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| Un roi peut en cacher un autre | |
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Louis XIV
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ADMIN ROYAL L'Etat, c'est Moi
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| Sujet: Un roi peut en cacher un autre 27.10.12 2:04 | |
| Savoir dissimuler est le savoir des rois. Louis XIV && Guillaume du Perche Voici quelques semaines que la réflexion faisait un bout de chemin, que tout était décortiqué, vu et revu pour savoir qu'elle était la meilleure issue sans avoir eu l'impression d'avoir mis des bâtons dans les roues d'un autre, d'avoir été au courant. Il fallait que tout cela fasse naturel, l'air de rien alors que tout était calculé depuis quelques temps. Tout d'abord, cela avait été une simple réflexion, de ce genre de pensé qu'on ne mettra jamais en pratique parce qu'on se dit que cela n'est guère nécessaire, que personne n'oserait. Puis cela continue à trotter en tête, on se met à en parler à quelqu'un de confiance qui approuve la décision et fait quelques propositions, ma foi, intelligentes et pertinentes mais ce ne sont toujours que des suppositions. Puis un jour, la nouvelle tombe, certes de manière officieuse. Une parole dite et tombée dans l'oreille d'un espion, puis une lettre qu'un cabinet noir avait lu pour être certain avant de rapporter cette information au roi. Ce dernier, après tenter de tempérer sa colère, était retourné voir Colbert qui avait gardé ses propositions et ses recherches dans un dossier minutieusement bien caché dans son bureau.
Comme quoi, réfléchir à une vague idée et en parler à quelqu'un pouvait toujours être utile. Il n'y avait plus qu'à concrétiser la chose, rechercher le bon filon pour clouer au piloris (sans avoir l'air de le faire) celui qui avait l'air de vouloir se sentir plus intelligent que le roi lui-même. Pourquoi Hector de Valois voulait-il épouser la favorite ? Certes, Amy était une belle femme, intelligente et tout un tas de qualités indéniables qui faisaient qu'elle serait amplement courtisée si elle n'avait pas ce statut de favorite. Mais elle n'était pas la seule à réunir autant de qualité, pourquoi un prince de sang comme le Valois voulait-il épouser la seule femme célibataire qui n'était pas à épouser ? Pourquoi s'approprier les territoires royaux alors qu'il y en avait tant d'autres ? Hector avait à sa disposition un parterre de duchesses et princesses de tous horizons, il n'avait qu'à choisir, un homme de sa trempe, de sa naissance et de sa richesse était un excellent parti, aucun père ne refuserait sa fille ! Quel était son intérêt là-dedans ? Ce n'était pas logique, limite insensé et Louis n'arrivait pas à comprendre le chemin de pensée de son cousin pour avoir eu cette idée scandaleuse de vouloir épouser Amy of Leeds. Mais, après toutes les querelles nobiliaires, il serait difficile de refuser la main de la belle à un cousin si puissant, en dehors du fait que le souverain voulait la garder pour lui seul. Toutes les solutions premières envisagées n'allaient pas. Il aurait pu la mettre dans un couvent en attendant que l'histoire se passe. Mais en faisant cela, il se privait lui-même d'Amy et qui dit qu'Hector ne reviendra pas à la charge une fois qu'elle en sortirait. Non, la seule et unique solution était de la marier à quelqu'un dont Louis serait certain qu'il ne la toucherait pas, qui respecterait ses ordres ET qui serait d'un rang égal, voire supérieur à son cousin. Sauf que pour égaler un prince de sang, il fallait être soi-même prince de sang, ou prince royal ou roi. Là, la tâche se compliquait mais Colbert avait eu la brillante idée de parler de royaumes électifs où il suffisait de donner suffisamment d'argent pour que son poulain devienne souverain. L'idée était bonne, il restait à trouver le bon royaume, même si celui-ci n'était pas plus grand que Paris ! Pendant que Colbert cherchait le titre, le monarque cherchait l'homme.
Alors qui choisir ? Il était évident qu'il fallait piocher dans ses espions et hommes de confiance, et non pas dans les princes. En éliminant les mariés et ceux que le souverain ne pouvait pas donner autant de titres, il n'en resta plus beaucoup. Et comme il fallait toujours donner de seconde chance, Louis prit celui dont il était sûr qu'il ferait tout pour ne pas faillir une deuxième fois : Guillaume du Perche. L'homme se présentait bien, un beau jeune homme, fidèle au roi et qui, depuis sa disgrâce, désirait se plier en quatre pour prouver sa bonne foi. Après ce qui lui était arrivé – son enlèvement et sa torture – il avait su remonter dans l'estime royal, il ne restait qu'à parachever tout cela. Mais puisqu'il restait encore en convalescence, le projet se monta sans son consentement préalable. De toute façon, le roi savait que son espion ne saurait lui dire non. Guillaume refusait le mariage de raison pour faire plaisir à sa famille, mais il dira oui pour plaire au roi.
