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 Des (tragiques) conséquences d'une explosion

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MessageSujet: Des (tragiques) conséquences d'une explosion   Des (tragiques) conséquences d'une explosion Icon_minitime26.03.13 19:32

BOUM !

En un instant, tout fut terminé. La vie glorieuse d’Émilie de Vendières consacrée toute entière à la découverte de la vérité scientifique et à la recherche du dernier chapeau à la mode venait de s'achever dans une explosion qui avait dû alerter la moitié de Paris et réduire en cendres l'espèce d'horreur qui servait de bâtiment à l'Académie des sciences qu'elle avait contribué à fonder. Dans ce malheur qui ne manquerait pas d'affliger l'Europe entière, ce qui promettait de forts beaux éloges funèbres, c'était au moins une double consolation : elle donnait sa vie à la science au sens propre du terme et en plus, elle débarrassait les savants du lieu où celle-ci s'exerçait, cette raison suffisait à ce qu'on puisse vénérer sa mémoire. Mais c'était quand même fort dommage de s'être prémunie pendant tant d'années des maladies, d'avoir pris tant de précautions pour se protéger des épidémies – elle avait dû supporter la compagnie d'une cible géante ecclésiastique et dévoreuse de biscuits pour les distraire et servir de bouclier et avait toujours refusé de mettre le pied hors d'un rayon d'une vingtaine de lieues autour de Paris –, pour finalement mourir ainsi, bêtement, à la faveur d'une solution mal préparée. Son plus grand regret restait quand même l'idée qu'elle n'avait pas pu dire adieu à ceux qui allaient la pleurer à chaudes larmes. Elle s'était pourtant toujours plu à s'imaginer au fond de son lit en train de demander à ses enfants de marcher sur ses traces (car quel destin plus grandiose y avait-il que de servir la cause de la vérité et que d'apporter la lumière au plus grand nombre ?), à son fou du roi préféré de prendre soin de ses écrits pour faire regretter sa disparition à ces Versaillais qui la haïssaient et surtout de ne pas se jeter sur son bûcher, fou de douleur et à son mari, s'il ne pouvait lui empêcher les funérailles catholiques d'au moins en faire des somptueuses et coûteuses comme l’Église savait si bien le faire, à la hauteur des services qu'elle avait rendu au progrès de l'humanité. Pire encore, elle n'avait eu le temps de rédiger un nouveau testament et cette terrible prise de conscience faillit la jeter dans des abîmes de douleur et de désespoir. Heureusement, elle avait une force d'âme admirable et s'apprêta à accueillir la mort dignement, la tête haute tout en se disant qu'elle n'avait pas imaginé que tout s’achevait comme ça, dans une épaisse fumée noire qui tournoyait autour d'elle dans une odeur de soufre entêtante. La mort ne manquait pas d'imagination pour la mise en scène, c'était bon signe, il y avait moyen pour qu'elles s'entendent bien toutes les deux. Après avoir passé des années à faire des études anatomiques sur des cadavres, Émilie se sentait déjà des affinités avec elle.

Certains disaient qu'au moment du trépas, on voyait toute sa vie défiler devant ses yeux – ou en tout cas les fait les plus marquants car la dame de Vendières ne voyait pas l'intérêt de revivre les séances de couture chez sa baronne de belle-sœur – mais la jeune femme s'était toujours demandé comment cela se savait puisque le principe de la mort, c'était qu'on avait des difficultés à venir en témoigner. Elle s'efforça de garder les paupières ouvertes dans l'espoir que cela finirait par lui arriver, car après tout c'était une bonne façon de dire adieu que d'assister aux événements les plus grandioses de son existence, mais renonça tant la fumée lui piquait les yeux. Les seules images que son cerveau pourtant imaginatif lui fournit, ce fut les dernières qu'elle avait en esprit, sa main qui s'approchait du tube pour y déposer le charbon de bois puis de l'explosion qui en avait résulté et lui avait sans nul doute brisé les tympans. La journée avait pourtant bien commencé au son du pépiement des oiseaux qui sortaient petit à petit dans ce mois de mars qui signalait le retour du printemps et des cris des enfants qui avaient toujours de bons poumons et toujours plus d'idées pour faire tourner en bourrique l'abbé Malingre à défaut de se montrer sages ou obéissants. Elle-même, bien qu'elle eut passé la soirée de la veille dans un cercle de jeux clandestin à montrer son adresse au trictrac se sentait en pleine forme – elle avait momentanément oublié le montant de ses pertes. Elle devait retrouver son ami le duc de Sudermanie à l'Académie royale des sciences pour qu'il lui apprenne à fabriquer des feux d'artifice, sa nouvelle obsession du moment. A son habitude, après s'être fardée et habillée pendant des heures, Émilie avait embarqué avec elle son abbé de compagnie, pour une fois pas mécontent de sortir de l'hôtel des Vendières pour prendre un carrosse jusqu'au temple consacré à la science, quasiment totalement vidé de ses occupants en ce jour de réception à Versailles. Malgré le retard de l'invitée de marque qu'elle était, Christian de Sudermanie avait semblé heureux de la voir et l'avait entraînée dans un laboratoire de chimie aux instruments et aux substances dignes d'un sorcier. L'atelier de Merlin l'Enchanteur ni plus ni moins. Et les choses avaient pris la tournure tragique qu'on leur connaissait.

