« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Belle et douce Amy, l'unique. Peu importe mon alliance ... Côté Lit: Avec ma femme au nom du devoir conjugal, avec la Reine de mon coeur au nom d de l'amour Discours royal:
ADMIN ROYAL L'Etat, c'est Moi
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Sujet: Bataille de Toul, mars 1667 31.03.13 20:45
Combats de Toul
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15 mars
1667
Toul et sa cité médiévale. Toul et son histoire riche en évènements. Toul, la petite protégée de Louis XI mais qui reste intimement liée à Frédéric Barberousse. Toul enfin, et son évêché. L'un des Trois évêchés de Lorraine. Voilà qui n'est pas rien et c'est bel et bien pour cette raison, que l'armée française a décidé de frapper fort et bien. Attaquer une telle ville peut être décisive, le jeune monarque ne prend pas le temps de tergiverser et veut démontrer sa puissance sur le champ de bataille. Son armée est en effet composée de bien plus de soldats que celle de Lorraine, ce chiffre devrait leur donner tôt ou tard, un bon avantage. Cependant, Louis XIV n'a pas choisi la facilité donc, car les lorrains peut-être mieux préparés et retranchés dans la ville, sont bien décidés à résister et à ne pas la céder. Ils sont tout à fait déterminés à ne pas se laisser intimider par le camp ennemi, ni par le flot de soldats qui avance sur Toul ! Ils ne se rendront pas, quitte à mourir jusqu'au dernier. Une bataille sans merci de toute part se prépare. Chaque camp ne se fera aucun cadeau.
♦ Les participants ♦
LES FRANÇAIS
♦ Philippe d'Orléans (Chef d'Etat Major) ♦ Léandre de Vallombreuse (Officier supérieur) ♦ François de Froulay (Sous officier attaché à Philippe d'Orléans) ♦ Ferdinand d'Anglerays (Caporal Chef)
LES LORRAINS ET LEURS ALLIES
♦ Derek de Saxe (Officier supérieur) ♦ Morgan of Richmond (Officier supérieur) ♦ Alfie de Surrey (Officier subalterne)
PNJs FRANÇAIS
♦ Louis XIV ♦ Henri de Turenne
PNJs LORRAINS
♦ Jacques d'York ♦ Frédéric Guillaume de Brandebourg
♦ La météo du jour ♦
Le printemps n'est pas encore totalement au rendez-vous, une brise assez fraîche s'est levée à l'aube. Les températures ne sont donc pas franchement idéales et oscilleront aux alentours des 10-15 degrés. Le ciel est quant à lui voilé d'un bon nombre de nuages, mais ceux-ci ne sont pas menaçants. Aucune goutte de pluie ne devrait tomber durant la journée, le temps est sec depuis plusieurs jours. Les soldats n'avanceront donc pas dans la boue. Quant au soleil, il devrait montrer le bout de ses rayons par intermittence. Le plus à craindre ne sera donc pas vraiment le froid, la pluie, ou la neige, mais bien les boulets de canons qui peuvent tomber tout aussi bien que la grêle.
Consignes à respecter:
♕ Les concernés postent à la suite de ce message, dans l'ordre qu'ils veulent. ♕ On ne tue pas ses camarades de jeu ! Ni les pnj dans la liste. Le reste, oui. ♕ Les posts seront courts, une page word (environ 600 mots) maximum. ♕ La bataille se déroule à quelques kilomètres de Toul, en plaine. ♕ A un moment, il y aura un rebondissement dans la bataille. Tenez vous prêts !
Morgan Stuart
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Cela peut vous paraître étrange mais j'en ai un. Il est bien caché, je le réserve à qui m'aimera vraiment. Et pour mes enfants. Côté Lit: Vous voulez une liste ? Ce sera même un recueil ! Discours royal:
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Sujet: Re: Bataille de Toul, mars 1667 02.04.13 3:34
« On ne peut déserter le champ de bataille à l'heure du combat décisif. »
Le grand jour était arrivé. Les forces armées étaient prêtes à se battre : les français voulaient récupérer Toul, les anglais et leurs collègues germaniques devaient la protéger. La ville avait une enceinte pour la contenir, cela servirait sans doute si les français arrivaient jusqu'ici. Dans cette éventualité, il y avait des canons sur les hauteurs et des archers ainsi que des hommes à l'intérieur, dont une partie de lorrains qui n'auraient sans doute pas l'occasion de sortir leurs armes. Tous ces hommes prêts à se battre, dont la plupart juste à cause d'un jeu d'alliance européen – dont Morgan lui-même qui n'avait aucun intérêt en Lorraine – cela était presque beau à voir. La guerre pouvait paraître cruelle aux yeux de certains, encore plus quand on l'avait déjà vécue et où on avait perdu des siens, mais l'anglais avait cette montée d'adrénaline en ce jour de bataille. Il se battait depuis l'âge de ses quinze ans, il avait vu beaucoup de batailles, malheureusement trop de défaites et trop de malheurs sous ses yeux. Il ne devrait pas être permis pour un jeune homme de quinze ans mais c'est tout ce qu'il avait trouvé à l'époque pour aider son roi, c'est tout ce qu'il y avait de toute manière. Chaque fois, il avait appris davantage en pratique et aujourd'hui, à trente ans, il était un militaire accompli, assez aguerri pour être un bon leader, un homme de terrain pour ce jour de bataille où rien n'était joué d'avance vu le nombre de français face à eux. Mais un nombre n'était pas toujours suffisant, il fallait aussi savoir se servir de ses armes à sa portée.
Tout semblait donc prêt, il était temps de partir sur le champ de bataille, non loin de là, sur les plaines de la ville, avant que les collines ne cassent le paysage. Prêt bien avant l'aube, Richmond allait monter son cheval pour quitter la ville en compagnie de Jacques d'York, son cousin et l'homme de la situation. Il était temps de courir sur le champ de bataille et mener le front. Mais quand Alfie of Surrey fit son apparition dans le champ de vision de l'officier supérieur, courant vers lui, Morgan se raidit, se demandant pourquoi on lui avait mis ce type dans ses pattes.
« Je vous l'ai répété cent fois déjà, Surrey. Non, vous n'irez pas vous battre. Je suis déjà bien aimable de vous avoir emmené. Vous restez ici, au cas ou les français avanceraient vers la ville. Et là vous pourrez prier pour ne pas mourir, à défaut de savoir vous battre. » lâcha t'il sèchement, sans même prendre la peine de le regarder. Puis il partit, sans voir que son cousin avait adressé lui aussi quelques mots au jeune anglais.
« Je t'ai trouvé dur avec Surrey, Morgan. Il n'est pas un militaire comme nous, mais on ne peut pas brider l'envie d'un homme de se battre. lâcha Jacques alors qu'ils arrivaient sur le champ de bataille. Oh, arrête avec ton registre de père poule, s'il te plaît. La guerre n'est pas un jeu pour enfants. Dit celui qui s'est battu alors qu'il en était encore un. » marmonna York.
Mais Morgan ne releva pas, allant saluer les germaniques présents à leurs côtés : l’électeur de Brandebourg et son cousin, le prince-héritier de Saxe. Il serra la main à ce dernier, un peu plus jeune que lui mais déjà vaguement rencontré à Versailles. La réputation du saxon allait de pair avec celle de l'anglais, ce qui fit sourire Morgan envers ce compagnon de guerre avec qui il avait en commun.
« Que Dieu soit avec vous l'ami. Les femmes sont aussi des batailles, des places à conquérir, vous devez être ici en terrain connu. »
La parole pouvait prêter à sourire en cet instant si grave, c'était aussi le but de tenter de faire un peu d'humour avant de voir la mort. Puis chacun regagna ses rangs, Richmond motiva ses hommes, dont c'était la première bataille pour beaucoup d'entre eux. De jeunes hommes de bonnes familles anglaises, motivés et terrifiés aussi, Richmond devait se montrer en leader et ne pas faillir.
« … Sur cette terre, n'oubliez jamais que vous n'êtes ni des héros ni des dieux, que votre but est bien sûr de vous battre, de vaincre mais aussi de survivre ! Si mourir sur le champ de bataille est une belle mort, survivre à sa victoire est une bien plus belle vie ! Et … Il s'interrompit dans son discours, fixant Alfie dans ses rangs. Mais qu'est ce que vous faites là, vous ? »
Puis il jeta un œil vers son cousin à quelques mètres qui avait tourné la tête. Il haussa les épaules, finit son petit speech de motivation et fit une dernière prière silencieuse, un signe de croix et observa le camp français en face. Que la bataille commence …
Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée ! Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant ! Discours royal:
ADMIN TRAVESTIE Monsieur fait très Madame
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Sujet: Re: Bataille de Toul, mars 1667 04.04.13 13:56
« Une guerre entre Européens est une guerre civile. »
« Monsieur, vos hommes vous attendent … Oui, c'est bon, j'arrive ! » lâcha Philippe, agacé et faisant signe à Jean-Eudes de sortir.
