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| Confidences pour confidences | |
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Philippe d'Artagnan
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Après avoir souffert ces dernières années, ma belle Elodie le remet en marche ♥ Côté Lit: Je suis fidèle à l'amour et à un seul être. Et je l'attendrais.Discours royal:
Ҩ PRINCE CHARMANT Ҩ Je te promets la clé des secrets de mon âme
► Âge : 25 ans
► Titre : Duc de Gascogne
► Missives : 638
► Date d'inscription : 01/06/2008
| Sujet: Confidences pour confidences 09.03.16 22:44 | |
| A la Cour, même le plus doux des agneaux devait jouer au loup pour survivre et ne pas se laisser dévorer par autrui. Et dans ce domaine, Philippe devait bien admettre qu’il s’en sortait pas trop mal à ce petit manège, et il devait ça à son grand ennemi, Cédric de Portau. Cet imbécile prétendait être son frère, et s’amusait à faire tourner le cadet d’Artagnan en bourrique. Bien sûr, Philippe n’avait aucune preuve mais pouvait compter sur un soutien de poids en compagnie de la douce Elodie qui était certaine d’avoir reconnu Portau lors de son enlèvement il y a quelques temps de cela. Assis à son bureau, le jeune duc ressassait tout cela encore et encore sans trop savoir comment doubler son assaillant et le clouer au piloris. Incapable de lui mettre la main dessus, d’obtenir le moindre morceau pour l’envoyer croupir à la Bastille, cela le rendait presque fou.
Cela faisait bien quelques minutes qu’il restait dans le vague ainsi, son courrier à peine ouvert. Malgré ses tentatives pour se calmer ou essayer de se raisonner, Philippe dormait peu, et mal, en témoignent les cernes creusées sous ses grands yeux bleus. A nouveau, il avait tombé du poids, et ses chemises flottaient légèrement. Pas grand-chose, pas comme Alexandre dans sa cellule, mais de quoi inquiéter le valet de la maison, ce bon vieux Barnabé, qui vint lui apporter de quoi le sustenter.
« Merci, mais je n’ai pas faim. Tu ne partiras pas sans manger. A la Cour, on n’aime pas les chétifs ni les peine à voir, alors tu manges, ou je t’empêche d’aller à la messe du Roi. Mais … Il n’y a pas de mais, jeune homme. Je respecte ton avis tu vois mais en même temps c’est pas le mien donc c’est pas le bon.Si je ne peux pas prendre soin du de ton père ni de ton frère, il me reste que toi à nourrir. Allez ! »
Les bras croisés, le vieil homme observa le jeune duc les bras croisés. Philippe dut manger mais se sentit comme un pauvret à l’époque des derniers Valois, à qui un templier aurait fait la charité avant de disparaître. Puis il partit s’habiller dans une tenue de Cour respectable avant de prendre son carrosse pour se rendre à Versailles. Il préférait y aller à cheval mais avec le début de l’automne, la boue dans les sentiers rendait le chemin difficile à faire sans s’éclabousser. Alors il avait fait l’acquisition d’un véhicule assez petit mais élégant, sans grande fioriture, si ce n’est les armoires de la Gascogne pour qu’on le reconnaisse. Il y avait donc un nouveau domestique à charge, en plus de Barnabé et de la nourrice, un cocher.
Difficile de manquer la messe royale, surtout quand on avait une charge dans la Maison du souverain ! D’Artagnan se devait d’être présent, assis sur le côté avec un groupe de gentilshommes qu’il connaissait et appréciait la conversation. Après la messe, certains commentaient les dames dans l’entourage de la favorite mais aussi celle de la reine. Ainsi chacun allait de son commentaire sur la trop pieuse archiduchesse de Wittelsbach, de la séparée duchesse de Richmond, mais c’est sur mademoiselle de Saint-Amand que le commentaire fut le plus intéressant.
« On la dit riche, entre ses terres et ses amants, bien plus riche que d’autres grandes dames. Tu m’étonnes que les infortunés tentent leur chance. Comment ça ? On l’a vue plusieurs fois avec le comte de Gan. Un homme intelligent mais avec un bout de terre grand comme mes jardins. Il ne doit pas vous rapporter grand-chose en impôts mon cher duc. »
Philippe secoua la tête négativement. En effet, Gan n’avait pas beaucoup de ressources et pourtant Cédric menait un peu la belle vie ici. Profitait-il de cette dame ? Sans doute, si on la disait riche ! Après tout, une femme de son âge non mariée, c’était la porte ouverte à tous les galeux du coin. Et si Cédric n’était qu’un sale type, on ne pouvait nier son intelligence et sa façon d’embobiner son monde. Dans un élan chevaleresque, Philippe voulait détourner la jeune femme des griffes de l’affreux monstre qu’était Portau. Alors qu’un de ses camarades allait saluer ses dames, d’Artagnan l’accompagna, espérant ainsi se faire présenter à la dame de Saint-Amand, et non surgir de nulle part pour la mettre en garde contre Cédric. Quand enfin, ils arrivèrent à elle, Philippe se dit que son frère de pacotille ne choisissait pas que des riches, il ne les prenait pas moche non plus. Les salutations et présentations d’usage s’en suivirent, puis l’ami s’en alla et le jeune homme profita de ce moment pour expliquer à la belle dame son tracas.