- Madame de Vendières ? Émilie ? Vous n'avez rien ?
Voilà que son esprit commençait à lui jouer des tours, elle entendait des voix – aussi lointaines soient-elles – et pas n'importe lesquelles, c'était celle de Christian de Sudermanie en personne. Même si la compagnie du prince suédois était agréable, elle en fut désappointée et ouvrit des yeux douloureux pour constater par elle-même ce dont il en retournait (son esprit scientifique la perdrait un jour). La fumée s'était évaporée, laissant retomber des cendres noires et rouges sur l'ensemble du laboratoire qui n'avait subi aucun dommage visible à l’œil nu. Devant elle, Christian qui avait l'air d'un rescapé d'un incendie la fixait d'un air à la fois inquiet et perplexe. Émilie tira plusieurs conclusions de son expérience ce qui n'eut pas désapprouvé son frère Claude qui lui avait appris les principes de la réflexion scientifique : la mort avait décidément un drôle d'humour pour les emmener dans un au-delà proprement semblable à la terre qu'ils venaient de quitter et de plus, elle allait devoir partager son éternité avec le fantôme devant elle. Lequel fantôme avait une consistance bien matérielle comme le montrait la blessure qu'il avait à la main, la physique réservait bien des surprises. Des coups furent donnés à la porte, faisant sursauter Émilie et une autre voix, tout aussi connue mais beaucoup moins charmante, s'éleva derrière elle :
- Tout va bien à l'intérieur ? J'ai cru entendre un bruit de détonation en revenant...
L'abbé Malingre n'alla pas plus loin, il n'était pas nécessaire de préciser qu'il était parti en quête de nourriture dans le bâtiment de l'Académie des sciences qui malgré l'éclectisme de ses collections en avait fort peu, ce que la jeune femme lui avait formellement interdit. En d'autres circonstances, Émilie aurait souhaité qu'il n'eut pas touché à ce qu'on pouvait trouver du côté des biologistes (personne ne savait réellement en quoi consistaient leurs recherches) mais en l'occurrence, elle faillit refermer les yeux à l'idée qu'elle avait causé la mort de ce bon petit abbé qui n'avait rien demandé et qu'elle allait donc devoir le supporter pour un très long moment. Qui allait se charger de prévenir ses proches de sa mort dans des lettres larmoyantes s'il n'était plus là pour le faire en plus ? Néanmoins, la suite des paroles du bon abbé commença à lui mettre la puce à l'oreille :
- En tout cas, que vous soyez morts ou pas, je vous conseille de ne pas vous attarder, suggéra-t-il, j'entends le bruit des pas du docteur Rotrou, il a dû entendre lui-aussi et vient voir ce qu'il se passe.
- Docteur qui ? Répliqua la dame de Vendières avec spiritualité, en connaissant que l'auteur de théâtre – et que de nom.
Bon l'affaire était grave : non seulement elle était vivante mais en plus elle était sur le point d'être découverte en plein cœur d'une Académie strictement réservée aux culottes masculines, bien moins élégantes pourtant que les jupons féminins mais son beau-frère Colbert qui avait imposé cette règle ridicule sans lui demander son avis n'avait pas le goût de la mode. Si elle avait été morte, ce détail aurait pu passer inaperçu, vivante, elle était sûre d'être la cause d'un scandale. Baissant les yeux sur ses vêtements et sa peau noircie, elle se dit qu'elle tenait là un autre argument pour fuir au plus vite. Ce qu'elle expliqua en quelques mots à Christian dont la main continuait à saigner.
- Mon pauvre ami, s'exclama-t-elle en saisissant la paume meurtrie, la plaie est bien profonde, il va falloir que je soigne tout cela. J'ai une idée de l'endroit où nous pourrons nous réfugier loin des regards du docteur Rotrou mais sans trop attirer l'attention sur nous en traversant la moitié de la ville pour rejoindre mon hôtel.
Elle craignait également que cette blessure s'infecte ou que le fantôme souriant ne perde tout son sang mais comme elle était de nature courageuse et qu'elle n'était du genre à inquiéter ses patients malgré la gravité de leur état, elle préféra ne pas soumettre l'hypothèse qu'il pourrait bien laisser la vie dans une telle entreprise.

