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| Une improbable situation [Fançois] | |
| Auteur | Message |
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Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !Discours royal:
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► Âge : 27 ans
► Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
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| Sujet: Une improbable situation [Fançois] 07.03.12 20:07 | |
| « Toute chose qui est, si elle n'était, serait énormément improbable. » On ne peut pas dire qu'il faisait bon vivre à Saint-Cloud, sauf pour ses occupants. Les autres qui y travaillaient voyaient ce magnifique château comme un enfer où Lucifer prenait les traits de Monsieur ou Madame selon les moments de la journée, voire les deux quand ils se disputaient violemment l'un contre l'autre et se vengeaient finalement sur leur personnel respectif pour se défouler. Rares étaient les jours calmes, où l'on pouvait tendre l'oreille et ne rien entendre dans les couloirs. Quant tel était le cas, c'est que les deux époux étaient partis pour Versailles ou le Palais Royal, le personnel restant dans les lieux pouvaient soupirer un petit peu, suffisamment pour accepter la tyrannie des maîtres des lieux. Le petit personnel s'amusait à parier sur lequel des deux Orléans était le plus horrible et il tombait un constat affreux : si Henriette était la plus méprisante, Monsieur était le plus colérique. On ne comptait plus les vases brisés, à tel point que certains se demandaient s'il ne fallait pas créer un bureau de dépenses spécialement pour eux. Cela ne faisait pas rire le Prince de France, ces petites plaisanteries ne se faisaient pas en sa présence.
Et aujourd'hui, il était là, Philippe d'Orléans et accompagné de son chancelier, Antoine Le Pautre, qui est aussi l'architecte de sa « délicieuse maison » comme il le disait si bien, Saint-Cloud. Les deux hommes se trouvaient au premier étage, à discuter d'une des pièces à décorer et agencer, il s'agissait d'un des cabinets de curiosités du Prince. Mais attention, cabinet bien spécifique, bien loin des ceux entassant des objets naturels, des animaux empaillés et des coquillages. Monsieur détestait cela, trouvait ces choses totalement inesthétiques et ne s'adaptant pas aux lieux. Imaginez Saint-Cloud un instant et vous comprendrez : tout n'est que marbre, stuc et or, orné de tapisseries, de glaces, de peintures, cumulant les objets rares, et avec des meubles précieux. Tout cela, c'était Monsieur qui en avait décidé et Le Pautre comprenait parfaitement son goût du baroque et de la surenchère, voilà pourquoi il était à côté du Prince de France pour décider quoi faire de la pièce d'aujourd'hui.
Et que voulez vous y installer ici, Monsieur, si ce n'est des des plantes ou objets minéraux ? Mes porcelaines et quelques tableaux. L'autre pièce accueillera les pierres précieuses et les laques. Puis les deux cabinets se partageront quelques peintures et sculptures ainsi que le reste du château, sauf les appartements de la mégère. Hum, bien. Si vous voulez mon avis … C'est pour cela que vous êtes là ! coupa Monsieur puis lui fit signe de reprendre. En effet. Votre sculpture de l'enlèvement de Proserpine serait idéale dans ce coin, c'est une si belle pièce, on ne verrait qu'elle en entrant. Continuez.
Les deux hommes parlaient muséographie – bien qu'il soit anachronique d'utiliser ce terme à cette époque – pour mettre en valeur les porcelaines de valeur, que celles-ci ne soient point brisées, tout en n'oubliant ni les peintures et les sculptures. Parler art et architecture le rendait calme, même s'il parlait avec de grands gestes et cette éternelle exagération dans le moindre mot, le moindre emballement dans le ton de sa voix. Pour beaucoup, il serait bien agiter dans ses habits verts d'eau, mais pour ses quelques mignons présents dans la pièce d'à côté, ils pourraient vous dire à quel point Philippe d'Orléans est calme par rapport à d'habitude, qu'il reste ainsi ! Enfin c'était sans conteste une jeune éphèbe, aussi blond que bouclé, habillé dans les tons rouges, débouler dans le premier cabinet, pousser les autres qui encombraient la porte et se présenta derrière Monsieur qui l'ignora, finissant sa longue tirade pour expliquer à quel point il adorait Jean Nocret, laissant le mignon courbé derrière lui de longues minutes.
… Mais aussi le … Oh mais qu'il m'agace lui ! dit-il en se tournant vers l’impertinent venu le déranger. Que voulez vous encore ? Je suis las de vous voir autour de moi comme une abeille autour du miel. Faites vite. Je … heu …votre nouveau capitaine vient d'arriver, il attend dans votre antichambre. Ah, enfin le voilà ! sa voix se radoucit et se fit même enjouée.Amenez le ici, de suite. Il le regarda partir avant de lâcher : Pas possible de créer des gens avec une imbécillité si profonde ! Reprenons …
Les deux hommes reprirent leur conversation tandis que le mignon ramenait le nouveau capitaine vers Monsieur. Cela prit le temps de traverser les multiples pièces pour aller chercher le mousquetaire et faire le chemin en sens inverse jusqu'au premier cabinet, à l'espace surchargé de tableaux, pierreries mais aussi de jeunes hommes faisant le pied de grue. Monsieur quitta Le Pautre pour venir à la rencontre de celui qui serait chargé de sa sécurité. Non qu'il ait reçu des menaces mais en sa qualité de Prince, on devait veiller sur lui et c'était toujours une occasion supplémentaire d'avoir de beaux hommes dans son entourage. Et lorsqu'il vit François, il eut un large sourire et ses paroles accompagnaient sa joie.
Vous voici enfin ! Et tout beau garçon ! Voilà un parfait capitaine de ma garde !
Sa voix s'envolait dans les aigus pour montrer davantage comme il était heureux du nouvel arrivé dans sa Maison et s'empressa de rajouter en regardant son groupe de mignons à sa gauche :
Cela donnerait presque envie de se mettre en danger !
