Jean de Baignes - Le diable est presque de retour...
Auteur Message Jean de Baignes
Quid Coeptas? ► Âge : 27 ans
► Titre : Aumônier de la reine et exorciste
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Sujet: Jean de Baignes - Le diable est presque de retour... 16.04.12 11:49 Jean de Baignes
(
Tom Hiddleston)
« Pardonnez-moi, mon père, parce que j'ai péché »
► 27 années, Jean est né le 21 juin 1639, le soir de la Saint-Jean ► Aumônier de la reine, exorciste exerçant dans les villes de Paris et Versailles, mais il espère bien plus. Né Jean Arçay, on lui octroie ce nom de Baignes en référence à l'abbaye dont il a été récemment nommé abbé commenditaire. ► Originaire du nord du Poitou, à la frontière d'avec le Maine et Loire et la Vendée ► Sa vocation incide sur son statut marital...mais c'est sans nul doute possible sans aucun regret. ► Prêtre catholique ► Hétérosexuel, même si cela importe peu.
♕ PROTOCOLE ♕
► VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ? Versailles serait comme un potager en culture éternelle. Pour un prêtre, pour un homme fasciné par la nature humaine et ses travers, Versailles est un lieu d’inépuisables ressources. Il s’y mêle dupes et trahisons, libertinage et bigoterie. Lui, l’enfant du Poitou qui parlait son patois natal avait su trouver cet étrange paradis qu’était Versailles, afin de pouvoir éveiller sa curiosité, son goût pour les connaissances. Sans cesse en quête de nouvelles idées ou sciences, Jean perçoit toutefois Versailles comme cette cage dorée où la noblesse se tient enfermée et où règne une douce atmosphère d’éternel péché. Il s’y plaît toutefois, sachant s’adapter à chaque situation ; il a su remiser ses humeurs sombres et réservées pour devenir l’un de ces abbés de cour, parfois mondains, plein d’humour, de cynisme, mais conservant sa grande morale. Sa droiture d’esprit lui permet d’apprécier cette vie versaillaise sans jamais craindre pour son esprit ou son âme. Il se sent parfois supérieur à toutes ces ouailles pécheresses, mais laisse passer tout ce qu’il aurait originellement repoussé lorsque son ambition peut-être servie. Versailles l’a rendu bien plus humain qu’il ne voulait l’être. ► COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ? Les complots sont légions, qu’ils soient contre un roi ou un Pape. Tout pouvoir amène la trahison et la Bible en est si remplie que Jean se doute que quelques âmes sombres œuvrent contre le pouvoir en place. Il reste toutefois bien éloigné de cela, et malgré sa curiosité naturelle, ne souhaite se mêler de ces complots qui pourraient le mener sur un chemin bien escarpé. Sa faculté à mettre ses scrupules de côtés pourrait être un atout pour lui s’il décidait un jour se mettre au service de ces contre-pouvoir, mais à l’heure actuelle, ses propres complots contre les messes noires et chaque apparition de Satan le préoccupent bien plus. S’il peut œuvrer pour plusieurs buts, il n’en perd pas moins les siens de vue, bien plus importants que des trônes à reprendre. Dieu est bien au-dessus des hommes ! ► COLOMBE OU VIPÈRE ? Homme d’Eglise, on pourrait voir Jean comme ces bigots en soutane, sans cesse psalmodiant quelques textes antiques, ou tels ces nobles qui prennent l’habit par leur place de cadet, mais dont les activités sont bien plus profanes que religieuses. Jean mêle ces deux facettes avec brio, sachant pianoter, jongler et jouer avec son caractère et sa vocation. Bigot, il ne l’est pas mais il n’en n’est pas moins entièrement fidèle à ses vœux et sait qu’il ne se détournera jamais. A Versailles, nombreuses sont ces jeunes diablesses courtisanes qui ont espéré jouer avec leurs âmes pour séduire un homme d’Eglise, et qui n’osent depuis croiser ne serait-ce que le regard de Jean. Ayant quitté son village jeune, il n’en garde pas moins une certaine simplicité, mais l’éducation donnée par les pères de Saint Etienne lui ont permit de connaître l’immensité de la culture ; ces années ont fait de lui un homme plus ouvert et extraverti que ne l’était l’enfant. Elles lui ont également donné ce goût de l’ambition, que l’évêque de Poitiers aura complété en lui ôtant ses scrupules. Jean est ainsi à double tranchant, proposant ce visage d’homme de Dieu, plein de droiture et d’esprit, à qui la reine se confie et dont la discrétion est acquise, et cette facette humaine, faite d’ambition dévorante et d’oubli volontaire de conscience lorsqu’il le faut. L’homme est prêt à de nombreuses choses, tant que celles-ci restent dans les limites spirituelles qu’il a fixées. On lui prête souvent de l’orgueil et il ne récuse pas ces accusations : son adolescence n’a été que bercée par des encensements ; mis très tôt sur un piédestal, il n’en descend qu’avec difficulté. Mais homme de savoir, il aime découvrir ce que ses pères lui ont toujours refusé, comme le sujet de l’alchimie ou des sciences plus occultes. Si Jean était blanche colombe, ça ne serait qu’apparence. ► DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ? Sans minimum de lignes, vous rédigerez les loisirs de votre personnage, pourquoi pas ce qu'il aimerait faire. De préférence en liste mais la forme est libre. -Aider ces pauvres âmes perdues à retrouver le droit chemin...mais s'ils ont des choses intéressants à offrir en plus, cela n'est pas de rfus (des clefs de caves? des noms en liens avec ce pourquoi la reine l'engage?) -Etudier, car mieux vaut une tête bien faite que bien pleine, et il aime modeler sans cesse son esprit. -Devenir confesseur de la reine...car à trop être dans l'ombre, on fini par s'éteindre. -Se détacher de son mentor, l'évêque de Poitiers, afin de faire ses preuves. -Chercher qui lui en veut à ce point, et pourquoi tant d'acharnement; -Cuisiner des plats, quitte à ennuyer madame Mahon, la cuisinière-femme à tout faire à son service; -S'occuper de Jezabel pour la rendre un peu plus effrayante qu'elle ne l'est déjà; -S'occuper des orphelins, veuves et visiter les hospices ainsi que l'hôtel Dieu, célébrer des messes, et vivre le quotidien de sa vocation.
♕ HOP, RÉVÉRENCE ! ♕
► Sammy, mais en vrai.... c'est un autre! ► Je dois avoir une vingtaine d'années, je crois ► Je viendrais autant que.... ► Longue vie au roi, même si l'unique roi est le Père Eternel ► Comment avez vous connu le forum ? Par internet. ► Suggestions ? Alors alors.... vous vous demandez en fait qui est ce "boulet" qui pond des trucs drôles? ahahahah Tremblez Joigny et Thimo
Dernière édition par Jean de Baignes le 28.04.12 23:40, édité 8 fois
Jean de Baignes
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Sujet: Re: Jean de Baignes - Le diable est presque de retour... 27.04.12 19:45 BIOGRAPHIEVERSAILLAISE POITEVINE
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VIDEO-Père Jean, père Jean ! L’interpellé se retourna, son regard clair transperçant le fidèle qui s’arrêta au milieu de l’allée centrale, ôtant sa coiffe et se signant brièvement face à l’autel. -Qu’y a-t-il ? -Ma femme, mon père, reprit fébrilement l’homme en faisant tourner son béret dans ses doigts crispés…là-bas, montra-t-il…cela fait trois dimanche qu’elle ne veut plus entrer dans une église ! -En effet, je ne l’ai pas vu ces derniers jours…est-elle souffrante, demanda posément le prêtre en descendant les marches menant à l’autel ? -Je crois que c’est pire, mon père…elle hurle à la mort dès que je m’approche de l’église ! Jean soupira discrètement en longeant l’allée pour rejoindre la femme. Il y avait la ville, la culture, les livres…et il y avait les villages et leurs croyances. Ces villages qui croyaient aux créatures fantastiques, qui pensaient que l’ail éloignait les esprits maléfiques et plantaient leurs graines en fonctions du Saint du jour. Le village de Moings n’échappait pas à cette règle, mais ce qui le différenciait d’autres villages, c’est qu’en son sein résidait l’exorciste dont le nom avait circulé dans toute la région poitevine. Rattaché à l’abbaye bénédictine St Etienne de Baignes, les habitants des alentours avaient pris l’habitude d’aller le chercher après le service dominical qu’il assurait à Moings. -Je…je crois qu’elle est possédée, mon père, continuait le villageois en bafouillant, aussi blanc qu’un linge de messe. -Possédée, répéta Jean en contenant un sourire ? Ce que vous avancez est grave mon fils ! Voyons cela… L’homme tremblota, trottinant derrière le prêtre qui avait rejoint la femme, debout devant le porche de l’église. Son teint était aussi pâle que celui de son époux, mais son visage paraissait calme. -Rappelez-moi votre nom, commença tout de go Jean, sans même la saluer ? -Béhémoth, répondit la femme d’une voix étrange. Ce nom avait provoqué en lui ces frissons instinctifs ; non pas qu’il prisait ces manifestations démoniaques dans le corps de ces pauvres gens, mais parce qu’éloigner Satan, c’était raffermir leur foi, les plonger dans la plus honnête des prières et les ramener à une vie plus sainte. Telle l’armée française contre les espagnols, il voyait son ministère comme une éternelle lutte contre le diable. -Sais-tu que tu ne peux rester là, répondit l’homme d’Eglise ? -Je le sais ! A toi de m’en faire sortir, idiot ! Jean fronça les sourcils, habitué à ces remarques qui parfois pouvaient se montrer bien plus acides. Mais il arrêta-là son interrogatoire, voyant l’heure s’afficher sur l’horloge de la petite église. La pauvre femme attendrait le lendemain, il était déjà certainement en retard pour accueil le baron de Moings qui l’avait mandé au plus vite. -Garde tes insultes pour demain, lança simplement Jean au démon qui habitait la femme. Monsieur, mon devoir m’attend hélas aujourd’hui, je serais chez vous demain après le service. N’hésitez pas à faire venir le village, les âmes ferventes sont les ennemis de Satan. L’homme secoua la tête fébrilement, incapable d’ajouter une seule parole. On ne pouvait dire que le village de Moings et avoisinants appréciaient particulièrement leur prêtre. Malgré son très jeune âge pour tenir un tel ministère – 24ans ! - C’était un homme taciturne, avare de paroles, qui allait à l’essentiel sans jamais s’éloigner dans les méandres de la littérature. Il n’était pas de ces hommes loquaces que les habitants prenaient plaisir à rencontrer et il n’était pas rare de voir les voir ne pas oser aller se confesser, de peur de recevoir une bien trop grande pénitence et un sermon en retour. Le père Jean était de ces âmes ferventes, à l’esprit entièrement dévoué à son ministère et sa volonté de remettre de l’ordre dans l’Eglise qui souffrait de son siècle était grande. Le mal de ce siècle, selon lui, était le peu de foi de ces hommes d’Eglise qui avaient trop longtemps acheté les croyances par des amulettes et des prières en gage. Pis, ces cadets de famille noble que l’on avait poussé à la vocation sans que Dieu ne les ai appelé. On le qualifiait bien souvent d’austère, mais Jean se souciait peu de recevoir de la gratitude de la part de ses ouailles, tant que l’église ne se voyait vidée au fil des saisons. Elle se remplissait même, car une des qualités que l’on prêtait à l’homme était sa facilité à capter son auditoire. Sa voix grave et calme, ses mots simples et à la portée de tous rachetaient ses élans de