Angela Borromeo - Toute innocence triche.

Angela


Borromeo

(Emily Blunt)

« Toute innocence triche. »

► Dans la fraîcheur de ses 26 printemps
► Duchesse de Ferrare, demoiselle de San Giovanni
► Italienne, de la famille Borromée
► Mariée, sans être amoureuse de son mari. Amoureuse, mais troublée.(Fleur bleue quoi.)
► Catholique fervente
► Hétérosexuelle.

(Noblesse étrangère)

♕ PROTOCOLE ♕

► VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?

On peut dire que les couvents d'Italie, malgré leur proximité d'avec la Ville Éternelle, sont assez peu sévères. Angela a pu jouir, dans ses années d'exil au couvent, d'une grande liberté, bien qu'elle n'osait point en profiter. Elle n'a pas pu s'empêcher de languir en pensant à la vie à l'extérieur des murs paisibles, inébranlales du monastère. Peu à peu, elle s'y est résignée. Même la pensée d'être mariée de force à un vieux barbon ne lui faisait plus peur. Elle avait eu sa première fois, avec plaisir, avec son ami d'enfance, son amour d'adolescence, Luigi Colonna. Elle savait au moins ce que l'on voulait dire par les plaisirs de la chair, et elle serait sage, désormais, prête à enterrer ses rêves de prince charmant à jamais.

Cependant, elle n'avait pas eu un deuil aussi cruel à faire. Sa famille l'avait mariée à un homme charmant, de la famile d'Este, bien plus amoureux d'elle qu'elle ne l'était de lui. Et même, pour lui changer les idées, il n'avait pas hésité à l'amener pour lui montrer les splendeurs de Versailles, dont l'éclat resplendissait déjà à travers toute l'Europe. Et là, Angela, malgré sa timidité, parvint, grâce à son nom, à se forger une place parmi les cercles les plus fermés, où tout le monde (ou presque...) l'appréciait pour sa gentilesse, tandis que d'autres pensent bien pouvoir profiter de sa naïveté pour la rendre complice involontaire de leurs petits complots... Elle ferait mieux de prendre garde aux pièges à loup trop bien cachés.

► COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?

Un complot. Angela vient d'Italie, pays de complots, de vendetta, de crimes organisés, d'où naîtra la mafia quelques années plus tard, si elle n'est pas déjà instaurée. Seulement, la jeune femme, dans son innocence, a été quelque peu tenue à l'écart de tout cela, de sorte qu'elle n'en sait pas grand-chose, du moins très peu. Elle savait bien que de temps en temps, des hommes mouraient parce qu'ils avaient des comptes à rendre l'un à l'autre, mais son âme innocente est encore incapable d'imaginer que des gens peuvent se vouer une haine mortelle pour des choses plus basses que des convictions ou la justice, comme l'argent ou la puissance. Certes, en grande oratrice cachée qu'elle est, elle serait prête à se donner corps et âme pour rendre justice aux innocents.

Mais tuer pour être le plus fort?

La nature humaine est cruelle, parfois.

► COLOMBE OU VIPÈRE ?

Totalement colombe. Le pire que ce petit ange peut faire, c'est écouter l'histoire d'une dame ridicule et rire du fait que celle-ci s'est pratiquement écroulée à terre en geignant, devant le Roi: "Siiire... Oh Siiiire... Marlyyyy, Siiire..." Mais franchement, qui n'en rirait pas? Le reste du temps, quand la moquerie ou la rumeur semble peu charitable, Angela prendra gentiment la défense de la personne. Bien des gens de ses amis voudraient donner un peu de venin à cette trop douce colombe, mais rien à faire.

Elle restera toujours trop gentille, cette petite angelette!

► DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?

- La danse. Angela y excelle, ses pieds suivant le rythme de la musique à la perfection.
- La lecture.
- La broderie.
- Passer un peu de temps en mondanités...
- Aider ses amis, même les faux, dans leurs petits complots, un peu involontairement...

