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 [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric)

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Alexandre D'Artagnan


Alexandre D'Artagnan

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Joséphine La Grange
Côté Lit: Ca va merci... et vous, confortable ?
Discours royal:



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and he knows it !

Âge : 29 ans
Titre : Ancien Mousquetaire - En recherche d'emploi !
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Date d'inscription : 24/09/2006


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MessageSujet: [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric)   [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric) Icon_minitime11.08.12 23:53

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Cédric de Portau &
Alexandre d'Artagnan

Après avoir tué Marine, Cédric se lance
à la recherche d'Alexandre et finit par le
retrouver, caché par son père dans le vieux
Fort de Bertheaume, construit sur une pres-
qu'île à la pointe de la Bretagne.


Les cris des mouettes ne cessaient de résonner dans la petite baie de Bertheaume. Logé sur un grand rocher surplombant la mer, l'ancien fort en état de ruine plutôt avancé était le théâtre quotidien du chant maladroit et médiocre des volatiles. Le soleil léchait l'eau à l'ouest, laissant peu à peu la place à la nuit. Alexandre d'Artagnan regardait vaguement l'astre, en espérant sans doute qu'à force de le fixer il s'en brûlerait les yeux et qu'il ne verrait plus ce monde si vide et dévasté. Le peu de chaleur qui irradiait le sol dans la journée ne lui procurait même plus le moindre bien-être. Il se laissait happer par la vigueur de ce début du mois de janvier 1667, en espérant que la mort le fauche à son tour. N'importe qui ici, qu'il s'agisse d'habitants ou de gardes, n'aurait pas tenté le Diable en sortant en tenue légère, sans cape. Le froid ne l'atteignait même plus, il avait tous les membres gelés, durcis par la vigueur de l'hiver. Malgré les remarques des hommes de main de son père, cela faisait près d'une semaine qu'il n'avait pas mangé et près d'un mois qu'il ne s'était pas rasé. Il avait le sommeil court, léger, rompu en permanence par les visions de Marine et de ses deux enfants en train de hurler son nom et de l'appeler à l'aide. Mais il restait impuissant. Il se réveillait trempé de sueur, en criant, le coeur cognant contre sa poitrine... si fort qu'il le pensait capable de lui briser les côtes. Il ne trouvait aucun apaisement... pas même dans les quelques tonneaux d'alcool planqués au fond de la cave. Il ne se trouvait plus aucune raison de vivre. Il avait tout perdu. Sa femme, ses deux enfants... son honneur. On l'accusait du meurtre de sa famille, son père le lui avait dit. D'où le fait qu'il se cache ici en attendant les ordres du paternel. Paradoxalement, Charles ne l'avait pas écarté comme il l'avait fait avec Philippe. Il s'était abstenu de tout commentaire superflu, et toute marque de réconfort également. Alexandre espérait que son petit frère ne croit aucun des mensonges que l'on colportait sur lui et qu'il vienne le voir. Il avait besoin de parler, besoin d'une épaule. Les jours avaient passé et aucune nouvelle du cadet. L'avantage de vivre reclus, c'est que l'on a tout le temps de se poser les questions et d'y trouver les bonnes réponses. Si Philippe n'était pas encore venu le voir, c'était certainement parce que leur père ne lui avait rien dit et qu'il n'avait pas renoué contact avec lui. L'hypothèse était la plus plausible car Alexandre connaissait son cadet, il savait que jamais il n'aurait laissé ses questions en suspens. Philippe était quelqu'un de curieux, il détestait n'avoir aucune réponse et rester dans le flou et le mystère. A l'heure où Alexandre survivait tant bien que mal, il voyageait surement avec Hébé, son fidèle étalon, à travers toute la France pour le retrouver.

Mais en même temps, qui penserait à le trouver ici, au Fort de Bertheaume, un ancien château quelque peu abandonné et laissé comme ruine ? Charles avait été malin et prévoyant. Pas question de l'envoyer en Gascogne car les gens le connaissaient et bien que les Gascons soit réputés pour leur fidélité et leur patriotisme, nul ne pouvait garantir leur silence. Et en même temps, si des gardes étaient lancés à ses trousses, le Duché serait bien le premier endroit qu'ils allaient fouiller et surveiller. L'ancien Mousquetaire, qui était désormais un Espion du Roi, la tête pensante de ce réseau, avait su réagir au bon moment. De mémoire, jamais Alexandre n'avait vu son père avec un air aussi grave. Depuis les années qu'ils ne s'étaient pas vus, il avait vieilli. Ses cheveux avaient blanchi et il avait mis un petit ventre rondouillet. Son visage était marqué par davantage de rides mais ses yeux reflétaient la vivacité et la fureur. Il avait l'envie de faire Justice, la colère de voir que son exil n'avait pas empêché ses ennemis de frapper. La culpabilité se mêlait à cette colère bouillonnante. Qui que soient les assassins, leur heure était proche car d'Artagnan père bien que d'un âge honorable n'avait jamais laissé tomber et avait toujours répondu par la ruse et la force aux affronts qui lui étaient lancés. Quand Alexandre repensait aux quelques mots, qu'ils avaient échangé, quelques semaines plus tôt, il commençait à comprendre toute la stratégie de son père et la méthode que jusqu'ici il employait pour frapper dans l'ombre. Leur paternel avait une tendance à la paranoïa et il ne faisait confiance qu'à une poignée d'hommes. Il avait caché la position d'Alexandre à pratiquement tout le monde, même à son cadet, pensant le protéger de ses ennemis. Il commettait une grande erreur. Le Mousquetaire ne craignait pas les assassins ou encore la Justice Royale. Il se savait innocent, il était prêt à le montrer. En revanche, le silence le terrorisait. A chaque fois, il imaginait le rire de ses enfants, la voix douce et claire de Marine, qui caressait ses tympans avec une grâce infinie.

Il se sentait coupable de ne pas avoir pu les sauver. Coupable d'avoir été au cimetière, sur la tombe de sa mère, chose qu'il n'avait fait qu'une seule fois auparavant. S'il était rentré tout droit sur Paris, jamais personne n'aurait fait de mal à son foyer et il entendrait encore sa femme rire devant les frasques et le caractère intenable de leurs enfants. Le Destin les frappait encore une fois. C'était d'autant plus violent qu'il n'avait pas eu le temps de leur dire adieu. Il était parti ce matin là courroucé. Ces derniers temps tout était devenu si compliqué. Il avait fait la rencontre d'un autre femme, Joséphine La Grange, une actrice fantastique, à la beauté admirable. Leur proximité s'était confirmée à mesure que les rendez-vous se succédaient. Pourtant, il n'avait franchi aucun cap avec elle, infiniment perdu dans ce fouillis de sentiments. Il aimait Marine, ses enfants, son coeur s'emballait toujours quand il la voyait. Mais il s'emballait aussi quand Joséphine passait dans son champ de vision. D'autres couchaient avec des maîtresses sans état d'âme. Lui avait bien du mal à se pardonner de regarder ailleurs, alors qu'il ne voulait que le bonheur de sa famille. Et comme les sentiments étaient impossibles à canaliser ou à oublier, il se faisait plus discret, plus distant, moins patient. Ce matin là, Marine attentive à ses humeurs, avait tenté de lui tirer les vers du nez. Elle sentait cet éloignement et elle voyait son air perdu. Alexandre, avec sa fierté naturelle et sa colère contre lui-même, s'emporta. Il lui avait parlé durement, en sachant que ça n'était absolument pas mérité. Et il était parti, fortement agacé. En claquant la porte, s'il avait su que ce serait les derniers mots et le dernier regard qu'il leur adresserait, il serait immédiatement rentré pour s'excuser et les serrer dans ses bras. Il gardait désormais cette image d'un père indigne qui frustré par ses sentiments avait tourné le dos à son âme à ce qu'il avait de plus précieux. Et quelqu'un le lui avait définitivement volé. La mort était décidément une présence de longue date autour de lui. D'abord sa mère, puis Raoul... puis la fiancée de Philippe, sa femme, sa fille, son fils... Il ne restait plus que son frère, son père et lui...

Il lui était tellement facile de s'approcher de cette falaise et de sauter. Tout serait terminé et vite. Son corps chuterait sur les vingt-cinq mètres de falaises pour s'écraser contre les rochers pointus en contrebas. Alexandre se leva faisant craquer toutes les articulations engourdies de son corps. Il avait maigri et pourtant on discernait toujours sa carrure de soldat, ses épaules larges, ses jambes légèrement arquées, sa corpulence solide bien que fragilisée. Il était vêtu d'une simple chemise ouverte et d'un fûte rapiécé. Il s'appuya sur le rebord en pierre de la tour où il venait regarder le coucher du soleil tous les soirs. Le vide s'ouvrait devant lui, comme un repas appétissant. Pourtant, il ne voulait pas sauter. Il refusait de mourir avant d'avoir vengé la mort de sa famille. La vengeance était la seule motivation qui le maintenait en vie. Souvent, il avait des déprimes, comme pendant cette semaine puisqu'il se souvenait de la rencontre avec Marine, intervenu quelques mois plus tard, lors d'un bal, il y avait déjà presque 5 ans. Et il voulait aussi contester les ordres de son père, qui refusait de le voir partir d'ici, gageant qu'il avait tout en main. Après un court instant à contempler les vagues et l'écume dans la pénombre naissante, il sentit une présence derrière lui. Sans se tourner, il soupira fortement. Les gardes l'insupportaient à un point inimaginable. Il parla la voix éraillée par le froid, tranchante comme une lame :

- Je n'ai pas l'intention de sauter. Pas plus que j'ai l'intention de manger, de me raser ou de me couvrir ! Laissez-moi en paix, retournez à votre ronde et cessez de m'importuner. Et si vous êtes là pour me donner les ordres de mon père, repassez demain, je ne suis pas d'humeur à les entendre, encore moins à les respecter. Ayez maintenant la décence de débarrasser le planchet avant que je ne vous montre comme on fait !
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Cédric de Portau


Cédric de Portau

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    B E L Z E B U T H
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MessageSujet: Re: [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric)   [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric) Icon_minitime12.08.12 17:36

Cédric était un homme occupé ces derniers temps. Il faut dire qu'il jouait sur le tableau personnel et professionnel, bien que ceux ci se recoupaient parfois. Depuis novembre, ses plans étaient bien en marche. Cela avait commencé par le meurtre de Marine en compagnie de Ruzé, qui était une stratégie pour séparer les deux frères d'Artagnan et pouvoir se faufiler à l'intérieur. Le plan était simple : décrédibiliser Philippe et s'accaparer Alexandre pour entrer dans la famille. Un plan machiavélique, qui impliquait de rendre le cadet fou et que les terres de Gascogne lui reviennent. Cédric avait un plan compliqué, impliquant quelques morts et souffrances mais c'était pour son bien à lui. Certes, Alexandre devait être un homme malheureux, surtout qu'il se disait qu'il était le meurtrier de son épouse, mais aussi de ses enfants. Cédric avait aussi le projet de réhabiliter Alexandre pour gagner davantage sa confiance, même si cela prenait un petit temps, il fallait trouver un autre coupable car Portau n'allait pas se dénoncer, ni lui ni Ruzé !

