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 Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]

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MessageSujet: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime17.06.12 13:18





Haydée


de Lopburi




(Shay Mitchell)


Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Haydae13

« La steppe orientale où les sonorités s'étouffent dans l'illimité des distances et le feutrage de la neige. »
(Marcel Proust)

    ► Vous me voyez perchée du haut de mes 22 ans. Si mes yeux sont bridés, je n'ai pas encore une ride.
    ► S'il y a bien un titre dont je me passerai bien, c'est bien celui de Seconde Épouse du roi de Siam. Vous me direz l'autre n'est guère flatteur non plus : Prostituée. Heureusement, que celui là n'est qu'une couverture.
    ► Je suis un sang mêlé, issue d'un père siamois et d'une mère française, un véritable tutti frutti, comme diraient les italiens.
    ► Mariée mais ça ne compte pas pour les catholiques, d'ailleurs si on considère le fait qu'en me mariant à l'un d'entre eux, ça met un terme à la première union ... ce ne serait pas à dédaigner. Oui je me suis bien renseignée.
    ► Bouddhiste et profondément même. C'est bien pour ça que malgré ce que je viens de dire ci dessus, la conversion serait loin d'être facile.
    ► Si j'ai vécu au milieu de concubines, d'épouses, et de servantes parfois à moitié nues, j'en suis plutôt lasse qu'autre chose. Les femmes m'agacent même, à force de piailler et de couiner. Le jour où vous me verrez dans le lit d'une d'entre elles, comme les français le disent si bien : Les poules auront des dents.



♕ PROTOCOLE ♕
VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?

Vous savez, pour ce que j'en ai vu ... Je ne voudrais pas vexer le principal locataire des lieux mais pour l'heure ils ne me manquent pas vraiment. Soit le palais est très beau et peut rivaliser avec les nôtres mais définitivement non, je m'y suis rendue contrainte et forcée et donc il ne représente pour moi que le nid à éviter soigneusement. Comme le merle évite l'aigle, son plumage si beau soit-il. Sur toute sa façade semble être écrit en lettres indélébiles : Danger imminent ! C'est ici que loge mon père, alité à cause de ma fuite, m'a t-on rapporté. C'est ici que vivent le roi de France, ses espions et ses ambassadeurs emperruqués (Ô Bouddah que cette mode est étrange) qui ne veulent qu'une seule et unique chose, me mettre la main dessus pour que je reprenne ma vie d'esclavage doré. Si parfois on cherche à me faire culpabiliser au nom de la diplomatie, au nom d'une guerre qui se prépare et dont on ne voudrait pas qu'elle soit double, je hausse les épaules. Je ne vais pas vous dire que le bordel où je me suis réfugiée faute de mieux est un paradis et encore moins un havre de paix, mais c'est un purgatoire (pardonnez moi si je blasphème) si on le compare à l'enfer qui m'attendrait ... Les cages dorées c'est terminé ! Vade retro Versaillanas ! Je ne te tirerai pas la langue car je ne voudrais pas être mise aux rangs des petites filles gourdes et stupides, mais ce n'est pas l'envie qui me manque.

COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?

Qu'est ce que vous voulez que je sache des complots occidentaux ? Une, je parle français comme une vache espagnole. Deux je me terre dans une chambre de maison close les trois quarts de la journée. Trois n'offrant pas mon corps, aucun de ces messieurs qui en feraient parti ne peut me murmurer quelques informations croustillantes. Quatre, prenons l'hypothèse qu'on en fasse allusion, je suis née à six mois de traversée de là, comprendrais-je seulement un seul mot de ce que l'on me confierait ? Je ne connais pas l'histoire de France et comme dans mon pays, certaines disputes qui engendrent des conspirations de haut vol sont ancestrales. Non vraiment, j'ai assez de mes ennuis pour m’intéresser à ça. Comment ? L'un des hommes de confiance de la Main de l'Ombre (La tournure du mot est élégante, bravo pour cette trouvaille) me tourne autour comme un corbeau sur sa proie ? Mince !

COLOMBE OU VIPÈRE ?

Colombe ? Alors déjà, c'est la première fois que je croise cet oiseau, dans mon cher royaume de Siam on ne le connaissait pas. Je pense que vous voulez parler de sa pureté, de sa candeur et de sa naïveté. C'est vrai que vu de plus près, cet oiseau a un petit air stupide. Non définitivement ce n'est pas moi ! Une vipère, alors je ne voudrais pas médire sur cet animal mais entre sotte et mauvaise, il y a un juste milieu et je crois bien m'y trouver. Je suis à mi chemin entre le ouistiti, je sautille ou tout au moins je voudrais sautiller à mon aise, et la tigresse. On m'ennuie, je sors mes griffes. Je ne suis pas vraiment de celles qui réfléchissent des semaines voire des années à la meilleure façon de se venger d'un ennemi. Je suis bien trop impulsive pour ça. Non décidément oubliez la vipère. Avouez qu'avoir de beaux ongles bien tranchants, c'est tout de même plus raffiné que des crocs venimeux. ça peut faire autant mal cela dit, j'en conviens. Vous voilà tous avertis. Qu'on vienne pas me dire, que je vous aurai pris en traître.

DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?

L'élevage de macaques crabier : Le premier qui se moque de ce passe temps risque de voir sa tête pivoter trois fois sur elle même. C'est un loisir à la fois reposant de leur donner la béquée et de les avoir sur l'épaule, et énergique de leur apprendre mille tours. Ces petits animaux coquins, intelligents et si semblables à l'homme parfois me ravissent. Je ne vivrais pas assez vieille pour connaître ce cher Monsieur Darwin, mais qu'il sache qu'il a à travers les âges toute ma sympathie.

Apprentissage de la langue française : Cela fait environ un an et demi que je m'escrime à parler la langue de Molière (J'aimerai d'ailleurs le connaître ce monsieur) de façon plus ou moins correcte. ça vient lentement mais sûrement.

Le folklore russe et ses danses : Cette passion est liée à la vie tumultueuse de ma mère, j'aurais dû être russe. Cette supposition seule a fait naître dans mon coeur, un amour inconditionnel à l'Empire des tsars et à ce qui le touche de près.





♕ HOP, RÉVÉRENCE ! ♕
► Tartapion et ma joueuse sont au bord de la rivière, Tartapion se noie, qui reste t-il ? What a Face Allez l'enquête est facile. Clin d'Oeil
► Je suis un vieux faucille Caliméro
► Comme d'habitude, je pose ma tente à Versailles. Vous me verrez souvent.
► Code bon (by Steph) (mais pas au mien, s'il pouvait mourir pour faire de moi une veuve, j'avoue que je serai pas malheureuse Razz )
► Forumactif le seul, l'unique.
► Je propose un guet apens contre Joigny. Non il ne s'agit pas de ce genre de suggestions ? Mince !



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MessageSujet: Re: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime17.06.12 15:13

Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Monnai10
Valeur :

800 Tical

_________________________________________________

Aux confins de la Russie, fin 1642,

La jeune femme au visage sali et aux lèvres bleutées par les rudesses du climat et du voyage fut hissée sans ménagement sur l'estrade. En face d'elle, un parterre non pas d'admirateurs mais de vautours, de loups se pourléchant à l'avance de leur potentiel festin. La demoiselle était pour le moins séduisante, peut-être la plus séduisante de toutes les prisonnières que les marchands d'esclaves, vendaient au plus offrant en cette matinée. L'œil hagard, tandis qu'elle dévisageait tous ces hommes, elle songea un instant aux évènements qui s'était précipités depuis seulement deux semaines. Rien ne la prédestinait à finir telle cette bête de foire exhibée devant tous et sur toutes les coutures. Elle avait quitté la France quelques mois plus tôt, pour épouser un cosaque, un soldat russe protégé de la tsarine Eudoxie Strechnieva en personne. Le mariage n'était pas déshonorant, bien au contraire pour une simple baronne. Ils s'étaient épris l'un de l'autre, lorsque coutumière du déplacement, l'impératrice de toutes les Russies était venue prendre les bains en Gascogne. Avant que cette dernière ne regagne son pays, ils s'étaient mariés devant notaire pour les questions de biens et d'héritage. L'union orthodoxe, puisqu'elle s'y était convertie de bon coeur, devait avoir lieu quant à elle à Saint Petersbourg.

