donner du courage, sa robe dans les bras, elle regarda Alexandre à ses côtés, et ouvrit doucement la porte pour y passer la tête à l'extérieur.

Personne à l'horizon. Vite.

Voici les deux jeunes gens courir en direction de la porte de service de l'auberge, sans voir âme qui vive ! Quelle chance, pour une fois. Peut être un excellent timing, à deux minutes d'intervalle, ils seraient tombés sur un soldat, non commode sans aucun doute. Quand ils furent enfin dans la chambre, Joséphine laissa tomber son costume sur une chaise, elle l'avait serrée tellement fort pendant sa course, qu'on voyait quelques froissements à des endroits. Ils pouvaient enfin souffler, débarrassés de ces hommes. Pour retrouver un peu de contenance, Joséphine soupira doucement et reprit un sourire, l'air naturelle pour ne rien laissé transparaître alors qu'elle se tournait vers Alexandre.

Je ne pensais pas qu'aller chercher de quoi repriser serait si dangereux, on ne m'y reprendra pas à deux fois. lança t'elle, amusée.

Était-ce convaincant ? Peu important, il fallait tenter de briser la glace avant de tenter de retrouver une activité normale dans cette chambre, ou du moins essayer. Elle se rendit près du lit pour sortir son nécessaire à couture.

Repose toi maintenant. Prends le lit, je n'ai vraiment pas sommeil, surtout pas après cela … Parlait-elle de leur mésaventure, ou du baiser ? Les deux sans aucun doute. Je suis désolée …

Cette phrase, lancée en baissant les yeux, trahissait vraiment toute sa gêne …


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Alexandre D'Artagnan


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MessageSujet: Re: [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine)   [Brest] De belles retrouvailles (Alexandre-Joséphine) Icon_minitime26.04.14 23:09

Tout à son mauvais caractère, Alexandre pestait contre ces maudits soldats qui osaient croire un seul instant qu'il allait se rendre sans combattre ! Porté par la volonté de défendre son honneur bafoué, l'ancien Mousquetaire, désormais en disgrâce, se lança dans un monologue emporté, sans se rendre compte qu'à mesure qu'il parlait, il haussait un peu plus le ton ! A n'importe quel moment, les gardes allaient les repérer ! Alors qu'il prenait une inspiration pour déclamer sa hargne et sa vexation d'être perçu comme faible, Joséphine l'embrassa. Il ne s'y attendait pas du tout, pourtant il se laissa faire. Il se surprit même à répondre à ce baiser... Son sang se glaça dans ses veines. Tout ça était si soudain, si brut... mais pourtant si agréable. Le parfum de la comédienne lui montait aux narines, encore plus que quelques instants plus tôt. Il se sentait paralysé de l'intérieur, comme si elle l'avait tétanisé, telle Méduse. Sauf qu'elle n'avait rien d'une gorgone, ni serpent dans les cheveux, ni langue fourchue, ni pouvoirs maudits ! A part sa grande beauté, bien sûr, son intelligence, son sourire... Toutes les qualités défilèrent dans sa tête. Puis le baiser s'interrompit. L'obscurité empêcha la jeune femme de voir le visage d'Alexandre, ce qui n'était pas plus mal. L'ébahissement, la gêne, la surprise... mais aussi l'envie. Oui, il aurait bien aimé que ça continue ! Il ne trouva rien à dire. Adieu affront et moqueries, les propos des soldats ne lui parvenaient même plus. Il s'en moquait désormais. Il sentit une vague de chaleur l'envahir et il commença à transpirer. Ses mains étaient moites, la nervosité gagnait son esprit, son estomac qui se noua. Dans sa poitrine, son coeur se mit à battre plus fort, de façon déraisonnée ! Joséphine n'avait plus l'oreille contre, et ce fut tant mieux ! Il ne vit pas le temps passer.

Au bout d'un instant, la comédienne ouvrit la trappe pour qu'ils sortent de leur cachette. Elle ne lui accorda pas un regard alors qu'il tenta à maintes reprises de capter le sien. D'Artagnan ne pouvait pas s'expliquer ses sentiments. Il culpabilisait, vis à vis de Marine, des enfants... surtout que cette attirance ne datait pas d'hier. Pour quelqu'un comme lui, fidèle, extrêmement attaché à l'image du couple solide et de la famille, ce qu'il ressentait était inadmissible. Mais si bon en même temps... par faiblesse, il retournait voir Joséphine lors de représentations. Sa présence le faisait se sentir bien. Il allait lui dire un mot lorsqu'elle l'invita à la suivre, arguant que la voie était libre et qu'il y avait urgence... Alexandre s'exécuta, non sans se sentir perdu. Est-ce qu'elle regrettait ce qu'elle avait fait ? Pourquoi ? Il n'avait jamais été habile avec les femmes. C'était même tout l'inverse. Embrassait-il si mal ? Peut-être qu'elle avait agi ainsi dans la peur, par désespoir et qu'elle n'éprouvait rien pour lui. Un sentiment de lassitude l'envahit. Finalement, il se faisait trop d'histoires inaccessibles. Pouilleux comme il s'était montré, comment pouvait-elle être attirée ? Persuadé par son comportement qu'elle ne s'intéressait pas véritablement à lui, il la suivit, silencieusement jusqu'à l'auberge. La chance fut de leur côté, et ça n'était pas du luxe au vu de tout ce qu'il s'était passé jusqu'à présent ! Ils revinrent dans la chambre de Joséphine. Cette fois, Alexandre avait un regard fuyant, estimant qu'il ne devait pas se trouver ici, ni même rester, c'était déplacé. Mais en même temps, la présence de la ravissante jeune femme le rassurait. Tandis qu'elle l'invitait à se reposer, leurs yeux se croisèrent pour ne plus se quitter.

- C'est moi qui suis désolé... c'était stupide de venir et de te mettre en danger... Tu ne mérites pas ça... J'insiste pour que tu gardes le lit. Je dormirais sur une chaise, ou sur le sol, j'y étais habitué parfois à la caserne...

Il ne voulait pas avouer qu'il ne pourrait pas dormir lui aussi... elle aurait cherché à savoir pourquoi et il se sentait incapable de lui cacher que ses lèvres brûlaient encore de leur baiser échangé quelques instants plus tôt. Et puis, elle était une femme, il ne pouvait pas la laisser passer une nuit blanche. Il ajouta, écarlate :

- Je... tu es la seule personne qui me fasse me sentir aussi bien... je veux dire, qui parvient à effacer les tracas...

Il n'osa pas aller plus loin. En voulant se gratter la nuque, il cogna maladroitement sa main sur le meuble, étouffant un juron que son frère se serait empressé de réprimander... Il ne savait pas où se mettre et l'horrible sentiment de faire tâche l'envahit... Son plus gros problème avec les femmes, c'est qu'il ne savait pas comment se comporter quand il était touché... alors que son naturel le rendait touchant de base et attirait forcément le regard sur lui, sans qu'il ne le veuille vraiment. La nuit allait être très longue... même si elle était déjà avancée.
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