ferveur parfois craints. Mais sous cette apparente froideur se cachait un homme bien plus humain qu’il ne laissait transparaître, bien trop accaparé en ce jour par les affaires matérielles de ce monde qu’il tentait de racheter. Le baron de Moings n’était pas de ces hommes d’envergure, mais il avait un carnet d’adresse plus long que la Loire et après une récente affaire que le prêtre avait réglée rapidement, le baron lui avait promis sinon merveilles, du moins monts. -Monsieur le baron, je vous en prie, installez-vous ! Dans le petit bureau du presbytère attenant à l’église, le gras et jovial baron s’installa sur un fauteuil que la bonne avait repris plusieurs fois. Il chercha quelques seconde sa place pour caser la graisse à peine retenue par sa veste, sous le regard amusé de Jean, dont le physique était bien aux antipodes de son protecteur. L’un était gros, gras et rougeaud, le second élancé, fin, ses cheveux de jais soigneusement ramené en arrière. Les habitants de Moings n’avaient osé lui demander comment aucune mèche ne pouvait dépasser. Jean sortit d’un petit meuble deux verres et une bouteille, connaissant les méthodes pour mettre l’homme en confiance. -Ah ! Je vois que vous avez toujours ce bon vin de Bordeaux, mon père ! Vous savez me demander des choses, vous ! Ahah ! -Ou peut-être que je souhaite simplement vous remercier à l’avance, répondit calmement Jean dans un sourire. Il servit le verre qu’il tendit au baron, posant à peine ses lèvres sur le sien. -Eh bien je ne sais si vous avez en plus ce don de lire la lettre qui est au fond de ma poche, mais buvez, mon père, buvez ! Car c’est une excellente nouvelle, et non des moindres ! Le regard de Jean étincela à cette annonce. Le baron lui avait parlé de nobles auprès de qui être le confesseur, mais ce qu’il voulait, lui, c’était quitter la province, quitter ces hommes qu’on ne pouvait rendre plus croyants qu’ils ne l’étaient déjà. Il voulait viser plus haut, plus loin ! Le cardinalat ? Qu’importe ! Le plus important n’était pas cette fonction dans le panier de crabes qu’était la hiérarchie épiscopale qui voyaient des laïcs devenir cardinaux, mais plutôt sa place en France, là où il pourrait bien plus rayonner. Si on lui proposait la mitre, cela-dit, il ne le refuserait pas… L’ambition, une fois lancée, était comme un cheval emballé, et plus encore pour un jeune homme qui s’ennuyait déjà dans une campagne reculée. -Je vous écoute, baron. -Vous quittez Saint Etienne, Moings et tout le Poitou d’ici la fin de ce mois, lança le baron d’un ton faussement mystérieux ! -Où m’envoie-t-on ? Je suis attaché à mon abbaye, répondit Jean, perplexe. Les affaires du baron paraissaient souvent extraordinaires pour finalement se révéler décevantes. -A la cour, mon père ! Versailles ! La reine ! Ses prunelles s’écartèrent et Jean ne pu retenir le large sourire qui éclaira son visage. -Dans la Maison de la reine, baron ? -La place d’aumônier ordinaire est vacante…vous savez que pour être Grand Aumônier il faut être évêque et pour cela, hélas ! Je n’ai pas encore assez de pouvoir. Qu’importe la mitre à cet instant, Jean n’écoutait déjà plus l’homme, bien plus occupé à prendre conscience de sa nouvelle place. Jamais il n’avait pu espérer cela ! Son nom avait donc parcouru tant de lieues, pour revenir aux oreilles du Grand Aumônier. Son cœur d’homme ne pouvait être plus comblé qu’à cet instant. -…et je lui ai donc suggéré de venir vous voir, trancha le baron qui n’avait cessé de babiller. Le silence soudain fit sursauter Jean. -Pardon ? -J’ai conseillé à cette pauvre enfant de venir vous parler. Ma fille a beau essayer de lui faire dire ce qu’elle a, elle refuse et s’obstine à cacher cette lettre. -Une lettre, répéta Jean sans comprendre la tournure de la discussion ? -La fille de notre gouvernante, mon père ! Léonie, une petite de 10ans fraîche comme le jour mais d’une maladresse incroyable. -Envoyez-là moi si vous le souhaitez, bien que je ne comprenne pas le fond de ce problème. -Moi non plus, je vous le confesse ! Mais revenons à ce qui m’amène ! Votre vin est toujours aussi délicieux, faites-vous en porter à Versailles, je viendrai en boire à vos côtés ! Je disais donc qu’à la fin de ce mois, votre nouveau ministère vous sera confié. Il sirota le vin rouge dont il s’était lui-même resservi. La reine est un peu bigote, vous le savez peut-être…je pense que vous serez bien plus occupé qu’ici ! Et Versailles….Versailles et le libertinage, soupira-t-il en forçant le trait. Ca sera fort différent de vos ouailles, mon père ! -Je m’y attends, j’ais ces quelques semaines pour m’y préparer, mais je vous avoue que je n’en suis pas fâché. Versailles bien plus besoin de Dieu que ces âmes plus croyants encore que la Sainte Vierge, si cela était possible ! Le baron leva un sourcil à cette dernière réflexion peu habituelle dans la bouche du prêtre. -Mais l’heure tourne, je dois vous quitter…croyez bien que je reviens demain finir cette bouteille bien trop délicieuse pour être abandonnée ! Jean gratifia le baron d’un grand sourire, l’assurant de sa présence de lendemain afin de le remercier d’avoir agi en sa faveur et referma la porte du presbytère derrière le gros homme. -Jezabel, appela-t-il une fois seul ! Nous partons à Versailles ! Un aboiement sonore lui répondit et l’on entendit la galopade d’un énorme berger des Beauce qui surgi de nulle part. -Versailles mon père, résonna la voix de la bonne ? Qu’est-ce cela ? -Mes fonctions se terminent ici, Catherine, répondit Jean doucement à la vieille femme pour ne pas risquer une apoplexie. Je viens d’être nommé aumônier de la Maison de la reine. Le plat que tenait la femme dans ses mains s’écrasa dans un éclat de porcelaine. Le chien n’en perdit pas une miette.
Dernière édition par Jean de Baignes le 27.04.12 20:06, édité 2 fois
Jean de Baignes
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Sujet: Re: Jean de Baignes - Le diable est presque de retour... 27.04.12 20:04 BIOGRAPHIEVERSAILLAISE POITEVINE
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VIDEOLa pauvre femme avait eu de la peine à se remettre de ses émotions. Ce jeune homme, c’était comme une rédemption par chez eux! Il avait remplacé l’un de ces vieux prêtre à l’ouïe et à la vue défaillante et jamais il n’y avait eu homme plus agréable à servir! Que deviendrait-elle sans ce chien avec qui elle passait toutes ses journées?! A peine un an après son arrivée à Moings, voilà déjà que la cour venait leur ravir leur enfant du pays...
Mais la servante qui voyait en ce jeune père comme un fils ne savait en réalité peu de chose de lui. Pour cela, il fallait remonter plus haut dans les terres poitevines, quitter la Charente au-delà de Segonzac; il fallait passer par Cognac, Niort et remonter le long de la Vienne, prendre Secondigny et là, à quelques lieues de Loudun, juste en dessous de Thouars se trouvait le petit village d’Arçay, flanqué entre deux plaines herbues.
C’est ici que le père Jean avait vu le jour, né Jean Arçay. Il était coutumier de donner le nom du village où l’on habitait et il fallait croire la petite famille implantée là depuis de nombreuses années pour que nul ne s’émeuve de cette homonymie.
Louis Arçay était un de ces patriarches de famille, qui gardait un coeur tendre sous un physique dur et froid. Homme influent dans le petit patelin, il avait ses ouailles autour de lui et aurait pu, quelques siècles plus tard, prétendre à en devenir maire. Louis avait vécu la guerre contre les huguenots, avait eu deux femmes, de nombreux enfants mais dont deux seulement restaient en vie. Il attachait peu d’importance à la vie sur terre depuis qu’il avait combattu “aux côtés du bon roi Louis XIII” - son illustre homonyme - bien plus attaché à la future vie céleste qui l’attendait après cette délivrance qu’était la mort.
Il savait suffisament lire pour faire la lecture des saintes Ecritures le soir à ses enfants, leur parler du danger de Satan et leur faire aimer Dieu et ses Saints. Il était assez prudent pour leur avenir, afin de pousser son fils unique à fréquenter la petite école improvisée avec les villages attenants, dont le professeur était le curé d’Arçay, vieux bénédictin à la barbe blanchie par les âges.
Deux enfants pour un charpentier, voilà qui pouvait paraître étonnant. Mais le sort s’était abattu sur la famille Arçay, comme un démon sur une âme.
Louis, au retour de la guerre, avait épousé une jeune fille du pays rochellois rencontrée en campagne. Elle descendait de huguenots et si l’on connaissait la foi d’Arçay, on ne pouvait que songer à une conversion ou à un envoûtement. Ses cheveux avaient ces reflets mordorés que l’on prêtait aux filles maléfiques. Préciser qu’elle fut peu aimée dans le canton est une perte de temps. Ne donner que des filles à Louis n’arrangea en rien cette affaire et lorsque l’homme eu assez de sa femme à la réputation peu enviable, il s’acoquina avec le curé qui en référa à l’évêque qui en référa à qui de droit. La pauvre créature fut répudiée en bonne et due forme et pour qu’elle puisse se détourner totalement du maître que lui prêtaient les habitants et qu’elle ne convertisse pas sa fille de 3 ans aux maléfices, Arçay la fit enfermer au couvent de Loudun. Les ursulines sauraient mettre de l’eau bénite dans son sang!
C’était en 1632 et Urbain Grandier avait célébré ce jour-là la messe à Loudun. Nul ne pouvait alors prévoir le déchaînement qui allait se produire les deux années à venir.
Grandier, curé libertin et peu enclin à la morale fut bientôt accusé d’avoir souillé l’Eglise et les jeunes religieuses du couvent des Ursulines. Le diable s’en mêla certainement, habitant peu à peu les soeurs et éloignant de plus en plus l’idée folle de mythomanie ou d’invention de la part des jeunes femmes.
Le sang de Louis s’était glacé à ces évènements et à sa suite, le village fut persuadé de la possession de la malheureuse femme. On le félicita de l’avoir répudié à temps mais très vite sa fille Anne fut le point de tous les regards et de toutes les inquiétudes mystiques.
Pour conjurer ce sort, Louis avait épousé dès 1635 Agnès, une fille de Thouars, jeune et fraîche, aux cheveux de jais et à la mine pâle. Ses manières douces et éthérées avaient su reconquérir le coeur de l’homme et lorsqu’elle annonça une première grossesse quelques mois après leur mariage, il se vit quelques années auparavant, quand il n’était qu’un jeune et fringant soldat.
En 1640 hélas, elle laissait derrière elle un nombre de fausses-couches et d’enfants mort-nés qui l’avait rendue physiquement faible et psychologiquement défaillante. La mort ne lui avait laissé aucun répit et elle reposa tout son amour maternel sur cet enfant chétif qu’elle avait mis au monde un an auparavant, au solstice d’été à la Saint-Jean.
Elle l’avait prénommé ainsi, sans doute par fatigue de trouver un prénom de plus pour cet enfant sur lequel, elle était sûre, la mort s’acharnerait également. Mais après quelques mois et braillements, Agnès était convaincue que le Saint Apôtre veillait sur cet enfant.
***
-Anne, attends-moi !
-Dépêche-toi, Agnès veut que j’enlève la soupe de ce soir du feu, après je me ferais gronder !
-Mais attends-moiiiii !