La dame de Vendières écouta patiemment la réponse de son pauvre ami puis, malgré la gêne causée par sa robe, elle s'élança vers la deuxième sortie du laboratoire en l'entraînant derrière elle et en abandonnant son cher abbé sur place. Elle espéra que le docteur Rotrou n'était pas du genre à faire avouer les abbés pétris de bonnes intentions et que Malingre surtout ait la conscience de ne pas tout dévoiler contre quelques biscuits. Il n'aurait qu'une bonne excuse pour expliquer sa venue là, la bénédiction des microscopes ou la recherche de savants diaboliques qui outrepassaient les commandements de l’Église, raison qui le ferait sortir au plus vite du bâtiment, coups de pieds aux fesses. Émilie descendit des escaliers quatre à quatre, faillit mourir d'essoufflement arrivée au rez-de-chaussée – elle avait négligé la partie « corps sain » de la formule « mens sana in corpore sano » mais eut la présence d'esprit de passer la tête par l'embrasure d'une porte qui donnait sur la rue avant de sortir entièrement. Elle fit face à face avec une malheureuse lavandière qui passait par là le plus naturellement du monde, portant dans les bras une lourde charge de jupons et de blouses qui en voyant une face noircie séparée du reste du corps auquel elle aurait du appartenir et sortant de l'Académie des sciences en lâcha son ballot de vêtements et s'enfuit à toutes jambes en hurlant :
- Le Diable ! Le Diable est de retour !
Sans faire de remarque désobligeante sur les superstitions, leurs dangers et le peu de réflexion que semblaient avoir certains Parisiens, ce qui leur aurait fait perdre trop de temps et les aurait fait rattraper par les bons chrétiens avec des fourches et des piques – expérience peu tentante, le Diable fit un geste de la main à son comparse suédois pour lui signaler que la voie était libre avant de trottiner le long de plusieurs rues heureusement vides dans le but d'aller exercer ses diableries ailleurs. Arrivée devant un petit hôtel cossu au croisement entre deux voies et au toit arrondi, Émilie de Vendières stoppa et frappa à une entrée de service. Là encore, ils furent accueillis par des exclamations d'horreur mais elle fut reconnue et sans doute à cause de la surprise, on les laissa pénétrer dans des lieux qu’Émilie connaissait fort bien à défaut de les hanter toujours de sa diabolique présence. Les heureux propriétaires légitimes ne paraissaient pas présents ce qui était une bonne nouvelle car après tout, ce n'était guère poli de pénétrer ainsi chez les gens sans y avoir été invité. Émilie était presque certaine que les manuels de bonne conduite le désapprouvait.
- Nous y sommes, jugea-t-elle bon de dire à Christian qui marchait toujours dans ses pas, ce qui voulait au moins dire qu'il n'était pas allé rejoindre le vrai Satan, chose compréhensible, le Diable terrestre était quand même plus sympathique et agréable.
Elle monta des escaliers, hésita entre plusieurs couloirs et finit tout de même par dénicher la salle d'eau de l'hôtel dans laquelle ils pénètrent avant de refermer soigneusement la porte derrière eux. La salle de bains était de la plus grande modernité avec sa baignoire permanente, luxe que peu de Parisiens pouvait se permettre et ses coffres remplis de serviettes et de savons. Émilie ordonna au duc de s'asseoir sur le bord du baquet d'eau et après s'être efforcée de voir s'il était plus pâle que tout à l'heure – ce qui n'était pas facile au vu de la poussière noire qui lui maculait le visage –, elle se retourna pour tenter de trouver de quoi soigner sa main ou au moins une serviette et un peu d'eau pour nettoyer la plaie. Elle se sentait fière d'elle-même : malgré le choc de l'explosion, de la nouvelle de sa mort puis de sa résurrection et surtout malgré sa pauvre robe à cent vingt livres, elle avait gardé un sens des priorités acceptable.
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MessageSujet: Re: Des (tragiques) conséquences d'une explosion   Des (tragiques) conséquences d'une explosion Icon_minitime04.07.13 22:35

BOUM !


