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| Souvenez-vous de la Maison du péril. [Amy-Emanuelle] - TERMINE | |
| Auteur | Message |
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Emmanuelle de Vaunoy
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Le souvenir d'un homme et d'une enfant.Côté Lit: Un homme aussi froid que le glace pourvoit à le réchauffer en ce momentDiscours royal:
Princesse sombre Du Royaume des ombres.
► Âge : 28 ans
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| Sujet: Souvenez-vous de la Maison du péril. [Amy-Emanuelle] - TERMINE 11.02.13 11:04 | |
| "L'Enfer c'est l'attente sans espoir." Emmanuelle avait depuis de longues années fuit les bals. Ils étaient pour elle comme une figure du passé, un lointain souvenir enfoui dans une vie antérieure, comme si une page s’était définitivement refermée. Depuis dix ans, ses voyages l’avaient mené dans toute l’Europe, dans les recoins les plus sombres des palais, dans les rues les plus étroites des capitales. Elle avait vécu seule, loin du tumulte d’une vie de cour. Elle, et ses rancoeurs. Elle s’était enfermée dans Paris depuis son retour en France, évitant le plus possible Versailles où elle pouvait se faire reconnaître bien trop aisément. Elle n’avait toutefois jamais osé s’avouer que retrouver la cour, c’était comme remettre un pied dans ce qu’elle avait vécu. Ce faste, cette insouciante vie était celle dans laquelle elle avait dansé avec Guillaume de Vaunoy. La cour était irrémédiablement attachée à ce souvenir, tel une pierre attachée à son pied. Revoir le faste, c’était enfoncer un peu plus la lame d’une dague dans son coeur de mère et de veuve. Pourtant, elle ne pouvais y réchapper. Elle avait repoussé ce moment de longs mois; elle avait espéré que la favorite accepterait de la revoir là où elles avaient laissé leurs voix, près de 7 ans auparavant. La missive était restée sans réponse, l’enlèvement avait bousculé ses plans et repoussant pour Emmanuelle l’espoir de revoir sa fille. Elle avait si peu de liens en Angleterre, ses missions l’avaient mené si loin de l’île qu’elle n’avait jamais pu pousser ses recherches autant qu’elle le souhaitait. Valentine restait cette quête, ce trésor dont seule Amy of Leeds détenait la clef. Longtemps, très longtemps, Emmanuelle ressassait cette rancoeur envers l’anglaise: celle d’avoir été dupée. Amy of Leeds, aux pieds de cette Maison du Péril, représentait la sournoiserie qu’Emmanuelle s’acharnait à mettre à terre chaque jour que Dieu lui offrait. Mais Leeds avait fait ce premier pas vers elle à son retour. Pas de Maison du Péril, mais une entrevue, seules, dans les appartements privés de la jeune femme. Ce même soir du 31 décembre 1666. Vêtue sobrement, Emmanuelle avait soigneusement évité les salons où s’entassaient courtisans s’encanaillant et courtisanes éméchées, pour grimper aussitôt à la suite du valet qui la menait chez la duchesse de Guyenne. Emmitoufflée dans une cape sombre la protégeant du temps glacial de janvier, elle avait toutefois rabattu son capuchon sur les épaules et arrivée près de la porte du boudoir, remis son vêtement au valet. -Mademoiselle, veuillez emmenez Madame de Noirange auprès de la duchesse de Guyenne. Celle-ci l’attend, expliqua le valet à la demoiselle de compagnie. -La duchesse m’a prévenue. Suivez-moi, madame!Emmanuelle s’exécuta en silence, passant dans un couloir plus serré, loin des regards des galeries principales. Tournant pour longer quelques petits appartements vides, elles atteignirent enfin la porte d’un petit boudoir propre, dont l’odeur douce de parfum flottait dans l’air. Emmanuelle ne pu retenir un sourire, qui s’effaça lorsqu’elle se retourna enfin. Face à elle, Amy of Leeds. Duchesse de Wyatt et de Guyenne. Celle qui possédait ce qu’elle avait de plus cher sur cette terre, et ce pour quoi elle restait accrochée à cette vie que Dieu avait refusé pour l’heure. Figée face à ce regard pâle, son visage ne pu trahir aucune émotion, mais sa mâchoire se crispa instantanément et ses doigts aggripèrent inconsciemment un morceau d’étoffe de sa robe. Elle sentit les battements lents de son coeur cogner plus fortement contre sa poitrine. Que lui avait dit Ferdinand lorsqu’elle avait eu l’idiote idée de lui en parler? De rester courtoise? De ne pas agresser la duchesse? L’effort était de taille lorsqu’on passait son quotidien à manipuler, menacer, arracher de force...Emmanuelle fit appel à la jeune Sérigny qui couvait en elle, cette jeune femme douce mais forte restée en Italie. -Mademoiselle, fit-elle enfin en saluant la jeune femme. Je vous remercie pour votre billet. Je n’espérais plus recevoir un geste de votre part après tant d’années. Le silence semble bien souvent plus salutaire qu’un aveu, mais comme vous le constatez ce soir, il se brise toujours à la fin de l’aventure.Le ton était donné. Froid, plus cassant qu’elle ne le voulu, mais Emmanuelle n’avait plus prévoir quel effet aurait produit le visage d’Amy sur elle. Sept ans d’attente inespérée. Amy of Leeds, pour Emmanuelle de Vaunoy, avait repoussé de sept ans sa quête. Dieu était miséricordieux, mais Emmanuelle n’était pas Dieu.
