Aliénor de Wittelsbach
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il est libre de battre mais n'a pas trouvé qui serait digne de lui.Côté Lit: Il n'y a que moi et parfois ma fille. Pas d'homme, pour cause d'absence de coeur qui bat.Discours royal:
♣FEMME D'AUJOURD'HUI♣ elle flotte, elle hésite ...
► Âge : 24 ans
► Titre : Archiduchesse d'Autriche, duchesse douairière de Saxe-Zeitz et de l'Autriche inférieure
► Missives : 645
► Date d'inscription : 13/09/2012
| Sujet: Quand les princesses sont à cours d'argent ... 02.11.12 17:05 | |
| « Ce que l’argent a défait, l’argent le refait. » Pour une princesse impériale, le logement n'était pas bien grand. Cinq pièces, de plus ou moins grandes tailles certes, mais cela pouvait paraître peu pour une fille de sa condition aussi élevée, de son statut social. Mais Aliénor n'avait pas besoin de beaucoup de places pour elle, c'était surtout pour ses œuvres qui s'étaient entassés dans trois des pièces, plus certains dispatchés dans Paris chez des connaissances ou dans des locaux qu'elle avait loué. De plus grands appartements auraient donc été préférable mais la jeune femme n'avait pas non plus envie de passer sa vie, ses journées et soirées à Versailles. Un hôtel particulier à Versailles ou à Paris était préférable et un peu plus dépaysant. L'archiduchesse préféra Paris, l'hôtel qu'on lui vendait était magnifique car cette grille en fer forgé, cette cour d'honneur joliment constituée et cet habitat à la façade richement décorée et derrière un charmant jardin. Cela lui plut de suite et la jeune femme, croyant que l'argent lui tomberait du ciel, décida d'en faire acquisition. Il valait mieux avoir une grande demeure à soi à Paris et un petit chez le roi à Versailles, telle était sa devise. Seulement un bâtiment comme cela coûtait une fortune et une grande partie des économies de la jeune Wittelsbach partirent dans cette pierre. Mais rien ne lui faisait penser qu'il fallait s'en inquiéter, elle avait garder beaucoup d'argent dans un coin, ne dépensant que pour ses artistes et ses collections, rarement plus. Puis Ferdinand-Marie lui avait dit qu'il lui verserait une rente régulièrement en tant que frère et électeur de Bavière, tout comme son cousin Léopold 1e qui lui assurait qu'elle pourrait mener un train de vie à la hauteur de sa naissance. Sans oublier une pension en temps que dame d'atours de la reine Marie-Thérèse d'Autriche ! Avec tout cet argent, Aliénor devrait se sentir à l'abri du besoin. C'était sans compter les fourberies familiales …
En ce matin de fin d'été, la jeune femme recevait un examen attentif de ses comptes et … quelque chose clochait. Il y avait une erreur dans le calcul, il ne devait rester si peu dans son petit pécule, c'était impossible. En faisant de grossiers calculs dans sa tête, elle n'arrivait pas du tout à ce résultat. Certes, l'archiduchesse n'était pas une bosse en mathématiques mais il y avait une différence considérable. Son comptable eut mille questions à la minutes de la dame affolée qui ne comprenait pas ce qui se passait.
Mais que s'est-il passé ? A t'on pioché dans mon argent ? Êtes vous un homme fiable ? Que faites vous de mes deux rentes et de ma charge ? Calmez vous, madame, je vous prie. Et moi je vous prie de me répondre ! lança t'elle en colère. Pour commencer, je ne suis pas un voleur. Et vous surestimez vos recettes, madame. Vous n'avez pas deux mais une seule rente. Pardon ?
Ce fut comme un pavé lancé dans la mare et les beaux yeux clairs d'Aliénor furent tout écarquillés. Comment ça une seule rente ? Non, l'un des deux n'auraient pas osé … Prenant une grande inspiration pour se donner du courage à savoir le nom du traître qui ne lui donnait pas l'argent promis, elle ferma les yeux un instant puis s'en retourna vers Albert, son comptable à l’œil aussi vif que son tour de ventre était à plusieurs chiffres.
Qui me donne ma rente ? demanda t'elle enfin. Son altesse impérial Léopold 1e, madame.
