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 Le roi et ses espions en réunion

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Louis XIV


Louis XIV

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Belle et douce Amy, l'unique. Peu importe mon alliance ...
Côté Lit: Avec ma femme au nom du devoir conjugal, avec la Reine de mon coeur au nom d de l'amour
Discours royal:



ADMIN ROYAL
L'Etat, c'est Moi

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Titre : Roi de France
Missives : 1184
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MessageSujet: Re: Le roi et ses espions en réunion   Le roi et ses espions en réunion - Page 2 Icon_minitime15.05.13 18:10

Tous les espions étaient partis un par un, après quelques questions techniques sur la guerre à venir, les probables passeports que Colbert délivrera en cas de besoin à ceux restés à Versailles qui auraient besoin de quitter la France, les détails de missions, de comment contacter le roi, Colbert ou La Reynie en cas de besoin. Après cette réunion où tous avaient pu se voir, il ne restait finalement que Louis et Colbert dans cette pièce devenue silencieuse et vide de population. Il était temps d'aller se coucher ... ou presque.

Votre majesté, attendons nous quelqu'un ? demanda Colbert.
Oui, le chevalier de Langlay ne devrait plus tarder. Faites le venir quand il arrivera.

Et Louis se retira dans la pièce d'à côté, attendant que son espionne daigne montrer sa bouille. Cela pouvait paraître étrange que celle qui s'appelait en vérité Megan Campbell ne vienne pas à la réunion comme les autres. Avec la guerre qui arrivait, il ne devait pas être étonnant qu'employer une écossaise soit une bonne idée. Bien heureusement, Louis ne connaissait pas la double casquette de son employée ... et ce n'était pas plus mal comme cela. Mais ce n'était pas de cela dont il était question, point de trahison ou d'échafaud, alors que le roi s'asseyait dans un large fauteuil moelleux, même si la guerre devait lui faire prendre des mesures, qu'il n'avait pas pris avec d'autres. C'est à ce moment là que Colbert fit son apparition, toujours de noir vêtu telle une chauve souris nocturne :

Sire, le chevalier de Langlay, comme convenu.
Faites le entrer. Et laissez nous pour le moment, monsieur Colbert.

C'est à cet instant que le ''jeune homme'' fit son apparition, l'air peu rassuré(e). Il était vrai que la missive indiquait une réunion des espions, pas un royal tête à tête. La porte se referma, laissant le justicier de la nuit attendre de l'autre côté de la porte, jusqu'à temps qu'on l'appelle au moment providentiel.

Chevalier, restons dans le ton de votre tenue, vous devez vous demander où est la réunion où vous deviez vous rendre ce soir. Il n'y a là point de mensonge, la réunion s'est finie quelques minutes avant votre arrivée. Il garda le silence, observant son espionne avec le peu de lumière éclairant la pièce. Ce ne sont guère de bonnes nouvelles qui me poussent à vous avoir face à moi en cet instant.

Cela ne devait guère rassurer Megan qui devait toujours croire à une accusation de trahison. Surtout que le silence était presque pesant, la nuit n'aidant pas.

Je sais l'amour que vous portez à votre patrie, le sentiment de déchirement que vous aurez durant cette guerre. Je peux alléger votre souffrance. Ces mots n'étaient guère rassurants encore aux yeux de l'écossaise. Si vous n'avez pas participé à la réunion, c'est parce que, désormais, vous ne faites plus partie de mon réseau, jusqu'à ce qu'il en soit décidé autrement. Vous êtes en quelque sorte libre, bien que cela ne vous dispense pas du silence de ce que vous avez vu lors de votre service.

La ''sanction'' était tombée, même si elle n'était pas bien impressionnante. Si Louis avait confiance en la plupart de ses espions, il savait que la garde n'allait pas à l'encontre de la fidélité de quasiment tous, certains étaient volontairement écartés, pour éviter tout problème. Si un homme comme le duc de Bar était pour le roi de France alors qu'il était le propre fils du duc de Lorraine, il en savait moins à propos de Megan et l'écartait tant qu'il en était temps. Elle était tout de même dans les petits papiers du roi d'Angleterre, un de ses grands amis à la Cour était un Stuart ... Non, Louis ne laissait rien au hasard. Il appela d'ailleurs Colbert, qui fit son apparition des plus sombres et sortit un document, le déroulant pour expliquer au chevalier de quoi il en retournait.

