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 Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre !

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MessageSujet: Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre !   Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre ! Icon_minitime28.05.12 1:52





Christian


Vasa de Sudermanie




(Simon Baker)


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« L'honnêteté est la plus grande de toutes les malices, parce que c'est la seule que les malins ne prévoient pas. »

    ► 34 ans bien comptés.
    Duc de Sudermanie et frère du défunt roi Charles X Gustave de Suède. Mais comment son titre et ses privilèges lui importent peu, il se présente bien souvent comme "Christian Vasa" sans mentionner le reste. Pourquoi s'encombrer de détails pompeux et inutiles ? Bien que la politique ne l'intéresse absolument pas, son frère avant sa mort l'a néanmoins nommé parmi les six personnes qui forment la régence de la Suède en attendant que l'héritier de la couronne puisse accéder au trône, et est en France en tant que diplomate. Mais avant tout, c'est un scientifique chevronné !
    ► Origines suédoises, bien entendu, et de la famille royale s'il vous plaît.
    Veuf, son épouse Lisbeth est décédée quatre ans après leur mariage, trois ans donc après la naissance de leur fils Hannes. Bien qu'il n'ait pas été amoureux d'elle, sa mort l'a profondément affecté, et elle reste encore un sujet délicat à aborder. De toute façon, sa vie privée en général est un sujet délicat...
    ► Protestant, mais il se soucie si peu de la religion qu'il pourrait se dire bouddhiste pour qu'on arrête de le lui demander !
    ► Bien qu'il n'en parle guère, ne s'en vante pas, ou que cela ne se voie pas comme on pourrait le croire chez certains, il aime autant les hommes que les femmes.



♕ PROTOCOLE ♕
VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?

Qui parmi nous n'a jamais rêvé de Versailles et des merveilles que recèlent son architecture, ses jardins, et sa Cour ? Le duc ne s'en défend pas, comme tout le monde il a entendu parler de la célèbre Cour du roi Soleil et comme tout un chacun il a déjà essayé de se l'imaginer. Il est vrai que la raison de sa présence ici ne lui plait guère : après avoir été blessé en Pologne dans un incendie, son roi de Suède de frère a jugé bon de l'envoyer à l'étranger afin qu'il y joue les diplomates. Apres Florence, Modène et Venise qu'il connait sur le bout des doigts, c'est à Versailles que son devoir l'emmène, et si faire des courbettes pour la politique ne lui plait pas du tout, il est en revanche très enthousiaste quand il s'agit de rencontrer de beaux esprits -ce dont Versailles est rempli ! La corvée de la politique se trouve très amoindrie grâce aux salons auxquels il aime participer et brille par son esprit brillant et original et sa connaissance ultra-pointue des dernières découvertes scientifiques qu'il partage avec un inépuisable enthousiasme. Mais pour décider si Versailles sera Paradis ou Enfer, il faut d'abord observer la suite des événements, et voir si sa "carrière" de scientifique va décoller grâce a Colbert et son projet de fonder l'Académie des Sciences, projet qu'il suit de très près, ou s'il risque d'avoir des ennuis bien plus gros que lui a cause de cette chère Chiara et l'Inquisition qu'elle espère lancer à ses trousses...

COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?

Com-quoi ? Le complot, voilà bien une affaire à laquelle Christian n’entend rien, et à laquelle il ne prêterait probablement pas attention même si on la lui mettait sous le nez ! Personnage tranquille et pacifique, il cultive un goût particulier pour la sérénité et ne s’intéresse pas aux complots des uns et des autres, préférant éviter les ennuis si c’est chose possible. Apres tout, tout ce qui l’intéresse, ce sont ses chères sciences et les curiosités du monde qui l’entoure. Ambition ? Il ne connait pas ! Ou seulement l’ambition intellectuelle, et celle d’en apprendre encore et toujours plus. Il déplore l’existence des complots au sens général du terme, mais n’a aucune envie de s’y retrouver mêlé de quelque manière que ce soit. Hélas pour lui, à Versailles, tout n’est qu’intrigue et complot derrière les éventails, et le duc va bien devoir sortir les griffes s’il ne veut pas se faire avoir par le premier venu. Heureusement, derrière son éternel sourire en coin, il est plus prudent qu’il n’y parait ! Qui vivra verra !

COLOMBE OU VIPÈRE ?

S’il y a bien un homme au monde que l’on ne peut tenir pour vipère, c’est bien Christian : la vilénie et la méchanceté lui sont étrangères, pour la simple raison que selon lui, ce sont des sentiments négatifs qui « polluent l’âme ». Voilà une de ses fameuses expressions qui parfois lui valent un regard de travers, mais il s’en moque comme de sa première chaussette. Christian est quelqu’un de simple et de profondément bon, qui ne demande qu’à se montrer amical avec le reste du monde. Si l’on veut bien de lui, tant mieux, si l’on en veut pas, ma foi tant pis ! Il passe à travers la vie et les salons les mains dans les poches, le sourire aux lèvres, et dégage soucis et médisances d’un haussement d’épaules. Car si le duc n’est pas mauvaise langue, il réussit l’exploit d’être complètement insensible aux rumeurs, aux critiques et aux insultes, préférant y répondre par un sourire désarmant. Les attaques glissent ou rebondissent sur lui sans même qu’il ne s’en aperçoive. Cette attitude a le don de mettre a mal les nerfs de ses ennemis et détracteurs, mais qui s’en soucie ? Pas lui en tout cas, voilà qui est dit ! Mais encore une fois, Christian est prudent et ne tend pas le bâton pour se faire battre : une autre difficulté que rencontrent ses adversaires est le mystère dont il s’entoure, en parlant très peu de lui et en défendant sa vie privée en évitant les questions indiscrètes. Cette aura impénétrable en fait un personnage encore plus énigmatique qui, loin d’être faible et passif quand on l’attaque, s’est contente de trouver la meilleure arme pour parer : sa bonne humeur !

DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?

- Les sciences sont sa passion première ; doté d’un caractère extrêmement curieux et d’un intellect très développé, il a très tôt développé le goût des connaissances et surtout de l’étude des sciences. Astronomie, biologie, géologie, anatomie, chimie, physique, mathématiques, tout y passe ! C’est un véritable puits de connaissances en la matière, une encyclopédie vivante capable de répondre même aux questions les plus loufoques, connaissant le nom de chaque scientifique et l’histoire de chaque découverte depuis l’Antiquité. Si les sciences vous intéressent, vous ne trouverez pas meilleure source d’information !