Son mignon, un des rares à être venu avec lui non pas en qualité de mignon mais en tant que jeune noble en âge de guerroyer, sortit de sa tente sans demander son reste. Quant au prince, il resta assis encore une minute avant de se lever, réajusta les dentelles à ses manches – Quoi, on pouvait être Etat-Major et aimer la mode, il avait déjà laissé tomber les nœuds et divers froufrous – vérifia qu'il avait ses armes et avança jusqu'à la sortie de la tente, psalmodiant une prière silencieuse pour rester en vie, ainsi que son royal frère, puis pour le salut de son âme. Lui qui s'était presque roulé par terre pour avoir un commandement avait peur à présent. Il allait commander tous ces hommes, certains s'étaient déjà battus, d'autres découvraient la guerre comme lui, une partie était encore bien jeune pour partir sur le front. Et lui ne voulait pas mourir embrocher par un foutu anglais qui lui pourrissait la vie à Versailles, entre son épouse et l'abruti d'Alfie. Et s'il était ridicule ? Si la peur prenait le dessus et qu'il s'enfuit comme un gros lâche ? Comme si cela se voyait qu'il se posait des questions de plus en plus affolantes, Effiat vint le rejoindre pour lui dire deux-trois mots, tenter de le distraire et arracha un petit sourire au prince, content d'avoir un peu de soutien à ce moment là. Il continuait d'avancer alors que les derniers hommes se rassemblaient, certains semblaient bien motivés à en découdre face à l'ennemi.
« Froulay ! apostropha Philippe et s'en alla rejoindre son capitaine des gardes. Je voulais vous voir, justement. L'homme que m'a confié le roi mon frère pour m'aider dans les manœuvres est un idiot. Vous m'assisterez, j'ai confiance en vous au moins ! »
Il avait surtout terriblement peur et avoir quelqu'un qu'il connaissait et d'une fidélité sans faille ne pouvait que lui faire du bien, lui donner un peu de confiance. Déjà qu'il ne se sentait pas à sa place dans cette plaine non loin de Toul, loin de sa Cour ! Et puis, quitte à être superficiel, la cuirasse et le casque lui seyait peu au teint, Philippe d'Orléans n'était pas taillé pour être militaire. Et pourtant, il était là aujourd'hui, il avait voulu ce poste et devait assumer. C'était l'occasion ou jamais de prouver à son frère et à la France qu'il n'était pas qu'une grande folle poudrée qui faisait la chasse à l'étiquette et aux jolies garçons, le tout dans des vêtements dernier cri. Alors que lui aussi prenait son poste, il n'y avait plus qu'à attendre le coup d'envoi de cette première bataille, la première d'une probable longue série.
Enfin, la cavalerie des cuirassés du roi partit en premier, pour enfoncer les lignes ennemies par de puissantes charges, les ennemis firent pareil de leur côté. Puis après la cavalerie venait l'infanterie où se trouvait Philippe et ses hommes, ainsi que le roi. Il était temps donc d'entrer vraiment en guerre, de donner l'ordre d'envoyer ses hommes combattre à leur tour, pistolet à silex en main et épée à la hanche en cas de combat en corps à corps. Et puisqu'il fallait y aller aussi, c'était au tour du prince en personne de se battre face à la horde d'anglais face à eux. Alors qu'il avait tiré quelques coups de feu, il dégaina son épée pour se battre face à quelques hommes qui ne savaient sûrement pas que le prince de France était bien moins idiot que son image véhiculait, et surtout qu'il savait se battre ! Et il le prouva en tuant quelques hommes face à lui au terme d'un combat serré, mais il était hors de question d'être tué par un anglais dans un endroit si dérisoire comme Toul, foi d'Orléans !
Mort aux ennemis !
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Sujet: Re: Bataille de Toul, mars 1667 05.04.13 19:48
La guerre. Ce mot tournait en rond dans la tête de Ferdinand depuis plusieurs jours, maintenant qu’ils étaient enfin arrivés sur les lieux de la future bataille. Un mot que Ferdinand, malgré sa formation au métier d’armes en tant que fils unique, détestait comme le pouvait un homme qui préférait nettement la guerre des mots et des esprits au massacre bordélique et systématique du champ de bataille. Mais si le Fou détestait faire la guerre, il n’y rechignait pas pour autant. Il n’était peut-être qu’un bouffon, mais il était aussi français que Louvois ou le roi et se battrait sans la moindre hésitation pour défendre son royaume. Après tout il faisait déjà la guerre aux conspirateurs dans l’ombre : il ne s’agissait que de passer sur le devant de la scène pour répéter les mêmes actions contre les Lorrains. Aussi, s’il avait passé tout le trajet depuis Versailles jusqu’à Toul à répéter à Louvois qu’il valait mieux faire l’amour que la guerre –judicieux conseil qui avait fait rire Monsieur, lever les yeux au ciel à Louvois, et rougir Colbert selon Ferdinand- il n’était pas moins conscient que les autres de la gravité de la situation et des dangers qui les attendaient. Et il n’avait pas peur. Trembler avant la bataille ne ferait que le déconcentrer, trembler pendant ne ferait que précipiter sa mort qu’il préférait la plus tardive possible. Avec un détachement surprenant de sa part, le caporal-chef d’Anglerays se préparait à la bataille et passait en revue ses quelques hommes. Tous des hommes de petite noblesse, comme lui, ou bien de simples gens qui avaient obéi à leur roi sans se poser de question. De simples gens dont Louis n’entendrait probablement jamais parler et dont il se fichait sûrement éperdument. De simples gens prêts à se faire écharper pour leur belle France, royaume élu de Dieu. Cette bonne blague.
Donnant une tape amicale sur l’épaule d’un de ses hommes qui en aidait un autre à charger son pistolet –la plupart de ces pauvres gars n’avaient jamais vu la couleur d’une arme- il partit vers l’arrière où il savait pouvoir trouver le reste de son régiment pour achever son inspection. Apercevant Monsieur de loin, il nota qu’il était bien pâle mais se tenait droit et fixait un point devant lui, l’air résolu malgré son angoisse. Approuvant intérieurement cette attitude, Ferdinand le salua d’un signe de tête en croisant son regard et repartit vaquer à ses occupations. Moins d’une heure plus tard, il était de retour dans les premières lignes de l’infanterie. Il n’avait pas peur, mais la tension et l’adrénaline commençaient à faire leur effet alors qu’enfin retentissaient les premiers coups de feu et que les cuirassés partaient en avant. Il regarda partir la cavalerie, et finit par dégainer son épée de sa main libre, alors que l’autre assurait sa prise sur son pistolet. Son cœur battait la chamade contre ses côtes, quand enfin derrière lui, quelqu’un s’écria :
« VIVE LE ROI ! » « VIVE LE ROI ! » reprit Ferdinand en chœur avec ses hommes, et une clameur monstrueuse s’éleva alors que l’infanterie se ruait en avant, comme une vague furieuse dans la tempête. Ferdinand fut dans les premiers à entrer en collision avec les soldats lorrains, et bientôt tout ne fut plus qu’un chaos incompréhensible dont la seule règle était de survivre. Tendant le bras pour loger une balle dans la poitrine d’un soldat adverse, Ferdinand eut la pensée fulgurante qu’il s’agissait là de sa première véritable guerre, de son baptême du feu. Ou plutôt son baptême du sang, en l’occurrence. Chassant cette pensée de son esprit, il laissa son cerveau se déconnecter alors qu’il faisait un pas rapide de côté pour éviter une lame ennemie et répliquer aussitôt en plantant la sienne dans l’abdomen de son adversaire dont il n’eut même pas le temps d’apercevoir le visage. Tout allait vite, trop vite, et s’enchaînait comme en enfer. Il ne s’agissait plus de se battre honorablement. La seule règle maintenant était de survivre. Et au milieu du sang et de la fureur, ça devenait presque un réflexe. Ils furent deux, puis trois, puis quatre, puis Ferdinand perdit le compte. Tuer pour ne pas se faire tuer. Il avait l’impression d’évoluer en plein cauchemar, sentant à peine son épée s’enfoncer dans le corps de ses victimes, entendant à peine la détonation de son pistolet, voyant à peine ses morts s’effondrer avant de se faire piétiner. Et ça ne faisait que commencer.
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Sujet: Re: Bataille de Toul, mars 1667 09.04.13 19:47
Et pendant ce temps-là...