C'est donc en ce soir de fin janvier que Guillaume fut convoqué dans les appartements royaux, après le coucher du souverain. Pour le côté officiel, tout cela sera fait en temps et en heure, il fallait d'abord parler au principal intéressé, bien qu'il n'ait pas vraiment son mot à dire, à part acquiescer. Les petits appartements du souverain étaient souvent réservés au passage de ses espions pour lui apporter quelques informations ou faire un compte-rendu de missions. Là, ce serait lui qui parlerait principalement, pour une fois. Du Perche arriva dans les temps, sans aucun doute bien trop pressé de savoir ce que le roi lui voulait, on sentait l'impatience chez lui et une certaine peur aussi. La dernière fois qu'il était venu, cela ne s'était pas bien passé. Dans sa robe de chambre, Louis l'observa se courber et rester ainsi jusqu'au geste du roi de le relever. Et comme le voulait le protocole, c'était Louis qui devait parler le premier.
Du Perche, vous devez vous demander pourquoi je vous ai fait venir à cette heure tardive et après ce qui s'est passé avec la duchesse de Guyenne.
Il se tut et, à la lumière des quelques bougies, observa l'espion qui semblait avoir un peu meilleure mine que ce que lui avait raconté son médecin les premiers jours. Déjà, il tenait debout et son visage était beaucoup moins marqué. Heureusement que le temps cicatrisait tout, du moins les blessures physiques.
Tout d'abord, je vois que vous vous portez mieux, cela me ravit. Mon médecin, Antoine Vallot, m'a conté vos blessures et m'a rapporté qu'elles étaient dues à de la torture, que vous déliriez sur le fait de ne jamais avoir rien dit. Est-ce vrai ?
C'est dans ce genre d'instant qu'on pouvait voir la fidélité de ses hommes. Bien sûr, Louis XIV ne voulait pas que tous ses espions subissent la torture pour être sûr qu'ils étaient fidèles ! Mais savoir que son espion n'avait pas dit un mot était des plus valorisants pour lui, bien qu'il ait subi des choses effroyables. Bien qu'il soit ravi de le voir toujours en vie et debout, Louis ne l'avait pas fait venir ici pour prendre de ses nouvelles. Il fallait en venir aux choses sérieuses.
J'ai une proposition à vous faire. dans le langage royal, c'était davantage un ordre. En échange de lever votre disgrâce, j'ai besoin de vous pour protéger une nouvelle fois la duchesse de Guyenne. Voyez vous, mon cousin Valois a dans l'idée saugrenue de vouloir s'en faire épouser et je ne pourrais véritablement lui refuser. Il me fallait donc une stratégie pour l'y en empêcher. Et vous êtes le parfait candidat.
A ce stade, Guillaume ne devait pas comprendre grand chose au discours du Roi mais Louis restait implacable pour l'instant et mystérieux à la fois. Il était temps de lever le voile sur son projet.
Du Perche, vous allez épouser la duchesse de Guyenne pour empêcher qu'elle n'en épouse un autre.
Autant dire que l'on entendait pas cela tous les jours !
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| | | Invité
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| Sujet: Re: Un roi peut en cacher un autre 04.11.12 13:49 | |
| Dans le miroir, la physique était un peu plus flatteur, il était temps ! Sur son corps, les bleus disparaissaient petit à petit, certains persistaient encore mais ils n'étaient plus légion. Les entailles s'étaient refermées, laissant des croûtes ou cicatrices. Quant au visage, il redevenait bien plus agréable, seule l'arête du nez et la mâchoire droite se remettaient difficilement. Du Perche était satisfait de son physique qui redevenait celui de beau garçon qu'il a toujours été. Son physique était son fond de commerce, cette manière de se fondre dans la masse pour mieux espionner. Comme il n'était que bon à rester dans les couloirs du palais depuis sa disgrâce – et quelques sorties parisiennes pour se tenir au courant – les cicatrices et les nombreuses traces de coups n'étaient pas vraiment ce qu'il voulait montrer au reste de l'assistance. D'ailleurs, du Perche ne montrait son minois à nouveau que depuis quelques jours, seulement, pour le grand plaisir de certaines qui s'étaient inquiétés. Officiellement, il était tombé malade gravement. Des mauvaises langues avaient ajouté qu'il avait chopé la vérole, ce qui le retrouver sa bonne humeur. Personne, ou presque, ne savait ce qui s'était passé. Pas un instant, les gens pouvaient penser que Guillaume du Perche avait été enlevé et torturé. Tout le monde se serait demandé pourquoi, Guillaume était la dernière personne que la Cour pouvait imaginer en espion !
Ce soir, il avait le plaisir de retourner aux soirées comédie, de rire sur une pièce de Molière et de se montrer au monde. C'est dans ce genre d'instants où Guillaume savourait son sauvetage saugrenu et son retour à la vie normale, qui n'était pas gagnée au départ. Alors qu'il passait sa chemise, son valet Arthur toqua discrètement et passa la tête, l'air sérieux.
