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 Le seul moyen de guérir, c'est de se considérer comme guéri. [Luigi]

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MessageSujet: Le seul moyen de guérir, c'est de se considérer comme guéri. [Luigi]   Le seul moyen de guérir, c'est de se considérer comme guéri. [Luigi] Icon_minitime20.05.13 17:41

Le soleil était radieux, si radieux cette journée-là, qu’il comblait aisément l’absence du Roi-Soleil, parti à la guerre. Cet après-dînée, Angela ouvrit la porte de l’appartement qu’elle occupait avec Gianluca, au Trianon, en attendant d’avoir quelque chose de plus intime et de plus confortable, loin du tumulte de Versailles et des langues de vipère. Elle profita un moment des rayons chauds de l’astre sur sa peau, avant d’ouvrir son ombrelle afin de ne pas en gâcher la blancheur. Ce jour était trop beau pour rester à l’intérieur et penser à Bastien et à ses avances, à Sofia et ses moqueries, à Joan qui se méfiait d’elle à présent. Elle avait envie de tout oublier. Elle avait donc décidé de rendre visite à Luigi, qu’elle n’avait pas vu depuis longtemps. On disait qu’il était encore mal remis des grands froids de l’hiver, et que, pour l’instant, il restait dans ses appartements dans les dépendances. Il serait, après sa maladie qui revenait, chroniquement, sûrement aussi heureux de la voir qu’elle de lui rendre visite.

Elle emprunta un ancien sentier de chasse, abandonné depuis longtemps et probablement connu d’elle seule, pour profiter de la forêt printanière et de la tranquillité pour quelques minutes. Bien cachée par la cime des arbres, qui produisaient sur elle une ombre, l’Italienne ferma son ombrelle, qu’elle trouvait bien encombrante. Il faut souffrir pour être belle… mais l’on peut tricher de temps en temps. Le temps de laisser la nature nous pénétrer, de regarder la danse de quelques fleurs forestières dans la brise, d’écouter le bruissement des feuilles, le chant des oiseaux, un bruit de galopade…

- Ermentruuuude! Fit une voix d’homme.

Un bruit de galopade qu’elle avait entendu plus tôt se rapprochait de plus en plus, dans la direction d’Angela. La jeune femme se retourna, histoire de voir de quoi il s’agissait. Quelle ne fut pas sa stupeur en voyant une femme nue, mais alors vraiment toute nue courir dans sa direction! Horrifiée, Angela poussa un cri et se cacha le visage dans la main. Elle eut cependant le temps de voir un homme courir derrière elle et dire :

- Mais te promène donc pas toute nue!

Les deux énergumènes passés, il n’y avait que cette seule phrase dans la tête d’Angela, qui ne voyait plus rien autour d’elle.

- Les Barbares. Je suis chez les Barbares.

Soulevant sa robe à deux mains, Angela passa à travers bois, tentant de ne pas mettre sa toilette dans un triste état, pour arriver dans une allée plus dégagée et plus fréquentée, où elle ferait moins de rencontres de ce genre. Rassurée, pour une fois, de la présence de plusieurs promeneurs calmes et sans histoire, elle respira, se pinça les joues qui étaient livides depuis sa petite aventure, ouvrit son ombrelle, et pressa le pas jusqu’aux dépendances, pour enfin arriver aux appartements de Luigi. Elle avait tant de choses à lui raconter. Elle avait envie de lui parler de Bastien, bien qu’elle craignît sa réaction. Et de plus, il avait beau être son meilleur ami, il n’en restait pas moins un garçon. Dans sa pudeur naturelle, Angela finit par se dire qu’il valait mieux qu’elle le garde pour elle, et que Gisela, à qui elle en avait glissé quelques mots, comprendrait mieux en sa qualité de femme. Seulement, cela lui faisait mal de cacher cela. Il avait été sa première fois, après tout, et elle savait qu’elle pouvait toujours compter sur lui, peu importe la situation.

