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| Loin des mers, près du ... |Felipe| | |
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| Sujet: Loin des mers, près du ... |Felipe| 28.04.12 0:35 | |
| On s'est connus, on s'est reconnus, On s'est perdus de vue, on s'est r'perdus d'vue On s'est retrouvés, on s'est réchauffés, Puis on s'est séparés. Aïe ! Mais ne serrez pas si fort, je veux respirer tout de même ! La servante leva les yeux au ciel tandis qu'elle laçait le corset d'Andréa qui continuait à rechigner. Cette chose était un véritable instrument de torture ! Même la planche ou être attaché à un rocher pendant que la marée montait ne devait pas être pire. Si elle était encore pirate, sûr qu'Andréa aurait pu utiliser le supplice du corset auprès de ces messieurs ! Cela aurait eu un succès fou. Elle sourit un instant en imaginant quelques ingrats des mers entrain de perdre leur souffle, un corset serré à la taille … puis elle se souvint que le monde de la mer n'était plus pour elle et elle lâcha un soupir, pas trop profond car son corps était comprimé dans cette chose ignoble. Le reste la dérangeait moins : une magnifique robe couleur framboise, assez simple mais les quelques dentelles aux manches rehaussaient le tout. Après de nombreuses difficultés et de piquages de doigts, Andréa n'était pas peu fière de son ouvrage. Bon d'accord, on l'avait aidée car elle n'était pas douée pour ce genre de travail mais elle avait quand même fait le plus gros. Un peu de maquillage, de quoi souligner ses yeux clairs par un trait de noir, un peu de rouge sur sa bouche et du rosé pour rehausser ses joues, pas besoin d'en faire trop. Tout comme sa coiffure se résumant à une bataille de boucles formant un chignon. Et pour les bijoux, un collier de perles prêté par la marquise qui la prenait sous son aile et une vieille bague issu d'un de ses trésors, qu'elle avait soigneusement gardé en Nouvelle France. Une belle bague en or, surmontée d'un beau rubis, officiellement un bijou appartenant à sa défunte maman. Puis c'était l'heure de partir pour Versailles. Toutes les jeunes filles, enfin les trois autres, étaient ravies de se rendre au château pour participer aux fameuses soirées appartements de Sa Majesté. Andréa souriait, était heureuse mais cela n'allait pas jusqu'à l'euphorie. Bien sûr, vivre ici lui plaisait mais ce n'était pas sa vie ni ses codes, elle avait encore du mal à s'y plier, sûrement du à son caractère trop rebelle et cette envie de liberté qui la tiraillait au corps. Dans la cour royale, les quatre jeunes femmes descendirent, serrant leurs capes autour de leurs corps et suivirent la marquise jusqu'à l'intérieur. D'accord, il fallait avouer qu'Andréa ne pouvait pas rester insensible à tout ce luxe et cette beauté, c'était magnifique et tout ce beau monde était bien attrayant. Bien sûr, elle n'avait pas attendu Versailles pour croiser des personnes de la haute société, son père étant gouverneur, l'homme avec qui elle partageait sa vie – du moins avec toute la liberté qu'ils s'accordaient – était un vicomte respectable et elle avait côtoyer un prince espagnol … Mais rapidement, elle balaya ce dernier de sa mémoire, c'était mieux ainsi. Le petit cortège, passait de salon en salon, croquant dans des douceurs, participant poliment à des discussions et sourire à chacun. Passant le salon de Diane et voyant ces messieurs jouer au billard, la jolie blonde aurait aimé aller à leur rencontre et jouer contre eux, les plumer aussi. Mais la marquise lui avait déjà dit que ce n'était pas un jeu pour les jeunes filles … Heureusement que le salon d'Apollon était plus divertissant. Ici de la musique parvenait jusqu'aux oreilles et certains dansaient. Ici, et seulement ici, la marquise consentait à lâcher ses demoiselles pour qu'elle puisse danser et s'amuser. Bien vite, deux partirent sur la piste tandis qu'Andréa continuait à marcher et ne fit pas attention à un homme qui recula d'un pas, elle le percuta et se plia instinctivement à une révérence, yeux rivés au sol pour s'excuser. La vieille marquise revint, contenant sa colère. Andréa ! Ne savez vous pas regarder où vous marchez ? Cela en devient pénible. Et présentez vos excuses, vous n'êtes pas une sauvage. Monsieur me voilà désolée de son comportement, elle … Andréa n'écouta pas la suite, elle fut frappée de stupeur en voyant qui elle avait percuté. Parmi tous les hommes de l'assistance et de Versailles, elle était tombée sur LUI. Elle resta quelques instants interdite, ne sachant que dire. Elle lui en voulait et en même temps … il était toujours aussi beau et ses yeux toujours aussi profonds que l'océan. Andréa ? Allez, présentez vos excuses, le prince n'a pas toute la soirée. Veuillez m'excuser … prince.C'était court et concis, la marquise fut satisfaite et tourna les talons après une petite révérence. Andréa ne la suivit pas, faisant face à un Felipe qui n'en revenait pas. Il y avait de quoi ! La dernière fois qu'ils s'étaient vus, il lui avait coulé son bateau et l'avait crue morte. Tout le monde avait pensé que Stradivarius avait péri en mer ce jour là. Ce n'était pas tout à fait faux : si la pirate avait bien l'océan comme tombeau, la jeune femme avait survécu. En elle, un curieux mélange de joie, désir et en même temps de colère se faisait en elle et opta pour la moquerie, un petit sourire en coin. Hé bien Palma, on dirait que vous avez vu un fantôme.Elle ne l'avait pas quitté des yeux, même quand la marquise revint sur ses pas pour la chercher : Monsieur le prince me fait l'honneur d'une danse, si vous le voulez marquise. Oh mais … mais faites, dansez. et la marquise s'éloigna, contente de se débarrasser quelques temps de sa protégée. Alors Palma, qu'attendez vous ? Dansons. Promis, je ne cache aucune arme dans ma robe et je n'ai pas l'intention de m'enfuir cette fois, je suis déjà prisonnière.Elle lui tendit la main, attendant qu'il l'entraîne sur la piste de danse. Si Andréa souriait, c'est qu'elle contenait tout ce bouillon de sentiments en elle. Elle avait à la fois envie de le gifler, l'étrangler mais aussi l'embrasser, lui révéler son terrible secret sur leur enfant. Mais en société, on ne fait pas toutes ces choses. Alors, danser … |
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| Sujet: Re: Loin des mers, près du ... |Felipe| 24.06.12 17:19 | |
| A peine la jolie princesse aux boucles blondes avait-elle quittée ses appartements qu'elle lui manquait déjà ! Felipe ne pensait pas ressentir une (deuxième ?) fois une telle sensation au cours de sa vie plus que mouvementée. Versailles, bien que cela soit chez les ennemis qu'il s'était juré d'abattre, était un havre d'une paix que le prince de Majorque avait rarement connu. Il soupirait, l'esprit ailleurs, en repensant aux doux baisers de sa princesse Romanov. Il n'avait pas envie de fumer l'opium depuis déjà un mois ! Une chose qui réjouissait ses domestiques, trop habitués à la retrouvé en transe ou dans des états encore plus douteux dans ses appartements. Non, le jeune noble hispano-germanique se sentait heureux, enfin ! En cet instant, même cet butor décérébré de Roberval ne pourrait troubler son bien-être. Il s'étira longuement dans les draps chauds avant de se décider à se lever enfin, bercé par la lumière dorée du crépuscule et le souvenir du parfum de Anna.