L’adolescente s’arrêta net, pivotant sur place pour jeter un regard assassin à son cadet. Celui-ci avait atteint ses 6ans avec une facilité déconcertante et chaque hiver, elle espérait odieusement qui lui arrive malheur. Vu sa carrure, il ne tiendrait pas contre un coup de vent et la Agnès, déjà presque sénile, se laisserait emporter par la mort…elle resterait avec son père. Seule.
Mais ne croyons pas l’adolescente aussi vénale, ça n’étaient que là quelques rêveries d’une jeune fille dont le début de vie ne fut qu’une succession de railleries et d’avanies. Il ne faisait nul doute que la disparition de son cadet l’affecterait bien plus qu’elle ne le disait fièrement.
Mais en ce dimanche d’hiver, attendant que Jean courre jusqu’à elle, elle ne sentait que le froid la saisir et avait l’unique envie de l’abandonner sur place. Peuh ! Il saurait retrouver son chemin, ce pleurnichard !
Peut-être l’Esprit-Saint avait –il soufflé sur cette tête rousse ce jour-là, car elle patienta et attrapa la main de son petit frère pour le traîner jusqu’à la maison.
-Un jour je vais attraper la mort à cause de toi, le gronda-t-elle en poussant l’enfant glacé près du feu ! Elle-même s’enveloppa dans une épaisse couverture avant d’ôter la soupe du feu ; dans un geste machinal, elle saupoudra le tout de quelques herbes aromatiques, sans remarquer les sourcils froncés de l’enfant.
-Qu’est-ce que tu as mis, demanda-t-il d’une voix inquiète ?
-Des herbes pour te faire laisser petit toute ta vie, railla-t-elle, goguenarde.
Elle se mordit la langue pour ne pas rire devant l’air scandalisé du garçon. Mais muet de stupeur, il ne savait que répondre, guettant plutôt la porte qui venait de s’ouvrir à la volée sur ses parents.
-Papaa ! Anne a mis des choses dans la soupe de ce soir !
-Jean, tais-toi, tu sais que c’est juste des herbes du jardin !
-Elle ment, j’en suis sûr !
Le père Arçay leva les yeux d’agacement, lâchant un profond soupir, alors qu’Agnès emmenait dans l’autre pièce le garçon qui ne cessait de se récrier contre son aînée.
Anne jubilait. Elle savait que son père n’oserait lever la voix contre elle, malgré tout ce qu’il devait ressentir en cet instant. Elle savait que sa mère l’avait fasciné, qu’il l’avait ramené dans le Poitou et épousé car elle ne ressemblait à aucune autre. Elle savait aussi que ses cheveux de feu, bien loin d’être la chevelure du diable, l’avait attiré comme elle l’attirait toujours. Depuis les exorcismes de Loudun, Louis n’avait plus jamais levé la voix sur sa fille, la laissant dans cette semi-liberté dont elle profitait allègrement.
Sa principale cible – puisqu’elle ne pouvait être Agnès – était son gringalet de petit frère, toujours geignant, et ses cheveux corbeau. Quand elle s’était lassée de le railler, elle avait entreprit de l’effrayer. Le loup fut son histoire préférée, jusqu’au jour où, pour conjurer le sort, Louis avait conté à Jean l’histoire de St François d’Assises. Depuis, le garçon s’était juré d’adopter un loup et passait trop de temps dans les bois au goût de ses parents.
Elle avait tenté l’histoire du Petit poucet, perdu dans la forêt, mais tout était tombé à l’eau lorsqu’Agnès lui avait expliqué que chaque étoile était un ange et que la plus brillante était celle du Berger qui le guiderait où qu’il soit.
Plus tard, elle essaya de lui faire croire en l’ogre mangeur d’enfant, mais très vite, il eu comme héro le jeune David, tuant le géant Goliath et l’ogre ne pu l’empêcher de dormir.
Anne pensait avoir épuisé ses ressources, lorsque la petite bible posée sur la cheminée lui en donna de nouvelles, de plus atroces encore.
Agnès était donc si pieuse ? Son fils était à son image ? Elle savait dès lors que rien ne saurait pu l’effrayer que ce que son père avait éloigné de ce foyer : le diable. N’était-elle pas fille de possédée ?
On ne su quel démon traversa l’esprit de l’adolescente ce jour-là, mais dès lors que Jean eu 8ans, il cessa de considérer sa sœur comme cette âme bienveillante, quoique trop moqueuse.
C'est tout pour le moment
Jean de Baignes
Quid Coeptas? ► Âge : 27 ans
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Sujet: Re: Jean de Baignes - Le diable est presque de retour... 27.04.12 20:21 BIOGRAPHIEVERSAILLAISE POITEVINE
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VIDEO-Monseigneur, je ne saurais combien vous remercier pour votre soutien…
-Allons allons…vous avez de l’ambition, Arçay, cela se voit ! Ces village n’ont pas besoin d’un homme d’une si grande foi, ils croient bien assez, lâcha l’évêque de Poitiers en sirotant un verre de vin. Il leva les yeux au ciel. Vous serez plus utile à la cour, surtout à votre âge, ça serait gâcher un talent !
Jean hocha simplement la tête en signe de gratitude, buvant à son tour le verre tendu par l’évêque.
-J’ai toujours su que vous seriez un grand homme, Arçay, que les anges étaient sur vous à votre berceau. L’histoire de votre famille est assez éloquente, renchérit-il.
L’intéressé ne répondit rien, mais ses pensées n’étaient pas moindres. L’évêque songeait-il réellement à ses dernières paroles ? Croyait-il encore que son protégé avait un pouvoir divin particulier ? Il y avait bien longtemps que Jean avait abandonné ces croyances justes bonnes à le faire étudier toujours plus ; elles n’avaient eu de mérite qu’à lui donner une confiance inébranlable dans le pouvoir qui lui avait été conféré et à le pousser sur ce chemin de l’ambition.
Jean préféra ne rien répondre à son mentor ; lui faire croire que le jeune prêtre croyait encore à ce qu’il qualifiait de supercherie était un choix délibéré. Plus l’évêque penserai le manipuler un peu plus longtemps, plus Jean saurait le surprendre au moment voulu.
-La cour a en effet plus besoin d’hommes de foi. Elle a trop longtemps été abusée par ces libertins et ces nobles sans vocation, lâcha-t-il pour contenter l’évêque !
-Mais j’ai d’autres projets pour vous, Arçay, reprit le mentor après un large sourire de contentement. Il agita un doigt bagué, le sourire malicieux. Vous savez que je suis de près les affaires touchant à l’abbaye dont vous avez été l’élève, St Etienne de Baignes.
-Oh monseigneur, tenta Jean, voyant où l’homme voulait en venir…
-Taratata, ne refusez rien avant que je ne vous promette ! Vous savez que ce pauvre père abbé vieilli, hélas. L’abbaye n’aura plus d’abbé aussi bon qu’il le fut, soupira-t-il en finissant son verre pour s’en resservir un. Vous ne buvez pas ?
Jean trempa ses lèvres pour rassurer l’homme.
-Je ne peux cumuler ces charges à mon âge, monseigneur, s’opposa-t-il, sans trop oser se montrer virulent.
-Aujourd’hui non, mais demain peut-être, si !
-Mais demain, un autre abbé aura, je l’espère, reprit St Etienne…
-Cela n’est pas certain ! L’abbaye n’a plus autant de revenus qu’auparavant…sa Majesté souhaite y placer des abbés commanditaires, si j’en crois les futurs édits. Elle s’amenuise…
-Un nouvel abbé sera alors bientôt nommé, répondit Jean judicieusement. Le père abbé est presque mourant si j’en crois même les dernières nouvelles. Il dit ces derniers mots prudemment, craignant l’idée de l’évêque qu’il sentait venir.
L’évêque croisa ses mains et posa son menton dessus, fixant Jean d’un regard acéré. Un mince sourire éclaira son visage.
-Ne soyez pas naïf, Arçay. Un abbé est si vite reparti…il ne sera là qu’en tant que…vacataire, si je puis dire. Vous en avez l’étoffe….
-Monseigneur…
-Oubliez vos scrupules ! Que voulez-vous ? La cour ? Uniquement la cour ?
-Non monseigneur, mais…
-Eh bien faites-vous à cela, Arçay : l’ambition ne se nourrit pas que de bonnes intentions, je pensais que vous l’auriez compris !
-Je l’ai compris, toutef…
-Baste ! L’évêque secoua sa main, agacé, faisant claquer ses bagues. Je vous ai fais grimper ces échelons, Arçay ; croyez-vous que ce baron aussi sot que gras ai pu vous trouver cette place à la Cour ? – taisez-vous, je termine. Que vous le vouliez ou non, je vous mettrais à la tête de cette abbaye et je sais que vous m’en serez reconnaissant un jour.
Jean ne su que répondre. Muré dans un silence, ses yeux allaient de la bouteille vide au verre qu’il n’avait touché, répétant les mots de l’évêque. Oui, il voulait atteindre certains sommets ! Mais…évincer un homme pour ce faire lui paraissait bien trop vil, voire lâche. Ses scrupules, selon l’évêque ? Jean appelait ça une « conscience », mais il ne pouvait encore savoir que la définition de celle-ci allait à l’avenir être corrigée par ses soins.
***
-Papaaaaaaaaaaaaa ! Mamaaaaaaaaaaaaaaaan !
Les cris du garçon avaient fait voler la porte de la maison et le regard affolé, Agnès Arçay courait vers son fils qui remontait la petite allée d’herbes folles.
-Que se passe-t-il, s’écria-t-il, la voix paniquée ?! Viens, viens me voir Jean, que s’est-il passé ?
Elle agrippa l’enfant qui se réfugia dans ses bras, la tête néanmoins tournée vers l’unique rue du petit village. La force avec laquelle il serrait sa mère inquiéta Agnès qui se mit à trembler plus fort que lui.
-C’est….Anne, marmotta-t-il en retenant un sanglot de peur. Elle….elle…
-Elle quoi ?
-Elle avait de la mousse blanche dans la bouche ! Et elle criait très fort ! Et elle disait des choses que je ne comprenais pas !
La voix de Jean, 10ans, était si tremblante que la mère, bien plus faible que son fils, manqua de s’évanouir. Ce fut l’arrivée de Louis qui lui donna un peu de chaleur.
-Que dis-tu Jean, demanda-t-il d’une voix forte, guettant l’arrivée de sa fille ?
L’enfant s’exécuta et au fur et à mesure du récit, le teint de Louis devint aussi pâle que la mort et il se signa silencieusement, vite imité par sa femme.
-Courre vite me chercher le curé, Jean et ne t’arrête surtout pas en chemin ! Récite tes prières jusqu’à ce que tu ai trouvé le père !
L’enfant hocha la tête fébrilement et s’exécuta aussi vite que ses jambes le pouvaient.
-Est-ce la première fois que cela arrive, demanda le vieux bénédictin à l’enfant, dont les pieds touchaient à peine le sol ?
-Non mon père…
-Mais vous ne l’avez jamais dit ?
-Non, répondit Jean en rougissant, les yeux rivés au sol. J’avais peur qu’elle me fasse du mal, dit-il d’une petite voix. Elle me fait peur depuis qu’elle va de plus en plus souvent au couvent des Ursulines, à Loudun.
Derrière la porte, Anne eu un sourire mauvais, le regard étincelant. Personne ne s’était aperçu de son retour et elle profitait de leur ignorance pour écouter le conciliabule.
-Dit-elle des mots inconnus ?
-Oui, je crois…et puis je l’entends parler dans son sommeil, aussi.
