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 Les peines qu'éprouvent nos amis nous affectent davantage que celles que nous éprouvons.

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MessageSujet: Les peines qu'éprouvent nos amis nous affectent davantage que celles que nous éprouvons.   Les peines qu'éprouvent nos amis nous affectent davantage que celles que nous éprouvons. Icon_minitime14.11.12 18:40

Les peines qu'éprouvent nos amis nous affectent davantage que celles que nous éprouvons. Tumblr_lyb22hnr4g1r5gpyso1_250Les peines qu'éprouvent nos amis nous affectent davantage que celles que nous éprouvons. Tumblr_lyb22hnr4g1r5gpyso3_250

"Loin me semble le temps où je galopais aux côtés de Philippe dans le belle Gascogne."
(extrait du journal d'Angélique)

Angélique avait trépigné d’impatience toute la matinée. En effet, elle avait réservé son après-midi en exclusivité à Philippe. Ce cher Philippe qu’elle voyait de moins en moins… Il devenait petit à petit une ombre dans le Palais de Versailles. Toujours occupé à droite ou à gauche. Quand elle l’apercevait ce n’était que pour mieux voir les maux qui creusaient son beau visage. Il n’était pas question qu’elle le laisse dans cet état. Décidemment, la Cour pouvait être une bien mauvaise chose ! Aussi avait-elle décidé de lui faire voir un peu l’éclat du soleil d’hiver plutôt que l’éclat des bougies qui éclairaient la bibliothèque du Roi. Comment pouvait-il supporter d’être autant enfermé ? Peut-être qu’en cet instant valait-il mieux être une femme finalement : au moins n’aviez-vous pas d’obligations réelles. Cette pensée lui avait arrachait un soupir d’énervement. Toujours les même questionnements ! Non, décidemment, il n’y avait pas que Philippe qui avait besoin de prendre un grand bol d’air et de voir de la populace autre que celle de Versailles ! Il était hors de question qu’ils passent leur journée dans les couloirs ou les jardins de la Résidence Royale. L’air y était bien trop nauséeux. C’est pourquoi, Angélique avait décidé de prendre son magnifique Blizzard et de se permettre une escapade à Paris. Paris était un endroit où la vie continuait. La vie était présente dans toutes les rues. Un endroit un peu trop bruyant où des milliers de personnes grouillaient. Des personnes qui affichaient des expressions tellement différentes des courtisans de Versailles. Toutes les populaces mélangées : du bourgeois au gueux pouvait se trouver dans une même allée. Et cet éventail de personnalités réjouissait amplement Angélique. Cela lui donnait du baume au cœur. Il était peut-être un peu naïf de s’en réjouir quant on savait que la misère sévissait atrocement la plupart de cette populace qui réjouissait tant la comtesse. Mais elle ne semblait pas s’en soucier. Bien sûr, elle avait quand même pris grand soin d’éviter les quartiers des plus démunis pour leur escapade hivernale. Il n’était jamais très distrayant de voir la misère aussi mieux valait-il l’éviter comme la peste. Aussi, avait-elle simplement pensé que le juste milieu serait de flâner dans les quartiers de la bourgeoisie parisienne. Là où les meilleurs salons littéraires se tenaient : le Marais. On chuchotait de ses boudoirs de la Haute Bourgeoisie et de la noblesse tellement de bien ! Il y avait plusieurs Salon Littéraires Féminins mais Angélique nourrissait son admiration pour celui de Ninon de L’Enclos. Elle ne donnait réception que depuis quelques semaines que déjà les plus grands du Royaume s’y précipitaient. Les heureux élus étaient triés sur le volet. On y trouvait tous les grands et les moins grands, en six mots : ceux qui en valaient la peine. Si les Artistes s’y précipitaient souhaitant bénéficier de son jugement, Angélique,elle, voyait en Ninon une femme libre et indépendante. Elle admirait non pas ses nombreux amants mais sa force de caractère. De plus, elle jouait merveilleusement du luth ce qui faisait le bonheur d’Angélique. Angélique avait hâte de montrer ce petit paradis perdu à Philippe, elle était certaine qu’il apprécierait la sagesse d’esprit étonnante de cette femme.