Le plus difficile à l'heure actuelle, était de retrouver Alexandre. Après l'annonce de la mort de Marine et la rumeur qu'il était le meurtrier, Alexandre s'était littéralement volatilisé. Encore un coup de Charles d'Artagnan, ce vieux grigou prévoyait tout, mais souvent assez mal du fait qu'il ne se préoccupait pas du bien-être de ses enfants. C'est cette faiblesse que voulait exploiter Cédric, même s'il ne feignait pas son attachement à Alexandre. C'était son ami de toujours, celui avec qui il avait rêvé, petit garçon, de devenir mousquetaire et de vivre les mêmes aventures que leurs illustres pères. Alexandre avait réussi, pas Cédric qui avait été coupé au vol par son propre père, ce qu'il n'avait jamais pardonné. Il ne put partir de suite.

En effet, Cédric avait enlevé Guillaume du Perche à la mi-décembre pour lui soutirer des informations. Cela passa bien évidemment par de la torture, de la violence et du sang, pour Du Perche du moins. Mais l'enlèvement s'étant terminé plus tôt que prévu avec l'évasion de l'espion. Ceux qui ont aidé cet espion de pacotille paieront de leur vie, foi de Portau ! Pendant ce temps là, certains hommes de main de Cédric étaient partis à la recherche d'Alexandre mais la plupart furent infructueuses. Jusqu'à l'un d'entre eux lui parlant qu'on avait vu quelqu'un ressemblant à Alexandre et des hommes passés de nuit en Bretagne. La piste était maigre mais il fallait tenter, sait on jamais. C'est comme cela qu'à la fin décembre 1666, Cédric s'était lancé dans un voyage peut être infructueux en Bretagne. Cela fut plus compliqué qu'il ne pouvait imaginer. Il fallait être instinctif en écoutant les témoignages des personnes et les probables pistes. C'était hasardeux, il n'était même pas sûr que cela donnerait quelque chose. Maudit soit Charles et ses cachettes à la noix ! Malgré tout, la piste bancale remonta sur Brest. Là, un homme parla d'hommes un peu bourrus venant se ravitailler et quel hasard de tomber sur l'un d'entre eux, le reconnaître pour l'avoir vu discuté avec Charles il y a de cela un sacré bout de temps ! Enfin quelque chose de concret, de solide et Cédric n'hésita pas à partir en filature, le plus discrètement possible. Cela le mena jusqu'à Plougonvelin, ce qui était vraiment le bout de la Bretagne. Mieux l'homme se rendit au Fort Bertheaume, un fort en ruine sur une presqu'île, avec un seul chemin d'accès. Vu le nombre d'hommes sur le chemin, ce n'était pas par ici qu'il allait faire son entrée. Il fallait trouver un autre chemin. Et il n'y en avait qu'un seul : par la mer. En ce début de janvier 1667, l'eau était glaciale et pas vraiment approprié à la baignade. Mais quand on a pas le choix, comme on dit : aux grands maux, les grands remèdes. Au bord de l'eau, Cédric retira ses bottes, son manteau et ses autres couches de chaleur pour ne se retrouver qu'en pantalon et chemise. Puis, sans bruit Cédric plongea dans l'eau et nagea dans l'eau froide jusqu'aux rochers du fort. Il était trempé et frigorifié, les lèvres bleues. Il devait se réchauffer au plus vite et mettre des chaussures car la caillasse lui faisait mal. Heureusement, un soldat était assis là, dos à Portau, l'air de s'ennuyer. Cédric l'assomma, lui vola ses bottes et son manteau pour se réchauffer tout en le laissant là. Il ne restait qu'à retrouver Alexandre, ce qui serait assez facile vu la petitesse de l'île.

Il le trouvait là, au bord de la valise, vêtu peu chaudement. Cédric ne le voyait que de dos mais sentait tout l'abattement sur les épaules de son ami. L'espace d'un instant, Cédric eut mal au cœur pour son ami de toujours, mais c'était un mal pour un bien. Cédric devait rester concentré dans son plan, en utilisant un peu Alexandre mais ce qui ne l'empêchait pas de l'apprécier malgré tout. Il s'approcha de quelques pas et s'arrêta net quand Alexandre lui parla, croyant avoir à faire à un soldat, sans même le regarder.

Je n'ai pas l'intention de sauter. Pas plus que j'ai l'intention de manger, de me raser ou de me couvrir ! Laissez-moi en paix, retournez à votre ronde et cessez de m'importuner. Et si vous êtes là pour me donner les ordres de mon père, repassez demain, je ne suis pas d'humeur à les entendre, encore moins à les respecter. Ayez maintenant la décence de débarrasser le plancher avant que je ne vous montre comme on fait !
Après tout l'effort que j'ai fait pour venir jusqu'ici ? Sympathique.


Cédric croisa les bras avec un petit sourire bien qu'il tremblait encore de froid. Son ami se retourna et il reprit.

Tant mieux si tu n'as pas l'intention de sauter, l'eau est glaciale, je ne te la conseille pas. Si tu ne veux pas manger, tu donneras volontiers de quoi se ravitailler à un ami qui a mis des jours avant de te retrouver ! Quant à s'habiller se raser … Tu ressembles à ton frère dans ses mauvais moments. Et ce n'est pas un compliment.

C'est que les deux frères d'Artagnan se ressemblaient, davantage dans les mauvais moments, c'était impressionnant. Cédric ne le quittait pas des yeux, cela faisait un petit temps qu'il n'avait pas vu son ami et ce n'était pas vraiment beau à voir, surtout son visage triste. Puis finalement il tourna la tête vers les vieilles ruines en haussant les épaules et se frottant pour se réchauffer.

Charles a toujours eu du goût pour la décoration, c'est tellement chaleureux et agréable, surtout en plein hiver. lâcha t'il, ironique avant de reprendre plus sérieusement. Ce n'est pas que la vue est moche mais comme tu vois, je meurs de froid. Puis je suis venu te donner des nouvelles du monde extérieur.

Et il y avait des choses à dire. Beaucoup de choses !
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Alexandre D'Artagnan


Alexandre D'Artagnan

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MessageSujet: Re: [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric)   [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric) Icon_minitime02.01.13 0:47

A vrai dire, quand Alexandre jeta son ordre en plein visage de l'inconnu, il n'attendait aucune réponse particulière. Et il était même prêt à en découdre si par malheur on lui répondait en tentant de le raisonner. Aussi, quand une voix grave, masculine lui fit écho, il se tourna immédiatement, le regard empli par la fureur. C'était comme si on venait de libérer les écluses de toute la rage qu'il contenait. Ses yeux verts fatigués mais assombris se posèrent sur le visage de l'homme et se plantèrent dans ses iris bleus. D'Artagnan afficha alors un air de surprise tandis qu'il examinait cette tête familière. Il continua de parler, d'un ton amical, chaleureux tandis que l'ancien mousquetaire face à lui semblait avoir beaucoup de mal à croire ce qu'il voyait. Cédric de Portau, son grand ami, se tenait face à lui. Il paraissait gelé, fatigué d'un voyage qu'il n'avait pas du penser si long. Des images lui revinrent en tête. Pendant quelques instants, il revécut des scène de leur enfance. Cédric était le fils de Porthos. Avec Raoul, ils avaient toujours une fâcheuse tendance à s'attirer les ennuis. Mais Alexandre ne l'avait pas revu depuis un moment, depuis que son père était mort, d'une façon qui lui restait bougrement mystérieuse. C'était à partir de cette période là d'ailleurs que Charles avait commencé à se montrer étrange, distant. En tout cas, ils s'étaient recroisés lors des obsèques. Il avait entendu dire que son ami était à Paris mais avec son travail, les retrouvailles demeuraient reportées à plus tard. La première pensée du jeune homme fut de se dire que le blond était totalement fou pour avoir piqué une baignade dans l'eau glacée de l'océan. Pire encore, il l'avait fait à la tombée de la nuit, et par une météo défavorable, puisque le vent abattait les vagues avec une violence inouie sur la roche. Alexandre n'avait pas le coeur à rire ni même à sourire, il garda donc son air las malgré l'état d'esprit de son ami. Et quand ce dernier critiqua ouvertement le goût de son père pour la décoration, Alexandre ne put qu'hocher la tête lentement, en signe d'approbation. Charles avait trouvé le pire endroit pour le laisser moisir. Impossible de sortir sans se faire remarquer à moins de prendre un bain glacé... C'était mal éclairé, mal isolé et surtout très triste comme endroit. Certes, l'emplacement était parfaitement bien caché, à la fois des gredins et des gardes. Son père était un stratège, qui se souciait fort peu des sentiments ou du confort... il en avait toujours été ainsi depuis la mort de leur mère et même avant, quand il partait en laissant ses deux enfants à la maison. Alexandre s'éclaircit la gorge et d'une voix qui avait perdue son engouement habituel, il répondit :

- L'endroit est encore plus chaleureux et agréable quand il y a une tempête. La mer s'éventre sur la falaise dans un bruit chaotique, le vent s'engouffre entre les rares pierres qui tiennent encore et l'humidité te glace les os. Si tu ajoutes à ça la foudre et le bruit du tonnerre, tu passes une nuit des plus agréables.

Cela dit, c'était quand il y avait tout ce fracas qu'Alexandre parvenait à dormir le mieux sans faire de cauchemar. Au moins n'avait-il pas les cris de sa femme ou de ses enfants. Il se rendit compte que Cédric, qui n'était pas particulièrement ravi de se geler à l'extérieur, avait tout de même du cran d'être venu jusqu'ici. Savait-il que son père faisait étroitement surveiller l'endroit ? Et que s'il apprenait sa présence ici, il allait piquer une colère noire ? Visiblement son ami n'était pas effrayé par cette perspective car, en à juger par son habit, il avait pris les vêtements d'un de ses gardes. Le costume n'était pas ajusté à sa carrure vaillante. Alexandre s'imaginait bien le blond toiser son paternel avec une lueur de défi dans le regard. La scène aurait été épique et amusante, s'il avait eu le coeur à sourire. Même s'il ne parvenait pas à montrer autre chose que de la lassitude, Alexandre était heureux de voir son ami ici. L'importance du moment, tout le drame qu'il avait vécu et toute la douleur qu'il gardait en lui semblaient s'atténuer quand il voyait qu'un lien aussi fort prenait le pas sur les rumeurs et les réputations. Il n'eut pas l'idée de lui faire une accolade. Peut-être avait-il perdu les valeurs de politesse et de noblesse avec lesquelles l'avait-on éduqué. Mais on sentait à son ton de voix, qu'il s'était inconsciemment radouci. D'Artagnan s'avança vers lui pour passer à côté et l'invita à le suivre pour entrer dans le seul bâtiment encore debout du Fort. A peine furent-ils rentrés qu'il plaqua brusquement Cédric dans un petit renfoncement plongé dans l'ombre. Juste à temps pour lui éviter d'être vu par un garde qui allait sortir. L'homme parut surpris de voir le mousquetaire un peu ragaillardi. Il lui fit un sourire auquel Alexandre ne répondit pas. Il afficha un air agacé et le soldat, qui pensait avec espoir que son protégé recouvrait le goût de la sociabilité sortit sans demander son reste. D'Artagan lâcha alors, irrascible :

- Je veux être seul cette nuit. Que personne ne me dérange, chaque fois que vous faites vos rondes à l'intérieur, cela me réveille ! Alors je veux le silence absolu, je veux dormir... si je n'y arrive pas vous aurez ma mort sur la conscience. Et bon courage pour l'expliquer à mon père !