Ouhlàlà, que le monde tournait. C’était la première fois que le monde tournait aussi vite, qu’était-il donc en train de se passer ? Un tremblement de terre ? Mais Versailles et Paris en étaient excessivement rarement la cible –dommage d’ailleurs, Christian aurait adoré analyser ce type de phénomène mais n’en avait jamais vécu lui-même, pourtant il aurait bien aimé savoir ce qui déclenchait ce que certains appelaient le fléau de Dieu, étant donné qu’il était à peu près sûr que Dieu n’avait rien à voir là-dedans. La Terre s’était-elle mise à tourner ? Voilà qui serait encore mieux, car délicieusement novateur, mais déjà qu’il défendait les idées de Copernic, il doutait qu’affirmer que la terre tourne lui attire les sympathies de ses bien-aimés collègues à l’imagination trop étriquée, et il aimait autant éviter de se retrouver avec l’Inquisition aux trousses alors que cette dernière lui fichait la paix depuis qu’il était en France. Mais alors si ce n’était ni un tremblement de terre, ni la Terre qui tournait, ni l’arrivée d’une nouvelle espèce sur la planète, ni l’Apocalypse arrivant avec un peu d’avance sur le planning prévu, de quoi donc s’agissait-il ? Voilà les pensées embrouillées qui continuaient à fuser avec une vitesse et une clarté pourtant stupéfiantes dans l’esprit du scientifique alors que le monde s’emblait imploser de tous les côtés. Pourquoi donc même quand le monde partait en vrille et sa tête aussi, son cerveau continuait-il à fonctionner à plein carbure ? Parfois, son propre encéphale le laissait perplexe. Il nota mentalement de léguer son corps à Emilie quand il mourrait ; elle saurait quoi faire pour élucider le mystère de sa tête qui ne s’arrêtait jamais de fonctionner et lui aurait la conscience tranquille de savoir qu’il lui aurait fourni un sujet d’étude et d’amusement pendant au moins quelques jours.

Les poumons brûlants, Christian laissa échapper une quinte de toux digne d’un croque-mort vivant dans la poussière alors qu’il essayait de dégager la fumée d’un geste de la main. Bon, au moins il n’était pas mort, il savait très bien que la douleur était un excellent indicatif de la vie, paradoxalement. La Pologne avait au moins eu le mérite de lui apprendre cela –se dit-il en grimaçant, son dos cicatrisé ayant percuté une étagère dans l’explosion et se faisait maintenant méchamment ressentir par tous les nerfs de sa peau. Christian grimaça, grommela quelques mots dans sa langue natale –curieux, il ne l’avait toujours pas oubliée bien qu’il ne la pratiquât que très peu- et, courageusement, fit une tentative pour se relever… Avant de sentir ses jambes se dérober sous son poids et son corps s’affaisser de nouveau par terre.

« Aïe ! » lâcha-t-il en se frottant l’arrière du crâne qui était allé cogner sur le mur, avant de sentir une substance poisseuse et inconnue sur sa main. La portant à hauteur de ses yeux –qu’il dut plisser tant la fumée lui piquait les yeux- il s’aperçut qu’une plaie saignante barrait sa paume et que le sang venait joliment décorer son habit. Soupirant –Mrs McKenna allait encore le gronder- il tenta une nouvelle fois de se lever, y parvint, et repéra sa camarade dans l’épaisse fumée. Dieu merci, elle avait l’air saine et sauve, bien qu’aussi enfumée que lui. Il lui adressa vaguement la parole, oublia aussitôt ce qu’il lui dit, et un moment flou de quelques instants s’ensuivit avant que le visage de la jeune femme n’apparaisse, plus clair, sous son nez. Tiens, elle s’était téléportée ?
- Mon pauvre ami, la plaie est bien profonde, il va falloir que je soigne tout cela. J'ai une idée de l'endroit où nous pourrons nous réfugier loin des regards du docteur Rotrou mais sans trop attirer l'attention sur nous en traversant la moitié de la ville pour rejoindre mon hôtel.

Encore un chouïa déconnecté, Christian bafouilla sûrement quelque chose et se sentit tiré par Emilie qui l’emmenait déjà vers la sortie. Drôle de sensation quand même ; il avait l’impression de flotter, et que le monde était fait d’ouate, maintenant que la violence de l’explosion s’était atténuée. Jetant un regard un peu perdu autour de lui, il décida de se laisser faire et suivit Emilie de Vendières dans une course folle dont il aurait été bien incapable de donner la durée ou même la destination. Tout ce qu’il savait, c’était qu’ils venaient d’entrer dans un charmant petit hôtel qui aurait sûrement plu à Mrs McKenna, beaucoup plus rangé et soigné que le sien qui devenait de plus en plus bazardeux au fil de ses expériences hasardeuses.