- Si les sciences sont sa passion, il ne se cantonne pas aux livres et adore expérimenter lui-même certaines découvertes ou poursuivre ses propres recherches. Ne vous étonnez donc pas de le voir debout dans les jardins sous un orage de tous les diables en train d’observer les éclairs, ni d’entendre des bruits d’explosions en provenance de sa chambre, ni de le voir parler tout seul en réfléchissant, ni de le voir s’interrompre au beau milieu d’une explication parce que ça vient de faire « tilt », ni de le voir allongé dans l’herbe pendant des heures pour trouver LE spécimen rare, et autres excentricités. Ce sont la des choses tout à fait normales auxquelles on finit par s’habituer.

- De plus, cet amoureux des connaissances aime partager ses découvertes et en quelque sorte enseigner : suivant la lignée d’un Galilée ou des maitres de rhétoriques de son époque, il a le don d’expliquer les choses avec des mots simples et de rendre le problème le plus compliqué accessible à tous. Ainsi, il est particulièrement populaire pour les explications qu’il donne, et nombreux sont les jeunes gens qui viennent lui poser des questions sur des aspects obscurs de leur éducation scientifique ! Avec lui, impossible de se sentir mal à l’aise ou inculte, car il a l’art de simplifier et de laisser les gens repartir avec la satisfaction d’avoir appris quelque chose d’important !

- Découvrir, regarder, écouter sont des « loisirs » qu’il pratique en permanence. Le monde est tellement riche, pourquoi ne pas en profiter ? Si pendant les salons il lui arrive souvent d’être le centre de l’attention, il sait avec plaisir laisser la place aux autres afin de satisfaire sa propre curiosité. Il a constamment une énigme à l’esprit sur laquelle réfléchir, une chose nouvelle à regarder, un inconnu à écouter, et on se demande même s’il ne réfléchit pas en dormant ! Avis aux amateurs, si vous avez besoin d’un auditeur, vous avez là la meilleure oreille possible !


♕ HOP, RÉVÉRENCE ! ♕
► Lou Phoque.
► 5 ans et demi.
► Tous les soirs quand je peux piquer l'ordi de papa et maman parce qu'ils dorment.
► (Très) Code bon (by Steph)
► C'est une pote de la crèche qui m'en parlé !
► Il est où mon biberon ?



Dernière édition par Christian de Sudermanie le 31.05.12 14:31, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre !   Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre ! Icon_minitime29.05.12 17:02

Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre ! 2ckmyv
Acte I

De la Suède à l'Italie.

_________________________________________________



Note de l'auteur : afin d'épargner les yeux et les nerfs de nos bien-aimées admins, et de ne pas effrayer nos futurs membres si jamais ils passaient sur cette fiche pour se faire une idée du type de fiche demandée, cette présentation ne sera pas un roman. Cependant, comme l'auteur fut très inspire pour écrire, il a pris la résolution suivante : l'histoire que vous vous apprêtez à lire n'est qu'une version abrégée de l'histoire originale (qui pour le moment fait 22 pages et n'est pas terminée). La version longue, pour les intéresses, sera disponible dans la partie mémoire dès validation.

Merci de votre attention, et bonne lecture !




14 Novembre 1646, Nykoping, Suède.

*BAOUM !!*

Les convives sursautèrent dans le salon où le comte Jean-Casimir Palatine et son épouse Catherine Vasa recevaient leurs cousins ce jour-là. L’explosion avait retenti tout à coup, alors qu’ils devisaient agréablement sur l’avenir de leurs enfants tous plus prometteurs les uns que les autres, interrompant soudainement la conversation pour les plonger dans un silence anxieux. Le comte seul s’était levé, pâle et tendu comme un arc, comme à l’affût du moindre bruit pouvant annoncer une deuxième explosion. Les invités se demandaient s’il s’agissait d’un attentat, peut-être contre le futur roi de Suède, fils de Jean-Casimir et Catherine, peut-être contre le comte ? Mais ce n’était rien de tout cela, comme ils le découvrirent quelques instants plus tard, quand la porte d’ouvrit sur une tête blonde décoiffée au visage et aux vêtements noircis par la fumée.

« Pas de panique ! Ce n’est qu’une expérience qui a raté, rien de grave ! » s’exclama le garçon d’un ton joyeux.
« Par le ciel Christian, quand cesseront ces expériences dangereuses ? Combien de fois encore allez-vous malmener nos nerfs de la sorte ? C’est la cinquième fois en deux mois, sans compter les mois d’avant ! » soupira Casimir.
« Mais père, ne voyez-vous pas ? Une expérience ratée, c’est un pas plus près de la solution ! Je me trompe peut-être, mais en me trompant je réduis le nombre d’hypothèses valides, et bientôt il n’ne restera plus qu’une… Qui sera forcément juste ! J’y retourne ! » débita-t-il à la vitesse de l’éclair avec un sourire radieux avant d’effectivement disparaître.

Les convives échangèrent des regards effarés alors que Casimir et Catherine soupiraient de concert. Quant à notre lecteur, il vient de faire la connaissance du jeune Christian, alors âgé de quatorze ans, futur duc de Sudermanie… Pour la plus grande inquiétude de son entourage.
Christian Vasa était le dernier né d’une fratrie nombreuse : avant lui étaient nés Christine-Madeleine (la future arrière grand-mère du roi Adolphe-Frederick de Suède), Charles (le futur roi Charles X Gustave de Suède, héritier de la reine Christine, qui serait couronné en 1654), Marie-Euphrosyne, Eléonore-Catherine, Erik, et Adolphe-Jean. Si le nom du père de Christian peut paraitre obscur à nos contemporains, contentons-nous de replacer le jeune homme dans le contexte en expliquant qu’il est le petit-fils du roi Charles IX de Suède. Il est donc issu de la plus haute noblesse suédoise, et c’est bien du sang royal qui coule dans les veines de ce jeune prince dont son ascendance est pourtant le cadet de ses soucis.
Dès son plus jeune âge, Christian avait manifeste un tempérament agite, intenable même, une insatiable curiosité pour tout ce qui l’entourait et une incapacité chronique à rester en place ou se concentrer plus de trente minutes sur la même chose, faisant par là le désespoir de ses précepteurs. Il était loin d’être idiot, comme le démontraient ses épatantes capacités intellectuelles, et comprenait instantanément tout ce qu’on voulait bien lui apprendre, poussait les raisonnements plus loin que les enfants de son âge, demandait à en savoir plus, toujours plus. Si un psychologue aujourd’hui aurait pu déceler chez lui l’enfant surdoué, il fut surtout incompris, et on le qualifia beaucoup d’enfant difficile… Il épuisait son entourage en courant sans cesse à droite et à gauche, en posant d’innombrables questions auxquelles ses parents n’avaient souvent pas la réponse, s’ennuyait vite, s’échappait pour aller entrainer son frère Adolphe-Jean dans ses bêtises et ses aventures, ce qui leur avait à tous deux attiré de nombreux ennuis avec l’autorité paternelle. En bref, le petit Christian, jusqu'à ses douze ans, avait donné bien du souci à sa royale famille.

