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| Geoffroy Beaufort - Complots, Prison, et Gobelets. | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Geoffroy Beaufort - Complots, Prison, et Gobelets. 28.02.13 11:05 | |
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Geoffroy
Beaufort
Eddie Redmayne
« L'ingratitude attire les reproches, comme la reconnaissance attire de nouveaux bienfaits. »
► Dieu notre père m'a offert la vie il y a 27 ans de cela, un certain 22 Juin 1640. ► Officier du gobelet du Roi, marquis de Mercoeur (mais ce n'est qu'un titre de courtoisie) ► Je suis Français, de la famille Bourbon-Vendôme, fils bâtard non reconnu de François de Vandôme, cousin de Louis XIV. ► Célibataire. Mais la femme de ma vie m'attend quelque part. N'est-ce pas ? ► Chrétien, catholique baptisé. ► Hétérosexuel Sujets du Royaume
♕ PROTOCOLE ♕ ► VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?
Cela ne fait pas plus d'un an que j'ai accès à Versailles, et pourtant, c'est ma deuxième maison, mon petit paradis. Si officiellement je ne suis qu'un bourgeois, je suis bel et bien fils de François de Vendôme, mon ascendance est donc marquée par les familles Bourbon et Vendôme, où est donc ma place, si elle n'est pas à Versailles ? J'ai été amené au palais sous l'ordre du Roi lui-même, et j'ai l'honneur de lui servir son vin à chaque repas. Si je n'ai plus le droit de quitter la Cour, ce qui, faut-il l'avouer, ne me plaît pas toujours, au vu de l'immensité de mes rêves de liberté, je suis tout de même bien entouré, ici, et je le sais, ma présence est fort appréciée. On m'a ré-envoyé en prison, mais ma persuasion est sans égale, et tout le monde ici sait que je suis têtu. J'ai donc bien vite fini par sortir, sous ordre Royal, et je suis devenu secrétaire de Monsieur Colbert, sans bien sûr abandonner mon poste d'Officier du Gobelet. J'ai eu la chance d'être titré Marquis de Mercoeur, ma place à Versailles n'est donc que plus méritée, et plus agréable ....
► COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?
Qui n'y croit pas ? Surtout pas moi, qui ait passé beaucoup trop de temps en prison, où vivent les plus grands malfrats de l'Histoire du Royaume de France. Parmi ces malfrats, beaucoup chuchotent. Et si certains se racontent en boucle leur unique histoire de fesses, d'autres préfèrent murmurer 1001 histoires sur comment Louis XIV, ou Monsieur, pourraient mystérieusement décéder. Si bien sûr, la plupart de ces histoires sont fort rocambolesques, certaines le sont beaucoup moins, surtout quand elles sortent des lèvres des grands prisonniers, connus pour être ennemis à la Cour ...
► COLOMBE OU VIPÈRE ?
Quand on vit chaque jour que Dieu Notre Père nous a donné à Versailles, il est impossible de ne pas entendre, ou colporter, même in-intentionnellement, des rumeurs. Tout le monde subit ces historiettes de la cour, moi en premier ! Que d'histoires à raconter sur l'homme qui, mille fois, s'est échappé de prison en creusant les mur à la petite cuiller (c'est bien plus difficile qu'il n'y paraît), et a fini à la cour du Roi. Je ne m'en plains pas, ces rumeurs ne me dérangent pas, et même si je ne suis moi-même pas le plus grand colporteur de l'Histoire, je me retrouve souvent en présence de Femmes qui, faut-il l'admettre, sont fort friantes de petites historiettes cachées de la cour ...
► DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?
Depuis ma plus tendre enfance, je suis habituer à m'amuser. J'ai eu la chance de vivre une vie aisée, de laquelle j'ai pu profiter.
- L'équitation a longtemps été une de mes plus grandes passions. Ça m'a appris la rigueur, autant que la posture. Mes nombreux séjours en prison m'ont comme retiré cette habitude que j'avais de monter au moins chaque dimanche, ainsi, je me suis un peu éloigné de ce sport
- J'ai aussi dans mon enfance appris à user du fleuret. Comme chaque petit garçon, ma première épée a été pour moi le plus beau des cadeaux. Aujourd'hui, je m'en tiens plutôt éloigné, même si tout au long de mon adolescence, on m'a donné des cours d'armes.