Elle fut assez rapidement introduite auprès du prince Colonna. Celui-ci, assis comme d’habitude pour se reposer, lui fit un sourire un peu tristounet, qu’elle lui rendit de façon plus joyeuse comme pour l’encourager. Pas d’effusions, ni de paroles. Il en avait été toujours ainsi entre Angela et Luigi. Un sourire, un regard suffisait, et, dans leur monde, il y avait mille mots qui défilaient devant leurs yeux. Avant de s’asseoir, elle ferma la fenêtre.

- Je vous ai dit bien des fois de ne pas laisser la fenêtre ouverte! Les courants d’air peuvent être mortels, dit-elle, mi-grondeuse, mi-moqueuse. Elle savait bien que Luigi ne serait pas dupe. Fermer la fenêtre éviterait que quelque indiscret n’ait l’idée d’épier leur conversation.

Elle fit un clin d’œil complice, s’empressa de s’asseoir auprès de Luigi et prit doucement sa main un peu décharnée, comme lorsqu’ils étaient encore enfants, qu’Angela s’assoyait sur le lit de Luigi, qu’ils se prenaient la main, innocemment, en lisant quelque conte de la lointaine Arabie.

- Si vous saviez quelle aventure j’ai eue en venant ici!

Elle rougit pudiquement, hésitant à en parler. Et puis tant pis. Ils étaient seuls, et c’était l’affaire d’Ermentrude et de son mari de se pavaner comme ils l’avaient fait. Mais, enfin, elle s’perçut, non seulement de la pâleur de son ami, qui était d’ailleurs toujours présente, mais aussi, de son air mélancolique, malheureux. Elle serra la main qu’elle tenait plus fort et demanda doucement :

- Je vous trouve un air bien triste…
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Luigi Colonna


Luigi Colonna

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Tant qu'il bat encore, il battra fort pour son italien, le seul.
Côté Lit: Un certain florentin le partage la plupart du temps. D'autres aussi, moins souvent ...
Discours royal:



    CASSE-COU
    1000 vies,
    un corps


Âge : 27 ans
Titre : Prince di Paliano (de la Palissade), membre de la famille Colonna
Missives : 602
Date d'inscription : 18/09/2011


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MessageSujet: Re: Le seul moyen de guérir, c'est de se considérer comme guéri. [Luigi]   Le seul moyen de guérir, c'est de se considérer comme guéri. [Luigi] Icon_minitime08.06.13 11:32

Quelques jours auparavant, dans une maison de campagne à quelques kilomètres de Versailles, on s'y reposait doucement en temps normal. C'était là que Luigi venait lorsqu'il se sentait mal, que santé faisait des siennes. Il quittait le château royal et venait se cacher ici, chez son amant Lully, qui l'accueillait à bras ouverts en temps normal. Mais seulement voilà, Colonna n'était pas toujours malade à cause des caprices du temps, mais aussi parce qu'il s'épuisait physiquement, notamment dans les missions d'espionnage où il se donnait tellement qu'il en revenait souvent à plat. Le compositeur l'avait vu donc venir plus pâle que d'habitude, les serviteurs avaient dû l'aider à se rendre jusqu'à la chambre où le romain s'était couché et avait dormi une journée entière non-stop et avait passé deux jours allongé, fatigué. Ce n'est donc qu'après qu'il se leva enfin, les jambes encore engourdies, la tête qui lui tournait mais en vie. Il lui faudrait quelques jours pour être vraiment sur pieds à nouveau. Le maestro avait quitté sa maison au matin pour quelques affaires, Luigi était donc le maître des lieux, se régala le matin, bien qu'il fût une heure avancée de la matinée, avait fait quelques pas dans les jardins où il avait le soleil lui caresser la peau diaphane. Et après le repas du midi, il se sentait mieux et poussa sa promenade un peu plus loin, près d'un cours d'eau. Elle était encore fraîche mais cela ne fit pas peur au romain qui décida de s'y baigner, ne gardant que son pantalon pour avoir un peu de décence. Puis il était revenu se sécher au manoir, pendant qu'il mettait à jour sa correspondance. C'était en somme une journée classique de Colonna à la campagne, chez son amant. Ce dernier rentra en toute fin d'après-midi, et fut accueilli par un Luigi souriant, bien qu'il ait toujours les traits tirés qui le prit dans ses bras et déposa un baiser sur ses lèvres.