Cette agitation permanente et insupportable dura jusqu'à ce que ses parents n’aient la merveilleuse idée d’engager comme nouveau précepteur pour l’enfant un certain Lars Lindgren. Lindgren était probablement le meilleur pédagogue possible pour les enfants comme Christian, car il était capable de reconnaitre leur énorme potentiel derrière leurs bizarreries. Il comprit immédiatement que Christian n’était pas un enfant indocile, mais simplement ce type de génie brouillon et bordélique qui a besoin d’un guide afin de pleinement se dévoiler. Ce guide, ce fut Lindgren, au contact duquel Christian changea considérablement. Sans pour autant se départir d’habitudes pour le moins excentriques, il s’assagit, trouva des méthodes de travail qui lui permettaient de rester concentré sur sa tache, et surtout il découvrit les sciences, qui dès lors occupèrent la majeure partie de son temps. Il n’ennuyait plus son entourage, absorbé qu’il était dans ses lectures et ses observations incessantes, et surtout les folles expériences –parfois explosives- que lui faisait faire Lindgren. Christian était toujours aussi excentrique, mais au moins Lindgren arrivait-il à le canaliser. Il était bien le seul.
A l’âge de quinze ans, alors que Lindgren était absent, Christian se livra à une expérience qui se solda encore une fois par une explosion, mais plus grave que les autres : dans l’incident, le garçon perdit la vue. Ce fut pour lui un coup terrible : sans la vue, comment étudier les sciences ? Heureusement, Lindgren se montra encore une fois exemplaire, et à force d’encourager son élève, de lui lire des ouvrages de sciences ou de philosophie, et surtout de lui communiquer cet optimisme qui devait devenir la marque de fabrique de Christian, le jeune homme finit par recouvrer sa bonne humeur. Son attention fut accaparée par toutes les sensations nouvelles que ses autres sens, en s’aiguisant, lui faisaient découvrir, il en vint à oublier sa cécité. Cécité de toute façon temporaire, puisque, comme un médecin d’aujourd’hui pourrait l’expliquer, seuls les tissus étaient endommagés. Dès lors que les cellules se furent régénérées un an plus tard, Christian y vit de nouveau, et tira de cet épisode singulier les fondements de sa personnalité d’adulte : une absolue confiance en l’avenir qui n’est jamais si sombre qu’il veut bien le paraitre, un optimisme à toute épreuve, et une curiosité du monde cinq fois multipliée. Comblé, il retourna a ses sciences bien aimées avec plus d’ardeur que jamais, y consacrant littéralement tout son temps, qu’il s’agisse de ses études, les heures des repas, son temps libre, les salons tenus par ses parents… Indomptable, excentrique, hors d’atteinte, Christian évoluait dans un univers parallèle que sa famille ne comprenait pas. Ils ne le comprendraient de toute façon jamais.

Encore deux années s’écoulèrent, rythmées par les sorties nocturnes de Christian qui voulait aller observer la Lune et se voyait ramené par les gardes du palais qui n’y comprenaient décidément rien, ou par les explosions qui continuaient de retentir régulièrement dans le château. A l’âge de dix-huit ans, Christian exprima le désir à ses parents de suivre cette coutume du Grand Tour si populaire dans le reste de l’Europe : il voulait voyager, voir le monde pour parfaire son éducation et s’initier à l’art du courtisan dans les Cours les plus réputées. Mensonge que ses parents avalèrent avec une facilité scandaleuse avant de lui donner leur accord : c’est ainsi que Christian partit pour les Pays-Bas, puis pour l’Italie, afin non pas de devenir un parfait courtisan, mais d’accomplir ses rêves de sciences en allant à la rencontre de ses modèles. Son but final serait la République de Venise, et entre temps, que de chemin parcouru, que de rêves réalisés, que de découvertes en perspective ! C’est dans cet état d’esprit en ébullition qu’il partit à cheval, suivi d’un domestique, un beau matin de septembre 1650.






Dernière édition par Christian de Sudermanie le 02.06.12 23:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre !   Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre ! Icon_minitime31.05.12 15:03

Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre ! 2yobg2q
Acte II

de l'Italie à la Pologne.

_________________________________________________



Le 7 Juillet 1653.

« Christian ? Sortez donc de l’eau et venez saluer nos invités, je vous avais pourtant dit qu’ils arrivaient aujourd’hui ! »

Ignorant les réprimandes de sa mère, ce fut avec un grand sourire que Christian sortit du lac où il avait l’habitude de nager tous les jours –le précepte « un esprit sain dans un corps sain » avait beaucoup d’importance à ses yeux- pour faire face au regard réprobateur de sa génitrice, regard auquel il ne prêta pas attention en essorant un pan de sa chemise trempée, avant d’enfin lever les yeux vers leurs convives.

« Eh bien jeune homme, on nous avait prévenus de vos habitudes quelque peu… Excentriques, mais j’avoue que je ne m’attendais pas à ça. » dit le prince de Calenberg en lui serrant la main. « Permettez-moi de vous présenter notre fils, Matthias. »
« Est-ce une habitude pour vous de vous baigner tout habillé ? »lui demanda Matthias en lui tendant la main.
Le tissu s’alourdit avec l’eau, nager devient donc plus difficile et le corps travaille plus que si je nageais sans… » fit remarquer Christian avec ce sourire en coin qui lui était familier.