Du haut de la colline qui surplombait Toul et par la force des choses le champ de bataille où les combats venaient de s'engager, Jean Racine jetait des coups d’œil perplexes à la fois à la longue vue qu'on lui avait généreusement prêtée et au jeune peintre du roi qui s'était assis sur une chaise pliante (Racine songea qu'il n'avait pas eu le droit à ça, lui, il lui faudrait se plaindre à Louvois, sûr que ce dernier serait ravi d'entendre une doléance de plus) pour griffonner des croquis dans un carnet posé sur ses genoux. C'était bien la première fois qu'il assistait à une bataille rangée, puisque les pillages systématiques dans la région de La Ferté-Milon par les mercenaires payés par les Frondeurs dans son enfance ne pouvaient pas franchement être considérés comme faisant partie d'un plan stratégique et par là-même ne pouvaient guère être célébrés. Et pour être honnête... Il ne comprenait pas grand chose à ce qui se passait sous ses yeux. Tout cela ressemblait plutôt à un joyeux cahot plutôt qu'à cette bataille bien lisse qu'on lui avait promis. Des feux d'artillerie avaient été échangés avant que les troupes ne se rencontrent en un grand choc frontal qui avait résonné dans l'ensemble de la vallée. Et les soldats aux couleurs différentes se mélangeaient en un affrontement violent qui ne permettait pas, à des centaines de pas de là de bien savoir ce qui était en train de se passer et qui prenait le dessus. A moins que ce ne soit que la faute de Racine qui n'avait aucune habitude des batailles. Heureusement, on ne lui demandait pas de savoir ce qui se produisait réellement, juste d'écrire les hauts faits des armées royales et la gloriole et la grandiloquence, ça au moins, il maîtrisait.
Délaissant sa longue vue puisque de toute façon, il était vain de chercher à voir qui faisait quoi, il se pencha par-dessus l'épaule du peintre qui semblait fort inspiré et brossait à grands coups la bataille sur sa feuille sans pour autant lever vraiment les yeux vers ce qui se passait en bas. Racine lui proposa gentiment sa longue vue mais celui dont il ignorait le nom – Le Brun avait visiblement jugé qu'il était inutile de se déplacer en personne et Racine regretta de ne pas avoir pris exemple et de ne pas avoir de larbin à envoyer à sa place en de telles circonstances – refusa avec politesse. De toute façon, comme le vit Racine en observant les dessins du jeune homme, il n'en avait nul besoin. - Pardon de vous interrompre mais je crois que l'armée royale n'a pas encore effectué une telle percée et..., commença l'historiographe avant de s'interrompre devant l'étendue du désastre. Le peintre avait une grande imagination à défaut d'une vue désastreuse. Au centre de sa composition, un Louis XIV triomphant chevauchait un étalon blanc qui était brun en réalité mais ce qui était un maigre détail quand on savait que la dernière fois où Racine l'avait vu, le roi n'avait pas encore lancé sa cavalerie. Aux pieds du cheval, s'élançaient en jappant deux chiens, pure invention pour le coup ce que le peintre expliqua comme « un symbole de fidélité » (Racine renonça à lui demander ce que venait faire la fidélité en plein cœur d'une bataille). Mais le plus incroyable restait encore deux figures ailées qui se baladaient au dessus de la perruque de Sa Majesté – visiblement représenter un casque sur un dessin, cela n'exaltait pas le courage du roi – et qui soufflaient dans des trompettes avant de couronner Louis d'une couronne de lauriers, du moins le supposa le dramaturge car il n'imaginait pas que cela puisse être du pampre, on n'était pas là dans une scène dionysiaque. Par acquis de conscience, Racine leva les yeux sur la scène qui se déroulait à leurs pieds mais il vit toujours la même mêlée informe et aucun ange apparut par miracle pour leur signaler la victoire du roi de France. - Ce sont les figures de la Richesse et de la Renommée.
Bien, il était inutile de chercher à discuter avec de telles personnes qui n'avaient pour seule ambition que de servir la gloire du roi en négligeant la réalité et en abreuvant les toiles de figures allégoriques qui n'avaient rien à voir. Racine se détourna en replaçant sa longue vue devant lui et en se disant que fort heureusement, il était là pour servir la vérité et rétablir les faits. Il distingua quelques dizaines d'hommes qui lâchaient leurs armes pour s'enfuir à toutes jambes de l'autre côté du fleuve dans l'indifférence générale. Mais que fabriquaient-ils ? Des déserteurs ?! Bon d'accord, finit par admettre le tout nouvel historiographe, sa tâche serait peut-être plus malaisée que prévu.
Spoiler:
C'était l'intervention utile de Racine, ne me remerciez pas
François de Froulay
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Il a été brisé, il va falloir le recoller Côté Lit: vide, au désespoir des mignons de Monsieur Discours royal:
Fuis les honneurs et l'honneur te suivra Convoite la mort et la vie te sera donnée
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Sujet: Re: Bataille de Toul, mars 1667 14.04.13 22:16
« Le bon général a gagné la bataille avant de l’engager. »
François avait suivit les ordres, en bon soldat qu'il était. Il avait dit au revoir à ceux, ou plutôt celles, qu'il ne reverrait pas avant longtemps – il n'osait pas penser « jamais » - et s'était mit en selle sans se retourner, puisque ce c'était ce que les soldats faisaient. On ne pensait pas, sauf quand on avait un grade, et encore, on évitait de trop penser par soi-même et on attendait les ordres du dessus. Mais François était assez intelligent pour faire la part des choses et essayait toujours de faire ce qui était juste. Restait à voir s'il restait le même avec la pression de la bataille. Oui, bien sûr, comme beaucoup de jeunes hommes de son âge, qui avaient été appelé à défendre la fleur de lys, parce que c'était le devoir de la noblesse, il était excité à l'idée de se battre, mais il se rappelait aussi que les histoires de son père et de certains de ses amis à propos de la Fronde, cette guerre civile qui avait été un véritable désastre, lors de l'enfance du roi. Certes, certains militaires s'étaient illustré de gloire, au moment où tout était perdu, mais il y avait aussi eut beaucoup de morts...
Pour l'instant, les responsabilités de François étaient plutôt simples. Il devait juste s'assurer que le campement était dressé, que tout le monde était à sa place et qu'il ne manquait personne. Ce n'était pas très difficile. Le plus compliqué était que les personnages de plus haute noblesse, qui étaient souvent les plus hauts gradés, non pas dut à leurs capacités, mais uniquement à l'argent qu'ils avaient pour acheter leurs charges, voulaient des tentes plus grandes, mieux placées... Le jeune homme avait très rapidement délégué, se servant de son grade chez le duc d'Orléans pour prétendre être appelé à d'autres occupations. La bataille était imminente, et François ne faisait qu'y penser, bien qu'il essaya de trouver une meilleure occupatin. Mais à part penser, et préparer ses armes, il n'y avait pas grand chose à faire pour le moment. Il avait revêtu son uniforme neuf aux couleurs de la maison du Duc, avec les épaulettes de son grade, et avançait dans le camp à la recherche de Monsieur, qui avait besoin de ses officiers et sous officiers à l'approche de la bataille.
-Vous voilà, Maréchal des Logis ! On n'attend plus que vous, Monseigneur est presque prêt.
François allongea le pas pour se retrouver avec le reste des gradés. L'ambiance était plutôt mitigée. Mi-excitée, mi-anxieuse. Le prince était attendu. On sentait la tension de toute part. Finalement, l'un des hommes entra dans la tente, pour en ressortir aussitôt, suivi du prince.
-Froulay ! Je voulais vous voir, justement. L'homme que m'a confié le roi mon frère pour m'aider dans les manœuvres est un idiot. Vous m'assisterez, j'ai confiance en vous au moins !
François sorti du rang et rejoignit le duc.
-A vos ordres, Monseigneur.
François s'assura que sa cuirasse tenait correctement, les sangles avaient tendance à se desserrer. Il vérifia également que son épée glissait correctement de son fourreau ainsi que sa dague. Ses deux pistolets étaient faciles à manier, il les avait chargés quelques heures auparavant. Il avait peur. Qui n'aurait pas eus peur en sentant la mort rôder autour d'eux ainsi ? Mais il était prêt. Il ne pouvait plus reculer de toute manière. Aux côtés du Duc, il n'avait pas l'intention de se défiler. Et puis la bataille commença. La cavalerie fit une charge magistrale, et un instant, François imagina en être. Et puis l'infanterie suivit. Pour la France !
Dernière édition par François de Froulay le 11.08.13 23:00, édité 1 fois
Derek de Saxe
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: pas encore de problèmes cardiaques, merci de vous en préoccuper Côté Lit: Surprise, ça bouge! Discours royal:
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Sujet: Re: Bataille de Toul, mars 1667 18.05.13 14:18
La ville de Toul ne payait pas de mine au premier coup d'oeil, elle n'était pas particulièrement grande, ni particulièrement riche ou belle- la faute à la guerre de 30 ans passée par là avec son cortège de misère et de désarroi. Et pourtant une foule d'hommes allaient se battre aujourd'hui pour que les Lorrains puissent la conserver sous leur houlette. Ce n'était pas exagéré que de parler de foule car la plaine que dominait Toul avait donné lieu à un rassemblement bigarré. Le Saxon pensa avec un soupçon de dédain que Toul ne devait pas voir souvent autant de personnes fouler les terres qui l'environnait.