Dernière édition par Emmanuelle de Vaunoy le 23.01.14 15:37, édité 1 fois |
| | | Amy of Leeds
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| Sujet: Re: Souvenez-vous de la Maison du péril. [Amy-Emanuelle] - TERMINE 20.02.13 1:12 | |
| Les notes des violons s'envolaient gaiement au lointain tandis qu'Amy regagnait donc ses appartements. La tête basse et le cœur lourd malgré la fête battant son plein, elle ressemblait dans ces corridors vides à un fantôme. Elle en avait toute la pâleur d'ailleurs. Cette solitude était apaisante malgré tout, et elle pouvait entendre jusqu'au frôlement de sa robe glisser sur le sol marbré. Jamais encore à Versailles, il ne lui avait été donné de percevoir ce léger bruit de froufrou. Les langues déliées couvraient en temps normal, le son que peut émettre un morceau de soie lorsqu'il est froissé. La favorite aurait voulu prendre un grand bol d'air frais sur le balcon de ses appartements, se détendre un tant soit peu dans son unique havre de paix, mais un rendez-vous est quelque chose de sacré. Le passé venait à sa rencontre ce soir sous la forme d'une longue silhouette brune. Celle d'une complice, d'une alliée quand elle n'était qu'à la première marche de son ascension : Diane de Noiranges. Elle ne l'avait pas oubliée. Si seulement, elle avait pu répondre à cette lettre quelques mois plus tôt ... Or elle ne l'avait jamais eue, ou du moins ne l'avait jamais eue à temps pour lui répondre comme il se doit. Et pour cause, Emmanuelle alias Diane lui avait écrit au moment de son départ pour la Saintonge et puis il y eut sa captivité. Par conséquent, la favorite ne l'avait lue qu'il y a quelques jours seulement, après s'être remise de ses émotions et de son retour mouvementé. Une fois encore, les deux femmes et leurs missives s'étaient croisées.
Dès qu'elle en avait pris connaissance pourtant, ses premières instructions avaient été pour son ancienne dame de compagnie. Ce qui les liait ? Un accord. Un accord qui n'avait pourtant rien d'un chantage mais pouvait être interprété comme tel. L'existence de la jésuite était si compliquée, n'était-elle pas morte officiellement il y a des années de cela, au moment de leur rencontre ? Comment Amy aurait-elle pu savoir que la petite Ella, adoptée avec le comte de la Fère, cette pauvresse dont elle avait pris la défense et tiré d'une marâtre pouvait être Valentine, la fille d'Emmanuelle ? Mais elle l'avait su et c'était autour de l'enfant que s'était forgée leur relation. Leur alliance avait été la suivante : Diane devait l'aider à découvrir le responsable de l'attentat contre Louis XIV et en échange, Amy gardait l'enfant à l'écart du danger en Angleterre. En outre, elle lui avait promis de la lui rendre et c'était de cela dont elle désirait l'entretenir aujourd'hui. Comment aurait-elle pu se douter du quiproquo qui allait s'en suivre et du ressentiment d'Emmanuelle à son égard ? Bien trop torturée par ces mois éprouvants, Amy n'avait pas vraiment remarqué le ton glacial bien que poli de son courrier.
Elle l'envoya donc chercher par un de ses fidèles valets. Lorsqu'à son arrivée, elle la vit remettre son capuchon à son domestique, Amy sourit. Elles s'étaient entretenues durant une heure sous leurs capuchons, comme d'autres l'auraient fait sous des masques dans cette maison en ruines. On n'avait entendu que des murmures de leur part et quelques croassements de corbeaux. Deux comploteuses de haut vol s'étaient rencontrées ce soir là, toutes deux l'étaient restées mais aujourd'hui elles allaient se faire face. D'ailleurs, lorsqu'Emmanuelle fut devant elle et que leurs regards se rencontrèrent, ce ne fut plus la connivence qu'Amy y vit briller mais une colère sourde. Mais elle ne s'en alarma pas encore outre mesure, elle connaissait la froideur de son interlocutrice.
" Mademoiselle, Je vous remercie pour votre billet. Je n’espérais plus recevoir un geste de votre part après tant d’années. Le silence semble bien souvent plus salutaire qu’un aveu, mais comme vous le constatez ce soir, il se brise toujours à la fin de l’aventure. "
Amy prit pleinement conscience qu'elle allait devoir s'expliquer, mais le ton de la jeune Vaunoy la mit aussitôt sur la défensive. On avait désormais affaire à l'agressive Amy qui avait laissé la diplomatie à la porte , en outre son altercation avec Evangéline était trop récente pour se laisser attaquer de la sorte, même de façon subtile.
- Peut-être auriez-vous reçu un billet de ma part, si vous n'aviez pas disparu du jour au lendemain, il y a cinq ans. Je pensais que la terre vous avait engloutie. Le seul billet que j'aie reçu de votre part date d'il y a quelques mois. Cependant comme vous le savez, un empêchement m'a retenue loin de mon secrétaire pour vous y répondre. De cela je m'en excuse platement mais je n'y peux pas grand chose hélas. Dès que j'en ai pris connaissance, je vous ai faite venir.
Ces retrouvailles s'annonçaient décidément houleuses entre les deux femmes.