Le regard de la jeune femme s'illumina soudain d'amertume. Cette union n'avait jamais eu lieu. Sergueï était mort dans cette embuscade tendue par les mongols, à trois jours de la cérémonie. Rosaline connue dans sa région comme Aurenca, son nom occitan, maudissait cette inspection de casernes de la part de ce gras colonel qui s'était encore permis d'arriver en retard. Retard fatal. Les cosaques avaient été surpris, ils n'étaient qu'en habits de cérémonie pour cette occasion spéciale. Elle avait alors assisté dissimulée dans le recoin d'une armoire à cette véritable boucherie, sans ne pouvoir rien faire. Puis découverte, on l'avait traînée par monts et par vaux sur des kilomètres. Elle ne se faisait pas d'illusions, si on lui avait fait grâce, il ne s'agissait pas de charité chrétienne mais bien d'intérêt pécunier. Elle ne s'était jamais réellement posée la question, mais elle s'apprêtait à connaître sa valeur, tandis que les enchères concernant son corps allaient bon train. Si tous les mots qui lui parvenaient lui étaient pour ainsi dire inconnus, elle comprenait néanmoins, le sentiment d'humiliation étreignant le coeur des personnes à la peau noire.

- Allons messieurs, donneriez-vous que cette misère pour cette beauté là ? Elle nous vient directement de France, une perle rare ! Avec de la distinction, des dents superbes. Une gorge généreuse.

Rosaline se laissa ouvrir la bouche avec résignation pour mieux agrémenter le discours du marchand. Elle recula cependant, lorsqu'il voulut toucher sa poitrine.

- Vierge ?

Le rustre qui venait de se faire interpeler par un homme aux yeux bridés, comme elle en avait jamais vu auparavant, s'approcha d'elle et lui répéta la question en français. Le rougissement qui la saisit contrastait à cet instant avec la neige qui la faisait grelotter de bas en haut. Elle baissa la tête et se dissimula comme elle put dans ses cheveux d'un brun de jais ... Sans répondre. Elle fut alors battue. C'est un murmure étouffé par la boule naissant dans sa gorge qui répondit par la positive. Murmure repris par la voix de stentor du marchand qui hurla l'information à des mètres à la ronde.

Et les prix commencèrent à s'élever par petits paliers. Certains se disputaient d'après les éclats de voix qu'elle entendait de tous côtés. Elle ne voulait rien voir de ce spectacle dégoûtant. L'envie de vomir la saisissait à chaque instant. Lorsque le silence retomba après des minutes de long calvaire, elle n'osa guère plus connaître l'identité de son propriétaire, elle descendit tout simplement de l'estrade en compagnie du vendeur. Tandis qu'il lui empoignait sévèrement le bras, pour descendre les quelques marches il se pencha sur son oreille.

- L'homme de confiance du roi de Lavo, Pa Ngua ! Je savais que tu me rapporterais un joli pactole, mignonne ! Allez embrasse ta nouvelle existence.

Tandis qu'une bourse d'or atterrissait bruyamment dans la paume de sa main, le grossier personnage la poussa dans les bras de son maître. Après quelques secondes, elle constata que l'homme en question se trouvait être l'asiatique aperçu un peu plus tôt. Ce dernier, à son grand étonnement lui adressa quelques mots en français après avoir saisi son menton entre ses doigts et l'avoir inspectée.

- Mon roi t'aimera. Monte sur ce cheval.

Un instant plus tard, poings liés derrière le dos, les rênes de l'animal dans la poigne de l'asiatique, elle prenait le chemin de Lopburi, le coeur du royaume de Lavo.





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MessageSujet: Re: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime17.06.12 22:33

Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Petite10
Rébellion

à tempérer

_________________________________________________

Lopburi, 1651,

La fillette de sept ans venait d'être une énième fois traînée, entre deux soldats particulièrement musclés jusqu'au trône de son père. Ou devrait-on dire plutôt à ses pieds, car c'est à genoux qu'elle dut se présenter à lui. Sa faute ? Elle avait tiré les cheveux ou plutôt le chignon ridicule d'un de ses frères : Taksin. Ce dernier, qui était son cadet d'un an était devenu son souffre douleur. Elle ne l'avait jamais aimé. Il était tel ces moutons insipides qui suivent sagement le troupeau. Il paradait souvent et les marques de fierté démonstratives de leur père ne faisait qu'accroître sa soumission écoeurante. Tout était bon pour être remarqué par Dieu le père. Le fils parfait, l'héritier idéal. Comment ne pas être agacée par ce condensé de flatterie, tandis qu'elle demeurait de son côté, le total opposé ? Mouton noir, très tôt, elle était devenue un véritable enfer pour le souverain. Rebellée, révoltée, profondément indépendante, elle ne souffrait pas qu'il lui dicte sa conduite. Elle ne se reconnaissait pas dans ces traditions et cette fermeté ancestrales, sa mère tenue toujours à l'écart, lui était soudain appparue comme la personne fragile à protéger, la personne solitaire dont il fallait combler un vide. Une relation spéciale était alors née entre elles, où toutes deux prenaient soin de l'autre, dans le cas d'Haydée c'était bien inconsciemment. Sa maladresse toute infantine la conduisait bien souvent à la faire rire, faute de la faire sourire et elle inventait pour elle mille pitreries.

Officiellement, malgré l'étiquette rigide de la cour de Lavo, on leur permit d'être proches, Haydée était une fille, une personne de moindre importance, les fils seuls se révélaient être d'une importance capitale. Si bien que Taksin et les deux autres marmots de son acabit n'avaient ni le droit de lever les yeux, ou d'adresser la parole à leur propre mère. Devenue étrangère à la naissance, ils étaient aux mains de ceux qui feraient d'eux des hommes. Si le père possédait donc ses préférés, elle n'était pas en reste de son côté. Ce jour là, Taksin venait de manquer de respect envers Rosaline devenue la troisième épouse du monarque de Lavo, il l'avait nommée : La génitrice. Sa bouche s'en était déformée sous le mépris. A présent donc, Haydée portait dans sa paume bien serrée, les lauriers de sa victoire, c'est à dire une mèche de cet imbécile. Malgré la punition qu'elle ne manquerait pas de subir, elle fixait son père avec un sourire insolent qu'elle ne dissimulait absolument pas.

- Tu sais très bien qu'une fille doit servir son père, ses frères puis son mari. C'est son devoir !

Les yeux d'Haydée roulèrent dans leurs orbites sous un profond agacement. Le discours incessant et si pénible sur l'éducation des femmes siamoises commençait. Cette attitude fit lever d'un bond son père.

- Veux tu que je te fasse fouetter pour t'apprendre à obéir ?

Avec audace, elle acquiesça de la tête, sans se départir de son sourire puis haussa les épaules comme si la menace lui était totalement indifférente. Ces gestes eurent pour effet de désarmer son père qui leva les bras en signe d'impuissance.

- Que t'ai-je fait Bouddah ? Pourquoi pas plutôt cent mille ennemis de plus à la place de ma fille ?

L'enfant ne fut pas surprise par les lamentations de son père. Elle était particulièrement habituée à ce genre de douceurs de sa part. Elle était sa honte. La honte de sa famille.

-Prenez garde mon père, Il pourrait vous entendre et vous exaucer !

Et ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase, d'un claquement de doigts, ses soldats comprirent ses ordres et ce ne fut pas le fouet qu'ils sortirent de leur ceinture mais le bâton. Un bâton fin semblable à une tige mais d'autant plus douloureuse.

- Tu aimes gambader parait-il. J'espère que tu as apprécié la course que tu as faite subir à ton frère, tu n'auras plus l'occasion de marcher de sitôt.

Allongée à la hâte sur une planche, les gardes frappèrent la plante de ses pieds plus d'une quinzaine de fois avec une grande brutalité. Lorsque son supplice ô combien banal dans le pays fut terminé, elle eut l'ultime insolence de prendre le bois entre ses dents.

- J'aurai pu le mordre et vous épargner mes cris stridents, tant pis pour vous ! J'espère que vos tympans en résonnent encore !

C'est sur la pointe des pieds, refusant qu'on la traîne à nouveau à travers tous les couloirs, qu'elle rentra dans les appartements de sa mère. Cette dernière affolée, la soigna elle même et lui banda ses pieds meurtris. Elle lui conseilla de mettre de l'eau dans son vin, de feindre la soumission pour se permettre un jour d'obtenir sa liberté. Paroles de sage qu'elle devait écouter. Ce ne fut pas tout, car Rosaline lui fit part également de son passé, et finit son récit par une réplique teintée de fierté :

- Tu as le tempérament d'une gasconne, une véritable d'Anglerays !

Haydée devrait connaître bien des années plus tard, sa maternelle famille mais se renseigna bien vite sur l'arbre généalogique entier.




Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Mariag11
Visite

à l'improviste

_________________________________________________

1658,

L'après midi était déjà bien en son milieu, et les courtisanes, aussi bien épouses que concubines étaient à leur ouvrage de vannerie. Les paniers en osier s'empilaient à une vitesse folle, et contiendraient bientôt tous les grains blancs que les hommes iraient ramasser dans les rizières. Haydée, malgré son fort tempérament ne rechignait pas aux besognes dues à cette vie en communauté imposée. Cependant, elle était à ce labeur depuis l'aube et ses membres endoloris ressentaient le besoin de se détendre un peu. Aussi demanda t-elle, une fois de plus la mort dans l'âme, l'autorisation de quitter le palais, l'espace d'une heure. Elle se rendit au lieu, où elle se sentait reposée, en paix, décontractée, quoi de mieux qu'un temple. Celui du Wat Phra Sri Ratana Mahathat avait toujours eu sa préférence. Elle courut en chantonnant et cueillit quelques lotus afin d'en faire un bouquet à sa mère. Parvenue à l'imposante porte, elle sentit tout à coup un léger poids sur son épaule. Un singe qu'elle nourrissait dès qu'elle le pouvait, venait en la reconnaissant de sauter sur elle. Sa surprise la fit émettre un petit rire amusé et même si elle n'avait rien à lui offrir à cette occasion, elle décida de s'amuser en sa compagnie.

Haydée, après avoir remonté ses jupes bien trop serrées, effectuait donc une roue magnifique accompagnée de son compagnon simiesque, lorsque une ombre gigantesque couvrit le mur de la façade. A nouveau sur ses jambes, elle mit sa main en visière, le soleil couchant ne l'aidant guère à apercevoir qui s'invitait en ce lieu, mais le geste fut vain. Elle ne remarqua que l'éléphant et non pas l'homme qui y était perché dans un habitacle riche en pierreries.

Songeant à quelque visiteur sans grande importance, elle haussa les épaules et continua ses acrobaties. C'est le cri de l'éléphant et d'une dizaines d'hommes qu'elle ne distinguait pas qui l'en tira à nouveau. Ces imbéciles invisibles venaient-ils de prendre peur à cause du macaque crabrier ? Etait-ce des hommes ou des fillettes ? Haydée ne se contint pas et soupira si profondément que toute la petite escorte dut l'entendre.

- Mais vous ne voyez pas que votre stupidité l'effraie davantage qu'il ne vous effraie lui !

Un silence de mort soudain s'installa. Le temps semblait s'être arrêté. Pourquoi ? Il lui paraissait que contrairement à elle, chacun désormais retenait son souffle. Etrange ...

- Qui es tu ?
- Je ne suis pas de celles que l'on tutoie ...

Derechef, un ange passa, ce qui malgré tout la rendait de plus en plus nerveuse.

- Soldats, où est ce singe ?

La jeune fille était prête à baisser la tête, estimant qu'un homme qui commande à des troupes représente au final assez d'importance pour lui causer des ennuis, mais son ordre l'effraya. Son impulsivité la gagna et elle monta sur un amont de pierres pour faire face comme elle pouvait à cet inconnu.

- Je vous préviens, je ne vous conseille pas de lui arracher ne serait-ce qu'un poil ... Sinon ...
- Sinon ?
- Je n'en sais rien, mais ce ne sera pas vraiment agréable ...
- Allons un peu d'imagination ! Je suis curieux !

Piquée au vif, l'adolescente redressa la tête.

- Sinon ... je ... je prends appui sur ce long bâton, et d'un coup sec grâce à mon élan, je vous envoie directement dans la rizière. Il y a d'ailleurs des milliers de moustiques en cette saison, c'est très bien ! Vous verrez qu'ils sont bien plus pénibles que cette pauvre bête !

Non décidemment ce silence était insoutenable ... On aurait dit que chacun de ses mots étaient pesés. De nerveuse elle devient anxieuse. Ce fut un galop de cheval, animal rare dans cette contrée, qui le rompit. Le principal ministre de son père en descendit en sueur et s'agenouilla devant l'éléphant jusqu'à mettre son front contre terre.

- Ô Grand Ramathibodi ! Sois le bienvenu sur les terres du seigneur de Lavo, tes terres Ô grand roi !

Le souverain du Siam en personne dont son père bien que roi était le vassal ? Elle venait de le menacer, sans adopter ne serait-ce qu'un ton de plaisanterie ! Elle pâlit, elle rougit, elle verdit ! Dès le lendemain, on la mettrait à mort ! Il ne fallait pas en douter ! C'est littéralement décomposée qu'elle précéda la délégation, qu'elle marcha, telle une automate, le regard fixe et apeuré. Quelle idée aussi cette visite impromptue, aurait-elle pu deviner à qui elle s'adressait ? Sur le chemin, le monarque se révéla qui plus est sadique et lui demanda, si à présent qu'elle connaissait son identité, elle mettrait ses projets à exécution. Qu'avait-elle à perdre ? Même en se repentant, même en suppliant, son sort était désormais scellé. Autant avoir une fin digne et montrer à ce souverain que même une femme, pouvait avoir du courage dans ses convictions ...

- Oui, mais rassurez-vous, vous n'auriez eu aucun mal, vos gardes m'auraient arrêté à temps !
- Vous ne me pensez pas capable de pouvoir me défendre, seul ?
- Je pense surtout qu'il est facile de lancer un défi, lorsque l'on est entouré d'une centaine d'hommes, Majesté !

Ah si elle avait pu le voir ce petit sourire en coin qui se dessina sur les lèvres du roi ... Il laissait présager de sa vie entière.





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MessageSujet: Re: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime18.06.12 13:55

Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Reine10
Épouse

royale

_________________________________________________

Royaume de Siam, début 1660,

Voyageant à dos d'éléphant sur lequel reposait l'étendard du souverain de Siam, Haydée découvrait son futur domaine. Le palais. Le harem. Elle avait à peine passer le doigt à travers l'habitacle recouvert de tissus fins et coûteux afin de la dissimuler à tous les yeux. Sa moue remplie de dégoût et de lassitude ne fut donc pas aperçue. Nul ne l'aurait compris. Tout comme personne n'aurait pu comprendre son hésitation lorsque contre toute attente Ramathibodi III, l'avait demandée en mariage. Cela s'était passée à l'aube, deux jours après leur rencontre, elle n'avait guère dormi, craignant qu'on ne vienne l'exécuter dans son propre sommeil. Sa mine de papier mâché était pour le moins affreuse. La fatigue et la peur s'emparaient tant de son corps et de son esprit, qu'elle ne remarqua guère que pour cette fois, aucun des soldats de son père ne la rudoyait. Cette exception aurait pourtant dû lui indiquer que l'on n'allait pas mettre un terme à son existence. Mais sur l'instant ...

Lorsque les portes s'ouvrirent et lui firent place, elle vit de l'autre côté du long vestibule marbré et aux multiples fontaines, les deux monarques, assis sur leur trône. Son père conversait très sérieusement pour ce qu'elle en put juger à cette distance, avec son maître. Parvenue à plus de vingt pas, comme l'exigeait la sécurité et le protocole, entourée de quatre hommes armés jusqu'aux dents, elle ne s'agenouilla pas front contre sol, c'est à peine si elle inclina la tête. Son parent en rougit jusqu'aux oreilles, de colère et de honte ... Décidément cette honte !

- Ma fille ! Comment osez-vous ?
- Selon les lois ancestrales de notre royaume père, un condamné à mort ne doit plus que soumission envers Bouddah seul, afin de lui remettre son âme et son esprit. Là est sa priorité. Je ne fais qu'obéir, comme vous l'exigez de moi depuis des années ...

Les deux hommes se dévisagèrent. L'incrédulité était peinte sur leurs visages.

- Que nous chantez-vous là ma fille ?

Haydée esquissa un sourire résigné. Comble de tout, dans un ultime élan d'audace, elle se mit à chanter les paroles qu'elle venait de prononcer, sur un air de comptine d'enfants. L'éclat de rire soudain du roi de Siam la fit néanmoins sursauter et cesser son insolence. C'était réellement la première fois qu'elle le voyait de si près. Homme fin, l'oeil intelligent, la trentaine, portant des joyaux de la tête aux pieds, il n'était pas repoussant ... Sans doute son regard, privé de toute apparition masculine autre que celle des membres de sa famille, depuis son plus jeune âge, se prolongea t-il un peu trop ... Son père se leva d'un bond et ordonna qu'on la mette à genoux.

- Tu veux être une enfant obéissante ? Commence par baisser les yeux devant ton maître !

