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 [Meaux] Torturer un animal c'est torturer une conscience

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Cédric de Portau


Cédric de Portau

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a servi il y a des années avant de complètement le ferme. Mais la revoir me fait redevenir ... humain ?
Côté Lit: Sans courir après les dames, il se porte à merveille !
Discours royal:



    B E L Z E B U T H
    l'associé du diable


Âge : 29 ans
Titre : Comte de Gan
Missives : 524
Date d'inscription : 11/05/2011


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MessageSujet: [Meaux] Torturer un animal c'est torturer une conscience    [Meaux] Torturer un animal c'est torturer une conscience  Icon_minitime05.08.12 18:57

[Meaux] Torturer un animal c'est torturer une conscience  2ikw8w7 [Meaux] Torturer un animal c'est torturer une conscience  Th_joeyg23 [Meaux] Torturer un animal c'est torturer une conscience  AS_J02
« La torture interroge, et la douleur répond. »

Quinze décembre 1666. C'était le grand jour, un magnifique événement que les protagonistes n'oublieraient sans doute jamais. Tout était prévu depuis plusieurs jours, au moyen de traque, filature, réflexions intenses pour que tout soit réglé au millimètre près. Rien ne devait être laissé au hasard, pas comme la dernière fois. Non, la haine et l'empressement l'avait poussé à enchaîner les erreurs et ne même pas avoir la bonne personne. Alors il avait fallu se montrer d'une prudence extrême …

En ce soir, dans un manoir à demi éclairé, un homme se préparait pour sa sortie nocturne. Habits noirs, long manteau doublé pour se tenir au chaud dans le froid parisien qui régnait, surtout qu'il allait devoir patienter un long moment à l'extérieur avant de sa proie ne montre le bout de son nez. Depuis plusieurs jours, Guillaume du Perche refaisait surface dans le monde de l'espionnage, retournant dans ses anciennes planques ou à la recherche de ses contacts. Même si l'homme était prudent, il n'avait pas remarqué qu'on le surveillait de près, à chacun de ses mouvement pour savoir où il se trouvait, ce qu'il faisait et avec qui. Un travail de longue haleine où le plus difficile était de ne pas se faire repérer. Heureusement qu'il y a des sbires passant inaperçus dans la rue, déguisés en mendiants ou autres, pour mâcher le travail.

Alors qu'il faisait déjà nuit – merci pour les journées raccourcies durant l'hiver – Cédric vérifiait les derniers détails de sa sortie. Comme toujours, plusieurs armes lui tenaient compagnies, ce soir il avait choisi un poignard et une arme à feu, l'épée prenant trop de place et ne serait pas utile. Jetant un coup d'oeil sur sa montre, il avait de l'avance mais se préparait déjà à partir. Le manoir était calme, seul Portau déambulait dans les couloirs jusqu'à l'escalier où l'attendait Gustave, son valet toujours aussi gauche et tremblant.

Combien de temps partez vous, monsieur ?

A cette question, le jeune homme n'eut le droit qu'à un long regard froid de la part de son maître. Officiellement, Cédric partait quelques jours pour des raisons inconnues vu qu'il n'avait rien dit, les domestiques l'avaient juste vu préparer ses affaires, partir un matin, revenir en fin de journée puis être toujours aussi mystérieux comme à son habitude. Sans un mot, il quitta sa maison et partit à cheval en direction de Paris. Cédric repensait à son plan pour y trouver la moindre faille là, il réussirait sans sourciller. À l'entrée de la ville attendait un carrosse de petite taille, sans dorure ni fioriture, le tout était de se montrer discret. Conduisant le véhicule jusqu'à une petite rue, Portau le laissa là et se rendit jusque devant une enseigne d'auberge où il regarda à travers la fenêtre. Du Perche était là, assis à une table à jouer aux cartes avec un gueux sans distinction. Au moins, il était là, le plan pouvait se mettre en marche. Un peu plus loin, caché par la nuit, Ulrich attendait patiemment les ordres. Le plan était simple, il fallait juste attendre. Et autant dire qu'une heure dans le froid n'est pas de tout repos ! Puis du Perche avait décidé d'enfin quitter cet endroit, pas trop tôt !

A peine quelques pas effectués par Guillaume que Cédric lui sauta dessus pour l'empoigner mais le saligod se débattait comme un beau diable. Voilà pourquoi il fallait être deux contre lui car Ulrich arriva pour assommer violemment du Perche dont le corps s'alourdit soudainement. Là encore, être deux n'était pas de trop pour porter le garçon endormi (et pour un bon bout de temps !) et le mettre sur la banquette du carrosse. Ulrich surveillait leur victime tandis que Cédric jouait les cochers. Direction, Meaux.

Pourquoi, Meaux ? Cette ville à environ quarante cinq kilomètres de Paris était la parfaite planque : pas trop loin de Paris pour que les deux hommes s'y rendent si besoin est, une petite ville où il était possible de faire ses commissions si la mission durait sur plusieurs jours et puis Portau y avait trouvé une maison inhabitée, à l'écart de la ville. L'endroit idéal pour y faire ce que l'espion avait prévu à l'encontre de son prisonnier toujours assommé.

La maison ne payait pas de mine. La partie est était un peu en ruine mais l'aile ouest encore tout à fait intact pour les protéger des intempéries avec de quoi dormir et se chauffer. Rien de grand luxe mais les deux hommes ne vivaient pas dans la grande opulence et ils n'étaient pas là pour se reposer, loin de là. Surtout que ce n'était pas la maison en elle-même qui était intéressante mais son sous-sol. Creusé profondément, sans aucune fenêtre, une pièce assez large était parfaite. Cédric y avait apporté ses touches pour accueillir Guillaume. Comme ses chaînes pendues au plafond où les deux tueurs attachèrent leur victime qui sommeillait toujours, le corps retenu par les chaînes pour le garder debout. Les pieds attachés à des poids pour ne pas faire le moindre mouvement brusque ni tenter de s'échapper. Avant de l'attacher, ils avaient pris soin de lui retirer son manteau et les différentes couches pour le mettre torse nu, la tenue de prédilection du supplicié mais pas très pratique par ce froid. Non loin de là se trouvait une table avec quelques instruments. Instruments de torture, bien évidemment, car tel était le but de cette mission : torturer Du Perche jusqu'à ce qu'il avoue son appartenance aux espions du roi, qu'il donne des noms de complices et aussi quelques missions actuelles. Cédric faisait une pierre deux coups : il se vengeait de Guillaume après l'humiliation dans la Galerie des Glaces avec Hortense et aussi menait une bonne mission d'espion.

Laissant la victime se reposer le temps de dîner, les deux tueurs pensèrent qu'il était temps de réveiller Guillaume. D'un pas décidé, Cédric alla chercher l'eau du puits qui n'avait pas encore gelé mais dont ça ne saura tarder vu la température extérieure. Mais l'eau était glaciale et eut un effet de réveil aussitôt que l'eau toucha la peau nue de Guillaume qui ouvrit aussitôt les yeux.

Debout, la princesse endormie ! J'espère que tu as profité de ton sommeil, je ne sais pas quand tu pourras goûter au plaisir de la sieste.

Cédric n'avait pas pris la peine de se masquer, il était tellement évident que ça ne pouvait être que lui pour avoir mené une telle mission contre un Guillaume enragé. Ulrich, quant à lui, gardait l'anonymat et il avait bien raison. Cédric tournait autour de son ennemi, l'air triomphant et se dirigea jusqu'à la table où il caressa du bout des doigts les ustensiles posés.