- Bien, Monseigneur.

En vitesse, le soldat s'éloigna pour mettre au courant les autres. D'Artagnan attendit qu'il soit hors de vue pour tirer Cédric par l'habit et le pousser sans ménagement à l'intérieur d'une pièce. Il ferma alors la lourde porte de bois derrière eux. L'endroit était austère et obscur. Seul l'âtre d'une petite cheminée permettait d'y voir. Alexandre fit craquer sinistrement ses articulations et s'installa sur une des deux chaises grinçantes placées face à face et séparées par une table en bois abîmé de maigre facture. Il regarda son ami en silence. S'il admirait sa détermination, il avait du mal à comprendre pourquoi il se trouvait ici. Cédric avait toujours maintenu une légère distance ces derniers temps. Il pensait que la mort de Porthos lui laissait une douleur difficilement contrôlable. Il connaissait ce sentiment plus que quiconque. Et désormais, voilà que son ami parcourait des kilomètres pour mettre la main sur lui. Dans quel but ? Il n'avait pointé le bout de son nez pour lui parler des choses qui se déroulaient à l'extérieur. A moins qu'il n'ait des informations quant au meutre de sa famille. L'oeil de d'Artagnan se fit alors pétillant, mais dans le mauvais sens. On sentait sans qu'il n'ait besoin de l'exprimer que la vengeance guidait ses actions comme ses réflexions. Il n'invita pas son ami à se servir à manger. Un gigot marinait dans un petit chaudron au dessus du feu, il dispersait une odeur balayée par les courants d'air. Ce qui était particulièrement inquiétant c'est qu'Alexandre avait laissé les fruits dans leur coupe en terre cuite. Il ne manquait pas de nourriture, au contraire. Par contre, les chopes de vin vides gisaient dans un coin, ajoutant un filet d'alcool aux différentes senteurs de la pièce. On devinait que le locataire actuel les avait consommées sans modération. Alexandre reprit la parole, d'un ton neutre :

- J'ignorais que tu avais croisé mon frère quand il s'est disputé avec mon père. J'imagine que nous avons une fâcheuse tendance à dépérir de la même façon... Mais cela dit, tu es mal placé pour donner des leçons quand à la façon de se raser. La lame a l'air de fuir tes joues comme une râpière en fer fuit l'eau de pluie.

Le fait qu'il lui réponde avec cette pointe d'ironie montrait qu'il était content de voir Cédric. Mais il avait perdu son enthousiasme, sa joie de vivre... Et on sentait à chacun de ses mots qu'il était accablé, torturé par son impuissance. Sa détermination sembla revenir lorsqu'il aborda le sujet "sensible" :

- Ne le prends pas mal, mais j'ai du mal à croire que tu aies parcouru toute la Bretagne en long en large et que tu aies pris le risque fou de te faire tuer par les hommes de mon père juste pour me donner des nouvelles de l'extérieur. Que fais-tu ici ? Tu as des informations que je dois connaitre ? Sur l'espèce d'enfant de putain qui a tué ma famille ? Tu dois me les donner sans air théâtral... je te le demande, au nom de notre amitié...
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Cédric de Portau


Cédric de Portau

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MessageSujet: Re: [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric)   [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric) Icon_minitime16.01.13 16:32

Cela pouvait paraître étrange qu'un type de la trempe de Cédric fasse autant de kilomètres pour une personne ! Autant vous le dire de suite : il ne fait pas cela par pure charité chrétienne et avec quelque chose derrière la tête. Ce cher Alexandre, bien qu'il lui soit un ami cher, était aussi un pion pour entrer un jour dans la famille d'Artagnan, il avait affaibli ce dernier pour qu'il soit plus facile à manipuler, à qui la pilule serait plus facile à digérer. Certains diraient qu'avoir tué son épouse juste pour le mettre à mal était une solution vile et sans scrupules. Cédric vous répondrait qu'il n'a pas tué Marine, c'était Ruzé qui l'avait mise à mort mais bon, c'est vrai il était présent à ce moment là. Et pour Marine était devenue gênante, trop fouineuse, n'aimant ni Nicolas ni lui, elle aurait pris sans aucun doute le parti de Philippe et aurait pu influencer sur le comportement de son époux. Désormais écartée, il avait la voie libre. Enfin presque, car il avait fallu retrouver la trace d'Alexandre, bien caché du reste du monde par son paranoïaque de père. Un Charles qui n'appréciait pas non plus Cédric, surtout quand celui-ci avait tenté de lui avouer qu'il était son fils. Sans succès. Alors comme il fallait employer les grands moyens, il avait monté un plan digne d'une stratégie de guerre, et cela le conduisait en ce lieu un peu sordide, là où un homme esseulé et empli de chagrin ne devrait pas être. Quel endroit triste et sans âme ! Si Portau avait fait de l'ironie, son ami fut plus morne sur sa vision des lieux, le décrivant avec austérité et surtout désolation, un véritable endroit pour se croire en plein apocalypse.

Quel endroit charmant, tu dois t'amuser ! renchérit Cédric avec une point d'humour bien que son ami n'en soit pas d'humeur.

Les traits d'Alexandre lui rappelaient tellement ceux de Philippe en Gascogne : la même tristesse, la fatigue tirant le visage, le regard éteint. Et contrairement au cadet, Portau était touché par cet ami d'enfance avec qui il avait grandi, un garçon plein de malice, avec un fort caractère mais aussi un excellent sens de l'humour, un camarade d'honneur aussi bien qu'un complice d'amusements. Là, d'Artagnan n'était plus que l'ombre de lui même, par sa faute. Mais il en fallait plus pour que Cédric ressente de la culpabilité : si Philippe s'était relevé, Alexandre y arriverait aussi … enfin quand il sortira de cet endroit sordide où il allait découvrir l'intérieur car son ami l'y emmena. Mais à peine fut-il quelques pas que le mousquetaire le plaqua contre le mur pour le cacher d'un garde qui arrivait. Pour un garçon fatigué et las, il avait encore de sacrés réflexes et surtout une foutue force ! Comprenant qu'il ne fallait faire aucun bruit, il laissa Alexandre parler sèchement au garde, prétextant vouloir être seul cette nuit. Les gardes n'étaient pas des gens malins, en témoignent celui-ci et il eut à peine le temps de faire un petit sourire amusé qu'Alexandre le tira du coin sombre et l'emmena dans une pièce sans aucune délicatesse. Bonjour la politesse ! Mais Cédric ne s'en formalisait pas le moins du moins et lissa l'uniforme trop juste qu'il portait tout en jetant un endroit sur les lieux qui l'entouraient. Tout comme l'extérieur, cela ne respirait pas la grande joie, heureusement qu'il y avait le feu pour réchauffer un peu l'atmosphère, et encore ! En ces lieux, Cédric remarqua aisément que son ami ne touchait pas à la nourriture mais par contre avait abusé de l'alcool. Les abysses du chagrin, sans aucun doute. Mais faisant l'air de rien n'avoir vu, Cédric se dirigea vers le feu pour pouvoir se sécher un peu et revigorer son corps qui avait plongé dans l'eau glacé pour parvenir jusqu'ici ! Quelle motivation pour ce garçon. Mais alors qu'il se frottait les mains et les plaça face aux flammes, Alexandre relança la conversation, parlant de son frère tout d'abord puis fit un peu d'humour, cela était signe que tout n'était pas perdu :

Mais cela dit, tu es mal placé pour donner des leçons quand à la façon de se raser. La lame a l'air de fuir tes joues comme une rapière en fer fuit l'eau de pluie.
C'est qu'il faut ne pas avoir l'air d'un gentilhomme par ici. Je me fonds dans la masse. La preuve, on ne saurait distinguer de nous deux qui a traversé une partie de la France à cheval !
s'amusa t'il un sourire aux lèvres, ne tournant le regard vers son ami lors des derniers mots.

Il ne souriait toujours pas, cela le rendait si grave et tellement plus vieux. Il faut dire qu'avec un tel endroit, cela ne donnait pas envie de faire la fête. Il était temps donc d'aborder les sujets sérieux car Alexandre semblait avide de réponse. Cédric se tourna donc vers lui, restant toujours assis près du feu et l'observa.

Que fais-tu ici ? Tu as des informations que je dois connaître ? Sur l'espèce d'enfant de putain qui a tué ma famille ? Tu dois me les donner sans air théâtral... je te le demande, au nom de notre amitié...
Promis.
répondit Cédric plus sérieusement. Tu vas sans doute me dire que mon voyage pour si peu d'informations est assez stupide mais je veux que tu saches que peu de monde croit en ton innocence, excepté moi. Je mène ma propre enquête qui est entrain de me mener vers l'assassin. Mais le plus important est que je sais que tes enfants sont vivants. Des témoins me l'ont dit, ils ont vu les deux petits sortir par la fenêtre et courir, puis être récupérés par une femme. Il avait lui-même fait partir les enfants et avait effectivement appris qu'une fille les avait emmenés avec elle. Cela prend du temps de chercher, Paris est rempli de ragots en tout genre mais une fille qui a deux enfants d'un coup, ça ne doit pas passer inaperçu. Si ça ne peut pas te ramener ta femme, sache au moins que tu as encore tes enfants.

Il se souvenait de les avoir vus, ces deux gosses apeurés et que Ruzé aurait bien joué les faucheuses avec eux. Mais Cédric avait besoin d'Alexandre faible, pas anéanti. Il espérait que cela redonne un peu d'espoir à son ami, un petit sourire et surtout qu'il ait entière confiance en Portau dans cette enquête. Cédric devra d'ailleurs chercher un coupable pour l'assassinat et heureusement Paris grouillait de gens malhonnêtes.

Après avoir joué les détectives, il était temps de passer à la phase deux, machiavélique à souhait pour se débarrasser de Philippe d'Artagnan. Non seulement, il tentait de rendre fou le garçon mais surtout voulait persuader son entourage de son instabilité mentale.

Je suis venu aussi te parler de ton frère. A cette heure-ci, il est à la recherche de Charles. Le pauvre n'arrive pas à s'en sortir depuis que tu as disparu, il est tout seul. Alexandre, tu sais dans quelle détresse est ton frère, toujours fragile malgré tout. Il s'est trouvé une nouvelle poule mais s'il cherche Charles, c'est qu'il doit être désespéré, connaissant leur relation. Il se leva enfin et s'étira et prit une mine grave. Je ne suis pas sensé m’immiscer dans la famille mais Philippe m'inquiète car il me considère comme responsable de son malheur, m'accuse de l'espionner … tout ça parce qu'il a l'impression qu'on l'observe jour et nuit. Comme si je n'avais que cela à faire. il roula des yeux et fit grand effort pour pour ne pas sourire à ce projet machiavélique.

Il était difficile de discerner le vrai du faux dans ses paroles. Il avait l'air inquiet pour le cadet, en fait il jubilait de pouvoir dire cela enfin à haute voix ! Peut être que cette première approche ne serait pas concluante, il n'en attendait pas tant, mais Cédric savait que c'était la première d'une longue série. Il se retint de parler du fils de Philippe, se demandant si cela serait pertinent. Oh, il aurait l'occasion d'y revenir car il continua.