- Nous y sommes. Dit Emilie, et Christian hocha benoîtement la tête en souriant en oubliant de demander où ils étaient, trop occupé à détailler le décor. Chez qui donc étaient-ils ? Il n’était jamais allé chez Madame de Vendières, mais curieusement il ne reconnaissait pas là ses goûts habituels et en conclut donc qu’ils n’étaient pas chez elle.
« C’est tout à fait charmant ici. Regardez donc ces voûtes au plafond, on dirait des demi-lunes… Ou des croissants de Lune en observant sous cet angle. Savez-vous que c’est notre bon ami spirituel Galilée qui a observé ces formes particulières en premier de très près ? Je peux bien vous en parler à vous, je sais que vous êtes plus intelligente que ces messieurs de l’Inquisition : c’est grâce à ses observations de la Lune que Galilée a compris que Copernic n’avait pas dit tant de bêtises qu’on a bien voulu nous le faire croire… » débitait Christian à un rythme impressionnant sans se soucier le moins du monde de savoir s’il se trouvait dans la maison d’un sympathisant des sciences ou non. Lui qui avait appris à faire preuve de prudence à mesure que les années lui conféraient de la sagesse –ou ce qu’il appelait ainsi- mais visiblement, une petite explosion mal maîtrisée avait de quoi lui faire oublier ce genre de notion. Emilie le conduisit dans la salle d’eau –non sans mal puisqu’il ne cessait de se retourner en commentant l’architecture de l’endroit- et le fit asseoir au bord du baquet d’eau. Encore une fois, Christian perdit toute notion de concentration et observa la pièce dans tous les recoins, s’amusant à imaginer l’identité et la vie de l’occupant. Quelqu’un de riche et d’important vu le luxe de la salle d’eau. Peut-être un scientifique influent, s’il était des amis d’Emilie ? Car il ne doutait absolument pas qu’il s’agissait de la maison d’un de ses amis, pourquoi et comment l’aurait-elle conduit là autrement ? Baissant les yeux sur Emilie, qui était toute aussi maculée de poussière que lui, Christian eut un sourire attendri en la voyant s’affairer de la sorte, une petite ride soucieuse barrant son front alors qu’elle fouillait dans les tiroirs à la recherche du nécessaire pour soigner sa main. Il avait beaucoup d’affection pour cette jeune femme : d’abord parce qu’elle était entrée dans sa vie de la manière la plus inattendue qui soit, sous l’identité d’un homme, et qu’il n’avait jamais eu le moindre soupçon jusqu’à la rencontrer en personne –et réussir à duper Christian était en général si difficile qu’il était systématique pris d’admiration pour quiconque parvenait à le déstabiliser- puis elle n’avait eu de cesse de démontrer son intérêt pour les sciences, son intelligence, sa curiosité et son ouverture d’esprit ; une foule de qualités qui, associés à son petit grain de folie que Christian voyait à peine, avaient achevé de remporter son adhésion.

« Allons ma chère, ne vous mettez pas martel en tête, ce n’est qu’un petit bobo de rien du tout. Regardez, un peu d’eau dessus et il n’y paraîtra plus du t… » commença Christian en se voulant rassurant –il connaissait les tendances hypocondriaques d’Emilie-mais un imprévu surgit du néant, en l’incarnation d’un savon laissé là qui vint se glisser sous sa main alors qu’il s’appuyait sur le rebord pour se relever : et par voie de conséquence d’une relation de cause à effet, la main du duc zippa, et par l’effet de la gravité et du poids, entraîna son propriétaire qui émit un « ouuuups ! » étonné avant de chuter à moitié. Heureusement, il avait de bons réflexes, et se rattrapa avant de faire une chute plus lamentable que celle-ci. « Pfiou, voilà qui n’est pas passé loin… » soupira-t-il en adressant un sourire à sa camarade d’expériences. « Pour l’amour du Ciel, que se passe-t-il ici ? »

Et c’est ainsi que pour la première et certainement la dernière fois de sa vie, le ministre Colbert aperçut sa belle-sœur et un de ses rares –et excentriques- amis dans sa salle de main, noircis de poussière, l’une fouillant les tiroirs et l’autre à genoux sur le sol avec une main qui saignait. Une scène surréaliste s’il en était, et Colbert en avait manifestement conscience au vu de l’expression effarée peinte sur son visage. Chose qui ne perturba pas le duc le moins du monde puisqu’il se fendit aussitôt d’un sourire lumineux en se relevant et en tendant la main à son improbable allié de l’Académie des Sciences.

« Mon cher Colbert ! Est-ce donc chez vous que nous sommes ? Mais bien sûr, sot que je suis, j’aurais dû comprendre… le goût de l’ordre, la grandeur, votre lien de parenté avec cette chère madame de Vendières… » fit Christian en regardant tour à tour Emilie et Colbert comme s’il s’attendait à ce qu’eux aussi trouvent la situation très amusante. « Le diable est de retour, comme on dit. » ajouta-t-il en tapant du bout de l’index –poussiéreux- sur le torse du ministre. « Et le diable a attrapé deux plaisantins, semble-t-il ! » « Mon ami, vous savez bien que vous êtes le bienvenu ici mais je me serais attendu à… autre chose qu’une visite surprise. Surtout de ce goût-là. » répondit Colbert, la mine renfrognée, en jetant un regard mécontent aux deux gais lurons qui avaient envahi sa salle de bains, et surtout à sa belle-sœur qui était sans doute à l’initiative de l’affaire. « Mais que vous est-il donc arrivé ? Regardez dans quel état vous êtes ! » « Oh trois fois rien, une petite expérience qui ne s’est pas déroulée tout à fait comme prévu… Mais ne faites donc pas cette figure de triste sire, mon ami ! » s’exclama Christian qui avait attrapé une serviette pour s’essuyer la figure et, voyant la tête déconfite du ministre, la fit tourner dans l’air et claquer sur le postérieur du propriétaire des lieux. Celui-ci sursauta et ouvrit des yeux stupéfaits, les mots restant coincés dans sa gorge, alors que Christian se désintéressait déjà de lui pour se retourner vers Emilie.