-Dormez-vous bien, s’inquiéta le prêtre devant la mine pâle du garçon ?
Celui-ci secoua la tête, les oreilles roses.
Les trois adultes échangèrent un regard éloquent et Agnès se signa trois fois, trempant ses doigts dans un pot d’eau bénite.
-Seigneur Jésus…..mon père, est-elle….
-Le Seigneur nous visite, madame, répondit le bénédictin, mais Satan lui-même est allé au désert.
Agnès laissa échapper quelques larmes de frayeur, ignorées de Louis qui n’avait cessé de considérer son fils d’un air grave.
-Le petit semble bien protégé des attaques du démon qui habite sa sœur, monsieur, rassura le vieux père. Il est assidu à ses cours et à son catéchisme, il connaît bien plus les écrits de Saint Jean que je ne les connais moi-même !
-Que faudra-t-il fait, coupa Louis d‘une voix sombre ?
-Je vais en référer à l’évêque, monsieur…depuis Loudun, vous savez, commença le prêtre sans terminer sa phrase. Un exorciste viendra rencontrer votre fille s’il le faut.
-Possédée ?! Tu es sûr ?!
-Comme je te vois, Sophie.
-Jean…réfléchis…si Anne était possédée, elle tournerait en l’air, on m’a raconté que c’était comme ça à Loudun !
L’adolescent de 14 ans leva les yeux au ciel et lança les brins d’herbe arrachés sur la jeune fille assise à ses côtés.
-Ce sont des idioties ! Mon père y était et rien de cela ne s’est produit.
-Il t’a raconté ?
-Un peu, admit Jean en arrachant d’autres brins d’herbe. Mais Anne est….effrayante, reprit-il en regardant sa voisine sérieusement. Si tu la voyais lors de ces crises, on pourrait croire que c’est quelqu’un d’autre !
-Elle bave comme un chien enragé, rigola Sophie ?
-Presque, répondit Jean d’une voix terne devant la mine peu convaincue de l’adolescente.
-Alors viens, allons voir Médor, railla-t-elle en se relavant et en époussetant le tissu sali de sa robe. L’herbe arrachée voleta à terre et elle couru jusqu’en bas du chemin qui menait au cœur du village. Dépêche-toi ! Je veux la voir ronger son os !
Jean soupira devant l’incrédulité de son amie et la suivi presque à contrecœur. En vérité, Anne l’effrayait toujours. Possédée, elle l’était certainement et ses crises redoublaient – selon lui – dès qu’elle revenait d’une visite à sa mère. Au fond de lui, il était persuadé que le démon qui avait habité la mère avait à présent élu domicile chez Anne.
L’exorciste était venu plusieurs fois sans parvenir au moindre résultat et la jeune fille, à présent âgée de 24 ans, devenait la pestiférée du village, celle que l’on ne pouvait marier. On ne pouvait deviner le réel dessein d’Anne à jouer ce rôle aussi longtemps. Peut-être espérait-elle simplement se faire bannir afin de fuir un endroit qu’elle détestait depuis de nombreuses années.
Aucun jeune homme sensé n’avait demandé sa main et Louis attendait un seul résultat pour confiner la fille auprès de sa mère dans le couvent des Ursulines de Loudun. A 24ans, il fallait prendre une décision !
La jeune fille avait joué son rôle à cœur pendant son adolescence dans l’unique but d’effrayer Jean, mais au fil des ans, elle avait compris l’intérêt qu’elle avait à éloigner d’elle des prétendants inintéressants. Peut-être également l’attitude de son seul ami, Benoît de Courtenvaux, la poussait-elle à continuer ce jeu démoniaque. Pourquoi prenait-il chaque fois la défense de Jean ! Ne pouvait-il pas plutôt l’aider, elle, à s’échapper d’Arçay, de ce village qui était pire qu’une prison ? Il savait tout ce qu’elle faisait, mais se contentait de la raisonner…Benoît et ses mots naïfs envers Jean ne faisait qu’enfoncer Anne dans son petit jeu.
Il y avait bien trop longtemps que Jean n’avait été effrayé par elle et Anne redoutait même que la présence de l’exorcise ne venait à rassurer son frère, comme autrefois. Rendre chèvre - ou pourquoi pas fou – Jean était son plaisir personnel. Elle l’avait à sa merci ! Et si elle parvenait à éloigner cette Sophie qui ne croyait qu’en ayant vu, Anne pouvait réussir son coup. Et ce jour-là, elle s’était lancé le défi de convaincre Sophie de sa réelle possession.
L’imagination d’Anne n’avait de borne que la nature humaine.
Bon là c'est vraiment tout pour le moment
Jean de Baignes
Quid Coeptas? ► Âge : 27 ans
► Titre : Aumônier de la reine et exorciste
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Sujet: Re: Jean de Baignes - Le diable est presque de retour... 28.04.12 17:11 BIOGRAPHIEVERSAILLAISE POITEVINE
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VIDEO-Mademoiselle, n’avez-vous pas trop chaud au soleil, ne voulez-vous pas vous abriter à l’ombre de ces orangers ? La parole de Dieu y est aussi belle.
La jeune fille leva un regard amical sur le jeune prêtre qui lui indiquait les bosquets d’orangers. Dans ce couvent où elle se trouvait enfermé non sans un certain plaisir, elle avait accepté la compagnie de ce jeune prêtre bénédictin, venu de France passer une année en Espagne.
Il posait toujours sur elle ce regard d’intérêt particulier. Il n’y avait dans cette lueur aucune sensation malsaine, mais bien plus une idée qui germait et qui laissait la jeune fille songer à quelques affaires dont il l’entretiendrait sous peu.
En réalité, Inès de Valencia se trompait peu sur l’intérêt que Jean lui portait. L’Espagne avait été pour lui comme un second souffle dans ces études cléricales. Il atteignait les 20ans et cette échappée en terre catholique lui avait permis d’entrevoir et de percevoir le monde qui entourait la France.
Malgré la guerre qui déchirait toujours les deux pays, le religieux avait pu, sans trop de difficultés, entrer en terre espagnole afin de poursuivre l’œuvre des missionnaires envoyés à la suite de la Reconquista.
C’était dans ce petit couvent qu’il avait alors aperçu la jeune Inès, perdue dans sa Bible, dans sa prière. Comme touchée par la grâce, elle avait cette douceur et cette candeur que l’on demandait souvent aux religieuses.
Mais c’est également en Espagne que Jean avait pu à nouveau rencontrer Satan et faire son premier exorcisme. Pour l’Eglise, il s’agissait là d’un exorcisme ordinaire, mais pour le jeune ecclésiaste qu’il était, l’épreuve avait eu une saveur particulière, le plongeant les jours suivants dans une profonde réflexion. Seule la jeune Inès avait pu le tirer des méandres de son esprit, s’efforçant de connaître ses préoccupations.
-Il n’y a rien de terrestre à cela, mademoiselle, répondit-il simplement lorsqu’elle lui posa la question.
-Le spirituel me touche, dites-m’en plus !
-Je n’oserai, ce sont là des points plus sombres auxquels vous ne serez peut-être jamais confrontée. Satan s’immisce partout, mademoiselle.
-Mais la lecture des Saintes Ecritures l’éloigne. Si notre vie est jalonnée de bienfaits et de gestes saints, comme nous l’a enseigné le Christ, Satan ne saurait venir si facilement !
La candeur de la jeune fille tira un sourire au français.
-Satan est allé dans le désert pour tenter le Christ lui-même.
Inès afficha une petite moue avant de s’éloigner, sous le regard pensif du jeune prêtre. Elle avait la science, la culture, la curiosité, la parole…si elle choisissait de donner son âme à Dieu, elle pouvait être la plus érudite des religieuses d’Espagne. Il n’osait lui parler de cette vocation, ayant lui-même eu la sienne d’une manière des plus atypiques.
***
-Jean, où es-tu passé ?
-Par ici Sophie !
L’adolescente passa la tête par la porte de la petite cuisine, jetant un regard goguenard à son ami.
-C’est pas le moment, viens, tu prépareras ça plus tard ! En plus, je crois que ta sœur va bientôt rentrer, je veux la voir, hein !
Jean lâcha son couteau de cuisine et leva les yeux au ciel. Sophie avait ce don d’être exaspérante, mais il n’avait jamais eu le cœur de le lui dire, sa présence étant bien trop précieuse. Elle avait cette fraîcheur vive, cette franchise à toute épreuve qui dénotait tant avec son caractère qu’elle le poussait à sortir de sa bulle.
-Dépêche-toi, le pressa Sophie en entendant un claquement de porte !
Mais un râle avait résonné dans la pièce d’à côté, glaçant le sang des deux adolescents. Le râle de la mort, un son guttural, comme le cri étouffé d’un homme qu’on enseveli.
-Anne, lança Jean d’une voix mal assurée ? Il sentit la main de Sophie s’agripper à son bras.
-C’est peut-être le Louvier, murmura-t-elle en songeant à cette légende d’un homme élevé parmi les loups et se nourrissant d’humains.
-Anne, répéta-t-il du même ton ?
Un bruit de verre brisé les fit sursauter, le cœur battant la chamade. La main de Sophie s’était resserrée et Jean la sentait trembler contre lui. D’un geste fébrile, il passa la main sur le plan de travail de la cuisine et ses doigts se refermèrent sur le couteau qu’il avait posé à l’instant.
-Qui est là, demanda-t-il à nouveau en s’efforçant de se montrer rassuré ?
Mais à nouveau, le son résonna et une figure fantomatique apparu soudainement, comme surgit de nulle part. Les yeux creux, cernés de noir, le teint cadavérique et les mains ensanglantées, Anne, vêtue d’un linceul blanc se tenait dans l’embrasure de la porte, levant une main vers Sophie.
Le cri de la jeune fille se bloqua dans sa gorge et d’un geste, elle se poussa dans le dos de Jean, le plaçant comme un bouclier entre l’apparition démoniaque et elle.
-N’approche pas, lança-t-il, pointant le couteau face à Anne. Quel démon que tu sois, n’approche pas….mais sa voix peu assurée trahissait sa peur panique. Derrière lui, Sophie ne cessait de trembler.
-Je suis Astaroth, fit la voix gutturale, provoquant une petite exclamation de panique chez Sophie.
-Quitte ma sœur, tenta bravement le garçon qui tâchait de reprendre son sang froid. Comment avait donc fait l’exorciste qui était venu quelques mois auparavant ? Des prières, mais il avait oublié les termes des paroles lancées au diable.
Mais l’apparition s’avançait, levant les bras menaçant, et levant la pointe du couteau, Jean repoussa Sophie plus loin derrière, osant s’approcher de la créature.
-Ta sœur n’est plus et bientôt tu seras à moi, râla la voix. Jean senti son estomac tomber, mais à l’instant où il tentait de faire reculer le « démon », celui-ci s’avança d’un bond, comme pour l’agripper.
Ce qui se passa par la suite fut si rapide que ni Jean, ni Sophie ne s’en rappelèrent. Anne avait avancé d’un bond, Jean avait levé la lame et senti soudainement tout le poids de sa sœur s’effondrer sur son bras puis s’affaler sur lui. Il avait senti le liquide chaud couler sur sa main alors que ses doigts agrippés au couteau ne parvenaient à s’en détacher, comme tétanisé. Les gouttelettes roulaient sur son poignet et le sang moite colla à ses doigts.
Le corps roula sur lui, entraînant le couteau dans sa chute et Anne tomba sur le sol, face contre terre, remuant faiblement dans le véritable râle de la mort. La pâleur cadavérique avait recouvert ses traits.