Tu dois te dire que je suis fou d'avoir fait des kilomètres pour si peu mais te garder loin de tout n'est pas une bonne solution. Charles ne veut pas ton bien, il veut limiter les dégâts sur l'honneur familial, comme s'il était blanc comme neige.
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MessageSujet: Re: [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric)   [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric) Icon_minitime14.07.13 15:48

Cela faisait longtemps qu'Alexandre n'avait pas vu Cédric mais il avait une entière confiance en lui et l'amitié qu'il lui portait n'avait nullement changé. En temps normal, il aurait fait preuve de davantage de joie et d'entrain. Il l'aurait serré contre lui, lui aurait placé deux coups virils sur l'épaule et aurait fait démonstration de bien plus d'humour. Mais la situation ne s'y prêtait pas. Alexandre avait perdu sa femme, ses enfants, il ne voyait pas pourquoi il devait se réjouir de quoi que ce soit. Cédric ne tombait pas au meilleur des moments. Il arrivait à l'improviste alors que le Mousquetaire était particulièrement vulnérable. Cela ne plaisait pas à d'Artagnan, qui en outre n'avait pas abandonné sa fierté maladive et héréditaire. Le jeune homme n'avait aucune idée des sombres desseins nourris par le fils de Porthos. A vrai dire, il ne l'aurait jamais cru vénal et inhumain. Quand il tenta une petite blague, Alexandre resta de marbre. Autrefois il aurait ri et répliqué. Puis quand il reprit la parole, Alexandre l'écouta attentivement. Dès l'instant où il lui annonça que ses enfants étaient vivants, il pâlit, ce qui le rendit encore plus cadavérique. Aurore et Guillaume n'étaient pas morts ! Il faillit en défaillir. Il se laissa tomber sur le sol, tremblant de tout son être. Il n'eut pas la force de réagir, et Cédric, pensant sans doute qu'il était gêné poursuivit sur Philippe. Un changement de sujet inutile, car déjà Alexandre ne l'écoutait qu'à moitié, trop heureux de savoir que sa fille et son fils vivaient. L'espoir était revenu, et malheureusement pour Portau il avait un effet néfaste sur le Mousquetaire. Tout ce qu'il dit après ne fit que sombrer dans l'arrière plan de ce tableau sur lequel les couleurs reprenaient leur place petit à petit. Alexandre se releva soudain, comme s'il était sur ressorts et il empoigna Cédric par le col. Sa voix avait changé, on y lisait la frénésie, comme une folie qui avait pris possession de lui. Il balaya les informations de Cédric et lui dit :

- Tu connais Philippe, il aime sa liberté et n'est pas friand de conseils... et mon père a toujours voulu préserver l'honneur familial... ce n'est pas une nouveauté...

Il ne lui laissa pas le temps de répondre et le secoua légèrement :

- Vivants ! Aurore et Guillaume sont vivants ! C'est ça que tu appelles si peu ! Mon fils et ma fille ont survécu, ils vivent ! Tu te rends compte !!! Pourquoi as-tu été si long pour arriver ? C'est indigne de toi ! Tu sais tout cela depuis combien de temps ? Au moins des semaines, j'en suis sûr ! Vivants ! Cédric ils sont vivants ! Retrouve cette femme, tu m'entends ! C'est un ordre ! Et quand tu sauras de qui il s'agit, veille à ce qu'elle prenne soin d'eux... je vais devoir prouver mon innocence avant de les approcher. Ecoute... écoute-moi, mon ami... nous avons partagé tant de choses par le passé. Tu sais que je donnerais ma vie pour toi, si c'était nécessaire. Je t'ai toujours considéré comme un frère, comme quelqu'un de la famille. Je crois en toi pour mener à bien ton enquête et faire ce que je te demande. Mais je t'interdis de tuer le responsable si tu le retrouves, tu comprends ? Il est ma preuve, mon passe-droit pour revenir à une vie paisible, au rétablissement de mon honneur. Je te connais... je sais que tu veux me venger. Je te remercie de cette marque d'amitié mais si tu m'apprécie vraiment, ne fais rien, contente-toi de réunir des charges contre l'assassin.

Il le serra contre lui, fortement, l'empêchant de bouger et pour cause. Ne pouvant retenir ses larmes de joie, elles inondèrent son visage. Il voulait lui cacher cette faiblesse, même si pleurer n'était pas vraiment silencieux. Il s'écoula deux longues minutes pendant lesquelles le silence fut Roi. Puis, essuyant rapidement les sillons sur ses joues, d'Artagnan relâcha son étreinte et poursuivit, la voix enrouée :

- J'avais perdu tout espoir... je n'arrivais pas à trouver la force de vivre sans Marine et sans les enfants. Ils ont survécu, et peut-être même que l'assassin les recherche lui aussi pour les faire taire. Ils ont du voir son visage, entendre sa voix. Je te demande de les protéger, comme tu me protègerais moi sur un champ de bataille, comme tu protègerais ta propre famille. Ils ne me restent qu'eux, je n'ai plus ma femme... mange et bois ! Reprends des forces ! Tu devrais enlever tes vêtements et les faire sécher. Je m'en voudrais terriblement si en plus tu attrapais la mort pour m'avoir annoncé cette bonne nouvelle.

Il se détacha et ouvrit un placard duquel il sortit une bouteille d'alcool. Un bon vin rouge vieilli et assez corsé. Vu les cadavres de bouteille autour d'eux, Alexandre n'en était pas à sa première expérience. Il prit deux gobelets en étain et les remplit. Il s'installa sur un tabouret de bois et ingurgita son verre d'une simple traite. Il s'en resservit un autre.

- Je suis touché... que tu n'aies pas cru à ce que l'on racontait sur moi. Tu es quelqu'un de précieux Cédric. Tu l'as toujours été pour moi, même si ces derniers temps, nous n'avons pas souvent eu l'occasion de nous voir. Je me souviens de cette fois où nous avions détruit le toit de l'écurie, en voulant faire comme nos pères. C'était mon idée, elle était complètement stupide. Et toi tu n'avais rien fait de particulier. Pourtant tu es resté là, quand mon père est arrivé furieux. Tu n'as rien dit quand le tien t'a molesté... alors que tu aurais pu. Ya-t-il quelque chose de plus beau et de plus précieux que notre amitié ? J'en doute...

La situation prenait une tournure différente que ce qu'avait imaginé Cédric. Mais ça n'était pas à son désavantage... même si aborder Philippe et Charles pour en dire du mal après un tel instant risquait d'être un terrain fort glissant et à gros risque pour Portau. En un sens, il était pris au piège de son plan. Qu'importe le moment où allait en parler. Alexandre était davantage préoccupé par ses enfants que par son père ou son frère. Les deux hommes ne partaient pas sur la même longueur d'ondes.
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Cédric de Portau


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MessageSujet: Re: [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric)   [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric) Icon_minitime22.07.13 18:35

Cédric savait bien distiller ses informations. Il ne parlait pas de Philippe de façon innocente, juste par bonté humaine, c'était déjà une manière de montrer à Alexandre, par petites doses la folie proche de son cadet. Cela restait assez soft pour commencer mais il fallait bien commencer quelque part. Mais le mercenaire avait mal calculé son coup, puisque cette brève information fut éclipsée par la révélation que les enfants d'Artagnan étaient vivants. Il fut surpris d'être empoigné par le col de la sorte, à croire finalement qu'Alexandre était bien avancé dans la folie, que c'est lui qu'il aurait fallu pousser un peu plus. Cela aurait pu être le cas si Philippe n'était pas une tête de mule, avec son instinct de pacotille et persuadé que le diable est de retour en la personne de Portau, même s'il n'avait pas totalement tort. En tout cas, Alexandre semblait revivre à l'annonce que ses enfants étaient vivants. Cédric ne pouvait pas réellement comprendre, lui n'en avait jamais eu, et n'en aurait probablement jamais (ce qui n'était pas plus mal à dire vrai), et ne pouvait pas comprendre le soulagement de son ami. Il aurait pu laisser Ruzé tuer les gamins mais avait bien fait de les épargner, cela lui était utile aujourd'hui.

Je t'ai toujours considéré comme un frère, comme quelqu'un de la famille. Il ne pensait pas si bien dire, pensa Portau. Je crois en toi pour mener à bien ton enquête et faire ce que je te demande. Mais je t'interdis de tuer le responsable si tu le retrouves, tu comprends ? Il est ma preuve, mon passe-droit pour revenir à une vie paisible, au rétablissement de mon honneur. Je te connais... je sais que tu veux me venger. Je te remercie de cette marque d'amitié mais si tu m'apprécie vraiment, ne fais rien, contente-toi de réunir des charges contre l'assassin.
Je ne suis pas un assassin, lâcha t'il en haussant les épaules, presque convaincant. Mais je t'aiderais à retrouver ce fils de chien, qu'il paie pour ce qu'il a fait.

A ce moment là, Alexandre le prit dans ses bras et le serra fort, pleurant des larmes de joie sur son épaule. Comment réagissait-on à ce genre de moment ? Cédric avait peu d'amis et ils n'étaient pas du genre à pleurer de la sorte. Il lui tapa doucement sur l'épaule, sourit gentiment et attendit que son ami se relève. Il appréciait réellement Alexandre, c'était son grand ami d'enfance et, s'il avait été moins scrupuleux, il aurait pu avoir des remords sur ce qu'il avait fait pour en arriver là, des regrets d'avoir fait souffrir un ami de manière aussi violente. Il valait mieux qu'Alexandre n'apprenne jamais que Portaut était derrière toute cette affreuse machination. Le temps que son ami se remette doucement de ses émotions, Cédric pensa qu'il faudrait se mettre à la recherche d'un parfait coupable, qui lui ressemblait, car les enfants l'avaient vu, mais ils étaient trop petits pour vraiment identifier un coupable, mais il ne fallait pas qu'ils soient traumatisés à chaque fois qu'ils croiseraient Cédric au manoir d'Artagnan.

Enfin, le mousquetaire en fuite se releva, essuya ses yeux rougis et remercia encore une fois son ami de cette nouvelle. Pendant qu'Alexandre se rendit à un placard, chercher une bouteille d'alcool, Portau se rapprocha du feu pour se sécher et retira ses chaussures. Il ne craignait pas vraiment le froid, il savait que la mort ne voudrait pas de lui, il la côtoyait trop régulièrement. Il prit son verre et sentit le vin corsé qui lui piqua le nez l'espace d'un instant. A la vue des bouteilles au sol, Alexandre avait dû en boire suffisamment pour ne plus savoir à quel point c'était fort. A cet instant, l'atmosphère était beaucoup plus légère et l'anecdote de leur enfance commune montra à quel point son ami avait un poids en moins sur la conscience.

Ya-t-il quelque chose de plus beau et de plus précieux que notre amitié ? J'en doute...

C'était peut être le moment propice à ses fausses révélations. S'il ne pouvait pas parler de Philippe et Charles, Cédric avait plu d'une corde à son arc. Il était temps de jouer les acteurs, se prendre à être sur les planches pour jouer du tragique. Il leva la tête et finit par regarder le feu, l'air faussement gêné.