- Bien, pouvons-nous nous asseoir et causer tranquillement de nos affaires ?
Agacée et sans doute déçue que cet entretien ne soit pas vraiment ce qu'elle avait escompté, Amy employait des termes très maladroits, elle n'en était pas encore consciente. |
| | | Emmanuelle de Vaunoy
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| Sujet: Re: Souvenez-vous de la Maison du péril. [Amy-Emanuelle] - TERMINE 04.03.13 16:58 | |
| La solitude dans laquelle avait vécu Emmanuelle ne lui permettait pas d’avoir autant de compassion que son éducation lui demandait. Elle s’était faite à cette rancoeur couvée, à ces sentiments parfois si contradictoires qui la poussaient à renier un trop-plein d’humanité. Les étouffer l’aidait à ne plus penser à ce qui la retenait ici et l’aidait à accomplir les desseins de l’Ordre avec une abnégation peut-être trop poussée.
C’était cette rancoeur qui la guidait encore aujourd’hui, lorsqu’en face d’Amy elle se rappelait le but de son existence actuelle. Elle avait atteint des degrés qu’elle n’avait jamais songé toucher du doigt, elle était parvenue à se hisser sur l’une des plus hautes marches de l’ambition, sans même le chercher. Le destin....ou plutôt la Providence, l’avait tirée jusque-là, comme pour lui signifier que ça n’était que par cette place acquise qu’elle obtiendrait enfin ce qu’elle désirait le plus.
Le regard de la duchesse n’avait plus rien de la connivence passée, de ces instants nocturnes, alors qu’elle allait lui dévoiler la vérité. Fausse connivence, tout au plus, puisqu’elle l’avait certainement dupée. Dans sa rancune, Emmanuelle n’avait jamais vraiment pris le temps de songer à la véritable fautive de ce silence et les mots d’Amy résonnèrent en elle, lui faisant réaliser sa soudaine dureté. -Vous saviez mon identité, ma famille n’est pas difficile à retrouver, lâcha-t-elle dans une implacable mauvaise foi. Elle savait qu’elle ne pouvait totalement lui en vouloir, mais il fallait une coupable et entre elles deux, Vaunoy avait fait son choix. Ou plutôt Noirange, sorte d’être implacable qui avait pris le dessus sur la jeune dame de Vaunoy. - Bien, pouvons-nous nous asseoir et causer tranquillement de nos affaires ? -Je ne pouvais non plus pas grand chose contre les luthériens, il y a cinq ans. Nous sommes donc quite, trancha-t-elle tout en acceptant le siège proposée par la jeune femme.
Elle observa Amy un court instant. Une certaine lassitude - ou fatigue - se peignait sur son visage. Les aléas des festivités? L’enlèvement dont elle avait été victime auparavant? Le souvenir de leur dernière rencontre? Ou peut-être tout cela à la fois. Emmanuelle avait poussé le cabinet de la jeune femme en espérant ne rien lâcher, mordant si elle devait, mais en ressortir avec les réponses qu’elle attendait. Pourtant, face à la duchesse de Guyenne, elle se sentit soudainement plus faible, comme si Diane de Noirange laissait Emmanuelle de Vauno se réveiller enfin.
-Je ne sais si notre causerie sera tranquille, commença-t-elle. Continuons donc à parler “affaires”, puisque c’es ce que semble être ma demande à vos yeux. Emmanuelle sentit la froideur de sa voix et inspirant lentement, se força à s’assouplir. -Vous savez ce qui m’amène, mais surtout ce qui m’anime. A l’époque, vous aviez souhaité mon concours dans cette affaire d’attentat manqué contre la personne du roi. Je ne suis pas dupe, madame, et sais que les échanges permettent la sincérité de la conclusion de ces contrats. Posant un regard franc sur Amy, Emmanuelle inspira profondément, allégeant les traits jusqu’alors tendus de son visage. -Qu’attendez-vous de moi, à présent, madame? Si à l’époque je pouvais obtenir quelques largesses, sachez qu’aujourd’hui, mes mains peuvent détenir bien plus. Dites-moi votre pris dans cette...affaire.
Emmanuelle aurait pu choisir bien d’autres termes, bien plus mercantiles, et ignorer toute notion de service rendu. Mais elle n’était pas dupe et connaissait assez le coeur des femmes de la trempe d’Amy - l’Amy qu’elle conservait dans ses souvenirs - pour oser une certaine franchise. Elle n’avait rien à perdre et dans un mouvement d’orgueil, se pensait bien capable de feinter pour ne pas honorer entièrement un pacte.
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| | | Amy of Leeds
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| Sujet: Re: Souvenez-vous de la Maison du péril. [Amy-Emanuelle] - TERMINE 30.04.13 15:11 | |
| En cinq années de temps, il ne fallait pas s'étonner de trouver une personne changée, mais d'aussi changées que pouvaient l'être ces deux femmes, cela devait être assez rare. Deux amères, deux aigries, pourtant au faîte de leur beauté et de leur jeunesse, mais voilà bien ce qu'elles étaient à cette minute. Elles restaient remplies de rancoeur, leurs pensées tournées bien trop vers leur passé. Si Emamnuelle était une louve tapie dans l'ombre, prête à s'élancer sur sa proie à tout moment, Amy était redevenue en bien pire la tigresse qu'elle avait pu être auparavant. S'il y avait confrontation un jour entre elles, le combat s'annonçait terrible. Pourtant, il était regrettable que l'accord plutôt amical qu'elles avaient passé se termine de la sorte. Que ces deux là deviennent ennemies avait quelque chose de navrant, mais Amy n'en était plus à une près, n'est ce pas ? Elle avait appris à s'accommoder de la haine des courtisans. Avait-elle le choix ?