Stop. Faisons une pause ici pour remettre nos lecteurs dans le contexte. Nous avions laissé Christian à l’âge de dix-huit ans prêt à partir pour l’Italie pour son Grand Tour, et effectivement, c’est ce qu’il fit. Il avait poursuivi ses rêves de sciences, et pendant trois ans environ, ses pas l’avaient mené aux Pays-Bas comme prévu où il avait pu travailler sur l’œuvre de Johannes Kepler, pour qui il avait une grande admiration, et il avait même rencontré le grand Christian Huygens avec qui il échangeait désormais régulièrement par lettres. Ensuite, il avait mis le cap sur l’Italie, avait découvert la magnifique ville de Florence, et des amis de Huygens l’avaient accueilli dans leur cercle de scientifiques. Certains étaient des anciens membres de l’Académie des Lynx à laquelle avait appartenu le célèbre Galilée, autre grand modèle du jeune duc, et il avait ainsi pu avoir accès et même ramener avec lui certains de ses papiers personnels. Après quelques mois, il avait finalement repris la route pour aller découvrir le grand théâtre des sciences, la République de Venise, dont il tomba éperdument amoureux tant pour sa beauté que la liberté et la protection contre l’Inquisition qu’elle offrait à la communauté scientifique. C’était là, à Venise, qu’il avait découvert tout ce qu’il ignorait encore, qu’il se passionna pour toutes les sciences, toutes les causes, appris par cœur tous les théorèmes et les propriétés qui passaient sous ses yeux et déploya devant ses « maîtres » tout le génie de son esprit. Esprit qui avait séduit immédiatement tout son entourage, tant il ne paraissait obéir à aucune espèce d’organisation si ce n’est une qui lui était propre et dont lui seul avait la clé. Il était un phénomène, et ravi de l’être. Jamais il ne s’était autant senti chez lui qu’à Venise.
Puis, après deux ans, il fit un crochet par Modène afin de saluer la famille du Duc de Modène, qui avait entendu parler de lui par des amis communs et l’avait invité à leur rendre visite. A Modène, Christian alors âgé de vingt ans avait fait la connaissance d’un jeune garçon prénommé Gianluca, treize ans, qui le suivait partout comme son ombre et écoutait avidement ses théories scientifiques qu’il expliquait le plus simplement possible afin que l’enfant puisse comprendre…

« C’est en voyant que Gianluca comprenait tout ce que je lui expliquais que j’ai compris que la science était accessible à tous, du moment qu’on se donnait la peine d’employer les mots adéquats. Depuis, je ne rêve que d’une chose : rendre la science simple à comprendre pour tout le monde ! »
« Vaste programme. Et comment comptez-vous vous y prendre ? » demanda Matthias avec une ébauche de sourire amusé.
« Je l’ignore encore, mais ça ne doit pas être bien sorcier. Si un enfant de treize ans a pu comprendre, pourquoi pas un domestique ? Pourquoi pas un simple paysan ? J’ai bon espoir mon ami, croyez-moi… »

Les Calenberg étaient là depuis déjà quelques semaines, et les deux jeunes gens, Christian et Matthias, étaient littéralement devenus inséparables. Et à mesure que la date du départ de Matthias approchait, il sentait cette pression étouffante dans la poitrine, son cœur qui s’emballait, ses pensées qui s’égaraient, s’emmêlaient, se brouillaient… Il lui était impossible de retrouver la paix, lui qui était tellement attaché à la « tranquillité de son âme ». Et à mesure que les semaines passaient, il dut bien se rendre à l’évidence : il aimait Matthias. Constat douloureux, mais surtout désespéré : comment imaginer que Matthias puisse éprouver des sentiments semblables à son égard ? Et même si c’était le cas, ils étaient de toute façon condamnés. Deux hommes, ils étaient deux hommes… Pour la première fois, Christian se demanda si sa famille n’avait pas raison. S’il n’était pas bel et bien devenu fou, s’il n’y avait pas quelque chose qui définitivement ne tournait pas rond dans sa tête, s’il n’avait pas vraiment perdu la raison. Il tenta de lutter contre ce qui était maintenant une évidence, mais plus il se débattait et plus son cœur et son esprit étaient sujets à une tempête de sentiments violents, aussi violents qu’un amour à la fois neuf et condamné d’avance peut l’être. Il se résigna, rendit les armes. Il aimait Matthias, passionnément, désespérément. Point final.

« Christian, qu’avez-vous ? Vous n’avez pas l’air bien depuis quelques jours… »

Pour toute réponse, Christian leva les yeux vers Matthias et sut immédiatement qu’il avait fait une erreur. Il aurait dû savoir qu’il n’arriverait pas à détacher son regard de celui de son ami, de même qu’il ne résisterait pas à l’attraction irrépressible qu’il exerçait sur lui, à la manière d’un puissant aimant. Ce qui devait arriver arriva : au lieu de lui répondre, il approcha son visage du sien et l’embrassa. Longuement, et pourtant ce baiser lui parut durer une seconde à peine.

« Vous comprenez maintenant ? » avait-il soufflé, ses yeux bleus remplis d’une indéfinissable douleur, douleur qui devait être le sceau qui marquerait leur relation…


Deux ans plus tard.

« Christian, est-ce vrai ce que l’on raconte ? »

Le visage fermé, Christian ne cilla pas face au regard furieux de son père, dont les phalanges blanchissaient de colère.

« Vous… Avec un homme… Je ne vous ai jamais beaucoup porté dans mon estime Christian, mais là vous avez dépassé les limites du tolérable. Vous êtes duc de Sudermanie ! Prince de sang, frère du roi maintenant ! Non seulement vous avez entretenu une… Une liaison avec cet homme sous nos yeux, mais vous continuez à lui écrire ! Cela ne se passera pas comme ça ! »

Jean-Casimir bouillait de rage, et il était plus furieux encore de constater que sa colère n’impressionnait pas Christian le moins du monde. Celui-ci avait détourné les yeux et regardait par la fenêtre, les yeux dans le vague, et son éternel sourire au coin des lèvres. Jean-Casimir était déstabilisé, comme toujours devant ce fils qu’il ne comprenait pas et ne comprendrait jamais, qui lui échappait toujours, et cela ne faisait que décupler sa colère. Il se leva, avança à grands pas vers lui, et lui administra une gifle retentissante. Christian serra les dents, sa mâchoire se crispa… Mais il refusa de regarder ce père qu’en plus de ne pas aimer, il commençait maintenant à mépriser. Jean-Casimir sembla se rendre compte de la signification de ce terrible silence et eut un geste de colère avant de se détourner de lui et de commencer à arpenter la pièce.

« Vous ne lui écrirez plus, Christian. Pour la bonne et simple raison que vous accompagnerez les troupes de sa Majesté votre frère en Pologne. »





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MessageSujet: Re: Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre !   Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre ! Icon_minitime03.06.12 14:46

Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre ! 23a5t
Acte III

de la Pologne à Versailles.

_________________________________________________



Septembre 1655, Varsovie en flammes.