« D’ailleurs madame, qu’avons-nous raté, à votre avis ? C’est là un problème qui me tracasse beaucoup, j’étais sûr de la réussite de nos travaux mais… »

Mais quand on s’incruste chez Colbert de la sorte, on ne s’en sort pas si facilement.
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MessageSujet: Re: Des (tragiques) conséquences d'une explosion   Des (tragiques) conséquences d'une explosion Icon_minitime10.07.13 20:09

Quand deux scientifiques aussi déconnectés des réalités – ce qui était une contradiction dans les termes en soit – qu’Émilie de Vendières et Christian de Sudermanie se retrouvaient lâchés tous les deux en pleine nature et sans surveillance, même celle d'un malheureux abbé que l'on n'écoutait pas, la situation devenait forcément improbable à défaut d'être toujours aussi explosive ! Pour le moment, seule l'Académie des Sciences en avait fait les frais mais elle paraissait toujours tenir debout au moment où les deux complices diaboliques s'éloignaient subrepticement dans la rue, au grand déplaisir des quelques Parisiens qu'ils avaient pu croiser, qui, pour une raison qui dépassait Émilie, avaient peur d'eux alors qu'ils auraient simplement dû se montrer plus curieux. Du moins, la jeune femme, même si elle détestait l'architecture (ratée) de ce bâtiment, l'espérait car non seulement elle serait ainsi coupable de la mort tragique de son petit abbé (et elle n'avait pas envie de créer un nouveau saint catholique) et de celle de ce docteur Rotrou (qui, avec un nom pareil, ne méritait pas de passer à la postérité) mais elle menait sinon son camarade de jeux tout droit dans la gueule du loup puisqu'ils allaient trouver refuge dans l'hôtel particulier même de celui qui avait ordonné la construction du bâtiment et la mise en place de l'Académie. Et quelque chose disait à Émilie que ce quelqu'un ne serait pas ravi de voir son œuvre grandiose se terminer de cette façon, à cause de deux imbéciles qui avaient provoqué une explosion sans le vouloir mais qui en plus maculaient de cendres tous les endroits où ils marchaient, créant une sorte de traînée noire derrière eux jusqu'à la salle d'eau de l'hôtel, comme s'ils sortaient vraiment de l'Enfer lui-même ce qui n'aurait pas étonné Émilie persuadée d'avoir ressuscité, tandis que les serviteurs devaient passer derrière eux avec des chiffons. La jeune femme, convaincue d'avoir une croisade à mener – toute médicinale celle-ci, rien à voir avec les combats contre les Sarrasins du XIIe siècle, la sienne au moins se terminerait bien pour les concernés –, avançait à larges pas, entraînant le duc suédois derrière elle même s'il s'arrêtait environ tous les deux pas pour admirer les plafonds, qu’Émilie, entre vous et moi, trouvait tout à fait ordinaires. Elle mit donc cela sur le compte de sa chute sur la tête et s'inquiéta d'autant plus même si les petits discours de Christian prouvaient qu'à défaut d'avoir l'air de savoir qui il était et ce qui lui arrivait n'avait pas encore oublié toutes ses compétences d'astronome. Un instant, Émilie songea qu'il faudrait penser à expérimenter cette méthode sur les imbéciles pour savoir si cela permettait vraiment de faire ressortir leur meilleur côté mais la tâche lui apparut soudain si immense qu'elle abandonna par avance – elle se contenterait d'écrire des ouvrages pour insulter les messieurs de la Sorbonne et l'archevêque Péréfixe, c'était déjà pas mal. Non sans difficultés, causées par un patient récalcitrant, ils parvinrent enfin jusqu'à la salle d'eau de l'hôtel où la dame de Vendières put enfin prendre les choses en main, alors que Christian, un sourire aux lèvres, semblait être en grande partie perdu pour la cause. Mais à mission impossible, puisque sa robe à cent vingt livres paraissait avoir définitivement rendu l'âme comme le prouvait un pauvre pompon orphelin qui pendait lamentablement à l'une de ses manches, autant s'occuper de la moins désespérée et Émilie avait assez confiance à ses talents de docteur pour sauver le duc de Sudermanie. Elle espéraient avoir au moins le droit à une distinction suédoise après cela.