Monsieur, un pli pour vous … c'est important. Qui peut être si important pour que ayez ce visage si grave ? rétorqua Guillaume avec le sourire. Hé bien … le roi.
Autant dire que le sang de Guillaume ne fit qu'un tour. Encore un pli de sa majesté ? La dernière fois, c'était pour lui confier une mission, certes mineure et avec son cousin, mais c'était le début de la victoire. Sans avoir terminé de s'habiller, il courut jusqu'à son valet pour lire la courte missive qui lui demandait de venir dans les appartements du Roi ce soir, après le coucher royal. Autant dire qu'il serait au rendez vous, bien que cela le taraudait de savoir ce que Louis XIV lui voulait ! Pourtant, il passa la soirée à rire et faire tout comme si de rien n'était. La pièce fut divertissante, les nobles toujours aussi bavards et critiques, ce qui était toujours aussi amusant d'y placer un bon mot. Mais l'heure tournait, certains courtisans se précipitaient au coucher du roi tandis que lui s’écartait et descendit pour emprunter l'escalier, dont la porte fut ouverte par un valet, qui servait d'entrer pour les espions en règle générale. Il était impatient, curieux de savoir ce que Louis XIV pouvait bien lui demander en personne mais tenta de ne rien montrer lorsqu'il salua son roi. Ce dernier entra dans le vif du sujet, comme s'il lisait dans l'esprit de son espion.
Du Perche, vous devez vous demander pourquoi je vous ai fait venir à cette heure tardive et après ce qui s'est passé avec la duchesse de Guyenne.
Pas la peine de remuer le couteau dans la plaie, il s'en souvenait parfaitement et dut faire un effort surhumain pour ne pas grimacer à ce douloureux souvenir signant sa disgrâce ! Mais l'espion n'eut pas le temps de dire le moindre mot :
Tout d'abord, je vois que vous vous portez mieux, cela me ravit. Mon médecin, Antoine Vallot, m'a conté vos blessures et m'a rapporté qu'elles étaient dues à de la torture, que vous déliriez sur le fait de ne jamais avoir rien dit. Est-ce vrai ? Je suis comblé que vous demandiez à propos de ma santé qui est fort bonne. Je tiens à remercier en personne Votre Majesté pour m'avoir envoyé monsieur Vallot qui fut un excellent médecin, ce qui est si rare de nos jours. Mais ce que vous a rapporté monsieur votre médecin est vrai, sire. Il se redressa, assez fier. Si la douleur physique aurait pu être calmée par quelques aveux de ma part, jamais je n'aurais pu reparaître devant Sa Majesté et le reste de mes camarades espions sans me sentir honteux et misérable. J'aurais préféré mourir silencieux que vivre pour avoir prononcé de lourdes paroles.
En y repensant, il avait été très fort, bien plus qu'il ne l'aurait imaginé. Ses bourreaux avaient redoublé d'imagination pourtant et plus d'une fois, il avait voulu stopper cela, avait fondu en larmes devant cette pression. Mais pas un nom ni une seule mission ne fut dévoilée et le dire en personne devant le roi faisait un bien fou, il se rendait compte de son courage. Mais le monarque avait autre chose en tête …
J'ai une proposition à vous faire.
Cette phrase, il la connaissait. La même que quand le souverain lui a demandé d'entrer dans ses rangs d'espions. C'était d'ailleurs plus un chantage qu'une proposition, et ici ce ne serait guère mieux.
En échange de lever votre disgrâce, j'ai besoin de vous pour protéger une nouvelle fois la duchesse de Guyenne. Voyez vous, mon cousin Valois a dans l'idée saugrenue de vouloir s'en faire épouser et je ne pourrais véritablement lui refuser. Il me fallait donc une stratégie pour l'y en empêcher. Et vous êtes le parfait candidat. Du Perche, vous allez épouser la duchesse de Guyenne pour empêcher qu'elle n'en épouse un autre.
Ah … Là c'était même plus un chantage, c'était un ordre. Si levée de la disgrâce et le fait qu'il soit le candidat le mieux placé pour cela était plaisant, les désagréments vinrent vite dans la tête d'un Du Perche plus que surpris. En particulier, le fait qu'on le marie alors qu'il n'en avait guère émis le souhait. En devenant titulaire d'une épouse, il avait l'impression de perdre sa liberté. Quelques secondes silencieuses passèrent avant qu'il ne réponde.
Sire, je ne sais comment remercier de l'honneur que vous m'accordez. Vous savez que je suis votre humble serviteur et que je me plie volontiers à vos demandes. Il fut une révérence tout en reparlant mais devint plus grave en se relevant. Toutefois, sire, si je puis me permette … un fils de comte, bien que ma famille n'ait plus à faire ses preuves pour montrer fidélité à la couronne, je ne peux guère rivaliser avec un prince de sang comme votre cousin monsieur de Valois. Je peux rivaliser avec lui sur le comportement d'un gentilhomme, sur des qualités que lui et moi ne pouvons avoir. Mais je ne peux guère rivaliser avec mon rang et mon sang.