Même si elle était soulagée que Léopold ne la laisse point tomber, Aliénor poussa un cri de rage en pensant que son propre frère lui coupait les vivres ! Elle renvoya son comptable de ses appartements et se mit à tourner en rond. Puis s'installa à son secrétaire pour écrire une lettre assassine à Ferdinand-Marie pour lui dire le fond de sa pensée. Mais la colère la prenait au corps, la jeune femme était incapable d'écrire correctement plus de deux phrases sans trembler ni tâcher ou ne pas trop l'insulter car les noms d'oiseaux fusaient dans ces papiers jetés au sol quand cela n'était pas bon. Elle passa plusieurs heures à cette occupation sans que cela ne la calme ou la satisfasse. Julia, sa camériste, attendait sagement sur le pas de la porte depuis quelques instants, attendant que sa maîtresse ne tourne enfin la tête vers elle.
Monsieur votre frère est là, madame. Déjà ? Oh non, il est pile à l'heure ! Faites le entrer.
La camériste disparut en hochant de la tête avant que n'apparaisse son grand frère chéri, toujours souriant et qui éclata de rire en voyant tous ces papiers par terre, ne s'attendant pas à un tel chantier dans cette chambre.
Quelle pagaille ! Est-ce comme cela qu'on accueille un membre de la famille impériale ! Il s'amusait encore alors qu'il ramassa une feuille et essaya de déchiffrer. Te la joues tu corbeau en écrivant des lettres de menaces ? J'espère qu'une ne m'est pas destinée ! Pas à toi, mais à notre frère ? lâcha la jeune femme, courroucée. Qu'as fait notre petit plaisantin d'électeur en ce jour ? avec une large pointe d'ironie. Il … il ne me donne pas de rente ! Maxi, il me laisse sans le sou. Heureusement que Léopold sait tenir ses promesses. Après la colère, le désespoir vint se lire sur son visage. Oh, Maxi, comment je vais faire, je ne peux pas vivre comme une souillon, j'ai un tain de vie à mener et sans l'argent de Ferdinand-Marie, me voilà avec un grand vide à combler ! Ce n'est pas comme si tu étais une grande dépensière. Mis à part tes collections et quelques plaisirs, tu n'as pas à beaucoup dépensé. Hé bien … J'ai acheté un hôtel particulier. hésita t'elle avant d'avouer son fait. Quoi ? Tout s'explique ! Revends le ! Et je mets mes œuvres où ? Je ne vais pas les laisser éternellement empilées ici comme si elles n'avaient aucune valeur !
La discussion se poursuivit, Maximilien-Philippe tentait de montrer à sa sœur le chemin de la raison mais il savait que sa petite sœur avait son caractère et qu'il serait bien difficile de lui faire revenir en arrière. Seulement, lui non plus n'avait pas vraiment de solution à cela, son argent venait aussi de l'empereur et un peu de son frère, du moins du peur qu'il voulait lui en donner. Les deux frères et sœurs se calmèrent un peu dans leurs disputes et Maximilien prit sa sœur dans ses bras quand il vit des larmes perlés au bord de ses yeux. Alors qu'il la quitta un peu plus tard pour vaquer à ses occupations, Aliénor se demandait toujours ce qu'elle pourrait faire pour avoir un peu d'argent. Elle regarda la robe qu'elle confectionnait elle-même, lui permettant d'avoir une occupation manuelle autre que la broderie qu'elle trouvait stupide. Regardant son travail, la jeune femme se dit qu'elle avait autant de talent que certaines couturières. Elle secoua la tête : une personne noble n'avait pas le droit de travailler. Et pourtant, certains en avaient le temps vu que la Cour n'était pas toujours en effervescence. Pourtant, cette idée revenait. Combien de fois lui avait-on demandé d'où venait ses robes ? Beaucoup de fois, tout comme certains chapeaux qu'elle avait confectionné des jours d'ennui ! Et puis, avec une autre identité, un nom de femme du peuple à travailler quelques heures par jour ou alors ici, qui le saurait ?
J'ai besoin de cet argent … murmura Aliénor à elle-même.
C'est ainsi que le lendemain, vêtu des vêtements de sa camériste, elle démarcha les différentes boutiques pour proposer ses services ? Aline. Et ses références ? Oh, elle a confectionné les tenues de l'archiduchesse d'Autriche. Si son nom pouvait servir …
|
|