" Vous saviez mon identité, ma famille n’est pas difficile à retrouver. "
La favorite ouvrit la bouche et soupira devant tant de culot. Comment aurait-elle pu contacter sa famille, en effet, ne sachant absolument pas si les dites personnes pouvaient être au courant du petit secret d'Emmanuelle alias Diane de Noirange ? En cela, elle n'avait pas osé envoyer un seul courrier pour ne pas mettre son secret en danger. En cela, elle avait justement voulu la protéger. Qu'Emmanuelle n'en sache rien, soit, mais Amy n'aurait jamais cru que son ancienne alliée ose un jour lui reprocher une telle chose ! Mais quelque chose disait à Amy, qu'Emmanuelle n'en avait pas terminé avec ses propos venimeux.
" Je ne pouvais non plus pas grand chose contre les luthériens, il y a cinq ans. Nous sommes donc quitte."
Elle ne s'était pas trompée, tandis que son interlocutrice s'était enfin installée, elle sentit le malaise s'accroître davantage en elle. Pourtant, à cette heure, elle gardait le silence. Mais ses yeux s'étaient faits perçants et ne lâchaient pas ceux de la jeune Vaunoy. La colère qui pourtant semblait l'avoir quittée lorsqu'elle avait eu ses démêlés avec Evangéline, la gagnait encore une fois.
" Je ne sais si notre causerie sera tranquille. Continuons donc à parler “affaires”, puisque c’est ce que semble être ma demande à vos yeux. " - Vu le ton que vous employez envers moi ma chère, cela ne me parait pas être une visite de courtoisie mais en effet strictement d'affaires. Quiconque aurait pu s'y tromper, admettez le.
Emmanuelle avait-elle senti que les hostilités ne pouvaient conduire à ce qu'aucune tractation ne se fasse ? Peut-être, car elle inspira tout à coup profondément et sembla s'apaiser. En effet, le reste de son discours se fit plus diplomate :
" Vous savez ce qui m’amène, mais surtout ce qui m’anime. A l’époque, vous aviez souhaité mon concours dans cette affaire d’attentat manqué contre la personne du roi. Je ne suis pas dupe, madame, et sais que les échanges permettent la sincérité de la conclusion de ces contrats. "
Dire que toutes deux parlaient de Valentine, comme des banquiers parlent de leurs apports. Pourquoi en être arrivé là ? Quelle image, Emmanuelle de Vaunoy avait-elle d'elle ? Elle s'était proposée de garder la petite en Angleterre, pour la protéger et parce qu'en effet après l'avoir adoptée, elle s'y était attachée. Certes, à l'époque les propos qu'elle avait tenus paraissaient être du chantage mais tout de même !
" Qu’attendez-vous de moi, à présent, madame? Si à l’époque je pouvais obtenir quelques largesses, sachez qu’aujourd’hui, mes mains peuvent détenir bien plus. Dites-moi votre prix dans cette...affaire. "
Amy n'aurait jamais pensé qu'Emmanuelle puisse en arriver à penser qu'elle aurait désiré un prix pour ça, pour avoir pris soin de son enfant et surtout pour la lui remettre comme il avait été convenu. Oubliait-elle qu'elle était mère ? Toute la cour était pourtant au courant de ça. Les couloirs en bruissaient encore sous les rumeurs. La bâtarde royale était née et Louis lui avait donné le titre de dame de Nîmes. Par conséquent, ce terrible terme, cette insinuation au sujet du prix, ce fut le mot de trop ! Amy ne pouvant plus se contenir se redressa tout à coup sous l'insulte !
- Comment osez-vous madame de Vaunoy ?
Les yeux d'Amy se mirent à briller d'une rage folle et s'efforçant de ne pas la gifler, sinon cela serait devenu une véritable manie chez elle, elle se dirigea vers son secrétaire où trônait un magnifique vase. D'un seul geste, elle balaya le dessus du meuble et le précieux objet chuta à terre, se brisant en mille morceaux.
- Je vous interdis de me parler comme vous le faites, traitez moi de putain comme les autres si vous voulez, je n'en ai que faire, mais je n'enlève pas des enfants et je ne réclame pas de prix pour les rendre ! Je ne suis pas comme ça, vous venez de dépasser les bornes ! Je ne fais pas aux autres, ce qui m'est arrivé à moi-même, compris ?
Comment Emmanuelle de Vaunoy aurait-elle pu deviner qu'une brune démoniaque lui avait enlevé la jumelle d'Isabelle ? Non, elle ne l'aurait pas pu, pourtant voilà que dans son élan de colère, Amy venait de lui en faire l'aveu. Elle avait dit tout cela sans crier, ce qui rendait peut-être la chose plus terrible. Amy n'avait plus le courage de hurler sa douleur, c'était dire. Elle l'avait acceptée, comme elle pouvait, sinon elle en serait devenue folle.