Cessons les politesses. Nous savons tous les deux pourquoi nous sommes là. Je sais qui tu es mais j'aimerais l'entendre de ta bouche … savoir si tu travailles pour ce monarque de pacotille. Si tu me donnes aussi le nom de tes collègues, cela pourrait très bien se passer. Sinon … il garda un long silence et prit dans ses mains le fouet et se tourna vers Guillaume. ... Je connais un bon stimulant. Alors ?

S'il capitulait si vite, ce ne serait pas bien amusant et Guillaume du Perche se révélerait être un garçon décevant, doublé d'un mauvais espion. Déjà après l'enlèvement de la favorite où son incapacité à résister à une femme et où il était tombé en disgrâce, il valait mieux qu'il se montre un peu plus dur à cuire. Cela tombait bien, il résistait. C'était exactement ce que voulait Portau, un sourire malsain sur les lèvres et l'air foncièrement mauvais. Puis, sans crier gare, le claquement du fouet résonna dans la pièce et vint marquer la chair de Guillaume.

Et ce n'est que le début ! puis il se tourna vers Ulrich. Mon ami, voulez vous participez maintenant ou aller vous reposer pour prendre la relève ? Personnellement, je suis en forme olympique !

Et le fouet claqua plusieurs fois de suite où Cédric prenait un sale plaisir à torturer un ennemi qu'il avait vu mourir mille fois dans son esprit. Que la fête commence …


Dernière édition par Cédric de Portau le 30.08.12 17:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Meaux] Torturer un animal c'est torturer une conscience    [Meaux] Torturer un animal c'est torturer une conscience  Icon_minitime10.08.12 16:14

Quinze décembre 1666. Quelle délivrance de se défaire de sa canne ! Voilà quelques jours enfin où Guillaume ne se servait plus de sa canne, il pouvait enfin marcher seul, après deux mois que sa blessure l'empêchait de quoi que ce soit. Entre sa disgrâce et sa blessure, autant dire que les missions n'étaient pas des plus intéressantes, il faisait en gros le pied de grue dans Versailles, de la surveillance basique, de la récolte d'informations et très peu de sorties dans Paris. Bien que grimé parfois, sa jambe le faisait souffrir et il lui était déconseillé de trop marcher et d'éviter l'humidité. Autant dire que sa canne, Guillaume avait envie de la jeter au feu mais il se retint, son valet lui arracha des mains pour la mettre au placard. Sait-on jamais, cela pouvait toujours resservir. Le vieil Arthur était tellement persuadé que cela resservirait un jour. Et si c'était pas à son maître, ce serait peut être à lui vu l'âge avancé qu'il avait.

Alors depuis trois soirs, il sortait dans Paris, prudemment pour retrouver ses anciens indics et retrouver ses marques dans les rues parisiennes. Et rien de mieux que retrouver le prince des gueux, Arturo Bonaventura, son informateur préféré, celui qui sait tout et connaît ce qui se passe à Paris. Ils n'avaient pas assez d'une soirée pour rattraper tout le retard de l'espion car, apparemment, il s'en était passé des choses dans la capitale selon Arturo. A moins que le voleur ait besoin d'argent vu que les renseignements n'étaient jamais gratuits et que les fois où ils jouaient aux cartes, Guillaume se faisait régulièrement plumer. C'est à se demander si l'autre ne trichait pas, l'espion devrait observer le jeu de l'autre la prochaine fois pour en être certain. Enfin, il commençait à se faire tard, il était temps de rentrer à Versailles pour se reposer car il n'était pas remis à cent pour cent.

Le voilà passer la porte de la taverne et s'en aller vers son cheval lorsque quelqu'un chercha à l'empoigner. Dans la nuit, il ne vit pas le visage de son agresseur mais ne le laissait pas faire, se débattit et repoussa l'inconnu pour tenter de partir mais il n'eut pas le temps. Un violent mal de tête dut à un méchant coup le fit s'écrouler sur le sol.

Et ce fut le trou noir.

Guillaume était inconscient pendant tout le voyage, à moitié allongé dans le carrosse de fortune qui l'emmenait loin de Paris. On l'avait purement et simplement enlevé ! Mais ce n'était que le début d'un long et douloureux séjour en enfer. Du Perche ne savait pas encore tout cela, ne se sentait pas soulever du carrosse, porter dans cette lugubre maison ni être attaché. Il restait encore inconscient. Il faut dire que le coup fut d'une rare violence, la personne n'y était pas allée de main morte. Il aurait pu rester endormi encore quelques heures, sans aucun doute. Mais un sensation glaciale le saisit au corps et le fit sursauter. De l'eau ! On lui avait jeté de l'eau glacé. Secouant la tête où il sentait une vive douleur à l'arrière de son crâne, Guillaume voulut faire un geste mais il découvrit avec effroi qu'il était attaché ! Il ouvrit grand ses yeux bleus quand une silhouette apparut suivit d'une voix familière :

« Debout, la princesse endormie ! J'espère que tu as profité de ton sommeil, je ne sais pas quand tu pourras goûter au plaisir de la sieste. »
« Portau, fils de chien, tu … »
« Cessons les politesses. Nous savons tous les deux pourquoi nous sommes là. Je sais qui tu es mais j'aimerais l'entendre de ta bouche … savoir si tu travailles pour ce monarque de pacotille. Si tu me donnes aussi le nom de tes collègues, cela pourrait très bien se passer. Sinon … Je connais un bon stimulant. Alors ? »


Portau l'avait enlevé, attaché et allait le torturer ! Cet homme était vraiment le fils du diable en personne, sans cœur ni âme, seules les flammes brûlaient dans son corps et il n'avait de goût que pour la souffrance et la mort. Guillaume ne fut même pas étonné que ce soit lui qui ait orchestré tout cela, c'était tellement lui. Il aurait bien voulu lui écraser son poing dans en pleine tête et lui faire avaler son fouet mais il était incapable de bouger, alors Guillaume résistait juste avec les mots.

« Tu peux toujours crever, enfoiré. »

On n'impressionnait pas du Perche avec des menaces et un plan aussi glauque. Malgré sa disgrâce en tant qu'espion, cela ne l'empêchait pas d'être toujours fidèle à son roi, de le respecter et ne jamais le trahir. Mais d'un coup, une douleur vive et claquante se répercuta dans son dos. Son bourreau Portau utilisait son premier instrument de torture et la surprise avait arraché un cri de douleur à l'espion qui se jura qu'on ne l'y reprendrait plus.

La séance de torture dura longtemps, ou alors elle sembla incroyablement longue à Guillaume qui subissait les coups de fouet, lacérant son dos. Il s'interdit de hurler, refoulant toute sa douleur en serrant les dents mais il avait mal, son dos entier le faisait souffrir tandis qu'entre deux claquements, il entendait le rire sadique et moqueur de Cédric ainsi que quelques encouragements à la délation. Mais rien, Guillaume décida de ne pas prononcer un seul mot, au grand désespoir de son bourreau, ce qui le motiva d'autant plus à frapper.

Était-ce la lassitude ou la fatigue ? Quoiqu'il en soit, Portau posa son fouet et quitta la pièce. Quelle heure était-il ? Aucune idée mais l'espion eut l'infime espoir qu'il allait se reposer. Une douce utopie car Portau, en plus d'utiliser la torture physique, usait aussi de la morale en empêchant son ennemi de dormir. En effet, le complice de Cédric, un homme massif mais masqué, devenait bourreau à la place du bourreau. Guillaume, effronté de service, ne put réprimer une moquerie.