♕ HOP, RÉVÉRENCE ! ♕

► Gertrude Pompidou... Nan, pour de vrai, mon nom c'est Rosie/Marie-Pierre/M-P, je suis l'ancienne joueuse d'Enola et d'Antoine.
► 16 ans
► Hish... je risque de ne pas être dispo souvent à cause des études, mais bon, comme Cie l'a dit (si j'ai bien compris, héhé), je ne suis pas la seule...
► Code bon by Lisa
► Une Anglaise en train de jouer avec une poupée vaudou écossaise m'en a parlé... XD
► Oui. Je veux que Morgan ait ce gif-ci.

Spoiler:

Il était

une fois...

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Juillet 1649

- Quelle jolie enfant, signora! Et si sage!

En entendant ce compliment, Angela fit une légère révérence à la vieille douairière, ce qui eut pour effet d’attendrir encore plus la dame. À côté d’elle, son amie Clorinda Sforza, de deux ans son aînée, s’appuyait sur une jambe, puis sur l’autre, se demandant bien comment faisait son amie pour être aussi calme dans des réceptions aussi ennuyeuses…

La petite Borromée regarda un instant l’assemblée des invités, puis attendit patiemment que sa mère ait quitté la vieille duchesse pour lui demander :

- Maman, pourquoi Luigi n’est-il pas là?

- Luigi n’a pas le droit de sortir, vous le savez bien.

- Et pourquoi?

Giulia Borromeo née Arese soupira. Sa petite benjamine ne pouvait comprendre que son ami était très malade et qu’il ne pouvait jamais se libérer des murs dorés des Colonna. C’était un destin cruel, certes, mais en voyant le visage d’angelot si pâle du petit prince, l’on se doutait bien qu’il ne survivrait pas très longtemps. Seulement, il ne faudrait pas dire une chose pareille à la petite fille. Angela adorait Luigi, et le fait de savoir que celui-ci n’avait plus très longtemps à vivre lui briserait le cœur.

- Vous comprendrez un jour, Angela, lorsque vous serez maman, vous aussi, fut la simple réponse.

Avant de rejoindre à nouveau son mari Renato et ses invités, Giulia Borromeo embrassa sa petite fille sur le front :

- Comme vous avez été sage, je vous permets d’aller jouer dans le jardin avec Clorinda. C’est assez éloigné de cette salle, vous n’y dérangerez personne. Et demain, puisque Luigi vous manque, nous rendrons tous visite aux Colonna.
-
Des étoiles apparurent dans les yeux d’Angela, qui baisa la main de sa mère avec enthousiasme en guise de merci. Très vite, Clorinda, heureuse d’être libre de tout ce carcan, entraîna son amie dehors, où, très vite, les deux fillettes se poursuivirent dans le jardin, rejoignant les autres enfants, Farnèse, Doria, Contarini, Visconti et Médicis, s’amusant autant l’une que l’autre.

- - -

- Qu’est-ce que tu lis?

Tout en posant la question, Angela s’était hissée sur le lit de son ami. Habituellement, on interdisait à tout le monde de monter sur le lit de Luigi, lorsque celui-ci y était couché, tant on craignait pour sa fragilité. Mais Angela était si calme et se faisait tant de souci pour son ami qu’on lui permettait de le faire quand elle le désirait.

Luigi leva les yeux de son livre d’images et sourit à Angela, lui tendant une image d’une bête énorme, comme la petite fille n’en avait jamais vu.

- Ça, c’est un tigre. Il y en a tout plein en Asie, et des gros comme ça (Luigi étendit ses petits bras le plus possible, ce qui n’était pas très large en soi mais qui eut pour effet d’impressionner Angela), avec des dents très longues, et des griffes terribles.

- Oh! Mais c’est horrible, ça! Et ils font beaucoup de mal? Qui peut les tuer, s’ils sont si forts?

- Il y a beaucoup de chasseurs très courageux qui le font. Moi, quand je serai grand, je serai un chasseur de tigres gros comme dans les livres.

Luigi s’arrêta et rougit légèrement.

- Enfin, quand je serai guéri…

La petite fille sourit doucement et prit la main de son ami.

- Dis, si un tigre m’attaque, est-ce que tu me protégeras?

- Mais oui.

Mars 1656

- Assez.