« Monseigneur ! »
« Que se passe-t-il Fridén ? » interrogea Christian en tournant sa monture vers celle d’un de ses hommes, un des rares hommes de l’Etat-Major à avoir confiance en lui et à ne pas plus cautionner les massacres dont les suédois se rendaient, jour après jour, un peu plus responsables.
« Ce sont nos hommes Sire ! Ils incendient un couvent ! »
« Quoi ?! »

Aussitôt, Christian lança son cheval à la suite de celui de Fridén, qui le conduisit directement au couvent en question. Christian serrait les dents, furieux contre ses hommes, à qui il avait précisément donné l’ordre de ne pas piller ni de s’en prendre aux innocents. Fallait-il donc qu’ils soient stupides pour ne pas comprendre qu’un couvent entrait dans cette catégorie ! En dix minutes ils se trouvèrent sur les lieux, et Christian pâlit en voyant les flammes s’élever du bâtiment. Où étaient les sœurs qui devaient s’y trouver ?
Il sauta à terre et alla droit à un des capitaines du régiment avant de l’empoigner par le col.

« Où sont les nonnes de ce couvent ? » demanda-t-il d’un ton qui ne souffrait aucune discussion.
« Je… Mais à l’intérieur messire… » bafouilla-t-il. « Ce sont les ordres du général… »
« Bon Dieu ! » jura-t-il en le repoussant violemment, avant de faire les cents pas en réfléchissant intensément, ses yeux revenant sans cesse sur le couvent en flamme. Il se passa une main sur le visage. Surtout ne pas paniquer. Réfléchir. Trouver une solution…
C’est alors qu’un cri déchirant s’éleva dans l’air. Aussi pâle qu’un mort, Christian s’immobilisa alors qu’une partie du toit s’écroulait. Un autre cri. Son sang ne fit qu’un tour.

« Messire, mais que… ! » s’exclama Fridén en voyant son prince se débarrasser de sa cape et s’emparer d’un seau d’eau pour se le renverser sur la tête. Ignorant son subalterne, Christian s’élança et entra dans le couvent en feu.

Il était dépassé par les évènements. Depuis quelques mois qu'il était entré en campagne avec son frère, il était proprement horrifié par la tournure que prenait cette guerre dont il ne parvenait à saisir ni les tenants, ni les aboutissants. Après que son père n’ait découvert sa correspondance avec Matthias et lui ait posé cet ultimatum de la guerre, on lui en avait posé un autre : son départ serait retardé de quelques mois s’il se mariait. Son père espérait ainsi « ramener son fils à la raison », l’éloigner des « mauvais chemins » en lui donnant une femme qui, il l’espérait, saurait lui sortir ce maudit Calenberg de la tête… Le choix s’était porté sur une amie de Marie-Euphrosyne, une jeune femme d’à peine dix-huit ans, très bien née, avec qui Christian s’était toujours très bien entendu chaque fois qu’elle leur avait rendu visite à Nyköping. Quant à elle, elle avait toujours nourri une grande admiration et un timide amour pour ce duc original. Le mariage s’était donc bien mieux passé que ce à quoi l’on aurait pu s’attendre, et en partant, Christian laissait derrière lui une Lisbeth enceinte de quelques mois. Et maintenant qu’il était là, face aux horreurs des combats, il regrettait amèrement le château de Gripsholm dans lequel le couple avait élu domicile. Christian était un être profondément bon et pacifique, un homme de cour, un scientifique, mais certainement pas un soldat.

« A l’aide ! »

Ce cri faible parvint à l’oreille du duc qui se redressa aussitôt, la vue brouillée par la fumée et la tête qui commençait à tourner. Il repartit dans le couloir, et avisa un escalier de pierre, le monta quatre à quatre et masquant sa bouche de sa main et défonça une autre porte qui lui barrait le passage.

« A l’aide ! »

La voix était plus près, dans une pièce avoisinante. Les flammes se rapprochaient et la chaleur se faisait de plus en plus intense. D’un coup de pied, il ouvrit la porte et découvrit une jeune femme étendue au sol, ne tenant plus que sur un coude. Il se précipita à ses côtés, mais elle poussa un faible cri en voyant qu’il ne s’agissait pas d’une sœur, mais sûrement d’un suédois.

« Ne criez pas, vous allez épuiser votre respiration ! Je vais vous sortir de là je… »
« Vous êtes suédois ! Ne me touchez pas… *kof kof* J’aime encore mieux… Mourir ! »
« Je veux vous aider ma sœur, je vous jure qu’il ne vous sera fait aucun mal ! »
« Je suis Rozalia Sobieska ! Si vous me touchez je… »
« Sobieska ? La sœur d’Eléonore ? »
« Comment connaissez-vous ma sœur… ? »
demanda la jeune femme sans pouvoir achever sa phrase, prise d’une violente quinte de toux. Ses cheveux étaient collés à son front par la sueur et son teint cireux l’inquiétait au plus haut point, de même que son regard qui devenait vitreux. Sans plus attendre, Christian la prit dans ses bras et rebroussa chemin et redescendit les escaliers, chargé de son fardeau, en ignorant le vertige qui lui faisait pratiquement perdre l’équilibre à chaque pas. A un moment, il dut se retenir au mur de pierres brûlantes pour ne pas tomber. Ce corridor n’avait-il donc pas de fin ? La fumée encrassait complètement ses poumons, il peinait à respirer, et il n’y voyait plus rien. Il fallait pourtant bien qu’il sorte !
Tout à coup, un craquement retentit au-dessus de sa tête, et il n’eut que le temps de protéger Rozalia inconsciente avec son propre corps avant que des planches de bois enflammées ne leur tombe dessus. Christian poussa un cri de douleur en sentant le poids des planches se briser sur son dos offert et les flammes dévorer sa peau. D’un coup de bras, il s’en dégagea et rassembla ses dernières forces pour franchir les derniers mètres qui le séparaient de la sortie et de l’air libre…

« Il est ressorti ! Apportez l’eau, il est brûlé ! »

Les voix lui parvinrent à peine tant le monde semblait s’éloigner de sa conscience, ou plutôt pendant qu’il sombrait dans l’inconscience. Il eut à peine le temps de voir Fridén s’agenouiller auprès de Rozalia, prendre son pouls, et murmurer :

« Il est trop tard… »

Le cœur de Christian chuta très bas dans sa poitrine, et il sombra.