« Vous concourez aussi pour être le bourreau de l'année ? Votre « ami » est déjà bien placé … »

Le séjour allait être très long, Guillaume ne connaissait pas l'étendu du ''travail'' d'Ulrich. Il n'allait pas être déçu …

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MessageSujet: Re: [Meaux] Torturer un animal c'est torturer une conscience    [Meaux] Torturer un animal c'est torturer une conscience  Icon_minitime12.08.12 18:07

Il y avait maintenant près d’une heure qu’Ulrich était posté aux abords de la taverne, dissimulé dans une longue cape sombre qui le faisait disparaître dans l'obscurité ambiante. Il avait quitté son manoir aux premières heures de la nuit, armé d’un poignard, d’un pistolet, de quelques ustensiles fort intéressants qui trouveraient plus tard toute leur utilité, et avait rapidement rallié la capitale, abandonnant aux portes de celle-ci la monture dérobée pour l’occasion. Il n’en aurait pas besoin pour le retour, celui-ci se ferait en carrosse - si tant est que l’on pût parler de... retour. Une fois arrivé, il n’avait pas mis longtemps à retrouver sa proie, qu’il avait décidé de suivre avant son entrée à la taverne. Ainsi, s’il avait eu la désagréable - mais intelligente - idée de changer son lieu de rendez-vous, le danois n’aurait eu qu’à faire prévenir Portau du changement de place. Les mendiants nocturnes de Paris étaient parfaitement disposés à porter ce genre de messages contre une petite bourse - bourse que Cédric aurait de toute façon récupérée en tuant le messager une fois l’information délivrée. Il ne fallait, dans ce genre d’affaires, prendre aucun risque. Et ce soir, tout particulièrement.

Fort heureusement pour l’une des pauvres créatures qui hantaient la capitale, du Perche n’avait rien changé à son plan initial et c’est donc bien aux abords de l’auberge prévue qu’Ulrich montait la garde. De là où il s’était dissimulé, le danois voyait absolument tout sans être vu, et surveillait avec attention les allées et venues des clients. Il s’agissait de ne rien manquer.
Il épiait si attentivement qu’il put remarquer Portau avant même que celui-ci ne le vît. Sans bouger plus que de quelques pouces, il lui fit signe que tout se passait comme prévu et, du regard, montra l’intérieur du troquet. Méfiant, mais pas assez pour sa douter de ce qui l’attendait ce soir, du Perche jouait aux cartes avec l’un de ses contacts habituels. Dans un moment, il sortirait. Et c’est là que les deux patibulaires amis intervenaient. Ce soir, l’espion du roi ne regagnerait pas ses appartements, mais une toute autre sorte de chambre qu’Ulrich et Cédric avaient admirablement bien préparée... pour qu’il sache dès l’instant où il se réveillerait que les jours à venir ne seraient pas les plus agréables de sa vie. En revanche, ils risquaient fort d’être les derniers.

Les chances sur lesquelles pouvait compter du Perche pour s’en sortir faisaient donc bien pâle figure. Elle furent réduites à néant dès l’instant où il se leva, et se dirigea vers la porte de l’auberge. Ulrich ne bougea pas, il laissait l’honneur du premier assaut à son ami. Ce n’est que lorsque celui-ci eut ceinturé tant bien que mal - plutôt mal, le bougre savait se débattre ! - l’espion qu’il sortit de l’ombre. Avant même que Guillaume ait pu lever les yeux sur lui, le danois envoya dans son crâne un coup de poing digne de son imposante stature. Aussitôt, du Perche cessa de se débattre.
Les deux acolytes n’eurent plus qu’à traîner le comte inconscient jusqu’au carrosse dissimulé une rue plus loin pour clore la première manche de cette partie perdue d’avance pour l’espion. Sans un mot, Ulrich rentra dans la voiture, tout en ayant pris soin de déposer son arme à feu à portée de main. Précaution évidente, mais inutile. Du Perche, si on le laissait faire, pouvait rester inconscient quelques longues heures : la violence du coup avait été calculée pour.

Le voyage se passa donc sans embûche. Ulrich et Cédric installèrent rapidement du Perche au sous-sol de la vieille maison réquisitionnée pour l’occasion, et soupèrent sans plus se préoccuper de son état. La première partie de leurs plans s’était déroulée à merveille et (presque) sans douleur. Ne restait plus qu’à faire en sorte que du Perche se montre coopératif quant à la seconde partie. Ulrich ne connaissait pas le comte autrement qu’en courtisan, mais à la façon dont il avait réussi à amocher Cédric, entre autres, il se doutait que l’affaire n’allait pas être des plus aisées. Cela dit, tant mieux. Les victoires trop faciles n’avaient pas le goût de victoire à ses yeux.

Une heure après avoir gagné la maison de Meaux, les deux amis redescendirent, sortant du Perche de sa courte solitude - ce dont, toujours assommé, il ne put se rendre compte. Et comme il n’est pas bien poli d’être de si mauvaise compagnie lorsque l’on a deux si charmants compagnons, Cédric se chargea rapidement de le rappeler à ses devoirs.
« Debout, la princesse endormie ! lança-t-il une fois que l’eau glacée eut fait son oeuvre. J'espère que tu as profité de ton sommeil, je ne sais pas quand tu pourras goûter au plaisir de la sieste.
- Portau, fils de chien, tu… 
- Cessons les politesses. Nous savons tous les deux pourquoi nous sommes là. Je sais qui tu es mais j'aimerais l'entendre de ta bouche… savoir si tu travailles pour ce monarque de pacotille. Si tu me donnes aussi le nom de tes collègues, cela pourrait très bien se passer. Sinon… Je connais un bon stimulant. Alors ? »

Adossé à un mur, Ulrich, qui avait pris soin de se masquer, observa la scène sans y participer. Il laissait volontiers à Cédric l’honneur de commencer. Celui-ci attendait sa vengeance depuis longtemps et de plus, le danois avait pour habitude d’observer avant d’agir... C’est pourquoi, ne répondant que d’un signe de tête, il indiqua à son ami qu’il pouvait continuer lorsque ce dernier lui proposa de commencer, ou d’aller se reposer. Ulrich resta un petit moment, juste assez longtemps pour voir ses soupçons se confirmer : du Perche avait la dent dure.

Il finit par laisser les deux ennemis afin d’aller vérifier que tout restait calme aux alentours de la maison. Le sommeil était une denrée dont il pouvait se passer un long moment, aussi, une fois son tour de garde achevé, se contenta-t-il de s’installer à la table du dîner en affutant quelques lames dont il aurait bientôt l’usage. Le fouet de Portau était une arme qui avait l’avantage d'extérioriser haine et colère. Ulrich, quant à lui, n’avait rien de particulier contre du Perche - rien de plus que contre tout adversaire. Aussi, bien que cela pût sembler étrange de sa part, ce soir, il comptait commencer plus... subtilement.
Cédric ne se décida à s’arrêter qu’un long moment plus tard. Le danois, qui avait finalement eu le temps de somnoler un moment, s’enquit des résultats de cette première séance.
« Bien, lâcha-t-il froidement lorsque Cédric lui annonça qu’il n’avait rien appris de probant. Je vais faire en sorte qu’il vous regrette. »
Là-dessus, il esquissa un sourire carnassier, fit habilement tourner son poignard entre ses doigts, puis gagna le sous-sol, et pénétra dans la geôle improvisée.