Angela ferma les yeux et essaya de ne plus penser à tout cela. Jusqu’à présent, Antonio n’avait rien fait de mal. Mais, cette fois-ci, il avait touché une partie de sa poitrine qui l’avait fait sursauter et crier, attirant l’attention de Vitaliano, son frère aîné.

On l’avait accusée, au fil du temps, plus elle grandissait, qu’elle devait se montrer plus fière, plus distante, en digne représentante de sa famille, car, un jour, elle devrait représenter la famille dans une autre dynastie italienne célèbre, et que ce n’était pas en étant aussi « insignifiante » qu’elle y parviendrait. On avait bien laissé un espèce d’excentrique du nom de Carlo Borromeo, qui avait eu du moins l’intelligence de devenir cardinal, de se faire aussi pauvre que les miséreux pour se rapprocher d’eux… Cela donnait du prestige à la famille d’avoir un saint, mais un, c’était bien suffisant!

Le peu de distance qu’Angela devait prendre, selon son rang, n’était alors pas du tout respectée. La jeune fille faisait confiance au premier hurluberlu sur lequel elle tombait. Elle avait même pris pitié, un jour, d’une petite violoniste qui peinait pour gagner son pain à l’extérieur du palais Borromée et l’avait fait entrer, sans, bien sûr, en parler à sa mère. Elle l’avait mise dans sa chambre pour la nuit et s’était contentée d’une chambre rapidement préparée ailleurs. Mais le lendemain, la petite violoniste était partie sans crier gare et, de plus, il manquait une broche en rubis dans les bijoux d’Angela. La jeune fille avait subi là une humiliation cuisante, mais ce n’avait pas été suffisant pour entamer sa trop grande naïveté.

Après, c’était un jeune homme qui l’avait comblée de mille et une attentions, de telle façon que Angela, dans son cœur d’adolescente, se sentait complètement enlevée. Luigi, de son côté, tentait désespérément de la mettre en garde, mais Angela ne pouvait croire ce que son ami lui disait, attribuant tout cela à de la jalousie. La jeune fille se doutait bien que Luigi était amoureux d’elle, bien que tous deux savaient qu’ils ne pourraient jamais être unis. Lui était de santé beaucoup trop fragile. Pour les Borromeo, il fallait une alliance qui dure. Si l’on avait à envisager une union avec les Colonna, ce serait avec le frère de Luigi, Lorenzo, et personne d’autre.

Au fil du temps, Antonio semblait se faire de plus en plus pressant, de telle façon qu’Angela en était quelque fois très intimidée. Ce jour-là, jour fatidique, il avait osé l’approcher d’un peu trop près, et la toucher à un endroit dont le seul nom la faisait rougir. À son cri, Vitaliano avait tout de suite sorti son épée et l’avait mise bien à plat sous le menton du jeune homme, prêt à le tuer s’il osait encore s’en prendre à sa sœur.

Le reste, pour Angela, fut très flou. Elle se rappela uniquement d’avoir été entraînée dans ses appartements par ses servantes, où elle y retrouva ses parents qui lui parlèrent sévèrement de choses dont déjà elle ne se rappelait plus, sauf une chose.

« Couvent. »

- - -

Ses cheveux bruns emmêlés, Angela n’avait pas arrêté de pleurer depuis que ses parents étaient partis.

Le couvent! Ce seul mot lui faisait peur. Elle allait être enfermée là, et peut-être même que, pendant ce temps, ses parents allaient arranger son mariage. Oh, elle ne voulait pas d’un mari vieux ou pervers.

Plutôt mourir!

Plutôt mourir!

Clorinda, assez rapidement informée, était arrivée et, sans un mot, avait tout doucement appuyé la tête d’Angela sur son épaule.

- Allons, allons… du calme… C’est que vous avez été bête de crier ainsi! Si vous étiez demeurée tranquille, rien de tout cela ne se serait passé.

- Quoi? Fit Angela, abasourdie. J’aurais dû laisser Antonio me… me toucher?

- Mais non! Une bonne gifle aurait suffi. Mais c’est que vous manquez de caractère, Angelinetta. Et puis, j’ai pris des nouvelles du couvent où l’on vous enverra. Vous serez libre aussi bien dans vos lectures que dans vos visites.

- Vous viendrez me voir? Angela leva les yeux vers Clorinda, pleine d’espoir.