Et il enchaîna par un rire amusé de sa propre plaisanterie. Pauvre François, il était tombé dans un univers qui n'était pas le sien face à un prince de France grande folle qui lui fit un large sourire. |
| | | François de Froulay
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Fuis les honneurs et l'honneur te suivra Convoite la mort et la vie te sera donnée
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| Sujet: Re: Une improbable situation [Fançois] 16.03.12 21:15 | |
| Ce qui aurait presque pu passer pour une promotion me donnait plus l’impression d’une punition. Une énorme punition, la pire qu’on puisse imaginer. Je ne cessais de me demander « pourquoi moi ? » alors que j’enfilai rageusement dans un baluchon les quelques affaires dont j’aurais peut être besoin à Saint-Cloud. Saint Cloud… Saint-Cloud !!! Morbleu qu’est ce que je pouvais bien avoir à faire au milieu des jeunes garçons presque hermaphrodite qui tournaient sans cesse autour de Monsieur comme des abeilles attirées par le miel ?! Agacé, comme si je perdais le contrôle de moi-même, ce qui m’arrivait pourtant rarement, je donnais une impulsion rageuse dans le baluchon avant de m’assoir sur le lit et de le prendre la tête entre les mains pour essayer de me calmer, en analysant la situation. L’ordre était tombé, je ne pouvais donc pas m’y soustraire, c’était évident. Il était clair, direct, Monseigneur le Duc d’Orléans, le Frère du Roi, avait besoin d’un nouveau capitaine de sa garde. J’avais du mal à croire que le choix se soit « tout naturellement » tourné vers moi. C’était un peu gros, et ce pour la simple et bonne raison que si j’étais sous officier, je n’en restais pas moins un obscure mousquetaire au milieu des autres mousquetaires. Pour côtoyer les grands, je n’en connaissais que peu, et pas assez pour qu’on puisse me recommander pour un tel poste. Si j’avais reçu une éducation acceptant la faiblesse, j’aurais pu avouer que j’avais peur, mais j’aurais été prêt à tailler en pièce trente adversaires plutôt que de l’admettre. Il fallait dire que les histoires circulant sur le frère du roi à travers Paris et Versailles n’étaient pas pour nous rassurer. On ne savait même plus discerner le vrai du faux, au final. Les mœurs de Monsieur étaient les premières à être relatées. Il aurait fallut être sot pour ne pas être tenu au courant de ses amours par la rumeur. Venaient ensuite les histoires sur ses goûts, aussi extravagant que Madame, son épouse, deuxième femme la plus importante du royaume après la Reine. Et qu’un homme soit comparé à sa femme ne serait-ce que dans un domaine n’était pas franchement engageant pour la réputation de l’homme en question. Mais c’était plus pour ma place qu’à cause des penchants douteux de monseigneur que j’avais peur. Une seule erreur, et je serai renvoyé au fin fond de ma province, sans espoir d’en revenir. Il en était tout simplement hors de question ! J’avais travaillé trop dur pour qu’une telle chose risque d’arriver, aussi me promis-je d’être totalement irréprochable. Une autre chose me chagrinait dans ce départ, c’était l’éloignement de Claire. J’avais l’impression que l’océan Atlantique allait se mettre entre nous, alors qu’il n’y avait que quelques kilomètres entre ici et Saint Cloud. Quand à Elodie… Je ne savais plus vraiment sur quel pied danser. Elle, par contre, allait surement s’en donner à cœur joie, ne plus avoir son horrible frère dans les jambes… Dites-moi que je fais un cauchemar et que je vais me réveiller… Hélas, c’était bien la réalité. Poussant un profond soupire, je pris mes affaires et descendis les escaliers où mon cheval m’attendait, sellé par le garçon d’écurie. Soraya semblait plutôt ravie de cette sortie inattendue, n’étant pas dans les horaires habituels. Je lui flattai l’encolure avant de me mettre en selle. Il me faudrait une heure pour rallier le château du duc, environ. Certains auraient sans doute musardé en chemin, reculant le plus possible l’heure d’affronter l’épreuve. Pour ma part, je préférai être là-bas le plus tôt possible, pour que cette épreuve soit le plus vite derrière moi. J’essayais de me rassurer, en me disant que les rumeurs qu’on racontaient sur Monsieur étaient ce qu’elles étaient, des rumeurs, c'est-à-dire répétées, déformées et largement amplifiées, mais une petite voix dans ma tête ne cessait de me dire qu’il n’y avait pas de fumé sans feu, autrement dit, il y avait bien des raisons à ces histoires que l’on contaient et qui n’étaient pas pour me rassurer. Enfin, comme Saint Thomas l’a dit à notre Seigneur, « je ne crois que ce que je vois », j’allais pouvoir en faire autant et me mettre au fait de tout ce qu’on racontait. En attendant, je ne savais pas quand j’aurais l’occasion de revenir ici, mais j’entendais déjà mes camarades rire de mes aventures… Charmant. Si j’en avais eus le temps, je serai presque passé dans la première église venue pour me mettre sous la protection d’un Saint. Bizarrement, ce trajet là m’enthousiasmait bien moins que le trajet de chez mes parents à Versailles… Je n’avais jamais rencontré Monsieur. Du moins pas vraiment, me contentant de l’apercevoir de loin à différentes reprises, lors de mes gardes. Il était la description qu’on en faisait, jeune, insouciant, aimant s’amuser plus que de raison… Mais c’était bien peu pour se faire une véritable idée du personnage… Le trajet de Versailles à Saint Cloud se fit sans encombre – qui aurait osé chercher querelle à un mousquetaire en uniforme ? – et j’arrivais au château, tendant mon ordre de mission au garde en faction devant la grille, sans autre forme de procès. Celui-ci le lut rapidement, avant de me le rendre et de faire signe à son acolyte d’ouvrir la porte de manière à ce que je puisse entrer. N’étant jamais venu à Saint Cloud, je découvrais le château de Monsieur qui, s’il était moins imposant, n’avait pourtant rien à envier à Versailles. Plus intimiste, il n’en paraissait que plus agréable. Il faisait trop froid pour que les fontaines fonctionnent, sans doute, car si je vis les étendues d’eau qui l’été devaient clapoter à longueur de temps, rien ne se passait d’autre. Les jardins paraissaient immenses et magnifiques. Je souris, le cadre me plaisait déjà, bien que je ne sois pas là pour m’amuser. Arrivé dans la cour, un palefrenier se précipita pour prendre la bride de Soraya, un peu surprise de sortir de son cadre habitue, au point qu’elle secoua brusquement la tête au moment où le garçon voulut lui prendre la bride. -Pas de brusquerie, le prévins-je, sévère et prévenant à la fois. Je ne connaissais que trop ces garçons qui maltraitaient les chevaux rébarbatifs là où certains avaient plus besoin d’être soignés avec attention. Je ne sais ce qui, de mon ton, ou de mon uniforme, sembla incliner le garçon dans la position de m’obéir au doigt et à l’œil car il tendit la main à nouveau vers la bride, et la jument, cette fois, se laissa faire. Je mis pied à terre alors qu’il l’emmenait, un second garde venant dans ma direction. -Maréchal des Logis de Froulay, me présentai-je, tendant l’ordre de mission, Monseigneur m’attend.