Ce qu'elle fit n'ayant pas d'autres choix, comment apercevoir alors le geste d'apaisement du roi Ramathibodi lancé à son père. Comment voir qu'il s'était levé et venait de se placer à ses côtés.

- Ne la rudoyez pas trop, car bientôt n'oubliez pas, vous devrez baisser les yeux vous même, devant votre nouvelle reine et maîtresse, mon ami ...

Et il sortit de la pièce ... Cette réplique résonnait trop dans l'esprit d'Haydée qui ne la comprenait que trop bien mais ne voulait guère l'admettre, pour qu'elle puisse se permettre un mot. Pourtant elle aurait bien aimé le prononcer ce non catégorique. L'homme n'était pas repoussant, mais l'existence qu'il lui proposait malgré le luxe et le pouvoir, l'était elle ! Ce non, elle l'avait dit, elle l'avait répété, à son père, à ses frères, à sa mère ... Mais c'est sa mère, pourtant vendue comme esclave, qui l'en avait convaincue.

- J'ai résisté également dans les premiers temps ... Cela te brise davantage. Il est des choses que je ne te dirai jamais pour ton bien ... Mais ton existence sera différente, je le pressens et lorsque le moment d'abandonner tes chaînes sera venu, tu béniras Bouddah, de t'être trouvée là où le destin t'appelle.

C'est grâce à sa parente, qu'après plus d'un an de négociations et de périples à travers les immenses régions du Siam, elle se présentait à l'aube de ses seize ans aux portes de sa nouvelle ville. Elle subit donc tout. Les coiffures extravagantes, le maquillage de la tête au pied, telle une poupée de porcelaine comme les occidentaux en possédaient parfois. Elle se laissa modeler comme la personne qu'on voulait qu'elle soit. En silence. Ce fut même un instant le silence qui répondit à la question du moine qui les unissait. Mais malheureusement, ce oui elle dut bel et bien le dire et par ce simple mot, elle devint moins de cinq minutes plus tard, la seconde épouse en titre du roi. On n'en finissait plus de courbettes à son passage, mais tous ces fantoches étaient à peine entr'aperçus, tandis qu'on la conduisait à la chambre royale. Encore un devoir à remplir, encore un ... Quand donc ses droits prendraient-ils le dessus ? Quand donc le destin frapperait-il, porteur du mot : Liberté ?





Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Lettre11
Tournant

décisif

_________________________________________________

Fin 1664,

Malgré l'amour indéniable que lui portait son mari, malgré sa gentillesse, sa douceur même, Haydée étouffait de plus en plus entre ces murs clos. En outre ses sentiments étaient loin d'être réciproques, malgré une certaine tendresse à l'égard de celui qui partageait bien trop souvent sa couche. Elle regrettait d'avoir cédé à sa mère. Elle n'avait pas voulu de ce mariage, elle n'en voulait toujours pas. C'est surtout en fréquentant les concubines et les épouses du roi, que cette terrible soif de fuite, cette haine viscérale de cette existence la prenaient le plus souvent. Ce soir là ne fit pas exception. La cinquième épouse venait d'être désignée pour rejoindre Ramathibodi pour la nuit. Haydée avait respiré l'espace de quelques secondes, mais les piaillements de la basse cour comme elle la nommait si bien lui portèrent vite sur les nerfs. Profitant de son rang supérieur, la première épouse étant depuis plusieurs mois fort malade, elle se leva et tous les bruits cessèrent.

- Nan Chi, rendez-vous utile, allez chercher mes livres de langue française ! Lan Mei, vous voudrez bien épiler mieux que cela vos sourcils, vous vous plaindrez après ça que le roi ne vous remarque pas ! Ce n'est pas étonnant à vrai dire ! Quant à vous ...

Elle s'adressait à une des concubines qu'elle exécrait le plus, et qui ambitionnait sa place, place qu'elle lui aurait volontiers laissé, si elle n'avait pas été aussi détestable.

- Cessez de gâter votre lait avec ce fiel que vous déversez à chaque minute... Vous allez en empoisonner ce malheureux enfant ! Il est déjà assez éloigné du trône, ne gâchez pas ses maigres chances d'y parvenir un jour.

Méchante Haydée ? Sans doute, pouvait-elle l'être, surtout dans ses phases d'exaspération intense. Elle répondait coup pour coup. Elle n'était pas aimée par toutes ces femmes ... tout comme elle ne les portait pas plus dans son coeur. Elles ne représentaient, que la énième femme, que la énième coucherie, que la prochaine nuit de son époux, qui s'y soumettait de bonne grâce au nom de la politique. Cette polygamie la répugnait. Elle n'était ni plus ni moins à cause de toutes ici présentes, qu'un numéro ! Qu'un tirage au sort selon le bon plaisir du roi ! Sans doute était-elle l'unique à s'en plaindre, puisque toutes les autres se satisfaisaient de leur place dans le harem. Décidément, la jeune femme était en marge de la société, toujours en contraste permanent avec les habitants de ce pays, autant hommes que femmes. Elle se sentait terriblement incomprise.

Alors elle rêvait, elle divaguait ... Elle apprenait quelques mots de français en hommage au pays maternel de sa mère et surtout pour pouvoir faire passer un message. Un vaisseau de marchandises devait partir pour l'Europe dans quelques heures. Elle devait parvenir à faire passer ce message à un homme de confiance du palais, qui devait le remettre en mains propres à son cousin, Ferdinand. Homme d'une trentaine d'années, et dont on disait qu'il était le fou du roi de France, le grand Louis XIV. Trois piètres informations pour parvenir jusqu'à lui, mais elle devait tenter sa chance. A l'aide des livres de langue française, elle traça donc ces quelques mots :

" Prisonnière chez roi de Siam. Aidez-moi. Votre cousine, fille de Rosaline. "

C'est ce moment là que choisit le destin pour lui accorder ce qu'il lui avait jusqu'alors refusé et doublement. La lettre non seulement partie à bon port, au bord du navire, mais quelques jours plus tard, une certaine frénésie régnait au palais. Lorsqu'elle demanda au père jésuite, de quoi il en retournait, il lui apprit qu'un navire d'une délégation envoyée par le Roi Soleil lui même allait appareiller. Deux chances, deux billets possibles pour un aller simple vers la Liberté. Pour cette fois, et à la grande surprise de toutes ces compagnes, elle se mit à hurler sa joie et à sautiller à leurs côtés. Cela faisait quatre ans, qu'elle ne se l'était pas permis.





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MessageSujet: Re: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime18.06.12 16:25

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Fugue (pas si)

improvisée

_________________________________________________

Sur les océans 1665,

- Echec et mat !

Le baron de Roberval qui avait accueillie sa passagère illustre dans sa propre cabine leva un sourcil perplexe. Ils avaient noué une certaine complicité depuis une terrible tempête, où elle avait ressenti la peur de finir six pieds sous l'eau. Cette amorce pour la rassurer, cette sympathie avaient porté ses fruits. Tout d'abord, pour lutter contre l'ennui qui ne manquerait pas de les atteindre en six mois de traversée, ils avaient entamé la conversation. Puis de banale, elle devenait jours après jours de plus en plus intéressante. Il l'invitait même à partager des jeux en sa compagnie. Haydée se découvrait un ami, humain cette fois. Ses singes, étaient restés au pays.

- Ce déplacement était interdit ...
- Moi Siamoise, connaitre pas tous vos tours européens.

En vérité, elle avait tout à fait compris les règles du jeu, son traducteur les lui ayant expliquées à merveille dans sa langue maternelle. Or le capitaine du vaisseau l'ignorait et elle profitait avec un sourire mutin et innocent de leurs différences de culture pour ... tricher. Il était apparemment dupe de sa petite comédie et la laissait faire. Une véritable enfant, elle goûtait à sa liberté nouvelle en multipliant les milles tours coquins digne d'eux. Sans doute son interlocuteur, la prenait-il pour une précieuse capricieuse, c'est vrai qu'il y avait des similitudes. Manque de chance, tandis qu'elle s'amusait donc, son père, car on ne pouvait guère laissé une épouse royale au milieu de marins sans garant pour sa vertu, pénétra sans même toquer à l'intérieur de la cabine. Il l'apostropha à l'instant même dans leur langue en lui demandant un entretien. Le but de l'entrevue était simple. Une fois sur le pont, à l'abri des regards, il lui en fit part ...

- Le seul homme que tu dois séduire est le roi ...

Naïvement, Haydée songea qu'il parlait de son époux et ne comprit donc pas.