- Allons ma chère, ne vous mettez pas martel en tête, ce n'est qu'un petit bobo de rien du tout. Regardez, un peu d'eau dessus et il n'y paraître plus du t..., commença Christian dans une (vaine) tentative pour la rassurer, vaine car elle s'acheva dans une chute à cause d'une malheureuse savonnette laissée là. Un peu plus et le duc suédois allait faire un plongeon dans un baquet d'eau sans eau, Émilie était presque sûre que ça pouvait être mortel (c'était d'ailleurs une cause qui méritait qu'on s'y intéressât au même titre que les décès par voie de cheminée).
- Pfiou, voilà qui n'est pas passé loin..., lança-t-il dans un soupir après s'être rattrapé tout seul, s'attirant par là-même un regard mi-perplexe mi-sévère de sa complice qui allait lui dire d'arrêter ses fantaisies suicidaires alors qu'elle tentait désespérément de lui sauver la vie, elle n'avait pas besoin de ça en plus mais Christian fut sauvé par le gong ou plutôt par une arrivée impromptue.
- Ciel, que se passe-t-il ici ?
La dame de Vendières, plongée à moitié dans les tiroirs dans l'espoir de trouver de quoi stopper l'hémorragie, tournait le dos à la porte mais elle reconnut immédiatement cette voix et surtout ce ton surpris qu'il adoptait toujours en face d'elle. Pour la peine, parce qu'après tout, selon les manuels de bonne conduite, il fallait toujours saluer un ministre du roi (elle se sentit fière de ne pas avoir oublié tous les commandements de ces fameux manuels), elle fit l'effort de sortir la tête du tiroir pour faire face à son cher beau-frère, Jean-Baptiste Colbert en personne qui semblait avoir un peu du mal à se remettre du choc. Tant et si bien qu’Émilie finit par se demander si elle n'allait pas avoir un deuxième patient sur les bras. Heureusement, Christian se sentait d'humeur à accueillir leur hôte dans sa propre salle de bains car il se redressa et tendit sa main vers le nouvel arrivant :
- Mon cher Colbert ! S'exclama-t-il, est-ce donc chez vous que nous sommes ? Mais bien sûr, sot que je suis, j’aurais dû comprendre… Le goût de l’ordre, la grandeur, votre lien de parenté avec cette chère madame de Vendières…
Émilie tout comme Colbert lui-même visiblement auraient préféré qu'on ne leur rappelle pas leur lien de parenté (bien fortuit) mais elle resta stoïque face au coup d’œil noir que lui lança le ministre, aussi noir que son habit, c'était dire, songeant qu'après tout, la situation aurait pu être pire : ce n'était pas sa chère belle-sœur qui avait débarqué, il était certain que la baronne l'aurait poursuivi avec ses aiguilles à tricoter. Au milieu des deux Colbert, Christian continuait toutefois à assurer le spectacle sans paraître se rendre compte de la crispation ambiante.
- Le diable est de retour, comme on dit, disait-il en s'adressant à Colbert lui-même qui n'allait guère apprécier cette comparaison, et le diable a attrapé deux plaisantins, semble-t-il !
- Deux plaisantins qui ne faisaient rien d'illégal ou de dangereux, je vous assure, risqua Émilie en se disant qu'après tout, elle n'avait qu'à laisser à Christian le soin de s'occuper de son beau-frère pendant qu'elle s'occupait de choses plus essentielles.
- Mon ami, vous savez bien que vous êtes le bienvenu ici mais je me serais attendu à... Autre chose qu'une visite surprise, surtout de ce goût-là, répliqua le ministre, en ignorant les propos de la dame de Vendières, visiblement fort mécontent même s'il n'osait se mettre en colère devant un ambassadeur suédois (Émilie nota d'ailleurs à quel point celui-ci pouvait être utile, elle devrait songer à le prendre plus souvent avec elle), mais que vous est-il donc arrivé ? Regardez dans quel état vous êtes !