Et alors qu’Anne tentait de se relever, à quatre pattes sur le sol humide, Sophie avait aperçu la lame enfoncée dans la poitrine de la jeune fille, le sang coulant le long du manche du couteau.
Le hurlement de Sophie réveilla soudainement Jean qui n’avait pu détacher ses yeux du corps de sa sœur, bientôt agité de convulsions.
-TU L’A TUEE ! TU AS TUE TA SŒUR !
Il se retourna, pris la jeune fille par les bras et planta sur elle un regard glacé, comme elle l’avait peu vu.
-C’est le démon que j’ai tué, Sophie ! Tu l’as vu comme moi ! Anne était une sorcière possédée !
Mais Sophie, sans détacher son regard de Jean, choquée, fondit en larme, s’écroulant sur le sol.
-Ta….ta sœur, sanglota-t-elle, mon Dieu, mon Dieu, pardonnez-la ! Elle se signa silencieusement, tombant presque inanimée sur le sol, alors qu’un bruit de porte claquée violemment signalait l’arrivée des parents.
-JEAN ! SOPHIE ! QUI A HURLE ?
-Papa, prononça simplement Jean, incapable de dire un mot de plus. Il avait laissé Sophie à terre, observant le corps d’Anne agité de soubresauts.
La suite ne fut qu’une succession de flous pour Jean, qui ne se rappela que de l’arrivée de l’exorciste. Anne n’avait succombé au coup fatal. La sorcière vivait encore, et vivrait toujours si elle ne disparaissait comme telle.
Le prêtre avait exigé un bûcher, que les habitants mirent en place plus vite qu’il ne le fallut. La sorcière du village périssait enfin ! La fille du diable, dont la mère avait été possédée, s’éloignait enfin du village, le laissant en paix ! Satan quittait Arçay.
Les flammes s’élevèrent bientôt sur la place principale du village et aidé par quelques hommes, le père jeta le corps encore en vie de sa sorcière de fille. Le brasier crépita, et les flammes léchèrent bientôt le linceul sanglant dans lequel on l’avait enroulée.
Au son du crépitement, l’odeur âcre s’élevant dans le ciel, au rythme des prières répétés par les villageois, l’exorciste avec posé une main ferme sur l’épaule de Jean, dont le regard n’avait quitté le brasier.
-Votre vocation ne peut s’arrêter ici. Venez avec moi, vous pourrez combattre Satan et protéger les âmes faibles. Vous avez un don, mon garçon ! Dieu et l’Esprit Saint sont sur vous, je sens en vous l’étoffe d’un farouche ennemi de Satan !
Jean avait tourné la tête, son regard terne brillant soudainement aux paroles du prêtre.
-Je parlerais de vous à l’évêque de Poitiers, mon fils, l’assura-t-il.
Allez j'vais faire des courses maintenant
Jean de Baignes
Quid Coeptas? ► Âge : 27 ans
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Sujet: Re: Jean de Baignes - Le diable est presque de retour... 28.04.12 17:35 BIOGRAPHIEVERSAILLAISE POITEVINE
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VIDEOPenché sur sa version latine, Jean s’appliquait silencieusement au son des psaumes du frère Anselme. Si ses yeux parcourait le texte biblique, ses pensées n’étaient pas aux fautes qu’il pouvait commettre - il se montrait bien trop doué en ce domaine! - mais plutôt à quelques souvenirs du passé qui le reliaient irrémédiablement à son présent.
Quatre ans avaient passé depuis le brasier qui avait consumé sa soeur. Il avait atteint sa dix-huitième année sans réellement songer à ces évènements, mais l’Evangile de Saint Marc sur laquelle il exerçait ses talents de latiniste le lui avait soudainement rappelé. Comme une gifle silencieuse, il ressenti en quelques secondes tout le poids d’un acte dont il s’était félicité tant de fois. Ca n’était pas la honte, mais plutôt le remord qui le rongea à cet instant, suivi par ce sentiment de doute qui le tenailla.
Sa plume levée, il observa d’un oeil terne les mots qu’il venait d’écrire à l’encre noire.
« Va-t'en chez toi, auprès des tiens, et raconte-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi,
comment il a eu compassion de toi. »
Il ferma les yeux un court instant, revoyant l’oeil éteint de sa soeur. Ce regard presque suppliant, alors que le sang s’étalait sur sa poitrine.
-Arçay, vous sentez-vous bien?
La voix du père fit sursauter le jeune homme qui regarda autour de lui d’un geste fébrile.
-Avez-vous besoin de prendre l’air, continua le père Anselme d’une voix inquiète?
Jean jeta un oeil sur ses mains. Ses phalanges étaient devenues blanches et et prises d’un tremblement incontrôlable; il sentit son coeur cogner trop fortement contre sa poitrine lorsqu’il relu les mots qu’il avait tracé.
-Sortez, Arçay, demanda le père après quelques secondes de silence. Si vous êtes malade, allez voir le frère Thomas, inutile de tomber en pleine salle. Il lança un sourire bienveillant au jeune élève qui, hochant la tête, sorti sans un mot de la pièce.
Les couloirs sombres de l’abbaye de Saint Etienne le rafraîchir et dès que la porte se fut refermée, il s’adossa un instant contre la pierre fraîche, recouvrant ses esprits. Mais le visage d’Anne, sans cesse flottant devant ses yeux, ne le lâchait pas d’un pouce.
-C’était un accident, murmura-t-il pour lui même, sans en être pourtant convaincu.
Il passa une main fébrile sur son front, essayant de rejeter cette vague de culpabilité qui venait de l’assaillir, le rongeant au plus profond.
Il fallait qu’il parle...qu’il s’exprime, que quelqu’un le soutienne, sous peine de finir fou, ne voyant sans cesse que l’image de sa soeur!
Lâchant le mur, il longea le cloître principal jusqu’à la chapelle. Poussant la lourde porte qui grinça sur ses gonds, il entra dans le lieu sacré, se signant rapidement avant d’apercevoir la silhouette familière du vieux père abbé. Celui-ci venait de rabattre son capuchon et lui faisait signe d’approcher.
-Venez, mon fils. Quelque soit les motifs de votre venue, vous n’avez certainement pas quitté vos leçons pour le seul attrait de la prière.
Jean s’avança d’un pas hésitant, s’asseyant aux côtés de l’homme. Il enfonça ses mains dans ses manches, jouant discrètement avec les plis.
-Eh bien...dites-moi donc ce qui vous pèse tant que je vous trouve à cette heure-ci dans la chapelle aussi fébrile! Avez-vous donc commis un péché si lourd?
-Ne le savez-vous donc pas, mon père?
-Ah...c’est donc cela qui vous taraude. Je confesse avoir attendu quatre longues années que vous veniez m’en parler.
Jean leva un oeil pour ne voir que le sourire paternel du père abbé.
-Vous êtes arrivé ici avec une aura sur votre tête....et bien jeune encore! J’ai toujours su qu’il y avait en vous une once de talent exceptionnel.
-Etait-ce réellement une aura particulière, essya Jean?
-L’Esprit était sur vous, c’est indéniable. Votre Saint patron vous a guidé ce jour-là, mon fils.
-Ou plutôt St Michel...
-Aussi, oui, même si Satan s’est présenté sous une autre forme, admit l’abbé.
Jean hocha la tête pensivement.
-Je crois qu’elle n’était pas réellement possédée, lâcha-t-il d’une voix froide.
-Ah...
-Depuis mon enfance elle n’avait cessé de me raconter des histoires atroces pour m’effrayer, mais à chaque légende monstrueuses, ma mère trouvait-là une protection divine.
-Dieu est partout, auprès de tous.
-Je crois qu’Anne avait trouvé là le moyen de m’épouvanter un peu plus, poursuivi Jean d’une voix morne, sans relever la réflexion de l’abbé. Elle y a réussi...trop bien, termina-t-il.
-Vous croyez?
-Son dernier regard n’était pas celui de la folie ou de la possession, mon père, répondit-il sentant son coeur tomber dans sa poitrine.
-Alors vous pensez avoir commis un crime?
-Je voulais seulement la faire reculer...elle s’est avancé, elle a trébuché...
-Alors c’était un accident, conclu le vieux père d’un ton sage. Il sourit doucement à son élève. Deu pardonne les accidents, si on sait le reconnaître. Son pardon vous ôtera ce poids que je sens peser sur vos épaules et votre coeur, mon fils. Vous ne pourrez jamais suivre les traces divines qui sont tracées pour vous, si vous gardez cette culpabilité.
Jean baissa la tête, ôtant ses mains des manches pour les joindre.
-Alors pardonnez-moi, mon père, car j’ai péché.
***
-Je vous écoute, mon fils.
Les mains croisées par habitude, Jean ne pu toutefois s’empêcher de lever les yeux au ciel, la compassion divine l’ayant soudainement quitté lorsque Johànn d’Islande s’était agenouillé de l’autre côté de la petite grille du confessionnal.
Combien de fois l’avait-il reçu ici même et entendu ses faiblesses ? Combien de fois avait-il essayé de lui faire entendre la morale, si douce pouvait-elle être dans la bouche de Jean ? Il ne calculait plus les prières qu’il avait adressées pour tenter de faire revenir l’homme dans le droit chemin. Il se sentait parfois comme Sainte Monique, abandonnant le sort de son fils à la Providence.
Avait-il eu tort de lui proposer quelques punitions physiques ? Après tout, l’islandais avait accepté, le libre arbitre que récusaient les jansénistes existait pourtant assez pour qu’il puisse refuser.
Johann d’Islande avait terminé sa tirade de péchés, plongeant Jean dans une profonde réflexion. Que faire…. ?
-Mon père ?
-Oui oui… je vous ai entendu…
-Pardonnez-moi, je n’y arrive pas, vous savez, je….
-Parbleu monsieur, lâcha Jean en retenant un soupir ! Je veux dire…tenez-vous, reprit-il en entendant un silence de malaise suite à son juron ! Je ne peux vous répéter chaque fois les mêmes mots si vous ne les suivez pas. Marie-Madeleine a suivi le Christ, elle a cru et s’est repentie…suivez son exemple. Nous en avons longuement parlé, n’est-ce pas ?
-Oui…mais…
-Mais la chair est faible, le coupa Jean d’une voix égale. Versailles est le lieu du vice, vous ne pourrez vous guérir entouré des déesses de la luxure.
Il se tu un instant, joignant ses doigts fins sous son menton et réfléchi quelques secondes. Il y avait peut-être une chose à proposer à l’homme…peut-être son vice dépendant-il d’une entité supérieure, d’une force bien plus immatérielle qu’il n’avait pu l’imaginer alors. Mais les termes employés étaient toujours effrayants, même s’il n’avait en tête que la forme la plus ordinaire de cela.
-Votre âme a été souillée, mon fils et je peux la guérir. Le Seigneur est miséricorde et vous accordera sa grâce et son pardon, mais il vous faut ne plus pécher.
-Comment m’aiderez-vous ?
-Il y a bien une solution, commença Jean d’un ton pensif. Votre âme est certainement prise dans les tourments de la vie terrestre ; vous savez que le diable est sans cesse parmi nous, essayant de nous entraîner à sa suite.
-Vous voulez dire que je suis possédé, s’écria presque l’islandais, gardant un ton bas ?!
-Non, le rassura Jean…non…l’exorcisme a deux phases, la première étant la plus courante et ordinaire. Vous n’êtes pas possédés, mais manif…
-Je refuse, mon père ! Je ne veux pas être l’une de ces victimes de Satan ! J’ai entendu ce qui s’était passé à Roquefol ! C’est hors de question !