Dans le camp Lorrain,malgré l'apparente sensation d'ordre, il n'y avait pas de réelle harmonie. Les costumes des soldats variaient d'une ligne à l'autre,tantôt rouges d'un côté, blanc de l'autre,une mitre par ci, un casque par là, un simple feutre plus loin. Il faut dire qu'on avait ici un bout de l'Europe rassemblée et donc un savant mélange de langues et de tradition militaire. Seule la présence des officiers supérieurs pour s'accorder et faire la liaison entre les différentes armées permettaient un semblant d'unité.
De Saxe, sur son cheval, recouvert d'un plastron et la tête couverte du casque à plumet blanc des cuirassiers saxons n'était pas tranquille, et c'était là un euphémisme. Il se retenait de se mordre les lèvres d'anxiété.L'appréhension le rongeait aussi sûrement que l'acide dévore la peau mais il s'efforçait à grand peine de garder une expression impassible. Il se devait de faire bonne impression, après tout il était censé être un meneur d'homme pas une souris apeurée- sans compter qu'il avait à coeur d'éviter de subir une nouvelle fois les railleries de ce maudit mangeur d'ail, la peste soit de lui.
- Saxe! Bei Gott, que lui voulait il encore ce vieux gâteux?! Des dernières recommandations à faire peut être? Cela ne lui suffisait il pas de lui avoir fichu un mal de crâne sans nom dès le réveil par son bavardage incessant de vieille pie?!
- Nous avons de la visite.
- Si vous me parlez des Français à qui nous avons déclaré la guerre et qui se trouvent juste dans mon champ de vision , j’étais au courant . Lâcha le saxon d'un ton où l'impatience se teintait d'un brin de dérision.
- Insolence et impertinence. Voilà ce que devrait être votre devise, cher cousin. Tournez maintenant trois fois votre langue dans votre bouche avant de parler car voici les ducs d’York et de Richmond qui viennent à notre rencontre.
Pour une fois les paroles de l’électeur suscitèrent l’intérêt de l’impertinent qui suivit du regard les cavaliers approchant d’eux. Il reconnut Richmond pour l’avoir croisé à plusieurs reprises à Versailles. On le disait joli cœur et grand buveur. On racontait également qu’il avait une foule de bâtards éparpillés dans toute l’Europe. Légende versaillaise ou vérité ?
« Que Dieu soit avec vous l'ami. Les femmes sont aussi des batailles, des places à conquérir, vous devez être ici en terrain connu. » Il n’en fallut pas plus pour que le germanique se prenne d’affection pour l’anglais
-Qu’il soit avec nous ! Hélas, je crains d’avoir à mon actif moins de sièges que vous Monsieur et si je suis en terrain connu, vous de votre côté pouvez y aller les yeux fermés. Concéda t il à l’anglais avec un sourire en coin. tout en acceptant la main tendue.La plaisanterie terminée, les hommes se saluèrent et chacun prit la place qui lui était dévolue dans cette partie d’échec grandeur nature.
Derek, au contraire de Richmond, ne se charge pas en personne d’instiller la rage de vivre à ses troupes, les subalternes s’acquittaient après tout très bien de cette tâche. Prenant place à la tête des Saxons, il se contenta de se signer – priant égoïstement pour sa survie et en bonus pour la mort de Don Juan José- puis se lança par souci des apparences dans un bref discours :
-Messieurs, l’heure est grave mais le choix à faire est simple. Ces Français qui vous font face ne vous feront pas de quartier. Deux options s’offrent à vous à présent. Mourir bêtement à des lieux de chez vous comme des chiens errants ou combattre vaillamment pour survivre. Choisissez en votre âme et conscience et faites de votre mieux. N’oubliez pas que vous avez entre vos mains à la fois l'honneur de la Saxe et votre destin! Que Dieu vous garde tous !
Non, décidément , se dit il en repartant prendre sa position parmi la cavalerie, il n’était pas bon orateur quand il s’agissait de motiver les troupes. Son discours avait surtout eu la consonnance d'une marche funèbre peu encourageante.Mais cela n’avait plus d’importance à présent, car déjà, les trompettes sonnaient la charge.
En un élan les cavaliers s’élancèrent des deux côtés de la plaine, les dragons partirent au galop prêt à décimer les rangs de l’ennemi avec toute la puissance et la brutalité qui les caractérisaient tandis que les cuirassiers se mettaient au pas. Les escadrons de cuirassiers saxons, pistolets en main et prêts à en découdre, se faisaient escorter par des rangs de mousquetaires indispensables pour préparer la charge de cette cavalerie lourde, mal adaptée à l’allure la plus rapide sur une longue distance. C’était une technique qui avait porté ses fruits pour Gustave Adolphe, le Saxon l’avait donc appliqué au sein de ses troupes. Il n’y connaissait peut être rien à la guerre, mais les leçons de ses précepteurs étaient bien ancrés dans sa mémoire et pouvaient s’avérer utiles. Il n’était pourtant pas tranquille sur sa monture en voyant les coups de feu fuser en face d’eux, son cœur battait à tout rompre et il aurait juré qu’une boule se formait dans son estomac après avoir vu les hommes tomber comme des mouches à ses côtés avant même d’atteindre les 50 mètres de distance avec les Français qui permettait d’accélérer l’allure.
Quand enfin vint le moment de passer au petit trot, il sentit cependant l’excitation le gagner. Derrière eux, les mousquetaires côté Lorrains exécutaient leurs salves, appuyant leur avancée. Puis les chevaux se mirent au galop et très vite les cuirassiers se retrouvèrent mêlés aux rangs ennemis, leur sabre en main, transperçant tout ce qui battait pavillon français. La peur avait céder la place à une étrange envie de frapper tout ce qui bougeait. L’homme laissait place à la bête avec ses instincts de survie.
Les Lorrains avait réussi à effectuer une percée à travers les rangs français mais peinaient à présent à résister au flot toujours incessant des français. Le prince héritier de Saxe, du haut de sa monture, se démenait comme un beau diable et n’accusait pour le moment qu’une estafilade sans gravité à la jambe causée par un fantassin un peu trop intrépide qui avait payé de sa vie sa démarche peu au goût de Derek .
Peu habitué au combat rapproché, l'héritier enrageait de voir sans cesse réapparaitre les français à l’endroit même où ceux-ci venaient de tomber.Avait il affaire à l'hydre de lerne version humaine? Maudit peuple ! Le Saxon rendu un bref instant pensif et engoncé dans la mêlée manqua alors de peu un coup qui lui aurait été fatal grâce à une salve salutaire des mousquetaires . Il remercia le ciel intérieurement et reprit avec plus d’ardeur encore le combat, tentant de passer au sabre clair les hordes infernales qui l’assaillaient tout en espérant sortir de là vivant - le sort de Toul lui importait peu pourvu qu'il puisse retourner reprendre sa vie de château.
Spoiler:
Encore mille excuses pour ma lenteur à répondre à ce sujet ! Et pour la longueur du post! Je ferais court la prochaine fois, ne vous inquiétez pas! . Sinon quelqu'un aurait un moyen d'intégrer des vidéos you tube sans passer par l'intégration you tube, non parce que le "videoplayer is too small" c'est un peu chiant.
Louis XIV
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Belle et douce Amy, l'unique. Peu importe mon alliance ... Côté Lit: Avec ma femme au nom du devoir conjugal, avec la Reine de mon coeur au nom d de l'amour Discours royal:
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Sujet: Re: Bataille de Toul, mars 1667 01.07.13 19:32
Avancée
de la bataille
Les forces sont excellentes des deux côtés, Toul semble imprenable avec cette artillerie à ses pieds et derrière ses remparts, sans oublier ses hommes qui se battent jusqu'à la mort. Mais les français sont en supériorité numérique et peut être diablement plus motivés à gagner cette bataille. Voici pourquoi les forces anglaises et germaniques sont obligées progressivement de reculer, cédant petit à petit du terrain à leurs ennemis.
Seulement, la ville de Toul recèle de bon nombres de soldats, d'archers anglais et de canons des deux camps, sans oublier ceux que possèdent les lorrains pour garder ce qu'ils considèrent comme leur ville.
Alors le camp français va t'il réussir à prendre la ville ? Surtout qu'un vent violent s'est levé et que la poussière n'aide pas à la visibilité au sol, contrairement à ceux en hauteur sur les remparts. Français, gare aux archers et canons. Anglais et germaniques, ne criez pas victoire trop vite !