- Les Arts ont toujours été une grande passion, autant la musique que la poésie et la littérature. J'ai reçu des cours de danse enfant et adolescent, j'ai dévoré toute la bibliothèque familiale, et il est rare que je me déplace désormais sans ouvrage sous le bras. Je suis moi-même poète à mes heures, le Parc de Versailles m'inspirant particulièrement.
- Hormis cela, je dois avouer qu'inventer des histoires, des faux-complots et m'échapper de prison me plaît particulièrement. L'attention est sur moi, et je me rapproche de mon but : avoir enfin la reconnaissance que je mérite de la part de père. A la cour, une de mes plus grandes passions est de m'assoir dans un salon, regarder tous ces nobles s'assoir autour de moi, pour écouter comment je me suis échapper de Vincennes, ou de la Bastille. C'est fort divertissant, croyez-moi !
♕ HOP, RÉVÉRENCE ! ♕ ► Reinettte ► 17 ans ► Je suis en bac blanc là, mais sinon 6/7 ► J'ai pas très bien compris, mais je crois que c'est "Longue vie au Roi" ► Aloooors, en fait je cherchais sur internet "sexualité à la renaissance", je suis pas une perverse de base, j'avais mes raisons bref, je tombe sur le forum Borgias. Coup de tonnerre : pourquoi ne suis-je toujours pas inscrite sur un forum de cette époque que j'adore tellement. Puis, j'ai farfouillé sur PRD voir ce qu'il y avait d'autres comme historique, et me voilààà ! ► Vous avez un crécrécré beau forum ! Je pensais que vous fermiez le visionnage des topics aux invités, parce que j'avais pas capté le système d'onglets, à gauche :o
Dernière édition par Geoffroy Beaufort le 03.03.13 17:08, édité 3 fois |
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| Sujet: Re: Geoffroy Beaufort - Complots, Prison, et Gobelets. 28.02.13 11:06 | |
| BIOGRAPHIE
VERSAILLAISE _________________________________________________ Enfance, Mère & Père Hiver 1646Des violons grinçaient dans le vieux Salon, celui que le petit bonhomme à la tête rousse, que vous voyez là, appelait « Le Salon Magique ». Sa mère, Marie-France Beauxchamps, avait fait venir un petit orchestre pour que son fils, le seul et unique homme de sa vie, puisse prendre des cours de danse. Elle avait placé tous ses espoirs en lui, mais de toutes façons, elle le savait, du plus profond de son corps et de son âme : il allait la rendre fière, elle croyait en lui. Son fils était le seul homme auquel elle pouvait faire confiance, même s’il n’avait que six ans, et ne regrettait pas d’avoir fermé son cœur à tous les autres ingrats pourvus de testicules. Il n’est jamais trop tôt pour aimer son enfant, n’est-ce pas ? Elle le regardait, au loin, appuyée contre l’encadrement de la porte : la grâce émanait déjà de son petit corps bien nourri : ses cheveux étaient roux, mais sans l’être trop, et tendaient l’été vers un blond digne des plus beaux champs de blé. Ses yeux étaient d’un vert clair, moufté de brun, les mêmes que ceux de son père, et c’était la seule chose qu’il tenait de lui, encore heureux. Ses lèvres étaient belles, rosées, masculines, charnues, et plairaient pour sûr à plus d’une, quand il serait plus âgé. Il avait de longues jambes qui, à coup d’équitation, de danse et d’escrime seraient, une fois l’adolescence atteinte, parfaitement musclées. Il avait une posture toute aussi parfaite que ses manières l’étaient : oh oui, son fils était la politesse et la gentillesse incarnées. On peut résumer ce paragraphe en une phrase beaucoup plus simple : Geoffroy – parce que c’était ainsi que se prénommait la progéniture de Marie-France – était un enfant parfait, si on regardait les choses d’un point de vue très subjectif. « Mère, mère ! Madame la violoncelliste va avoir un enfant ! Le père sera monsieur le violoniste ! Mère, un bébé, c’est génial ! » « Cela signifie surtout que nous devrons bientôt trouver une personne assez qualifiée pour remplacer Madame Leboeouf … Allons, Geoffroy, au bain. »Le petit Geoffroy, du haut de ses six ans, commençait déjà à comprendre. Le sujet de la parentalité était tabou, ou du moins tant qu’il y avait un père dans la jolie histoire. C’était dû au fait que lui, il n’avait pas de père, dans son histoire, n’est-ce pas ? En tous cas, l’enfant couru dans sa masure jusqu’à la salle d’eau. Au temps de Versailles, l’hygiène ne se portait pas à son mieux, certes, mais c’était sans compter