- Que croyez-vous ? Je vous rendrai votre fille quand et où vous voudrez si c'est ce que vous vouliez savoir, je ne comptais pas me parjurer. Je vous avais promis de vous la rendre et je vous la rendrai.
La séparation qu'il y avait entre les deux femmes, puisqu'Amy était partie au fond de la pièce, semblait être une allégorie bien triste de l'abysse qui s'était crée entre elles. Allaient-elles pouvoir y remédier avant la fin de cette soirée ? |
| | | Emmanuelle de Vaunoy
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| Sujet: Re: Souvenez-vous de la Maison du péril. [Amy-Emanuelle] - TERMINE 27.05.13 11:53 | |
| Où était donc passée Emmanuelle de Vaunoy, mère tendre, épouse attentive, fille docile? Elle semblait être enterrée avec son mari, dans les profondeurs de la mer, au large des côtés italiennes. Aujourd’hui, il n’y avait que Diane de Noirange, implacable, qui s’efforçait d’assécher son coeur afin de ne pas le laisser sombrer sous de trop lourds sentiments. Elle les sentait pourtant au fond d’elle, faisant battre son coeur un peu plus fortement. ils réveillaient Emmanuelle de Vaunoy, et pour garder une tête froide, elle s’efforçait de parler en des termes mercantiles, mêmes si ces mots enfonçaient un peu plus la dague en elle. Pour elle, Amy of Leeds l’avait poussé à cela.
Elle s’était adoucie, cherchant à éloigner une bataille inutile. Elle savait l’anglaise suffisamment éclairée pour ne pas avoir à la menacer, à lui parler en des termes trop simples. Dénigrer son esprit aurait été insultant et puisque le passé aurait pu les rapprocher, il fallait reprendre cette rêne. Emmanuelle sentait cette lourde contradiction peser sur elle. Parler de prix pour Valentine était une extrémité à laquelle elle ne s’était pas assez préparée. Orgueilleusement, elle avait cru que la partie serait simple, et prise par ce même péché, elle avait cru qu’Amy of Leeds était restée la même femme.
Les yeux froids d’Emmanuelle, posés sur la duchesse de Guyenne, s’écarquillèrent lorsque celle-ci repoussa sa chaise brutalement. Un mince sourire s’étira lorsqu’elle songea avoir touché un point sensible, mais la réaction de la favorite mura Emmanuelle dans un silence de surprise.
- Comment osez-vous madame de Vaunoy, s’était écrié l’anglaise ?
Fusillant la jeune femme du regard, elle marcha vers un vase qu’elle écrasa à terre dans un geste de colère.
Enfoncée dans son fauteuil, Emmanuelle s’efforça de rester calme, malgré les battements de son coeur qui s’était emballé. Elle n’avait entendu ce nom depuis tant d’années que la surprise la déstabilisa soudainement.
- Je vous interdis de me parler comme vous le faites, traitez moi de putain comme les autres si vous voulez, je n'en ai que faire, mais je n'enlève pas des enfants et je ne réclame pas de prix pour les rendre ! Je ne suis pas comme ça, vous venez de dépasser les bornes ! Je ne fais pas aux autres, ce qui m'est arrivé à moi-même, compris ?
Emmanuelle avait tenté une réponse, mais la révélation que venait d’asséner Amy of Leeds empêcha les mots de sortir. Interdite, muette, la bouche entr’ouverte, elle n’essaya même plus de balbutier quelques mots. Amy of Leeds...n’était donc t-elle plus la femme qu’elle avait rencontré? Avait-elle pu se laisser aveugler par son propre malheur pour juger ainsi? Qui était-elle donc...une mère, ou cette main de justice, cette ombre qu’elle était depuis de si nombreuses années? En quelques mots, Amy lui avait rappelé toute la misérabilité de son existence, le néant de sa vie et ce qu’elle était devenue. Elle...Emmanuelle de Sérigny, la préférée, la douce, la pieuse, la bonté-même...devenue une femme dont le coeur ne battait que pour survivre. Voilà ce que l’Ordre avait fait d’elle.
Elle se força à reléguer ce qu’elle venait de comprendre pour se rappeler des derniers mots de la duchesse. “Ce qui m’est arrivée à moi-même” Etait-il possible que...?
Si les années avaient brisé ce qu’elle était, elles lui avaient aussi octroyé cette faculté de se ressaisir rapidement et respirant lentement pour reprendre ses esprits, tâchait de comprendre l’aveu que venait de lui faire Amy.
- Que croyez-vous, avait repris la jeune femme ? Je vous rendrai votre fille quand et où vous voudrez si c'est ce que vous vouliez savoir, je ne comptais pas me parjurer. Je vous avais promis de vous la rendre et je vous la rendrai.
Assise dans le fauteuil, Emmanuelle posa un regard presque neuf sur Amy, restée au fond de la pièce. En un court instant, Diane était morte, disparue dans les abîmes et avait fait renaître Emmanuelle de Vaunoy. Une vague de compassion mêlée de désolation l’envahit et elle se maudit d’avoir agit comme elle le faisait avec ses ennemis. Elle se détesta silencieusement, sans vouloir l’avouer à l’anglaise. Son coeur battait la chamade, sa respiration se saccadait et elle cru se revoir face à l’évêque de Vannes, le jour où il lui avait tendu une main secourable. Perdue, misérable et seule.