Lorsqu'elle arriva au Parvis de Notre-Dame, le soleil était à son plus haut point. Elle remit un peu d’ordre dans ses cheveux, emmêlés par sa course effrénée. Elle fit tourner Blizzard sur lui-même, guettant l’arrivée de son ami. Il viendrait, elle en était certaine. Il est vrai qu’elle avait presque ordonnait Philippe à la retrouver ici, mais elle ne pouvait pas se permettre de le laisser dans cette étrange mélancolie qui le prenait de toutes parts. Les gueux approchèrent vite d’Angélique pour lui demander l’aumône, mal à l’aise, seule en amazone sur son étalon elle distribua quelques pièces. C’est avec un certain soulagement qu’elle vit le Duc s’approcher au loin. « Philippe ! » Elle s’élança avec Blizzard vers lui. Descendit de sa monture sans plus attendre et se jeta dans les bras de son cher et tendre protecteur. Elle embrassa délicatement sa joue droite comme une sœur admirative embrasserait son valeureux frère. Elle le regarda, faignant d’être fâchée ;

« Avec toutes vos obligations Monseigneur : je pensais que vous aviez disparu de cette Terre ! »

Elle l’écouta se justifier avec le même air avant d’éclater de rire. Elle rangea sa cravache sur sa selle, et crocha le bras de Philippe.

« Comme je suis heureuse de te voir ! »

Elle le regarda de biais, il semblait rempli de soucis en tout genre. Elle se promit d’y remédier.

« Allons, ne restons pas là ! Marchons ! Souhaites-tu te rendre quelque part ou me laisseras-tu la surprise de te mener à mes envies ? »

Elle sourit lui adressant un clin d’œil, elle n'était jamais a court d'idées.
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Philippe d'Artagnan


Philippe d'Artagnan

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Après avoir souffert ces dernières années, ma belle Elodie le remet en marche ♥
Côté Lit: Je suis fidèle à l'amour et à un seul être. Et je l'attendrais.
Discours royal:



    Ҩ PRINCE CHARMANT Ҩ
    Je te promets la clé des secrets de mon âme


Âge : 25 ans
Titre : Duc de Gascogne
Missives : 638
Date d'inscription : 01/06/2008


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MessageSujet: Re: Les peines qu'éprouvent nos amis nous affectent davantage que celles que nous éprouvons.   Les peines qu'éprouvent nos amis nous affectent davantage que celles que nous éprouvons. Icon_minitime23.11.12 20:49

« Monsieur d'Artagnan ? Monsieur, m'écoutiez vous ? 
Oh veuillez m'excusez, mes pensées m'ont fait perdre la conversation. Je repensais à ce que le Roi avait demandé comme commande. Vous disiez ? » s'excusa la gascon.

Le marquis de Panassac, un gascon à l'accent chantant ne s'en formalisa pas et reprit sa tirade sur la fantastique chasse qu'il fit cette automne sur leurs terres communes et les belles bêtes qu'il avait eu grâce à son talent de chasseur. Pendant ce temps là, Philippe tentait de faire tout son possible pour se concentrer du mieux qu'il pouvait et avoir l'air intéressé alors qu'il s'en moquait totalement. Le jeune duc appréciait le marquis de dix ans son aîné, aimait souvent discuter avec lui en Gascogne mais aujourd'hui, ce n'était pas le bon jour, à tel point qu'il avait menti sans vergogne en guise d'excuse ! Cela lui arrivait tellement rarement, cela prouvait à quel point il était ailleurs et fatigué. Cela faisait de nombreuses semaines que d'Artagnan avait perdu le sommeil et cela se voyait sur son visage grave. Petit à petit, les efforts faits pour reprendre du poil de la bête et retrouver une santé disparaissait. Certes, il n'était plus maigre comme avant mais son visage, en particulier ses yeux, montraient toute la gravité du personnage. Il allait devoir bientôt partir en guerre et, malgré qu'il ne dise mot à ce sujet, il était terrifié d'être confronté à des soldats et à la mort ; sans oublier qu’Élodie y serait sous son identité masculine, de quoi l'inquiéter encore plus. Il n'aurait jamais du se trouver dans une telle situation et en y repensant plusieurs fois, avait maudit Alexandre d'avoir renié ses titres et laissé son petit frère de la sorte. En parlant d’Élodie et d'Alexandre, ces deux là qui comptaient tellement à ses yeux, lui donnaient du fil à retordre. Philippe avait toujours du mal à digérer la nouvelle à propos de la double-vie de sa bien aimée. Il ne s'y était pas opposé – cela n'aurait servi qu'à mettre sa belle à dos – mais il fallait bien avouer que c'était peu banal et surtout difficile à comprendre. Quant à Alexandre, il était caché et leur père n'avait pas voulu lui dire où il se trouvait. Son frère aîné était quelque part, dévasté par la mort de sa femme, la disparition de ses enfants et de l'accusation qu'on lui portait et était seul alors que Philippe aurait pu tenter de l'aider, étant passé par le deuil lui aussi. Et si on rajoutait par-dessus Cédric qui rêvait de danser sur la tombe du d'Artagnan, il y avait de quoi créer des insomnies pour le pauvre garçon qui devait supporter la conversation avec toutes les peines du monde.