- Je pensais y être déjà parvenue. Mon époux me l'a encore affirmé avant mon départ ...
- Non pauvre sotte, je te demande de séduire le roi de France.

Haydée fut bouche bée tant cette réclamation la choquait profondément.

- J'ai promis fidélité à mon mari ! Vous voulez donc me voir décapitée et voir notre nom déshonoré ? Etes vous fou ?
- Tais toi ! Notre grand roi nous envoie à Louis XIV dans l'objectif de l'éblouir, de lui plaire afin que l'on conclue une alliance. Si cette alliance doit te mettre dans son lit, tu t'y glisseras !
- Non ! Vous n'obtiendrez pas ça de moi ! Avez-vous compris ? C'est non !

Haydée descendit quatre à quatre les quelques escaliers qui conduisaient aux cabines pour rejoindre la sienne et claqua la porte derrière elle. Elle était loin de se douter que l'interprète venait de tout rapporter au capitaine dans son intégralité, tandis qu'ils écoutaient la conversation.

Quelques jours plus tard, alors qu'ils appareillaient dans un port pour se réapprovisionner, son père chef des armées siamoises et protecteur des trésors envoyés au roi de France, monta à bord de l'autre navire. Bien entendu après s'être assuré, qu'elle se trouvait bien sur le pont du vaisseau voisin. Ces trois mois de traversée avant les côtes françaises de Saint Malo furent décisifs pour la relation paternelle et filiale qui allait unir Haydée et Arthur de Roberval.

France printemps 1666,

Ils devaient en prendre réellement conscience lorsque mettant pieds à terre, elle soupira à son encontre d'un ton très amer :

- Vous et liberté faites qu'une ! Comme j'envie vous.

En effet, elle se retrouvait à nouveau entourée de gardes, saluée telle une reine, comblée de présents, étouffant dans ces foules ... dans cette masse de dos courbés. Elle n'avait quitté qu'un palais pour en retrouver un autre, une cage pour une autre cage, un enfer pour un autre enfer. Quelle différence ? Mais justement il y en avait bien une désormais. Elle avait goûté tout un solstice à ce sentiment de délivrance des carcans et on le lui arrachait violemment de la poitrine. Revenir à cette vie dorée écrasante, la conduit à se laisser dépérir durant plusieurs jours, elle ne mangeait que quelques grains de fruits ou quelques morceaux de spécialités locales. Elle ne désirait pas vexer le peuple français qui l'accueillait si bien et n'était pas coupable de son existence. En revanche, c'est tel un fantôme, tant par sa pâleur que par ses habits, de soie fine, qu'elle se présenta devant le roi de France. Elle déposa à ses pieds une cassette de joyaux, des diamants et surtout des émeraudes de la plus belle eau. La jeune souveraine fut relevée pour être aussitôt traitée en égale par le monarque et elle tint son rôle officiel avec dignité. L'éducation, l'habitude, la résignation. Après un bal au coeur de la galerie des glaces, et après avoir fait légèrement connaissance avec la reine Marie Thérèse au visage aussi triste que le sien, elle regagna ses appartements. Sous bonne escorte, comme toujours mais avec autorité elle décida de les renvoyer, désirant au nom de la diplomatie et des intérêts nationaux, visiter les jardins magnifiques du palais. SEULE !

C'est là que tapi dans l'ombre d'un bosquet, au bout de quelques minutes, un homme l'interpela.

- C'est moi Arthur. Par ici ...

Il s'approcha et lui tendit sa main gantée et l'enveloppa de son long manteau qu'il venait de retirer de ses propres épaules.

- Changez-vous rapidement, nous allons sortir du palais.

Sans plus attendre il lui défit les cheveux des épingles qui les maintenaient et partit tremper un mouchoir dans le grand canal non loin, sans doute afin de retirer tout son maquillage outrancier. Elle retirait de son côté, ses vêtements orientaux pour se vêtir de ceux à la mode française, en l'occurrence ceux d'une domestique. Rêvait-elle cette scène après l'avoir tant espérée ? Allait-elle vraiment fuir ? Avec l'aide d'un loyal compagnon de son roi ? Si elle tenta par scrupules de résister à ce kidnapping consenti, ce fut pour Arthur.

- Problèmes, vous aurez par moi causés ! Veux pas ! Vous être aimé par ton roi !

Il ne lui répondit strictement rien, seule sa mâchoire se contracta. Le geste lui coûtait et par conséquent il lui alla davantage au coeur. Après lui avoir passé l'eau sur le visage, il la prit par le poignet et la poussa avec fermeté à travers les haies taillées à merveille.

- C'est le jour où le roi ouvre les portes du palais à son peuple, vous pourrez passer librement avec ce papier que vous présenterez aux gardes. Cachez vous derrière cette voilette. J'y vais en premier et seul car je vais être le coupable idéal, attendez quelques minutes et rejoignez moi devant les grilles. Avez-vous bien tout compris ?

Elle acquiesça d'un signe de tête. Ce fut les cinq minutes les plus longues de son existence, mais en effet elle put le rejoindre non sans contrôle, mais tout au moins sans encombres. L'immensité s'ouvrait devant elle et Dieu que ça pouvait être effrayant et beau à la fois !





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MessageSujet: Re: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime19.06.12 4:50

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_________________________________________________

Paris, été 1666,

La liberté a toujours un prix, désormais elle était une fugitive, contrainte de se cacher et de se cloîtrer elle même pour la conserver coûte que coûte. Certains prétendraient qu'une vie passée à se dissimuler a de profondes similitudes avec la captivité. Certes ... Mais si elle était la prisonnière de quelqu'un, c'était bien d'elle même et plus de personne d'autre, elle restait maîtresse de son corps, de ses mouvements dans l'espace que Roberval lui avait offert. La soumission à tout, à tous en particulier avait été balayée et malgré tout, c'était beaucoup. Malgré ses marques d'optimisme et ce manque de regrets donc, Haydée avait songé qu'avec tous les trésors reçus, toutes ces ambassades, son absence serait certes remarquée mais ne mettrait pas en péril des alliances diplomatiques. Oui tous les méandres tortueux de la politique lui échappaient, malgré sa vivacité d'esprit, et elle n'avait pas honte de le dire. Bien sûr, elle ne se doutait que trop bien que dans les premiers jours, on multiplierait les recherches, qu'on ratisserait tout Paris peut-être, tout le palais sans doute. Mais plus d'un mois et demi venait de s'écouler et on ne lésinait pas sur le rythme des enquêtes. Haydée sortait à la nuit tombée dans les rues de la capitale, et plusieurs fois, peut-être était-ce dû à une paranoïa naissante, elle crut bien être suivie. A chaque fois, grâce à ses prouesses acrobatiques et donc par de bonnes jambes, elle sut semer le fouineur. Il fallait bien avouer que ses yeux bridés la trahissaient, malgré le fait qu'elle se perde dans un groupe siamois récent. N'avait-on pas également offert plus d'une centaine d'esclaves siamoises aux français, qui avaient voyagé à fond de cale des navires ?

Un soir même, elle crut bien distinguer une silhouette féminine à l'angle d'une rue, tandis qu'elle portait un long manteau à capeline pour dissimuler son visage. Elle avait pressé le pas et s'en était peut-être sortie in extremis. Illusions causées par la peur ou réalité inquiétante? Des espions et là en l'occurrence une espionne était-elle à ses trousses ? L'avenir devrait lui donner raison ... Une certaine Maryse d'Armentières tentait en effet de l'approcher pour la reconduire à Versailles. Elle ne lui laisserait en aucun cas, la tâche facile.

Lorsqu'elle eut rejoint le domicile du baron, elle déambula sans cesse jusqu'à l'heure de la visite d'Arthur de Roberval. Inquiète, elle voulut lui prendre les mains, afin de le remercier comme il se doit et ne pas lui paraître ingrate, mais elle se freina dans son élan. Qu'allait-il imaginer ? ça serait un comble qu'il songe que peut-être ...

- Moi dois quitter votre chez vous. Trop de danger pour nous. Pour ... vous !

Le baron ne dit mot mais hocha la tête. Qu'aurait-il pu dire d'autre ? Le péril était bien trop grand pour ne pas l'apercevoir, à moins d'être aveugle.

- Où irez-vous ? Laissez-moi vous donner quelques adresses où vous rendre ...
-Non. Pas savoir est mieux, trop de traces pour les espions, vous comprenez ? Moi ai de l'or, une chambre j'achèterai. Habits aussi. Vous, ne pas devoir être inquiet. Je vous dirai où se trouve moi.