Ce soir était une nouvelle fois le prétexte à des festivités à la cour de France. Il fit apporter ses plus beaux vêtements, moins sobre qu'à l'accoutumée, portant davantage son uniforme militaire, même à Versailles. Un valet lui passa sa veste tandis qu'un autre brossait ses chaussures. Le prince ne prit pas la peine de coiffer sa tignasse aux boucles dorées (même le meilleur coiffeur du monde n'y pouvait rien !) et il prit le chemin du Château en passant par le parc. Il crut voir au loin ce chien de Froulay mais il n'avait pas envie de se venger ce soir...plus tard cela viendrai bien assez tôt ! Décidément il n'était vraiment pas entouré par les amis. Arrivé depuis peu à Versailles, il n'avait pût s'empêcher de capturer sa princesse des glaces durant plusieurs jours dans ses appartements. Il lui fallait se trouver des alliés car Morgan ne serait pas toujours à ses côtés ! Tout en continuant à songer à ses plans et à la cour, il gravit le dernier escalier que le menait à la dernière terrasse le séparant de la fête et des convives.
Il confia sa cape à son valet qui était resté sur ses talons puis il passa l'entrée. Plusieurs dignitaires et princes de sang de toute l'Europe vinrent le saluer poliment et les dames ne manquèrent pas de rougir ou même glousser sur son passage. Il était un personnage quelque peu exotique à la cour de Louis XIV, très friande des récits de ses nombreux voyages. Felipe eut un sourire en coin en pensant à toutes dames qui soupiraient pour ses yeux bleus quand tout à coup on lui rentra dedans tout en lui écrasant la pointe du pied avec un talon. Il s'apprêtait à lancer une remarque cinglante au fautif quand la vue de celui-ci lui coupa toute envie de prononcer le moindre mot !
Andréa ! Ne savez vous pas regarder où vous marchez ? S'exclama une vieille marquise près d'une jolie jeune femme terriblement connue et familière à Felipe. Cela en devient pénible. Et présentez vos excuses, vous n'êtes pas une sauvage. Monsieur me voilà désolée de son comportement, elle …
Non ! Cela ne se pouvait ! Pas ELLE ! Felipe était absolument sûr et certain de ce qu'il avait vu. L'Athéna avait coulé au fond de l'océan et son satané capitaine aussi ! Il avait la sensation d'être comme plongé sous des trombes d'eau glacée. Elle était pourtant là, sous ses yeux, toujours avec ce regard effronté que le prince ne pouvait s'empêcher de regarder. C'était un rêve. Encore l'opium. Il allait bientôt se réveiller ! Malgré tout la vieille marquise continua de considérer l'apparition comme bien réelle...
Andréa ? Allez, présentez vos excuses, le prince n'a pas toute la soirée. Veuillez m'excuser … prince.
Toujours aussi impolie à ce qu'il constatait ! C'était bien elle, loin de sa tenue de pirate, sa veste et ses bottes trop grandes mais il n'y avait pas doute...Felipe ayant passé quelques nuits en sa compagnie : il ne pouvait pas effacer tout ça ! (pourtant il a essayé : oh que oui !). La marquise s'éloigna enfin et Stradivarius...enfin non...Andréa lui lança un sourire moqueur qu'il ne connaissait que trop bien. Pourquoi fallait-il qu'elle soit aussi belle dans cette robe ?
Hé bien Palma, on dirait que vous avez vu un fantôme.
-Comment est ce que vous...?
Mais il n'eut pas l'occasion de terminer sa question car la marquise revenait bien vite sur ses pas.
Monsieur le prince me fait l'honneur d'une danse, si vous le voulez marquise, dit Andréa en se tournant vers la vieille femme sous les yeux stupéfait de l'espagnol.
Oh mais … mais faites, dansez ! S'exclama la marquise avant de disparaitre de nouveau parmi les invités.
Alors Palma, qu'attendez vous ? Demanda la blonde en reportant son attention sur Felipe. Dansons. Promis, je ne cache aucune arme dans ma robe et je n'ai pas l'intention de m'enfuir cette fois, je suis déjà prisonnière.
Elle lui tendit la main, attendant qu'il l'entraîne sur la piste de danse. Elle lui souriait et Felipe était partagé entre l'idée de la ligotée avant de la jeter dans un cachot ou de l'embrasser. Anna s'était envolée de son esprit tout à coup. La française venait de mettre un grand coup de pied dans l'image que Felipe se faisait de sa propre vie. Elle revenait le hanter...Reprenant ses esprit, de Palma haussa un sourcil interrogateur et à la fois moqueur en comprenant la situation de la jeune femme.