Quand enfin le marquis le lâcha, Philippe alla s'enfermer dans la bibliothèque piquer un somme. Dormir une petite heure ne lui ferait pas de mal, surtout qu'un page vint le réveiller pour lui rappeler qu'il devait se rendre à Paris. Ah oui, il avait rendez vous avec Angélique, sa sœur de cœur qu'il avait tant négligé. Se passant un coup d'eau sur le visage grâce au petit page qui lui avait rapporter une cruche et une serviette, Philippe quitta Versailles pour monter Hébé et se rendre dans la capitale. Sortir lui ferait le plus grand bien, même s'il n'était pas bien motivé. Il se serait écouté, il aurait galopé jusqu'au manoir pour ne rien faire de l'après midi à part faire la sieste avec son bambin, ne voir personne et s'enfermer comme un ermite. Mais là, il galopait certes, mais pas dans la bonne direction pour la maison. Au fil du chemin, il se sentait un revigoré, le froid lui fouettait le visage et avait pour action de le réveiller pour de bon alors que les toits de Paris se montraient à l'horizon, ville qu'il connaissait si bien pour l'avoir parcouru en long en large et en travers. Il y avait toujours du monde dans Paris et il fut obligé de ralentir son cheval pour n'écraser personne et pouvoir se faufiler jusqu'au parvis de Notre-Dame, lieu du rendez vous. Passant le pont sur sa monture, il descendit tout en avançant en tenant la bride avant de voir une silhouette s'approcher vers lui.

« Philippe ! »

C'était Angélique qui vint à grande vitesse jusqu'à lui avant de le prendre dans ses bras, tandis que Philippe la serra à son tour avec un large sourire non feint sur les lèvres.

« Avec toutes vos obligations Monseigneur : je pensais que vous aviez disparu de cette Terre !
Je ne pensais pas que je te manquais tant. » se moqua t'il en soutenant son regard.
« Comme je suis heureuse de te voir !
Moi de même ! Ta proposition de sortie a permis de m'échapper de Versailles et cela ne fait pas de mal »

Elle devait bien voir que Philippe était soucieux, on pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert. Mais Angélique eut la délicatesse de ne pas aborder cela de suite, préférant un peu de superficialité et de malice, ce qui n'était pas désagréable à dire vrai, il pouvait essayer de décompresser un petit peu !

« Allons, ne restons pas là ! Marchons ! Souhaites-tu te rendre quelque part ou me laisseras-tu la surprise de te mener à mes envies ?
Toi tu as une idée derrière la tête. Tournant les yeux vers son amie, cela semblait plus qu'évident. Soyons fous, je te laisse me guider là où tu veux m'emmener. Je suis curieux de savoir ce que tu me réserves. Et ne me mens pas, je te connais. »

Le ton était sympathique, même enjoué, ce qui était bien rare ces derniers temps pour Philippe qui nageait en pleine période sombre. Cette promenade dans les rues de Paris pouvait semblait complètement anodine, voire même futile en pleine préparation de guerre, mais elle était presque cruciale pour le jeune duc qui avait besoin de remonter de temps en temps à la surface pour ne pas se noyer sur les problèmes, ou retomber dans les travers qu'il connut il y a quelques temps, qu'Angélique avait pu voir … Non, Philippe décida de ne pas parler et de sourire, de profiter du temps ici et de son amie qu'il avait bien négligé.