Il ne se réveilla que quelques semaines plus tard, rapatrié dans un château occupé par les suédois, son frère à son chevet, et surtout le dos sévèrement brûlé. Il devait en garder la cicatrice toute sa vie, la portant comme le rappel constant de cet échec à sauver Rozalia Sobieska. Quelques temps avant ce tragique épisode, Christian avait fait la connaissance de Jan Sobieski, alors prisonnier des geôles suédoises. A force, il avait convaincu Charles X Gustave de laisser le polonais en vie et de le libérer, mais il n’avait pu empêcher les siens de forcer sa sœur Eléonore à contracter un mariage avec un des leurs, une brute que Christian ne portait pas dans son cœur. Depuis, il avait perdu contact avec Jan, et avec Rozalia, il lui semblait que tout espoir de renouer avec cet ami était évanoui.
Son frère, qui avait bien conscience que Christian atteignait les limites de ce qu’il pouvait supporter qui était contraire à sa nature, pris la résolution de le renvoyer en Suède, dans sa famille. Ainsi, Christian rentra à Gripsholm et retrouva sa chère « Sainte-Lisbeth » ainsi qu’il appelait son épouse, ainsi que leur fils d’environ un an, Hannes. Enfin, Christian pouvait retourner à la vie tranquille, faite de longues promenades, d’études et de découvertes, parfois d’explosions (dont Lisbeth ne se formalisait pas), de longs débats avec d’autres scientifiques, de sorties à la cour, de salons, bref, la vie à laquelle il avait toujours aspiré, loin des guerres, des conflits et des complots.
Mais trois ans plus tard, alors que Christian venait d’atteindre l’âge de vingt-sept ans, un nouveau coup lui fut porté, par la mort de sa chère Lisbeth.

25 Novembre 1659.

Elle avait déjà rendu son dernier soupir depuis longtemps quand Christian cessa de parler et réalisa. Curieusement, il n’éprouvait aucune colère, aucun sentiment de désespoir ni d’abandon. Juste de la tristesse, une infinie tristesse, aussi calme que le lac Mälaren mais aussi vaste et profonde… Lentement, il l’allongea sur le lit et réunit ses deux mains sur son ventre, avant de l’embrasser sur le front, pour la dernière fois. Puis il quitta la pièce.

Ainsi, Christian se retrouva seul pour élever son fils de quatre ans. Heureusement, le père comme le très jeune fils avaient su se préparer à la mort de Lisbeth, qui avait longtemps été malade avant de succomber au mal que les médecins n’avaient pu soigner, et tous deux endurèrent ensemble cette épreuve. Christian n’avait pas été amoureux de sa femme, mais il avait eu pour elle une immense tendresse et une profonde amitié, et il s’en était toujours voulu en quelque sorte de n’être pas capable de l’aimer comme elle, elle l’avait aimé. Heureusement, elle n’avait jamais semblé malheureuse, et même dans ses derniers moments, elle avait eu le sourire aux lèvres.
Christian et Hannes avaient été très entourés pendant cette épreuve. Gisela, la nièce de Christian, s’était déplacée pour venir soutenir son oncle, qu’elle adorait littéralement. Cette adoration était réciproque : elle était le seul membre de sa famille qui ne le traitât pas de fou, et ils étaient si proches qu’entre eux ils s’appelaient « cousins », si bien que ceux qui ne les connaissaient pas avaient tendance à les croire ! Après tout n’avaient-ils pas seulement onze ans d’écart ? Gisela était une magnifique jeune femme, pétillante et aussi vive que lui, et ils étaient exactement sur la même longueur d’onde. Combien d’heures avaient-ils passées sur les rives du lac Mälaren qui bordaient le château, combien d’heures à partager ce qu’ils ne partageaient avec personne d’autre, eux les deux incompris de la famille ? Il était heureux de l’avoir à ses côtés, surtout que Hannes adorait sa cousine lui aussi, elle qui jouait véritablement un rôle de petite mère auprès de l’enfant. C’était elle aussi, d’ailleurs, qui avait fait remarquer à Christian à quel point Hannes lui ressemblait, malgré la couleur auburn de ses cheveux qu’il avait pris de sa mère !

Après le départ de Gisela, Christian avait eu droit à plusieurs lettres de Gianluca di Modena, maintenant âgé de vingt ans, et toujours fidèle ami du suédois. Il n’avait jamais oublié cet excentrique blond qui avait rendu visite à son père quand il avait treize ans et l’avait initié aux sciences, et maintenant il le pressait de venir à Modène avec Hannes. Après quelque hésitation, Christian accepta. L’Italie lui manquait, ainsi que ses amis scientifiques avec qui il voulait renouer. Il fut vite convaincu qu’il avait pris la bonne décision : en arrivant à Modène, il découvrit un Gianluca bien grandi et bien différent de l’enfant qu’il n’avait connu que quelques semaines ! Entre les deux hommes, ce fut instantané : ils devinrent aussitôt d’excellents amis, et Gianluca l’introduisit de nouveau dans la communauté scientifique de laquelle Christian avait peu entendu parler à cause de la guerre, puis de son mariage. Gianluca, par un drôle de retour des choses, était devenu son guide et lui apprit toutes les dernières évolutions scientifiques, et ils avaient là-dessus de longs débats qui duraient parfois jusque très tard dans la nuit, voire jusqu’au petit matin. Comme il ne pouvait pas délaisser le domaine de Sudermanie, Christian fit des allers retours avec Hannes entre la Suède et l’Italie, et pendant quelques années encore ils vécurent ainsi, une partie de l’année à Gripsholm, une autre à Modène où Gianluca était toujours ravi de les accueillir. Hannes grandissait et ressemblait physiquement de plus en plus à son père. Mentalement, c’était un délicieux mélange de l’intelligence et l’excentricité de son père, excentricité tempérée par la discrétion et le tact qu’il avait hérités de sa mère. Le garçon, en grandissant, avait hélas développé un handicap, et boitait tant qu’il ne pouvait se déplacer sans s’aider d’une canne. Heureusement, son père lui avait appris à ignorer regards et remarques, et l’enfant très mature pour son âge se contentait d’y sourire… Ou de répliquer par un coup de canne dans le tibia !

Pendant ces allers-retours, Christian réfléchissait. Son frère, Charles X Gustave de Suède, était mort quelques mois après Lisbeth, en février 1660, et l'une de ses dernières volontés avait été de le nommer parmi les six personnes qui feraient la régence du pays en attendant que son fils soit en âge de prendre le pouvoir. Mais la politique répugnait à Christian presque autant que la guerre. Pourtant il ne pouvait se dérober... Charles lui avait demandé spécifiquement de s'occuper des relations avec l'Italie et la France, il avait confiance en les talents de diplomate de son frère. Il était vrai que Christian n'avait pas son pareil pour apaiser un conflit ou obtenir ce qu'il voulait grâce à sa bonne humeur et son caractère irrésistible, mais... Il ne savait pas. Finalement, il s'en ouvrit à Gianluca, qui trouva l'idée excellente, de plus une position de diplomate lui ouvrirait de nombreuses portes pour défendre la cause des sciences !