Loin de la l'idée de demander des compensations par les titres, même si ces derniers seraient les bienvenus. C'était une preuve de logique et si lui y avait pensé, le roi aussi sans aucun doute …
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| | | Louis XIV
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| Sujet: Re: Un roi peut en cacher un autre 14.11.12 16:58 | |
| Ce soir, dans les appartements royaux, des destins allaient changer du jour au lendemain. Cela n'y paraissait pas quand Louis attendait son espion, cela aurait pu être un simple rapport ou le soulèvement de la disgrâce, une nouvelle mission … Cela aurait pu être tout et n'importe quoi, du Perche ne devait pas s'attendre à une futur chamboulement dans sa vie. Surtout que la conversation débutait un peu sur du badinage. Enfin pas vraiment, Louis s'inquiétait pour la vie de ses espions et avait été touché de savoir du Perche dans un tel état, voilà pourquoi il lui avait envoyé son propre médecin. Malgré la boulette de son espion, Guillaume fut toujours un excellent élément, n'avait jamais failli une mission et fut toujours motivé pour toutes les missions proposées.
Si la douleur physique aurait pu être calmée par quelques aveux de ma part, jamais je n'aurais pu reparaître devant Sa Majesté et le reste de mes camarades espions sans me sentir honteux et misérable. J'aurais préféré mourir silencieux que vivre pour avoir prononcé de lourdes paroles. Voici des paroles qui me touchent. Vous avez prouvé votre fidélité au péril de votre vie, cela prouve vos qualités que l'on m'avait vanté et que vous avez toujours prouvé au cours de votre carrière. Cela me conforte davantage dans la nouvelle charge que je vais vous donner.
Il était toujours bon de confier de lourdes missions à des hommes qui ont la tête sur les épaules et qui ont su prouver qu'ils étaient dignes de la confiance du souverain. Louis XIV ne pouvait pas marier sa favorite au premier venu, il fallait montrer patte blanche et après ses péripéties, Guillaume se montrait l'homme de la situation, définitivement. S'il avait pu avoir quelques réserves dessus au premier abord, le souverain était plus que sûr de son choix. Guillaume épouserait la favorite. Cela était tombé sans autre forme que l'affirmation. Ce n'était pas un choix, du Perche n'avait pas à réfléchir ni à refuser, ce n'était pas dans son intérêt, surtout qu'il réintégrait les bonnes grâces royales, il serait stupide de tout gâcher. La surprise se lit sur le visage de l'espion, il fallait avouer que cela n'était pas courant qu'un roi fasse épouser sa favorite.
Sire, je ne sais comment remercier de l'honneur que vous m'accordez. Vous savez que je suis votre humble serviteur et que je me plie volontiers à vos demandes. Toutefois, sire, si je puis me permettre … Faites, du Perche. Un fils de comte, bien que ma famille n'ait plus à faire ses preuves pour montrer fidélité à la couronne, je ne peux guère rivaliser avec un prince de sang comme votre cousin monsieur de Valois. Je peux rivaliser avec lui sur le comportement d'un gentilhomme, sur des qualités que lui et moi ne pouvons avoir. Mais je ne peux guère rivaliser avec mon rang et mon sang. En effet, en l'état actuel de vos titres, cela n'est point possible. Mais nous avons pensé à tout.
Nous ? Louis fit un signe et une silhouette se détacha du pas de la porte où personne ne l'avait remarqué depuis tout à l'heure. Il faut dire que l'homme en noir savait se montrer discret. Colbert, aussi insomniaque que son roi, arrivait avait un dossier dans la main et se plaça à côté du monarque après un salut.
Monsieur Colbert, expliquez à monsieur du Perche, ce que nous avons pour lui. Bien sûr. Monsieur du Perche, vos remarques sont justes et nous avons anticipé cet obstacle. Il était logique que vous méritiez récompense pour ce service rendu à la couronne, que ce mariage ne soit pas médiocre et que vous puissiez vous montrer aussi puissant que monsieur de Valois. Il prit une feuille dans son dossier et se mit à lire. Au nom de sa majesté Louis le Quatorzième, nous avons l'honneur de faire de monsieur Guillaume du Perche comte de La Marche, duc de Grancey et prince d'Andrésy. Par ce mariage, monsieur du Perche sera duc-consort de Guyenne, titre appartenant à la duchesse sa future épouse. Nous érigeons aussi le comté du Perche en duché-prairie.
Tant de titres, il n'en fallait pas moins pour rivaliser avec un prince de sang comme Hector de Valois. Colbert sortit une autre feuille, hésita à prendre la parole et regarda le monarque. Les deux hommes eurent un regard entendu et Colbert reprit.