« Vous concourez aussi pour être le bourreau de l'année ? ironisa du Perche à l’instant où il vit Ulrich. Votre « ami » est déjà bien placé… 
- A votre place, je ne verrais pas les choses comme ça, répondit platement le danois. Nous pourrions vouloir rivaliser, en effet... »
Ce qui n’aurait rien de bon pour l’objet de cette rivalité, mais nul besoin de le préciser.
Sans se presser, Sola tourna autour du comte, s’arrêtant un instant sur son dos lacéré. Portau avait eu la main lourde, c’était le moins que l’on pût dire. Sans commentaire, il revint se placer face à l’espion.
« Le nom de vos camarades, leurs rôles, leurs missions actuelles, exigea-t-il froidement en plantant son regard dans celui de l’espion. »
Le nom du maître, Louis XIV, il le connaissait. Inutile d’épiloguer. Comme il s’y attendait, aucune réponse satisfaisante ne lui fut donnée. Pas un trait de son visage ne changea lorsqu’il s’approcha, poignard affuté en main.
« Je n’aime pas me répéter. C’est donc la dernière fois. Qui sont-ils ? »

A nouveau, pas de réponse. Ulrich le dévisagea un instant, s’éloigna, attrapa le seau d’eau qui n’avait pas totalement été vidé, y vida une boîte de sel, et le projeta violemment sur les blessures déjà ouvertes dans le dos du comte. Voilà qui devait... brûler un peu.
Et comme il était un homme de parole, le danois ne répéta pas - du moins pas tout de suite - sa question. Au contraire, il revint face à lui et ouvrit consciencieusement et lentement une longue entaille sur son torse, du bout de son poignard. Le tout avec une froide et absolue indifférence.
« Une pour chaque silence. Je vous écoute, maintenant. »

Voilà qui risquait de faire beaucoup d’entailles. Mais ça n’était pas un problème aux yeux de Sola. Il avait, s’il se lassait, bien d’autres lames et de nombreuses ressources. La douleur se décline à l’infini.
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Cédric de Portau


Cédric de Portau

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MessageSujet: Re: [Meaux] Torturer un animal c'est torturer une conscience    [Meaux] Torturer un animal c'est torturer une conscience  Icon_minitime30.08.12 17:28

Tu peux toujours crever, enfoiré.
Si tu le prends comme ça.


Le fouet claqua encore une fois sur le dos de son ennemi, lui lacérant la peau rougie par les nombreux coups donnés. Ne croyez pas que Portau n'avait pas d'autres idées de torture, pas du tout, mais lorsqu'il avait monté ce plan diabolique, il fallait avouer que donner quelques coups de fouet à son pire ennemi était apparu dans son esprit comme une évidence. Et puis Cédric aurait assez de temps pour montrer l'étendue de son talent, tout comme Sola qui devait bien s'y connaître. Là ce n'était qu'une mise en bouche, une introduction, un petit prélude à toute cette mésaventure. Il fallait bien commencer par quelque chose et autant mettre en avant les petits clichés de la torture avant de s'aventurer dans d'autres sentiers. A ce petit jeu, Cédric était champion, il avait déjà utilisé ses méthodes en d'autres occasions. Mais de toutes les tortures, la plus intolérable était celle qui atteignait la psychologie. Ne pas faire dormir du Perche, sans cesse lui faire repousser ses limites humaines jusqu'à ce qu'il supplie d'arrêter tout cela. L'espion était coriace mais Cédric l'était davantage encore, avec son petit sourire en coin, il jouissait d'un rare privilège qu'il avait bien envie de faire durer. C'était un grand pouvoir que de disposer de la vie d'un homme dans sa main, Guillaume ne pouvait pas se débattre ni même riposter, juste endurer la douleur.

Fais pas ta mijaurée, tu sais que plus tu attendras, plus tu souffriras.

Mais non, Guillaume refusait de capituler. Enfin, ils n'étaient qu'au début, la victime avait encore toutes ses forces et son énergie, encore apte à lutter. Bientôt cela disparaîtrait avec le temps qui passe. Et chaque long silence se terminait dans un coup cinglant, Cédric n'abandonnerait son instrument fétiche pour ce premier round, cela lui donnait un sentiment de puissance incroyable. Cela se voyait sur son visage, il puait la suffisance et l'arrogance, mais aussi la vilenie avec son regard perçant et son sourire malsain. Puis il laissa un peu de repos à un du Perche qui tentait de reprendre des forces, par le sommeil. A peine eut-il fermé les yeux que Cédric lui assigna une gifle monumentale pour le réveiller, le tout avec un rire horrible et machiavélique.

Vraiment, crois tu que tu vas dormir ? Le repos t'attendra quand tu auras parlé. Alors donne moi le nom de tes camarades de jeu et leurs missions.

A force, Cédric allait perdre patience face à cette tête de mule de Perche. Alors il donna encore des coups, le dos de Guillaume n'étant plus qu'une surface rougeâtre où quelques gouttes de sang s'échappait de certaines plaies. Cette première manche, le méchant ne la remportait pas mais il ne s'inclina pas de suite. Non, Cédric laissa sa place à Sola, ce qui n'était pas mieux. Un grand méchant blond en remplaçait un autre, Guillaume ne gagnait rien au change, juste de quelques minutes de répit le temps que Portau remonte à l'étage pour passer le relai.

Il est coriace et peu bavard. A vous de faire sa connaissance.
Bien. Je vais faire en sorte qu’il vous regrette.
Je vous fais confiance pour cela.


Et pendant qu'Ulrich descendait à la cave pour prendre le rôle du bourreau, Cédric prenait un peu de repos. Mine de rien, être un tortionnaire impliquait faire beaucoup d'effort et fatiguait plus qu'on ne le pensait. Et son ennemi était entre de « bonnes » mains, s'il ne parlait pas, du Perche subirait une grande douleur. Les deux hommes se ressemblaient sur ce plan là, la mort était leur gagne-pain et ils faisaient cela sans aucun état d'âme, un métier comme un autre. Allongé dans le lit de fortune qu'ils s'étaient aménagés, Cédric prit un repos de quelques heures, le temps de laisser à Ulrich de s'amuser avec leur petit pensionnaire et de retrouver des forces. Une courte nuit mais suffisante pour ne pas trop ressentir de fatigue, surtout après avoir avalé quelques provisions qu'ils avaient emmené. Puis il descendit, observa le petit spectacle face à lui avant de faire un petit signe à Sola qu'il pouvait aller se reposer puisque Guillaume avait décidé de garder ses informations pour lui. A nouveau les deux ennemis se retrouvèrent seuls, face à face. Cédric regarda attentivement les séquelles de son ami avec un petit sourire.

Il n'y est pas allé de main morte ! Je vous que vous avez passé un bon moment ensemble, vous garderez une trace … indélébile de votre rencontre.

Quelle plaisanterie lugubre avec le sourire de circonstance. Il était temps de passer à la seconde manche entre Portau et du Perche, où l'avantage était toujours au bourreau. Voyant tout d'abord sa victime commencer à s'endormir, quelques baffes furent une nouvelle mise en bouche. Mais pas de petites gifles de demoiselles hein, celles où on prend un élan et qui a le don de vous retourner la tête, une vraie frappe d'homme ! Puis Cédric choisit un petit instrument parmi sa panoplie et grâce à une pince, la mit au-dessus du feu pour la chauffer avant de la récupérer prudemment, après avoir mis des gants épais pour récupérer la petite plaque de métal rougie par le feu.

Je ne sais si tu le sais mais le corps est plus sensible par endroit. Quand on les frôle, elle picote, quand on se coupe à cet endroit, on a bien plus mal qu'ailleurs. Et quand on les brûle, c'est atroce. Il y a les mains, les pieds et là où ta peau est fine. Si tu ne sais pas où elles se trouvent je vais te les apprendre.