Morgan Stuart
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Cela peut vous paraître étrange mais j'en ai un. Il est bien caché, je le réserve à qui m'aimera vraiment. Et pour mes enfants. Côté Lit: Vous voulez une liste ? Ce sera même un recueil ! Discours royal:
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Sujet: Re: Bataille de Toul, mars 1667 01.07.13 19:36
Il était clair que le camp français était plus nombreux que les ennemis. Le roi de France ne faisait jamais les choses à moitié lorsqu'il partait en guerre, Richmond ne pouvait que le constater. Mais cela ne lui faisait pas peur, il était un militaire depuis son jeune âge, ayant été poussé à se battre, apprenant sur le terrain aux côtés de son roi et son cousin York. Il savait mener ses hommes et lorsque la bataille fut lancée, il était dans les premières lignes, à courir vers l'ennemi avec une foi ardente. Derrière eux, l'artillerie tirait des boulets de canons sur le milieu des lignes françaises, faisant quelques dégâts humains, mais jamais bien suffisant car ils revenaient toujours en surnombre.
Son épée dans la main droite et son pistolet dans la main gauche, Morgan évoluait parmi le monde, donnant tantôt de son épée pour l'enfoncer dans le corps d'un ennemi, tantôt à viser en pleine tête avec son arme à feu. Il faisait presque toujours mouche, étant un excellent tireur. Il n'avait eu que cela à faire d'apprendre durant ses longues années d'exil. Il n'était pas question de pitié ou de penser, mais de survivre et de garder le maximum d'hommes en vie. Cela n'était pas chose évidente quand les français arrivaient de toutes parts. Se retournant, il vit un homme arriver dans le dos de son cousin Jacques.
« JACQUES BAISSE TOI ! » hurla le Stuart de toute sa voix.
Sans même chercher à comprendre, Jacques d'York se jeta au sol, laissant le français à découvert, qui n'eut pas assez de réaction pour se baisser à son tour, se prenant un coup de feu dans le torse et s'écroulant sur le sol. Il venait de sauver la vie de son cousin princier et lui tendit la main pour l'aider à se relever. Mais l'heure n'était pas de rester immobile, il fallait reprendre le cours de la bataille. Morgan fit signe à ses hommes de le suivre sur le flanc droit pour attaquer les couleurs du frère du Roi, dont une partie semblait en difficulté. Mais comme partout en ce monde, il y avait des hommes valeureux qui défendaient leur honneur mais aussi la vie de leur chef. Morgan tomba sur l'un d'eux et échangea quelques coups d'épées qui furent parés de chaque côté, donnant lieu à un combat de bon niveau. Mais dans ces conditions, il était impossible d'user de son pistolet pour achever l'ennemi et Richmond ne pouvait pas passer une heure sur un même ennemi tenace. Alors que les deux hommes croisèrent le fer un peu trop près, le Stuart usa de son arme pour frapper l'autre au visage, lui assénant un bon coup à la mâchoire, ce qui fit reculer son adversaire de quelques pas et le désarçonna quelques secondes. Cela aurait été parfait pour le tuer mais les français sont des êtres vils car un autre surgit de nulle part pour s'en prendre à Morgan, le blessant légèrement au bras. Celui-là avait plus de force mais moins de réflexion, trop de hardiesse et cela le perdit lorsqu'il sentit l'épée de l'anglais lui transpercer le corps. Entre temps, l'autre n'était plus là.
L'armée française avançait, prenait le dessus des choses, avançant vers Toul. La plaine ne suffisait plus, à cette allure, ils allaient se retrouver au pied des remparts. Il fallait garder la ville coûte que coûte ! Et ce vent qui se levait, cela devenait presque impossible.
« REPLIEZ VOUS ! Tous à Toul, vite ! » hurla t'il à nouveau.
Et voici, en tout cas pour le clan anglais, laisser tomber le combat pour faire à nouveau son entrée dans Toul par la grande entrée. Tout en courant, Morgan regardait si personne n'était oublié. Il avisa Alfie non loin de lui, serra sa main sur son bras et l'entraîna dans sa course alors que derrière eux, de nouveaux coups de feu retentirent, et les canons français s'étaient un peu avancés pour tirer sur la ville. Les deux hommes passèrent la porte mais Morgan ne s'arrêta pas pour autant, grimpant sur les remparts, les archers anglais à la suite. Jacques s'occupa des archers alors que Morgan se rendit vers l'artillerie.
« Je vais prendre la solution offensive ! Tirez ! Ils n'auront pas cette ville ! »
Pas de pitié en temps de guerre !
Alfie Howard
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: un Chevalier Lorrain l'a déserté, depuis je me suis marié... Côté Lit: Vous n'y trouverez point d'amant(e)s ces temps-ci mais Madame ma Femme l'enflamme ! Discours royal:
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Sujet: Re: Bataille de Toul, mars 1667 31.07.13 0:48
Mais qu'est ce que vous faites là, vous ?
Les mots de Richmond résonnaient encore… Il avait quitté une autruche tyrannique pour se retrouver dans les pattes d’un molosse alcoolique. C’est ce qu’Homère pourrait qualifier d’aller de Charybde en Scylla… Le jeune Surrey commençait à avoir la cruelle habitude de s’adapter aux désaxés. Alfie n’était pas un militaire de formation. Ce n’était pas une nouvelle. Lorsque sa mère sut qu’il partait au front elle le supplia dans plusieurs lettres de renoncer. La comtesse n’avait pas donnée naissance à un guerrier. Il était artiste, doux, discret, bien élevé… Non. Le jeune homme en avait assez qu’on lui assimile la place de l’éternel petit dernier sans utilités. Il en avait assez de se laisser faire. Assez des moqueries, assez de ces regards moqueurs ou plein de pitié. Il allait prouver sa valeur quoi qu’il en coûte ! Alfie n’avait plus rien à perdre, si ce n’est la vie.
Quelle était loin la beauté des salons, les rubans et les commérages. Qu’il était loin ce matin où Alfie avait quitté Versailles sans se retourner. Il n’était plus un gentilhomme, pas même un mignon. Pas même un soldat, non. Malgré l’armure étincelante, la fière épée et la démarche volontaire, le jeune comte de Surrey n’était rien dans l’immensité barbare dans laquelle il évoluait. L’air était sec et l’armure pesait plus que tout sur ses épaules. Ce n’était plus la peur qui l’accablait mais le poids de sa propre vie. Les artistes et les poètes vous content votre vie entière défilant devant vos yeux… Les souvenirs, la nostalgie. En vérité, il n’y avait rien de tout cela dans l’esprit de l’anglais. C’était sa propre vie, dans le plus simple appareil qui l’animait. Un animal. A la fois chasseur et chassé. Toujours l’œil aux aguets, son cœur battait au rythme des tambours et des coups de canons.
Ça et là, les ennemis affluaient de toutes parts. Redoublant de volonté, le jeune anglais transperçait, découpait, tuait sans distinction, le sang recouvrant peu à peu ses mains blanches. Tout cela lui soulevait le cœur. Les cadavres se multipliaient dans un camp comme dans l’autre. Alfie ne parvenait pas à voir qui pouvait bien avoir l’avantage entre le camp lorrain et le camp français. Cette guerre dans le fond était aussi la sienne. Lorsqu’il égorgeait un homme ou en blessait un autre, on fond de lui-même, le comte blessait à sa manière la nation qui l’avait accueilli à bras ouverts autrefois… En cet instant il ne s’était jamais senti plus anglais ! Cette fois, il n’était pas envoyé en Italie pour se cacher de Cromwell ou n’était pas à la botte d’une greluche (qui n’était même pas son prince)…
D’ailleurs en parlant de greluche. Alors qu’Alfie venait en aide à un soldat en difficulté avec un français, il put l’apercevoir non loin de lui… Philippe d’Orléans. Le prince de France faisait tournoyer son épée pour désarmer un de siens. A peine les deux hommes en avaient-ils fini avec leurs adversaires respectifs que leurs regards se croisèrent… Cela ne dura que quelques secondes à peine et cela semblait durer une éternité pour l’anglais. Il n’y avait pas de sourire, de courtoisie ou de faux-semblant… Aucun courtisan n’était là pour les épier. C’était parfait !
En quelques enjambées et quelques coups d’épaules, Alfie se retrouvait à la hauteur de l’homme qu’il détestait le plus en ce monde. Quelques secondes de plus et voilà que leurs lames venaient se caresser l’une l’autre. Une danse macabre venait de commencer.
En garde, espèce de vieille pute dégarnie ! lui cracha-t-il au visage aussi naturellement qu’il parlait à un chien. (Pas le sien, non. Toby était un gentil toutou, lui.)