Pour asseoir votre supériorité, nous vous faisons roi de Malte. Ce trône électif fut appuyé par Sa Majesté. Félicitations monsieur du Perche … à moins que vous préfériez un autre titre, vous avez le choix à présent. Monsieur, nous sommes à présent sur un même piédestal. Malte n'est pas la France mais vous porterez sous peu vous aussi une couronne. Vous voici à présent apte à épouser mademoiselle de Leeds.
Louis n'avait pas quitté un instant du Perche des yeux pour voir ses réactions. Sûr qu'il ne devait pas s'attendre à de tels titres, surtout pas le dernier. De simple comte, il passait à roi ! Certains étaient nés pour régner, mais il n'était jamais trop tard pour avoir une couronne et un royaume à gérer. Cela allait bouleverser la vie de du Perche, cela en était certain mais il s'était engagé à servir les intérêts de la France, le voici à l'épreuve aujourd'hui en cette nuit.
Ces titres seront accompagnés d'une rente pour que vous puissiez vivre selon votre niveau et donnez à votre future épouse un train de vie digne d'elle. Vous pourrez garder vos appartements à Trianon si cela vous plaît, mais vous aurez à disposition le château du Faÿ dans votre principauté.
Que de cadeaux ! Mais tous ces droits impliquaient des devoirs bien évidemment, il y avait toujours un revers de la médaille, rien n'était véritablement gratuit en ce monde, surtout quand il y avait un roi en face de vous.
J'apporte des conditions à cette union malgré tout. Vous aurez compris qu'il ne s'agit là d'un simulacre de mariage. Bien que vous épousez la duchesse de Guyenne, vous n'aurez pas les devoirs d'un époux à exercer. Il se tut un instant avant de reprendre. Je vous laisse la liberté de continuer d'avoir des maîtresses à la condition de vous montrer discret, d'éviter de les choisir dans le grand monde. La duchesse a assez à subir, ne rajoutons pas la vie dissolue de son époux. Je vous fais confiance pour bien choisir vos dames.
Pas un instant, Louis ne pensa à ce que Guillaume allait subir. Après tout ne serait-il pas le plus grand cocu de France ? Marié à une favorite, ce n'était pas non plus facile et les moqueries pleuvraient. Non, Louis n'y pensa pas, ou du moins, passa cela à la trappe. Guillaume était un homme fort, un excellent courtisan, il saurait passer outre les railleries. Maintenant que le mari était au courant, il suffisait à présent de l'annoncer à l'épouse. Il avait demandé à Bontemps d'aller chercher Amy, celle-ci devait attendre en se demandant pourquoi le roi lui avait demandé de rester éveillée. Louis lui avait déjà parlé d'une probable union mais n'avait jamais parlé du nom du promis et cela semblait être resté dans l'esprit de la favorite qu'une simple hypothèse. Hypothèse qui devenait réalité ce soir. La voilà qui passait la porte et tous la saluèrent comme il se devait.
Madame, vous souvenez vous de notre conversation à propos d'un mariage à votre égard ? Il est avéré que mon cousin Valois ait l'idée de vous demander votre main. Je préfère vous marier à un homme dont j'ai confiance et où je sais que vous serez bien traitée. Il l'accompagna vers du Perche. Monsieur du Perche sera votre époux, en espérant que cela vous ira. Il vous traitera en reine … au sens propre, puisque je l'ai doté du titre de roi de Malte. Ce qui fait de vous une reine.
Même si être reine était souvent le but ultime d'une favorite, pas sûre qu'Amy apprécie véritablement le geste …
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| Sujet: Re: Un roi peut en cacher un autre 26.11.12 15:12 | |
| Voici des paroles qui me touchent. Vous avez prouvé votre fidélité au péril de votre vie, cela prouve vos qualités que l'on m'avait vanté et que vous avez toujours prouvé au cours de votre carrière. Cela me conforte davantage dans la nouvelle charge que je vais vous donner.
Que lui voulait le roi ? Bien sûr tout cela le touchait, Guillaume sentait que sa fidélité et sa ténacité l'avait replacé dans l'estime du roi, cela n'avait pas de prix. Enfin, un retour en grâce, avec tous ces mois de traversée du désert, à se demander comment il pourrait se faire pardonner de son erreur. Il accepterait tout, tout pour se racheter auprès de son roi qu'il adorait pour qui il travaillait depuis toutes ces années.