Dès le lendemain avec un maigre fichu sur l'épaule, elle déambula dans les rues de Paris. Elle levait fréquemment les yeux pour lire les enseignes, et y lire le mot lit ou chambre pour y coucher avant le coucher du soleil. C'est un autre mot qui l'interpela cependant : L'île d'or. Elle vit une jeune femme brune devant la porte qui cousait quelques robes. Elle s'avança à pas feutrés et lui offrit son plus beau sourire.

- Bonjour. Vendez-vous robes ? Chambre contre de l'or ? Or, moi en ai.
- J'ai plus entendu ça de la bouche des hommes, ma foi, je crois que je dois m'étonner de rien. Mais il y a des chambres ici oui. Pourquoi mignonne ?
- Coucher, dormir ?
- Ah ici, on dort après le travail !
- Travail ça pas me faire peur.
- Comment tu t'appelles ?

La jeune siamoise eut soudain peur et se mura dans un silence profond tout en faisant mine de ne pas comprendre la question. Son interlocutrice comprit-elle qu'elle ne désirait pas se dévoiler, toujours est-il qu'elle se leva de son siège.

- D'accord ... Moi c'est Rose. Viens, j'ai peut-être quelque chose pour toi.

Il ne fallut guère longtemps à Haydée en voyant des jeunes filles courir en bustier et jupons pour qu'elle comprenne dans quel genre d'endroit elle se trouvait. Haydée paniqua et fit quelques pas en arrière.

- Moi ne veux pas. Hommes sont horreur pour moi ! Moi bats eux quand ils veulent ça ... Don de mon corps, non !

Rose se mit légèrement à rire.

- Toi tu me plais, je sens qu'on va devenir de bonnes amies ! T'en fais pas vas, si tu veux pas de clients, t'en auras pas ! Tu as de l'or, on a une chambre de libre, elle est à toi et l'or passera pour être celui des clients. Tu seras notre pensionnaire, mais aux yeux de la maquerelle, me trahis pas par contre ! Elle sera contente d'avoir une nouvelle fille et il faudra que tu descendes tous les soirs ! Ensuite on s'arrangera entre nous.

La jeune souveraine la gratifia d'un sourire mi-apeuré, mi-rassuré et se laissa conduire dans la dite chambre. Rien de bien luxueux évidemment, mais elle n'allait pas rechigner d'avoir un toît sur la tête. Lorsque Roberval apprendrait en revanche, son lieu d'asile, elle craignait sa réaction ... Encore une fois, son éventuel mauvais jugement l'effrayait. Allait-il la mépriser ? Elle ne se l'avouait guère, mais l'homme avait pris une place de taille dans son coeur et comblait un vide tout paternel ...

Les semaines passèrent et tandis que l'accord entre les filles se déroulait à merveille, un homme, un abbé qui plus est, lui bloqua tout à coup le passage qui conduisait aux escaliers. Ce dernier venait pourtant de sortir d'une des chambres et de prendre son plaisir dans d'autres bras que les siens. Plusieurs fois, il la questionna, elle lui répondit par un silence de marbre et un regard des plus méprisants.

- Donnez-moi juste votre nom ma mignonne, et je vous laisserais tranquille. Ou peut être pas.
- Nom peu vous interesse. Vous voulez lit avec moi.
- Mais c'est que vous êtes perspicace. Regardez-vous aussi... Ce n'est pas possible d'avoir une beauté pareille sous les yeux et de ne pas vouloir ... en profiter ... Allez, ne faites pas votre mijorée, une heure de votre temps ... Seulement ...

Il lui agrippa la main et voulut la conduire jusqu'à l'une des chambres. C'est alors qu'elle se dégagea violemment et sauta par dessus la rampe des escaliers pour atterrir sans mal sur l'une des tables. Elle aurait été tenté de lancer à la tête de l'homme, une des bouteilles de vins qui y étaient posées, elle en agrippait d'ailleurs déjà une mais la maquerelle choisit cet instant pour apparaître.

- Lotus noir (il s'agissait du surnom qu'on lui avait offert faute de connaître son nom, pour la teinte de ses cheveux et de la fleur typique de son pays) ... Refuserais tu un client ? *
- Lui sert votre Dieu et coucher avec moi est ...péché ! Non !
- Mais tais toi donc ...

De colérique et hargneuse à son encontre, la tenancière raccompagna tout sourire, Paul de Joigny jusqu'à la porte.

- La maison va fermer, monsieur de Joigny, toutes vos consommations pour ce soir, sont prises en charge par la maison. Mariette, rends donc la bourse que t'a donné l'abbé. Et bien entendu, lors de votre prochaine visite, soyez assuré que Lotus noir sera à vous.
- J'y compte bien !

Et l'homme sortit, l'oeil pétillant de désir et de frustration mêlés. Il la regarda un instant par la fenêtre ou plutôt la fixa t-il avec des yeux de dément. Certes ça lui glaça le sang, mais cela ne l'empêcha guère, de cracher sur la vitre et de rabattre à l'instant même les volets sur son visage déformé par le vice. Cet abbé pouvait toujours courir après son espoir fou de la posséder, elle s'ouvrirait plutôt les veines que de passer ne serait-ce qu'une minute sous son corps.

Cette nuit là fut donc longue, très longue car l'insomnie s'empara d'elle ! Elle pleura même dans l'intimité de sa chambre. Son coeur était lourd. Lorsqu'elle entendit un grattement à la porte, elle alla tout de même ouvrir animée par la surprise et le besoin de réconfort. Sans doute n'était-ce pas la maquerelle, ce grattement était complice. Haydée ne s'était guère trompée, Rose se trouvait sur le seuil.

- Entre, amie.

La jeune femme désira la consoler à sa manière, il est vrai que Rose était parfois un véritable glaçon, un etna couvant sous la glace. Une fille étrange et contradictoire, mais une brave fille. La France décidemment lui en donnait des amis, et des meilleurs. Voilà une fille qui ne couinait pas et avait un aussi fort caractère qu'elle. Comment ne se serait-elles pas entendues ? C'est cette complicité qui la poussa à lui révéler son secret.

- Le nom de moi est Haydée. Reine du Siam, envoyée ici pour parler à ton roi. Enfuie un soir, ai marché dans la ville puis ai trouvé toi.
- Quoi c'est toi celle que tout le monde recherche ?
- Oui ... Toi ne dis rien pitié ... ne veux pas retourner au harem. Trente quatre idiotes là bas épousées à mon mari. Plutôt tuer moi que moi là bas Rose !
- Tu peux compter sur moi ! Avec moi ton secret est bien gardé. Et je continuerai à prendre tes clients malgré tout. Mais je te cache pas qu'il va falloir trouver une solution pour que ce Joigny te fiche la paix.

Haydée osa alors prendre son amie dans ses bras animée par sa gratitude et son affection. Rose répondit-elle à ce geste d'affection spontanée, la jeune siamoise n'aurait su le dire.

Les jours qui suivirent cet accrochage et cette scène des aveux, Haydée dut se soumettre à son faux métier pour faire taire les suspicions de la maquerelle. Heureusement filtrés par Rose, elle dut subir peu d'hommes et surtout les moins répugnants. Chaque soir, le coeur de la siamoise bondissait d'appréhension à l'entrée des clients, l'abbé ferait-il son apparition ? Rose avait raison, il faudrait très vite trouver une solution.

La chance qui l'avait abandonnée plus ou moins au cours de son existence, se présenta un jour de marché sous la forme d'un mousquetaire. Pourtant, leur rencontre ne laissait rien présager de bon au premier abord. En effet, ce dernier apparemment pressé, n'avait guère fait attention à elle et venait de la bousculer méchamment. Si méchamment que sa cheville avait laissé entendre un soudain craquement. Boiteuse et grimaçant sous la douleur, il l'avait reconduite, car s'il était un maladroit il en était apparemment pas moins gentilhomme, jusqu'à l'île d'or. Très embarrassé, la culpabilité peinte sur le visage, il voulut même faire quérir un docteur. Elle refusa, sur le chemin du retour, malgré le mal lancinant à sa cheville, une idée avait traversé son esprit. Le mousquetaire ne paraissait pas vraiment être un être vicieux et il lui devait bien un petit service après lui avoir occasionné cette petite blessure.

- ça, c'est rien ! Siège vous prenez s'il vous plait ...

Le jeune homme obéit et s'assit peut-être plus par courtoisie que par réelle volonté.

- Moi ai besoin de vous ... Les soirs, voulez bien venir ici pour moi ?
- Oh non, mademoiselle, je ne suis pas de ces hommes qui ...

Elle avait donc bien cerné le jeune homme.