Clorinda, pour la première fois de sa vie, baissa les yeux.

- Je ne crois pas… Vous savez, mes parents parlent de me marier…

- …

- C’est un Médicis, Jules de Médicis. Il est gouverneur de Sienne. Il a le double de mon âge au moins, mais… Après tout, les Médicis sont de grands mécènes, peut-être ne serais-je pas trop malheureuse…

- Oh, Clorinda… Je me sens si égoïste…

- Il ne le faut pas, Angelinetta. Vous aurez un bon mari, j’en suis certaine.

- Mais sinon… Enfin… je dois vous dire un secret… Je voudrais avoir ma première fois avant d’entrer au couvent.

Angela, rougissante, chuchotait presque cette déclaration. Devant cette pudeur, Clorinda ne put s’empêcher de sourire.

- Et vous pensez à Luigi… non? J’ai ouï dire qu’il faisait le mur, maintenant, pour échapper à la surveillance de sa lionne de mère. Envoyez-lui un billet doux et tout sera arrangé!

Pour finir, la jeune Sforza se pencha doucement vers l’oreille de son amie :

- Profitez de la vie pendant qu’il est encore temps, Angela.

- - -

Mon cher Luigi,
Venez chez moi ce soir, il est urgent que nous parlions.

Angela. »

- - -

En entendant Luigi escalader le mur de sa chambre, Angela, qui avait tenté de retenir ses larmes, éclata. Ce fut donc une vision bien pitoyable que Luigi eut en entrant dans la chambre de la jeune Borromeo. Impulsivement, la jeune fille se jeta au cou de son ami d’enfance.

- Je pars au couvent… demain. Ils ont décidé de me garder enfermée jusqu’à mon mariage.

- Et si moi, je te demandais en mariage?

Angela leva la tête ingénument, ses yeux trahissant toute sa surprise. Oui, elle voudrait bien marier Luigi. Lui la protégerait. Peut-être pas en tuant des tigres, mais il la protégerait et l’aimerait. Cependant, la raison prédominait sur tout le reste.

- Es-tu fou? Mon père ne voudra jamais. Il l’a répété maintes fois. Si j’épouse un Colonna, ce serait…

- Lorenzo, je le sais.

- Qui sait à qui on me mariera, quand je sortirai?

La jeune femme pleura de plus belle, de telle sorte que Luigi la prit encore plus doucement, faisant « chut », ne trouvant pas un meilleur moyen de la calmer.

- Luigi, continua Angela à travers ses larmes, t’ai-je déjà demandé quoi que ce soit?

- Jamais.

Angela prit son courage à deux mains avant de continuer.

- Alors ce soir, je te demande le plus grand des services.

Pour toute continuation, elle l’embrassa. Luigi comprit immédiatement le message, et passa ses bras autour de sa taille.

Versatile

life

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Mai 1661

Angela rougit légèrement alors que Gianluca d’Este lui baisait la main. C’était donc lui, son futur époux… Il avait l’air gentil, tout de même, et elle sentait qu’elle devait bien garder de s’en plaindre. Peu à peu, tous les cauchemars concernant son futur mari qu’elle avait faits durant ses longues années au couvent s’estompèrent peu à peu.

Pour revenir un peu en arrière… Angela avait été, malgré tout, heureuse parmi les sœurs. Elles lui laissaient beaucoup de liberté dans ses lectures et ses visites, bien qu’elle ne voulût pas trop en profiter. Cependant, Sœur Marie-Alphonsine, qui venait de France, lui avait prêté quelques recueils de poèmes de son pays, Ronsard, du Bellay, et même quelques-uns plus récents. Corneille, surtout, avait passionné Angela, surtout à travers son Cid. La grandeur de Rodrigue, de Chimène, et surtout celle de l’Infante l’avait émue au plus haut point.