-C'est que la petite fille est redevenue bien sage on dirait, répliqua-t-il en prenant sa main avant de la guider parmi les danseurs. Vous de noble naissance, vraiment ? Qui l'eut cru ? Vous n'étiez pas aussi "distinguée" sur le pont d'un navire...Plus sérieusement, comment avez-vous fait ? Et que faites vous ici ? Stradivarius ou Andréa...Il me semble que vous êtes toujours une criminelle...Enfin...Sans bateau ni équipage, difficile de jouer les rebelles, murmura-t-il à la jolie française tout en glissant avec élégance sur la piste, sachant qu'il touchait un point sensible.
Malgré tout l'humour dont pouvait user l'espagnol, cette danse était un bouleversement des plus imprévus ! Il est vrai que les morts ne ressuscitent pas tout les quatre matins ! - Spoiler:
méga retard de ma réponse ...Désolé No' XD !!! Enfin le premier rp de Felipe ! Ça se fête !
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| Sujet: Re: Loin des mers, près du ... |Felipe| 04.07.12 13:04 | |
| Comment est ce que vous...?
La surprise était de taille en effet ! La dernière fois qu'ils s'étaient vus, le bateau de Stradivarius et elle avec. Si la pirate avait réussi à s'en sortir et survive, elle avait laissé pour morte son double des mers, c'était une bonne mort dans l'honneur et personne n'irait chercher son corps dans les profondeurs de l'océan. Ce fut une décision douloureuse, difficile à mettre en pratique mais Andréa se savait recherchée par tous les royaumes d'Europe avec bon nombre de récompenses à quiconque l'attraperait, sa vie n'aurait pas duré plus de quelques mois, un an tout au plus. Il avait fallu se montrer raisonnable, Andréa repensait souvent à cet instant où elle voyait les derniers mètres de son bateau couler, enlever son tricorne – symbole de Stradivarius – et le jeter à la mer tout en lui disant adieu. Elle n'aurait jamais pensé retrouvé d'anciens ennemis des mers au cœur même de Versailles, encore moins l'espagnol. Surtout pas lui d'ailleurs …
Elle avait beau faire la fière, avec son air frondeur, au fond d'elle, tout se bousculait comme une tempête dans les Caraïbes. Depuis le jour où son navire avait touché le fond par la faute de Felipe, elle s'était interdite de repenser à lui. Autant dire que l'inconscient de la jeune femme ne l'écoutait pas ! Et comment ne pas penser à lui quand elle voyait son fils … leur fils. Le petit Maxence avait la même chevelure que l'espagnol, il lui était impossible de totalement l'oublier. Malgré tout ce qui s'était passé, malgré le naufrage, malgré même Silvestre, Andréa n'arrivait pas à oublier totalement celui qui était son ennemi mais aussi son amant. Il était comme un aimant, impossible à se détacher totalement, il fallait toujours que son esprit revienne à lui. Et ces retrouvailles non prévues le montraient bien, à croire que même le destin faisait tout pour qu'ils se recroisent, se faire face à nouveau mais sans leurs armes habituelles. A Versailles, il n'y avait pas de bateaux, pas d'équipage ni d'armes, ils étaient juste l'un contre l'autre, impossible de s'échapper, prisonniers de cet instant, davantage quand Andréa répliqua à la marquise que Felipe l'invitait à danser, ce qu'il n'avait pas fait, lui qui n'avait pas pu enchaîner plus de cinq mots depuis qu'elle lui avait marché sur le pied. Pourquoi avait-elle dit cela ? Pourquoi danser avec lui ? C'était totalement incongru ! Inconsciemment, Andréa avait envie de passer un petit temps avec lui, même si elle savait très bien qu'ils allaient plus de temps à s'insulter qu'autre chose.
Pourtant, elle se laissa conduire au milieu des danseurs, gardant cet air fier et ce petit sourire, elle avait envie d'en découdre avec Palma autant que de l'embrasser. Curieux paradoxe qui résumait leur relation depuis toujours, depuis qu'il l'avait démasquée comme capitaine de l'Athéna.
C'est que la petite fille est redevenue bien sage on dirait. Vous de noble naissance, vraiment ? Qui l'eut cru ? Vous n'étiez pas aussi "distinguée" sur le pont d'un navire...Plus sérieusement, comment avez-vous fait ? Et que faites vous ici ? Stradivarius ou Andréa...Il me semble que vous êtes toujours une criminelle...Enfin...Sans bateau ni équipage, difficile de jouer les rebelles. La rébellion n'est pas toujours un mouvement collectif. se contenta t'elle de répondre en arquant un sourcil.
Il n'était pas question de se laisser faire, voilà pourquoi elle reprit la parole pour continuer.
Quelle criminelle serais-je ? Mon côté Andréa n'a rien fait, elle est une demoiselle d'honneur, va dans les salons et les fêtes versaillaises pour danser avec des espagnols. Stradivarius a coulé en même temps que le navire … elle se tut pour cracher le reste de sa phrase : Par votre faute.
Au milieu des sentiments bouleversants, il y avait aussi cette rancune de cette bataille, de son navire qui reposait au fond des mers à cause de cet homme. Elle avait beau se répéter que finalement, ce fut l'occasion idéale, cela ne l'empêchait pas de garder des hargneux sentiments envers son bel ennemi. En même temps que cette danse, il était un peu temps de régler ses compte, sans pourtant le lâcher des yeux, comme un éternel paradoxe.
Je vous dirais comment j'ai survécu si vous me dites ce que vous faites ici. Je vous croyais ennemi des français, combien de fois je vous ai entendu les insulter, m'incluant dedans. Avez vous l'intention de brûler Versailles ? Ou de récupérer votre trésor ?
Ah ce trésor … Quand Roberval l'avait recueillie sur son bateau, elle avait vendu la mèche d'un trésor sur le bateau espagnol, espérant mettre la main dessus. Le corsaire français avait bien mis les trésors dans ses cales grâce à la belle mais il avait ensuite abandonné Andréa sur une île. Perdante sur toute la ligne, elle continuait pourtant à danser avec cet espagnol aussi troublant qu'horripilant … |
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| Sujet: Re: Loin des mers, près du ... |Felipe| 09.09.12 15:43 | |
| La rébellion n'est pas toujours un mouvement collectif, répliqua la jeune femme en haussant un soucil.