Elle avait jugée une femme sur un souvenir, l’avait blessée, peut-être pour se décharger de ses propres malheur et sentir ce pouvoir de maîtrise sur autrui. Mais elle n’avait prévu cette gifle en retour. Assise sur le bord du fauteuil, Emmanuelle se sentait incapable de se lever. Les yeux rivés au sol se relevèrent vers la duchesse dans une lueur de contrition non feinte. -Pardonnez-moi, finit-elle par souffler d’une voix lente. Ma raison s’est échappée. J’avais conservé ce souvenir d’une nuit, lors de laquelle je n’ai vu qu’un chantage odieux. Celui de rendre un enfant contre une protection. Vous ne pouviez alors connaître la douleur d’une mère séparée de son enfant. Vous ne pouviez savoir ce qu’est un coeur déchiré par une telle séparation et jusqu’à quelle extrémité l’on peut aller pour retrouver son propre enfant. Elle se tu un court instant avant de reprendre, sans détourner le regard des prunelles d’Amy. -Et ce soir, c’est moi qui me suis fourvoyé, n’ayant réfléchi à ce que cinq années auraient pu vous apporter de bonheur...ou de douleurs.
Emmanuelle respira à nouveau lentement, sentant sur son coeur tout le poids de cet aveu. Elle en oubliait qui elle était devenue, ce qu’elle fomentait avec les âmes les plus sombres. En un court instant, elle se revoyait à la Maison du Péril, dans la nuit noire, touchant du doigt son unique espoir sur cette terre. Elle avait depuis retrouvé un père, et là, ce soir, Valentine se dressait à nouveau devant elle, plus près encore qu’elle ne l’avait été. C’était Emmanuelle de Vaunoy qui s’adressait à Amy, à présent, et non plus cette âme damnée, ce coeur asséché.
-Ramenez-moi ma fille, madame, car vous seule savez où vous l’avez caché de ses ennemis, fit-elle doucement. Ramenez-la moi...et je ne pourrais vous remercier qu’en devenant pour vous une main secourable, m’efforçant de vous rendre ce que l’on vous a dérobé. Si cela peut réparer les insultes que je vous ai lancé dans mon aveuglement, si cela peut guérir les maux que j’ai ravivé par mon orgueil, qu’il en soit ainsi.
Elle était restée assise, les mains jointes sur ses genoux serrés, les joues pâlies par l’émotion. Amy of Leeds jugerait ou non de sa condamnation. |
| | | Amy of Leeds
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| Sujet: Re: Souvenez-vous de la Maison du péril. [Amy-Emanuelle] - TERMINE 18.07.13 17:35 | |
| Après avoir si violemment apostrophée Emmanuelle, Amy of Leeds s’aperçut trop tard de sa grave erreur. Cette femme - pouvait-elle dire aujourd’hui une amie ? – qui ayant eu l’audace de s’inviter dans ses appartements au Nouvel an et à des heures indues en avait profité, pour l’insulter plus bassement qu’aucune autre courtisane. Et pourtant la duchesse venait de tout lui révéler de son profond malheur. Quelle faute impardonnable ! Sa douleur la rendait inconsciente ! Elle se mordit cruellement les lèvres à ce souvenir si frais ! Que lui avait-il pris ? Si madame de Vaunoy parlait - Après tout, s'assure-t-on sur l'alliance qu'a faite la nécessité ? - Louis n’était pas au courant, la cour n’était pas au courant, cela serait un si retentissant scandale ! Le cœur de la favorite battait à tout rompre, la peur lui tenaillait le ventre. Peur que la vérité n’éclate de la bouche de cette nouvelle ennemie ! Elle devait tout tenter pour y remédier, et ce même le chantage le plus ignoble ! Or, Amy avait un atout de taille, le fait de connaître la double identité de Diane de Noiranges. Cela pouvait l’aider à la contrer jusqu’à la fin des temps ! Comment aurait-elle pu se douter que la nouvelle promotion d’Emmanuelle au sein des Jésuites allait permettre que son calvaire prenne fin ?
" Pardonnez-moi. "
Le sourcil d’Amy s’arqua sous l’étonnement qu’elle ressentit. Cette courtisane froide qu’était Emmanuelle venait-elle réellement de lui présenter ses excuses ? N’allait-elle pas avoir besoin de se fondre dans la peau d’un maître chanteur finalement ? La jeune anglaise demeura stoïque dans ce recoin de la pièce, cependant elle ne put se retenir de lancer une pique acerbe à son interlocutrice. L’affront restait trop vivace.
- Mais voyons, ne vous excusez pas, ce sont les pauvres qui s’excusent, quand on est riche on est désagréable, n’est-ce pas ?
Mais il fallait tout de même la laisser poursuivre, aussi Amy ravala d’autres paroles bien cinglantes.
" Ma raison s’est échappée. J’avais conservé ce souvenir d’une nuit, lors de laquelle je n’ai vu qu’un chantage odieux. "
La favorite baissa les yeux un instant. L’intention fait-il le crime ? Si en effet, elle n’avait fait aucune sorte de chantage cette nuit-là, peut-être cela aurait-il été différent en ce premier jour 1667, si l’attitude d’Emmanuelle n’avait pas été le repentir.