Puisque Guillaume avait fermé les poings, Cédric commença par le dos de la main, appliquant bien pour le marquer au fer rouge avant de descendre sur les poignets, contourna Guillaume pour bien appuyer dans le bas du dos. Mais là où cela faisait vraiment mal était la voûte plantaire. Tout cela était fait consciencieusement pour bien marquer le corps mais aussi l'esprit de du Perche, lui prouver que Cédric était capable de tout. Oui, il pourrait tout faire, il n'avait peur de rien et pouvait tout faire.

Mais cela ne marchait pas, il n'arrachait que des insultes et quelques cris réprimés. Guillaume résistait toujours bien qu'il faiblissait au fil des heures. Tout était bon pour le réveiller. Après les gifles, ce furent carrément des coups de poings, Guillaume devenait un punching-ball vivant, de l'eau glaciale lui fut encore jeter. Et après le fer rougie, vint la simple lame, tout d'abord juste placée au niveau de son épaule droite avant que la lame ne plonge dans la peau et descende lentement, centimètre par centimètre jusqu'au coude.

Parle vite, du Perche. Si tu supportes la douleur, je doute que ta chère nièce, ta mère, ton frère, tes amis le vivent aussi bien que toi. le ton était froid, dur. En restant silencieux, tu condamnes ton entourage aussi, alors donne moi des noms. Sinon je te jure que je te ferais assister à la mise à mort de ceux que tu aimes.

S'il s'obstinait ainsi, la menace de Portau serait exécutée. Il n'avait pas peur de faire des victimes pour mener à bien sa mission, il n'avait peur de rien n'y personne d'ailleurs …

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MessageSujet: Re: [Meaux] Torturer un animal c'est torturer une conscience    [Meaux] Torturer un animal c'est torturer une conscience  Icon_minitime04.09.12 17:44

Fais pas ta mijaurée, tu sais que plus tu attendras, plus tu souffriras.

Là-dessus, Portau n'avait pas tort. Personne n'était au courant que Guillaume pouvait se trouver ici, il était vain d'espérer qu'on vienne le sortir de là, il n'avait qu'à s'attirer la pitié des bourreaux (ce qui n'était pas vraiment possible) ou mourir. Tant pis, du Perche n'a jamais été l'espion du siècle mais il ne voulait pas mourir en traître ! C'était un homme bien trop fidèle à Louis XIV pour dire quoi que ce soit, même s'il devait souffrir et payer de sa personne ! Autant dire que la souffrance, Guillaume en connaîtrait la définition par cœur avec ce que lui faisait subir Portau.

On peut dire ce qu'on veut, que le fouet est barbare et qu'il existe d'autres méthodes, mais il était diablement efficace. Difficile de retenir les cris de douleur, la peau de son dos cuisait, ce n'était qu'un vivier de douleur que Cédric ravivait à chaque coup. Guillaume serrait les poings et les dents de toutes ses forces, ne laissait sortir parfois qu'un gémissement déchirant entre ses dents. Ce n'était pas possible, le bon Dieu le punissait, lui faisant subir des tourments qu'Amy of Leeds aurait pu subir si son ravisseur avait été aussi un bourreau. Il payait son incapacité durant sa mission, sa faiblesse, il ne voyait pas cela autrement. Et sa sentence était terrible, douloureuse et marquerait aussi bien son esprit que son corps. Et puis, la fatigue le gagnait petit à petit, lutter devenait difficile et lorsque les coups cessèrent, Guillaume crut que Cédric en avait assez fait avec lui et commença à se laisser à un peu de repos. Les paupières se fermèrent petit à petit. Mais cela aussi faisait partie aussi de la stratégie sadique de Portau. Sa joue chauffa tout d'un coup après un violent coup : on l'avait giflé ! Face à lui son bourreau lui faisait toujours face, fier de sa domination, le salaud !

Vraiment, crois tu que tu vas dormir ? Le repos t'attendra quand tu auras parlé. Alors donne moi le nom de tes camarades de jeu et leurs missions.
Tu veux des noms ? Tu n'as qu'à être un espion compétent, sale chien.


Impuissant puisqu'enchaîné, Guillaume luttait juste avec les mots, la seule chose qui lui restait. Mais son côté indiscipliné, rebelle lui faisait trop souvent ouvrir la bouche et provoquer son adversaire, cela lui retombait dessus inévitablement et les coups reprirent de plus belle. Quel enfant du diable ce Portau ! Il n'avait aucun cœur, et ne trouvait son plaisir que dans le sadisme comme à cet instant ! Qu'il soit maudit ! Voilà ce que pensait du Perche pendant tout ce moment, refusant à présent d'ouvrir la bouche pour lui dire le moindre mot. Qu'il s'obstine sur son dos, Guillaume refuserait toujours de lui faire le plaisir de capituler ! Puis Cédric lâcha enfin son instrument de torture et quitta la pièce par le petit escalier. Ce n'était qu'un leurre, il allait redescendre … D'ailleurs des pas se firent entendre. Mais ce n'était pas Portau, juste l'autre homme masqué et carruré qui s'approcha de lui. Tout en son être semblait froid, l'homme n'avait pas l'air humain et pendant les longues secondes qui s'écoulèrent alors qu'il fit le tour de Guillaume, toute l'atmosphère devenait glaciale. Cet homme inspirait réellement la mort.

Le nom de vos camarades, leurs rôles, leurs missions actuelles. Long silence de Guillaume qui ne le quittait pas des yeux. Je n’aime pas me répéter. C’est donc la dernière fois. Qui sont-ils ?
Faites attention avec ces petites choses, ça pique.
répliqua Guillaume, ironique en montrant du menton le poignard.

Plus il avait peur, plus il faisait de l'humour pour tenter de se détendre. Et bien sûr, plus cela lui attirait des ennuis. L'homme n'allait pas juste le regarder dans le blanc des yeux à lui poser la même question, c'était certain. Puis il s'éloigna, l'otage ne vit pas où il allait mais généralement, ce n'était jamais bon signe. Un bruit d'eau et d'une boîte en fer dans son dos, puis à nouveau des pas et …

AAAAH !

Le premier cri de la soirée/nuit ! De surprise, Guillaume avait hurlé sa douleur lorsque l'eau salée entra en contact avec son dos qui n'était qu'un champ de blessure. Cela faisait un mal de chien et brûlait ses chairs. Voilà, il commençait réellement à payer son silence, ce n'était pourtant que le début car cet homme semblait tout aussi sadique que Portau, mais beaucoup moins bavard. Revenu face à Guillaume qui tentait d'endiguer la douleur en essayant de respirer à un certain rythme, voilà que le poignard de tout à l'heure s'enfonça dans son torse pour faire une longue entaille. Chaque millimètre déchiré était un supplice pour Guillaume qui saignait alors de la lèvre tellement il se la mordait pour ne pas crier.

Une pour chaque silence. Je vous écoute, maintenant.
Vous ne saurez rien.