L’homme, plus âgé que moi, et qui allait sans doute se retrouver sous mes ordres, me considéra, avant de me faire signe de le suivre. J’en profitais pour chasser la poussière des chemins avant de le suivre pour pénétrer le château. Un valet lui succéda pour me guider dans le dédale qui me paraissait interminable. Enfin, un jeune homme, en habit de cours un rien… fantaisiste, s’en vint à ma rencontre. -Qu’est cela ? demanda-t-il d’un ton emprunté, semblant curieux et dédaigneux à la fois. J’allais me présenter quand le valet me coupa l’herbe sous le pied. -Maréchal des Logis de Froulay, monsieur, le nouveau capitaine de la garde de Monseigneur le Duc. -Ah… je vois… Il me détailla des pieds à la tête, s’attardant sur mes bottes encore poussiéreuses, et soudain j’eus un peu honte de ma mine. Mais je me ressaisie, j’étais soldat, que diable ! -Eh bien, suivez-moi ! Le ton s’était fait un peu plus enjoué, et je n’osais savoir quelle intention je devais lui donner, me contentant de faire comme il m’avait demandé. On marcha à peine dix pas avant qu’il n’ouvre une porte, et m’indique de rester là où j’étais, avant d’ouvrir la seconde et d’y disparaitre. L’attente me parue longue, elle ne dura pas plus de dix minutes. Je n’osais même pas détailler la fastueuse décoration de cette antichambre qui, encore une fois, n’avait rien à envier à celles du château du frère de son propriétaire. Enfin le jeune homme reparut, et, semblant tout excité, me fit signe de venir. -Allons ! Allons, pressez-vous ! J’obéis donc, et entrai dans la pièce, retirant mon feutre immédiatement et me fendant d’un salut tout protocolaire. -Vous voici enfin ! Et tout beau garçon ! Voilà un parfait capitaine de ma garde ! Je en sus si je devais rougir, ou remercier, aussi me contentai-je de garder le silence, mais pris cela pour une autorisation à me redresser, ce que je fis. -Cela donnerait presque envie de se mettre en danger !Le prince se mit à rire, avant de se fendre d’un immense sourire dans ma direction. A l’instant précis, j’aurais préféré faire face seul à toute l’armée Hollandaise plutôt qu’être là. -Monseigneur me fait grand honneur en nommant le pauvre mousquetaire que je suis à une place si importante, j’espère m’en montrer digne. Je promets de servir Votre Altesse Royale avec tout le dévouement dont je serai capable.La phrase était le classique serment de fidélité, mais je devais bien avouer que l’interprétation que mon interlocuteur pouvait en faire me mettait grandement mal à l’aise. -Je ne suis pas homme de cour, Monseigneur, mais homme d’épée, aussi je prie par avance Votre Altesse de pardonner les écarts que je pourrais commettre en sa présence. Pourquoi avais-je l’impression de faire tout, sauf ce qu’il fallait… ? - Spoiler:
Joyeux anniversaiiire XD |
| | | Philippe d'Orléans
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| Sujet: Re: Une improbable situation [Fançois] 20.03.12 18:57 | |
| Un nouveau capitaine des gardes du corps était un petit événement. En effet, il n'était pas tous les jours que l'on en changeait, il fallait pour cela que ledit capitaine soit d'une totale incompétence, qu'il souhaite partir pour un meilleur poste ou qu'il meurt. En général, à un poste de cette fonction, le garçon charger à cette lourde tâche avait un minimum d'esprit, du moins Monsieur l'espérait. Car ce n'était pas une fonction honorifique juste pour flatter l’ego, c'était un vrai poste à responsabilité, il fallait veiller à la sécurité du Prince de France ! Vous allez me dire, Philippe d'Orléans ne courait pas de risque grave, car il avait la planque idéale : il était prince – donc le troisième homme de France après le Roi et le Dauphin – mais n'avait aucune fonction politique et militaire, il n'avait donc pas d'ennemi mortel sur ce point de vue là. Les seuls personnes qui pourraient en vouloir à sa vie étaient des courtisans si idiots qu'ils se ferait démasquer en moins de deux s'il lui arrivait quelque chose. Mais comme la phrase le dit toujours « on ne sait jamais » et il était donc normal qu'il soit protégé et encadré par des gardes du corps.
