Euphrasie ► ferme les yeux... les plus beaux rêves sont en toi. [Terminée]

Euphrasie


d'Amade

Lana del Rey

« Je ne suis pas difficile, je me contente juste de la perfection. »

► 19 années se sont écoulées depuis ma naissance.
► Comtesse, fille unique suite à la mort de son petit frère de Guillaume d'Amade.
► Je viens tout juste du Sud Ouest de la France, à un peu plus de deux heures de cheval de Bordeaux.
► Célibataire...
► Catholique et non favorable aux protestants.
► Je n'aime que les hommes.

♕ PROTOCOLE ♕

► VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?

Quelle ironie... Euphrasie a beau savoir qu'avoir le titre de comtesse n'est pas ce qu'il y a de plus enrichissant, n'est pas ce qu'il y a de plus valorisant, mais elle n'a pas envie qu'on le remarque. C'est ainsi qu'elle arrive à Versailles, seule, ou peu accompagnée, elle ne sait plus, elle s'en moque, afin de pouvoir vire son rêve de grandeur en vrai, après plusieurs jours de carrosse. Alors Paradis délicieux ou Enfer tentateur, Versailles n'est ni plus ni moins pour la jolie Euphrasie qu'un échappatoire un peu délirant de la réalité de son modeste rang en essayant de se faire valoir au sein d'une Cour aussi dorée que destructrice.

► COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?

Un complot ? Mais quel complot ? Vous croyez vraiment que, même si le sujet était débattu dans le Sud Ouest, Euphrasie s'en préoccupait ? non, pour elle, qu'il y ait complot ou pas, rien n'entacherait sa volonté d'intégrer la Cour de Versailles. En aurait-elle entendu parler dans un des recoins du Château ? Possible, certainement même, cependant, les moulures marbrées qu'elle ne pouvait s'empêcher d'admirer lui étaient beaucoup plus importantes.

► COLOMBE OU VIPÈRE ?

Euphrasie est depuis peu à la Cour, alors elle est très influençable. Madame de. lui dit que Monsieur de. fait ceci ? Euphrasie lui accordera toute confiance. Mais alors qu'Euphrasie écoute et croit au rumeurs qui viennent se frotter à ses oreilles, elle ne les fait en aucun cas circuler. Savoir des choses que d'autres ne savent pas, c'est parfois beaucoup plus valorisant.

► DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?

Si un mot pouvait définir toutes les actions de la jolie Euphrasie, c'est bien "flâner". Que ce soit dans le Château ou dans les Jardins, elle flâne, observe, et reproduit ce qu'elle voit. Fascinée par la psychologie Versaillaise, elle recopie de manière presque maladroite tous les faits et gestes des nobles qu'elle rencontre afin de devenir une courtisane à part entière. Passionnée de peinture, elle ne peut non plus s'empêcher d'admirer les oeuvres de Charles Le Brun exposées partout dans le Château, et aimerait beaucoup trouver une personne aussi passionnée qu'elle.

♕ HOP, RÉVÉRENCE ! ♕

► Prénom/pseudo : Célia
► Âge : 18
► Présence sur le forum : je vais essayer de m'investir au mieux, le contexte me plaît beaucoup !
► Code bon by Lisa
► Comment avez vous connu le forum ? : sur Gold Heart
► Suggestions ? Je n'ai jamais RPG de ma vie, j'espère que ça ne sera pas trop pathétique ^^

BIOGRAPHIE

VERSAILLAISE

_________________________________________________

« Chère Mère,

Si je me devais de vous faire un point sur ma vie, voilà ce que je vous écrirais.

Père et vous vous êtes mariés non pas pour des raisons politiques absurdes, mais bien par amour. On ne sait pas bien où vous vous êtes connus, mais je sais que votre union a été l'objet d'idylles autant qu'il a été l'objet de jugements. Encore heureux qui vous fussiez tout deux catholiques, je n'aurais pas aimé être une petite bâtarde, issue d'un mélange toxique entre deux êtres dont les croyances et les vérités étaient trop divergentes. Je m'imagine bien souvent la scène de ma naissance, ou tout du moins, j'aime me l'imaginer, puisque c'est ce jour là que votre amour pour moi a vu le jour. Et puis, c'est comme si, une fois née, j'étais maîtresse de mon destin.