Il sourit à la réflexion de la jeune femme. Jouer au chat et à la souris avec elle était surement son sport favori.
Quelle criminelle serais-je ? Mon côté Andréa n'a rien fait, elle est une demoiselle d'honneur, va dans les salons et les fêtes versaillaises pour danser avec des espagnols. Stradivarius a coulé en même temps que le navire … elle se tut pour cracher le reste de sa phrase : Par votre faute.
-Par mon devoir, corrigea le prince espagnol. C’est tout à fait différent…Je suis certain qu’en d’autres circonstances nous aurions pu nous arranger autrement, plaisanta-t-il avec un sourire amusé en souvenirs de leurs « erreurs » de parcours. Allons, ma chère, nous n’avons ni armes, ni hommes de main pour vous sauver la mise… Comment avez-vous fait ?
Plongeant ses yeux bleu translucides dans ceux de la française, il se rappela ce sentiment qu’il avait eu lorsque l’Athéna sombrait sous ses yeux. Il sentit ses entrailles se crisper et une boule monter dans sa gorge. Non, aujourd’hui il ne fallait plus qu’il y pense ! Felipe avait Anna et ne pouvait la trahir ainsi…avec cette criminelle aussi noble soit elle. La présence de la française renversait tout le jeu… Qu’allait-il faire pour échapper à ce qui l’attirait inexorablement ? Elle parvenait même à tromper la mort… Pourquoi fallait-il qu’elle le fascine autant ? Vivante ou non, elle semblait toujours vouloir le hanter… Et ils dansaient, tournaient, virevoltaient encore sur la piste parmi les courtisans qui était nombreux ce soir-là.
Je vous dirais comment j'ai survécu si vous me dites ce que vous faites ici, dit la blonde. Je vous croyais ennemi des français, combien de fois je vous ai entendu les insulter, m'incluant dedans. Avez-vous l'intention de brûler Versailles ? Ou de récupérer votre trésor ?
La question posée par la jeune femme eut l’effet d’un électrochoc chez le prince qui lui jeta alors un tout autre regard.
-Puis-je savoir comment vous êtes parvenue à connaitre l’histoire de ce trésor ? demanda-t-il froidement.
Un horrible doute prenait la place du reste. Cette histoire avec cet imbécile de Roberval, ce vol parfaitement odieux… Seuls ses proches étaient au courant d’une telle chose…Mais elle ? Les questions se bousculaient dans sa tête et l’une d’entre elles, la plus odieuse, revenait comme une rengaine.
« Est-ce vous qui… ? commença-t-il. Non, siffla-t-il. Vous n’êtes pas stupide à ce point ? Répondez, lâcha-t-il sur un ton qui fût soudain très dur, presque inquiétant.
Sa poigne s’était resserrée autour de Andréa, bloquant presque la jeune femme contre lui, l’obligeant à ne pas le quitter des yeux. Si ses doutes étaient fondés, Andréa risquait plus que quelques insultes venant de l’espagnol…Mais pourquoi donc avait-il toujours envie de l’embrasser à un moment pareil ?
- Spoiler:
Désolé pour ma réponse si courte :S
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| Sujet: Re: Loin des mers, près du ... |Felipe| 26.09.12 21:33 | |
| Par mon devoir. C’est tout à fait différent…Je suis certain qu’en d’autres circonstances nous aurions pu nous arranger autrement. Andréa leva les yeux au ciel, sachant très bien de quoi il pouvait parler. Allons, ma chère, nous n’avons ni armes, ni hommes de main pour vous sauver la mise… Comment avez-vous fait ?
Non, ils n'étaient pas dans leur contexte habituel, ni leur environnement. Cela se sentait dans leur façon d'être, sans doute davantage Andréa qui n'était pas une fille de cour. D'habitude, elle croisait l'espagnol sur les mers ou dans les ports, il y avait toujours de l'eau à portée de main et quelques bateaux, toujours un moyen de s'enfuir au cas ou. Mais la seule eau disponible ici était celle des bassins, elle n'irait pas bien loin ! Mais qui pourrait se douter que Stradivarius est toujours de ce monde ? A part quelques fous qui n'aiment pas penser comme tout le monde ou que certaines personnes sont immortelles, des gens non crédibles pour le commun des mortels. Et même si cela ne l'enchantait guère, Andréa devait mener une vie simple et sur la terre ferme.
Mais cela ne voulait pas dire que serait une vie sans problème. A l'instant, elle venait de s'en créer, tout en dansant avec l'espagnol. Quelle idée de parler du trésor ! Bien sûr, ce n'était un secret, la jeune femme connaissait le fond de cale de son ennemi à l'époque, et toute la cour française avait pu voir Roberval déposer ce fameux trésor au pied de Louis XIV. Mais peu de gens savaient d'où venait ce fameux trésor. Elle se rendit compte de sa boulette lorsque le ton de son cavalier se fit plus froid, plus dur.
Puis-je savoir comment vous êtes parvenue à connaître l’histoire de ce trésor ? Ce n'était pas un secret d'état ! tenta t'elle de s'expliquer sur un ton de conversation alors que la jeune fille savait bien qu'il avait compris. Est-ce vous qui… ? … Non. Vous n’êtes pas stupide à ce point ? Répondez. Non, je ne suis pas stupide. répliqua t'elle sèchement, un peu pour détourner la conversation. Mais vous me faites mal, lâchez moi maintenant.
Felipe avait serré sa main autour du poignet de l'ancienne pirate et commençait à vraiment lui faire mal, Andréa ne faisait pas de cinéma en cet instant. La jeune femme fronça les sourcils, essayant de se dégager sans que personne ne se rende compte de ce qui se passait sur la piste de danse. Autant avouer que c'était une mission totalement impossible et après de longues secondes de vaines tentatives, elle dut bien renoncer et le fit bien à contre cœur, en témoigne son regard sombre et les éclairs qu'elle pouvait lancer envers l'espagnol qu'elle haïssait davantage en cet instant. Et pourtant, Andréa provoquait davantage le courroux de Felipe en ne disant rien, le silence ne faisait qu'aggraver la situation et il fallait bien trouver une solution pour se sortir de là, en prenant en compte la cour et qu'elle ne devait pas se montrer trop frondeuse, elle avait à présent une réputation à tenir, la vieille marquise veillait au grain et le moindre mauvais comportement serait rapporté à son père et à son frère. Autant dire qu'il faut éviter cela.