Et quels gardes ! François le verra par lui-même, l'escadron du Prince était essentiellement composé de jeunes et beaux hommes. Autant joindre l'utile à l'agréable et c'était aussi une question d'harmonie : le château était magnifique, il serait stupide d'avoir un personnel visible laid comme un sonneur de cloche ! Souvent, ceux là avaient les basses besognes, à l'abri de la vue des maîtres des lieux. Oui, déjà en 1666, il y avait des diktats de beauté pour travailler en certains lieux. Alors trouver un capitaine des gardes remplissant la condition d'être compétent et joli garçon, ça ne courrait pas les rues. Voilà pourquoi Philippe avait directement pioché dans les mousquetaires de son royal frère, Louis lui pardonnerait bien, il connaissait le caractère de son frère et son entêtement quand il souhaitait quelque chose. Puis cela pouvait être temporaire, il suffirait à François d'avoir des obligations ailleurs. Pauvre François d'ailleurs, Monsieur n'imaginait même pas à quel point le sourire qu'il arborait en cet instant pouvait lui faire peur. Surtout après les phrases que le prince venait de prononcer. En ces lieux où il était le maître, le duc d'Orléans ne mâchait pas ses mots, quitte à mettre mal à l'aise. Et vu que les autres mignons et laquais riaient avec lui, il ne voyait pas où était le mal. C'est aussi un des défauts d'être Prince de France : on pouvait se permettre de dire ce que l'on veut sans se faire taper sur les doigts par personne, excepté le Roi en personne !
Monseigneur me fait grand honneur en nommant le pauvre mousquetaire que je suis à une place si importante, j’espère m’en montrer digne. Je promets de servir Votre Altesse Royale avec tout le dévouement dont je serai capable. En voilà un joli discours ! s'exclama le prince, ravi. Si vous êtes ici, c'est que vous serez à la hauteur. Quant au dévouement, je pourrais juger par moi-même au fil du temps …
Malgré ce sourire et ces yeux qui ne lâchaient pas François, il ne fallait voir aucun sous-entendu dans ce que disait Monsieur. Mais il était vrai que la phrase pouvait avoir plusieurs sens, et beaucoup dans la salle se lançaient des regards complices, un allant même faire un petit clin d’œil à François, qui reprit.
Je ne suis pas homme de cour, Monseigneur, mais homme d’épée, aussi je prie par avance Votre Altesse de pardonner les écarts que je pourrais commettre en sa présence. Rassurez vous, je ne vous jetterais pas à la Bastille pour un oubli de bienséance, sinon il y aurait bien longtemps que je ne serais plus entouré de ces imbéciles ! Il se mit à rire seul, cela en était presque diabolique.Mais il vous faudra rectifier vos … écarts. Vous verrez, c'est simple.
Simple, simple … Un bien grand mot tout de même, l'étiquette française était la complexité même ! Philippe baignait dedans depuis tout petit, il les avait inculqués depuis son plus jeune âge et surveillait l'étiquette à la Cour, que personne se croit tout permis alors qu'il y avait des règles ! Mais François n'aurait pas besoin de tout apprendre, il était là pour assurer la sécurité du prince, et non jouer au courtisan. Philippe s'était à présent tourné vers le valet blond qui avait emmené le nouveau capitaine jusqu'ici. Le ton changeait, il était plus ferme et impérieux. Tout le monde ne pouvait pas être dans les petits papiers du prince …
Lui avez vous fait visiter les lieux ? Non, Monsieur. Cela commence bien … Lui avez vous donné son uniforme ? Montrer ses quartiers ? Dévoiler ses missions. Rien de tout cela … Je pensais que vous vouliez le faire vous-même. répondit le jeune homme, tremblant comme une feuille et se tordant les mains, une boule au ventre. Cela ne m'étonne pas, vous êtes un imbécile fini ! Il faut décidément tout faire soi-même dans cette maison. il roula des yeux puis fit un geste de la main pour que le garçon s'éloigne de sa vue, ce qu'il fit à reculons en faisant mille courbettes puis s'enfuit. Quel idiot, je me demande pourquoi je le garde … Enfin, monsieur de Froulay, je vais au moins vous faire visiter Saint-Cloud, pour que vous vous y retrouviez car cette charmante maison regorge de petites pièces. Venez.
Le ton était plus guilleret, Philippe adorait faire visiter Saint-Cloud, c'était sa fierté car il avait tout aménagé avec goût, c'était son petit bébé. Et puis quel plaisir quand le visiteur – même s'il était un employé haut placé – était un beau jeune homme bien fait ! Il ne fallait pas en vouloir à Monsieur se le trouver charmant, il n'y avait rien de mal à cela, et puis il était restreint à la fidélité alors il ne pouvait que toucher avec les yeux … du moins pour l'instant. Et alors que les talons princier claquaient sur le parquet de bois pour commencer à montrer les différentes pièces du côté de ses appartements, il n'entendit pas un des mignons, qui suivaient Monsieur comme des petits toutous à sa mémère, glisser à l'oreille de François :
Le prince va se faire un plaisir de vous faire visiter jusqu'à sa chambre. Retenez bien le chemin, vous allez être amené à vous y rendre régulièrement pour une surveillance …plus que rapprochée.
Ah les médisances et la méchanceté résidaient même en Saint-Cloud ! Et pour une fois, ce n'était ni Monsieur ni Madame qui étaient en cause. Si le personnel commençait à se tirer dans les pattes, cela serait sans fin ! Heureusement que le prince n'avait pas entendu, il détestait que son personnel crache dans son dos. Lui n'entendait rien et avançait pour passa une porte.
Tout ce que vous avez traversé sont mes appartements et il reste encore neuf pièces. C'est principalement ici que vous aurez à travailler ainsi que dans la galerie en face. Oh, il faut que je vous montre ! La Galerie des Glaces n'a qu'à bien se tenir.