Des visites, elle n’en reçut que très peu. De sa mère surtout, son père et ses frères étant trop pris par autre chose pour s’intéresser à sa personne. Son oncle cardinal, Gilberto Borromeo, qui jouait aussi le rôle d’aumônier au couvent. Clorinda avait été mariée, et Luigi, comme d’habitude, devait avoir reçu l’interdiction de sortir… Si la solitude fut quelque peu comblée par la gentillesse des religieuses, le fait d’être coupée de la société romaine qu’elle avait toujours connue la rendit un peu moins confiante à autrui (un tout petit peu moins), et, si elle était devenue plus timide par crainte de paraître gauche, elle était plus ferme et déterminée dans ses idées. Souvent, une des religieuses faisait faire un cercle avec les pensionnaires, dont Angela, et donnait un sujet sur lequel les demoiselles devaient discuter. On pouvait alors constater quelle magnifique oratrice était devenue la jeune Borromeo, qui, se sentant en confiance au milieu des sœurs et de ses compagnes, parlait à cœur ouvert.

À vingt ans, elle avait retrouvé sa famille, heureuse de sortir des grilles du couvent, bien que les adieux avec les sœurs qui l’avaient si bien entourée pendant cinq ans furent difficiles. Pour le clan Borromeo, en voyant Angela devenue une magnifique jeune femme, ils tenaient l’hameçon parfait pour une alliance superbe.

Le choix finit par tomber sur Gianluca d’Este, le duc de Ferrare, qui l’avait rencontrée lors d’une réception dans le palais Borromeo à Rome et qui en était tombé amoureux. Beau, galant, doué d’un excellent caractère, et, de plus, prêt à servir les intérêts des Borromeo et des d’Este, l’alliance fut conclue rapidement.

- Mademoiselle, permettez-moi de vous dire que vous avez la fraîcheur d’une rose et…

Déjà Angela avait rougi comme une tomate. Heureusement, à cause de la quantité de poudre qu’elle avait sur le visage, cela ne parut pas trop.

Angela, au niveau de l’amour, était encore quelque peu oie blanche. Seulement, elle savait que l’amour pour un homme se manifestait d’une certaine façon. Pour Gianluca, elle n’avait rien ressenti. Pas même un tout petit tiraillement au niveau du cœur. Il avait l’air adorable, gentil, il était beau. Mais c’était plutôt le genre d’homme avec qui elle entretiendrait une relation très amicale, dans le meilleur des mondes fraternelle, mais matrimoniale, non.

Au moins, elle serait heureuse avec lui. C’était là l’essentiel.

Avril 1662

- Gianluca d’Este, acceptez-vous de prendre pour légitime épouse Angela Borromeo ici présente?

Le jeune homme regarda amoureusement sa fiancée avant de répondre. Celle-ci se tourna vers lui et lui sourit doucement, non pas comme on sourit à un amoureux, mais comme on sourit à un ami. Cela ne le démonta pas pour autant et il répondit, ému :

- Oui, je le veux, et je promets de la rendre heureuse.

On entendit des murmures dans la chapelle en même temps que Gilberto Borromeo continua la cérémonie du mariage.

- Angela Borromeo, acceptez-vous de prendre pour légitime époux Gianluca d’Este ici présent?

Prenant son courage à deux mains, la jeune femme répondit d’une voix qu’elle croyait mal assurée, mais qui résonna claire dans les voûtes de la salle.

- Oui, je le veux.

Un peu plus tard, durant la réception que l’on donnait dans le palais Borromeo, Angela regardait, par une fenêtre de la salle de bal, le jardin qui avait constitué son enfance. Soudain, deux mains se plaquèrent devant ses yeux.

- Devinez!

- …

- Alors, on ne reconnaît pas sa Sforza préférée?

- Clorinda!

Avec joie, Angela se jeta dans les bras de celle qui, malgré les années de séparation, était demeurée sa meilleure amie.

- Que vous êtes méchante de ne pas m’avoir visitée au couvent, durant toutes ces années!

- Oh, ce n’est pas que je n’ai pas voulu vous voir, au contraire.

Clorinda baissa un peu la voix avant de continuer.

- C’est la faute de mon mari! Il a beau être un Médicis et un grand mécène des arts, n’empêche que je m’ennuie à mourir à Sienne, enfermée avec lui et avec mon fils!

Avec un sourire malicieux, Clorinda se tourna vers Gianluca, en train de parler avec le duc de Parme.