Et ainsi, en 1662, Christian et Hannes arrivèrent à Versailles.



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MessageSujet: Re: Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre !   Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre ! Icon_minitime03.06.12 16:02

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Acte final

de Versailles à...?

_________________________________________________



Versailles, le 18 Juin 1665.

Chère baronne de Sola,

Encore une fois, vous trouverez ci-joint une lettre d’Hannes pour votre fille. Il regrette beaucoup sa compagne de jeux, et comme à chacune de mes missives, je vous prie instamment de venir faire un séjour à Versailles, même court ! Vous réjouiriez deux hommes privés de leurs chères amies, même s’il est vrai que Versailles offre tant de surprises et de choses à découvrir que cela atténue le regret de vous savoir si loin. Je sais que vous aimez profondément la Suède, mais croyez-moi, la France ne manque pas de charmes !

Où en étais-je de mon récit ? Je vous raconte tant de choses qu’à la longue j’en perds le fil, je vous demanderai donc humblement de me pardonner si j’en venais à me répéter. Mon grand ami Gianluca, le duc de Modène dont je vous ai souvent entretenu, est arrivé à Versailles. Nous nous voyons très régulièrement, et autour de nous s’est formé un véritable noyau de scientifiques, à croire que notre duo les a attirés comme un aimant ! Nous sommes une petite dizaine à nous rencontrer au moins une fois par semaine, et le ministre Colbert s’est plus d’une fois joint à nous. Gardez cela pour vous pour l’instant, mais il y a deux semaines, M. Colbert a demandé à me rencontrer en privé, et m’a alors parlé d’un projet né il y a peu dans son esprit : rassembler des hommes de sciences et de savoir afin de travailler au développement des sciences et de l’industrie, le tout sous un nom, un symbole et un drapeau commun. Vous imaginez aisément mon enthousiasme face à ce grand projet ! Il est donc convenu que M. Colbert et moi-même travaillerons ensemble à sa réalisation, ce qui prendra un peu de temps car ce n’est encore qu’une ébauche de projet, mais j’ai bon espoir…

[…] Il y a quelques semaines, j’ai fait une bien étrange rencontre. Comme il faisait un temps radieux, je suis sorti me promener près du Grand Canal pendant que Hannes travaillait son français avec son précepteur. Je n'étais pas le seul promeneur et les rives étaient loin d’être désertes, mais je fus aux premières loges pour assister à un incident des plus originaux. Alors que je passais à quelques mètres de là, je vis deux jeunes femmes en pousser une troisième dans le canal. Bien que l’eau ne soit pas très profonde, je la vis paniquer et manquer de se noyer. Aussitôt, je plongeai et la ramenai à la surface. C’est une fois revenus sur la terre ferme que je la reconnus pour l’avoir déjà rencontrée une fois auparavant : mademoiselle Aline d’Argouges m’avait déjà frappé par sa peur de l’eau, car alors qu’un groupe de personnes dont nous faisions tous deux partie passait près d’un étang, elle avait brusquement pâli et, sans même s’en apercevoir, m’avait pris la main. Ces deux incidents, l’un dans l’autre, ont éveillé mon intérêt, ma curiosité, et ma compassion. Je lui rendis plusieurs fois visite pour prendre de ses nouvelles, et nous nous croisâmes plusieurs fois lors de salons. C’est au fil de ces rencontres que nous avons noué ce que je crois être le début d’une belle amitié, et que j’eus confirmation qu’elle avait une phobie de l’eau. Vous me connaissez baronne : comment résister à un défi comme celui-ci ? Je résolus immédiatement de la guérir de sa phobie, par tous les moyens que la science et mon cerveau me mettraient entre les mains ! Mais curieusement, ce projet n’a pas l’heur de lui plaire, et dès que je l’aborde elle s’enfuit en courant… Mais je ne renonce pas ! D’ailleurs, pensez-vous que l’hypnose pourrait l’aider à résoudre son problème ?

En espérant vous lire bientôt, d’ailleurs avez-vous terminé cette histoire sur l’astronome hermite dont vous m’aviez parlé ? Je serais bien curieux de la lire !

Sincèrement vôtre,

Christian Vasa.



16 Mars 1666.

… Et c’est pourquoi, cher duc, je vous enjoins à la plus grande prudence. Manifestement, on vous en veut, et je crains que l’on ne vous fasse du mal si l’Inquisition touchait de trop près à vos affaires. Etre né luthérien ne joue pas en votre faveur, être scientifique encore moins. En conséquence de quoi, encore une fois, soyez prudent.

Votre ami,

Markus Schiller.


Christian reposa la lettre sur son bureau, pensif. Ainsi, l’Inquisition s’était brièvement intéressée à son ami Schiller, un physicien allemand de ses amis depuis des années. L’évènement n’avait en soi rien de bien étonnant pour un scientifique, mais dans le contexte du projet que Schiller, deux italiens, et lui-même fomentaient depuis quelques années, voilà qui était bigrement plus inquiétant. Il se leva et alla à la fenêtre, songeant pour se rassurer que si l’Inquisition venait fouiller ses papiers, ils ne trouveraient que des lettres bien innocentes de toute façon, puisque Schiller, Casaviecchi, Deletto et lui-même s’écrivaient dans un langage codé qu’ils avaient mis au point à Venise lors d’une réunion où ils étaient bien entendu seuls. Parler librement de leur projet de fonder un nouvel ordre Illuminati dans une correspondance aurait été bien trop imprudent ! Et voilà que l’Inquisition venait, innocemment, frapper à la porte de Schiller… Que cela laissait-il présager ? Il doutait sérieusement que si leurs projets venaient à être découverts, le Vatican accorde du crédit à leurs paroles en expliquant que leurs intentions n’étaient pas d’attaquer l’Eglise, mais simplement de travailler à la propagation des sciences et du savoir… Pour l’instant, ils traduisaient des livres latins en français, italien, allemand, et autres langues que même les moins instruits pourraient comprendre, projetaient de créer des écoles et des universités, et pour cela devaient récolter des fonds… Bref, projet somme toute pacifique, mais il doutait que le Vatican l’entende de cette oreille. Enfin, soupira-t-il en haussant les épaules, ce n’était sans doute là qu’une coïncidence.