Lui était comme un gamin qui montrait ses jouets. Et sa galerie d'Apollon était son petit bijou, sa fierté, à lui et au peintre Mignard. Versailles avec Le Brun n'était qu'une copie à ses yeux ! Alors il claqua des talons et fit demi-tour pour montrer les lieux. Un bon capitaine des gardes se devait de connaître les lieux de son emploi, tout de même ! - Spoiler:
les mignons sont des salauds de pnj
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| | | François de Froulay
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| Sujet: Re: Une improbable situation [Fançois] 24.03.12 17:32 | |
| J’avais l’impression d’être dans un autre univers. Pourtant, pour marcher dans les couloirs de ce majestueux château qu’était devenu Versailles, après n’avoir été qu’un simple relai de chasse pendant des années et des années, je pensais être habitué au luxe et aux dorures, mais non. Saint Cloud était tout aussi magnifique, tout en étant très différent. Ce n’était pas la même ambiance protocolaire et inquiète que le château du majestueux frère de son propriétaire. Et pourtant, je me doutais bien que ce domaine devait souvent être envahit de plusieurs quémandeurs et autres opportunistes, cherchant l’oreille du roi à travers celle de son frère. Le pouvoir est une notion toute relative que seuls certains peuvent comprendre, et encore moins peuvent s’en accommoder. Etre au pouvoir c’est être solitaire. C’est pour ça qu’il était difficile d’imaginer le Duc, pourtant toujours si entouré et de personnes pas toujours très recommandables, être si proche de la sphère privée du monarque. Il n’avait pourtant aucune ambition politique, et en tant que fils et frère de roi savait se faire obéir au doigt et à l’œil, sans la moindre difficulté. Il fallait bien dire que les crises de colère du jeune homme étaient connues, et étaient plutôt effrayantes. Je ne savais pas vraiment à quoi m’en tenir et cette épée de Damoclès suspendue au dessus de ma tête, ne sachant pas vraiment si je faisais ce qu’il fallait – mais un ordre, on ne peut pas aller contre – mais le faisant quand même. J’espérai juste ne pas causer plus de dégâts et ne pas faire d’erreurs.
Perfectionniste ? Sans doute. Un peu trop peut être… Mais je ne m’en rendais pas compte. J’essayais juste d’être l’idéal que je m’étais fixé, et qui n’était pas des plus simples à atteindre. Mais l’honneur est à ce prix, celui de l’homme inatteignable. La perfection n’existe pas, et à mes yeux j’étais loin de l’être. Il n’y avait qu’à regarder du côté de mon cœur, qui avait fondu au premier regard d’une magnifique jeune femme qui désormais le possédait entièrement. Je me croyais donc bien loin de l’idéal d’honneur et de vertu que je voulais inspiré, sans savoir que je m’en rapprochais bien plus que beaucoup de mes camarades d’uniforme, et que c’était surement pour cela que j’avais été choisis pour être le nouveau capitaine des gardes de Son Altesse Royale. Pourtant, toutes ces raisons me paraissaient horriblement floues, et je continuais à me demander quel mal j’avais bien pu faire pour être ainsi jeté aux griffes au lion alors qu’il n’y avait là que de la volonté de me récompenser. Une récompense dont j’étais persuadé d’être indigne, puisque je la prenais pour une punition. Loin de Versailles, loin de Claire, de mes amis… Et dans un endroit où je ne connaissais personne. Réussir à m’affirmer face à ces hommes que je ne connaissais pas n’allait pas être une mince affaire, mais il allait aussi falloir que je passe pour être un homme crédible auprès du Prince qui ne voulait certainement pas avoir à faire à un incapable.
Entre commander quelques hommes des mousquetaires, et être responsable de toute la sécurité autour de Monseigneur, il y avait un pas que je n’étais pas certain de réussir à franchir, mais j’essayais de me donner du courage en respirant profondément et le plus calmement possible. Aller François ! Du nerf ! Pourtant en passant les grilles du château, j’avais plutôt envie de faire demi-tour même si sa magnificence ne pouvait qu’impressionner celui qui en passerait la porte. Essayant d’oublier mon trac – j’étais encore plus nerveux que le jour où j’étais entré chez les mousquetaires, c’était pour dire ! – j’avais essayé de passer pour le plus professionnel possible, faisant comme si rien ne m’atteignait alors que j’avais déjà l’impression que je ne savais pas où j’aurais à donner de la tête dans les jours qui viendraient. Mais il fallait que je reste calme et concentré. Machinalement, sans pouvoir m’ôter de la tête que je ne cadrais pas du tout avec le lieu, j’avais suivit les personnes me guidant jusqu’au prince qui m’avait reçu dans une pièce magnifique, où je n’avais d’ailleurs pas plus ma place que le reste, il fallait bien l’avouer… Et les quelques mots que je prononçais me paraissaient presque une insulte à la splendeur du lieu. J’aurais préféré pouvoir me taire, et disparaître. Le prince, lui, semblait vraiment ravi de me voir et cela me donna encore plus envie de m’enfuir en courant, ne me sentant absolument pas capable d’assumer le rôle qu’on me confiant. Mais qu’est ce que je fais là ???
-En voilà un joli discours ! Si vous êtes ici, c'est que vous serez à la hauteur. Quant au dévouement, je pourrais juger par moi-même au fil du temps …
Je me retins d’avaler ma salive qui semblait avoir disparut tellement j’étais nerveux, essayant de trouver un mot intelligent qui ne venait pas, aussi me contentai-je du classique serment et de ce qui l’accompagnait, ne voulant pas risquer d’aggraver mon cas.
-Rassurez vous, je ne vous jetterais pas à la Bastille pour un oubli de bienséance, sinon il y aurait bien longtemps que je ne serais plus entouré de ces imbéciles ! Mais il vous faudra rectifier vos … écarts. Vous verrez, c'est simple.
-Votre Altesse est magnanime, fut la seule chose à peu près correcte que je trouvais à dire, à mi-voix, sans oser en dire d’avantage.
Le prince se tourna vers l’homme qui m’avait introduit, devenant immédiatement plus impérieux, un ton froid détaché et exigeant que seuls les plus grands de ce monde peuvent se permettre d’utiliser :
-Lui avez vous fait visiter les lieux ?
-Non, Monsieur.
-Cela commence bien … Lui avez vous donné son uniforme ? Montrer ses quartiers ? Dévoiler ses missions.
-Rien de tout cela … Je pensais que vous vouliez le faire vous-même.
-Cela ne m'étonne pas, vous êtes un imbécile fini ! Il faut décidément tout faire soi-même dans cette maison.