Vous voulez une réponse ? Lâchez moi ou emmenez moi ailleurs, je n'aime pas comment on commence à nous regarder. lâcha t'elle, sérieusement, sur un ton de négociation.
Cela tombait bien, l'air se terminait, ils pouvaient partir sans que personne ne se doute de rien. L'espagnol hésita au début et finalement, tout en gardant son poignet enserré dans sa main, il conduisit Andréa en dehors des différents salons, mais en la tirant comme un enfant capricieux et la jeune femme peinait à le suivre. Heureusement, la foule qui allait et venait permit aux deux ennemis de ne pas se faire remarquer, ne pas avoir un comportement trop suspect. Après tout se monde, ils se retrouvèrent dans un couloir désert, froid où seules les statues les observaient. Là, la demoiselle ne pouvait plus reculer et devait parler. Elle remit en place une mèche qui s'était échappée contre sa tempe et, en colère d'être prisonnière de ce type qu'elle détestait autant qu'elle avait envie d'embrasser, elle explosa pour lui jeter à la figure ses paroles.
Vous vouliez savoir comment je m'en suis sortie ? Quand je suis tombée à l'eau, je me suis cachée sous une voile et quand vous êtes partie, j'ai erré sur l'eau pendant plusieurs jours avant d'être trouvée par un homme que vous connaissez bien : Roberval. Elle cracha le nom du corsaire qu'elle détestait sûrement tout autant que l'espagnol face à elle. C'est moi qui lui ai parlé du trésor, je voulais que vous payiez, vous avez coulé mon bateau !
Elle tentait de se débattre, s'agitant dans tous les sens comme un diable à ressort mais Felipe était bien plus fort qu'elle, alors puisque c'était comme ça, elle en rajouta une couche.
J'étais sur le bateau de Roberval quand je l'ai vu prendre votre butin. Vous faisiez moins le fier en cet instant ! Cela vous a fait quoi d'avoir fourni tant d'effort pour rien, car on vous a pris ce que vous aviez de mieux ? Vous avez du ressentir la même chose que moi, quand votre or a quitté votre bateau, que quand moi j'ai vu mon navire couler, mes hommes mourir ou les voir prisonniers en partance pour la potence. Ca fait mal n'est-ce pas ?
Et l'insolence d'Andréa avait pris le dessus, reprenant son caractère trempé qu'elle avait en permanence sur les mers. Puis elle n'attendit pas de réponse, elle écrasa le pied de l'espagnol avec son talon qui, sous la douleur, la lâcha. Sans demander son reste, la jeune femme, prit ses jambes à son cou, les talons martelaient le sol alors qu'elle relevait les pans de sa robe pour ne pas se prendre les pieds dedans. Il fallait partir, vite. Fuir, toujours fuir, elle qui pensait qu'elle en aurait fini avec cela. Tournant à plusieurs reprises, la jeune femme haletait, ses vêtements n'étaient guère pratique pour la course, surtout avec un athlétique espagnol à ses trousses. Elle tourna une nouvelle fois mais se retrouva dans un cul-de sac. La seule porte à sa disposition était fermée à clé et personne ne semblait être derrière. Enlevant ses chaussures, Andréa fit demi-tour, chaussures à la main pour faire moins de bruit. Felipe allait-il la rattraper ? |
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| Sujet: Re: Loin des mers, près du ... |Felipe| 26.02.13 16:07 | |
| Vous voulez une réponse ? demanda la blonde avec un air de défi.
-Oui ! insista lourdement l’espagnol en resserrant sa main autour du bras fin de la française.
-Lâchez moi ou emmenez-moi ailleurs, je n'aime pas comment on commence à vous regarder. Lâcha t'elle, sérieusement, sur un ton de négociation.
Felipe jeta un regard discret aux alentours. Il est vrai qu’ils commençaient à être suspect à ne pas varier les mouvements de leur danse. Il attrapa la main de la jeune femme lorsque l’air fût fini et l’attira à travers une succession de petits salons jusqu’à un couloir qui semblait désert de tous courtisans et autres oreilles indiscrètes. Dans le feu de la précipitation il la lâcha sans la moindre délicatesse, la plaquant presque sur le piédestal d’une statue. Il se sentait bouillir de l’intérieur, ne sachant plus si il voulait se rappeler du goût de ses lèvres ou de la gifler.
-Et bien dites-moi tout maintenant. ordonna-t-il sèchement en trépignant presque sur place.
-Vous vouliez savoir comment je m'en suis sortie ? Quand je suis tombée à l'eau, je me suis cachée sous une voile.
A ses aveux, l’espagnol ne pût s’empêcher de laisser apparaitre un sourire en coin sur son visage, presque amusé par la ruse de son ennemie. Mais lorsqu’elle poursuivit, cela fût beaucoup moins amusant !
-Et quand vous êtes partie, j'ai erré sur l'eau pendant plusieurs jours avant d'être trouvée par un homme que vous connaissez bien : Roberval. Elle cracha le nom du corsaire qu'elle semblait ne pas plus apprécier que lui. C'est moi qui lui ai parlé du trésor, je voulais que vous payiez, vous avez coulé mon bateau ! J'étais sur le bateau de Roberval quand je l'ai vu prendre votre butin. Vous faisiez moins le fier en cet instant !
Felipe n’eut aucune retenue face à de tels aveux. Il l’attrapa fermement par les épaules et plaqua presque son visage contre le sien, les yeux dans les yeux. Il tremblait de rage tandis qu’elle tentait de se débattre désespérément.
-Satisfaite je suppose, cracha-t-il, dégouté. - Cela vous a fait quoi d'avoir fourni tant d'effort pour rien, car on vous a pris ce que vous aviez de mieux ?
-Quoi ? Vous trouvez cela ridicule peut être ? demanda l’espagnol d’un air méprisant.