Alfie était méconnaissable. Tandis que les coups pleuvaient entres les deux hommes, un sourire de plaisir se dessinait sur son visage à l’œil fou. Depuis le temps qu’il attendait d’en finir avec ce sombre idiot couronné ! Richmond avait beau traiter le Surrey comme un novice il n’empêchait que le jeune comte savait très bien manier l’épée. Et il prenait un malin plaisir à tester sa proie rêvée…
Quelques revers. Une parade. Un assaut, puis deux. Alfie avança alors vers le français par surprise et lui décocha un coup de botte afin de le faire tomber à la renverse. Orléans perdait quelque peu son équilibre mais se rattrapa avant de lancer à son tour une offensive que l’anglais para de justesse. Alors que leurs lames dansaient avec la mort, leurs visages furent tout près l’un de l’autre durant quelques instants, le temps qu’Alfie lui siffle :
« Vous êtes un tas de merde dans un bas de soie, my dear princess !
Il repoussa alors violemment le français en dégageant la lame de celui-ci et lança sans ménagement sa lame sur le prince. La lame vint entailler la joue de Philippe d’Orléans inondant son visage de sang. Cette vision sanglante eut le don de ravir l’anglais qui se mit à ricaner sans retenue.
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Sujet: Re: Bataille de Toul, mars 1667 11.08.13 22:58
« Le vent se lève monsieur ! La visibilité est désastreuse, que fait-on ? » s’exclama un des mousquetaires en revenant vers Léandre couvert de poussière. Léandre imperturbable derrière son masque ne répondit pas immédiatement, prenant le temps d’évaluer la situation. Les troupes françaises étaient en nette supériorité numérique et ils s’étaient approchés plus près des remparts de la ville que prévu, la victoire semblait presque accessible… Mais voilà que ce maudit vent venait contrecarrer leurs plans ! Toul était cerné de français, en plein jour il aurait été plus aisé d’éviter les projectiles des archers, mais en y allant à l’aveuglette… ? Le pari était risqué. Pourtant il semblait difficile de reculer maintenant alors que tant de chemin avait été parcouru.
« Ne sonnez pas immédiatement la retraite, le roi n’a encore donné aucune indication et le vent cessera peut-être sous peu. Maintenez les positions, et attendez mes ordres ! » lança Léandre avant de talonner son cheval pour qu’il s’élance au cœur de la bataille. C’était certes un chef aux côtés de Sandras et d’Artagnan, mais il restait avant tout un combattant et il était hors de question qu’il reste là à observer le spectacle pendant qu’on se battait en contrebas ! Sabre à la main, il piqua directement sur le nuage de poussière qu’était devenu le champ de bataille. Versailles n’était plus qu’un lointain souvenir dans sa mémoire désormais : rien ne comptait plus que les adversaires lorrains à abattre et cette ville à prendre. Il aurait tout le temps de penser à l’arrière plus tard… Encore qu’il n’ait pas grand-chose à en penser, à part à Auguste qui n’avait pu le suivre au camp. Léandre n’était certes pas le plus bavard ni le plus attentionné des hommes, mais c’était un guerrier impitoyable qui savait se concentrer sur une bataille le moment venu. Une ténacité et une pugnacité qui lui avait plus d’une fois sauvé la vie lors d’un combat…
La seule chose qui faillit le déconcentrer fut de croiser le duc d’Enghien qui, son cheval se cabrant, donnait des coups furieux aux lorrains ennemis qui l’encerclaient en poussant des cris de rage qui pouvaient ressembler au glapissement d’un loup. Après un court instant d’hésitation, Léandre sauta à bas de son cheval, donna une tape sur sa croupe pour que la monture reparte au galop, et transperça un soldat lorrain qui s’apprêtait à aider le duc. Sans s’attarder, il jeta un regard autour de lui en tentant de discerner ce qui l’entourait dans l’épais nuage de poussières et les cris de rage ou de douleur qui fusaient de toute part. Soudain, il reconnut la silhouette de François de Froulay qui était aux prises avec un soldat anglais particulièrement véloce. Il connaissait suffisamment bien Froulay et ses talents de combattant pour savoir qu’il s’en tirerait parfaitement seul, aussi le vicomte pivota-t-il pour parer l’attaque d’un adversaire qui avait cru bon de tenter de l’atteindre au flanc : Léandre donna un coup de lame pour lui faire perdre l’équilibre et l’acheva alors qu’il n’avait même pas touché le sol. Mais alors qu’il se retournait, il aperçut ce même Froulay qui en avait fini avec son ennemi… Et n’avait pas vu le suivant se dresser derrière lui. Le sang (froid) de Léandre ne fit qu’un tour : il brandit son mousquet et, mettant en joue, dit à Froulay d’une voix parfaitement calme et aussi glacée que d’habitude :
« Froulay, surtout ne bougez pas. »
Et sans donner plus de précisions, il appuya sur la gâchette. La balle partit, frôla le mousquetaire en danger et vint se loger dans la poitrine du lorrain qui s’écroula raide mort, touché en plein cœur. Sans plus attendre, Léandre fit repasser l’arme dans son dos et reprit son épée.
« Allez Froulay, ne faites pas cette tête. C’est dimanche, on va découper le rosbeef. » déclara Léandre en se postant aux côtés d’un de ses rares protégés de la caserne. La bataille était loin d’être finie, et les choses n’allaient pas en s’arrangeant, ainsi que le constatait Léandre qui perfora encore les entrailles de deux adversaires dans la foulée.
Philippe d'Orléans
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Sujet: Re: Bataille de Toul, mars 1667 27.08.13 17:36
Jamais Philippe d'Orléans ne s'était imaginé sur un champ de bataille. Enfin autre que Versailles qui était une guerre éternelle. Et pourtant, quand la guerre fut déclarée, il avait supplié son royal frère d'avoir un commandement, au point de s'en rouler par terre. Et il l'avait eu, comme un caprice. Puis il avait regretté, à se demander ce que lui pouvait bien faire sur un champ de bataille. Et aujourd'hui que cela se produisait, le prince se sentait presque dans son élément. Lui, la grande précieuse, s'avérait être un bon militaire, juste encore un peu sûr de lui en ce qui concernait le commandement. Mais il n'était finalement pas si écœuré de se battre, d'aller vers l'ennemi pour le pourfendre. Non pas que cela lui plaisait mais c'était moins pire de ce qu'il s'attendait. Alors qu'il avançait avec témérité et courage, il se battait contre ces sales anglais, patrie de sa mauvaise épouse.
Mais si le plaisir n'était pas au rendez vous, il le fut lorsqu'il croisa le regard d'une personne malheureusement trop bien connue de la part du prince. Ce Surrey avait survécu plus de cinq minutes à la bataille, il était temps de lui donner une bonne raclée. Si Philippe détestait cet avorton qui ne servait à rien sur Terre à part, c'était totalement réciproque. Autant dire que leur combat fut violent et motivant. Philippe usait de son épée par quelques techniques offensives, manqua de tomber au sol mais se reprit et se jeta pour l'anglais. Ils croisèrent le fer durant de longues minutes sans arriver à se départager. Alfie prit un net avantage lorsqu'il reçut une vilaine entaille sur la joue, pas bien profonde mais assez nette pour faire couler le sang royal. Et alors qu'il riait de sa petite victoire, Philippe ne se priva pas pour décocher un bon crochet du gauche en plein dans le nez de Surrey. Il en aurait bien profité pour l'achever, mais les anglais se repliaient sur la ville, tous coururent vers les portes de la ville. Si Alfie restait, certains anglais étaient pour faire survivre le plus d'entre eux. Voici qu'un homme prit Surrey par le bras pour l'entraîner dans sa course.
Puisqu'il ne pourrait pas le transpercer du fil de son épée, il pouvait bien tenter de l'abattre par l'arme à feu. Malheureusement, le prince était bon épéiste mais assez mauvais tireur. S'il rata Alfie, il n'épargna pas un jeune homme non loin de lui, qui tomba au sol. Merde, il avait tiré sur un des siens, voire même tué vu qu'il ne bougeait plus. S'approchant de sa cible de fortune, il reconnut sans peine un de ses mignons, Jean-Eudes, un garçon un peu bête mais pas bien méchant, un rare capable de quelque chose, c'était bien dommage de l'avoir tué, surtout qu'il l'avait pas fait exprès. Connaissant la maltraitance qu'il effectuait auprès de ses mignons, on pourrait rapidement penser que la guerre permettait au prince de se débarrasser de quelques-uns ni vu ni connu. Sauf que ceux qui méritaient de mourir n'avaient pas eu le cran ni l'habilitation d'aller faire la guerre. Fermant les yeux du jeune homme, Philippe se leva et fit signe à ses hommes de poursuivre les anglais et de se rendre à Toul. Puis il chercha Froulay, Monsieur avait besoin de lui, mais il ne vit en seul visage ami et de confiance son cher baron d'Anglerays. Il se précipita vers lui :
[color=indigo]« Baron ! Baron ! Il faudrait ordonner à l'artillerie de s'avancer ! Si nous ne pouvons pas avoir Toul par nos épées, nous l'aurons par nos canons ! »[/indigo]
Il était bien conscient que cela ne serait pas facile. Derrière les remparts, des centaines d'archers anglais empêchaient aux hommes de s'approcher, ainsi que certains coups de canon. C'était bien la lâcheté des anglais de se cacher. S'ils gagnaient, ce ne serait pas grâce à eux, mais aux murs de la ville. Mais il ne fallait baisser les bras et tenter de se battre sans relâche !