sur Madame Beauxchamps et ses montagnes d’argent. Je vous entend déjà murmurer « Mmmh, ça va pas, elle ne peut pas être si indépendante, utiliser son argent comme elle le sent, pas au XVIIème siècle, pas quand la condition des femmes est si médiocre, elle n’a pas de mari … », mais ne vous hâtez pas trop, ne sautez pas sur de telles conclusions : Marie-France dépend bien de quelqu’un, elle a bien un homme à ses côtés : son père. Qui, cet homme-là, qui passe sa vie entre son lit et la cave à vin ? Oui, lui. Il est supposé s’occuper de sa fille, gérer les dépenses de la famille, mais vous voyez bien qu’il n’en n’est pas capable, mais ça bien sûr, l’Etat ne le sait pas, évidemment : Marie-France s’arrange pour que son père reste suffisamment vivant pour qu’on ne la place pas plutôt sous la ‘protection’ de son frère, mais trop peu pour qu’elle puisse gérer toutes les affaires seule, ainsi que son argent, et puis le vignoble, bien sûr. Derrière tout grand homme se cache une grande femme, dit-on. Ici, derrière un père se cache sa fille, qui mène d’une main de fer une poignée d’employés qui feront vivre sa petite famille jusqu’à la mort. Bref, la famille Beauxchamps n’était pas pauvre, et si Marie-France ne pourrait jamais plus se marier, puisqu’elle était fille-mère, et que l’Eglise n’aimait pas vraiment ça, elle ferait tout pour que son fils soit le plus heureux des petits garçons, et cela passait par prendre des bains plus régulièrement que n’importe quel sujet de la Cour. Vingt-deux juin 1647La maison est sombre, la nuit arrive à grands pas. Un petit garçon était allongé dans son lit, sans couvertures, il faisait bien trop chaud, et il était bien trop excité pour ressentir le moindre froid. Il ne voulait pas dormir : après tout, il avait eu Sept ans aujourd’hui, il avait bien le droit de veiller tard, non ? Il se leva alors, et se mit à sauter doucement sur son lit, puis de plus en plus rapidement. Les ressorts du matelas grinçaient sous ses petits petons, mais ça l’amusait terriblement. Bientôt, il entendit les pas pressés de sa mère dans le couloir. Il bondit sous ses couvertures, arrêtant immédiatement de sauter : il avait cassé un matelas en faisant cela, et ça avait terriblement énervé sa génitrice, qui avait juré qu’elle ne lui en rachèterait pas de nouveau. Les couvertures remontées donc jusqu’aux oreilles, le petit garçon fraîchement âgé de sept ans accueilli sa mère, qui arborait son sourire à la fois fier et bienveillant. Elle posa le bougeoir qu’elle tenait pour s’éclairer sur la table de nuit, et s’allongea près de son enfant, comme elle le faisait toujours quand il était (encore) plus jeune. Le petit bout d’homme se blottit contre sa mère, et ferma les yeux, soudainement apaisé. Les minutes passèrent sans qu’aucun des deux ne sente le temps s’écouler. Puis, Geoffroy s’écarta un peu de sa mère, planta ses yeux dans les siens – déjà du caractère – et fit, d’un air sûr de lui : « Mère … Pourquoi mon père n’a pas voulu de moi ? »Le cœur de Marie-France sembla s’arrêter quelques secondes, avant qu’elle ne trouve la force de réponde à son fils. Elle s’était attendue à cette question depuis des années, maintenant, le discours était prêt depuis ce temps là … « Tu sais Geoffroy, ton père est un homme bien. Il s’appelle François, François de Vendôme. C’est un grand homme, c’est même le cousin de notre dauphin, le futur roi, Louis Dieudonné, et le petit fils d’Henri IV, tu te souviens, tu as vu ce nom avec Monsieur ton précepteur, il était Roi de France de … « 1589 à 1612 … non … 10 ! 10 ! 1610 ! » « C’est bien mon fils, tu iras loin. Ton père donc … je suis tombée amoureuse, mais tu sais, il ne pouvait pas s’occuper de toi, il avait bien trop de travail. Alors il … il t’a laissé, mais entre de bonnes mains ! Il préférait que je m’occupe bien de toi, mais seule, qu’on s’occupe tous les deux de toi, mais mal. Tu comprends, Geoffroy ? » « Je crois, mère … Ça vous a fait mal ? De tomber amoureuse ? Et est-ce que ça veut dire que je suis relié au futur roi ? » « Par le sang oui, mon fils, mais pas pour l’état. Pour eux, tu n’es personne, parce que c’était grâce à ton père que tu avais cette famille, mais il n’est plus là, il ne t’a pas reconnu. Et j’espère que tu tomberas amoureux, un jour, et tu me diras toi-même si ça fait mal, bien ? » « Très bien, Mère. »Adolescence, études & désirs Six Août 1654 « Mère, s’en est assez désormais ! Pourquoi l’avez-vous renvoyé, quel était son défaut, à lui aussi ! C’est le troisième ce mois-ci ! » « Ne vous préoccupez pas de ceci, Geoffroy, ce ne sont pas vos affaires ! J’ai bien le droit de renvoyer un précepteur si je juge qu’il n’offre pas un assez bon enseignement à mon fils, non ? » « Sauf mon respect, Mère, mais comment ceci pourrait-il ne pas être mes affaires ? Après tout, c’est bien de mes enseignants, qu’on parle, non ? » « Vous ne comprenez pas, et ne parlons plus de ça, vous faites montez ma fièvre ! »Geoffroy tourna le dos à sa génitrice, serrant les poings et la mâchoire. Il se dirigea vers les écuries, ordonna à un écuyer de lui seller une monture, tandis que dans un coin, il s’amusait – ou plutôt se défoulait – à détruire une botte de foin. Il avait quinze ans, maintenant, et sa mère ne semblait toujours pas prête à laisser son éducation aux mains d’une autre personne qu’elle-même. Depuis peu, il avait commencé à vouloir de plus en plus d’indépendance. Il aimait Paris par exemple, la grande capitale, et il aimait s’y rendre dès que possible, disparaître quelques heures pour trottiner seul sur les pavés. Il s’asseyait sur des bancs des beaux quartiers, rencontrait des belles jeunes filles, et sortait son calepin pour écrire des poèmes au fusain. Il avait quatorze ans et il aimait la liberté, que sa mère, au contraire, appréciait beaucoup moins. Le garçon n’était pas un idiot, si sa mère renvoyait tous ses précepteurs, c’est parce qu’ils avaient tous un point commun : ils entretenaient ce désir de liberté chez le petit Beauxchamps. Bientôt, l’animal fut prêt à être monte. C’était une belle jument alezane, nommée Alta, pure race, un petit bijou, d’après le spécialiste. Geoffroy n’était pas un spécialiste, il aimait sentir le vent dans ses cheveux quand il était au galop, voilà tout. Grâce à cela, il arrivait à se vider le crâne, et à réfléchir calmement. Il enfourcha alors sa monture, et parti au grand galop dans les champs qui entouraient sa maison. Au bout d’un quinzaine de minute, quand il fut à peu près aussi essoufflé que sa monture, il ralentit le rythme, pénétra au pas dans les vignes, les rênes lâches, laissant Alta vaquer comme elle le sentait. Il fallait qu’il cherche une solution, ça ne pouvait plus continuer. Sa mère ne voulait pas l’écouter, et c’était à parier que d’ici à ce qu’il rentre, elle aurait trouvé un nouveau précepteur, ne parlant même pas le français mais uniquement le grec et le latin, pour être sûr qu’il soit vraiment de la « vieille école ». C’était stupide. Il voulait apprendre le latin et le grec, évidemment, mais aussi les sciences, l’Histoire, la musique, la poésie. Sa mère ne comprenait pas, elle n’aimait pas Paris, elle aimait sa petite maison, sa petite vie, et son fils. Geoffroy ne comprenait pas comment il pouvait être si différent d’elle. Etait-ce à cause de son âge, ingrat selon beaucoup, l’adolescence ? Ou était-il simplement contraire à sa mère ? Plus proche, peut-être de son géniteur ? C’était beaucoup dire, non, beaucoup espérer ? Mais Geoffroy était un grand rêveur, et s’il avait envie de penser que son père était d’une nature aussi libre que lui, que c’était pour ça qu’il n’avait pas épousé Marie-France, que c’était pour ne pas se retrouver coincé dans un mariage pour le reste de sa vie, rien ni personne ne pouvait l’en empêcher. Toujours sur le dos de sa jument, le garçon n’avait plus qu’une idée en tête, et ne parvenait pas à penser à autre chose : il fallait qu’il réussisse à rentrer en contact avec son géniteur, par n’importe quel moyen. Trouver son adresse ne devrait pas être très compliqué, n’est-ce pas, après tout il était le Roi des Halles. Il fallait qu’il lui parle, qu’il le rencontre. Il voulait le connaître, et il voulait être connu de lui, reconnu, même. Au galop à nouveau, il rentra chez lui. Comme prévu, sa mère lui annonça qu’elle lui avait trouvé un nouveau précepteur. Comment avait-elle fait, en moins d’une heure ? Allez savoir, en tous cas elle avait l’air fière d’elle. Geoffroy lui sourit, et monta s’enfermer dans ses appartements. Il attrapa du parchemin, de l’encre et sa plus belle plume, et se mit à écrire. Passons les détails de l’écriture