Jean ferma ses paupières d’un geste de la main. La réaction était si prévisible qu’il n’avait pas trouvé d’autre formulation pour le convaincre. Mais à peine avait-il relevé la tête qu’il entendit le pénitent se lever, et quitter le confessionnal d’un pas vif, sans prendre le temps de se signer en passant devant l’autel.
D’un geste, Jean avait ouvert la porte, n’essayant pas de le retenir. Bah…il reviendrait et d’ici sa venue, Jean pourrait étudier la proposition qu’il venait de lui faire, afin qu’il puisse l’accepter.
En fait il pleut, donc je suis encore là...
Jean de Baignes
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Sujet: Re: Jean de Baignes - Le diable est presque de retour... 28.04.12 19:43 BIOGRAPHIEVERSAILLAISE POITEVINE
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VIDEO-Entrez, mon garçon. N’ayez crainte. L’adolescent poussa entièrement la porte du bureau où l’évêque de Poitiers l’attendait, déjà assis derrière un immense bureau aux pieds recouverts d’or. Les doigts bagués, les chaussures de velours cramoisi, les riches vêtements violets de l’évêque dénotaient avec la chemise un peu sale de Jean et ses bas de chausses mal nettoyés. Ses cheveux de jais avaient été soigneusement coiffés par sa mère pour masquer le tout. Mais l’évêque ne s’attarda pas sur la mise du garçon, mais plutôt sur le regard clair et décidé. -Le père Formin m’a rapporté les faits qui se sont déroulés chez vous, commença-t-il d’une voix bienveillantes. Asseyez-vous, Jean, asseyez-vous ! Le garçon obtempéra sans un mot. -Vous êtes jeune, mais je sais quel est votre désir, l’on m’en a informé. Je crois qu’il ne serait pas de mauvais conseil que de vous aider sur cette voie. -Je l’ai choisi il y a plusieurs années de cela, répondit Jean d’une voix sûre mais toutefois intimidée par l’homme. Ce qu’il s’est passé n’a fait que renforcer ma décision d’appartenir à l’Eglise. -Et c‘est bien ! C’est très bien, même. Je sens sur vous une aura, Jean, l’Esprit vous guide certainement et je suis certain que si c’est votre souhait le plus cher, nous pourrons obtenir une dispense exceptionnelle. -Une dispense ? -Pour intégrer le séminaire, si vous le souhaitez, avant l’âge requis. Un mince sourire éclaira enfin le visage de l’adolescent à ces mots. Le plus tôt il entrerait, le plus tôt il serait ordonné et pourrait exercer. La possession de sa sœur l’avait renforcé dans ses convictions et il était certain que c’était là un signe, si c’était de sa main qu’il avait frappé le démon. A 14ans, lorsque l’on a d’éducation que les rudiments d’une Bible et d’un évangile, on ne peut comprendre combien il y avait là d’intérêt dans le fait de le faire entrer si jeune au séminaire. L’évêque l’avait pertinemment compris, lui, mais il décelait de l’intelligence dans cette figure pâle. Une de ces intelligences encore étouffées, mais qui pouvaient se montrer implacables une fois révélées au grand jour. -Que pense votre père de votre choix ? -Suis-je fais pour la guerre, se contenta de répondre Jean en montrant ses poignets aussi fins que ceux d’une fillette ? Je serais en première ligne, exposé aux grêles de balles…si je dois aller à la guerre, je préfère que cela soit après la bataille. Les blessés et les mourants ont toujours besoin de Dieu dans les pires moments de leur vie. -Ce serait en effet gâcher l’œuvre de Dieu, que de vous lancer sur le front, acquiesça l’évêque. L’abbaye de Baignes est une abbaye bénédictine, située plus au sud de Niort. -Est-ce là où j’étudierai ? -En effet. Son père abbé est l’un des plus érudits, mais fut également un grand exorciste. Il saura vous guider, j’en suis certain. -Si je peux sauver des âmes, alors je l’accepte, monseigneur. L’évêque afficha un large sourire avant de quitter son fauteuil pour s’approcher de Jean. Lui posant sa main sur l’épaule, il la serra d’un geste de fierté. -Je me tiendrai informé de chacun de vos progrès, Jean ! Soyez certain que je ne vous abandonne pas à cela et qu’à la fin de vos études, si le roi ou son Mazarin n’ont cédé à quelques caprices, je serais là pour vous guider à nouveau. -Merci, monseigneur, marmonna Jean, heureux mais confus. -Nous avons envoyé la dispense à qui de droit, prions pour qu’elle vous soit accordée ! Vous savez que je vois en vous quelqu’un d’exceptionnel. Acquerrez du charisme et du caractère, tant que l’Esprit Saint est sur vous, les âmes sont à vos pieds ! L’Esprit devait en effet être sur Jean, car dès la dispense obtenue et son entrée à l’abbaye effective, il se montra l’élève le plus assidu de ses cours. Sa curiosité, son esprit vif lui permirent de rattraper un évident retard qu’il avait accumulé au fil des ans. Latin, grec, parfois hébreu…A 22ans il connaissait toutes les évangiles et les épîtres des Apôtres, la vie des Saints et les pères de l’Eglise, les miracles reconnus et ceux qui ne l’étaient. Il connaissait tout les noms de Satan et les reconnaître. Il avait vaincu cette terreur du crime face à Dieu et pouvait vivre en paix s’il n’avait cette vision brouillée du passé, lui faisant chaque fois songer au destin cruel de sa sœur. A 14 ans, il n’avait été qu’un adolescent manipulé par la morale et des esprits plus fins que le sien. Il avait peu d’éducation, ne savait lire que la Bible, parlait parfois dans un patois poitevin et les mystères de la religion lui étaient inconnus…On ne pouvait trouver esprit plus malléable que le sien et c’est à 17ans qu’il comprit dans quelle voie on avait souhaité le pousser. Lui ? Âme préférée de l’Esprit ? Il en doutait, ses pensées prenaient parfois un chemin bien peu honnête. Nul religieux n’avait de don plus puissant qu’un autre ; la lutte contre Satan ne demandait qu’une force supérieure qui ne s’acquérait que par l’expérience. Jamais Jean n’avait eu de pouvoir propre, contrairement à ce que le prêtre d’Arçay avait essayé de lui faire entériner. Il ne s’était pourtant jamais privé de faire valoir cette particulier sur ses camarades et ses professeurs, jouissant de cette petite aura que lui conférait ce passé pourtant obscur. Il était celui qui avait chassé le Diable à quatorze ans, alors qu’un exorciste n’y était parvenu ! A 22ans, pourtant, Jean ne pouvait que sourire à cette idée. Il savait que sa sœur n’avait été possédée, que sa mort n’était qu’un accident, mais le souvenir du bûcher ne l’avait quitté, provoquant toujours des cauchemars chez le jeune prêtre. La guerre civile s’était éteinte quelques années auparavant, sans que l’abbaye ne fût inquiétée des blessés ou réfugiés qu’elle pouvait accueillir en son sein. Le cardinal Mazarin venait de rendre son dernier soupir après de longues semaines d’agonie et la nouvelle avait provoqué l’effervescence dans l’abbaye, multipliant les chuchotis dès que l’on se croisait. Jean n’était revenu que depuis quelques mois en France, laissant derrière lui l’Espagne et Inès de Valencia, lorsqu’on lui confia les prêches des villages alentours. On connaissait l’esprit du jeune homme, sa culture et ses paroles simples malgré son aspect réservé. Affecté à Moings, il accepta cette mutation en s’efforçant de cacher sa joie. Quitter l’abbaye ! Faire ses propres preuves, aider et soutenir ces âmes si simples était ce qu’il attendait depuis son entrée à St Etienne de Baignes. Son ministère pouvait enfin commencer ! Il posa sa petite malle dans le presbytère froid et glacé de Moings un 8 décembre 1661.
Et ouais je suis revenu(e)!!
Jean de Baignes
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Sujet: Re: Jean de Baignes - Le diable est presque de retour... 28.04.12 21:03 BIOGRAPHIEVERSAILLAISE POITEVINE
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VIDEOLe message remis lui indiquait le nord. Jean avait beau marcher depuis une vingtaine de minutes, il n’avait toujours pas trouvé la maison que lui indiquait le billet. Que diable tout ceci signifiait-il ?! Se jouait-on de lui ? Il avait bien d’autres chats à fouetter qu’aller s’écorcher dans le bois qui longeait Moings !
Il relu à nouveau le billet, lui indiquant le chemin escarpé sur le bord du ravin. Les bois s’arrêtaient net à cet endroit, mais le vent en avait poussé certains à bas du grouffre qui s’étendait à ses pieds. Soupirant, il poursuivit sa route, se félicitant d’avoir enfilé une tenue de cavalier pour traverser la forêt par ce temps.
« …la chaumière se trouve sur la route du nord de Moings. Après le ravin, vous la trouverez sur votre droite derrière un chêne centenaire… »
Un chêne centenaire ? Jean avait atteint la fin du chemin bordant le ravin, mais aucun chêne centenaire ne venait lui frapper le regard. On ne pouvait tout de même le rouler à ce jeu, il avait passé bien trop de temps dans la forêt près d’Arçay ! Fronçant les sourcils, il chiffonna le billet en petite boule et la fourra dans sa poche dans un geste d’agacement. Que voulait dire cette idiotie ?! Le prenait-on pour un idiot à lui faire traverser la forêt en plein mois de février ? Cet homme possédé existait-il au moins vraiment ? Les gens avaient cette fâcheuse tendance à voir en une crise médicale la possession d’un esprit…
Il aperçu enfin la fumée d’une petite longère, plus au sud du chemin. Dans un sourire de satisfaction, il la rejoignit enfin et toquant à la porte, attendit quelques secondes.
La porte s’ouvrit difficilement, sur une vieille femme à la mine revêche, un châle miteux pendant sur ses épaules, la moustache dessinée sur ses lèvres épaisses.
-Est-ce ici qu’un homme a besoin du secours de Dieu, demanda Jean d’une voix retenue, perplexe ?
-Nan, lâcha la femme. Y’a que moi ici et j’aime pas les curés, fichez le camp, grogna-t-elle en patois charentais.
-Satan n’est donc pas ici ?
-Si, il est partout, râla-t-elle en commençant à fermer la porte.
-Chez vous également ?
L’œil vif du prêtre arracha une moue à la vieille femme qui rouvrit le battant dans un sourire qui pouvait passer pour mauvais.
-Vous voulez savoir ? ben entrez m’sieur l’curé. J’vais vous montrer c’que vot’précédent n’a pas voulu voir !
Jean entra d’un pas hésitant, se baissant pour éviter de se cogner à la basse porte. L’intérieur de la chaumière était confiné, enseveli sous des couvertures épaisses, des branches mortes, des feuilles et des bols à potions. Des petites fioles de poudres s’étalaient sur une table rongée par les âges.
-C’est vous l’nouveau cureton de Moings ?
-Et vous êtes la Moultrois ?
-Ouais…la sorcière, ricana-t-elle en se penchant vers une marmite qui bouillait dans la cheminée.
Jean hocha la tête silencieusement, s’étant fait son propre avis sur ce qu’on appelait sorcières et sorciers. Uniquement des charlatans ou quelques guérisseurs adeptes des plantes, rien de plus à ses yeux. Ils s’entouraient eux-mêmes d’une aura que leur prêtaient les habitants, les gardant éloignés pour mieux les craindre.
Les mains croisées dans le dos, il observa l’étrange manège de la femme. Elle avait ôté de la marmite un bol plein du liquide fumant et le posa sur la table. Elle saisi une petite poignée d’herbes qu’elle jeta dans le récipient, y ajouta quelques pincées de poudre blanchâtre et fit signe à Jean de s’approcher.