Puis avec un geste de congé du duc, le valet débarrassa le plancher. J’avais presque l’impression d’être au théâtre, au milieu de personnes et de choses qui n’avaient rien en commun avec moi, et de faire tache au milieu du décor. Son Altesse se retourna vers moi, apparemment désabusé :
-Quel idiot, je me demande pourquoi je le garde … Enfin, monsieur de Froulay, je vais au moins vous faire visiter Saint-Cloud, pour que vous vous y retrouviez car cette charmante maison regorge de petites pièces. Venez.
Je me contentais de m’incliner, les désirs du prince font loi, encore plus chez lui. Et encore, je n’avais rien vu de la magnificence du lieu. Tout me paraissait encore plus merveilleux que dans mon imagination la plus folle. Aussi sursautai-je presque en entendant une voix me souffler à l’oreille :
-Le prince va se faire un plaisir de vous faire visiter jusqu'à sa chambre. Retenez bien le chemin, vous allez être amené à vous y rendre régulièrement pour une surveillance …plus que rapprochée.
Je fus d’abord surprit, puis choqué par les insinuations du jeune homme, dont le regard noir semblait mourir de jalousie. Aussi, malgré tout ce qui se chamboulait autour de moi depuis ce matin, essayai-je de récupérer un rien de sang froid, avant de lui répondre, perfide :
-Je m’en voudrais, monsieur, d’avoir à vous priver d’une affection que vous semblez absolument vouloir garder pour vous seul. Mais qui sait, les volontés de Monseigneur sont aussi impénétrables que les voies de Dieu.
J’aurais pu me signer, mais ne le fit pas. J’avais pourtant rougit aux insinuations du jeune homme et j’aurais pu le provoquer pour cela. Mais n’en fis rien, pas devant le duc en tout cas. Je relevais la tête en entendant à nouveau la voix du Duc :
-Tout ce que vous avez traversé sont mes appartements et il reste encore neuf pièces. C'est principalement ici que vous aurez à travailler ainsi que dans la galerie en face. Oh, il faut que je vous montre ! La Galerie des Glaces n'a qu'à bien se tenir.
Je m’approchais du duc, au grand désarroi du mignon qui venait d’essayer de me faire peur, admirant toutes ces pièces. Il était pourtant difficile à suivre, allant de droite et de gauche sans s’arrêter, revenant sur ses pas, à savoir ce qu’il voulait au final.
-Monseigneur peut se targuer de posséder une merveille, mais je crains que la poussière des chemins qui colle encore à mes bottes ne finisse par laisser ses marques, je ne suis pas digne de parcourir de telles splendeurs… tentai-je comme je le pouvais, essayant d’échapper à la horde de mignons qui semblaient avoir décidé de m’examiner sous toutes les coutures.
Je me demandais où j’avais été relégué. Une petite chambre dans un coin du château ? Et l’uniforme, de ce que j’avais pu en voir sur les gardes de l’entrée et celui qui m’avait prit mon ordre de mission en premier était à peu près correct, ce qui me rassura… Du moins pour le moment. Il me faudrait un bon moment pour m’habituer aux lieux… |
| | | Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !Discours royal:
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| Sujet: Re: Une improbable situation [Fançois] 02.04.12 15:12 | |
| On avait beau être loin de Versailles, ici régnait aussi des animosités alors qu'il n'y avait que deux occupants principaux et une foule de mignons et autres domestiques. Mais quand on voit les deux propriétaires, il n'est pas étonnant que les autres en fasse autant. Il n'y avait qu'à voir comment se comportait les mignons du Prince, ils avaient la langue aussi fourchue qu'un serpent et leur venin pouvait égaler ceux de leur maître. C'était un peu une petite cour dans la Cour, les nouveaux étaient assez mal intégrés, il fallait montrer patte blanche et surtout savoir répliquer, ne pas se laisser marcher sur les pieds. Enfin, depuis quelques temps, Philippe limitait les nouveaux mignons, ces derniers ne servaient plus que de domestiques et avaient un peu le rôle d'hommes de compagnie, en tout bien tout honneur. On pourrait presque les confondre avec des animaux de compagnie tellement ils suivaient Monsieur dans ses moindres déplacements et faisaient les beaux pour la moindre récompense. Pour beaucoup, cela paraissait incongru, surtout quand on connaissait le sale caractère du prince, être dans son entourage au quotidien signifiait supporter ses sautes d'humeur et ses colères. Il n'est pas rare que certains se prennent des baffes, pas toujours méritées mais personne n'était venu de force dans ses rangs, ils avaient signé ils y restaient !
Pendant ce temps, le Prince continuait la visite de sa délicieuse demeure à son nouveau capitaine des gardes. Mais avec le nombre de pièces impressionnantes, jamais bien grandes mais se suivaient en cascade, chacune de ses pièces ayant une fonction particulière. L'endroit n'avait pas à envier quoi que ce soit à Versailles, loin de là. Depuis 1659 où Monsieur possédait Saint-Cloud, il avait continué de l'embellir, d'exposer ses trésors et d'organiser de grandes fêtes dans ses jardins dessinés par Le Nôtre, toujours là pour les jardins. Voilà pourquoi cela ne le dérangeait pas de faire la visite, au contraire, c'était toujours un plaisir.
Monseigneur peut se targuer de posséder une merveille, mais je crains que la poussière des chemins qui colle encore à mes bottes ne finisse par laisser ses marques, je ne suis pas digne de parcourir de telles splendeurs… Mais ne vous inquiétez pas mon jeune ami, il y a assez de domestiques ici pour vous suivre à la trace s'il le faut et ramasser le moindre grain de poussière ! lança le prince, amusé de la préoccupation du mousquetaire. Allez, suivez moi.
Tandis que les talons claquaient sur le sol en bois, Philippe avançait d'un pas déterminé jusqu'au joyeux de sa maison : la galerie d'Apollon. Juste avant, ils traversèrent le salon de Mars, magnifique pièce où l'on pouvait voir une immense peinture de la famille d'Orléans, c'est à dire Philippe, Henriette, ainsi que leurs enfants Marie-Louise et Philippe-Charles. Une apparence de famille heureuse, ce qui était loin d'être le cas. Ses peintures de Mignard étaient sur le thème des quatre saisons, le bout de la galerie donnait une vue imprenable sur le Paris lointain et les fenêtres donnaient sur la cour intérieure et une autre partie sur les jardins, plus précisément sur l'orangerie, son coin préféré dans ses jardins avec la grande cascade. Tout était superbement décoré, plus petite que la galerie des glaces mais aussi éclairée et magnifiée, un véritable petit écrin de luxe.