" Vous ne pouviez alors connaître la douleur d’une mère séparée de son enfant. Vous ne pouviez savoir ce qu’est un coeur déchiré par une telle séparation et jusqu’à quelle extrémité l’on peut aller pour retrouver son propre enfant. "
Emmanuelle avait parfaitement raison. Jusqu’à ce moment si unique où elle s’était sentie presque mourir mais à la fois vivre si intensément, en donnant naissance à sa fille, Amy n’en avait jamais eu aucune idée. A présent, elle savait … Elle pouvait se transformer en louve pour protéger les siens, la guerrière en jupons qu’elle avait été pendant cinq ans pour protéger sa position, ne pouvait se comparer à cette femme presque animale qu’elle était devenue !
" Et ce soir, c’est moi qui me suis fourvoyé, n’ayant réfléchi à ce que cinq années auraient pu vous apporter de bonheur...ou de douleurs. "
Il fallut à la favorite de rassembler tout son courage pour ne pas ciller à ce rappel de souffrances. En effet, combien comptait-elle de coups bas, de trahisons et de désillusions ? Elle ne les comptait plus. Mais elle ne pouvait pas non plus chasser de son esprit, tous ses moments d’allégresse et de victoires ! Versailles est un Enfer aux allures d’Eden !
" Ramenez-moi ma fille, madame, car vous seule savez où vous l’avez caché de ses ennemis Ramenez-la moi...et je ne pourrais vous remercier qu’en devenant pour vous une main secourable, m’efforçant de vous rendre ce que l’on vous a dérobé. "
L’œil de la duchesse de Guyenne pétilla tout à coup. Non pas qu’elle lui aurait rendu sa fille à cette condition, mais une main secourable pour traquer cette démone brune, pourquoi pas ? Mais d’ailleurs … un instant l’esprit torturé d’Amy se fit accusateur. Emmanuelle avait toutes les raisons d’avoir kidnappé Mathilde, pourquoi ne s’agirait-il pas d’elle après tout ? Une fille pour une fille ! Une vengeance fomentée dans le seul but de l’apitoyer sournoisement le cas échéant et ainsi Amy aurait tout perdu, Valentine et Mathilde ! Le doute s’immisçait en elle comme une vipère dans une brèche. Elle fixait Emmanuelle avec une terrible suspicion.
" Si cela peut réparer les insultes que je vous ai lancé dans mon aveuglement, si cela peut guérir les maux que j’ai ravivé par mon orgueil, qu’il en soit ainsi. "
Ces mains jointes, cette pâleur ! Emmanuelle était soit très bonne comédienne, soit sincère. Amy s’approcha derechef à pas lents d’elle pour mieux juger de cela. Elle s’assit de nouveau face à elle et son regard planté dans le sien durant de longs instants, sans que Diane ne cille, fit qu’elle la crut.
- Il y a des paroles qui ressemblent à des confitures salées, et les vôtres l’étaient tout particulièrement mais oublions cela madame. Je vous rendrai votre fille, où et quand vous le voudrez. Elle se trouve en ce moment même en France, sur mes terres. Je craignais que la guerre avec l’Angleterre et le Saint Empire ne soit trop périlleuse pour elle.
Elle se leva de nouveau pour aller jusqu’à son secrétaire et en sortir une petite esquisse d’enfant.
- Approchez et voyez comme elle a grandi.
Lorsque son interlocutrice fut près d’elle, elle lui montra le dessin puis prenant tout à coup sa main elle mit le petit cadre contenant celui-ci dans la paume de l’intéressée.
- Vous n’aurez qu’à me faire savoir à partir de quand vous désirez récupérer Valentine. Donnez votre pli à Sophie Atlan, ma lectrice, personne en qui j’ai toute confiance. Quant à votre proposition …
Elle se tut quelques secondes pour ne pas que sa voix paraisse trop brisée sous un soubresaut de peine malheureux.
- Je l’accepte bien évidemment. Je vous sais très puissante et riche, même si je ne connais pas tous les détails et votre secours peut m’être utile. Je veux … Je dois retrouver ma fille !
La douleur allait-elle encore la submerger ? Elle était lasse et voulait demeurait seule, Versailles offrait si peu ces loisirs de solitude. Mais ce soir, elle se l’octroierait quelle que soit sa charge.
- Veuillez m’excuser à présent, je vais aller m’étendre un moment, ces festivités m’ont épuisée. A bientôt … Emmanuelle.
Il n’y avait plus de madame. Voilà qui était à noter. Amy avait oublié les insultes d’il y a quelques minutes. Elle voulait se concentrer sur l’aide que pouvaient lui apporter la dame de Noiranges et Evangéline. Et c’est précisément avec cet espoir au cœur qu’elle pénétra dans la chambre d’Isabelle ayant laissé sa souffrance de mère à la porte de la petite pièce. |
| | | Emmanuelle de Vaunoy
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Le souvenir d'un homme et d'une enfant.Côté Lit: Un homme aussi froid que le glace pourvoit à le réchauffer en ce momentDiscours royal:
Princesse sombre Du Royaume des ombres.