Pas d'humour cette fois, l'homme ne plaisantait vraiment pas. Et pourtant Guillaume était un dur pour supporter les autres entailles et supplice d'un Sola en grande forme ! Et si le prisonnier ne dit pas un mot de tout leur entretien, il avait mal, très mal. Son corps souffrait le martyr, le suppliait de mettre fin à cette torture qui n'en finissait pas. Mais son esprit resistait toujours, tenu par un sens de l'honneur et une fidélité au roi indéfectible. Jamais, s'il parlait, Guillaume ne pourrait retourner à Versailles ou dans sa famille, jamais il ne pourrait sentir sur lui le poids du déshonneur et de la culpabilité. Car dire des non serait trahir la France mais aussi avoir des morts sur la conscience, jusqu'à peut être la mort du Roi. Alors non, il se tairait, même si son corps ne pouvait plus tolérer la moindre douleur, même si les larmes bordaient ses yeux et que sa gorge voulait hurler jusqu'à plus soif. Non, il se tairait même si cela le conduirait à la mort …

N'ayant aucune notion du temps, cette torture sembla avoir duré des jours alors qu'elle n'avait duré que quelques heures, sans aucun doute. Puis, comme il est venu, l'homme masqué est reparti en silence. Cela voulait signifier le retour de Cédric, sans aucun doute. D'ailleurs, le voici. Guillaume commençait à s'endormir et le voyait en flou, n'écoutant même pas ce qu'il avait à dire, juste se laisser porter par le sommeil. De très courte durée, à peine deux minutes car une gifle monumentale le fit sursauter. S'en suivit d'autres qui lui massacrèrent les joues et le visage en général. Le scélérat ! Une chose était sûre, cela l'avait bien réveillé, du moins pour quelques minutes. La pièce s'était réchauffée par un petit feu où Cédric tendait un instrument au dessus. Il allait être marqué au fer rouge ! Guillaume tenta de se débattre, mais les chaînes étaient trop solides alors il tenta d'éviter cette nouvelle torture mais Portau savait où marquer et cette fois, Guillaume avait trop mal pour se retenir.

AAAAH ! Espèce de sale bâtard, tu crèveras en enfer !

Cela continuait, après le fer rouge, revoilà les coup et une nouvelle fois la lame. C'était insupportable mais avouer ne le ferait pas sortir, cela lui permettrait sans doute une mort plus rapide.

Parle vite, du Perche. Si tu supportes la douleur, je doute que ta chère nièce, ta mère, ton frère, tes amis le vivent aussi bien que toi. En restant silencieux, tu condamnes ton entourage aussi, alors donne moi des noms. Sinon je te jure que je te ferais assister à la mise à mort de ceux que tu aimes.
Faire du mal aux femmes et aux enchaînés, tu sais faire. Mais dieu m'en soit témoin que je te rendrais au centuple ce que tu me fais subir ce soir. Et jamais, jamais je ne parlerais. Plutôt crever.


De colère, il avait hurlé et se débattait toujours comme un beau diable. Toucher à sa famille, cela le rendait fou et Cédric connaissait bien ce point faible. Et là, il se ferma dans un long silence, presque du mutisme, subissant la douleur toujours plus difficile à supporter. Combien de temps cela durerait-il encore ? Chaque coup l'affaiblissait physiquement et la fatigue le rendait encore plus à la merci de ses bourreaux. Et on a beau être un homme fort, aucun n'est invincible, même pas Guillaume du Perche. Voilà pourquoi à peine Cédric parti qu'il se mit à pleurer. C'était le désespoir d'être condamné et toute cette douleur qu'il ne pouvait subir. Il n'en pouvait plus, était au bord du gouffre mais refusait encore et toujours de sauter. C'est l'homme masqué qui le vit dans cet état, sans doute trouvait il cela amusant mais Guillaume ne s'avouait toujours pas vaincu, malgré les larmes et la voix trahissant sa peur et sa fatigue.

Faites moi mal autant que vous le voulez, je ne dirais rien, vous le savez. Tuez moi, cela beaucoup rapide plutôt que faire perdre notre temps : le vôtre, le mien, celui de la Faucheuse.

Mais ce n'était pas si simple, surtout face à un Sola qui ne mettrait pas à mort une source d'informations si précieuse !
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MessageSujet: Re: [Meaux] Torturer un animal c'est torturer une conscience    [Meaux] Torturer un animal c'est torturer une conscience  Icon_minitime16.09.12 16:02

« Vous ne saurez rien. »
Voilà tout, ou à peu près, ce qu’Ulrich put tirer à du Perche, entre autres gémissements étouffés. C’est qu’en plus de résister, le bougre savait contenir ses cris et le baron, qui savait toujours reconnaître un bon soldat quand il en voyait un, se prit à sourire plusieurs fois de ce silence obstiné. Il fallait bien plus qu’un espion refusant de passer aux aveux pour l’agacer. Pour qui prenait la torture comme un jeu, au même titre que certains se délectaient d’une exécution ou d’un duel, la résistance ne faisait que corser la partie, et la rendre plus intéressante. Aussi Ulrich ne montra-t-il pas un seul signe d’impatience durant tout son entretien avec du Perche. Peu bavard, avare d’insultes et de provocations, il resta terriblement placide, jouant de la lame en grand habitué.

Le calvaire de Guillaume dura trois heures, peut-être quatre. Lorsqu’il entendit Cédric descendre, Ulrich s’éloigna du supplicié, non sans avoir pris un instant pour le dévisager. Une nuit était passée, et déjà, il ne ressemblait plus à grand chose. Son dos comme son torse s’étaient couverts de plaies plus ou moins profondes, dont le danois n’avait cessé de raviser la douleur grâce à l’un de ses instruments favoris : l’eau salée. Un rictus indéfinissable tira les lèvres de celui-ci, puis il se tourna vers son complice et secouant négativement la tête. Laconique, mais clair : du Perche n’avait pas parlé. Et sur cet échange muet, le barons se retira.

La nuit touchait à sa fin lorsqu’il fut remonté. Abandonnant son masque noir, il alla entamer quelques unes des provisions emportées puis s’installa dans le vague lit installé pour l’occasion, absolument indifférent à ce qui pouvait se passer quelques mètres sous ses pieds. Considérant du Perche comme le moindre de ses soucis, il songea aux nouvelles qu’il avait récemment reçues de la comtesse de Vaunoy. Dans les troubles de la guerre maintenant déclarée, il s’agissait de ne pas s’endormir et de veiller à ce que leurs projets italiens voient le jour. Il ignorait exactement ce que manigançaient les Jésuite autour de cet assassinat, mais comptait bien en tirer le profit et le soutien qu’il estimait mériter. Il se moquait comme d’un cadavre des papes et des rois, dès l’instant où il était assuré que le trône qui lui revenait était sien. L’Ordre, comme il s’en doutait, pouvait bien vouloir installer son Général sur le trône papal, peu lui importait.
Un cri, celui de l’espion, tira l’ambitieux de ses pensées. Il tendit l’oreille un instant, mais le silence ayant repris ses droits, se désintéressa à nouveau du torturé. Finalement, Ulrich s’endormit sans vraiment chercher le sommeil.