Pour ne pas avoir à répondre et constatant que le sang continuait à couler sur la main de Christian, la jeune femme allait se détourner quand elle vit une scène qui la laissa pantoise. Tout comme Colbert par ailleurs. Le duc expliquait qu'ils faisaient une expérience qui avaient mal tourné quand il se saisit d'une serviette pour la faire tourner et la claquer sur le postérieur du ministre dont les yeux faillirent lui sortir des orbites.
- D'ailleurs madame, qu'avons-nous raté, à votre avis ? C'est là un problème qui me tracasse beaucoup, j'étais sûr de la réussite de nos travaux mais..., poursuivait Christian en se tournant vers elle alors qu'elle faisait signe à Colbert qu'il n'avait plus tout à fait sa tête, il suffisait de voir les litres (ou à peu près) de sang qu'il avait perdu.
- Oh, j'ai l'impression que les substances que nous avons mélangées n'étaient pas aussi pures que nous l'espérions d'où le.. Léger incident, répliqua Émilie en cherchant à diminuer la portée de l'événement et en obligeant son ami à se rasseoir sur le bord du baquet d'eau sous prétexte qu'il était son patient et qu'il était gravement blessé avant d'adresser un geste à Jean-Baptiste pour lui dire qu'il pouvait faire comme chez lui pendant qu'elle le soignait, vous n'auriez pas quelque chose pour désinfecter la plaie ?
Au lieu de cela, sa chauve-souris de beau-frère s'adossa contre le mur et eut un sourire qu’Émilie jugea vil mais qui montrait assez qu'il lui semblait tenir là une nouvelle façon de se venger de son exaspération.
- Vous devriez descendre pour aller chercher de l'alcool, suggéra-t-il alors que la jeune femme faisait non de la tête, songeant qu'elle allait probablement tomber sur sa belle-sœur, Marie qu'elle détestait cordialement et qui aurait été ravie de la voir dans une telle tenue, mais dites-moi, tous les deux, où étiez-vous donc pour faire votre expérience ?
C'était très exactement la question qu'il ne valait mieux pas poser car le lieu où Émilie avait failli les faire exploser n'était pas proprement indiqué pour les personnes « en jupons » comme Colbert l'avait dit lui-même. Elle choisit de passer outre car après tout, la situation l'exigeait tout en espérant qu'il ne viendrait pas à Christian l'idée de répondre par lui-même.
- Bon, je vais prendre la solution offensive alors, répliqua-t-elle et pour s'assurer qu'il ne pourrait pas le faire, elle appuya avec une certaine violence un bout de chiffon sur la plaie du duc de Sudermanie, lui arrachant une grimace de douleur et le distrayant momentanément des questions un peu trop insidieuses du ministre du roi.
Ce dernier ne parut pas dupe et avec l'air de ne pas y toucher, allait ouvrir la bouche quand Émilie, tout en s'occupant de nettoyer le sang, mettant par la même occasion de la cendre noire absolument partout sur le sol, décida de reprendre la situation en main :
- Avez-vous seulement vu l’état de ma robe, mon cher beau-frère ? Toute déchirée et quelque chose me dit que je ne vais pas pouvoir enlever toute cette cendre...
- Vos domestiques vous voulez dire...
- C'est quand même une honte que la propre femme de votre frère soit contrainte de se balader ainsi, ne trouvez-vous pas ? Ce serait bien mieux que je fasse honneur à notre nom, peut-être pourriez-vous me payer une nouvelle robe ? Je ne dis pas ça parce que vous seriez beaucoup plus riche que nous, oh non, ou parce ce que cette destruction serait de votre faute, elle n'est pas de votre faute mais puisque vous êtes là et que vous avez à cœur les intérêts de la famille... J'aime beaucoup les pompons, vous voyez sur le côté ? Continua-t-elle avec entrain avant de changer de sujet en voyant la tête que faisait Jean-Baptiste, non mais par contre, il serait peut-être indiqué que monsieur de Sudermanie puisse changer de chemise, celle-ci est toute tâchée de sang, peut-être pourriez-vous lui en prêter une ? Demanda-t-elle, faisant fi du fait que les deux hommes ne faisaient pas à proprement parler la même carrure.

De toute façon, sa chauve-souris de beau-frère fut dispensé de répondre car une deuxième porte, qu'on pouvait penser être utile pour le service, s'ouvrit brusquement sur une dame distinguée... Et à moitié nue derrière son peignoir qui, constatant qu'elle n'était pas seule, se mit soudain à hurler, réveillant par là toute la maisonnée et la moitié de Paris.
- Et bien quoi ? Il a un malaise, le peignoir ? Lança dédaigneusement Émilie en direction de sa belle-sœur Marie – car il s'agissait bien d'elle, dans sa version la plus outrée et la plus caricaturale.
- Que faites-vous ici ? Cracha la baronne de Seignelay, tentant, sans grand succès de cacher tout ce qui pouvait dépasser de son bout de vêtement, dans ma propre... Salle de bains !
- C'est là une question que nous nous posons tous les deux, enchaîna Colbert avec un demi-sourire même si ses yeux lançaient des éclairs – on avait visiblement coupé le couple Colbert en plein dans leurs petites affaires, et bien qu'avez-vous à répondre, madame ?
Courageusement, digne des héroïnes grecques qu'elle connaissait fort bien, Émilie se redressa de toute sa hauteur pour sortir le mensonge le plus crédible qui lui était venu en tête. Il n'était pas dit qu'elle se ferait abattre par deux imbéciles de la famille de son mari !
- Et bien... Nous faisions une expérience dans la rue... Oui oui, dans la rue et monsieur le duc étant blessé, nous rentrions tranquillement chez nous mais en passant devant votre demeure, nous nous sommes dit que nous pourrions peut-être le soigner avant qu'il ne meure. Et puis cela tombait bien, nous... Nous... Voulions vous féliciter pour votre admission à l'Académie française !
Bon d'accord, ce n'était pas gagné.
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