« Heureusement que tu es ici pour me sortir du quotidien car cela fait quelques temps qu'on ne s'est pas vu … Par ma faute, je le reconnais. Mais je sais que tu dois avoir beaucoup de choses à me raconter. Enfin, si tu as le temps de tout me dire jusqu'à cette fameuse surprises ! »

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MessageSujet: Re: Les peines qu'éprouvent nos amis nous affectent davantage que celles que nous éprouvons.   Les peines qu'éprouvent nos amis nous affectent davantage que celles que nous éprouvons. Icon_minitime10.01.13 16:16


La moquerie de Philippe, la fit rire et elle haussa les épaules en souriant. Philippe, lui manquait. Elle qui avait si peu d’attache qui ne rêvait que de s’échapper de ce monde étouffant, être loin de Philippe, son frère, lui laissait toujours une certaine mélancolie. Et à Versailles, étrangement, ils étaient plus éloignés que jamais…

« Moi de même ! Ta proposition de sortie a permis de m’échapper de Versailles et ça ne fait pas de mal ! »

Elle haussa un sourcil, « Evidemment que ce la ne fait pas de mal… Versailles est beaucoup trop fréquentait pas la médiocrité pour qu’on puisse vouloir y rester longtemps.. »

Mais il n’était pas question de parler de cela plus longtemps… Du moins, pas tout de suite. Ils avaient l’après-midi devant eux et tout le chemin du retour pour parler des choses plus intimes et plus grave. La guerre grondait aux portes du Royaume, les frontières étaient plus dangereuses que jamais et Philippe devait vivre avec la peur de ne peut-être jamais revenir. Mais Angélique, savait qu’il reviendrait, elle en avait la conviction. Comment Dieu aurait pu vouloir la mort d’un être si rare ? Elle secoua ses boucles, et laissa échapper un rire à nouveau ;

« Je ne peux décidemment rien te cacher Elle lui adressa un clin d’œil, allons ! Laisse moi tout de même garder un semblant de surprise… Je suis certaine que tu me remercieras le moment venu ! »

Au bras de Philippe, elle se sentait différente. Un peu comme si ils avaient toujours été en Gascogne et que le front de son tendre ami, ne s'était pas ridé par les problèmes. Angélique s’était promis que Philippe ne regretterait pas cet après-midi aussi, quand il lui demanda de lui raconter ce qu’il avait raté ces dernières semaines elle afficha une moue déconcertée. Cependant, si cela pouvait changer les idées de Philippe. Elle décida de mettre ses peurs de côté.. La peur que son frère la retrouve grandissait de jour en jour. Elle ne voulait pas retourner au couvent ! Plutôt mourir !

« Que te dire ? Je crois que je me suis fait d’un Prince, un ennemi coriace… et des Dames de la Cour, je ne serais dire que beaucoup sont devenues mes amies… Oh Philippe ! Mais regarde-les ! On a l’impression d’évoluer dans un théâtre et de parler avec des marionnettes. Elle s’éloigna de Philippe et commença à mimer le prototype d’une courtisane. Un éventail à la main, la démarche noble, les airs fiers, et la bouche en cul de poule. Elle s’amusât à cette imitation pendant quelques instants avant, de clamer, « Oh Monseigneur le Duc que je suis enchantée de faire enfin votre connaissance ! Elle lui présenta sa main et fit une révérence ironique, on m’a tant parlé de vous, elle cligna des yeux avec un sourire niais avant de se laisser à rire comme une jeune femme de bonne famille n’en avait pas le droit. Philippe, ces femmes sont vraiment réelles ? Et ces hommes ? Avec leurs grands chapeaux, et leurs rubans de soies, qu’ils prennent volontiers ma place de femmes si la mode leur plaît tant ! »

Elle secoua la tête ! Elle pouffa encore, puis elle se calma. Elle était heureuse de pouvoir enfin être elle-même au bras de son ami le plus cher. Ils pouvaient ne pas se voir pendant des semaines si leurs retrouvailles étaient toujours aussi joyeuses ! Elle ne lui en voudrait jamais après tout, elle aussi était partie du jour au lendemain afin de nourrir ses désirs de liberté. Des désirs qui à ce jour, n’étaient toujours pas assouvis. Elle rêvait de s’enfuir à nouveau. Et elle le ferait. Elle le ferait quand il serait loin et que plus rien ne la retiendrait à Versailles, où les veuves pleureraient leurs défunts époux. A part lui, elle n’avait personne à pleurer, peut-être son frère et son père, mais elle ne voulait plus les voir, elle savait que sinon son sort serait scellé à jamais et qu’elle n’aurait pas une deuxième chance.