En parlant de notre amitié, il y a quelque chose dont je dois te parler. Je vais prendre la solution offensive et te parler de ce que j'ai appris il y a quelques mois. Il faudra que tu me crois sur parole, je n'ai pas pu emmener la preuve sur moi, le papier n'est pas bien résistant sur l'eau ...

Il y eut un silence. Cédric avait souvent imaginé comment il aborderait cette histoire, avait eu plusieurs approches, mais la plus directe n'était peut être pas la meilleure, il fallait sans doute raconter sa petite histoire avant d'expliquer la morale. Il observa Alexandre et se lança.

Un an après le décès de mon père, ma mère est allée le rejoindre, rongée par le chagrin. Je n'ai jamais pu retourner à la demeure familiale après cela mais il a bien fallu faire du tri et ne pas faire de l'endroit un mausolée. Je m'y suis rendu il y a un peu plus d'un an et j'ai commencé à trier les affaires de ma mère. J'ai découvert qu'elle a tenu pendant un certain temps un journal. Je l'ai feuilleté, par curiosité, pour en apprendre plus sur elle qui a toujours été si discrète. J'espérais aussi comprendre comment une femme comme elle a pu aimer mon père. Il sourit, puis reprit. Mais c'est sur une autre histoire que je suis tombé. Elle racontait qu'un jour, mon père avait encore disparu dans la nature, qu'elle se sentait seule et que, durant cette absence, un ami de mon père est venu prendre de ses nouvelles et la rassurer. Il l'a tellement bien rassurée qu'ils ... je ne veux pas te faire un dessin, tu as compris. Il avait beau avoir préparé son histoire, il ne pouvait pas imaginer sa mère ainsi. En continuant de lire, j'ai compris que ma mère était tombée enceinte ... de moi, donc puisque je suis fils unique. Et même si Porthos est revenu, elle savait que cet enfant n'était pas celui de son mari. Il se tut, captivé par sa propre histoire et soupira. J'ai toujours pensé que je ne ressemblais pas à mon père, ni vraiment à ma mère. J'ai longtemps cru qu'on m'avait trouvé ou quelque chose de cette trempe. J'ai compris donc ce jour là que je n'étais pas le fils de mon père.

Il aurait tellement voulu que ce soit le cas. Il n'avait pas inventé la brève liaison de sa mère, mais il aurait voulu être un bâtard, il se serait affranchi de Porthos, sa vie aurait tellement changé, il  n'aurait pas eu besoin de tout ce mensonge. Il resta silencieux un petit moment. Le plus crucial était à dire à cet instant, et c'était plus difficile à dire qu'il ne le pensait. Son ami l'observait, voulant sans aucun doute la fin de l'histoire, de savoir qui était le père de Cédric.

Tu dois te demander pourquoi je t'en parle, que cela ne te concerne pas plus que cela, alors que si ... car l'homme de cette nuit ... c'était ton père Alexandre.

Il avait dit cela avec une telle solennité, qu'il était difficile de ne pas le croire, ou alors que cela donnerait un coup de massue à son ami. Les deux étaient tout à fait possible. Cédric se leva et fit les cent pas, il fallait continuer cette histoire, apporter quelques preuves sans avoir le journal avec lui.

Je n'ai pas voulu y croire moi non plus. A mes yeux, Charles était un homme d'honneur, que ma mère avait peut être trop bu ou divagué, avoir inventé un nom pour en cacher un autre ... Puis je me suis souvenu du nombre de fois où on nous avait demandé si nous étions frères, à quel point nous nous ressemblions. Je sais que cela ne suffit pas à prouver quoi que ce soit. J'ai voulu en parler à Philippe à ce moment là, il se trouvait en Gascogne mais n'a rien voulu entendre, il était à moitié fou à cette époque. J'ai décidé de mettre cela au clair avec la seule personne encore en vie qui aurait pu affirmer ou infirmer cette histoire complètement folle : Charles. Il roula des yeux, se souvenant de cette brève rencontre. Non seulement il ne m'a pas cru, mais en plus m'a insulté et a voulu m'embrocher. Je n'arrête pas d'y penser mais je ne savais pas comment te le dire, comment présenter la chose. Le moment n'était pas le plus propice mais puisque j'étais lancé dans les révélations, autant aller jusqu'au bout. Nous ... nous sommes frères, Alexandre.

Il était excellent comédien, lui-même croyait à son propre récit. Il faut dire qu'il aurait tellement aimé que ce soit vrai, il y avait tellement cru en lisant le journal de sa mère ! Etre un d'Artagnan, être  sisi, la famille et avoir l'occasion d'une nouvelle vie. Il ne restait plus qu'à espérer que ce d'Artagnan là soit de son côté. Portau y croyait dur comme fer ...
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MessageSujet: Re: [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric)   [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric) Icon_minitime11.09.13 0:03

Alexandre ne s'imaginait pas une seule seconde ce qu'il allait apprendre par la suite. Il se concentra davantage sur les souvenirs d'enfance tout en descendant un nouveau verre sans sourciller. L'alcool ne semblait plus lui faire le moindre effet, comme s'il n'arrivait plus à l'imbiber. Le Mousquetaire partageait ses jours avec les bouteilles et ses nuits avec les insomnies. Son corps semblait s'être adapté à son nouveau mode de vie et à sa situation psychologique actuelle. Ce soir, deux bouteilles allaient y passer rien que pour lui. Quand Cédric reprit la parole, ce fut plutôt étrange. « En parlant de notre amitié, il y a quelque chose dont je dois te parler. Je vais prendre la solution offensive et te parler de ce que j'ai appris il y a quelques mois. Il faudra que tu me crois sur parole, je n'ai pas pu emmener la preuve sur moi, le papier n'est pas bien résistant sur l'eau... ». De quoi parlait-il ? Une preuve concernant l'assassin de sa famille ? D'Artagnan fut immédiatement captivé par cette annonce. Mais il remarqua l'air gêné de Portau. Dans sa tête, plusieurs idées commençaient à naître. Pour que soit aussi solennel et aussi particulier, c'est que Cédric devait avoir des informations importantes... sur un autre sujet. Alexandre se fit en effet que Cédric n'aurait jamais joué de pose théâtrale pour lui parler de l'assassinat. Au contraire... pas après ce témoignage de leur amitié. Il parut surpris et légèrement agacé par ce roulement de tambours silencieux, il l'invita à poursuivre :

- Qu'as-tu donc appris de si important qui puisse te gêner ? Parle donc et arrête tes silences pesants !

Il était impatient et peu enclin à supporter le suspense. A la base Alexandre était quelqu'un de très conservateur, de routinier. Il n'aimait ni la nouveauté, ni les surprises. Cédric sembla le comprendre, parce qu'il reprit, visiblement peu certain de devoir continuer. D'Artagnan n'aimait pas ça. Il avait l'impression d'attendre une mauvaise nouvelle qui s'éternisait en longueur. Il se servit un autre verre en imaginant ce que son ami pouvait bien vouloir lui annoncer. Il était comme mal à l'aise, pour quelle raison ? Qu'avait-il fait ? Alexandre se demanda s'il n'y avait pas quelque chose à voir avec leur amitié justement. Il écouta l'histoire de Portau. « Un an après le décès de mon père, ma mère est allée le rejoindre, rongée par le chagrin. Je n'ai jamais pu retourner à la demeure familiale après cela mais il a bien fallu faire du tri et ne pas faire de l'endroit un mausolée. Je m'y suis rendu il y a un peu plus d'un an et j'ai commencé à trier les affaires de ma mère. J'ai découvert qu'elle a tenu pendant un certain temps un journal. Je l'ai feuilleté, par curiosité, pour en apprendre plus sur elle qui a toujours été si discrète. J'espérais aussi comprendre comment une femme comme elle a pu aimer mon père ». Visiblement, il s'agissait d'une histoire de famille, peut-être un rapport avec l'héritage de Cédric. Alexandre savait qu'il avait rencontré des difficultés avec ses terres. Le Comté de Gan était un endroit mal entretenu par son père. Porthos n'avait jamais été très doué pour faire des affaires. Sa carrière militaire passait avant le reste, même avant sa famille. D'Artagnan fut touché de voir que son ami avait été autant affecté par son absence. Ce n'était pas un secret que le fils Portau ne s'entendait pas avec son paternel. Trop strict, trop fantasque, trop égoïste... Alexandre se souvenait d'une conversation qu'il avait surprise entre sa mère et Charles. Elle voulait que Cédric vienne passer du temps dans leur demeure. Elle trouvait que le jeune garçon était maltraité par son père. Ce qui énerva profondément Charles, qui bien que galant, considérait que les femmes ne devaient pas se mêler des affaires d'hommes. Le jeune adolescent n'aurait pas été contre pour accueillir Cédric. Même s'il y avait Philippe, Raoul et lui étaient ses amis, avec lesquels il jouait très souvent. Alexandre se dit que peut-être, Cédric avait découvert un héritage caché, d'où sa gêne... mais il le laissa poursuivre sans dire un mot, attentif. Il se versa un nouveau verre.

« Mais c'est sur une autre histoire que je suis tombé. Elle racontait qu'un jour, mon père avait encore disparu dans la nature, qu'elle se sentait seule et que, durant cette absence, un ami de mon père est venu prendre de ses nouvelles et la rassurer. Il l'a tellement bien rassurée qu'ils ... ». Qu'ils... quoi ? Alexandre ne compris pas tout de suite, ce n'est qu'à la phrase suivante qu'il sut que la mère de Cédric avait couché avec cet ami en question. Il ne voyait pas trop ce que ça pouvait faire dans l'histoire, mais il le laissa continuer par politesse, perplexe. « Je ne veux pas te faire un dessin, tu as compris. En continuant de lire, j'ai compris que ma mère était tombée enceinte ... de moi, donc, puisque je suis fils unique. Et même si Porthos est revenu, elle savait que cet enfant n'était pas celui de son mari ». Elle était là, la nouvelle ! Cédric ! Un "bâtard" ! Voilà pourquoi il était gêné ! Il se sentait probablement déshonoré d'avoir appris cette terrible nouvelle. Alexandre ne sut vraiment comment réagir. Cédric ne semblait pas triste, peut-être soulagé mais cela resterait secret, pour sûr ! Imaginez la tête des autres nobles si l'on apprenait que le Comte était illégitime ! Cela ferait scandale et Cédric risquait gros ! « J'ai toujours pensé que je ne ressemblais pas à mon père, ni vraiment à ma mère. J'ai longtemps cru qu'on m'avait trouvé ou quelque chose de cette trempe. J'ai compris donc ce jour là que je n'étais pas le fils de mon père ». La phrase fut lâchée de façon très calme. Il y eut un silence, pendant lequel, Cédric l'observa. Il attendait une réaction. Alexandre resta silencieux. Il ne voyait pas quoi ajouter. Pour lui ça ne changeait rien à leur amitié. Il se demanda si Cédric avait appris qui était son père mais il n'osa pas l'inviter à poursuivre. Ce n'est qu'après quelques secondes pesantes, que Cédric recommença ses confidences. Alexandre porta le verre à sa bouche alors que la vérité éclata... « Tu dois te demander pourquoi je t'en parle, que cela ne te concerne pas plus que cela, alors que si ... car l'homme de cette nuit ... c'était ton père Alexandre ». Sous le choc, il s'étouffa, crachant l'alcool au visage de Cédric comme si on venait de lui donner un coup de pied dans le ventre. Il toussa à plusieurs reprises et le regarda alors en le fusillant du regard.