Chevalier, ce papier à signer vous insigne à garder le silence sur vos missions et les noms de vos collègues. Sachez que si une information parvenait à l'oreille d'un ennemi, vous serez le premier à subir la justice royale. Veuillez signer là. dit Colbert, toujours aussi aimable.

Oui, un document à signer, où bien sûr le nom inscrit était celui de chevalier de Langlay mais où le roi, toujours prévoyant, avait aussi inscrit celui de la jeune femme à l'encre sympathique, sait on jamais. Toujours avoir plusieurs coups d'avance sur les autres, telle était sa conception. Le papier signé, il ne restait qu'à dit au revoir à une bonne espionne.

Au revoir chevalier et que Dieu vous garde où que vous alliez.
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Benoît de Courtenvaux


Benoît de Courtenvaux

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Côté Coeur: Une fois offert et mis à lambeaux, il est pour l'heure tout entier à son roi.
Côté Lit: Je n'y tiens pas une collection ! Mais il n'est pas glacé non plus.
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MessageSujet: Re: Le roi et ses espions en réunion   Le roi et ses espions en réunion - Page 2 Icon_minitime30.06.13 14:09

Benoît était souvent un sujet de moqueries pour ses collègues. Sa maniaquerie, son raffinement, son dégoût du sang et de la poussière ne pouvaient que faire sourire à son passage. On raillait ses manières peu orthodoxes, pas de pistolet ou d’épées au côté, il n’avait qu’un simple poignard et son célèbre nœud coulant. Et puis, il devait bien l’avouer son zèle et son affection indéfectible pour le jeune monarque faisait qu’il en faisait toujours trop sans doute pour les autres. Mais pour lui, se comporter de la sorte, être aussi droit qu’un militaire devant son roi était en tout point, très naturel. Devant Louis XIV, il n’était pas loin de prendre la place d’un esclave ou même d’un chien devant son maître. De là, à passer pour un lèche botte aux yeux de ses compagnons d’espionnage, il n’y avait qu’un pas et le pas avait été franchi depuis longtemps. Le marquis avait bel et bien une telle réputation et les petites piques allaient bon train. Il n’en avait cure, s’il avait dû relever toutes les boutades de ceux avec qui il devait travailler, qu’est-ce cela aurait été face à un ennemi ? Quel piètre serviteur, aurait-il fait ! Il haussait généralement les épaules et balayait rapidement de sa mémoire, le trait d’humour dont il avait été la cible. De Ferdinand, il en fut même pas surpris, au contraire lui-même eut un petit rire muet lorsqu’il lui lança ses bouffonneries légendaires. Il savait qu’il se vengerait du baron, en faisant quelques déductions gênantes à son sujet et comme toujours, ils en resteraient là. C’était leur petit jeu.

D’ailleurs, l’heure était à la concentration sur des sujets bien plus graves et il fallait écouter et non se vexer. Benoît mémorisait au fur et à mesure, les projets des autres espions que ce soit à l’arrière tout comme lui, ou bien sur le front en Lorraine. Du coin de l’œil, le parlementaire fixait de temps à autre Christine de Listenois et Maryse d’Armentières. Depuis sept ans qu’il avait été recruté par le roi, il n’avait eu que peu de contacts avec les jeunes femmes, mais la blonde marquise ne lui disait rien qui vaille. Dans son regard pétillaient parfois des lueurs bien étranges, elle paraissait parfois déséquilibrée passant d’une humeur à une autre d’un claquement de doigt. Pouvait-on se fier à cette femme instable ? Benoît ne se serait pas permis de mettre en doute le jugement du souverain, alors il gardait ses pensées pour lui et évitait plus que jamais d’être en mission avec elle. Il avait jusqu’à alors tout à fait réussi, puisque Maryse, Christine et lui-même ne s’étaient que peu rencontrés voire pas du tout. En revanche, tous les autres présents ne lui étaient pas inconnus. Luigi, Richard, Alaina, Evangéline et bien entendu son cousin Guillaume. Restait un absent ou plutôt une absente : Megan Campbell. Où était donc le chevalier de Langlay ? Benoît songea tout d’abord à un retard, puis ne la voyant pas arriver, le marquis eut un mauvais pressentiment. Ne restait-elle pas sujette britannique ? En ces temps de guerre avec l’Angleterre, cela allait créer certainement quelques problèmes et non pas des moindres. Mais jusqu’à la dernière minute, Benoît espéra. Après tout, Maryse n’était-elle pas l’épouse d’un prince allemand et Christine, la sœur d’un lorrain ? Alors pourquoi Megan serait-elle sur la sellette davantage qu’elles ?