« Promets-moi de m’interdire de devenir aussi futiles qu’eux ! »

Elle avait prononcé cette phrase avec tant d’aplomb qu’elle sut que les quelques semaines à la cour ne l’avait pas changée. En revanche, les jours à la Cour de France avait assombris le visage de son ami. Elle le regarda de biais à nouveau.

« Philippe, vous savez que vous pouvez me parler de tout ce que vous avez sur le cœur. Je serais toujours là pour toi. Toujours. Je veux qu’en rentrant au palais ce soir, tu retrouves ton sourire, et que ton cœur soit plus léger. Elle mit sa main sur son épaule, et c’est les yeux pleins de compassion qu’elle ajouta, ne croit pas que tu peux me cacher derrière ton sourire lointain tes souffrances… »

Elle fit un sourire en coin et pencha la tête avec un regard entendu. Elle ne pouvait supporter son regard triste sans que cela ne l’atteigne. Pourtant, si Philippe souriait de bienséance c'est qu'il voulait éviter de parler tout cela, après-tout peut-être qu'ignorer ses soucis lui faisaient du bien. Alors, toujours pleine de malice elle ajouta avec aplomb et d'un air déterminé :

« Quand tout cela sera terminé, nous partirons loin dans des contrées que personnes n'a jamais eu l'audace de conquérir ! »

Mais que signifiait "tout cela" ?

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Philippe d'Artagnan


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« s i . v e r s a i l l e s »
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MessageSujet: Re: Les peines qu'éprouvent nos amis nous affectent davantage que celles que nous éprouvons.   Les peines qu'éprouvent nos amis nous affectent davantage que celles que nous éprouvons. Icon_minitime28.01.13 15:56

Cela faisait tant de bien de quitter Versailles, redevenir un peu soi-même le temps d'une après midi et non pas un simple pantin de cour qui faisait des courbettes et des sourires. Philippe n'avait jamais été taillé pour faire ce rôle ad vitam eternam. Il est vrai qu'à une période, il s'en sortait très bien, un bon garçon qui fréquentait les salons et savait réciter des vers à la perfection. Ce garçon là semblait à des kilomètres du d'Artagnan d'aujourd'hui qui avait tant grandi, mûri aussi. Aujourd'hui, il avait bien du mal à supporter ce château où il suffoquait, avait envie de courir jusqu'au manoir pour y rester tranquillement avec son fils ; mieux, il avait parfois l'espoir de repartir en Gascogne, malgré les mauvais souvenirs qu'il eut durant ces dernières années. Mais finalement, juste s'échapper du château était un bonheur puisqu'il pouvait à nouveau voir Paris, cette ville fascinante et dangereuse, ville qu'il adorait car on ne savait jamais ce qu'on pouvait trouver à chaque croisement. Puis surtout, c'était l'occasion de passer un peu de temps avec son amie Angélique qui semblait avoir quelque chose derrière la tête, avoir prévu leur sortie du jour. De l'aventure, aussi minime soit-elle, était tout de suite bien accueillie par Philippe avec un large sourire.

« Allons ! Laisse moi tout de même garder un semblant de surprise… Je suis certaine que tu me remercieras le moment venu !
Bien, en espérant que cette surprise soit à la hauteur ! N'aurais je pas même un indice ? » essaya, curieux, le jeune homme avec un clin d’œil complice.