-Vous avez du ressentir la même chose que moi, quand votre or a quitté votre bateau, continua de susurrer la française d’un air mauvais. Quand moi j'ai vu mon navire couler, mes hommes mourir ou les voir prisonniers en partance pour la potence. Ça fait mal n'est-ce pas ?
Le regard de Felipe plongé dans celui d’Andréa était comme fou. Il aurait voulu la réduire à rien, la faire souffrir.
- Vous, Vous pleurez une barque branlante au fond des mers ! Lâcha Felipe avec un rictus sarcastique. C’est le prix à payer quand on est une criminelle. Moi, la France m’a pris mon père et l’honneur de ma famille. Vous n’êtes qu’un ramassis de lâches et de prétentieux tous autant que vous êtes. Ma vengeance, elle, est juste ma chère !
Ce qu’elle pouvait être insupportable ! Une criminelle qui pleure parce qu’on la réprimande… Felipe trouvait le comportement de la française parfaitement pathétique. Il n’avait fait qu’accomplir son devoir le plus juste et légitime et rien d’autre. Cette gamine voulait juste jouer les rebelles pour se donner une contenance, rien de plus. C’est alors que sans prévenir, la blonde lui écrasa le pied sans ménagement pour parvenir à se dégager. Elle le repoussa et prit la fuite dans le couloir en faisant claquer ses talons sur le marbre blanc. Sans même songer à la douleur, Felipe serra les dents et la poursuivit aussitôt. La jeune femme semblait peu à son aise dans ses vêtements de cour qui l’entravait grandement, laissant Felipe la rattraper avec une facilité déconcertante voir risible.
Elle tourna à plusieurs reprises dans différents couloirs. Felipe l’a perdit quelques instants de vue mais ne douta pas un instant qu’elle pouvait lui échapper, cette fois. Ils n’étaient plus au milieu de l’océan, elle devrait faire face à la réalité. L’espagnol se ferait un plaisir de le lui rappeler. Il tourna de nouveau à l’angle d’un couloir et se retrouva nez à nez avec la française qui tenait ses chaussures à la main. Ils restèrent là, quelques instants à se regarder sans songer à rien. Ses chausses en main, la mine un peu défaite, Felipe lui trouvait des airs d’enfant. Lui barrant le chemin, l’espagnol reprit rapidement ses esprits et s’avança vers elle avec un air à la fois menaçant et amusé de la prendre au piège de la sorte.
-Quand apprendrez-vous à être raisonnable, très chère Stradivarius ? dit-il de son accent chantant espagnol. Nulle issue ici, vous êtes faites comme un rat.
Il s’avançait toujours vers la jeune femme qui reculait tant et si bien qu’il la poussa d’une main contre le mur juste derrière elle. Felipe ne pouvait s’empêcher de trouver l’expression révolté de son ennemie parfaitement adorable. En cet instant, il ne pouvait pas même songer à sa princesse russe. Sans même y prendre garde, il prit plaisir à sentir le parfum frais et léger que dégageait sa proie. Ses yeux noirs dévorait littéralement chaque traits, chaque cheveux ou la moindre expression de ce visage qui (il ne voulait pas vraiment l’admettre) lui avait terriblement manqué. Combien de soir avait-il divagué dans ses rêves d’opium à croire apercevoir au loin la frêle silhouette de son ennemie de toujours ? Combien de nuits avait-il regretté son geste ? Déchiré entre son devoir et son désir. Prenant un malin plaisir à avoir l’ascendant sur la situation, il saisit délicatement le visage de la blonde d’une seule main pour l’obliger à le regarder.
-Dites-moi, Andréa, reprit l’espagnol en savourant le vrai nom de sa fugitive préférée, ses lèvres à quelques centimètres des siennes. Que faites-vous donc à Versailles ? Fugitive que vous êtes. Chercheriez-vous un certain Roberval ... vous aussi ?
Quelle ironie ! Ces deux ennemis/amants de toujours semblaient à présent avoir un ennemi commun. Les ennemis de vos ennemis peuvent-ils être vos amis ? C’est bien ce que l’espagnol cherchait à savoir ! |
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| Sujet: Re: Loin des mers, près du ... |Felipe| 04.03.13 21:54 | |
| Ils étaient incapables de s'entendre, les caractères étaient trop forts de chaque côté, ils étaient trop fiers pour entendre que l'autre pourrait avoir raison. Andréa détestait être considérée comme une gamine, surtout par l'espagnol qui savait qui elle était vraiment, il l'avait vue sur la mer, commandée ses hommes et surtout elle avait toujours réussir à s'enfuir, cela prouve tout de même une certaine ressource. Mais non, lui s'entêtait à toujours la voir comme une pauvre fille, une pourrie-gâtée qui faisait la pirate pour s'amuser, alors qu'elle avait tellement à perdre si son identité venait à se savoir, elle tuerait l'honneur de la famille, décevrait son père et pourrait même en perdre la tête. Elle avait mené une vie dangereuse et avait traversé assez d'épreuves pour ne pas se laisser intimider par qui que ce soit, surtout pas par Felipe qu'elle regardait d'un regard méprisant alors qu'il la fixait, en colère de toutes ces révélations. Mais qu'importe, Andréa n'avait pas peur de lui et, le menton relevé, montrait bien qu'il ne l'impressionnait nullement.
Vous, Vous pleurez une barque branlante au fond des mers ! C’est le prix à payer quand on est une criminelle. Moi, la France m’a pris mon père et l’honneur de ma famille. Vous n’êtes qu’un ramassis de lâches et de prétentieux tous autant que vous êtes. Ma vengeance, elle, est juste ma chère ! Bien sûr, c'est évident. Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu. Vous vous croyez le centre du monde, que votre cause est juste. Mais qui se fout de l'honneur de votre famille, enfin dites plutôt votre honneur de pacotille ? Pas moi, en tout cas.