Sans doute Benoît fut-il le dernier à sortir autant qu’il avait été le premier à rentrer dans les grands appartements du roi. Il attendit, le cœur légèrement serré que tous eurent quitté les lieux. Il plongea alors dans un salut respectueux.

- Sire, que Dieu vous apporte gloire et chance sur le champ de bataille. Je vous ferai parvenir des rapports tous les jours et aussi détaillés que possible.

Et il quitta les lieux, en marchant en arrière, la tête toujours baissée comme l’exige le protocole en présence d’une personne royale. Lorsqu’il se retourna, il vit au fond du couloir Megan, à qui il jeta un regard désemparé. Il n’était pas à proprement parlé amoureux, mais il s’était attaché à l’écossaise et leur amourette durait depuis quelques mois déjà. Allaient-ils devoir se séparer ? Lorsqu’elle fut à sa hauteur, il attrapa avec délicatesse son bras et lui murmura à l’oreille.

- Nous devons parler, je t’attendrai au salon de la paix. Viens s’il te plait.

Puis elle pénétra dans les appartements du roi, Bontemps demeurait lui à la porte. Benoît fit alors quelque chose, dont il ne se serait jamais cru capable. Il sortit la bourse qu’il avait dans son pourpoint et la mit sous le nez de Bontemps.

- Qu’est-ce que le roi lui veut, Bontemps ? Parlez et tout ceci est à vous !

Le valet du roi fixa la bourse d’un air plus surpris qu'intéressé et comme il aurait dû s'en douter, sa loyauté ne flancha absolument pas.

- Le chevalier de Langlay vous l’apprendra bien assez tôt, marquis. C’est mal de me tenter ! Mes gages me suffisent ! Je ne vous aurai pas cru capable de ça ! Vous me décevez !
- Vous avez raison, pardonnez-moi.

Il tapa à plusieurs reprises sur son épaule et le sourire de l’autre lui apprit, qu’il était tout excusé malgré le geste. Tous deux s’aimaient bien, il faut dire qu’aucun des deux n’aurait jamais trahi le monarque. Benoît rangea donc ses louis d’or et gagna, le cœur en berne, le salon de la paix. Était-ce la fin de leur relation ?


Dernière édition par Benoît de Courtenvaux le 24.07.13 13:16, édité 1 fois
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Megan Campbell


Megan Campbell

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Côté Coeur: Après mon pays et un souverain, vient le visage d'un français un peu trop maniaque.
Côté Lit: Après le passage d'un souverain, je suis devenue bien difficile. N'espérez rien de ce côté!
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    And now I'm going home


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Titre : Baronne de Campbelltown et espionne très personnelle de Charles II
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MessageSujet: Re: Le roi et ses espions en réunion   Le roi et ses espions en réunion - Page 2 Icon_minitime30.06.13 15:19

-Si vous n'avez pas participé à la réunion, c'est parce que, désormais, vous ne faites plus partie de mon réseau, jusqu'à ce qu'il en soit décidé autrement. Vous êtes en quelque sorte libre, bien que cela ne vous dispense pas du silence de ce que vous avez vu lors de votre service.