« Pardonnez moi madame si mes paroles vous importunent, je ne veux point paraître grossier. J’ai besoin de m’entretenir avec vous au sujet d’une connaissance commune … Connaissez vous monsieur de Portau ? »
Les dés étaient jetés, il fallait continuer à présent, il ne pouvait plus reculer. Alors qu’elle répondait par l’affirmative, il poursuivit.
« Voyez vous, bien que je le connaisse depuis des années, je le soupçonne de nombreux méfaits, dont celui de me vouloir du mal. Et sans vouloir faire de vous une demoiselle en détresse, je pense que nous n’êtes pas en sécurité avec un tel individu dans votre entourage. »
Philippe n’avait pas envie de déballer sa vie à une inconnue, surtout à la sortie de la chapelle, mais il devrait bien se forcer pour apporter une certaine crédibilité et non pas jeter la pierre gratuitement sur quelqu’un.
« Sans vouloir m’épancher, le voici ces derniers temps à rôder autour de ma famille, à me menacer. Il y a maintenant quelques temps de cela, il a enlevé ma fiancée. Mademoiselle de Froulay étant une fille honnête, elle attestera de bonne foi ce qu’elle a vu et subi durant ces quelques jours. »
A voir maintenant ce qu’Isabelle allait bien pouvoir dire …
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| | | Isabelle de Saint-Amand
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Fermé à double tour depuis qu'un ex-mousquetaire l'a briséCôté Lit: Amants de passages aussi rapidement oubliésDiscours royal:
Coeur à vif ϟ On promet beaucoup pour se dispenser de donner peu
► Âge : 29 ans
► Titre : dame de Louvel, chevalier de Saint-Amand
► Missives : 386
► Date d'inscription : 02/01/2012
| Sujet: Re: Confidences pour confidences 24.03.16 15:27 | |
| -... Amen, murmura la jeune femme.
Si jusqu'alors, elle n'avait jamais vraiment adoré la messe quotidienne, sans doute parce qu'elle lui rappelait beaucoup trop ses années de couvent, Isabelle en venait à apprécier ce moment. Non pas pour une quelconque spiritualité soudaine - la jeune femme était sans doute perdue aux yeux de Dieu, pécheresse bien lointaine de Marie-Madeleine - mais parce que le calme ambiant lui permettait de réfléchir. La chose la plus urgente, depuis le retour de la cour d'Amboise, était le Corbeau. Sa "mission", son odieux chantage, devait bien avoir une parade, bien qu'Isabelle ne sache pas vraiment laquelle. Ces quelques semaines en bord de Loire n'avaient été que reculer pour mieux sauter et ne pas trop y penser. Mais elle ne savait pas comment, désormais, éviter de devoir se glisser dans les draps de cet imbécile d'Hervault qu'elle connaissait à peine et qui était de toute façon méfiant comme la peste. Certes, auparavant, la chose lui aurait sans doute parue compliquée, mais certainement pas irréalisable. Désormais, elle ne savait plus que faire. Déjà parce que l'envie lui manquait - elle n'avait pas reprit d'amant depuis qu'elle avait rompu avec le baron, et non, cette nuit folle et dangereuse avec Cédric ne pouvait pas servir d'exemple -, et qu'il ne s'agissait pas d'argent à extorquer mais bien d'informations. La jeune femme savait par expérience que si l'argent peut se donner facilement, il n'en va pas de même pour un renseignement. Il fallait donc qu'elle réfléchisse et tente de se tirer de ce guêpier où cet alter égo de Louvel - avec lequel elle ne s'était plus travestie depuis bien longtemps - l'avait fourrée.