« Il est temps que je te revois, tu m'avais manqué.
Il est temps aussi que tu ne prennes plus ma demeure pour un hospice,
répliqua sèchement le compositeur, ce qui décontenança le romain.
Je ne comprends pas … »

Lully quitta les bras de son amant et continua à déambuler dans les couloirs, posant sa canne dans un coin, et donnant sa veste à un serviteur tandis que Luigi le suivait, ne comprenant toujours pas. Ils arrivèrent jusqu'à un cabinet privé du florentin, suivi de son amant perplexe.

« Qu'ai-je fait ? Demanda t'il en fermant la porte derrière lui. Quelque chose t'a contrarié ?
Oui. Toi. Toi, à venir à pas d'heure dans des états déplorables, sans jamais me dire d'où tu viens. J'ai toujours été patient, je t'ai laissé avoir tes secrets. Mais je ne peux pas fermer les yeux sur ton état ! Tu es malade, Luigi ! Et tu vas je ne sais où, faire des choses dont je n'ai aucune idée mais tu en reviens toujours épuisé, sale et si faible qu'on doit te porter !
Explosa Jean-Baptiste avant de s'avancer vers Luigi. Je ne te demande que la vérité, juste cette fois-ci : où étais-tu ? »

S'en suivit un long silence. Le jeune Colonna fut tout d'abord surpris de voir son amant en colère et si impatient, cela lui avait fait presque peur. Puis cette dernière question le mit mal à l'aise. Dire l'entière vérité n'était pas son fort, il vivait dans un perpétuel mensonge. Il hésita mais Lully le poussait :

« Allez, parle ! Où vas tu tous ces soirs ?
Je ne peux pas …
murmura Luigi.
Tu t'épuises dans des bordels ? Tu joues les cascadeurs pour aller voir ta fiancée ? Continua le compositeur.
Aline n'est pas ma ...
J'en ai rien à foutre ! Vous pourriez vous marier avec une chèvre si ça vous chante. Et puis, si y en a une qu'est d'accord, rappelez-vous que c'est inespéré puis sautez sur l'occasion. »
hurla encore Lully.

Luigi se sentait meurtri, son amant ne lui avait jamais parlé sur ce ton. Même s'il avait d'un côté raison de vouloir savoir ce que faisait Colonna, la forme faisait mal.

« Si je ne dis rien, c'est que je ne peux rien dire, c'est pour te protéger.
Arrête, je suis bien capable de me protéger moi-même ! C'est une piètre excuse. Je ne le répéterais pas : dis-moi où tu étais. Et sans mentir.
A Paris. Au cimetière des Innocents.
répondit-il à contrecœur mais disant la vérité.
Bien sûr, tu vas bientôt me dire que tu es une sorte d'espions, c'est cela ? Se moqua méchamment Jean-Baptiste. Je suis fatigué Luigi, je veux bien être tolérant mais je ne supporte plus cette situation, je ... Je veux que tu partes d'ici. Maintenant.
Quoi ? Mais je …
Maintenant. Je te ferais envoyer tes affaires à Versailles, laisse-moi. »


Le ton était sans appel. Ainsi, le compositeur mettait fin à leur relation de plusieurs années sans laisser le temps à Colonna de s'expliquer. Il voulut réplique mais que dire ? Il avait tellement menti et caché que même lorsqu'il a dit la vérité, il était bien au cimetière des Innocents pour continuer d'observer les messes noires et avait fini poursuivi par de gros chiens et leurs maîtres, il s'était réfugié sur les toits de Paris et avait fini par tomber dans une grange où le foin l'avait amorti. Il soupira et fit demi-tour, il était lui-même épuisé mais se promettait de revenir pour s'expliquer. Mais quand il revint, on ne le laissa pas entrer. Ordre du maître en personne et bien qu'ayant insisté, Luigi était devenu persona non grata en ces lieux, il devait s'en retourner dans ses appartements et s'y enfermer.