Elle ne prenait pas de gant quand elle lui parlait ! A quoi bon, vu qu'il la traitait aussi mal ? Elle n'avait aucun respect pour celui qui avait tué une partie de sa vie, c'était sa faute si elle avait perdu son bateau et son équipage ! Lui n'a perdu que de l'or, ce qui se trouve à travers le monde, elle le savait assez pour avoir pillé des bateaux qui en regorgeaient ! De toute façon, cette discussion ne menait nul part et Felipe semblait tellement au bord de la folie qu'elle crut qu'il la frapperait ! Alors autant s'échapper, c'est ce qu'elle faisait de mieux. Alors lui écraser le pied et partir en courant. A croire qu'il est plus facile de semer un bateau qu'un seul homme, Andréa ne connaissait pas assez le château pour en maîtriser les recoins et trouver des échappatoires dans ces cas là. A dire vrai, elle ne penserait pas avoir à fuir un jour de ce château d'un de ses anciens ennemis des mers. Elle avait très bien évité Roberval du mieux qu'elle pouvait, d'autres aussi mais ne pensait pas rencontrer un jour l'espagnol entre ces murs ! La voici coincée avec cette porte fermée à clé, ne sachant vraiment où aller, où se cacher et continuer à errer, pieds nus, chaussures à la main, espérant avoir semé l'autre. Enfin, cette pensée fut de courte durée lorsqu'il apparut au détour d'un couloir, ce qui la fit légèrement tréssaillir.
Quand apprendrez-vous à être raisonnable, très chère Stradivarius ? Nulle issue ici, vous êtes faites comme un rat. Stradivarius est morte, vous pouvez vous vanter de l'avoir tuée si cela vous chante. C'est Andréa maintenant. lâcha t'elle, toujours pleine de répartie et avec un petit sourire moqueur.
Elle ne le quittait pas des yeux, puis voulut essayer de partir assez dignement mais le voici qui s'avançait dangereusement vers elle. Malgré toute la bonne volonté du monde, elle ne pouvait rien faire d'autre que de reculer comme pour essayer de toujours lui échapper. Mais c'était peine perdue, elle sentit un mur derrière elle, elle était vraiment prisonnière cette fois. Sans chaînes mais Felipe n'était pas loin d'elle, trop proche même pour un garçon voulant la vengeance. Combien de fois la haine s'était transformée en passion violente, incontrôlable ? Sans le quitter des yeux, les baisser serait une faiblesse pour l'ex-pirate, elle se prenait à penser qu'il était toujours aussi beau, son teint halé semblait sucré et son regard était toujours tellement intense lorsqu'il la regardait. Elle le détestait mais pourtant ne pouvait s'empêcher de penser qu'il était doté d'une beauté et d'une sensualité qui la rendait toujours un peu chose. Reprenant ses esprits, elle voulut ne plus penser à cela et seulement tourna la tête. Mais Palma semblait bien décidé à ce qu'elle le regarde encore, il lui prit le menton pour lui faire tourner à nouveau la tête.
Dites-moi, Andréa, que faites-vous donc à Versailles ? Fugitive que vous êtes. Chercheriez-vous un certain Roberval ... vous aussi ? Ce que je fais ne vous regarde pas. Qui vous dit que je ne me suis pas rangée ? Que j'ai décidé de reprendre une place décente en société et devenir une bonne fille ?
Non vraiment, cela ne lui allait pas, elle ne pouvait pas s'imaginer si rangée, être sédentaire pour toujours, cesser de rêver à reprendre la mer, ne pas y retourner une nouvelle fois ? Elle même n'y croyait pas et se mit à rire de ses propres questions, se moquant bien que Felipe la prenne pour une folle ou quoi que ce soit.
J'avoue que cela est bien amusant d'y croiser des ennemis et de savoir que mes propres ennemis se détestent plus que tout. Je n'ai rien demandé, je ne suis pas venue ici pour vengeance. Sans bateau, je n'ai plus aucun pouvoir et il me faut bien obéir à ma famille, j'ai été envoyé contre mon gré. le ton était sec, on voyait bien qu'elle détestait être là. Quand j'ai su que Roberval avait donné le trésor au roi, je me suis dit qu'il ne devait pas être bien loin. Je ne sais pas s'il sait ma présence, la dernière fois qu'il m'avait vue, j'étais bien moins présentable, la dernière image qu'il a eu de moi fut sur une île au milieu de nul part, hurlant ma colère. J'ai bien changé … n'est ce pas ?
Andréa avait légèrement changé de ton. Elle se souvenait que Felipe n'avait jamais été indifférent à son charme, qu'elle en avait joué plusieurs fois et que souvent, cela avait réussi. Mais même au-delà, ce jeu lui plaisait et, au fond d'elle, elle avait l'espoir que ça marcherait toujours.
Est-ce une proposition d'association ? Me feriez vous confiance ou … vous avez quelque chose derrière la tête ? Son petit sourire était bien éloquent. J'ai beaucoup à perdre, il me faudrait une garantie que vous ne me trahirez pas, encore une fois.
Y avait-il seulement l'envie de se venger en cet instant ? Si quelqu'un venait à passer, il aurait plus l'impression de voir une idylle cachée ou un jeu de séduction. Leur détestation était aussi forte que leur attirance, même eux sans doute ne savaient plus sur quel pied danser, et que cette alliance n'était peut être qu'un prétexte, où ils y gagneraient sur plusieurs plans. Elle ne lâchait toujours pas Felipe du regard, l'écoutant attentivement. On pourrait que c'était évident qu'ils s'allient, mais Andréa n'était pas du genre à faire des marchés à l'aveuglette, surtout avec l'espagnol alors qu'elle n'avait pas toute sa tête en cet instant.
Sans vraiment réfléchir, une fois qu'il eut fini de parler, elle l'embrassa. Cette envie était là depuis presque le début mais cette proximité après tout ce temps sans se revoir, c'était à la fois si évident et en même si impossible lorsqu'ils s'insultaient il y a encore quelques minutes. Elle aurait pu rester accrochée à ses lèvres, comme les fois précédentes mais réussit à se détacher et le repousser tout en essayant de retrouver de la contenance.
J'y réfléchirais, je ne m'emballe pas pour une telle affaire, aussi intéressante soit-elle. Pas de chance, Palma, je ne suis pas prête de vous laisser tranquille, quelque soit ma réponse. déclara t'elle tout en remettant ses chaussures et repartir comme si de rien n'était.
Elle fit quelques pas et se retourna une dernière fois, presque étonnée de cette conversation surréaliste :
Qui aurait pu croire que nous pourrions peut être mener front commun ? En effet, vous devez avoir perdu votre honneur pour vous associer avec moi. J'en suis flattée.