Il ne se doutait absolument pas qu’au moment même où il pensait cela, une lettre était en route pour le Vatican, dénonçant ses expériences et ses pensées de scientifique. Lettre qui était le fruit d’une jalousie terrible, une jalousie de femme ! Comment aurait-il pu se douter, en repoussant gentiment, mais fermement les ardeurs de Chiara di Genova, qu’il s’attirerait de pareils ennuis ? Il ne tenait pas la jeune femme en haute estime, lui trouvant trop de frivolité, trop peu d’esprit, et restant insensible à ses charmes plantureux. Face à elle, il ne pouvait s’empêcher de se sentir… Mal à l’aise, et de se montrer froid et distant. Elle était le genre de femme qui le laissait de marbre, voire même s’attirait sa désapprobation. Elle était l’exact contraire de sa chère Lisbeth, et ce contraire était bien loin de lui plaire… Tout le contraire de Mathilda de Cologne. La vicomtesse, en plus d’être aussi aimable et souriante que sa défunte épouse, lui ressemblait un peu physiquement ! Clairement, il préférait largement sa compagnie à celle de Chiara, il s’amuse tellement de voir ses yeux briller à chaque nouvelle théorie, la voir le bombarder de questions, écouter avidement toutes ses paroles comme Gianluca des années plus tôt ! Il nourrit pour Mathilda une affection semblable à celle qu’il nourrit pour sa cousine Gisela. D’ailleurs, il fallait qu’ils fixent une date pour qu’elle puisse venir voir les étoiles avec lui, comme il lui avait proposé. Si ses prévisions étaient exactes, on ne devrait pas tarder à avoir une éclipse… Ce serait le moment parfait !

Fort de cette résolution, Christian s’empara de sa plume et d’une feuille de papier et commença à écrire…



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MessageSujet: Re: Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre !   Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre ! Icon_minitime03.06.12 17:23

Mesdames messieurs, le rideau tombe et l'histoire peut continuer... Après validation des admins bien sûr !

Mesdames, à vous la parole ! Hectorien
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



ADMIN TRAVESTIE
Monsieur fait très Madame

Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
Missives : 10014
Date d'inscription : 03/01/2007


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MessageSujet: Re: Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre !   Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre ! Icon_minitime03.06.12 17:38

TU ES VALIDÉ !
BIENVENUE A VERSAILLES

J'avoue avoir hésité vu ton âge, si tu étais apte à faire une fiche mais vraiment tu à l'air d'avoir des prédispositions incroyables PTDR

Trêve de plaisanterie, ta fiche est vraiment chouette ** J'aime beaucoup le personnage de Christian, un peu loufoque et tu l'as cernée comme je l'imaginais globalement ! Et vraiment, Simon Baker est parfait pour ce rôle PTDR Lire ta fiche était un plaisir, limite on en demande plus (même si je sais qu'il y aura plus PTDR ) Very Happy En tout cas, bravo à toi d'avoir assuré sur cette fiche, encore une fois Razz

Donc rebienvenue parmi nous Razz Tu connais bien les lieux à force PTDR Tu auras de quoi faire avec lui, en tout cas il va faire des étincelles ** Attention à pas faire exploser Versailles hein PTDR

Allez, les schizos peuvent venir te saluer !
Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre ! Versai11
PENSE PAS BÊTE ; Qui est qui ? Petit topo des personnages sur le forum.Fiches de liensFiche de rpsDemandes de rangs et de logementsProposer un scénario.

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MessageSujet: Re: Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre !   Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre ! Icon_minitime03.06.12 17:45

Bienvenue petit-fils cheers (Colette, grand-mère de Lou Phoque PTDR )

J'ai dévoré ta fiche ** Bon tu le sais, j'aime particulièrement le passage de Christian qui se prend pour Darcy Razz

Par contre, Maryse boude, elle n'a pas envie d'accueillir le fou qu'est Christian Boude

Amuse-toi bien Very Happy

EDIT : Matthias is mine PELLE
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MessageSujet: Re: Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre !   Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre ! Icon_minitime03.06.12 18:00

Bave Bave




Quoi, "c'est pas une manière de souhaiter la bienvenue aux gens" ?!
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MessageSujet: Re: Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre !   Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre ! Icon_minitime03.06.12 18:05

Mamie Colette ! cheers Merci pour ton accueil et pour ce compliment, ça fait plaisir à savoir ** Il nous faudra un lien avec Maryse, juste pour le fun What a Face Et oui, je sais que tu as apprécié ce passage... Mon petit doigt me l'a dit What a Face

Merci Adeline d'avoir joué le jeu au fait What a Face Et merci pour ton soutien tout au long de l'écriture de cette fiche d'ailleurs ! cheers

P.S : Maryse, wait and see, on verra qui Matthias préfère Dangereux
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MessageSujet: Re: Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre !   Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre ! Icon_minitime03.06.12 18:53

Je peux ENFIN hululer de bonheur au vu et au sus de tous !

HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII

(oui ceci est un hululement de bonheur)

Bienvenue ! Tu sais ce qu'il nous reste à faire Wink
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MessageSujet: Re: Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre !   Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre ! Icon_minitime03.06.12 18:55

Bien sûr chère Alaina What a Face Comploter et rp voyons What a Face

Ravie de te faire hurler de bonheur en tout cas PTDR On se mpotte pour la suite ? I love you
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Benoît de Courtenvaux


Benoît de Courtenvaux

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Une fois offert et mis à lambeaux, il est pour l'heure tout entier à son roi.
Côté Lit: Je n'y tiens pas une collection ! Mais il n'est pas glacé non plus.
Discours royal:




ϟ La Main au collet ϟ

Âge : 32 ans et des poussiè... (Non pas ce mot maudit)
Titre : Marquis de Courtenvaux, Magistrat parlementaire et avocat
Missives : 371
Date d'inscription : 10/04/2012


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MessageSujet: Re: Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre !   Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre ! Icon_minitime16.06.12 15:47

ça fait des lustres que tu as posté ta fiche mais je me dois en déesse et surtout rival - pote de te souhaiter dignement la bienvenue sur le fofo.

Donc ... BIENVENUUUUUUUUUUUUUUUUUUU ou plutôt rebienvenu Razz

Tu nous rattrapes en comptes schizos dis donc Razz

Amuse toi bien avec ce déluré bordélique ...

Benoît concernant cet aspect de ta personnalité est un peu comme ça : NON

Mais il t'adore quand même !!! I love you

Au plaisir de te croiser avec l'une ou l'autre de mes peaux. bounce

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MessageSujet: Re: Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre !   Christian de Sudermanie ♣ Le bonheur est une habitude à prendre ! Icon_minitime

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