Emmitouflé dans sa robe de chambre, Luigi jouait les malades, mais cette fois, c'était le cœur qui souffrait, il était brisé. Il avait concédé à qu'on ouvre les rideaux, et après avoir refusé plusieurs visites, ce fut Angela qui fut la première à être reçue. Il lui sourit quand elle fit son entrée, un petit sourire triste alors qu'il était assis sur son lit. Comme il n'y avait pas de protocole entre eux, après tout ils se connaissaient depuis l'enfance, il n'y avait pas besoin de faux semblants alors qu'elle lui prenait la main.

« Si vous saviez quelle aventure j’ai eue en venant ici ! Cela semblait cocasse vu qu'elle rosissait mais Luigi n'avait pas la tête aux cocasseries et il n'arrivait pas à balayer la tristesse, chose que son amie vit. Je vous trouve un air bien triste…
Ce n'est pas bien grave, je suis juste ... Oh, cela n'a pas d'importance. »


Bien sûr que si, son petit cœur souffrait mais comment avouer à sa grande amie qu'il avait eu une relation avec un homme pendant tout ce temps, comment lui expliquer le pourquoi de leur rupture. Il n'avait pas vraiment le cœur aux explications. Il émit un petit sourire triste.

« Racontez-moi votre fabuleuse aventure, je suis certaine qu'elle est plaisante à entendre. Et parlez-moi de ce qui vous a empêché de venir voir votre cher ami ces derniers jours … »

La faire parler pour ne pas avoir à parler de lui, la faire parler pour occuper ses pensées ...
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MessageSujet: Re: Le seul moyen de guérir, c'est de se considérer comme guéri. [Luigi]   Le seul moyen de guérir, c'est de se considérer comme guéri. [Luigi] Icon_minitime03.07.13 9:29

- Ce n'est pas bien grave, je suis juste ... Oh, cela n'a pas d'importance.

Angela regarda son ami de travers. Malgré sa naïveté chronique, elle n'était pas dupe. Luigi lui cachait quelque chose. Elle ferait tout, dans les prochains instants, pour essayer de lui sortir les vers du nez, sans bien sûr qu'il se sente obligé. Angela ne semblait pas être une manipulatrice, mais elle était femme. Et les femmes ont plus d'un tour dans leur poche. Elle imaginait très bien une aventure amoureuse, ou un truc du genre avec une femme. Elle devait se préparer mentalement à entendre quelque chose de choquant. Mais Luigi était Luigi, et peu importe ce qu'il ferait, Angela resterait toujours de son côté. C'était leur pacte, et il en allait de même pour l'autre sens.

- Racontez-moi votre fabuleuse aventure, je suis certain qu'elle est plaisante à entendre. Et parlez-moi de ce qui vous a empêché de venir voir votre cher ami ces derniers jours…

Autre regard de travers. Angela se doutait bien que son ami n’en voulait rien savoir, et qu’il le faisait uniquement pour la faire causer et oublier son air morne. Mais elle se reprit à penser à son plan qu’elle trouvait quelque peu machiavélique (Pour elle, en tout cas…). Avait-elle le droit de savoir ce que Luigi tenait tant à lui cacher alors que lui-même ignorait tout à propos de Bastien? Qu’elle transmettait des billets doux à une personne qui ne devrait même pas concevoir de la courtiser, alors qu’elle était une femme mariée devant Dieu et les hommes? Briserait-elle une promesse faite sur l’autel? On ne peut pas dire qu’elle était à plaindre autant qu’une femme enchaînée à un vieux mari, telle Constance Bonacieux. Elle repensa aux tragédies de Corneille qu’elle avait lues durant ses années au couvent, et au don total qu’ils faisaient d’eux-mêmes, mettant leur raison au-dessus de toute passion. C’était dur, le chemin vers le détachement.