Mais … un mariage ? Si Louis XIV faisait le grand honneur d'une telle union – et mission par la même occasion – Guillaume avait le cœur serré ? Les mots qu'il avait prononcé à son père sur le mariage : « Je ne marierais point. Pas de femme malheureuse, pas d'amant ni de bâtards dans ma famille. ». Cela raisonnait dans sa tête et voilà qu'aujourd'hui, il allait passer devant l'autel, avec une femme qui en aimait un autre, qui devait en vouloir à du Perche de l'avoir abandonnée lors de son enlèvement. Ce mariage était un échec d'avance. Bien sûr, il n'était pas voué à réussir de toute façon mais, par principe, Guillaume avait l'impression de bafouer un précepte qu'il s'était évertué à conserver toutes ces années. La seule femme qu'il aimait, jamais il ne pourrait l'épouser au vu de sa petite naissance alors à quoi bon se marier ? Sa famille avait perdu tout espoir de cela depuis des années, après avoir voulu jouer les entremetteurs ou espérer qu'il trouverait quelqu'un à la Cour. L'espace d'un instant, du Perche imagina la tête de sa famille qui ne comprendrait pas ce revirement de situation, ni pourquoi il épouserait la favorite. Ce serait compliqué de tout expliquer.
Tout comme cette histoire. Si le monarque mariait la duchesse de Guyenne, c'était pour contrecarrer les plans du duc de Valois. Quelle drôle d'idée d'avoir en tête d'imaginer vouloir épouser la seconde femme du roi, ce Valois était soit idiot soit bien calculateur. Mais pourquoi faire ? Guillaume trouvait que cette histoire ne tournait pas rond, que quelque chose n'allait pas mais sans savoir quoi. Il était loin d'imaginer qu'Hector de Valois était chef d'un complot ! Mais du Perche maudissait cet homme d'avoir eu une idée si stupide, ce qui conduisait le comte à passer devant l'autel à cause de lui. Bien sûr, Guillaume restait impassible et osa même expliquer au roi que quelque chose n'allait pas, qu'il ne pouvait pas rivaliser avec un prince du sang, avec un cousin royal. C'était sous-estimé Louis XIV …
En effet, en l'état actuel de vos titres, cela n'est point possible. Mais nous avons pensé à tout.
Incrédule un instant, l'espion ouvrit de grands yeux avant de tourner la tête vers une silhouette qui s'avançait vers eux. Monsieur Colbert était des leurs, c'était évident. Cet homme ne dormait-il jamais ? Ils se saluèrent respectueusement, n'ayant aucune animosité entre eux. Si Colbert trouvait parfois Guillaume un peu dépensier, il lui avait prouvé qu'il pouvait gagner une partie de sa fortune à la force de son jeu de cartes. Quel titre allait avoir Guillaume ? Un duché, sans aucun doute, ce serait logique alors il écouta attentivement Colbert lire son papier.
Au nom de sa majesté Louis le Quatorzième, nous avons l'honneur de faire de monsieur Guillaume du Perche comte de La Marche, duc de Grancey et prince d'Andrésy. Par ce mariage, monsieur du Perche sera duc-consort de Guyenne, titre appartenant à la duchesse sa future épouse. Nous érigeons aussi le comté du Perche en duché-prairie.
Il en resta sans voix, ouvrant la bouche de surprise de tant de cadeaux, autant de titre. Mais ce n'était pas fini.
Pour asseoir votre supériorité, nous vous faisons roi de Malte. Ce trône électif fut appuyé par Sa Majesté. Félicitations monsieur du Perche … à moins que vous préfériez un autre titre, vous avez le choix à présent. Monsieur, nous sommes à présent sur un même piédestal. Malte n'est pas la France mais vous porterez sous peu vous aussi une couronne. Vous voici à présent apte à épouser mademoiselle de Leeds. Je … il eut un rire nerveux. Pardonnez moi mais jamais, même dans mes rêves les plus fous avoir autant de titres. Je ne peux que vous remercier d'autant de titres et de votre confiance, je saurais m'en montrer digne.
Il fit une profonde révérence et tenta de dégager sa boule dans la gorge qui s'était installée. Bien sûr, tout ceci était un cadeau empoisonné puisqu'il obtenait tous ses titres à la condition de se laisser passer la corde au cou. En cet instant, il était entre deux eaux. Mais le comté du Perche devenait un duché, c'était inespéré, son père en avait tant espéré et voilà que le rêve se réalisait. Le roi continuait de parler, avec des rentes supplémentaires et un château pour les futurs mariés. Lui qui était déjà heureux d'avoir eu des appartements convenables au Trianon, un château était inespéré. Mais il y avait toujours le revers de la médaille à tout cela. Il y avait déjà ce mariage mais pas que …
Je vous laisse la liberté de continuer d'avoir des maîtresses à la condition de vous montrer discret, d'éviter de les choisir dans le grand monde. La duchesse a assez à subir, ne rajoutons pas la vie dissolue de son époux. Je vous fais confiance pour bien choisir vos dames. Votre Majesté a ma parole.
Pourtant à cet instant, il prenait une claque monumentale. Guillaume vint de réaliser que si lui ne devait pas porter atteinte à l'honneur de la duchesse, lui allait être royalement cocu. Un roi cocu par un autre roi, avouons que ce n'était pas banal ! A lui les railleries, les mauvaises plaisanteries et les rires sous cape. Si du Perche était un homme fort et s'étant blindé au fil des années, cela ne le laissera pas insensible. Heureusement que la guerre arrivait assez vite, il n'aurait pas à subir les moqueries durant un certain temps.