- Quoi ??? Je te demande pardon ??? Qu'est-ce que tu dis ?

Un sentiment de colère le prit alors. Comment Cédric osait-il prétendre une chose pareille. Il sentait son visage devenir rubicond, comme son père. Portau se leva après s'être essuyé le visage et fit les cents pas. Il savait qu'il devait argumenter parce que la situation risquait fort d'échapper à son contrôle. Alors qu'Alexandre resta assis à fulminer, il poursuivit son histoire. « Je n'ai pas voulu y croire moi non plus. A mes yeux, Charles était un homme d'honneur, que ma mère avait peut être trop bu ou divagué, avoir inventé un nom pour en cacher un autre ... Puis je me suis souvenu du nombre de fois où on nous avait demandé si nous étions frères, à quel point nous nous ressemblions. Je sais que cela ne suffit pas à prouver quoi que ce soit. J'ai voulu en parler à Philippe à ce moment là, il se trouvait en Gascogne mais n'a rien voulu entendre, il était à moitié fou à cette époque. J'ai décidé de mettre cela au clair avec la seule personne encore en vie qui aurait pu affirmer ou infirmer cette histoire complètement folle : Charles... ». Le Mousquetaire lui aurait volontiers cassé les dents pour avoir traité son frère de fou alors qu'il venait de perdre sa fiancée, mais il était abasourdi par la nouvelle. Pourquoi son frère ne lui en avait pas parlé ? Et son père pareil ? Leur silence avait-il valeur de vérité ? Le jeune homme se posait plusieurs questions en même temps, pourtant, il écouta Cédric jusqu'au bout. « Non seulement il ne m'a pas cru, mais en plus m'a insulté et a voulu m'embrocher. Je n'arrête pas d'y penser mais je ne savais pas comment te le dire, comment présenter la chose. Le moment n'était pas le plus propice mais puisque j'étais lancé dans les révélations, autant aller jusqu'au bout. Nous ... nous sommes frères, Alexandre ». Pas étonnant que Charles ait voulu l'embrocher ! Et Alexandre n'était pas son fils pour rien. Hors de lui, il se leva à son tour. Malgré le poids qu'il avait perdu, il était impressionnant à voir. Ses mâchoires étaient serrées, son regard assassin. Comment ne pas croire en le voyant ainsi qu'il avait tué son épouse ? D'un geste habile, il s'empara de la bouteille de verre et la jeta sur Portau avec violence. Celui-ci eut tout juste le temps de l'éviter. Elle se fracassa bruyamment sur le mur de pierre. Alexandre explosa :

- TAIS-TOI !!! TAIS-TOI OU JE TE FAIS TAIRE MOI-MÊME !!! MON PÈRE N'A PAS PU TROMPER MA MÈRE !!! LA TIENNE MENT ! C'EST ÉVIDENT !!! JE T'INTERDIS DE SALIR L'HONNEUR DE MON PÈRE !!! JE TE L'INTERDIS !!!

Il rugit la dernière phrase et d'un geste brutal, il renversa la table pour se jeter sur Cédric. Il le plaqua violemment contre le mur, le souleva du sol à bout de bras en le tenant par son col qui se déchirait doucement. La colère des d'Artagnan était toujours un moment d'anthologie. Celle-là ferait partie, à n'en point douter, des collectors. Alexandre reprit, furieux :

- Donne-moi une bonne raison de ne pas te démolir le portait séance tenante...
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Cédric de Portau


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MessageSujet: Re: [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric)   [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric) Icon_minitime26.09.13 18:14

Cédric était un excellent comédien, trop peut-être, tellement il s'y croyait. Il faut dire que mentir à Alexandre n'était pas aussi facile qu'il le pensait. Tout d'abord parce qu'il était son ami depuis toujours, les deux garçons avaient grandi ensemble, il représentait une autre vie, l'ancienne vie de Portau à l'époque où il tournait bien, avait de belles ambitions et désirait marcher sur les traces de son père, rêvait d'aventures et où il rêvait de traquer le genre de crapules qu'il était devenu aujourd'hui. Si son père n'avait pas été aussi borné et agaçant, tout aurait pu être tellement différent. Mais non, Porthos se mêlait de la vie de son fils et avait en tête de ne pas en faire un mousquetaire mais un véritable gentilhomme. Idée stupide, comment aurait-il pu briller en société avec cette misérable terre ? Aujourd'hui, il lui fallait user de ruses scandaleuses pour espérer arriver au niveau de vie tant espérée, faire partie d'une autre famille, celle où il aurait vraiment voulu être né. Lui-même y avait cru pendant la lecture du journal de sa mère, s'était pris à espérer à être le fils de Charles dArtagnan, cela aurait pu être une rédemption, un changement capital. Mais la désillusion fut trop grande et il s'était refusé d'abandonner. Alors un plan machiavélique s'était mis en place dans sa tête, et faisait son petit bonhomme de chemin. Il avait commencé avec Philippe, en voulant faire un allié, avant d'avoir d'autres plans pour le cadet plus têtu que son père, il paierait cher. Puis en allant tâtonner du côté de Charles, suicidaire mais cela permettait d'avoir l'idée en tête. Et aujourd'hui, c'était au tour d'Alexandre, son ami qu'il avait malmené au travers de la mort de Marine, mais cette petite peste était trop suspicieuse, il fallait l'en écarter, et affaiblir son ami lui permettait  d'avoir un ascendant sur lui, même s'il ne s'attendait pas à le voir dans un tel état, ni qu'il soit aussi imprévisible ! Mais comme tous les grands artistes, Cédric savait retomber sur ses pieds, mais il fallait un certain talent et pas mal d'audace. Mais malgré tout l'aspect calculateur, la gêne émise par Portau n'était pas totalement feinte. Il n'avait pas vraiment de remords mais juste de dévoiler une histoire intime de sa mère, qui était vraie, n'était pas bien acceptable, et mentir si honteusement à son ami d'enfance n'était pas toujours évident.

Mais il n'a pas pu prévoir la réaction d'Alexandre, le crachat de la boisson sous la surprise n'avait pas été grand chose, Cédric s'était essuyé avec les moyens du bords, mais lorsque son ami se leva, furieux et lui lança la bouteille en sa direction, Cédric se dit que les hommes de cette famille avaient un sérieux grain quand on touchait à l'honneur de la famille, tout en évitant la bouteille qui se fracassa sur un mur. A son tour Portau se leva, il fallait quand même prévoir au cas ou l'ancien mousquetaire voulait se jeter sur lui.

TAIS-TOI !!! TAIS-TOI OU JE TE FAIS TAIRE MOI-MÊME !!! MON PÈRE N'A PAS PU TROMPER MA MÈRE !!! LA TIENNE MENT ! C'EST ÉVIDENT !!! JE T'INTERDIS DE SALIR L'HONNEUR DE MON PÈRE !!! JE TE L'INTERDIS !!! hurla Alexandre.

Pour la discrétion on repassera, mais personne ne sembla s'alerter de ces hurlements, ils devaient en avoir l'habitude ... Et Cédric avait aussi l'habitude qu'on le menace et qu'on tente de lui faire du mal. Mais cela n'arrivait pas souvent qu'on le plaque contre un mur, qu'on ait le dessus sur lui. Il leva un instant les yeux au ciel, comme on pouvait l'écouter de là-haut, et se laissa pourtant faire, ce ne serait pas bien vu dans ses plans de frapper son nouveau frère qui avait tout de même de la force malgré son état !

Donne-moi une bonne raison de ne pas te démolir le portait séance tenante...

Vu comment Alexandre le tenait au col, il était difficile d'émettre le moindre son, il avait déjà assez de mal à respirer. Alors, la facilité était la meilleure méthode, s'il ne pouvait parler oralement, il y avait toujours d'autres moyens de faire un peu pression, sans faire de mal à Alexandre.  Les deux restèrent ainsi un petit temps jusqu'à temps que, lassé et surtout suffoquant, Cédric ne décide à donner un bon coup de pied dans la jambe droite de son ami qui recula. Pouvant à nouveau respirer, Cédric reprit son souffle un court instant avant de répondre.

Une bonne raison ? J'en ai une : je n'ai rien à gagner à te raconter cela, sauf à perdre une amitié et peut être la vie vu comment tu m'as jeté cette bouteille et me tenait à l'instant. Tu crois vraiment que je veux mourir pour un mensonge ? finit par lancer Cédric, un ton sérieux. Tu crois que je me suis levé un matin avec cette idée stupide, trouvant cela amusant ? Tu hurles sur ce que je t'ai raconté sur ton père, mais imagine ce que j'ai ressenti MOI, quand j'ai lu ce qu'avait fait ma mère ! Et je n'avais personne sur qui hurler !

Il aurait plutôt hurlé de joie de ne pas avoir été vraiment le fils de Porthos, mais plutôt celui de d'Artagnan. Mais il est vrai qu'à la lecture de l'adultère de sa mère, il avait été choqué qu'une femme aussi bien, douce et aimante, ait pu un jour faillir de la sorte. Mais là n'était pas vraiment la question ... Cédric tenta de remettre de l'ordre dans ses vêtements tout en gardant un oeil sur Alexandre, au cas où celui-ci voudrait encore l'attaquer. Portau avait bien plus de difficultés que pour les autres, mais pas question d'abandonner, Alexandre était sa dernière chance. Il faudra se la jouer plus finement. Il finit par soupirer.

Alexandre, j'ai toujours été ton ami, hein ? On a grandi ensemble, on a porté les armes ensemble ... Dis moi pourquoi je te dirais tout ça aujourd'hui ? Pourquoi je me serais donné autant de mal ? Et pourquoi ton père ou ton frère ne t'ont jamais parlé de cela ?

Oui, insérer une question pour mettre le doute sur cette famille, c'était un bon début. L'unité de cette famille était fragile, il savait qu'il serait difficile de les séparer, mais il pouvait avoir une bonne piste avec Alexandre, c'était la seule qui lui restait, il valait mieux que cela reste précieux et que rien ne l'abîme ... Il valait mieux se montrer prudent à présent, Cédric voyait bien qu'Alexandre avait des accès de colère, et même temps une certaine tristesse dans ses yeux, un chagrin immense au fond de lui. Cela aurait pu attendrir le bourreau, mais Portaut n'avait aucun remord sur la mort de Marine, tout juste était-il peiné que son ami souffre autant, bien qu'il lui porte une certaine affection. Il se rassit enfin, fixant toujours d'Artagnan, et jouant un peu sur les émotions en arborant un visage peiné. Du grand talent, je vous dis.

J'aurais dû t'en parler à un autre moment, tu as autre chose à te soucier. Si tu ne veux pas y croire, je ne peux pas t'y forcer, mais j'ai une preuve à la maison. Le ton était plus posé, plus doux. Et je ne vois pas pourquoi ma mère aurait inventé ça, aussi impensable que cela puisse paraître ... Mais tu peux au moins reconnaître que je n'ai jamais ressemblé à mon père ...