qui fut fastidieuse et compliquée (il la recommença trois fois, hésita à la traduire en latin, tenta de corriger toutes ses fautes d’orthographe et de syntaxe etc), et passons plutôt au lendemain : Geoffroy, sans réellement demander la permission à sa mère, accompagna le cuisiner qui se rendait à Paris pour y faire des provisions ; la capitale était à un peu plus de deux heures de calèches, et si ça l’énervait que ça ne puisse pas aller plus vite, le jeune garçon était très heureux. Sa lettre était fermée, cachetée, et s’il n’y avait pas d’adresse, il allait la trouver, c’était son but de la journée. Evidemment, il avait promis au cuisinier qu’il ne le quitterait pas d’une semelle, mais à peine la première roue de la voiture fut posée sur les pavés parisiens qu’il se jeta dans la rue, hurlant qu’il le retrouverait au même endroit le soir venu. Jeune innocent. Neuf Janvier 1655Premiers émois amoureux. Premières joies, premières déceptions. Cours de Musique, de Science, de Littérature, d’Arme, d’équitation. Bals. Valse. Geoffroy avait quinze ans, une belle vie bien remplie et pas de père. Evidemment, ce dernier n’avait jamais répondu à la lettre, ni aux vingt-sept autres qui avaient suivi. Est-ce que le jeune homme était triste ? Terriblement. Il n’avait pas de père, pas même de figure paternelle – il ne comptait pas sa loque de grand-père comme une figure paternelle ou ne serait-ce que masculine – et le regrettait terriblement. Parfois, il en voulait même à sa mère, et s’en voulait terriblement immédiatement après : comment osait-il ? C’était elle qui lui offrait la vie qu’il avait maintenant, pas son géniteur, qui, lui, l’avait abandonné. Néanmoins, Geoffroy ne renoncerait pas, ce n’était pas dans sa nature. Il voulait son père. Et puis son argent, aussi, tant qu’à faire, pour s’acheter un appartement à Paris, dans la grande ville, la vraie, la belle. Je vous l’ai dit, Geoffroy aime la liberté, et ça faisait quinze ans qu’il habitait dans la même masure, il n’aimait pas ça. Bref. Il y avait un bal, justement, ce soir-là, dans une demeure voisine. Ca faisait un mois, ou plus, que le garçon attendait ça, autant dire qu’il était très pressé. Sa mère avait été très contente de le voir invité là-bas. Elle avait fait venir un couturier et un professeur de danse, pour être sûr que son fils serait parfait. Ils étaient dans la calèche, maintenant, et dans une petite demi-heure, ils seraient arrivés. Marie-France faisait des recommandations à sa progéniture, comme toujours. Elle passait sa vie à lui faire des recommandations, et ça exaspérait le garçon. Petit adolescent rebelle, va. Sa mère resterait à l’écart, Geoffroy le savait. Elle n’aimait pas trop se montrer en public, et de toute façon, les gens ne l’aimaient pas trop. Elle était la femme qui avait eu un enfant hors mariage, après tout, elle finirait en enfer, et elle ne faisait de toutes façons rien pour réfuter cette image qu’on avait d’elle – ça aussi ça exaspérait Geoffroy. Vers vingt-heure trente, la calèche s’arrêta devant la demeure des Pierremont. L’heure était arrivée. Il y pénétra, laissant sa mère dans la calèche, selon son choix. A l’entrée, on lui enleva son manteau, et on lui demanda sous quel nom il fallait qu’on l’annonce. Geoffroy chuchota quelques mots à l’oreille du serviteur, et tandis qu’il descendait les marches vers le grand salon où des gens buvaient et dansaient déjà, on annonça derrière lui : « Geoffroy Beaufort »Il fallait passer à l’étape supérieure, maintenant. Il fallait que le monde le connaisse comme le fils du roi des Halles, et plus comme celui de la femme-fille. Il n’était plus un Beauxchamps, il était un Beaufort. Complots, amitiés & Prison Seize Mai 1661Monsieur le Roi mon Cousin,
J’entends bien que mes lettres sont devenues de plus en plus fréquentes ces temps-ci, et sont toujours plus ennuyantes pour vous, et je me doute qu’elles vous importunent, mais je n’arrêterai néanmoins pas d’en écrire tant que je n’aurai pas obtenu ce que je veux : la reconnaissance de ma noblesse, par mon père ou par vous-même, et ma place à Versailles. Vous le savez, je suis le fils de Monsieur François de Vendôme, votre cousin. Je suis donc issu de la famille Bourbon-Vendôme, ma place n’est donc que chez vous, à Versailles, monsieur le Roi, parmi les gens de mon rang.