Puis elle reprit sa marche, essayant de retrouver son chemin et retourner dans les salons et s'asseoir dans un coin, mimant l'ennui, moue qu'elle faisait très bien, jusqu'à ce que la marquise vienne à elle, lui disant qu'elle la cherchait partout. Et c'était reparti pour l'affreux manège, mais l'idée de pouvoir se venger et d'avoir revu son espagnol détesté lui donnait un léger baume au cœur. Enfin Versailles prenait de l'intérêt ! |
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| Sujet: Re: Loin des mers, près du ... |Felipe| 09.03.13 20:09 | |
| "Ce que je fais ne vous regarde pas. Qui vous dit que je ne me suis pas rangée ? Que j'ai décidé de reprendre une place décente en société et devenir une bonne fille ?
-Baliverne ! se moqua l’espagnol.
Impossible ! Elle n’avait jamais été quelqu’un de raisonnable et rangée. Felipe n’y croyait pas une seule seconde. Elle riait ! Bien sûr que c’était des bêtises qu’elle lui contait là, sorcière !
-Qui y’a-t-il de si drôle ? demanda Felipe, irrité.
-J'avoue que cela est bien amusant d'y croiser des ennemis et de savoir que mes propres ennemis se détestent plus que tout.
-Vous cherchez à vous venger ? demanda le prince, suspicieux.
-Je n'ai rien demandé, je ne suis pas venue ici pour vengeance. Sans bateau, je n'ai plus aucun pouvoir et il me faut bien obéir à ma famille, j'ai été envoyé contre mon gré, dit-elle d’un ton sec.
L’anecdote de son absence de bateau fit sourire le jeune homme. Il était satisfait de l’avoir tout de même bien handicapé malgré qu’il ne soit pas parvenu à la tuer il y a de ça quelques années.
-Quand j'ai su que Roberval avait donné le trésor au roi, poursuivit Stradivarius. Je me suis dit qu'il ne devait pas être bien loin.
-Sait il que vous êtes là ? s’inquiéta le germano-hispanique.
-Je ne sais pas s'il sait ma présence, la dernière fois qu'il m'avait vue, j'étais bien moins présentable, la dernière image qu'il a eu de moi fut sur une île au milieu de nul part, hurlant ma colère.
A cette description, de Palma ne pût s’empêcher de rire aux éclats en imaginant la jeune femme en furie sur une plage déserte.
-Quelle aventure ! dit-il d’un ton moqueur.
-J'ai bien changé … n'est ce pas ?
-Je ne trouve pas, non », dit-il d’une voix de velours en passant sa main dans ses cheveux.
Ces deux-là se conduisaient comme de vrais adolescents. Toujours à jouer au chat et à la souris, ils se charmaient et se blessaient tour à tour dans une danse macabre. Felipe se demandait comment il avait pu se passer de ce jeu entre eux durant toutes ses années. Puis la pensée de ses errances avec l’opium lui revint à l’esprit. Quelqu’un de censé verrait forcément un lien entre la disparition de la belle pirate et la lente descente du Capitaine dans la consommation d’opium.
« Est-ce une proposition d'association ? Me feriez vous confiance ou … vous avez quelque chose derrière la tête ? Son petit sourire était bien éloquent. J'ai beaucoup à perdre, il me faudrait une garantie que vous ne me trahirez pas, encore une fois.
- C'est curieux, chez les marins, ce besoin de faire des phrases..., dit-il avec un sourire songeur en continuant de lui caresser les cheveux.
Il avait à peine écouté ce qu’elle venait de lui dire, trop occupé à l’observer, scruter le fond de ses yeux pour percer à jour son âme. Felipe savait qu’il faiblissait d’un rien à la présence de Andréa.
« Ne vous inquiétez pas, dit-il doucement. Vous pouvez me faire confiance… pour cette fois », lui souffla-t-il à l’oreille.
C’est alors que sans crier gare, la jeune femme l’embrassa sans retenue (des adolescents vous dis-je !). Sans réfléchir davantage, il se laissa aller en prenant la blonde dans ses bras. Une vengeance ? Quelle vengeance ? La relation de ces deux jeunes gens étaient bien difficile à définir clairement. Toujours entre le feu et la glace, ils semblaient ne pas parvenir à se décider enfin ! Après plusieurs minutes qui filèrent à grandes vitesse pour Felipe, la fugitive le repoussa doucement. L’espagnol essayait de reprendre peu à peu ses esprits.
« J'y réfléchirais, je ne m'emballe pas pour une telle affaire, aussi intéressante soit-elle.
-Sorcière, dit le corsaire avec un petit sourire en coin.
-Pas de chance, Palma, je ne suis pas prête de vous laisser tranquille, quelque soit ma réponse. déclara-t-elle tout en remettant ses chaussures avant de repartir dans le couloir l’air de rien.
-Ne jouez pas trop avec le feu, lui glissa Felipe en rajustant un peu sa chemise et sa veste.
Elle fit quelques pas puis se retourna une dernière fois vers lui. Cette conversation était parfaitement surréalite !
« Qui aurait pu croire que nous pourrions peut être mener front commun ?
-Cela veut-il dire oui ? demanda Felipe avec un sourire charmeur.
-En effet, acquiesça la jeune femme. Vous devez avoir perdu votre honneur pour vous associer avec moi. J'en suis flattée. »
A ses mots, le prince espagnol, se mordait la lèvre inférieure. Il était fou d’elle mais n’osait pas se l’avouer vraiment.
« Vous ne perdez rien pour attendre, lui lança le jeune homme alors qu’elle s’éloignait de plus en plus. Nous redeviendrons ennemis bien assez tôt », ajouta-t-il comme pour se rassurer lui-même.
Lorsqu’elle disparut enfin au détour du couloir, Felipe se laissa aller contre le mur, tout retourné par sa rencontre de la soirée. C’est l’esprit léger qu’il regagna ses appartements… Son séjour à Versailles prenait un tournant piquant et exaltant à souhait ! Roberval allait voir ce qu’il en coûtait de se faire des ennemis comme la pirate et lui !
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