- Il a l'air gentil, au moins, le vôtre... Et comme vous ne ressemblez pas aux autres Borromeo, qui sont si orgueilleux... comme moi d'ailleurs, je crois que vous ne vous plaindrez pas trop. Mais comment faites-vous pour toujours tout supporter ou presque sans vous plaindre? N'en avez-vous pas assez, parfois?

- Non... même que la vie à l'extérieur m'effraie encore un peu...

Clorinda soupira avec bruit, levant les yeux en l'air.

- Parfois, j'en viens à me demander pourquoi vous êtes mon amie!

- Peut-être parce que je vous admire pour votre caractère, Clorinda, que je n'aurai jamais. Et d'ailleurs, avec tout ce que vous m'avez prouvé à présent, vous êtes parfaitement capable de vous sortir de ce carcan que vous détestez tant, j'en suis certaine!

La dame de Sienne leva les yeux, surprise, contemplant Angela qui lui avait répondu de telle façon à lui clouer le bec. Celle-ci, avec ses grands yeux innocents, la regardait comme si ce qu'elle venait de dire était tout à fait normal chez elle.

- Décidément, Angelinetta, vous êtes une Borromeo, que ça vous plaise ou non! Et en passant... il y a quelqu'un qui désire vous voir...

Clorinda prit son amie par la main et l'entraîna dans le jardin. Assis sur un banc, une masse de cheveux blonds un peu blouclés cachait un visage baissé, qui se releva.

- Luigi...

Angela se jeta dans les bras de celui qui avait été sa première fois, mais qui, à présent, n'était plus que son meilleur ami. Tout simplement.

Septembre 1665

Versailles. Le summum de la civilisation.

Gianluca, en mécène qu'il était, devait voir Versailles au moins une fois avant de mourir. Et également, dans le but de changer les idées de son épouse, il avait décidé de l'emmener avec lui.

Du côté de leurs relations, tout allait pour le mieux. Après quelques temps d'adaptation, tous deux s'entendaient à merveille, même si Angela n'éprouvait pas encore d'amour pour Gianluca. Lui? Il pouvait aimer pour deux, pas de problème! À tel point qu'Angela se sentait parfois trop étouffée par Gianluca.

Après trois ans de mariage, ils n'avaient pas eu encore d'enfant. D'une certaine façon, cela les laissait assez libres pour leur voyage en France. Seulement, Gianluca espérait peut-être qu'un enfant les rapprocherait définitivement... Angela n'était pas prête, et lui était prêt à attendre... pour l'instant du moins.

Mars 1666

Entraînée par une grande amie française, son soutien principal depuis son arrivée à la Cour, Flore de Bar, Angela parcourait l'immense Galerie des Glaces. Elle venait tout juste de revenir de chez Luigi, qu'elle avait eu la joie de retrouver à Versailles et qu'elle n'avait pas vu depuis son mariage. Elle avait, durant sa visite, materné son ami tout le long, en lui repprochant le fait qu'il sortait un peu trop souvent de chez lui à son goût...

- On croirait entendre ma maman... avait-il grommelé. Et puis faites attention, c'est votre mari qui va être jaloux! Avait-il rajouté, taquin.

Luigi n'était pas si loin du compte. Sans doute Gianluca suspectait quelque chose entre Angela et Luigi, et d'ailleurs, il n'appréciait pas trop le fait que son épouse soit toujours aux petits soins pour son ami... Pour l'instant, Angela s'en moquait. La santé de Luigi avant tout!

Tout en marchant, Angela repensait à sa matinée lorsqu'elle sentit un billet glissé dans sa main. Regardant du coin de l'oeil un bout d'écriture sur le papier, elle se troubla. C'était l'écriture de Bastien de Limoux. Tout de suite, elle sourit à Flore pour cacher sa gêne. Mais sa tête était ailleurs.

Un soir, on lui avait présenté le jeune mousquetaire. Les deux s'entendirent bien, trop bien même, au point que Bastien se trouva même à lui faire la cour! Angela était troublée, et ressentait au plus profond d'elle-même d'étranges choses... Ce papillonnement qu'elle n'avait jamais ressenti pour Gianluca, elle l'éprouvait pour Bastien... Était-elle donc amoureuse de lui? Peut-être. En tout cas, à chaque nouveua billet doux qu'il lui envoyait, c'était toujours la même chose: le lire bien cachée, et le brûler avec hâte après avoir appris par coeur le joli poème qui y était inscrit...