Les mots du roi avaient été fermes, presque cinglants, faisant perdre à Megan toute sa morgue habituelle. Elle s’était douté de cette sentence, elle l’avait peut-être même attendue, mais elle ne s’était pas préparée à l’entendre de vive voix. Le roi de France n’était pas le plus stupide des hommes et lorsqu’on avait grandi dans le giron du cardinal Mazarin dont elle avait tant entendu parler, on ne pouvait garder auprès de soi une anglaise, toute écossaise puisse-t-elle être.
Ce qui rassurait Megan et qui la fit tenir droite devant Louis XIV était cette pensée tournée vers l’Angleterre, où son roi aurait toujours une confiance infaillible en elle. On était revenu en 1543, lorsque l’écossais Matthew Stuart, ancêtre de son roi, avait rallié la cause d’Henry VIII.
-Je comprends, sire. J’accepterai cette sentence avec toute la discrétion avec laquelle j’ai œuvré pour vos services.

Colbert sorti soudainement de la tapisserie, tel une chauve-souris sortant de sa caverne et déposa sous son nez un parchemin manuscrit tout en lui tendant une plume encrée.
-Chevalier, ce papier à signer vous insigne à garder le silence sur vos missions et les noms de vos collègues. Sachez que si une information parvenait à l'oreille d'un ennemi, vous serez le premier à subir la justice royale. Veuillez signer là.
-La raison du plus fort est toujours la meilleure, soupira-t-elle à voix basse en prenant la plume des mains de Colbert.

Le document était au nom du chevalier de Langlay. Elle sourit subrepticement, se doutant qu’avec une chauve-souris comme conseiller, le roi avait pris ses dispositions pour que Megan Campbell soit liée au chevalier de Langlay. Mais connaissait-il Lord Dafoe ? Adolphe Lanzac ? Certainement pas, non. Elle gardait un crochet pour se rattraper si besoin était.
A présent déliée du roi de France, elle était entièrement à Charles II, désormais ennemi de celui qu’elle venait de saluer avec déférence.

-Au revoir chevalier et que Dieu vous garde où que vous alliez.
-Adieu, sire. Ce fut un honneur que de mettre mes talents au service de votre majesté, et espère avoir été à la hauteur.
Elle se retint d’ajouter qu’elle regrettait que leurs deux nations étaient à nouveau ennemies, la phrase n’avait pas sa place.

Colbert la raccompagna sans une once de sourire, et referma la porte derrière elle, la laissant seule et songeuse, chapeau à nouveau remis sur ses cheveux roux.
Courtenvaux l’avait approchée tout à l’heure, et son cœur se serra à l’idée de devoir faire ses adieux à Benoît. Leur relation durait depuis peu, avait étrangement commencée, mais l’affection qu’elle lui portait lui faisait oublier ses douleurs passées. Elle ne savait si elle pouvait parler d’amour, mais elle sentait son cœur battre un peu plus fort lorsqu’elle revoyait son sourire, lorsqu’elle pensait à lui.
Elle s’arma de courage et rejoignit sans bonheur le salon de la Paix. Etrange nom pour des adieux qu’elle voyait poindre.


Le salon était vide et après un regard avec les valets, la porte se referma sur eux.
-Benoît, commença-t-elle avant qu’il ne parle. Tu dois savoir de quoi le roi voulait m’entretenir, seule.
Elle lui pris les mains, n’osant le regarder en face. Elle ne voulait pas qu’il remarque ses yeux brillant, son visage contrit et abattu. Elle devait être celle qu’elle avait toujours été : la fraîcheur, l’impulsivité écossaise dont elle ne se départissait jamais.
-Il me retire de mes fonctions, m’a fait signer un papier m’empêchant de parler de quoi que ce soit, fit-elle lentement. En garde, espèce de vieille pute dégarnie ! , lança-t-elle ironiquement en référence à ses missions passées, le chevalier de Langlay n’a plus aucune raison d’être à présent, je ne peux que retourner en Angleterre, quitter ce faux fiancé de Froulay, retrouver Archibald qui me traitera en prisonnière.
Elle n’attendit pas qu’il réponde et reprit, gardant les yeux baissés, rivés sur ses boucles de chaussures.
-Je peux bien sûr rester en France, rester auprès de toi, mais cela est bien trop dangereux. Craignez la colère de la colombe, comme nous le disons souvent chez nous. Elle releva enfin les yeux, posant son regard clair dans celui de Benoît. Je suis attachée à l’Angleterre, et à ce seul pays, à présent. Rien ne m’oblige à rester fidèle à la couronne française que j’ai servi par devoir. Je suis anglaise, [b/]répéta-t-elle. Je serais une traître à mon pays si je restais en France.