En espérant que vous prendrez cette fois ma requête en considération, Avec tout mon respect, et mes plus sincères salutations, Geoffroy Beaufort. Geoffroy trottinait dans les rues parisiennes, sa lettre entre les mains. Il allait trouver un messager pour l’apporter, la dernière fois qu’il était venu en personne, c’était à peine s’il avait pu poser ses pieds sur les gravillons qui entouraient le palais royal avant qu’on le jette dehors. Sa face était connue, comment autrement, sa conversation à sens unique avec le Roi (tout juste roi, d’ailleurs, félicitations) durait depuis plus d’un an maintenant, et ne semblait pas prête de s’arrêter. La veille, Geoffroy avait envoyé une autre lettre, pour son père, cette fois-ci. Il voulait qu’on le reconnaisse, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, mais ce n’était plus pour les mêmes raisons qu’autrefois. Quand il avait sept ans, il voulait un père parce tout le monde en avait un, et parce que son père à lui, il était classe : c’était le Roi des Halles, après tout ! Quand il avait 15 ans, il voulait un père parce il en avait marre de sa mère, en pleine crise existentielle qu’il était ; c’était à ce moment-là qu’il avait commencé à harceler son géniteur. Aujourd’hui, il ne voulait officiellement le nom Beaufort que pour deux choses : sa place à Versailles, et l’argent que son père avait à lui donner, pour que sa mère puisse vivre tranquillement. Geoffroy, lui, vivait tranquillement. Il habitait dans un « immeuble » à colombages dans un des quartiers de Paris les plus sûrs (fort compliqué à trouver, il fallait l’avouer, Paris n’était pas très stable, à cette époque-là), rive Gauche, dans le quartier Latin. Il avait vingt ans maintenant, presque vingt-et-un, et vivait sa vie pleinement : il avait ses amis et ses maîtresses (mais très peu), et son métier : il travaillait aux côtés du procureur de Paris, à son office, et tentait tant bien que mal de l’aider à remettre de l’ordre dans la ville parisienne, à coup de Dame Justice. Autant dire que ce n’était pas exactement facile. Ses amis les plus proches se comptaient sur les doigts d’une main, et c’était tous des garçons. Parmi eux, il y avait Grégoire, Grégoire Malaure. Les deux jeunes gens avaient beaucoup de choses en commun, dont en particulier la poésie : si Geoffroy en était un grand amateur, Grégoire lui écrivait, beaucoup (et il buvait, aussi, m’enfin ça va avec). C’était avec lui qu’il avait commencé ses … bêtises, si on pouvait appeler ça comme ça : en parallèle à son métier de secrétaire du procureur, Geoffroy aimait accompagner son ami dans ses vols et ses sales coup. Ça faisait monter l’adrénaline, et renflouait les caisses, alors pourquoi pas ? Peu à peu, notre blond vénitien s’était fait sa place parmi les parisiens. Il trottait près de la Cour des Miracles sans se faire arracher ses bijoux, il fréquentait l’Eglise de son quartier et le prêtre reconnaissait sa voix quand il se confessait, le propriétaire de l’Auberge en bas de chez lui lui offrait quelques verres, et le laissait prendre un peu trop de retard sur son ardoise. Bref, il vivait très bien en petit bourge parisien parmi les gueux, mais savait où était réellement sa place : parmi l’élite du royaume, à Versailles. Vingt-quatre Février 1662
Dernière édition par Geoffroy Beaufort le 03.04.13 17:10, édité 16 fois |
| | | Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !Discours royal:
ADMIN TRAVESTIE Monsieur fait très Madame
► Âge : 27 ans
► Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
► Missives : 10014
► Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Geoffroy Beaufort - Complots, Prison, et Gobelets. 22.03.13 13:45 | |
| Bonjou Où en es tu dans ta fiche ? Cela fait presque un mois que tu as posté ta fiche et que celle-ci n'est pas complétée. Veux tu un délai ? Sans réponse de ta part, je serais obligée d'archiver ta fiche. Si tu as questions au sujet de Geoffrey qui était mon scénario avant d'être un PV, n'hésite surtout pas A bientôt, j'espère ! |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Geoffroy Beaufort - Complots, Prison, et Gobelets. 24.03.13 14:12 | |