Elle craignait la réaction de Luigi. Serait-il furieux d’un tel affront et irait-il demander des comptes au mousquetaire? Il avait bien sûr l’avantage d’être à la guerre, mais une colère couvée pendant assez longtemps peut soit s’éteindre, soit devenir de plus en plus forte pour exploser. Et Angela craignait la seconde réaction.

Mais l’enfance, à ce moment, lui sembla horriblement lointaine! Ce n’était qu’insouciance et fi des convenances ou presque. C’était une époque où, pour se consoler mutuellement, il suffisait qu’Angela pose sa tête doucement sur l’épaule de Luigi. C’était une époque où ils n’avaient pas de secret l’un pour l’autre. Et puis il y avait eu cette nuit avant son départ au couvent. L’atmosphère avait été si mélancolique ce soir-là, comme un adieu. Et puis Angela s’était mariée, et, si la tendresse était toujours là, ils s’étaient éloignés. Peut-être la vie allait ainsi. Peut-être devait-elle laisser Luigi partir. Mais il semblait si fragile, dans sa chambre, seul et aussi pâle que les murs blancs derrière lui. Elle avait envie de lui tendre la main comme pour lui transmettre sa propre énergie. Mais que lui restait-elle, au fait?

Elle s’en voulut d’avoir caché tant de choses à son ami, vraiment. Et pourquoi s’était-elle permis de craindre sa réaction? Lui faisait-elle donc si peu confiance? Avaient-ils tant changé?

La gorge nouée par ces pensées, Angela s’éclaircit la gorge et, affectueusement, elle prit la main de Luigi. Elle devait prendre son courage à deux mains.

- Vous ne voulez pas m’en parler, évidemment… Je n’insisterai pas. Mais, je veux seulement que vous sachiez que vous n’êtes pas le seul à garder des secrets. Au moins, vous êtes libre, et moi, je suis engagée devant Dieu.

Angela eut, comme un flash, la pensée qu’en s’exprimant ainsi, elle laissait sous-entendre qu’il s’était passé quelque chose d’infiniment plus grave qu’un « simple » échange de billets. Avec un brin de panique dans la voix, elle se reprit immédiatement.

- Oh! Ce n’est rien de trop grave. Enfin, il ne faut pas le prendre à la légère. Ce n’est qu’échange de lettres, et je compte bien en rester là. Mais même, je crois parfois que je devrais tout arrêter… Mais… mais… J'aurais aimé ne pas être une Borromée parfois, et parfois, j'aimerais pouvoir retourner en arrière, fuguer. Et une petite voix moqueuse me dit même parfois, de manière assez rudimentaire, certes: « Fallait pas le faire, fallait pas y aller… »

À ce moment, elle aurait tout donné pour ne pas être Angela Borromeo, la principale marchandise pour une transaction d’alliances entre familles à moitié déjà liées par dettes d’honneur et vengeances, et à qui, pour se réconcillier, on organisait jolis mariages décoratifs et dans le but de créer des couples les plus assortis possible. Elle aurait tout donné pour être une simple fille du peuple et aimer qui elle voulait! Tout aurait été tellement moins compliqué. Mais c’était comme ça. C’était là où le Bon Dieu avait décidé de la placer, elle devait y rester et y tenir son rang, le plus immuablement possible.
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Côté Coeur: Tant qu'il bat encore, il battra fort pour son italien, le seul.
Côté Lit: Un certain florentin le partage la plupart du temps. D'autres aussi, moins souvent ...
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MessageSujet: Re: Le seul moyen de guérir, c'est de se considérer comme guéri. [Luigi]   Le seul moyen de guérir, c'est de se considérer comme guéri. [Luigi] Icon_minitime17.07.13 18:57