- ça est comme il faut, moi ne veux que ça. Juste vous et moi ici, à clef, pour voir la maquerelle tranquille. Vous et moi pourrons jouer. Echecs ? Cartes ? Rien d'autre.

Le mousquetaire baissait la tête et la relevait, sa réflexion paraissait intense.

- Vous désirez que je sois un faux client exclusif qui passerait ses nuits dans votre chambre pour tromper votre patronne ? Ai je bien compris mademoiselle ?
- Oui.
- J'accepterai volontiers, mais pour cela il faut de l'argent à lui donner et je n'ai pour ainsi dire rien ...

L'argent, le moteur du monde. N'en avait-elle pas ? Parmi les caisses qu'elle avait elle même apportés au roi de France ? Une émeraude revendue et des milliers de louis lui seraient distribués, de quoi adoucir la maquerelle. De quoi lui faire accepter de refuser désormais à l'abbé de l'approcher. Jamais il ne pourrait mettre un tel prix. Sa décision était prise, elle irait cambrioler l'hôtel particulier de son propre père, que l'on disait alité pour lui prendre quelques joyaux. Elle voulut aussitôt tranquilliser le mousquetaire.

- L'argent pas être un problème. De l'or vous aurez. Vous viendrez ?
- Oui, si ma présence peut vous préserver de quelques dangers ...

Haydée sourit et lui demanda son nom avant qu'il ne sorte de la pièce avec la promesse de revenir dès le soir même.

- Jérôme de Coigny.

Versailles la ville, deux semaines plus tard,

Fort heureusement, le diamant qu'elle avait emporté lors de sa fuite cousu à même ses vêtements de bal, lui avait permis de verser à Arthur, puis Rose et enfin Jérôme de Coigny, soit les moyens de la faire subsister, soit de la couvrir. Mais après des mois, elle était donc à cours d'argent et elle tenait particulièrement à conserver le mousquetaire comme couverture aux yeux de la maquerelle. Sa cheville guérie, elle s'était présentée de nuit jusqu'à l'hôtel particulier où logeait son père. Tel les macaques crabier, qu'elle avait accompagnés si souvent dans leur escalade, elle se hissa jusqu'à l'étage à l'aveuglette. A tâtons, elle parcourut plusieurs couloirs et au bout d'une demi-heure à éviter les gardes et à rechercher la chambre de son père, elle pénétra enfin à l'intérieur de la bonne pièce. Elle l'aperçut étendu dans son lit et son teint était bien jaunâtre. Sans doute était-ce ça, ce que l'on appellait se faire de la bile. Avec très peu de scrupules, elle entreprit aussitôt de le menacer d'un couteau pour qu'il ne pousse aucun cri une fois éveillé. Horrifié et scandalisé il obtempéra néanmoins, puis elle le bâillonna avec linge et chiffon qui ne manquaient pas au bordel. Inutile d'ajouter, qu'il fut également proprement ligoté. Elle le toisa alors dans leur langue maternelle.

- Pardonnez-moi père de prendre cette liberté ... Je sais que vous n'avez jamais aimé ce mot, mais j'ai besoin d'argent.

Elle défit de son cou la chaînette d'or où une clef monumentale pendait et ouvrit un des coffres. Elle en prit, trois énormes joyaux, qui devraient lui permettre de respirer plus d'un an. D'ici là, elle espérait avoir trouvé une solution et que la délégation serait repartie. Après un signe de faux repentir à l'attention de son père, elle rebroussa chemin.

A nouveau pieds sur la terre ferme, à quelques rues de là, elle croisa soudain une femme qui portait plusieurs paquets dans ses bras. L'un d'eux tomba tout à coup devant elle. L'inconnue brune, fit quelques pas en arrière pour revenir à sa hauteur.

- Ramasse donc ce que j'ai laissé choir, qu'attends-tu esclave ?
- Que vous le faites, vous !
- Insolente ! Les êtres inférieurs se mettraient-ils à avoir de la fierté à présent ?

La colère d'Haydée fit luire ses yeux pourtant noisette. Elle plongea les joyaux dans son corset et se planta devant cette prétentieuse.

- Regardez bien moi ! Reine se dresse devant vous, reine du Siam. Respect, vous devez à moi !
- Qu'est ce que tu me racontes là ? Tu divagues ma fille ! Trouve, tout au moins une meilleure explication pour te faire pardonner ta fainéantise !
- MENTEUSE ! ESCLAVE ! ETRE INFERIEUR ! Toi vas finir sans cheveux et sans peau !
- Je te défie de lever une seul main sur moi !
- Toi auras même droit aux deux !

Aussitôt dit, aussitôt fait, se moquant à vrai dire de l'identité de cette femme, qui n'était autre qu'Elsa du Luxembourg, elle se jeta sur elle, tous ongles sortis. Sous l'élan, toutes deux valsèrent derrière un bosquet, chacune à tour de rôle se plaquèrent au sol. Griffures, morsures, cheveux tirés et parfois arrachés, elles s'infligèrent toute sorte de traitements bien féminins, ce qui bien entendu comportait aussi quelques gifles sifflantes dans les airs, tant elles n'étaient pas tendres à leur point de chute. De guerre lasse, leur bataille cessa un quart d'heure plus tard. Jupons remontés, robes déchirées à certains endroits, décoiffées, toutes deux n'avaient pas fière allure. La luxembourgeoise se redressa la première et tenta de mettre alors de l'ordre dans sa tenue, puis fit quelque pas pour ramasser son paquet.

- Si vous êtes une reine, vous ne vous battez point comme telle en tout cas ...
- Concubines sont bons souffres douleurs, pour apprendre.

Etait-ce un sourire qui naquit sur les lèvres d'Elsa ? Si tel était le cas, il disparut aussi vite qu'il s'était dessiné.

- Oublions cet ... incident, voulez-vous ! Je vous souhaite la bonne nuit.
- De même.

Dire que ces deux là se séparèrent amies est beaucoup dire, mais elles se quittèrent plutôt en bons termes, si on prend en considération la violence de leur crêpage de chignon. Crêpage de chignon qui ne lui fit pas perdre le fruit de son larcin, fort heureusement.

Dès le lendemain, l'abbé de Joigny se présentait d'ailleurs au bordel et demandait à ce qu'elle le reçoive pour la nuit. Accoudée à la rambarde de l'escalier de bois, elle vit la maquerelle s'excuser et tenter d'expliquer à son client, qu'elle était désormais la "putain" que d'un seul homme. Un homme richissime. Furieux, il leva un instant les yeux et l'aperçut. Dans un geste de bravade, elle haussa les épaules et adopta une mine de fausse compassion, avant de rejoindre Coigny.

**************************


Inconsciente Haydée ? Impulsive Haydée ? Insolente Haydée ? Oui, vous avez sous les yeux les trois principaux traits de son caractère. Là réside son charme, mais cette personnalité lui cause et lui causera sans doute encore bien des soucis. En attendant, elle court la gazelle, elle nargue les félins qui la guettent de toute part. Jusqu'à présent, elle est parvenue à passer à travers eux sans aucun dommage. Si un jour, le vent tournait en sa défaveur, elle devra alors soit négocier, soit la jouer fine pour ne pas finir dans leur gueule. ça tombe bien, l'impulsivité n'a jamais balayé la réflexion, elle la précède seulement. Intelligente Haydée ? Croyez-le bien oui, coquine, maline, elle vous fera virer chèvre quoi qu'il en soit !

**************************


[Le lien que pas mal de PVs présents ont avec ma petite Haydée, n'a pas forcément été très développé dans leurs fiches, ce qui était bien compréhensible, puisqu'elle n'était pas présente. Mais je me suis du coup permise de laisser parler mon imagination, du coup j'ai fait parler certains d'entre vous, tout en me servant fidèlement de vos petits topos. Si toutefois la vision des différentes situations que j'aie postées, ne vous convenait pas, n'hésitez pas à m'en faire part par un petit mp, ou sur la fiche, si les admins me jugent dignes de jouer les schizo avec cette nouvelle peau. What a Face ]



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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



ADMIN TRAVESTIE
Monsieur fait très Madame

Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
Missives : 10014
Date d'inscription : 03/01/2007


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MessageSujet: Re: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime22.06.12 19:21

TU ES VALIDÉE !
BIENVENUE A VERSAILLES

Te revoilà donc parmi nous Razz
Juste avant de te congratuler, je veux te parler de
Collection de poupées russes : Cette passion est liée à la vie tumultueuse de ma mère, j'aurais dû être russe. Cette supposition seule a fait naître dans mon coeur, un amour inconditionnel à l'Empire des tsars et à ce qui le touche de près.