Dernière édition par Philippe d'Orléans le 29.08.13 17:30, édité 1 fois
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Sujet: Re: Bataille de Toul, mars 1667 27.08.13 22:32
« Ventre-Saint-Gris, ne les laissez pas avancer ! A l’assaut messieurs, à l’assaut ! » vociférait le caporal-chef d’Anglerays aussitôt suivi de ses hommes qui repoussaient vaillamment lorrains et anglais en mugissant. Cela faisait plus de deux heures que la bataille avait commencé et il semblait qu’aucun des deux camps n’acceptait de reculer ; les deux forces entraient en collision comme deux blocs massifs, deux gigantesques titans au pied du mont Olympe. Le vent s’était levé et une chape de poussière s’était abattue sur le champ de bataille, si bien que l’on n’y voyait plus rien à cent mètres. Pourtant, il fallait bien tenir pour remporter la victoire, ou au moins ne pas se faire tuer –et à ce stade, s’en sortir vivant constituerait une victoire en soi. L’épée à la main, Ferdinand faisait partie des soldats en première ligne et avait complètement oublié ses inquiétudes et ses scrupules d’avant la bataille. Poussiéreux, ses vêtements abîmés comme s’il avait déjà passé deux jours à se battre sans s’arrêter, le souffle court et les poumons brûlants, il n’hésitait pas à les maltraiter un peu plus en faisant retentir ses ordres d’une voix sonore. Et la seconde d’après, il s’engageait dans un duel aussi bref qu’enragé contre un ennemi du camp opposé, avant de le laisser sur le carreau mort ou inconscient et de passer au suivant. Ce rythme infernal le galvanisait, et lui qui n’aimait point la guerre ne songeait désormais plus qu’à une chose : vaincre !
Ferdinand venait à peine de se débarrasser d’un anglais quand une ombre l’avertit qu’un autre arrivait de par derrière ; il eut tout juste le temps de faire volte-face et de parer en tierce (plus par chance que parce qu’il l’avait réellement vu) avant de s’engager dans une nouvelle joute furieuse et désordonnée. Son adversaire, une espèce de mastodonte armé d’un sabre et d’une dague qui faisait une bonne tête de plus que lui et trois fois son épaisseur, ne perdit pas une seconde avant de riposter et profita d’une nouvelle parade du bouffon pour lui décrocher un coup de pied dans l’estomac ; Ferdinand fut projeté au sol et n’eut que le temps de rouler sur le côté pour éviter la pointe de la lame qui s’enfonça dans la terre plutôt que dans son abdomen. D’un coup de pied il fit trébucher son adversaire et lui bondit dessus pour le maîtriser avant de l’achever, mais le lorrain avait plus de ressources que prévu et un coup de poing à la tempe manqua d’envoyer Ferdinand au pays des rêves ; au lieu de ça, il lutta contre la douleur et le vertige qui l’accompagnait, réussit à s’emparer d’un poignard abandonné par un mort, et le planta d’un coup sec dans le dos du lorrain qui cherchait maintenant à l’étrangler. Sauvé ! Momentanément groggy, Ferdinand repoussa le cadavre en grognant et se releva en titubant, essayant de se réajuster à la réalité. Morbleu, c’est qu’il avait frappé fort ce grognard ! Portant une main à sa tempe meurtrie, il constata que du sang en coulait, n’y prêta plus attention, ramassa son épée et regarda autour de lui pour retrouver ses repères.
« Baron ! Baron ! » fit une voix bien connue non loin de lui. « Monsieur ? Par ma barbe vous voilà en bel appareil ; si je ne vous connaissais pas si bien j’aurais cru me croiser dans un miroir ! » s’exclama Ferdinand en découvrant son prince aussi poussiéreux et esquinté que lui. « Il faudrait ordonner à l'artillerie de s'avancer ! Si nous ne pouvons pas avoir Toul par nos épées, nous l'aurons par nos canons ! » « Vos désirs sont des ordres, Monsieur ! ARTILLERIE ! Armez les canons, torpillez-moi cette bande de planqués et délogez-les moi ! Ordre du prince ! » s’égosilla Ferdinand pour couvrir le bruit de la bataille à l’adresse d’un de ses homologues artilleurs qui se trouvait un peu plus loin.
Il fut interrompu par un anglais qui s’exclama quelque chose comme « the Prince of France ! Take him ! » en se jetant sur eux, mais Ferdinand décidément bien remonté le transperça de part en part et le laissa retomber par terre.
« You want to know my name ? You want to see my face ? I’m the devil, HA HA ! » s’exclama-t-il avec une joie féroce, épuisant ainsi d'un seul coup tout son vocabulaire d'anglais, en repoussant son cadavre du pied avant de se tourner de nouveau vers Monsieur pendant que l’artillerie commençait à se mettre en mouvement. « L’idée est bonne mais suffira-t-elle à prendre la ville ? Ne pourrait-on pas faire diversion d’une manière ou d’une autre ? Cette maudite forteresse a forcément un point faible ; si nous le trouvons, à nous la victoire ! »
Ferdinand n’était que caporal-chef d’infanterie ; mais il ne manquait ni de bravoure ni de ressources, et il savait que Philippe d’Orléans avait le potentiel pour se montrer un chef et un combattant exceptionnels.
« Monsieur je suis à votre entière disposition : je ferai tout ce que vous m'ordonnerez de faire, foi de Gascon et de bouffon ! » jura le Fou la main sur le coeur... Avant de re-dégainer d'urgence pour pourfendre un nouvel adversaire ! C'est qu'on avait même pas le temps de discuter convenablement, dans tout ce bazar !
Spoiler:
Oui c'est long, mais j'étais inspirée, que veux-tu
Philippe d'Orléans
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Sujet: Re: Bataille de Toul, mars 1667 29.08.13 17:55
Une fois ce malfrat d'anglais parti, il n'était plus temps de jouer sur des querelles personnelles, mais bel et bien reprendre le cours de la bataille et tenter de faire gagner le camp français face à ces chiens d'anglais et ces germaniques qui s'étaient acoquinés avec eux. Si certains fous restaient à l'extérieur de la ville pour se battre, la plupart s'étaient enfermés derrière les murs de la ville, se cachant comme des lâches et ne se battant qu'à coup de flèches et de canons. Pas bien courageux mais un bon militaire doit savoir s'adapter, n'est-ce pas ? Philippe voulait bien faire, il voulait prouver qu'il n'était pas qu'une grande folle à rubans, mais il ne pouvait guère agir seul. Il lui fallait quelqu'un de confiance avec qui se battre. Ce fut Ferdinand, son sauveur de Paris, qui fut donc désigné par le prince qui courut vers lui en l'appelant.
« Monsieur ? Par ma barbe vous voilà en bel appareil ; si je ne vous connaissais pas si bien j’aurais cru me croiser dans un miroir ! Cette phrase fit arrêter le prince dans son élan un instant et le dévisagea un instant. Avec toute l'amitié que je vous porte, ne m'insultez pas je vous prie. » lâcha t'il, un peu perturbé mais pas froid, avant de parler d’artillerie.
Autant dire que le Fou du Roi était plus que réactif, c'était certain, Philippe avait bien fait de s'adresser à lui ! Mais faire bouger des canons n'était pas chose facile, cela était même assez lent, mais le choix manquait pour répliquer, et il vaut mieux faire cela lentement mais sûrement, pour ne pas se précipiter et aller droit dans le mur, au sens propre comme au sens figuré. En attendant qu'elle arrive à eux, il fallait continuer de se battre. Face à un germanique aussi haut que large, Philippe se battit mais son physique plus gracile lui donnait l'avantage.