Il s’éveilla tôt dans la matinée, et redescendit à la cave. En chemin, il croisa Cédric, qui lui annonça qu’il n’avait toujours rien pu tirer de leur ami. Ulrich haussa un sourcil, remit son masque, et pénétra dans la pièce qui sentait presque la mort. Il s’arrêta à quelques pas de l’espion dont il surpris les pleurs sans les relever. C’était bien le moins qu’il puisse faire, à en juger l’état dans lequel il se trouvait.
« Faites moi mal autant que vous le voulez, je ne dirais rien, vous le savez, jura du Perche, la voix blanche et éteinte. Tuez moi, cela sera beaucoup rapide plutôt que faire perdre notre temps : le vôtre, le mien, celui de la Faucheuse. »
Sans répondre, le danois tourna deux fois autour du jeune homme. Il nota les marques du fer rouge, et quelques nouvelles cicatrices. Sur le visage, des hématomes commençaient à virer au noir. Portau n’y était pas allé de main morte, une fois de plus. Lorsqu’il eut terminé son investigation, Ulrich se planta face au comte.
« La Faucheuse a tout son temps. Parlez, vous épargnerez beaucoup de monde, à commencer par vous, lâcha-t-il froidement en se penchant vers lui. Il prit le menton de Guillaume entre ses doigts pour le forcer à le regarder. Il le fixa ainsi un moment puis, n’obtenant pas de réponse, lâcha un soupir. Comme vous voudrez. »

Là-dessus, il se redressa et lui administra un coup dont il se souviendrai dans le ventre, puis une gifle violente, pour l’empêcher de sombre dans l’inconscience. S’étant ainsi assuré qu’il resterait éveillé, Ulrich, sans le détacher, fit en sorte que la longueur des chaînes fasse chuter du Perche au sol. Et enfin, il récupéra son seau d’eau - salée, toujours - et l’approcha de l’espion. A sa ceinture, il attrapa une fine, très fine lame et la lui montra.
« Parlez. »
Devant un nouveau refus, il s’accroupit et... ouvrit trois fines entailles sur chacune de ses joues. Là-dessus, il l’attrapa par le bras pour le forcer à se redresser légèrement, et sans attendre, lui plongea la tête dans l’eau salée et ne l’en tira que de longues secondes plus tard. Ulrich avait les moyens de le faire souffrir à l’infini, sans pour autant le tuer. Une sorte de maître en la matière, ce qu’il prouva parfaitement dans les heures qui suivirent.

(ellipse)

Les heures, et les jours. Trois ou quatre passèrent, sans que du Perche ne lâche aucune information digne de ce nom. Portau s’impatienta beaucoup, tandis que le danois songeait qu’il avait bien autre chose à faire de que tenter de faire parler un muet. Le cinquième jour seulement arriva le message qui allait accorder un peu de répit à l’espion - et même plus qu’un peu, mais cela, personne ne pouvait seulement y songer. Les valets des deux tortionnaires arrivèrent de concert, porteurs d’un message du maître de la Main de l’Ombre, annonçant une réunion imminente. Ulrich était alors en grande... conversation avec du Perche. Il sortit de la cave pour lire le court message, puis renvoya Edouard qui s’en retourna tant bien que mal. L’imbécile avait trouvé le moyen de se laisser blesser blesser en suivant Kiel qui s’était apparemment muni d’une garde rapprochée. Le baron avait bien failli l’achever en l’entendant s’excuser d’avoir manqué la cible - ce qui était précisément le but de sa mission - puis estimant que son oeil perdu était une punition suffisante, l’avait épargné.

Il retourna une heure s’occuper de l’espion, qu’il finit par enfermer dans la minuscule pièce sans fenêtre qui se trouvait à côté de la cave, avec trois morceaux de pains et un peu d’eau. Il posta deux hommes non loin de la cave, et deux autres dans le reste de la maison abandonnée et Portau étant visiblement déjà parti, quitta les lieux sans un mot de plus. La réunion se tenait à Paris, mieux valait prendre de l’avance. Les retards n’étaient sans doute pas exactement du goût de Valois.
Ulrich ignorait que, malgré ses précautions, ce départ signait la fin de la captivité de Guillaume.
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Cédric de Portau


Cédric de Portau

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a servi il y a des années avant de complètement le ferme. Mais la revoir me fait redevenir ... humain ?
Côté Lit: Sans courir après les dames, il se porte à merveille !
Discours royal:



    B E L Z E B U T H
    l'associé du diable


Âge : 29 ans
Titre : Comte de Gan
Missives : 524
Date d'inscription : 11/05/2011


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MessageSujet: Re: [Meaux] Torturer un animal c'est torturer une conscience    [Meaux] Torturer un animal c'est torturer une conscience  Icon_minitime19.09.12 18:17

Tu veux des noms ? Tu n'as qu'à être un espion compétent, sale chien.
C'est ça, déteste moi, j'adore.

Pour toute réponse, Guillaume lui cracha au visage. Un instant stoïque, il s'essuya rapidement le visage avec sa manche puis observa sa victime d'un air neutre. Puis, sans que Guillaume ne s'y attende, Cédric décocha un sacré coup dans le nez de Guillaume, suivi d'un autre et terminer par un bien placé dans les parties sensibles.

Tu veux jouer au héros ? Un héros de pacotille, oui …

Du Perche tentait de sauver la face, ne se rebellait qu'au travers des mots, c'était déjà trop. Cela ne faisait qu'inciter Portau à redoubler les coups et les tortures. Surtout qu'au fil des tortures, le bourreau perdait patience. En fait, il avait complètement sous-estimé Guillaume, le prenant pour un être faible qui aurait tout avoué dans la première nuit. D'un autre côté, il était content d'avoir un adversaire à sa taille mais de l'autre, il n'avait pas que cela à faire. Il perdait des heures, des jours à le frapper, le faire saigner et le maltraiter de la sorte, en association avec Ulrich qui restait toujours impassible mais surtout doué, il n'y avait qu'à voir son « œuvre » sur le corps de leur victime commune. Ils faisaient donc une excellente association tous les deux.

Deux jours après l'enlèvement de Guillaume, Cédric confia la responsabilité du futur condamné à son ami, lui avait des choses à faire à Paris, il devait s'absenter quelques heures pour une mission de routine. Il était simple de passer d'une torture à un dîner en ville sous une fausse couverture. Il fallait juste prendre un bain, changer de vêtements et retrouver le sourire, sans oublier trouver une bonne partenaire pour cela. Et elle était toute trouver en la personne de Perrine, la démoniaque camériste de Gabrielle. Ils se faisaient inviter parfois dans des demeures bourgeoises pour des dîners, se faisant passer pour un couple afin de mieux infiltrer les lieux et trouver quelques informations. Et ce soir, Portau était tout sourire, n'hésitant pas à raconter à Perrine sa pêche au gros qu'il avait eu, certain que du Perche n'allait plus tarder à craquer. Puis après la mission, Cédric raccompagna Perrine et s'excusa de ne pas avoir fait traîner le dîner mais Meaux n'était pas à côté. Il ne se doutait pas un seul instant que ces informations, qu'il pensait des détails, conduirait à sa perte …

Et le quotidien d'un bourreau reprit. Guillaume n'avait plus beaucoup de partie du corps qui étaient totalement intactes, il fallait ruser, faire monter d'un niveau ce qui se passait ici bas. Cédric prit même un malin plaisir à entailler là où il avait eu victoire la première fois que son ennemi, mais aussi donner des coups bien placés et s'amuser avec ses instruments de torture comme si cela était des jouets. Il devait parler, coûte que coûte.

Crois tu que je vais abandonner ? Si tu veux souffrir, tu en auras pour ton compte.

Il le saisit au cou pour l'étrangler quelques longues secondes. Qu'il était bon d'avoir la vie d'un homme entre ses doigts, de pouvoir lui donner la mort en quelques pressions, on se sentait un peu Dieu de décider si oui ou non il devait vivre. Et si du Perche souhaitait la mort, celle-ci attendra encore un peu, Cédric n'était pas prêt de lâcher son ennemi en si bon chemin alors qu'il l'avait à portée de main. Tout était bon pour assouvir une certaine vengeance, que ce soit par les coups ou par la torture psychologique, les deux combinées avaient toujours fait leurs preuves. Mais définitivement, Guillaume était un dur à cuire, le salaud.