Septembre 1666

Angela fit un petit au revoir de la main à Clorinda. Elle avait eu le bonheur non seulement de retrouver Luigi, mais aussi son amie. Celle-ci avait fui Sienne pour se réfugier à Versailles. Sa conduite était irresponsable, surtout qu'elle avait abandonné ses trois enfants, mais Angela se disait qu'après tout, c'était du Clorinda Sforza tout craché!

Elle entra dans l'appartement du prince du Danemark, où son amie, la princesse du Danemark, Gisela, l'avait invitée. Un petit garçon commença par venir se jeter dans ses bras, pendant que la nourrice, le voyant en si bonne compagnie, fit une petite révérence et alla prévenir sa maîtresse.

La blonde suédoise ne tarda pas à arriver, et serra sans gêne l'italienne dans ses bras. En voyant l'air un peu drôle d'Angela, elle sembla deviner tout de suite de quoi il s'agissait.

- Il vous a de nouveau écrit?

Angela fit oui de la tête. Elle avait compris que Gisela lui parlait de Bastien. C'était d'ailleurs la seule personne à qui elle avait osé en parler. Avec Gisela, Angela se sentait totalement en confiance. Elles avaient eu une enfance difficile toutes les deux: le couvent pour Angela, et la bâtardise pour Gisela. Un mariage qui avait mieux réussi que prévu. Et Angela était certaine que Gisela cachait quelque chose de pénible, qu'elle n'était pas encore prête à raconter. Mais le temps viendrait.

- N'en parlons pas davantage, continua Gisela. Il y a des oreilles indiscrètes ici.

Suivant la princesse dans la salon, le petit toujours dans ses bras, Angela se sentit en partie soulagée.

- - -

- Bénissez-moi, mon père, car j'ai beaucoup péché. Je m'accuse d'avoir des amours coupables avec un mousquetaire.

Angela avoua tout au prêtre pendant que celui-ci l'écoutait avec attention. À la fin, il toussota et dit doucement:

- Restez dans le droit chemin, et surtout, soyez bonne envers votre mari qui vous aime et qui mérite votre amour, croyez-moi. Et... pardonnez-moi, mais mieux vaudrait que vous vous confessiez toujours à moi concernant cette affaire. Certains prêtres sont moins scrupuleux que moi...

- Pourrais-je savoir votre nom?

- Je suis le Père Paul, et je suis Lazariste.

- Je vous remercie...

- Dites votre acte de contrition, à présent.

- Mon Dieu, j'ai un extrême regret de vous avoir offensé... Et merci de m'avoir envoyé ce si bon prêtre, pensa-t-elle.

À suivre...

Tu es validée !

Bienvenue à

Versailles !

Déjà ça fait plaisir de te retrouver sur le forum Rosie ! Ensuite, je ne vois pas ce que je pourrais redire à ta fiche. Tous tes liens sont présents, tu as respecté son histoire et tu as repris la fiche de Luigi pour que ça colle très bien à ce qu'il avait mis. De plus, ton orthographe est nickel et ton style est toujours aussi agréable. C'est donc parfait. Je suis contente que tu aies trouvé chaussure à ton pied avec Angela. C'est vrai que tu as peu parlé de la famille Borromée. Si tu veux des informations à ce sujet, nous pourrons te renseigner sans soucis, Steph qui est maîtresse dans l'histoire d'Italie et moi qui suis allée plusieurs fois du côté de chez les Borromée durant mes étés. Du coup n'hésite pas si pour étoffer tes rps, tu as besoin d'en savoir plus. Je te valide donc sans soucis ! Sois la rebienvenue parmi nous ! Amuse toi bien avec ce nouveau personnage ! Tu connais la maison Au plaisir de te croiser en rps et sur le flood !

Une fois la validation passée, il faut recenser ton avatar, puis créer ta fiche de liens et consulter celle des autres, remplir le point info et le consulter pour savoir qui fait quoi.
A partir de 50 messages, vous pourrez demander un logement et à 100 messages un rang personnalisé.
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