« Sie gehen in die Hölle ! hurla le gros homme, menaçant le prince d'aller en enfer, mais il fut plus rapide et le transperça de son épée. Bah vas y toute seule grosse dinde ! hurla t'il en laissant tomber l'homme à ses pieds et se tourna vers Ferdinand. [color=green]L’idée est bonne mais suffira-t-elle à prendre la ville ? Ne pourrait-on pas faire diversion d’une manière ou d’une autre ? Cette maudite forteresse a forcément un point faible ; si nous le trouvons, à nous la victoire ! De vous à moi, je ne sais si ça marchera mais il faut bien essayer. La ville n'a que deux entrées toutes deux bien gardées et bien fermées. Mais je refuse de rester ici, à me battre contre des imbéciles qui n'ont pas respecté les ordres. »
On était bien loin du prince extravagant et malicieux, d'Anglerays découvrait là un militaire sérieux et intelligent, qui ne se laissait pas abattre.
« Monsieur je suis à votre entière disposition : je ferai tout ce que vous m'ordonnerez de faire, foi de Gascon et de bouffon ! »
Le temps de tuer un adversaire, Philippe rassembla quelques hommes, les canons les ayant rejoints, ils partirent tous vers les murs de la ville. Des coups de canons sur l'enceinte de la ville pourrait bien la faire s'écrouler et donner un passage aux français. Oui c'était l'idée de base du prince, sans savoir si cela allait marcher mais, qui ne tente rien n'a rien après tout ! Les anglais ne cessaient leurs coups de canon et l'un d'eux passa non loin de Philippe qui, peureux d'habitude, se trouva surtout en colère et hurla, bien que les anglais ne l'entendirent sûrement pas.
« Sale chien d'anglais, race maudite ! Vous n'êtes qu'un tas de merde dans un bas de soie ! il était bien rare qu'il use un langage aussi fleuri mais il se foutait des convenances en cet instant et se tourna vers les canons. FEU ! »
Certains boulets passèrent au-dessus de l'enceinte et quelques autres s'écrasèrent en plein dedans, sans que cela ne fasse de gros dégâts. Mais en un coup, cela n'apportait pas grand chose. Alors que les canons se rechargeaient, un boulet vint s'écraser un homme de l'artillerie, laissant un canon vacant. Ce n'était pas bon signe, mais là encore il ne fallait pas manquer de ressource.
« Je suis certain baron que vous adoreriez manier le canon ! Je vais venir vous aider. »
Et voici comment un prince de France et un Fou du roi allaient lancer leur premier boulet de canon face aux anglais qui prenaient malgré tout l'avantage.
François de Froulay
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Il a été brisé, il va falloir le recoller Côté Lit: vide, au désespoir des mignons de Monsieur Discours royal:
Fuis les honneurs et l'honneur te suivra Convoite la mort et la vie te sera donnée
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► Titre : Maréchal des Logis des Mousquetaires, Capitaine de la garde de Monsieur, Marquis de Lavardin
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Sujet: Re: Bataille de Toul, mars 1667 02.09.13 10:19
François bataillait comme un furieux. Non pas uniquement pour la gloire du roi de France, mais surtout pour rester en vie. A ce moment là de la bataille, c'était la seule chose qui comptait. Heureusement, ses réflexes et son habileté l'avait empêché de se faire transpercer à de nombreuses reprises. Perdu au milieu de cette foule macabre, il n'était plus sûr de rien et ne voyait plus grand chose, au point qu'il devait parfois retenir son bras d'extrême justesse pour ne pas embrocher un allier en le prenant pour un ennemi. La confusion totale régnait sur le champ de bataille. Au cours d'un échauffourée avec un homme de Brandebourg – du moins lui sembla-t-il, son uniforme était tellement taché de boue, de sang et de sueur qu'il n'était pas certain de l'appartenance de l'ennemi en question – il avait perdu son feutre. Le moment n'était pourtant pas aux inquiétudes vestimentaires, et nous n'étions plus au temps des romains où un soldat risquait de se faire crucifier pour avoir perdu une partie de son équipement. Son épée tranchait dans le vif. Si pour le moment il n'y pensait pas vraiment, il allait surement avoir de nombreux cauchemars après coup. Si bien sûr il restait en vie jusque là.
Une entaille le brûlait au niveau des reins, un coup de poing donné avec une épée en main avait laissé sa marque sur la pommette du mousquetaire et tous ses muscles lui faisaient un mal de chien. Couvert de sang, qui n'était pourtant pas le sien, il ne s'en rendait pas compte. Comble du comble, dans la mêlée, il avait perdu le duc d'Orléans. Et dire qu'il était censé le protéger, bon travaille, François, vraiment ! S'il en avait eut le temps et l'opportunité, et si les soldats ennemis n'avaient pas essayé de le prendre de vitesse sur ce point précis, il se serait sans doute assené une claque lui-même. Il n'avait aucune idée de ce qui se passait exactement autour de lui à part ça. Qui gagnait, qui perdait ? Il se prit les pieds dans quelque chose, mais n'eut pas le temps de s'arrêter pour voir de quoi il s'agissait – ou plutôt pour s'auto confirmer qu'il s'agissait bien d'un cadavre. La situation était assez glauque comme ça. Mais on lui barra la route. L'épée dans une main, la dague dans l'autre, François fit face à l'homme en face de lui, qui le dépassait bien d'une tête. Ils attendirent, face à face, et l'autre le chargea. François esquiva, para avec son épée, puis avec l'épée et la dague croisée pour se dégager. L'autre ne devait surement pas s'attendre à tant de résistance de la part de celui qu'il devait considérer comme un freluquet. Il eut pourtant un sourire mauvais avant de lancer une botte que François para une nouvelle fois, Dieu seul savait comment, avec son épée, et de sa main gauche, il lui enfonça l'épée dans le cœur. Le souffle court et le cœur battant, le jeune homme recula alors que l'homme s'effondra à terre. Mort avant d'avoir touché le sol.
-Froulay, surtout ne bougez pas, cria soudain une voix.
François releva la tête et reconnut Léandre de Vallombreuse, son ancien maître d'arme au sein des mousquetaires qui... le mettait en joue ? Son mousquet à la main, il semblait directement pointé sur François. Avant que le jeune homme eut le temps de réagir, Léandre avait appuyé sur la détente. François frissonna, glacé, et ferma les yeux, par réflexe. Pourtant le bruit caractéristique d'une balle rencontrant la chaire et le gémissement qui suivit ne virent pas de son corps. Il se retourna pour voir un anglais s'effondrer, à moins d'un pied de lui. Léandre venait de lui sauver la vie.
-Allez Froulay, ne faites pas cette tête. C’est dimanche, on va découper le rosbeef.
François fit quelques pas vers lui pour le remercier, car il avait raison après tout, prenant garde à ne pas se faire attaquer par traitrise de nouveau, quand une ombre se profila au côté de Léandre, qui n'eut pas le temps de réagir. Faisant sauter sa dague dans sa main gauche, François la prit par la pointe et la lança. L'homme s'effondra, transpercer à la gorge, dans un grand râle. Ils étaient quitte. François lui fit un signe de tête. S'approchant de l'homme, il récupéra sa dague à contre cœur, et l'essuya sur le corps à terre.
-Je dois retrouver le duc d'Orléans ! S'exclama le jeune homme. Restez en vie !
La dernière partie de la phrase était destinée à Léandre, bien évidemment. François n'attendit pas plus longtemps, il lui fallait trouver un endroit d'où il voyait assez la bataille pour retrouver Monsieur.
Louis XIV
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Belle et douce Amy, l'unique. Peu importe mon alliance ... Côté Lit: Avec ma femme au nom du devoir conjugal, avec la Reine de mon coeur au nom d de l'amour Discours royal:
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Sujet: Re: Bataille de Toul, mars 1667 07.09.13 15:53
Fin
de la bataille
Les quelques hommes restés hors les murs de la ville de Toul luttèrent vaillamment mais impossible de gagner face à des français toujours en surnombre. Ceux qui ne moururent pas ou n'ont pas pris la clé des champs pour sauver leur peau furent prisonniers. On dénombra pas moins de cinq-cents prisonniers, essentiellement germaniques.
Mais cette petite victoire n'est rien comparé à la déception de n'avoir pu prendre la ville. Les remparts, solides, résistèrent aux coups de canons. Les anglais, avec leurs archers et leurs canons, avaient à présent une claire domination par rapport au précédent combat au corps à corps. Le reste de la journée consista à essayer de trouver une faille dans la ville, mais rien n'y fit.
Lorsque sonna l'heure de la retraite, la ville de Toul cria victoire. Enfin victoire, victoire, on dénombre tout de même cinq mille hommes tombés lors de la bataille ou blessés, ainsi que que cinq cent prisonniers, contre seulement trois mille hommes français morts ou blessés, aucun prisonnier n'a été recensé. Il est clair que les français ont montré leur force dans le combat, les autres ont prouvé que l'idée d'un siège ne leur faisait pas peur. Victoire en demi-teinte pour chacun donc, même si l'avantage va finalement à la coalition ennemie qui a su garder Toul.