| Bonjour Alors voilà, autant être honnête, j'ai été assez étonnée par votre forum, et pas forcément dans le bon sens. Je ne sais pas vraiment pourquoi, vous êtes supers actifs, et personne n'est venu me souhaiter la bienvenue, je ne trouve jamais personne sur la CB, et j'ai trouvé ça réellement étrange. Alors je sais, ça fait peut-être un peu superficiel, dit comme ça, mais j'ai "besoin" de créer des liens avec les RPGistes, et là ben, j'en connais aucun, et ça me fait vraiment bizarre, d'où ma réticence à terminer ma fiche. Néanmoins, on me dit beaucoup de bien de votre forum, de partout, les RP sont géniaux, et comme je l'ai déjà dit, ça fait trop longtemps que j'attends de jouer sur un historique pour laisser passer cette chance .... Si vous voulez toujours de moi, j'aimerais bien un délais, de toutes façons je vais essayer de terminer la fiche au plus vite
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| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Geoffroy Beaufort - Complots, Prison, et Gobelets. 24.03.13 14:54 | |
| Salut, je me permets d'intervenir car les admins sont assez occupées ces derniers jours (ce qui arrive rarement), et parce que mon personnage a un lien avec Geoffroy. Personne n'est venu te souhaiter la bienvenue sur ta fiche car nous ne le faisons qu'une fois la personne validée. La décision de l'admin qui va lire ta fiche ne se perdra ainsi pas dans le flot des messages de bienvenue. Mais une fois validé, le joueur est toujours accueilli par les messages de bienvenue des joueurs. Quant à la chat-box, nous n'avons pas pour habitude de nous y connecter. La chat-box est utilisée lorsque beaucoup de joueurs se retrouvent sur le forum (le soir) et décident de passer la nuit à avoir des délires. Donc si tes inquiétudes ne sont liées qu'à ces deux choses, rassure-toi. Nous sommes une belle communauté de joueurs et je pense que nous accueillons plutôt bien (même très bien) les nouveaux. Comme tu l'as dit, nous sommes très actifs, ce qui fait que le forum est toujours vivant et ne connait jamais de période "calme", car ici, il y a toujours quelqu'un pour flooder et pour rp, même l'été et même pendant les périodes d'exam. Tu as de plus un personnage dont les liens sont très présents sur le forum (dont moi ^^) Ça va te permettre de t'intégrer très rapidement. J'espère que ce post va te rassurer et j'en profite donc pour te souhaiter la bienvenue ! A bientôt |
| | | Amy of Leeds
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.Discours royal:
♠ ADMIRÉE ADMIN ♠ Here comes the Royal Mistress
► Âge : A l'aube de sa vingt septième année
► Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
► Missives : 7252
► Date d'inscription : 10/09/2006
| Sujet: Re: Geoffroy Beaufort - Complots, Prison, et Gobelets. 24.03.13 15:31 | |
| Coucou Geoffroy ! Déjà merci beaucoup Greg, d'avoir posté ce message. Je pense que tu as tout dit et tout bien dit surtout. Ce n'est pas pour te vendre absolument le forum Geoffroy, mais vraiment rassure toi. Comme l'a dit Greg, nous demandons à nos membres de souhaiter la bienvenue seulement aux validés, pour ne pas que l'on s'éparpille sur ta fiche. Si nous avons une remarque à faire sur la fiche d'un membre, une modif à demander, nous ne voulons pas que notre message se perde après 20 messages de bienvenue, au détour de la page 2. Nous comprenons tout à fait que ça puisse refroidir, beaucoup d'autres forums ont un règlement tout autre et les membres souhaitent la bienvenue tout de suite. Mais c'est vraiment pour une question "d'organisation" que l'on fait ça. Quant à la CB, généralement, dès que nous avons une arrivée massive de joueurs, nous improvisons des soirées CB de bienvenue. Si tu veux avoir des contacts plus directs avec les membres, nous pouvons tout à fait faire quelque chose je suppose pour que tu te sentes plus à l'aise, et que tu "rencontres" quelques uns d'entre nous. Quoi qu'il en soit, je pense pouvoir dire que nous sommes accueillants oui, sur le flood, sur les fiches, sur les mps. Nos membres qui ne connaissaient personne ont été nombreux, et ils sont aujourd'hui comme de vrais petits poissons dans l'eau. Il ne faut pas t'inquiéter, si tu as donc la volonté de t'intégrer, tu le seras comme il se doit. Dernière petite chose, tu as bien entendu un délai pour finir ta fiche si tu en as besoin. J'espère que nos messages t'auront rassuré et que tu reviendras plein de motivation. A bientôt. |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Geoffroy Beaufort - Complots, Prison, et Gobelets. 24.03.13 15:43 | |