Luigi et les secrets, tout une histoire ! Il avait gardé le goût du secret depuis sa tendre enfance, lorsque son oncle lui apprenait des choses dans le dos de sa mère, qu'il le faisait sortir dans le jardin alors qu'il n'avait pas le droit et aidait le garçon à ne pas être un empoté. Plus tard, quand il engagea officiellement son neveu comme secrétaire personnel, Luigi était en réalité davantage un espion, celui qui était les yeux et les oreilles d'un vieux cardinal. Il aurait pu mourir cent fois au moins mais jamais Girolamo Colonna n'avait baissé sa confiance, il voyait en ce neveu une excellente relève et les deux hommes avaient partagé ce culte du secret, ils étaient liés. Sisi la famille, quoi. Il était toujours difficile pour le prince romain de parler franchement, sauf avec des personnes impliquées dans ses mensonges. Et encore, ils ne savaient pas tout. Il pensait aux espions qui le connaissaient, ils ne savaient finalement pas grand chose. Même Ferdinand, son grand ami et acolyte, n'avaient que des bribes de vie ; il savait que le romain était malade mais battant, que son enfance ne fut pas si rose que l'on peut imaginer dans une aussi opulente famille ; mais il ne savait pas la vie d'espion au Vatican, tous les ennuis que Luigi accumulait. Et même à sa plus chère amie, l'adorable Angela, il n'était pas capable de tout lui dire. Pourtant, sans entrer dans les détails, il aurait pu parler d'une peine de cœur, ce n'était pas du tout un mensonge et il n'était pas obligé de dévoiler le nom de la personne, ni même son sexe, puisqu'on penserait automatiquement à une femme.

Mais il n'en avait pas le cœur, ni même l'envie. Lorsqu'il voyait Angela, le jeune homme avait envie d'oublier ses soucis, de sourire et l'écouter pendant des heures, même si elle parlait des achats de son époux ou de la famille Borromée. Elle pourrait disserter sur la météo ou même si les tissus à la mode, tout aurait été divertissant. Mais à croire que ni l'un ni l'autre n'avait la tête à une conversation plaisante, qu'ils avaient tous les deux un poids mais n'osait pas s'ouvrir à l'autre, de peur d'être jugé. Pourtant Angela commença.

« Vous ne voulez pas m’en parler, évidemment… Je n’insisterai pas. Mais, je veux seulement que vous sachiez que vous n’êtes pas le seul à garder des secrets. Au moins, vous êtes libre, et moi, je suis engagée devant Dieu. »

Il ouvrit de grands yeux à ces derniers mots, et ses yeux bleus s'étaient posés sur son amie avec un regard à la fois surpris et interrogateur. Il voulut lui poser une question, mais elle reprit.

 « Oh! Ce n’est rien de trop grave. Enfin, il ne faut pas le prendre à la légère. Ce n’est qu’échange de lettres, et je compte bien en rester là. Mais même, je crois parfois que je devrais tout arrêter… Mais… mais… J'aurais aimé ne pas être une Borromée parfois, et parfois, j'aimerais pouvoir retourner en arrière, fuguer. Et une petite voix moqueuse me dit même parfois, de manière assez rudimentaire, certes: Fallait pas le faire, fallait pas y aller…
Angela !
s'indigna à moitié Luigi. Je refuse de vous juger, croyez le moi. Mais vous êtes mariée. Il serra davantage sa main et se radoucit. Je comprends vos paroles, nous sommes à la fois des privilégiés d'une éducation que beaucoup n'auront jamais, d'une vie que certains rêvent alors que nous connaissons bien les ficelles de cette vie : aucune emprise, peu de choix, davantage quand il s'agit d'une fille, une vie faite de manière, d'étiquette, de politesse, de coalitions familiales, de vendetta et de reproches à longueur de temps. Nous pouvons avoir nos petites rebellions, nos petites victoires, mais jamais nous pourrons nous défaire de qui nous sommes. Nos noms, nos familles, notre sang … »