→ Tu parles des matriochkas ? Car ça n'existe pas au XVIIe siècle Razz C'est hyper récent, fin XIXe-début XXe donc ça fait un sacré écart. Je sais ton pointillisme concernant ce genre de détails. Il te faudra trouver un autre attachement à la Russie (je vote la vodka Alcool ) !

Mise à part cela, ton histoire se lit comme un roman, on est transporté, c'est chouette. Et comme avec toi, on est sûr d'avoir des pavés, on en a pour notre temps passé sur la fiche Razz

J'espère que tu t'amuseras bien avec ton Haydée Very Happy Je me souviens plus si on avait convenu qu'Haydée restait dans l'élite ou pas, je ne sais plus scratch Bref, tu choisis PTDR

Tu connais les lieux à force donc amuse toi bien la schizo ![/strike]
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PENSE PAS BÊTE ; Qui est qui ? Petit topo des personnages sur le forum.Fiches de liensFiche de rpsDemandes de rangs et de logementsProposer un scénario.

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Alvise Di Venezia


Alvise Di Venezia

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Côté Coeur: J'aime l'idée même de la beauté. Une vraie personne? Euhh.. non. Pas encore.Ah si... j'aime bien les filles fréquentées par mon frère, c'est normal ça?!
Côté Lit: rêves érotiques avec un idéal féminin mais ça reste très abstrait(forcément)
Discours royal:



Tout pour la Galerie

Âge : 20
Titre : Fils du doge de Venise, Capitaine au sein de la Garde Suisse Pontificale et garde du corps de l'Ambassadeur de Rome Michele Barberini
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MessageSujet: Re: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime22.06.12 19:42

Tiens Haydée! Cool Wink

Alcoolo Re-re-re-re bienvenue! Alcoolo

Oui un attachement inconditionnel à la vodka ce serait assez drôle, c'est vrai! Dehors

A peine arrivée en France, elle fait déjà la connaissance de l'affreux méchant croque mitaine de Joigny God ! . Elle n'a vraiment pas de pot!

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MessageSujet: Re: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime22.06.12 20:19

Oh bravo, on attend que je sois partie pour valider mon Haydée, c'est vil PTDR , je me suis faite dépasser par Alvise du coup PELLE


Sinoon.... Ma petite Haydée, je suis tellement content(e) que tu sois parmi nous ** ** , j'ai tellement hâte de rp avec toi, si tu savais ! Surtout avec tout ce qu'on a prévu What a Face

Bref, re-bienvenue, amuse-toi bien avec ce nouveau visage... En tout cas, tu fais un heureux une fois de plus, Arthur fait une danse de la joie du coup bounce (ou sautille, au choix PTDR )
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MessageSujet: Re: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime22.06.12 20:20

Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!! cheers Haydée is in da place ! cheers

What a Face Oui, t'as raison de me reprendre Steph What a Face J'imaginais cette coutume beaucoup plus ancienne. Comme quoi on en apprend tous les jours. Voilà ce que c'est que d'être coupée du net quand j'ai fait cette partie de fiche. J'ai du coup oublié de regarder sur mon ami wiki en revenant. Razz

Je vais bien me trouver autre chose ! scratch Vodka ? C'est à voir mais je sens que papa Tutur va pas être d'accord PTDR

En parlant de ça, Tutur et Ferdi ! Bouuuuuuuuuuuh vous avez perdu votre pari d'être les premiers ! Vivise vous a doublés ! PTDR

Je vais réfléchir pour le groupe, on avait dit :


- Elite
- Noblesse étrangère
- Peuple

ça dépend en fait si les membres trouvent si je me la pète ou pas trop avec deux persos dans l'élite Razz
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Derek de Saxe


Derek de Saxe

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Côté Coeur: pas encore de problèmes cardiaques, merci de vous en préoccuper
Côté Lit: Surprise, ça bouge!
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MessageSujet: Re: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime22.06.12 20:26

Mon moi Vivisien proteste. Se récolter des coups de pelle parce qu'on est accueillant et adorable Razz Razz Razz , c'est un comble!

Héhé, j'aime assez avoir fait perdre un pari à Tutur et Ferdi What a Face

Je vote pour noblesse étrangère!

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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

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Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



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Monsieur fait très Madame

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Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
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MessageSujet: Re: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime22.06.12 20:34

Je suis d'accord avec Ju, pauvre Alvise qui a rien demandé !

Je sais qu'on hésitait entre noblesse et sujets du royaume. Personnellement, je m'en fous un petit peu Razz Et ça n'a pas vraiment d'incidence sur ton personnage. Ca nous ferait une gueuse en plus si tu prends les sujets, sinon une noble supplémentaire Razz
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MessageSujet: Re: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime22.06.12 22:40

Je l'ai trouvée !!!! Je l'ai trouvée !!!! cheers cheers

(oui je me suis connectée en Maryse juste pour dire ça PTDR )

Je te souhaite une re(x fois re) bienvenue ! Amuse toi bien avec Haydée Very Happy Comme d'habitude, j'ai beaucoup aimé ta fiche I love you

Maryse est ravie de l'arrivée d'Haydée ! Je sens qu'on va bien s'amuser Razz
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MessageSujet: Re: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime22.06.12 22:57

Re-Bienvenue cheers Même si je ne sais pas qui tu es, et que ça me frustre beaucoup PTDR

J'ai beaucoup aimé cette fiche et Joigny est d'accord avec moi What a Face (Je ne l'ai pas sorti, il aura suffisamment l'occasion de jouer les méchants si on le contrarie Razz )



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MessageSujet: Re: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime22.06.12 23:00

Bienvenue (ou re plutôt)

Comme d'habitude je suis perdue avec tout ces DC (TC, QC, ... ?)

Néanmoins, Enjoy !
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Megan Campbell


Megan Campbell

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Côté Coeur: Après mon pays et un souverain, vient le visage d'un français un peu trop maniaque.
Côté Lit: Après le passage d'un souverain, je suis devenue bien difficile. N'espérez rien de ce côté!
Discours royal:



    Caledonia you're calling me
    And now I'm going home


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Titre : Baronne de Campbelltown et espionne très personnelle de Charles II
Missives : 335
Date d'inscription : 26/02/2012


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MessageSujet: Re: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime23.06.12 2:02

Moi j'ai deviné, c'était trop facile What a Face

Mais je ne donnerai aucun indice What a Face


Bienvenue quand même miss cheers
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MessageSujet: Re: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime23.06.12 9:58

Ben moi j'ai pas deviné Boude Quoi que... *illumination soudaine*

En attendant, re-bienvenue à toi **

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MessageSujet: Re: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime23.06.12 12:28

What a Face Merci les geeeeeeeeeens ! .

Oh Marie tu me déçois What a Face Toi qui avais si bien deviné la dernière fois ! Siffle

Joignyyyyyyyyyyyyyyy !!! TU ME FAIS PAS PEUR ! Et même si tu m'obliges à faire des saletés avec toi, j'ai un atout dans ma manche ! J'ai de bonnes dents ! ==> sort PTDR

Allez Laura, je suis une schizo puissance 5 et j'ai donc un compte déjà dans l'élite, c'est pour ça que je suis en sujets du royaume Razz Je voulais pas trop avoir l'air de me la péter !

Tu devrais trouver What a Face
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MessageSujet: Re: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime23.06.12 14:16

On va voir si je te fais pas peur What a Face

Je suis pas du tout sure de moi, mais quelque chose me dit que c'est Lisa Razz Tout les indices que j'ai rassemblés dans ma tête semble concorder PTDR
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MessageSujet: Re: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime23.06.12 15:54

Héhéhéhé !!!

Bingooooooooooooooo ! cheers
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MessageSujet: Re: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime24.06.12 22:45

Je SAVAIS que je louperais la validation, JE SUIS MAUDITE PTDR Mais tant pis, comme ça je réactualise le sujet, NA What a Face

BIEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEENVENUE PARMI NOUS MA PETITE HAYDEE, ma cousine de la mort qui tue tout et qui sa dépoter sa mère, MORDIOUS What a Face Qu'est-ce que j'ai hâte du rp des retrouvailles/rencontres dis donc PTDR On va beaucoup s'amuser, les d'Anglerays envahissent le fofo ! What a Face

Joigny, Maryse What a Face Vous dégagez What a Face *ZBAAAAAAAAAAAF*
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MessageSujet: Re: Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée]   Haydée de Lopburi - La recluse du trou de souris. [Terminée] Icon_minitime

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