| Merci pour ces réponses rapides Je suis remotivée par vos messages, et puis surtout rassurée vous avez vos raisons, qui sont en réalité compréhensibles (j'administre un forum, et je comprends la chianteur du truc, quand le message important se perd au milieu de bienvenue). Bref, j'arrête de vous embêter, et je me mets à ma fiche Dès que j'ai fini cette lettre de motivation. |
| | | Amy of Leeds
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.Discours royal:
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| Sujet: Re: Geoffroy Beaufort - Complots, Prison, et Gobelets. 24.03.13 15:51 | |
| Je suis rassurée moi-même que tu comprennes nos raisons. Je suis aussi contente que tu restes, car je te sais très attendu par beaucoup de nos membres et de plus, ton style et ton niveau semblent vraiment bons. Ça aurait été vraiment dommage pour nous de te perdre. Si tu as besoin de davantage de place pour terminer ta fiche, surtout n'hésite pas à le demander, nous enlèverons un ou plusieurs de nos posts pour te laisser de la marge d'écriture. A très vite. |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Geoffroy Beaufort - Complots, Prison, et Gobelets. 26.03.13 23:25 | |
| Hola, c'est de nouveau moi, avec des questions (a) J'ai bien avancé dans ma fiche, hihi, mais j'ai un problème de concordance de trucs, et c'est peut-être parce que je suis pas parfaitement rodée avec le XVIIème, sûrement, même. Donc, le père de Geoffroy s'appelle François de Vendôme, duc de Beaufort, il ne l'a pas reconnu, Geoffroy est donc un fils bâtard d'une bourgeoise et du roi des Halles, si j'ai tout bien compris. Pourquoi s'appelle-t-il alors "Geoffroy Beaufort" ? Si son père ne l'a pas reconnu ? EDIT : Ah oui, j'avais oublié de préciser, je suis assez pointilleuse, et j'aime TOUT comprendre |
| | | Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !Discours royal:
ADMIN TRAVESTIE Monsieur fait très Madame
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► Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
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► Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Geoffroy Beaufort - Complots, Prison, et Gobelets. 27.03.13 0:46 | |
| C'est bien de vouloir tout comprendre, ça prouve la curiosité et la motivation Alors, je ne sais plus si je l'avais laissé dans le pv, mais je me souviens avoir écrit qu'il se faisait appeler comme ça, donc que c'était un nom d'emprunt, moyen hautement subtil de rappeler à Beaufort qu'il a un fils à reconnaître Il doit normalement porter le nom de sa mère (que tu peux choisir à ta guise) et qu'il a changé à un moment de sa vie pour se faire remarquer, sans doute J'espère avoir répondu à ta question |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Geoffroy Beaufort - Complots, Prison, et Gobelets. 27.03.13 8:52 | |
| AAAAAAh, ok d'accord, parfait, j'ai compris, merci beaucoup |
| | | Amy of Leeds
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.Discours royal:
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| Sujet: Re: Geoffroy Beaufort - Complots, Prison, et Gobelets. 20.04.13 17:54 | |
| Bonjour Geoffroy, Où en es tu dans la rédaction de ta fiche ? Veux tu un délai supplémentaire ? Si nous n'avons pas de tes nouvelles sous une dizaine de jours, nous serons malheureusement obligés d'archiver ta fiche. Merci de ta compréhension. |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Geoffroy Beaufort - Complots, Prison, et Gobelets. | |
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