Mais la messe se finissait et la jeune femme se signa par automatisme, sans avoir été frappée d'illumination divine pour trouver une solution à son problème. Comme toutes les dames de la Reine, elle se redressa, prête à quitter la chapelle et à prendre le chemin de la suite de la journée de sa majestée. Mais il y avait un flottement ce jour-là, tout était plus calme, comme ralentis. La fraicheur de l'air fit frissonner la belle brune. Il lui sembla pourtant être observée, malgré l'ambiance détendue de la sortie de la messe quotidienne. Alors qu'elle rejoignait les autres dames de la cour, elle sonda la foule, à la recherche de ce regard qui l'avait mise mal à l'aise. Mademoiselle de Saint-Amand avait pourtant l'habitude d'être observée, sujet de ragôts et de golibets constants qu'elle assumait sans pour autant y attacher de l'importance, mais elle sentait quelque chose de différent. Elle haussa les épaules: une rumeur de plus ou de moins, elle n'était plus à cela prêt. Mais il lui fallut bien vite reprendre pied sur terre, ces messieurs de la maison du Roi saluant les dames. Isabelle s'inclina et tendit sa main, échangeant un sourire, feint ou non - après tout, certains avaient été ses amants, il ne fallait pas l'oublier, et entretenir de bonnes relations, à Versailles, était primordial. Parmi eux, elle distingua le duc de Gascogne, Philippe d'Artagnan, fils du célèbre Charles. Elle le connaissait de vue, et il était un parti très recherché de ces demoiselles. Si on ne l'avait pas dit grand romantique, peut être qu'à une époque, Isabelle aurait tenté une approche, plus pour le titre que les beaux yeux de l'intéressé. A une autre époque...
-Ma chère, avez-vous été présentée à monsieur le duc? Il me disait justement que s'il connaissait votre réputation, il n'avait jamais eut le ... plaisir de vous être introduit...
-Je n'ai pas eus cette chance. Monseigneur...
Isabelle fit un petit salut, sourire aux lèvres, mais sourire froid tout de même. Mais elle était pressée d'en avoir fini et de vaquer à d'autres occupations. Elle allait s'éloigner, quand le duc s'avança vers elle, créant une sorte d'apparté qui pourtant, à deux pas du reste du groupe, ne pouvait pas passer pour une quelconque conivence. Isabelle se serait bien passée de nouveaux ragots. Elle sourit à nouveau, un sourire plus circonvenu, plus froid, prête à tourner les talons, mais il ne lui en laissa pas le temps.
-Pardonnez moi madame si mes paroles vous importunent, je ne veux point paraître grossier. J’ai besoin de m’entretenir avec vous au sujet d’une connaissance commune … Connaissez vous monsieur de Portau ?
Isabelle se raidit au nom de Cédric, que venait-il faire dans cette histoire? Elle avait deux options, le charme, ou la hauteur. Elle n'était pas d'humeur à la première, mais il fallait tempérer la seconde. Nerveusement, elle tenta de remettre ses gants, fuyant le regard du jeune duc.
-Je vous demande pardon?
-Voyez vous, bien que je le connaisse depuis des années, je le soupçonne de nombreux méfaits, dont celui de me vouloir du mal. Et sans vouloir faire de vous une demoiselle en détresse, je pense que nous n’êtes pas en sécurité avec un tel individu dans votre entourage.
"Sécurité"? Isabelle aurait pu éclater de rire si la situation n'avait pas été si incongru. Cet homme qu'elle connaissait à peine et qui la mettait en garde contre un homme qui avait disparut aussi vite de sa vie qu'il y était réapparut... C'était à n'y rien comprendre.
-Sans vouloir m’épancher, le voici ces derniers temps à rôder autour de ma famille, à me menacer. Il y a maintenant quelques temps de cela, il a enlevé ma fiancée. Mademoiselle de Froulay étant une fille honnête, elle attestera de bonne foi ce qu’elle a vu et subi durant ces quelques jours.
Froulay? Voilà bien longtemps qu'elle n'avait pas croisé la petite Elodie, qu'elle avait pourtant bien malmenée, ou plutôt devrait-elle parler d'Eric? C'était bien trop d'informations pour Isabelle d'un seul coup. Se débattant toujours avec ses gants, elle fixa cette fois-ci le duc de Gascogne droit dans les yeux:
-Je ne vois pas en quoi, monsieur, mes fréquentations vous regardent. Mais puisque vous vous voulez protecteur de ces dames, j'entends par là Mademoiselle de Froulay et moi-même, sachez que Monsieur de Portau et moi nous connaissons depuis fort longtemps, et bien que je ne l'ai plus vu pendant des années, je me réserve le droit de placer ma confiance là où je la pense bienvenue. Quant au danger... Si vous connaissez ma réputation, comme on avait l'air de me le dire, vous saurez que quand je ne le crée pas, je sais m'en défendre.
Et ces satanés gants qui ne voulaient rien entendre. Isabelle allait planter le duc là quand l'un d'entre eux lui échappa des mains, ne lui laissant pas la possibilité de s'en aller. Elle se retint de pester - nous étions après tout devant la chapelle! Avant de se pencher pour ramasser l'objet, elle eut un soupir excédé.
-Et puis que lui repprochez-vous, à la fin? Il n'a certes pas votre noblesse, mais il est tout de même comte. On ne peut pas faire des reproches à demi. |
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