Aura t'il un peu d'influence sur Alexandre ? Cédric était tout de même un bon manipulateur, il fallait juste avoir une prise pour avoir son ami qui, il espérait, flancherait assez vite ...
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Alexandre D'Artagnan


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MessageSujet: Re: [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric)   [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric) Icon_minitime17.10.13 2:07

Alexandre avait vu rouge. Il s'était laissé dominer par la colère et celle-ci n'en était qu'exacerbée par son état et son moral. Il avait failli tuer Cédric, s'il n'avait pas été ivre et s'il avait gardé sa force initiale, son ami serait gisant sur le sol. Le coup de pied lancé par son interlocuteur pour se dégager fut salutaire, même si sur le moment d'Artagnan prit ça pour une déclaration de guerre et se prépara à lui envoyer son poing dans la figure. Portau put s'expliquer et les mots qu'il prononça résonnèrent avec justesse dans sa tête, stoppant toute attaque. « Une bonne raison ? J'en ai une : je n'ai rien à gagner à te raconter cela, sauf à perdre une amitié et peut être la vie vu comment tu m'as jeté cette bouteille et me tenais à l'instant. Tu crois vraiment que je veux mourir pour un mensonge ? Tu crois que je me suis levé un matin avec cette idée stupide, trouvant cela amusant ? Tu hurles sur ce que je t'ai raconté sur ton père, mais imagine ce que j'ai ressenti MOI, quand j'ai lu ce qu'avait fait ma mère ! Et je n'avais personne sur qui hurler ! ». Dans le mille... Alexandre le fusilla du regard, le visage encore déformé par la colère mais il ne l'attaqua pas à nouveau. Il se mit à réfléchir, du mieux qu'il le pouvait à la situation. Pourquoi Cédric lui sortirait-il ça maintenant alors qu'il était en pleine déprime ? Voulait-il enfoncer le clou ? Il ne pouvait imaginer que son ami veuille lui faire du mal en effet. Ils avaient partagé beaucoup de choses par le passé et il avait parcouru des kilomètres pour retrouver sa trace, pour le réconforter et lui donner des nouvelles rassurantes sur ses enfants. Ce n'était certainement pas pour insulter son père ensuite. Et en même temps, il n'y avait pas trante-six solutions pour confier la faute commise par son paternel. Cédric poursuivit, visiblement désolé. « Alexandre, j'ai toujours été ton ami, hein ? On a grandi ensemble, on a porté les armes ensemble ... Dis moi pourquoi je te dirais tout ça aujourd'hui ? Pourquoi je me serais donné autant de mal ? Et pourquoi ton père ou ton frère ne t'ont jamais parlé de cela ? ».

Il marquait un point... Ni Charles, ni Philippe ne lui avait parlé de ça. Pour le premier, il se doutait bien qu'il n'allait pas claironner sur tous les toits qu'il avait eu une aventure avec la femme de son meilleur ami ! Cela aurait fait sacrément désordre à la Cour et même autour ! Mais pour le cadet, il éait d'autant plus surpris que d'ordinaire, il n'aimait pas mentir. Pourquoi personne ne l'avait mis au courant ? Ils savaient depuis un bon moment et continuaient à entretenir le secret ! A nouveau, Alexandre eut envie de lui coller une droite. Pas parce qu'il ne le croyait pas mais parce qu'il lui rappelait qu'il était la dernière roue du carrosse. Le visage peiné, la mine abattue, Cédric se rassit pour ajouter quelques mots, qui firent mouche. « J'aurais dû t'en parler à un autre moment, tu as autre chose à te soucier. Si tu ne veux pas y croire, je ne peux pas t'y forcer, mais j'ai une preuve à la maison. Et je ne vois pas pourquoi ma mère aurait inventé ça, aussi impensable que cela puisse paraître... Mais tu peux au moins reconnaître que je n'ai jamais ressemblé à mon père... ». Effectivement, Cédric n'avait jamais ressemblé à son paternel, du moins à l'homme qui l'avait élevé. Et plusieurs fois quand ils étaient jeunes, on les avaient pris pour des frères, lui et Alexandre. Cédric ressemblait davantage à Philippe qu'à l'aîné d'ailleurs mais ils avaient une ressemblance troublante, qui effectivement, trouvait désormais toute son explication. Alexandre se laissa tomber lourdement sur la chaise, saisissant une bouteille d'alcool entamé qu'il n'avait pas brisé pour la descendre d'une traite. Trop c'était trop... A cette avalanche d'informations, s'ajouta un grand sentiment de lassitude. On aurait dit qu'il sombrait à nouveau dans le chaos, dans la dépression. Et puis il regarda Cédric et prit la parole, amer, acerbe :

- Tu sais tout ça depuis longtemps... tout le monde sait... sauf moi... Je suis comme ma mère, je passe pour le cocu de première ! Ni mon père, ni Philippe, ni toi, n'avait eu le courage de m'en parler avant ! Alors quoi ? Et notre amitié ? Tu la vantes pour me confirmer que tu me dis la vérité... pourquoi tu ne m'en as pas parlé plus tôt ? Pourquoi toi aussi tu m'as menti ? Jamais tu ne m'en as glissé un mot... jamais ! Alors que tu aurais pu le faire... à un autre moment, comme tu le dis... avant que ma femme se fasse tuer et que j'ai qu'une envie, me jeter par dessus ces... putains de falaises ! Tu n'avais pas le droit de me faire ça... tu n'en avais pas le droit...

Son regard se troubla et il laissa échapper une larme qui roula sur sa joue. Un fait rare et exceptionnel. Cédric ne l'avait jamais vu pleurer, pas même lorsque leurs pères les rossaient après qu'ils aient fait une bêtise. Il se cachait tout le temps pour verser une larme... Alexandre le regarda, déçu, et ajouta :

- Je t'ai toujours considéré comme un frère... et si tu es réellement le mien, alors ça ne changera rien entre toi et moi... entre vrais frères on se dit tout... on ne se ment pas...

Malgré la déception, Alexandre le croyait et il n'évoqua plus la preuve. Mais là, ça en faisait trop pour lui. Il mit sa tête entre ses mains et de mauvaise foi, il précisa :

- Et pour ta gouverne, je n'ai pas hurlé. C'est toi qui as les oreilles trop sensibles... passe donc une journée avec... père et tu comprendras ce que veut dire le mot hurler... Maintenant fous le camp... laisse-moi tranquille...

C'était sec, peut-être violent mais il avait besoin de se ressourcer... L'idée de leur fraternité était acquise. Il fallait désormais laisser le temps au temps... Le plus dur était fait.
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MessageSujet: Re: [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric)   [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric) Icon_minitime02.11.13 13:34

Il était affreux. Et terriblement bon acteur, il pouvait convaincre un peu qui il voulait. Sans doute que cette situation lui tenait à cœur, Cédric aurait vraiment aimé être le frère d'Alexandre, que cette histoire soit vraie. Le temps de quelques pages de lecture, le jeune homme s'était pris à rêver de cette éventualité, que cette liaison scandaleuse ait eu au moins un sens, qu'elle serve à quelque chose. Mais encore une fois, un rêve s'était brisé et il préférait mentir à son plus cher ami plutôt que de rester dans la situation actuelle, rejetant ses années d'éducation et l'amour paternel. Non, Cédric avait pour projet d'entrer dans la famille d'Artagnan, il y arriverait quoi qu'il en coûte. Alors faire l'acteur, celui qui n'avait rien à gagner en évoquant cette histoire (vraie) rocambolesques aux conséquences (fausses) dramatiques. Et jouer sur les mots, les sentiments. Et commencer cette manipulation mentale. Cédric connaissait parfaitement la famille d'Artagnan, il savait que les hommes avaient du mal avec la communication, à se parler entre eux, surtout des sujets importants. Charles était un vieux bourru, persuadé de tout réussir tout seul ; Alexandre était pareil, mais en plus sensible, plus fragile ; Philippe avait la faiblesse d'avoir été isolé, brisé et de moins faire confiance aux siens. C'était le contexte idéal pour chercher le plus faible pour le manipuler, et Alexandre était le parfait candidat.

Après s'être mis en colère à cette révélation, Cédric le voyait un peu perdu, perplexe, à se demander pourquoi personne ne lui en avait parlé. Défaire petit à petit les liens familiaux, souffler la zizanie et  faire naître le doute, cela commençait par pas grand chose, mais cela pouvait mener à de grands projets. Il y allait petit à petit, d'une voix hésitante, d'un regard gêné et de gestes un peu nerveux qu'on fait quand on a une révélation à faire, comme passer la main sur sa nuque, baisser le regard, se mordre la lèvre … Il maîtrisait cela à merveille. S'appuyant sur la table, laissant la réflexion à Alexandre, le grand blond attendait en silence. Il prenait son mal en patience, il ne fallait sûrement pas brusquer son ami dans un état instable. Il l'observa se laisser tomber sur une chaise, et soutint son regard, toujours dur mais teinté d'une certaine tristesse. Ses mots étaient de l'acide et touchèrent quand même Cédric. Ce garçon sans-cœur n'était pas si insensible, au fond de lui, il y avait toujours une part de ce garçon pleins de rêves, quand il avait encore des espoirs et des rêves, puis un cœur. Même s'il avait grandi et s'était fermé, Alexandre restait son ami. Et même si cela le touchait, Cédric ne changerait pas de ligne de conduite. Il aurait voulu répliquer mais de voir son ami pleurer, cela le stoppa net. Pour la première fois passa brièvement la pensée que ce n'était pas une bonne idée. Mais cette idée fut vite chassée par la phrase suivante :

Je t'ai toujours considéré comme un frère... et si tu es réellement le mien, alors ça ne changera rien entre toi et moi... entre vrais frères on se dit tout... on ne se ment pas...
Je suis désolé, cela n'avait sans doute jamais été plus sincère. Tu as ma parole à présent, et tu sais ce qu'elle vaut.

Peut être plus grand chose aujourd'hui, contrairement à une certaine époque … mais ça, il ne valait mieux pas que ça se sache non plus. Mais celle d'Alexandre valait beaucoup pour lui. Il avait à présent un allié, ce qui n'était pas rien dans cette famille si hermétique. Il laissa la table tranquille pour se remettre vraiment debout alors que son ami semblait fatigué, avalant difficilement toutes ces informations.

Et pour ta gouverne, je n'ai pas hurlé. C'est toi qui as les oreilles trop sensibles... passe donc une journée avec... père et tu comprendras ce que veut dire le mot hurler... Maintenant fous le camp... laisse-moi tranquille...
Ne t'en fais pas, je n'étais pas venu m'éterniser ici, il leva les yeux pour observer encore les lieux et grimaça, la décoration n'est pas assez à mon goût. Je peux te demander une dernière faveur ? Juste faire le guet pour que je puisse repartir sans qu'on me tire comme un lapin.