-V’nez voir…Satan, il est là.
Il pencha son nez, ne voyant à travers la fumée qu’un liquide jaunâtre et pâteux.
-Attendez, fit la femme. Elle prit une pauvre sourire enfermée dans une cage et trempa le bout de la queue de l’animal dans le liquide. La souris couina lorsque la queue pris feu avant de s’éteindre aussitôt sous le regard acéré de Jean qui n’avait quitté l’animal des yeux.
-Sainte Mère de Dieu, murmura-t-il…
-Satan, j’vous l’dis moi !
Jean recula, le visage fermé et leva un œil sombre sur la vieille femme. Elle n’était en rien sorcière…tout ceci ne relevait que de réaction physique, chimique, comme il en avait vu à l’abbaye. Mais le terme d’alchimie avait résonné dans son esprit…l’alchimie que l’on disait étroitement lié au diable, dans ces contrées.
-Vous allez m’brûler, moi aussi, lâcha-t-elle ironique ?
-Non. Mais peut-être reviendrais-je, madame…
-Si vous voulez, tant qu’vous laissez vos bondieuseries à la porte !
Jean hocha la tête dans un sourire quand la femme pointa un doigt tordu sur le crucifix qu’il portait autour du cou. Sans un mot de plus, il s’engouffra dans le froid glaciaire de la forêt.
A peine avait-il fait quelques mètres sur le sentier, pris dans ses pensées, qu’il entendit un gémissement bien distinct. Une sorte de couinement, qui devient bientôt le jappement plaintif d’un chien.
Il quitta le sentier, traversa le bois et parvint à l’endroit où la pauvre bête était allongée, coincée sous un arbre brisé par le gel. Le chien semblait énorme, ses oreilles en pointes tendues vers le nouveau venu, le museau long sentant la neige et lapant quelques flocons.
Jean débroussailla les environs et parvint, par un levier improvisé, à dégager le chien de la branche. Celui-ci, le flanc en sang, se remit difficilement sur ses pattes, tentant quelques pas hésitants avant de revenir vers Jean et de s’allonger à ses pieds.
Accroupi, il lui caressa doucement le haut de la tête, alors que le chien donnait un coup de langue affectueux.
-Tu arrives d’où comme ça, hein ? Tu es assez mal en point mon pauvre….si tu as assez de force, suis-moi et tu pourras courir à nouveau comme un lapin, lui dit-il affectueusement. Le chien sembla l’écouter, les oreilles dressées vers lui et lorsque Jean se releva, il se mit péniblement sur ses pattes, attendant le signal du départ.
-Ah, tu es une femelle…alors viens ma belle, on va trouver de quoi te soigner…
Il retrouva le chemin et la chienne sur ses talons, reparti vers le village.
-Tu sais quoi ma belle ? Je crois qu’on s’est simplement fichu de moi et si j’attrape l’auteur de ce billet ! Enfin au moins il t’a mise sur ma route…estime-toi heureuse, finalement.
Il observa le chien qui trottinait à ses côtés malgré sa blessure et dans un sourire, lui tapota la tête.
-Jezabel fut une terrible reine, dévorée par les chiens, mais tu pourrais tout autant faire peur…cela te convient ?
Pour toute réponse, le chien donna un immense coup de langue sur la main de son nouveau maître.
***
-Approchez, père Jean. Dites-moi encore ce que l’on dit sur mon royal époux.
Jean s’approcha sans bruit, le regard baissé par respect. Les mains croisées dans le dos, il ne su comment commencer l’étalage de ce qu’il pouvait entendre sur le roi et sa maîtresse.
-On la dit grosse, est-ce vrai, demanda la reine d’une voix ennuyée ?
-Non votre majesté. Ca n’est là que d’infâmes rumeurs pour discréditer votre majesté.
La reine soupira malgré le soulagement qu’elle venait d’afficher et souri à son aumônier.
-Merci. Je sais que votre parole est bien plus d’or que celle d’autres qui m’entourent. Vous faites preuve d’un grand esprit et j’entends chaque jour des paroles qui me rassurent. Restez à mes côtés…je n’ai confiance qu’en vous et à mon confesseur !
Jean remercia silencieusement la reine, songeant à cette dernière parole. Le confesseur de la reine…ça n’était pas l’échelon le plus élevé que l’on pouvait obtenir dans la maison de la reine, celui-ci étant le Grand aumônier, mais le confesseur savait d’elle ce que nul ne pouvait entendre.
Depuis qu’il était à Versailles, c’était la place qu’il espérait atteindre.
On ne voyait plus en ce père Jean celui que l’on avait connu à Moings ou Saint Etienne. La cour avait permis à l’homme de se dévoiler enfin, le poussant à montrer cette facette de sa personnalité longtemps étouffée.
Si les fidèles de Moings l’avaient jugés froid et distant, la cour voyait en lui un homme affable, plein d’humour et spirituel, aimant jongler avec ceux-ci. Sa culture et sa droiture l’éloignait considérablement de ces ecclésiastes qui n’avaient de religieux que le titre ; il ne rechignait jamais aux mondanités, mais savait garder ses distances avec les vanités versaillaises.
Il n’y avait guère que dans son service qu’il reprenait ce visage austère et moraliste, faisant dire à Versailles qu’il était certainement le seul abbé de cette cour à connaître sa messe ! Le jeune élève de Saint Etienne avait disparu et Jean avait suivi les préceptes de l’évêque de Poitiers.
Sa place à la cour lui avait montré d’autres désirs et ambitions et il avait rapidement trouvé une autre définition au mot « scrupule » lorsqu’il s’agissait d’une place à obtenir. Il savait ô combien la hiérarchie épiscopale ne relevait que de politique et il s’y jeta avec complaisance.
Il savait toutefois que seul, le but était difficilement atteint et malgré toute la confiance que lui accordait la reine, il ne pourrait y parvenir sans aide.
Ce fut sa rencontre avec son confrère, le sombre Paul de Joigny, qui changea la donne et poussa un peu plus Jean loin des terrains de l’honnêteté. A ses yeux, c’était bien là le seul péché qu’il confesserait à un tier.
Paul était de ces hommes entrés en religion sur le souhait familial, mais qui n’avait de vocation qu’en la luxure. L’homme répugnait Jean, mais l’abbé de Cadouin lui plaisait….et plus encore, c’était le célébrant de messes noires qui l’avait attiré. Peut-on croire qu’un exorciste s’intéresse à ces pratiques sataniques ? Non, en effet. Et Jean avait misé sur cette amitié apparente pour mieux connaître ce qu’il souhaitait éradiquer.
Détruire les messes noires, les brûler – au sens littéral – était ce qui l’animait et pour cela, il avait misé sur toute son intelligence. Joigny était fourbe, mais au moins aussi rusé que lui et Jean espérait qu’il n’en vienne à fouiller un peu plus au fond des ses motivations.
Pour mieux se rapprocher de Joigny, Jean lui indiquait quelques places où célébrer. Mais il attendait patiemment le jour où il pourrait prendre la place de son ami. Il savait que ce jeu était dangereux, que son désir de prendre la main sur ces messes noires pouvait lui attirer les foudres de Paul de Joigny, mais pour les voir disparaître et avec elles Satan, il était bien prêt à tout.
Il avait par ailleurs su mettre les atouts de Joigny de son côté et celui-ci avait accepté de l’aider à prendre cette place tant convoitée de confesseur de la reine.
L’amitié des deux hommes, née par l’ambition, restait toutefois bien fragile, et Jean tâchait de la garder forte aussi longtemps qu’il le fallait.
-Joigny, restez-là, je vais aller vous chercher les clefs de la cave des Jaufeuilles.
Jean salua son collègue et discrètement, abandonnant la cour à ses plaisir futiles, grimpa les escaliers menant aux appartements des courtisans. La marquise de Jaufeuilles était de ces adorables pénitentes, n’ayant aucun péché à confesser sinon celui de tuer l’ennui quotidien à de basses besognes. Il avait aisément sondé cette âme, mais avant de l’absoudre totalement, il l’avait poussé à lui confier les clefs de l’immense cave gothique dont disposait son hôtel particulier au cœur de la Cité. Son diplomate de mari ne devait que rentrer dans quelques semaines, ce qui laissait assez de répit à sa femme pour accueillir les visiteurs qu’elle souhaitait.
Jean avait rapidement compris que son statut lui ouvrait aisément les portes des appartements, sans qu’il en fut inquiété. Les valets jetaient simplement un regard perplexe, mais se taisaient sur les intrusions de l’abbé de Baignes.
Jean était à peine ressorti de l’appartement de la marquise, les clefs de la cave en main, qu’un bruit attira son attention et pivotant rapidement, aperçu un homme quitter promptement le couloir, le second restant, sa veste déboutonnée, l’œil hagard et visiblement perdu.
Il avait tourné la tête vers Jean qui reconnu sans peine le discret Montfort. Un sourire éclaira le visage de Jean à cette vision.
Depuis un an déjà, il suivait une femme possédée, mais sans que ses réactions ne suivent une logique particulière. Le cas était si atypique qu’il s’était souvent demandé si la femme était réellement possédée, mais d’autres faits l’avaient détourné de ces doutes et malgré les rencontres fréquentes, aucune évolution n’avait eu lieu. Son aura à la cour faiblissait par cette seule affaire, le rendant un peu plus aigri. S’il y avait une chose dont Jean ne pouvait souffrir, c’était l’échec.
Sébastien de Montfort pris en faute…l’homme nierait certainement, mais cela valait le coup d’essayer…si le guérir de cette… « déviance » pouvait redorer un peu son propre blason, rien n’était à laisser au hasard.
L’époque était libertine et en tant que prêtre, Jean voyait d’un mauvais œil ces mœurs légères, homosexuelles, voire bisexuelles. Toutefois, il n’avait jamais cherché à dénigrer ceux qui se vautraient dans ce libertinage, mais cette fois, face à Montfort, il était peut-être temps de montrer le visage de l’ecclésiaste.
-Monsieur de Montfort, s’exclama-t-il dans un sourire ! Quelle heureuse surprise, que faites-vous donc si tardivement en cette compagnie ?
L’œil translucide de Jean transperça l’âme de Montfort qui détourna son regard.
-Nous parlions affaire, père….simplement affaires, bafouilla-t-il.
-Vous savez que mon statut m’oblige au silence, monsieur…si vous avez commis une quelconque faute, commença Jean d’une voix amicale, je suis en mesure de vous aider.
-Je vous assure que…
-Votre veste n’est pas boutonnée correctement, monsieur, le coupa doucereusement Jean en reboutonnant le veston.
-Père, rien que vous ne pouvez croire…
-Je ne crois rien, monsieur, je constate simplement. Cette visite discrète, votre persistance à nier les faits vous perdent…vous savez que je puis vous aider à surmonter cela, les pouvoirs qui me sont conférés par Dieu sauraient vous guérir de tout.
-Je…je ne suis pas malade, père…je….
Montfort bafouilla à nouveau, fuyant le regard bien trop insistant du prêtre et pivotant sur les talons, parti d’un seul coup dans la direction opposée, plantant là Jean et ses réflexions.
Ce fut lorsqu’il rejoignit Paul de Joigny que Jean senti ses scrupules s’évanouir totalement. Montfort refusait ? Alors que celui-ci pouvait l’aider à recouvrer son aura ternie ? Il saurait trouver les mots pour le pousser à cela…se laisser aider, guérir, voire exorciser, contre le silence de l’abbé. Il n’y avait aucune charité dans ce marché, mais l’évêque de Poitiers avait plus changé cette âme qu’on ne l’imaginait.