Le médecin avait dû se tourner vers une femme épuisée, les jambes écartées sur ce grand lit qui occupait l'espace presque complet de la chambre, et vous avait tendu le bébé qui venait d'être emmailloté.
« Voilà votre fille, Madame... »
Vous, devenue mère, avez pris le bébé dans ses bras, et l'avait regardé sans réagir avant de pousser un soupir soulagé. Je vous imagine vous tournant vers le médecin et lui déclarer : « elle s'appellera Euphrasie. »
Ce prénom évoquait pour vous quelqu'un de fort, quelqu'un de brave, vous me l'avez dit. C'était comme si, par ce prénom, vous traciez la vie de la petite fille que vous teniez dans vos bras, et vous vouliez lui donner une vie extraordinaire.

Et deux ans plus tard, alors mon frère nâquit, Léopold, mais vous ne pouviez détourner le regard de votre petite Euphrasie. Comme si tout le poids de votres existence reposait sur mes épaules. Vous tiriez de moi un portrait si élogieux que cela semblait grotesque. Si la perfection avait une rime pour elle, ça serait moi, votre fille. Nous partagions d'ailleurs des moments rares ensemble, admirant les gravures qui représentaient les plafonds de la Chapelle Sixtine ou encore des détails architecturaux comme ceux du Louvre. Je devins alors très tôt experte en peinture et en architecture, et fis de cet atout une passion dévorante.
« Vous avez vu comme elle est belle Guillaume ? Disiez-vous à son mari.
- Elle n'est belle que parce qu'elle est notre fille... avait-il pour habitude de répondre. »

Guillaume d'Amade, mon père, était un comte presque anonyme du sud-ouest, n'avait que d'yeux que pour le Roi. En 1653, il avait essayé de le voir à Bordeaux pour le traité qui avait mis fin à la Fronde, mais il ne fit que l'entre-apercevoir entre deux ducs qui se tenaient là. Alors il se mit à l'admirer encore plus, comme une espèce de rêve duquel on ne veut pas se remettre. Il avait vu le Roi, mais il voulait encore plus. Ce qu'il ne voulait pas voir, c'est que le Roi n'avait pas grand chose à faire avec un petit comte sans renom évident. Mais il ne pouvait quitter son petit château, il ne pouvait aller vivre aux différents châteaux que le Roi fréquentait, que ce soit Fontainebleau ou Saint Germain. Alors à force d'entendre parler des bienfaits de la vie à la Cour du Roi, je me mis au défi d'aller s'y confronter un jour.

Des années plus tard, Léopold mourut d'une maladie incurable. Sur son lit de mort, je lui promis de réaliser chacun de mes rêves, tous, un à un. La scène aurait pu paraître mélodramatique, mais elle ne le fut pas. Il s'agissait tout simplement d'un au revoir pudique entre deux membres d'une même famille. Notre proximité nous avait permis d'entretenir au cours des douze années de vie commune une réelle amitié entre nous. Je lui confiais tout, et il m'écoutait de façon attendrie. S'il avait encore été vivant aujourd'hui, je suppose qu'il serait monté à Versailles avec moi. Il était vraiment quelqu'un de bien, et serait devenu quelqu'un d'encore meilleur. Je me rappelle encore cette fois où nous nous étions perdus dans les Landes et que vous aviez pris la calèche pour nous retrouver... nous n'étions en fait qu'à quelques minutes à cheval du château... et je me rappelle aussi n'avoir éprouver aucune peur puisque Léopold était là, avec moi.

Mais la tradition rattrapa bien vite mes extases. Il fallait que je passe un temps au couvent, pour apprendre la parole de Dieu. Et puis après, il fallait me marier, puisque sinon, la famille demeurerait sans aucun descendant. Alors je partis dans un couvent non éloigné de Bordeaux, pendant deux longues années.
« Euphrasie, que faîtes-vous ? Me demandaient souvent les sœurs.
- J'aspire à une vie d'aventures... répondais-je, me tirant de cette manière de ses rêveries. »
Ah l'aventure ! J'en rêvais beaucoup trop. Je me voyais telle une Chimène défendant son Rodrigue, ou alors comme une Pénélope attendant le retour trop long de son mari perdu en mer. J'étais en effet un peu trop romantique, bien que je me refusais de l'admettre. « Le romantisme, c'est pour les faibles. Et je ne suis pas faible », disais-je souvent.
Je sortis du couvent peu après mes dix-sept ans. Si tôt rentrée, je vins vous voir dans votre chambre et vous dis globalement :
« Mère... je sais que vous avez des rêves pour moi. Je sais que sans moi, sans mariage, la famille coulera, si tant est qu'elle n'est pas déjà en train de couler. Mais il faut que vous sachiez que je refuse cette vie. Je refuse d'épouser un individu d'Aquitaine pour ne pas mener mes rêves à bien. Alors je m'en vais. Ne pleurez pas, souriez, souriez à la vie qui m'attendra là-bas, à Versailles, parce que je m'en vais à Versailles. Je m'en vais vivre la vie que Père aurait voulu vivre, mais qu'il n'a jamais eu l'audace de vivre. Je n'ai que faire des traditions, puisque celle-ci pourraient entacher mon bonheur. Je ne vous oublierai pas, je ne peux vous oublier. Mais il faut que je parte. Il faut que je découvre la vie qui pourrait m'attendre à Paris. Ne vaut-il pas mieux avoir des regrets que des remords ? »