Si vous avez à vous occupez de ma sécurité au quotidien, je reçois beaucoup à Saint-Cloud et ma galerie accueille tous les grands. Vous devez avoir l'habitude à Versailles de ce genre de réception, je n'ai pas besoin de détailler. A l'étage du dessus vivent les domestiques ainsi que les sangsues qui nous suivent depuis tout à l'heure, Philippe montra le petit groupe d'hommes derrière eux d'un air dédaigneux. Vous y logerez aussi, il est apparu un problème de places dans les logements pour mes gardes. En attendant l'agrandissement, les capitaines dorment ici, et les gardes selon les relèves. Oui, vous êtes deux capitaines puisque ma femme a pleuré de ne pas avoir de sécurité, ni nos enfants, nous avons du doubler l'effectif, d'où ce manque de place.
Il leva les yeux au ciel, en repensant à cette discussion, qui avait tourné comme toujours à la dispute. Henriette avait peur qu'on attente à sa vie, Monsieur n'aurait pas été contre cela. Mais puisqu'elle avait pris l'excuse des enfants, il avait du céder. Il pouvait être un mauvais mari mais pas un père indigne, surtout qu'il adorait ses enfants. Mais il fallait retourner à l'instant présent, Philippe s'était tourné vers François pour continuer son flot interminable de paroles.
Le comte de Clèves, mon autre capitaine, vous présentera en détail votre effectif et vos missions, il est compétent, contrairement à votre prédécesseur qui, en plus d'être un idiot fini, était un ingrat qui n'a rien de trouver de mieux à faire que d'aller courir la gueuse dans Paris et tomber sur je ne sais quel pouilleux malfaisant. De la compassion ? Pas une goutte, et aussi versatile, il reprit le sourire. Mais, d'après ce que l'on m'a dit, vous êtes un garçon droit et honnête, je n'ai entendu que des éloges à votre égard, je ne pense pas me faire du soucis pour cela !
On pouvait être frivole, complètement courtisan et rechercher un personnel de qualité, Saint-Cloud n'était pas un bordel, il y avait un standing, que diable ! Même si on ne le remarquait pas tout le temps, vu les frasques des Orléans. D'ailleurs, le duc avait la bougeotte et repartit en direction d'un escalier menant à l'étage supérieur. François allait bien pouvoir dormir de temps à autre.
Quand je vous demanderais de venir avec moi au Palais Royal, vous aurez aussi un endroit où dormir, car je suis souvent entre mes deux demeures, sans compter Versailles mais là vous connaissez vos quartiers. Vos futurs compagnons d'étage vont vous faire la visite, ils y sont chez eux après tout !
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| | | François de Froulay
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il a été brisé, il va falloir le recollerCôté Lit: vide, au désespoir des mignons de MonsieurDiscours royal:
Fuis les honneurs et l'honneur te suivra Convoite la mort et la vie te sera donnée
► Âge : 25 ans
► Titre : Maréchal des Logis des Mousquetaires, Capitaine de la garde de Monsieur, Marquis de Lavardin
► Missives : 521
► Date d'inscription : 29/08/2011
| Sujet: Re: Une improbable situation [Fançois] 07.04.12 21:16 | |
| J’avais eus l’impression d’être jeté dans la gueule du loup… Eh bien, j’étais à des lieux en dessous de la vérité. Il fallait bien avouer que les complots de cour, ça n’avait jamais été dans mon domaine de compétence, et hélas, plus on montait en grade, plus on se retrouvait confronté à ce genre de choses, et je ne savais pas à quel point je venais d’entrer en enfer, ce n’était qu’un très bref aperçu. Il n’y avait qu’à suivre le regard des mignons de Monsieur braqués sur moi, ivre de … jalousie ? Je n’avais certes rien de commun avec eux qui étaient bien plus fardés que Claire lorsqu’elle montait sur scène. Ca en devenait ridicule. A moins que ça ne soit moi qui soit ridicule, ainsi habillé, ressemblant plus à un bandit de grand chemin qu’à un homme de cours, faisant tache au milieu de toutes ces splendeurs. A Versailles, il n’y avait pas vraiment de raisons de s’inquiéter, au milieu des autres mousquetaires, nous nous noyions mutuellement dans la masse. Ici, tout semblait différent. Moins codifié, mais aussi plus intime, déjà que le palais royal était un village à lui tout seul, où chacun passait son temps à médire sur les autres, j’avais bel et bien l’impression qu’ici, ça serait bien pire, et que cette fois, par la « faveur » qu’on m’avait faite de me nommer à cette place, je serais en première ligne pour les ragots en tout genre, et surtout les pires, hélas… Ma réputation allait en prendre un énorme coup… Plus je regardais le Duc, plus je me demandais ce qui avait bien put le pousser à me prendre moi comme nouveau capitaine des gardes. Je n’avais jamais eus l’honneur de lui être présenté, ça ne pouvait être qu’une recommandation de je ne savais qui, qui m’avait voulu assez de bien – ou de mal, allez savoir – pour me nommer au prince qui cherchait un nouveau capitaine de sa garde. J’aurais beaucoup aimer avoir le nom du délateur, je l’en aurais chaleureusement remercié. Surtout vu l’ambiance générale du château de Saint-Cloud. Le Duc régnait en maître et tyran sur ce microcosme étrange et inhabituel. Fils et frère de roi, il devait avoir l’habitude qu’on ne lui refuse rien, pas même son frère d’ailleurs, d’après ce que j’avais entendu. Les caprices du prince et de sa clique, sans parler de ses amours, faisaient au moins autant de bruit que les amours du roi et les rumeurs visant à remplacer la favorite. J’aurais de loin préféré être affecté aux recherches, la duchesse étant une personne que j’appréciais énormément et qui avait toujours été très protectrice à mon égard – et à celui