Il soupira. Il n'était pas pour l'adultère loin de là, mais ne voulait pas entrer plus dans la sphère privée de son amie. Déjà que son mari ne voyait pas toujours d'un bon oeil cette proximité entre les jeunes gens, il ne fallait pas non plus tirer sur la corde. Mais il comprenait tellement ce désir de liberté, il avait pu l'avoir un temps, en échappant à la coupe de sa mère, grâce à son oncle. Et aujourd'hui, il avait mis assez de distance pour continuer sa vie, mais il ne pouvait pas fuir d'autres chaînes, celles de sa maladie. Il fit un petit sourire triste mais qui se voulait rassurant.

 « Ne faites pas de bêtises que vous puissiez regretter, n'allez pas contre votre nature juste pour tenter de défaire des chaînes que nous ne pouvons briser. Ce n'est pas une bonne solution, cela ne changera ni votre nom ni votre condition mais cela vous donnera des remords. Un mensonge est nuisible, pour toute sorte de relation. Il soupira, les yeux dans le vide. Vous vous levez aux côtés d'une personne qui vous accorde votre confiance, avec qui vous partagez votre temps, votre cœur et votre âme, mais ce mensonge vous ronge et va ronger l'autre, faute de savoir. Et un jour où vous ne vous attendrez pas, l'autre vous demandera des explications, vous posera des questions, vous aurez le choix entre vous taire ou parler. L'un comme l'autre est destructeur et vous découvrez que dès le départ,  vous avez fait le bon choix. Il ne vous restera que vos yeux pour pleurer, vos regrets à porter et vos mensonges à haïr. C'est comme ... avez vous déjà dansé avec le diable au clair de lune ? Cela y ressemble, chaque nuit. »

Il se tut. Le message était trop inspiré pour ne pas avoir été vécu et il venait de s'en rendre compte alors qu'il tourna le regard vers son amie. Avait-elle compris ? Non pas qu'elle soit idiote, loin de là, mais quand on est soi-même empêtré dans des mensonges et des problèmes, on prend toutes les remarques pour soi, sans chercher plus loin. Il l'espérait ainsi. Il se reprit.

« Je serais toujours de votre côté, quoi que vous fassiez. Je suis votre ami et j'agirais toujours ainsi, je suis donc aussi là pour vous conseiller de faire attention. Si vous voulez m'en parler, vous savez que je serais là pour vous écouter aussi. Je sais que cela peut prêter à sourire alors que je ne me confie peu mais … personne ne veut être seul avec ses soucis. Parfois n'en parler qu'à soi ou à Dieu n'est pas un bon remède. Et d'ailleurs, de quel côté est Dieu ? Du côté des ostensoirs ou bien du côté de ceux qui le prient matin et soir ? Je ne prétends pas abréger les souffrances ou faire de miracles, mais je suis là. »

Il paraissait vraiment plus adulte avec ce ton fraternel et ce visage doux mais pourtant si grave. Faire des bêtises, cela arrivait à tout le monde et Luigi témoignerait le premier. Mais pratiquer l'adultère quand on est une femme mariée, ce n'est plus une bêtise, c'est se condamner soi-même si cela vient à se savoir. La répudiation, le couvent, voire l'exil … non, Angela ne méritait pas cela et c'était son devoir d'ami de la ramener à la raison.

« Voulez vous en parler ? »
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MessageSujet: Re: Le seul moyen de guérir, c'est de se considérer comme guéri. [Luigi]   Le seul moyen de guérir, c'est de se considérer comme guéri. [Luigi] Icon_minitime

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