► Âge : 28 ans
► Titre : Dame de Noirange, comtesse de Vaunoy
► Missives : 288
► Date d'inscription : 06/08/2011
| Sujet: Re: Souvenez-vous de la Maison du péril. [Amy-Emanuelle] - TERMINE 23.01.14 15:36 | |
| Emmanuelle s’était livrée comme elle ne l’avait fait depuis de longues années. Sentir la souffrance d’Amy fut l’un de ces chocs offrant la vue au plus aveugle et comprenant toute sa méprise, honteuse de cet écoeurement passé, elle en ouvrit son coeur à celle qui autrefois avait pu être son alliée. Elle releva ses yeux pâles, s’aperçevant alors que l’anglaise s’était rapprochée sans qu’elle ne l’entende, et assise en face d’elle, leurs regards se croisèrent silencieusement, comme deux ennemis s’affrontent avant de baisser les armes. Emmanuelle ne pouvait être plus sincère qu’en cet instant, et sans savoir si ses paroles avaient touché le coeur de la favorite, son instinct de louve lui fit croire en cette possibilité. - Il y a des paroles qui ressemblent à des confitures salées, commença Amy, et les vôtres l’étaient tout particulièrement mais oublions cela madame. -Mais dis donc on n’est quand même pas venu pour beurrer des sandwichs, j’avais besoin de réponses ! Je ne savais quel accueil allait m’être réservé, pardonnez mon impulsion.Le coeur d’Emmanuelle bondit en sa poitrine lorsqu’elle entendit ces mots, et ce ne fut que l’habitude de masquer ses émotions qui retint un sanglot de monter dans sa gorge. Elle revoyait le visage de Valentine, encore si jeune et eu cette terreur de ne jamais pouvoir la reconnaître. Lui présenterait-on n’importe quel enfant qu’elle l’accepterait comme tel! -Je vous rendrai votre fille, poursuivit Amy, où et quand vous le voudrez. Elle se trouve en ce moment même en France, sur mes terres. Je craignais que la guerre avec l’Angleterre et le Saint Empire ne soit trop périlleuse pour elle.La mère ne put qu’adresser un sourire encore timide et hocha la tête, le regard brillant, en signe d’acquiescement. Elle ferma les paupières lorsqu’Amy se leva pour rejoindre son secrétaire, se rappelant les traits de sa fille, entendant à nouveau son rire enfantin et lorsqu’elle rouvrit les yeux, l’anglaise lui présentait une esquisse, sur laquelle le crayon avait dessiné le visage d’une enfant. -Voyez comme elle a grandi.C’est en observant les traits de l’enfant qu’Emmanuelle su qu’entre mille fillettes, elle reconnaitraît Valentine. Les liens du sang ne pouvaient s’effacer et les minutes qu’elle avait passé auprès de son père le lui avaient confirmé. Elle referma ses doigts sur le cadre, le prenant des mains d’Amy et releva enfin les yeux dans un sourire. -Merci, fit-elle d’une voix plus ferme qu’elle ne l’aurait cru. Que mon bonheur de voir ce visage rende hommage à l’artiste. Merci de l’avoir protégée...je réalise à présent que Dieu a veillé sur elle et l’a confiée à la plus sage des femmes!- Vous n’aurez qu’à me faire savoir à partir de quand vous désirez récupérer Valentine. Donnez votre pli à Sophie Atlan, ma lectrice, personne en qui j’ai toute confiance. Quant à votre proposition, je l’accepte bien évidemment. Je vous sais très puissante et riche, même si je ne connais pas tous les détails et votre secours peut m’être utile. Les yeux d’Emmanuelle brillèrent d’un nouvel éclat. On ne pouvait en quelques minutes effacer dix années d’une vie dénuée de tout sentiments inutiles et malgré son coeur qui battait encore sous l’émotion, elle prêta une oreille attentive à la réponse de la favorite. -Je veux … Je dois retrouver ma fille !La française adressa un sourire franc à Amy, et prenant ses mains dans les siennes, plongea son regard dans le sien, l’assurant de sa fidélité. -Nos religions divergent, Madame et si jamais je meurs, le pape devra être disponible afin de me donner l’absolution, mais Dieu n’a jamais condamné ses créatures et si je me dois de lui rester fidèle, alors je vous tendrais la main...ou mieux, je vous forcerai à me la prendre. Je suis bien plus puissante que vous-même ne pouvez l’être, fit-elle avec un brin d’orgueil, car j’ai pour moi la liberté, et de nombreux gens prêts à me servrir. [u]Le monde grâce au ciel, fournit des gens qui ont bonne lame et bourse vide, [/u]ajouta-t-elle dans un sourire rassurant, signifiant néanmoins que l’argent pouvait acheter beaucoup de choses. Un jour, j’aurais nettoyé mon entourage de ceux qui me font garder ce masque, et alors je reviendrai vers vous, afin que vous puissiez enfin honorer votre promesse. Mais ce jour n’est pas encore arrivé, alors mon bras est vôtre.Elle se retint de lui demander où se trouvait Valentine, mais elle savait que dès la réponse donnée, elle s’y serait précipitée, aurait oublié tout danger planant peut-être encore sur elle. Guillaume avait été assassiné et hélas, l’ombre ne s’était encore levée sur ce sordide meurtre. Elle se redressa, lâchant les mains d’Amy qui se leva lentement, signifiant son congé. - Veuillez m’excuser à présent, lui dit-elle, je vais aller m’étendre un moment, ces festivités m’ont épuisée. A bientôt … Emmanuelle.Emmanuelle sourit doucement à ce nom qu’elle n’avait pu entendre de nombreuses fois et hochant la tête en guise d’adieu, suivit l’anglaise du regard lorsqu’elle poussa la porte de l’appartement de sa camériste. -A bientôt, Amy, murmura-t-elle pour elle même.[/b] *TERMINE* |
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