de ma famille, ce que j’ignorai encore. Mais non, au final, je me retrouvais à… jouer à la poupée, c’était presque l’impression que j’avais, et si ça n’avait jamais plu à ma sœur cadette, je vous laissais imaginer ce que ça me faisait… J’avais totalement horreur de ça. L’impression d’être totalement inutile et qui n’était pas prête de se dissiper… Arriver ici et suivre le prince à la trace relevait du pur challenge. Cela ne me présageait rien de bon pour les jours qui venaient. Saint Cloud était loin d’être aussi imposant que Versailles, mais avec le Prince, ça n’allait pas être une partie de plaisir. Heureusement pour moi, la duchesse n’avait pas l’air d’être encore dans les parages. Mais ce couple passait pour le plus actif de toute la cours de France. Leurs disputes faisaient trois fois le tour de la cours, et on ne pouvait jamais être totalement certains des raisons de ces disputes, mais en général, il s’agissait toujours de prétextes tirés par les cheveux. Deux enfants passant leur temps à se disputer pour des jouets, et à faire des caprices… La vie de Saint Cloud n’allait vraiment pas être de tout repos… J’aurais vraiment préféré être rétrécir à cet instant et me faire oublier. Je n’étais vraiment pas prêt à ce genre de chose, et ne m’en estimais pas digne du tout. Pourtant, je n’avais pas le choix. Les ordres étaient les ordres, et s’il y a bien une chose qu’on vous apprend quand vous êtes soldat, c’est qu’il est totalement impossible d’y désobéir ou d’aller contre. Aussi invraisemblable et stupide l’ordre soit-il. Une cage dorée… C’est ce que représentait ce château pour moi maintenant, une cage magnifique, mais une cage tout de même. J’aurais presque voulu être rétrogradé pour pouvoir retourner au camp des mousquetaires et continuer ma vie, pouvoir voir Claire quand je le souhaitais et avoir l’impression que tout serait toujours comme ça. Mais pour le moment, ma principale préoccupation était d’échapper au duc et à sa suite emperruquée. Mais le prince ne l’entendait vraiment pas de cette oreille, ayant visiblement envie de tout me montrer, jusque dans les moindres détails. -Mais ne vous inquiétez pas mon jeune ami, il y a assez de domestiques ici pour vous suivre à la trace s'il le faut et ramasser le moindre grain de poussière ! Allez, suivez-moi.
Mon Dieu, sauvez-moi… Je me retins de me signer avant de continuer, presque au pas de course, à suivre le duc à travers un dédale de salons et d’appartements tous plus beaux les uns que les autres. Il me faudrait au moins une semaine pour connaître les moindres détails de l’endroit… -Si vous avez à vous occupez de ma sécurité au quotidien, je reçois beaucoup à Saint-Cloud et ma galerie accueille tous les grands. Vous devez avoir l'habitude à Versailles de ce genre de réception, je n'ai pas besoin de détailler. A l'étage du dessus vivent les domestiques ainsi que les sangsues qui nous suivent depuis tout à l'heure, Vous y logerez aussi, il est apparu un problème de places dans les logements pour mes gardes. En attendant l'agrandissement, les capitaines dorment ici, et les gardes selon les relèves. Oui, vous êtes deux capitaines puisque ma femme a pleuré de ne pas avoir de sécurité, ni nos enfants, nous avons du doubler l'effectif, d'où ce manque de place.Je hochais la tête en signe que j’avais bien tout compris, et me dis que j’aurais pus être plus mal logé, espérant que mon collègue était un peu plus dégourdi que les mignons qui semblaient être verts de jalousie sous leur céruse. -Le comte de Clèves, mon autre capitaine, vous présentera en détail votre effectif et vos missions, il est compétent, contrairement à votre prédécesseur qui, en plus d'être un idiot fini, était un ingrat qui n'a rien de trouver de mieux à faire que d'aller courir la gueuse dans Paris et tomber sur je ne sais quel pouilleux malfaisant. Mais, d'après ce que l'on m'a dit, vous êtes un garçon droit et honnête, je n'ai entendu que des éloges à votre égard, je ne pense pas me faire du souci pour cela !-Votre altesse est trop bonne, et je me fais un devoir d’être à la hauteur des espoirs qu’elle a en moi. C’est bien trop d’honneur pour l’obscur soldat que je suis….
Mais j’avais l’impression que quoi que je dise, le prince ne m’écoutait pas du tout, trop occupé à s’écouter lui. D’ailleurs il reprit : -Quand je vous demanderais de venir avec moi au Palais Royal, vous aurez aussi un endroit où dormir, car je suis souvent entre mes deux demeures, sans compter Versailles mais là vous connaissez vos quartiers. Vos futurs compagnons d'étage vont vous faire la visite, ils y sont chez eux après tout !
A l’évocation de Versailles, je me pris à espérer qu’on s’y rendrait vite, mais quand je compris qui étaient mes « compagnons d’étage », je déglutis. J’étais logé à la même enseigne qu’eux ? Je me pris à penser que j’aurais pu aller partager le box de mon cheval, mais il ne fallait surtout pas y compter. Je fis donc un profond salut au Duc d’Orléans, le remerciant comme c’était l’usage. -Merci, votre Altesse. Si vous m’y autorisez, je vais me retirer, le temps de récupérer une apparence descente. Je suis à vos ordres, Monseigneur. Et j’emboitais le pas à celui qui m’avait si gentiment adressé la parole quelques instants plus tôt – pince sans rire. A peine fût-on sorti, il m’envoya une nouvelle pique, perfide : -Je puis vous assurez que les appartements de Monsieur ici n’ont rien à envier à ceux du Palais Royal, ou encore à ceux de Versailles. -J’en crois votre parole de connaisseur, monsieur… Bienvenue en enfer, François. FIN DU RP |
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