Et deux mois plus tard, je montais à Versailles, un château dont la France entière parlait, accompagnée d'une seule dame de compagnie. Arrivée là-bas, je me mis entre le Palais et les écuries et admirai le reflet du soleil dans les vitres qui étaient celle des fenêtres de la chambre du Roi, certainement. J'admirai les détails du Palais qui se dressait en face de moi, et me sentis minable en sentant les femmes de la Cour passer près de moi, dans leur belle robe à froufrou, et portant à leur cou des parures scintillantes. Comme pour cacher mon cou nu, je portai ma main à ma gorge et me promis de m'acheter un collier digne de celles qui passaient à mes côtés. Je ne pus m'avancer vers les grilles, tant la vie versaillaise m'intimidait soudainement. J'allai alors en ville pour chercher un hôtel pour me loger. Quand chose fut faite, je partis m'acheter robes et bijoux, et dès qu'un rire se frottait à mes oreilles, je me sentais victime de moqueries. Non pas que j'étais mal habillée, mais je n'étais pas à la mode mirobolante de Versailles.

Et lorsque je me sentis plus à son aise, je franchis les grilles du Palais et m'aventurai dans les jardins. Bien sûr, ceux de la Cour ne m'avaient jamais vue, et ne pouvait s'empêcher de me regarder en biais, chuchotant des choses à mon sujet. Mais bien vite, ils s'habituèrent à ma présence, et commencèrent à me parler. Je réussis même à se faire quelques amis. Des amis qui m'invitèrent dans le Château. A peine entrée dans les escaliers, je repérai les œuvres de Le Brun. Et je me postai devant chacune d'elles, admirant chaque partie de la peinture et analysant chaque coup de pinceau. Je me sentais presque dans mon élément. Mais la vie à Versailles avait un prix : les rumeurs, l'hypocrisie des gens envers les autres, une certaine forme d'irrespect m'agaçait trop souvent, et m'agace d'ailleurs encore. Mais je ne pouvais plus revenir en arrière, ma vie était à Versailles désormais, et je ne trouvais plus de raison suffisante de retourner en Aquitaine.

Pour ce qui était de l'amour, je pensais l'avoir trouvé. Une fois, alors que je me promenais dans les jardins, je vis un homme, adossé contre un arbre, regardant les bassins. Je ne pu m'approcher de lui, puisque des frissons paralysant m'avaient envahi tout le corps. L'homme s'était tourné vers moi, m'avait souri, et était parti aussi vite que l'extinction d'une bougie. J'avais essayé par la suite de le chercher, et je ne pouvait plus sortir dans les jardins sans me retourner, me disant sans doute « il est derrière moi ». Non, je ne le pouvais plus. Alors mes amies me disaient « Mais que faîtes-vous Euphrasie ? Vous croyez avoir vu un fantôme ? » et je répondais par un sourire gêné, jetant par dessus mon épaule un dernier regard pour vérifier une toute dernière fois son absence. Vous devez penser que je suis folle, mais je vous promets que cet homme est dans Versailles et je compte bien le retrouver.

Et vous savez quoi ? Plus je grandis, plus je trouve que je vous ressemble, que ce soit au niveau du caractère ou au niveau du physique. J'ai la même volonté que vous, mais je manque de technique et de base pour la faire passer au concret... et je commence à me trouver jolie. Les hommes se tournent vers moi, et je sens que ce n'est pas à cause de mon léger accent ou de ma démarche Bordelaise, non je sens que c'est parce que j'ai pris de l'assurance. Et si je n'avais pas grandi avec autant d'amour que celui que vous m'avez porté, je n'en serais sûrement pas là.

Dans l'attente de vos nouvelles, sachez que je vous embrasse, vous et Père, et j'espère que vous vous portez bien.

A la revoyure,

Votre Euphrasie. »