Allez, on se fait une dernière ligne droite?
Jean de Baignes
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Sujet: Re: Jean de Baignes - Le diable est presque de retour... 28.04.12 23:51 BIOGRAPHIEVERSAILLAISE POITEVINE
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VIDEO-Mon père, je vous en prie, aidez ma famille ! Vous ne pouvez imaginer quel fut mon bonheur de vous savoir en France, à Versailles même ! La pauvre jeune fille s’était agrippée au bras de Jean qui avait posé sa main sur son épaule pour la réconforter. Depuis l’Espagne il y a quelques années de cela, tous deux n’avaient cessé leur correspondance pourtant peu assidue, la jeune Inès trouvant en Jean un réconfort spirituel lorsqu’elle en avait besoin. Mais c’était une tout autre affaire qui avait poussé l’hispanique à venir retrouver ce providentiel secours, en mettant de côté tout ce qu’il lui avait toujours dit concernant son entrée en religion. La réputation de sa famille était bien trop lourdement remise en cause par l’adultère de sa sœur aînée et seul Jean, dans tout son entourage, pouvait obtenir l’annulation de mariage convoitée. Lui si proche de la reine ! Elle bénissait le ciel, cette fois, de l’avoir mis sur sa route, malgré les fois où elle l’évitait pour qu’il cesse de lui parler de sa vocation. -Allons mademoiselle, reprenez-vous. Je peux vous aider à cela, j’en ai le pouvoir, mais sachez que cette annulation ne pourra se faire aussi facilement. Je vous promets toutefois de tout faire pour aider votre famille. -Muchas gracias padre ! -Toutefois, reprit-il plus réservé, la personne qui sera en mesure de vous accorder cette annulation pourrait demander à votre famille comme une compensation, une âme en échange des péchés de votre sœur. -Que dites-vous ? -L’Eglise se nourrit des âmes, mademoiselle. Les boutiques demandent monnaie, certains ecclésiastes demandent une vocation. Ses sourcils se froncèrent néanmoins en observant le visage presque en larmes de la jeune femme. Il se mordit la lèvre, ne préférant pas continuer sur cette lancée. -Je…je ne sais pas si ma famille sera prête à ce sacrifice ! -Soyez-en informée, mademoiselle. Il sentit la main maternel replaçant quelques cheveux collés par la sueur et ouvrant les yeux, ébloui par le timide soleil qui passait par les fenêtres, Jean reconnu le visage pâle de sa mère. Dès qu’elle avait eu la lettre de la bonne, annonçant la grippe qui avait saisi Jean, Agnès, éternelle mère inquiète, avait monté dans la diligence qui l’avait amenée au plus vite à Paris. Louis avait refusé le voyage, la vieillesse et la mort de sa fille ayant épuisé ses nombreuses ressources depuis de nombreuses années. -Je suis là, Jean, tout se passera bien, dit-elle doucement. Elle avait conservé dans son regard vert cet éclat maternel qui le faisait chaque revenir à Arçay. En fermant les yeux, en n’écoutant que la voix douce d’Agnès, il avait l’impression d’être à nouveau cet enfant de dix ans, alors qu’elle l’éloignait d’Anne. S’il avait aujourd’hui 26ans, il restait toujours pour Agnès son fils si frêle, pour qui elle avait tant tremblé pendant toute son enfance. Le voir aujourd’hui si affaibli lui faisait craindre à nouveau le pire. Il le vit dans son regard lorsqu’elle s’efforça de sourire. -Il ne s’agit que d’une forte fièvre, elle passera rapidement, mère. -Oui, j’en suis certaine, mentit-elle fort mal. Parviens-tu à dormir ? Je t’ai apporté ce que Mme Legendre nous donnait avant… S’il dormait ? Le jour parfois, mais ses nuits étaient peuplées d’innombrables cauchemars qui revêtaient toujours la même forme. -Les herbes ? Elles n’ont jamais fait effet, vous le savez… -Parce que tu étais encore trop faible, tu étais jeune ! Maintenant elles devraient marcher, assura-t-elle, lui arrachant un sourire complaisant. -J’ai bien sûr toujours eu une carrure de soldat, ironisa-t-il, tirant un soupir à sa mère. -A ne jamais vouloir te soigner, tu finiras par en mourir, Jean. Il prit la main de sa mère pour la rassurer et les yeux d’Agnès s’humidifièrent en imaginant le pire qui pouvait arriver. -Tu ne dors pas, j’en suis persuadée…tu n’as jamais dormi quand tu avais de la fièvre. Dis-moi de quoi tu rêves, en ce moment. -Comme toujours depuis presque dix ans, maman…d’Anne, répondit-il d’une voix faible. -Laisse-là où elle est, je t’en prie ! Je t’en ai longuement parlé, Jean ! Si même morte elle te hante encore, tu finiras fou…oublie-là, s’il te plaît ! Agnès avait toujours eu cette foi profonde, peu réfléchie, qui la poussait à croire à tous les esprits maléfiques. Anne avait considérablement choqué la jeune femme par sa façon d’être et de traiter son cadet et sa mort restait encore gravée dans son esprit. Elle vivait avec cette peur de l’esprit d’Anne, voletant au-dessus de leur maison comme de leurs âmes. Seul son fils parvenait à la rassurer : l’Esprit était sur sa maison et Dieu les protégerait. -Songe plutôt à ta place ici, à ce que tu pourrais faire si un jour tu devenais évêque…voire cardinal ! Qu’elle ne t’empêche pas de penser à ça, s’il te plaît. -Elle m’empêche plutôt de dormir, soupira Jean. Mon ambition est plutôt empêchée par des ennemis de l’ombre. Vous savez que tout est politique, mère. Agnès hocha la tête en souriant faiblement, mais elle resserra ses doigts sur la main de son fils. -Repose-toi plutôt que de penser à cela. Tu m’as déjà parlé de cette personne, il ne faut pas qu’elle soit un frein dans ton avenir, s’inquiéta-t-elle. Tu n’as toujours aucune idée de son identité ? -Aucune, soupira-t-il, pris par une quinte de toux. Mais je m’emploie à découvrir ses réelles motivations… -Ne risque pas ta santé à ça, lança Agnès d’une voix alarmée. -S’il n’y avait que cela…la reine m’envoie veiller sur sa propre maison, des espagnols me demandent de l’aide, d’autres libertins sont incapables de mettre en pratique ce qu’ils se préconisent eux-mêmes…Versailles n’est pas Moings et les manigances de l’évêque de Poitiers ne m’apportent pas que du repos. -Tu me l’avais dis dès le début, pour cette nomination à la tête de l’abbaye. Je pense toujours que tu aurais du refuser. -Je n’avais pas le choix, mère. L’évêque m’a toujours apporté son soutien et sa voix est lourde. Tant que j’aurais besoin de lui, je ne peux lui refuser cela. -Pourvu que ce jour arrive vite, alors, murmura-t-elle en passant à nouveau sa main dans les cheveux de son fils. Mais repose-toi, Jean…je ne voudrais pas revenir dans peu de temps pour une trop mauvaise nouvelle…et puis cette pauvre madame Mahon est toujours effrayée par ce chien. -Je vous assure que vous ne reviendrez pas pour cette raison, mère…..et que Jezabel ne touchera à aucun plat de mme Mahon, répondit-il en souriant. Agnès Arçay serra à nouveau la main de son fils et quitta la pièce, comme l’ombre de la province qui venait de repartir de la vie parisienne, des vicissitudes de Versailles, et avec elle cette innocente foi.
eheheheheh
Jean de Baignes
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Sujet: Re: Jean de Baignes - Le diable est presque de retour... 28.04.12 23:52 Et voilà mes chers enfants de choeur et petits agneaux, votre exorciste a terminé sa fichounette.
eheheh
Puis-je être des vôtres?
Amy of Leeds
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur :
Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ? Côté Lit :
Le Soleil s'y couche à ses côtés. Discours royal :
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Sujet: Re: Jean de Baignes - Le diable est presque de retour... 29.04.12 0:31 TU ES VALIDE ! BIENVENUE A VERSAILLES
Benoît me disait que tu pouvais bien te brosser pour avoir ta validation, mais finalement il est revenu sur sa volonté, car une fois validé, il va pouvoir commencer
continuer de t'en faire baver.
On dit merci qui ? Merci Benoît.
Plus sérieusement, merci pour la trouille que tu nous as faites avec tes allures de boulet heureusement que les admins étaient prévenues.
Sinon tu aurais pas fait long feu !
Breeeeeeeeeeeef, je vais aussi arrêter les romans en validation
Six petits liens présents perfect
Histoire du pv respectée, perfect. Style très agréable comme d'habitude, perfect.
Toi qui m'as dit un jour que tu voulais ZE fiche parfaite, sans rien modifier, eh ben ... eh ben ... PREEEEEESQUE A 99 % ! Complète juste ton discours royal et ça sera vraiment PERFECT de chez PERFECT.
Je te souhaite de tous bien nous exorciser, tu vas avoir du boulot avec nos assassins compulsifs.
Bon courage
Et have fun with Jean !
Tu connais la maison pour t'y balader pour la énième fois comme chez toi !
PS de Benoît : Crève
Voilà à la prochaine
PENSE PAS BÊTE ; Qui est qui ? Petit topo des personnages sur le forum. ♣ Fiches de liens ♣ Fiche de rps ♣ Demandes de rangs et de logements ♣ Proposer un scénario.
Jean de Baignes
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Sujet: Re: Jean de Baignes - Le diable est presque de retour... 29.04.12 0:37 Merci chère favorite
Et je n'ai pas de discours royal à faire, juste un discours divin, mais je n'avais nulle part où le placer.
Résultat on me dit que ma fiche n'est pas parfaite, ça fait plaisir.
(Benoît, va te faire voir chez les grecs si j'y suis
)
Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur :
Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée ! Côté Lit :
Le lit de mon palais est si confortable et accueillant ! Discours royal :
ADMIN TRAVESTIE Monsieur fait très Madame
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Sujet: Re: Jean de Baignes - Le diable est presque de retour... 29.04.12 0:43
Jean de Baignes
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Sujet: Re: Jean de Baignes - Le diable est presque de retour... 29.04.12 0:49 Je n'ai pas pu résister non plus à le mettre dans mon titre
Merci pour ce nouvel accueil....et tout a bien été rempli à présent
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Invité
Sujet: Re: Jean de Baignes - Le diable est presque de retour... 29.04.12 0:51 Oh cette fiche...
Je l'ai bouffée \o/
Bienvenue à toi, une fois de plus, schizo parmi les schizo
Christine a plus ou moins hâte de papoter avec vous, cher monsieur (a)
Invité
Invité
Sujet: Re: Jean de Baignes - Le diable est presque de retour... 29.04.12 11:24 Quelle fiche
J'adore
Je sens qu'on va beaucoup s'amuser mon "ami"
La guerre est en marche
PS : Essayez quand même de rester vivant
(Même si je ne pourrais vous le garantir
)
With Love
XOXO Joigny
(
)
Jean de Baignes
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Sujet: Re: Jean de Baignes - Le diable est presque de retour... 29.04.12 13:16 Merci les gens ^^ Et dire que je pensais l'avoir écrite à l'arrache...plus ça va moins j'ai envie de prendre trois plombes à faire mes fiches
Mon "cher" Joigny, aidez-moi donc à rester en vie en me plaçant près de la reine, après on verra pour nos petites affaires de cavistes
(oh ton "XOXO"
)
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Sujet: Re: Jean de Baignes - Le diable est presque de retour...
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