Cédric ne tenait pas rigueur de la sécheresse d'Alexandre, il ne pouvait pas lui en vouloir de réagir ainsi après tout. Cédric avait déjà fait un grand pas en avant, enfin ! Il pouvait bien se faire hurler dessus et un peu traiter comme un chien quelques minutes. Les deux hommes se mirent en chemin vers la sortie. Le vent soufflait dehors, dans cette nuit sombre où il ne semblait pas avoir âme qui vive, malgré des silhouettes un peu partout, avec des torches pour signaler leur présence. Il fallait se la jouer rusé pour ne pas se faire repérer mais ce n'était pas un problème pour Portau, habitué à ce genre d'escapade. Il fallait juste trouver le bon chemin, celui sur sa gauche semblait désert de toute âme en vue, à condition de faire vite. Les deux frères restèrent quelques instants silencieux, chacun observant ce paysage désertique où seul le bruit de l'eau et de pas lointain venait perturber la tranquillité ultime. Finalement, la voix de Portau coupa net ce silence :

J'essaierais de t'apporter des nouvelles au plus vite sur le salaud qui a gâché ta vie, difficile de chercher plus près que lui-même, je ferais tout pour te libérer, que ce soit d'ici ou de n'importe où ailleurs. Parole de Portau, … ou d'autre.

Il était encore tôt pour se considérer vraiment comme un d'Artagnan, mais ce petit bonhomme de chemin le faisait repartir confiant et après une tape sur l'épaule de son ami/frère, il entreprit de commencer à descendre le chemin de cailloux instable sans faire de bruit. Puis il se retourna après quelques pas et salua Alexandre en ajoutant ces mots :

A très vite … mon frère.

C'était grisant tout de même à dire à voix haute. Comme un petit rêve qui se réalisait enfin. Puis il continua son chemin jusqu'au bord de l'eau, retira les bottes et le manteau qu'il avait pris à un garde en arrivant et, après une hésitation face à l'eau glacée, plongea et se mit à nager jusqu'au rivage. Elle était glacée, c'était une véritable folie que d'entreprendre cette nage où il pourrait attraper la mort. Mais c'était la seule voie possible sans se faire repérer et qui ne requérait aucun matériel. Et lorsqu'il émergea de l'eau sur l'autre rive, Cédric courut à ses affaires laissés là plus tôt, retira veste et chemise à toute allure, sortit de quoi se sécher et se changer, et renfila ses vêtements de rechange, ainsi que ses bottes et son gros manteau bien chaud. Le périple était terminé, vraiment, à ce moment là.

Lançant un dernier regard sur le fort presque abandonné, Cédric se dit tout de même que ce n'était pas une vie que d'être caché ici. Mais que c'était un excellent endroit s'il devait encore caché quelqu'un ! Oui, le côté vil était toujours présent chez ce garçon, bien décidé à présent à retourner sur Versailles, mais pas avant avoir trouvé une auberge où passer la nuit. Demain sera un nouveau jour, et il avait un programme chargé ! A Commencer par trouver un parfait coupable pour le meurtre de Marine. Fort heureusement, Paris regorgeait d'assez de nuisibles infréquentables, il n'y avait qu'à choisir …
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MessageSujet: Re: [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric)   [Plougonville - Bretagne] Et si nous causions... mon frère ? (PV Cédric) Icon_minitime27.01.14 12:33

Difficile en effet d'assimiler la masse d'informations que Cédric avait fourni. Alexandre aimait sa mère plus que tout, et il ne pouvait concevoir qu'elle ait été trompée, cocue par Charles. Et son paternel qui n'arrêtait pas de rabâcher qu'ils devaient être exemplaires ! Il n'en démordait pas, il sentait la colère monter envers son géniteur, comme si un vent insidieux soufflait sur un tas de braises. Il avait la preuve de cet adultère sous ses yeux c'est ce qui lui faisait le plus mal. Et ce fut pour cette raison qu'il parla aussi sèchement à Cédric. Il voulait qu'il parte, qu'il le laisse seul, en proie avec sa hargne contre sa famille. Il l'avait déjà vu pleurer, il refusait de se montrer faible devant lui. Le fruit de cette liaison semblait comprendre la situation, puisqu'il afficha une sincérité tout en s'excusant. Alexandre ne pouvait en définitive pas lui en vouloir. Il n'avait strictement rien demandé, lui, ni à être conçu par accident, ni à être victime des mensonges de sa mère. L'ancien Mousquetaire, désormais en disgrâce ne pouvait pas se douter de la supercherie, ni du mensonge. Il était manipulé sans s'en apercevoir par un être cruel, l'assassin de sa femme. A aucun moment, il n'aurait pensé que Cédric soit devenu aussi mauvais. Comment l'aurait-il pu ? Ce basculement vers le côté "obscur" s'opéra lentement, au fil des années dans le silence absolu. Et l'enfant de Porthos avait eu le temps de rôder son plan et de le mettre en application. Il ne pouvait être certain de la réaction d'Alexandre à la base. Car son ami, veuf, nourrissait de sombres pensées et ne semblait plus en état de réfléchir posément par lui-même. Le risque faisait partie des éventuels dommages collatéraux. Il avait bien fait de le prendre car tout prenait le chemin qu'il avait tracé. Cédric estima qu'il était temps de partir, il approuvait complètement l'idée de son "frère".

- Oui... je t'escorte. Ces abrutis seraient bien capables de te tuer sans chercher à savoir qui tu es. C'est déjà un exploit que tu sois venu ici sain et sauf... mon infidèle de père n'a pas lésiné sur les moyens...

Ils sortirent de la pièce. Contrairement à Cédric, Alexandre ne s'était pas couvert. Il semblait se désintéresser totalement de sa santé. En toute discrétion, les deux hommes avancèrent vers la sortie du fort, en évitant soigneusement les gardes. Difficile de les manquer, ils marchaient avec une torche à la main. Le ciel était couvert et la fine bruine avait cessé. Mais ils prirent d'infinies précautions pour ne pas glisser sur la pierre et passer à travers le muret érodé. La chute aurait été mortelle, car en dessous, la mer, plutôt agitée n'en finissait pas de faire du bruit. Au moins couvrait-elle leur évolution bien que discrète. Ils avancèrent doucement vers l'est où une entrée n'était pas bien gardée. En passant sur le côté, ils pouvaient éviter le soldat posté à l'entrée. A vrai dire, on ne pouvait pas parler de soldat à proprement parler, mais d'hommes de mains. La plupart étaient mercenaires, embauchés par Charles pour être ses yeux et ses oreilles, ses bras aussi. Le vieux Capitaine leur faisait confiance et il avait raison. Aucun de ces hommes n'avait tenté de faire le moindre mal à Alexandre ou de le trahir. On prenait soin de lui, même s'il leur jetait volontiers toute sa rage à la figure sans les considérer le moins du monde. Cédric reprit la parole, doucement, une fois qu'ils furent dehors, assez loin de la sentinelle. « J'essaierais de t'apporter des nouvelles au plus vite sur le salaud qui a gâché ta vie, je ferais tout pour te libérer, que ce soit d'ici ou de n'importe où ailleurs. Parole de Portau, … ou d'autre ». Le "ou d'autre" fit froncer les sourcils d'Alexandre. Ce dernier attendit quelques secondes avant de répliquer, toujours sec :

- Je te prends au mot. Tu m'as menti... tu m'as caché la vérité alors que je te fais confiance. Rachètes-toi, découvre qui a tué Marine et je considèrerais cet incident comme clos. Parole de Portau ou de d'Artagnan, je la garde en mémoire. Mais dans la famille, on ne retire jamais sa parole. Tu veux que j'oublie ? Ce cerveau n'oublie rien. Je n'ai jamais rien oublié depuis que ma mère a arrêté de m'allaiter. C'était un mardi, il pleuvait.

Quand Cédric vint lui faire une tape sur l'épaule, Alexandre lui répondit par une accolade assez brève mais qui n'en était pas moins fraternelle. Un instant, les deux hommes serrés l'un contre l'autre parurent très proches, mais le mousquetaire rompit ce contact de façon un peu hâtive. Il n'était pas doué pour épancher ses sentiments, comme son père, malheureusement. Mais au fond, ça le touchait énormément que Cédric soit venu et s'ils étaient frères, c'était une raison de plus. Comprenant qu'il avait laissé filtrer sa faiblesse, d'Artagnan fit preuve de la plus extrême des mauvaises fois. Il ajouta, acerbe, comme si c'était Portau qui avait tenté de lui faire une embrassade amicale :

- Je t'apprécie mais j'ai horreur de sentir ton souffle humide. Allez, va-t-en maintenant.

Portau ne releva pas, il le connaissait bien. Les marques d'affection, surtout dans un tel moment restaient quelque chose de rare et d'assez contre-nature pour son ami d'enfance. Il avait malheureusement hérité du côte bourru de son père. Il le regarda s'éloigner, entrer dans l'eau glacé pour regagner l'autre rive. Puis il se détourna à son tour et revint sur ses pas. Il avançait sans prendre la moindre précaution pour être discret. La sentinelle leva sa torche, arme au poing et l'interpella :

- Qui va là ?

- Ce n'est que moi, bougre d'andouille. Vous vous êtes endormi ou quoi ? J'aurais pu vous tuer tout à l'heure quand je suis sorti...

- Monseigneur ! Vous allez attraper la mort aussi peu vêtu, retournez vous mettre à l'abri, je vous en prie.

- Je n'ai pas froid...

- Que faites-vous dehors à une heure pareille ?

- Je me promène, pourquoi ? Je suis prisonnier ?

- Non mais votre père...

- Qu'il aille au diable ! Je n'ai pas demandé à être ici ! C'est si drôle, mais un jour dans notre vie tout change. C'est si différent de ce qu'hier moi j'attendais. Et si l'on croise le chemin, le regard d'un ange. L'émotion alors a le goût d'un rêve inespéré.

Il y eut un silence... Puis d'Artagnan reprit :

- J'ai réalisé tout ce dont j'avais manqué. Tout ça c'est du passé. De toute mon âme, et avec tout mon cœur, ne jamais avoir peur de me jeter à l'eau. De toute mon âme, apprendre à ressentir et puis redécouvrir ce côté oublié de moi-même. Se sentir chez soi et plus comme... comme... comme, comme seul au monde. Comme seul au monde.

- Monseigneur... il se fait tard, vous avez besoin de repos...

Le garde l'escorta jusqu'à l'intérieur, visiblement insensible à cette envolée lyrique et intimement persuadé que le mousquetaire était plein comme une huître. Mais Alexandre avait compris qu'ici il ne pouvait vivre, espérer ou se ressourcer. Il lui fallait se rendre ailleurs, reprendre la route, errer. Bertheaume était sa prison, il ne pouvait plus l'accepter. A peine le garde fut-il parti, qu'il reunit quelques affaires dans un sac en toile. Il allait profiter de cette nuit sans lune pour partir, pour aller n'importe où, mais loin de ce lieu reclus, loin de l'influence de son père... loin de ces gens qui lui mentaient et qu'il pensait être une famille. Cédric avait des raisons de mentir mais Philippe, lui, aurait pu tout lui dire... Après ce qu'ils avaient vécu ensemble... En repensant à son cadet, d'Artagnan ne put exprimer la moindre colère. Il s'inquiétait, Cédric avait sous-entendu qu'il était fragile... qu'il s'imaginait certaines choses. Mais bon, il ne pouvait guère y remédier pour l'instant... Il avait bien d'autres soucis. Une fine pluie reprit doucement à l'extérieur. La nuit était paisible, comme si la nature avait retrouvé l'harmonie qui la caractérise.
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