Ces derniers mots, Megan les croyais plus que les autres. Elle pouvait rester en France auprès du marquis, mais son roi aurait certainement besoin d’elle. Elle renonçait à Benoît pour mieux servir son pays. Le sacrifice était lourd, mais décidé.
Elle serra ses doigts autour de ceux de Benoît, avant de l’embrasser une dernière fois, furtivement.
-Au revoir, car je sais que nous nous reverrons après la guerre.

Elle eu un sourire contrit, le salua d’une petite révérence et s’éclipsa une ultime fois du château de Versailles, libre.





Lisa, je te laisse conclure si tu veux, pour moi tout est ok!
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Benoît de Courtenvaux


Benoît de Courtenvaux

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MessageSujet: Re: Le roi et ses espions en réunion   Le roi et ses espions en réunion - Page 2 Icon_minitime24.07.13 14:06

La reine et la cour s'étaient retirées, Benoît par soucis là encore des conventions, aurait dû rester immobile pour ne pas gêner le sommeil des courtisans. Pourtant, il ne le pouvait pas et déambulant dans le salon de la paix, ses bottes claquaient à chaque pas qu'il faisait. Lui ne les entendait pas, son esprit était captif de sombres pensées. Il ne s'en libérait que pour fixer de temps à autre, l'horloge lui indiquant que seulement quelques minutes venaient de s'écouler et non pas le demi-siècle, qu'il imaginait. Fort heureusement, le rencontrer dans ce salon n'aurait été en rien un quelconque flagrant délit sur ses activités d'espions, n'était-il pas un courtisan lui-même et combien de rendez-vous nocturnes pouvaient se faire dans le palais et au dehors ? Voilà pourquoi, il pouvait se permettre sans trop de risques de faire du bruit. En mission, cela aurait été différent, il aurait pris sur lui malgré la situation et sa nervosité. Car dire qu'il était nerveux était un vrai euphémisme, et ce n'est pas cette fois-ci Bontemps, qui fut victime de son humeur mais un instrument de musique. En effet, ayant aperçu auprès d'un clavecin et d'une harpe, la guitare de Louis XIV, il l'avait prise en mains et avait voulu égrener quelques notes. Quoi de mieux que quelques accords baroques pour apaiser l'esprit ! Le raffiné Benoît ne pouvait qu'y être très sensible. Malheureusement, sa sensibilité justement était bien trop à fleur de peau ce soir là, pour ne pas avoir un geste maladroit. Lorsqu'une porte s'ouvrit et se referma tout près des grands appartements du roi, il sursauta légèrement, la guitare glissa de ses doigts et chuta sur le sol marbré. Les cordes s'étaient entortillées, quant à la guitare, un trou béant remplaçait le coffre. Benoît se maudit plusieurs fois intérieurement, jamais il n'avouerait cette faute au souverain. Dans quelques jours, il ferait parvenir un paquet anonyme au monarque avec une nouvelle guitare ...

Mais à présent, ce n'était pas de ce problème là qu'il devait se soucier mais de l'avenir de son couple caché des autres espions. Un avenir qui ne s'annonçait pas sous les meilleures auspices depuis le début de leur relation, mais sans en être fou, Benoît s'était laissé vraiment charmer par l'écossaise. Si rupture, il y avait , elle en serait douloureuse. Etait-ce cela que venait lui apprendre Megan ? Cette dernière venait enfin de faire son entrée dans le salon et se dirigeait à pas lents vers lui. Il ne pouvait dire un mot tant sa gorge était sèche, aussi lorsqu'elle fut à sa hauteur, il la laissa parler.