Puis il était temps que les deux époux se rencontrent en tant que tel. La favorite arriva, elle aussi devait bien se demander pourquoi on la conviait si tard dans une pièce où se trouvaient le roi certes, mais aussi Colbert et du Perche. Guillaume se tenait à côté du roi, droit comme un i, l'air sérieux mais son visage exprimait de la gêne. Comment allait-elle réagir ? Sûrement pas très bien, il n'y avait qu'à voir son visage à l'instant où le roi lui présenta le mariage. Guillaume prit la parole à la suite, tentant de montrer que cela lui tenait à cœur.
Madame, vous voici aussi surprise que je l'étais moi-même il y a quelques minutes. Je vous promets de faire de ce mariage une réussite sous l’œil bienveillant de sa Majesté qui m'a donné votre main. J'ose espéré que nous nous entendrons au mieux dans cette union qui n'en est qu'à moitié une.
Il avait tout fait pour se montrer convaincant mais le cœur n'y était pas vraiment. Le voilà fiancé à la favorite du roi, condamné à jouer un faux époux. Condamné à avoir la bague au doigt …
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| Sujet: Re: Un roi peut en cacher un autre 23.01.13 16:57 | |
| - Madame le roi vous fait mander dans ses appartements.
Aux mots de Bontemps, le fidèle valet de Louis, Amy ne put contenir un sourire radieux. Depuis son retour de Saintonge et par conséquent de l'enfer, ils n'avaient pas encore bien eu le temps de se retrouver. Pourtant, ils avaient passé plusieurs mois loin l'un de l'autre. Le monarque était plus présent qu'à l'accoutumée certes, il la visitait plusieurs fois chaque jour mais les affaires de l'Etat et plus particulièrement les préparatifs de la guerre le retenaient fort occupé. Amy en prenait son parti mais le manque très souvent la gagnait. La perspective de se blottir dans ses bras durant toute la nuit ne pouvait donc que l'enchanter. La favorite avait un grand besoin de sa tendresse, de son amour. Très obéissante, elle referma donc le livre apporté quelques instants plus tôt par une de ses dames et quitta le chevet de sa fille Isabelle. Elle se dirigea alors vers la chambre de sa nourrice, bourgeoise à la poitrine conséquente et qui était une très brave femme.
- Je vous la confie ma fille. PERSONNE ne doit pénétrer dans cette chambre, si ce n'est un médecin bien sûr ... Mais prions le ciel qu'elle n'en ait point besoin durant mon absence.
Elle veillait sur l'enfant, telle une louve aux crocs sortis et aux griffes acérées. Celle-ci, nul ne l'approcherait, nul ne l'enlèverait. Le soin qu'elle mettait à la protéger devenait presque obsessionnel, mais n'était-ce pas légitime ? Un enlèvement sur sa personne et sur celle de son autre jumelle avait été perpétré, voilà un motif plus que suffisant pour sombrer dans une paranoïa latente. C'est d'ailleurs avec plusieurs regards furtifs en direction de la pouponnière qu'Amy se vêtit de son déshabillé au dessus d'une imposante robe de nuit faite de dentelle fine. Bien sûr à cette heure avancée, elle ne pensait pas être réclamée chez le roi et elle ne tenait guère à appeler ses suivantes pour se vêtir à nouveau. Quel intérêt cela aurait-il eu ? Non elle passerait en compagnie de Bontemps, par les souterrains et une fois en présence de Louis, sa tenue n'aurait guère d'importance, n'est ce pas ? Ne l'avait-il pas vue nue comme Eve au jardin d'Eden ? Bontemps la sauva malgré tout d'un impair puisque tout à coup, il se mit à tousser comme gêné.
- Pardonnez-moi duchesse mais ... Sa Majesté n'est point seule.
Le sourire de la favorite s'estompa simultanément, ainsi il s'agissait d'une audience, d'un entretien quasi officiel . Que lui voulait-on ? Sans doute se trouvait-il en présence de monsieur Colbert ! Avait-il retrouvé la trace de ses ravisseurs, le poignardé et la diablesse brune ? A la hâte, elle demanda à la nourrice d'Isabelle de lacer le bustier de sa robe du jour. Cette dernière n'avait pas encore été rangée dans son immense penderie et gisait jusqu'à présent sur un de ses fauteuils de velours. Ainsi apprêtée, elle emboîta le pas à l'émissaire de Louis jusqu'à ses appartements. Là, elle attendit patiemment mais sa curiosité se révélait difficile à contrôler. Elle aurait aimé interrogé Bontemps, mais elle connaissait assez ce dernier pour savoir qu'il était muet comme une tombe, dès qu'il s'agissait de son maître.