Mais la conversation continua, toujours joyeuse et portée sur la Cour. Les deux avaient un caractère similaire, ils ne pouvaient pas entrer dans le moule que leur imposait la Cour de France et il était facile de se moquer d'eux ou même de parler dans leur dos. Malgré ses habits bien coupés, Philippe avait gardé les traits tirés, les histoires à propos de son père ou de son frère ne cessaient d'arpenter le château et il voyait bien ces regards en coin. Quant à Angélique, elle était un garçon manqué, bien loin du stéréotype de la courtisane fardée et refusait de s'y plier. Ils étaient tous les deux des rebelles qui ne voulaient pas vendre leurs âmes pour quelques sourires. Il rit lorsque son amie compara les dames à des marionnettes ! C'était tellement vrai, la métaphore était juste parfaite. Et lorsqu'elle les imitait en papillonnant des yeux, cela en était fini car le jeune homme écrasa une larme de rire, la retira d'un geste de la main, amusé par cette situation. En y repensant, il était bien heureux d'avoir trouvé des amis qui ne soient pas de cette trempe, ni même que sa belle soit de ces dindes. Il faut avouer qu’Élodie et Angélique se ressemblaient en certains points, elles étaient toutes les deux non conventionnelles au possible et avaient un goût pour le travestissement (passion peu commune chez les jeunes filles en général).

« Philippe, ces femmes sont vraiment réelles ? Et ces hommes ? Avec leurs grands chapeaux, et leurs rubans de soies, qu’ils prennent volontiers ma place de femmes si la mode leur plaît tant !
Tu n'auras qu'à leur dire cela, je suis sûr que ces messieurs apprécieront !
Promets-moi de m’interdire de devenir aussi futiles qu’eux !
Si c'est le cas, je te ramène moi-même dans ton couvent ! »

Si son amie n'avait plus ce naturel et cette fraîcheur, ce ne serait plus son Angélique, celle qu'il avait sauvé il y avait un peu plus d'un an lorsqu'elle s'était présentée à son château alors qu'il était mal. Celle qui le connaissait si bien qu'elle voyait bien quand le jeune homme n'était pas bien, comme en ce moment. D'ailleurs, Angélique le comprit de suite et son ton était plus sérieux.

« Philippe, vous savez que vous pouvez me parler de tout ce que vous avez sur le cœur. Je serais toujours là pour toi. Toujours. Je veux qu’en rentrant au palais ce soir, tu retrouves ton sourire, et que ton cœur soit plus léger. Ne crois pas que tu peux me cacher derrière ton sourire lointain tes souffrances… Il ne sut quoi répliquer et ne fit que la regarder. Elle ne lui demandait pas de parler mais il le pouvait si cela devenait trop lourd. Quand tout cela sera terminé, nous partirons loin dans des contrées que personnes n'a jamais eu l'audace de conquérir ! »

Il eut un sourire sincère à cette phrase, qui contrastait toujours avec son regard éteint. Il aimerait tellement à nouveau enfourché son cheval et partir à l'aventure, ne plus être enchaîné à cette vie mais c'était sûrement trop tard à présent …

« Tout cela ? Que veux tu dire ? Bien que je sois plus que partant par un voyage loin d'ici, partir découvrir cet Orient ou ce continent africain où tant de légendes sont racontées … Le plus dur sera de résoudre nos problèmes … il était redevenu sérieux et pouvait au moins parler d'un sujet qui lui tenait à cœur. Mais je doute que l'histoire de mon frère soit résolu aussi facilement. Tu as du en entendre de parler, la justice cherche mon frère qui est accusé d'avoir assassiné son épouse et ses enfants. Foutaises bien entendu mais cet idiot s'est caché le rendant davantage coupable aux yeux du monde … Et je ne sais même pas où il se trouve. Et avec la guerre qui arrive, je ne peux pas continuer à le rechercher. »

Le ton était devenu grave et il poussa un long soupir à fendre l'âme. Plus que ses problèmes personnels avec Cédric de Portau, c'était sa famille qui lui causait davantage de soucis car il tenait à son frère comme à la prunelle de ses yeux et ne pouvait pas le laisser tomber de la sorte. Mais Philippe ne voulait pas non plus de pitié ou qu'on s'attriste sur son sort alors que cette journée était prometteuse en joie et bonhomie. Il passa la main dans ses cheveux et tourna la tête avec son amie.

« Je ne veux pas gâcher notre journée ensemble, elle est trop précieuse pour que je sois si sérieux, pardonne moi. Puis après avoir respiré un bon coup, tenta de sourire à nouveau. Sommes nous bientôt arrivés à destination ? »
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MessageSujet: Re: Les peines qu'éprouvent nos amis nous affectent davantage que celles que nous éprouvons.   Les peines qu'éprouvent nos amis nous affectent davantage que celles que nous éprouvons. Icon_minitime

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