Au cinquième jour, il fallait pourtant lui accorder un peu de repos. Alors que Portau se reposait à l'étage, il vit par la fenêtre arriver son valet Gustave, l'air toujours aussi peureux. Ce garçon mourra de peur, sans aucun doute. Il venait donner un pli à son maître d'une réunion de la Main de l'Ombre ce soir. Cela n'annonçait rien de bon, du moins pour lui. Depuis la mort accidentelle de Victoire de Noailles, son chef Hector ne le portait pas dans son cœur, et puis Portau avait un mauvais pressentiment. Mais bien sûr il n'en montra rien et descendit au sous-sol pour expliquer qu'il devait s'en aller, laissant le soin à Sola de s'occuper de Guillaume comme il se devait. Il le faisait très bien, Cédric avait pu voir son ami à l’œuvre quelques minutes avant de remonter à l'étage, son valet toujours là, regardait la maison un peu en ruines et devait se demander ce que son maître faisait ici. Mais Gustave savait qu'il ne fallait jamais poser de questions, de toute façon, il avait bien trop peur de Portau mais aussi de l'ami de celui-ci, Sola, qui lui flanquait la frousse dés qu'il le voyait.

Cédric et son valet repartirent donc pour Versailles, Cédric avait deux-trois choses à faire avant de se rendre à l'hôtel de Valois. Même s'il connaissait la combine d'Hector à y aller les yeux bandé, Cédric n'était pas dupe. Enfin, d'abord passer chez lui, se faire engueuler dans la réunion et revenir se défouler ici. C'était un bon plan, excellent même.

Mais comme tous les plans, rien ne se déroule jamais exactement comme on le souhaite …
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MessageSujet: Re: [Meaux] Torturer un animal c'est torturer une conscience    [Meaux] Torturer un animal c'est torturer une conscience  Icon_minitime28.09.12 15:36

La Faucheuse a tout son temps. Parlez, vous épargnerez beaucoup de monde, à commencer par vous.

Si sa volonté baissait au fur et à mesure des coups, Guillaume n'avait pas touché assez le fond pour parler, il ne pouvait pas se résigner à le faire, malgré les coups, les douleurs, la fatigue, toute cette accumulation qui commençait à le peser. Pourtant, non, il ne parlait pas, du Perche refusait de trahir son roi, surtout après tous ces mois de déchéance. Depuis ce fameux mois de septembre où, lors du royal anniversaire, tout le monde avait appris que la favorite fut enlevée, alors que le comte venait dire à demi-mots qu'elle se portait très bien. A partir de ce moment là avait débuté une descente aux enfers, entre le savon passé par sa Majesté, sa blessure, son absence de mission … Et cet enlèvement était finalement le point culminant de tout cela. Et c'était le parfait moment de montrer sa fidélité et de prouver au roi qu'il était digne d'être dans ses rangs. C'était son unique motivation pour ne pas parler, c'était se montrer digne de son roi.

Et pour cela, Guillaume du affronter les lames, en particulier celles de l'homme masqué qui lui entailla les joues avant de plonger sa tête dans l'eau salée. C'était insupportable, intolérable, et il s'était agité dans tous les sens tellement il avait mal mais mis à part des cris de douleur, aucune information ne fut divulguée. Son corps flanchait mais pas sa fidélité, même si dans des instants de grande douleur, l'idée de tout révéler pouvait se montrer un peu alléchante, mais il n'en fit rien. Et pourtant il avait mal, cette douleur si violente qu'on a l'impression que le corps va exploser sous la douleur, que la voix va s'éteindre à force de hurler et sur le cœur va lâcher sous le coup de tout cela. Guillaume avait l'impression de mourir à chaque nouveau coup. S'il s'en sortait vivant – ce dont l'espion doutait de plus en plus – il remercierait Dieu et se rachèterait une conduite auprès du roi, foi de Perche ! Mais encore fallait-il s'en sortir, si ses bourreaux ne l'achevaient pas, Guillaume allait crever des suites de ses blessures. Peu importe la solution, la mort serait toujours au bout du tunnel.

Pourtant, le temps de quelques heures, l'espion put enfin prendre un peu de repos. Son bourreau masqué était parti se reposer mais la porte ne se rouvrait pas sur l'infâme Portau. Où était ce fils de chien galeux ? Tant qu'il n'était pas entre ses murs, l'espion enchaîné pouvait se reposer, ne serait-ce que quelques heures ! Se laisser bercer par les bras de Morphée fut la plus douce des caresses, même si la position dans laquelle du Perche se trouvait n'était pas la plus confortable, ses bras portant son corps endormi, si lourd. Un peu de repos pour reprendre du poil de la bête, pour tenir encore un peu plus, résister jusqu'au bout, même si ce bout le conduirait six pieds sous terre. Mais son sommeil fut secoué lorsqu'un claquement de porte se fit entendre en haut et des murmures d'une voix trop reconnaissable, même si étouffée par les murs. Cédric était revenu, fin de la trêve. D'ailleurs, il fut accueilli par un regard noir de la part du prisonnier et le manège reprit. Depuis combien de temps était-il là ? Plusieurs jours à n'en pas douter mais la pièce ne disposait d'aucune fenêtre, Guillaume n'avait aucune notion du temps, jugeant simplement que tout cela durait depuis trop longtemps. Même son ennemi semblait sur les nerfs.

Crois tu que je vais abandonner ? Si tu veux souffrir, tu en auras pour ton compte.

Mais malgré les coups et l'étranglement, Guillaume ne dit plus un mot, pas même une insulte, c'était déjà trop lui donner. Tout comme à l'autre bourreau, plus calme mais tout aussi sadique. Ni l'un ni l'autre n'arrachaient plus une parole, des cris de douleur à tout casser, voilà tout. Et alors que les forces disparaissaient à la vitesse d'un éclair, tout s'arrêta. Trop faible pour tenter quoi que ce soit, Guillaume vit l'homme masqué le détacher et le traîner jusqu'à une pièce voisine. Intérieurement, l'espion pensa que sa dernière heure était venue, qu'on allait se débarrasser de lui comme d'un vulgaire rat et, lui qui n'était pas le plus croyant, se mit à réciter une prière mentalement. Comme quoi, on appelle Dieu que quand ça nous chante. La pièce était sombre, la seule lumière provenait de la petite ouverture de la porte que l'homme ne referma pas. Mais la lumière était faible, mais suffisante pour que du Perche aperçoive sa ration de pain et surtout de l'eau. Il se rua sur l'eau pour boire de longues gorgées avant de se laisser tomber sur le sol dur. Mais le contact avec son dos meurtri le fit hurler de douleur et il préféra s'asseoir, le dos courbé, la tête penchée, ses genoux remontés légèrement contre son corps rouge et violacé par endroit, tout en coupures et en bleus.

Deux nouvelles voix, des gardes peut être. Peu importe, la torture s'arrêtait enfin. Épuisé aussi bien mentalement que physiquement, Guillaume eut un rire nerveux, combiné à des pleurs, d'être encore en vie malgré tout. Combien de temps ? Il ne savait rien mais sa témérité l'avait porté jusqu'ici. En guise de récompense personnelle, l'espion s'accorda enfin du sommeil. Peu importe la position inconfortable, cela lui fera plus de bien et, dans cette pièce sans aucune autre sortie que la porte fermée à double tour, il ne pouvait rien faire d'autre, et son corps avait bien besoin de repos. Qu'il en profite celui-ci allait être de courte durée car d'autres personnes allaient venir à lui …

To be continued …

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