" Benoît,  Tu dois savoir de quoi le roi voulait m’entretenir, seule. "

Ses mains subitement serrées par les siennes, ce regard fuyant, tout lui criait que leur aventure s'achevait ici et maintenant. Néanmoins, les mots fatidiques n'étaient pas encore sorties de cette délicate bouche, peut-être y avait-il encore un espoir.

" Il me retire de mes fonctions, m’a fait signer un papier m’empêchant de parler de quoi que ce soit. En garde, espèce de vieille pute dégarnie ! le chevalier de Langlay n’a plus aucune raison d’être à présent, je ne peux que retourner en Angleterre, quitter ce faux fiancé de Froulay, retrouver Archibald qui me traitera en prisonnière. "


Jamais le marquis de courtenvaux ne se serait élevé contre une décision du roi, jamais ! Cependant à cette minute, il songea qu'il s'agissait là d'une décision bien injuste ! Christine de Listenois était fiancée à un prince lorrain et un des chefs de l'état major ennemi,  Maryse d'Armentières était l'épouse d'un Calenberg, soit Megan était sujette britannique, mais pourquoi n'avait-elle pas eu également un traitement de faveur de son côté ? Après tout, si les deux lorraines pouvaient infiltrer la cour de Nancy, pourquoi pas Megan, n'était-elle pas une espionne de la couronne de France elle aussi ? Mais il ravala bientôt son amertume se persuadant que si Louis XIV avait agi ainsi, c'est qu'il devait y avoir un motif légitime bien que caché. Il devait l'accepter. Un éloignement est toujours déplaisant certes, mais peut-être qu'après la guerre tous deux pourraient se retrouver ?

" Je suis attachée à l’Angleterre, et à ce seul pays, à présent. Rien ne m’oblige à rester fidèle à la couronne française que j’ai servi par devoir. Je suis anglaise, je serais une traître à mon pays si je restais en France. "

Les yeux de Benoît s'écarquillèrent, il n'imaginait pas un seul instant devoir lutter à présent contre elle puisqu'elle rejoignait l'Angleterre. N'avait-elle pas été une camarade de missions et sa maîtresse ? Pourtant, il comprenait que trop bien son patriotisme, il avait le même au coeur. Comment lui en vouloir et comment la retenir surtout ? Dès que leurs pays rentrèrent en ligne de compte dans le discours de Megan, Benoît se sentit sans arguments, ils allaient se séparer et pour de bon. Il comprenait les raisons du roi à présent. Maryse et Christine restaient loyales à la France, il avait pensé que cela aurait été également le cas pour Megan ... Mais elle était bien trop écossaise, il le découvrait véritablement ce soir. Toujours plongé dans son mutisme, il sentit à nouveau ses doigts pressés autour de ses mains et lorsqu'elle l'embrassa, il enroula ses bras autour de sa taille frêle pour la serrer avec force contre lui.

" Au revoir, car je sais que nous nous reverrons après la guerre. "
- Oui nous nous reverrons et peut-être alors nous ne nous quitterons plus, on a vu souvent rejaillir le feu de l'ancien volcan qu´on croyait trop vieux et malgré nos différences, nous avons pu construire une relation qui peut être solide, après tout quand vient le soir pour qu´un ciel flamboie le rouge et le noir ne s'épousent-ils pas ? Au revoir Megan, que Dieu te garde.

Ces au revoir faits sous forme poétique si coutumière au parlementaire, Benoît demeura seul plusieurs minutes et un mauvais pressentiment lui fit savoir que plus jamais il ne la tiendrait dans ses bras. C'était bel et bien fini malgré ses dernières paroles d'espérance. Tous deux emprunteraient des chemins différents, ils se retrouveraient c'est certain, mais ils ne partageraient plus jamais l'intimité de l'autre. Il fallait s'y résoudre et Benoît savait qu'il y parviendrait malgré la difficulté. L'amour, le véritable, ne l'avait pas frappé. Il l'oublierait même s'il n'effacerait pas son nom de sa mémoire.

Après avoir replacé la guitare démembrée sur le fauteuil où il l'avait trouvée, il quitta lui même le salon de la paix et Versailles pour regagner Paris. La guerre commençait, les espions pour la plupart partaient, lui resterait.  

Fin
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