Enfin les portes s'ouvrirent et on l'autorisa à pénétrer dans les grands appartements. Là se trouvaient en compagnie du roi : Colbert comme elle s'y attendait et ... Guillaume du Perche. Amy le revoyait céans pour la première fois depuis sa captivité, ses yeux brillèrent de courroux. Elle ne lui pardonnait pas et sans doute ne le ferait jamais. A voir la mine déconfite du jeune homme, elle espérait de tout cœur que le souverain vienne de lui signifier son exil sur les terres de son comté. Elle ne s'expliquait pas autrement cette mine de chien battu.
- Madame, vous souvenez vous de notre conversation à propos d'un mariage à votre égard ? Il est avéré que mon cousin Valois ait l'idée de vous demander votre main.
La favorite fut saisie d'un vertige qu'elle maîtrisa tant bien que mal. Le duc de Valois avait demandé sa main ? Un aussi grand seigneur et pair du royaume ? Voilà qui était plus que jamais étonnant ! Elle ne l'avait croisé que peu de fois dans les couloirs du palais. Sans doute s'agissait-il d'un courtisan qui en mal de légitimité sur son blason, cherchait à obtenir les faveurs du roi par son entremise. Ceci dit, cette proposition la laissa plus que jamais perplexe. La suite devait pourtant la surprendre bien davantage.
- Je préfère vous marier à un homme dont j'ai confiance et où je sais que vous serez bien traitée.
Le roi se leva et prenant sa main la conduit jusqu'à Guillaume du Perche. Amy les fixa tour à tour, très incrédule. S'agissait -il d'une plaisanterie ou bien d'un mauvais songe ? Quelle idée de l'unir à l'homme qui avait failli à sa mission ! La favorite n'avait jamais remis en question le bon jugement de Louis, jusqu'à aujourd'hui mais à cette minute, elle le fit.
- Monsieur du Perche sera votre époux, en espérant que cela vous ira. Il vous traitera en reine … au sens propre, puisque je l'ai doté du titre de roi de Malte. Ce qui fait de vous une reine.
Apprendre les nouveaux titres qu'elle allait porter ne l'apaisa guère, elle aurait voulu contr'attaquer, s'insurger mais cette annonce la laissait pantoise. Elle ne fit que dévisager intensément son fiancé , avec toute la froideur dont elle pouvait être capable. Si elle parlait, ça ne serait que des mots de reproche qui sortiraient de sa bouche. Or, la favorite ne désirait pas régler ses comptes en compagnie d'étrangers comme monsieur Colbert.
- Madame, vous voici aussi surprise que je l'étais moi-même il y a quelques minutes. Je vous promets de faire de ce mariage une réussite sous l’œil bienveillant de sa Majesté qui m'a donné votre main. J'ose espéré que nous nous entendrons au mieux dans cette union qui n'en est qu'à moitié une.
La duchesse de Guyenne et presque reine de Malte ne put qu'étouffer un petit rire ironique. Les promesses du comte étaient risibles, n'avait-il pas été un incapable durant tout ce temps ? Cependant, malgré sa mâchoire crispée, son corps tendu et ses poings serrés, Amy se devait de balbutier quelque chose. Ce fut pour elle un effort quasi surhumain de rester calme, son flegme anglais heureusement l'assista dans cette voie.
- Je constate que Votre Majesté a bien fait les choses, je vous remercie Sire pour ce trône que vous m'offrez. J'espère en effet être bien traitée par monsieur du Perche et s'il a su regagner votre estime, je me plie à vos volontés.
Oui c'est cela, elle se soumettait et désirait clairement le faire savoir. A cet instant, elle en voulait également à Louis de ne pas avoir pris le temps de la consulter. Elle devait maintenant adresser quelques mots à son futur mari mais une boule dans sa gorge la fit presque murmurer.
- Nous tâcherons monsieur de faire de cette union, une réussite comme vous dites. Cela ne sera pas si facile mais puisque nous n'avons pas le choix, rendons le chemin que nous allons parcourir ensemble le moins désagréable possible.
Elle étouffait de rage intérieure et ne pouvait demeurer dans cette pièce plus longtemps.
- Permettez moi de me retirer Sire et vous messieurs, je me dois de tenir au courant ma famille au sujet de cette heureuse nouvelle.
C'est sur cette réplique sarcastique, qu'ayant effectué une révérence dans les règles devant le roi, qu'elle quitta ses appartements. Parvenue quelques minutes plus tard, aux siens elle céda à son courroux et balaya tout ce qui se trouvait sur son secrétaire.
- Du Perche comme mari ! Cet incapable ! Tout la cour en rira bientôt ou plutôt en pleurera, toutes ces dindes amoureuses de lui vont encore plus me haïr ! Mais que t'ai je fait Seigneur ?
Elle donna plusieurs coups de poings sur le meuble mais songea soudain à l'enfant endormi dans la pièce voisine et s'apaisa comme elle put. Il lui faudrait encore quelques semaines pour se faire à cette idée saugrenue de mariage ... Comme c'était très certainement le cas de son fiancé. |
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