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 Où le roi n'est pas ingrat. [RP Unique]

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Paris de Longueville


Paris de Longueville

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Une servante de ma connaissance...
Côté Lit: la servante sus-citée l'a déserté, profitez-en!
Discours royal:



ADMIN BIZUT
Phoebus
ৎ Prince des plaisirs

Âge : 20ans
Titre : Prince de Neuchâtel
Missives : 4041
Date d'inscription : 12/01/2010


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MessageSujet: Où le roi n'est pas ingrat. [RP Unique]   Où le roi n'est pas ingrat. [RP Unique] Icon_minitime11.02.13 15:22

Où le roi n'est pas ingrat. [RP Unique] Tumblr_m90rnctVV71qlll6ko1_500


-...et attendez que le roi vous parle avant d’ouvrir la bouche. Laissez-moi mener cette affaire. Vous avez suivi un droit chemin depuis quelques mois, mais la mémoire de notre cousin est assez longue pour qu’il se rappelle vos dernières frasques, notamment ce retard lors du bal du 31!

Paris attendit que son oncle se retourne pour lever les yeux au ciel...si le prince avait seulement pu apercevoir la tête de son neveu, nul doute qu’une bonne tape derrière la tête lui eu remis les idées en place!
Mais Paris, malgré tout ce que pouvait en dire Gabrielle très vilainement, avait mûri depuis ces derniers mois. La guerre avait attisé sa curiosité d’homme d’armes et prenant un futur rôle à coeur, s’était forcé à donner du répit à sa vie de courtisan pour revenir à des occupations bien plus saines. Escrime, équitation, cartes et compas...ces dernières semaines avaient été fructueuses et sous le regard fier d’un oncle qu’il admirait depuis ses premiers mots, Paris se montrait enfin sous un jour nouveau, bien loin de l’insupportable petit frère qu’il était, de l’hypocrite libertin ou de l’amant insaisissable. Depuis peu, songeant à la guerre, l’idée d’un testament lui avait effleuré l’esprit. Gabrielle mariée, Louis-Charles dans les ordres, tous les titres lui revenaient et se devaient de rester dans la descendance de Dunois. Il n’avait encore parlé de ce projet à quiconque et surtout pas à son odieuse aînée!

Mais qui disait guerre disait poste. Et en tant que prince de sang, Paris ne pouvait partir sans charge, comme simple sous-officier. L’orgueil familial s’y refusait! Le Prince s’était attendu à ne se voir confié aucun commandement - le pardon royal était sûr mais lent - mais il ne pouvait souffrir de voir son neveu relégué au fond d’un régiment d’infanterie. Si Paris n’avait pas au moins la même charge que son propre fils, il en serait mortifié.
Depuis trois jours qu’il avait reçu une réponse royale pour une entrevue, il n’avait lâché Paris, veillant à ce que rien ne sorte de ces oreilles encore jeunes et frivoles. Et ce matin encore, après la messe quotidienne, il donnait ses dernières consignes.

-Mon oncle, ne suis-je donc pas près à vos yeux, demanda Paris d’une voix innocente?
-Bien sûr que vous l’êtes!
-Alors faites-moi confiance, conclu le jeune homme dans un sourire malicieux, arrachant enfin un sourire au Prince.
-Vous ferez de l’esprit plus tard, venez, le roi termine sa promenade.

Ils descendirent les marches menant à la pièce d’eau des Suisses. Leur arrivée provoqua un petit remous et dans des élans d’obséquiosité qui tirèrent des sourires à Paris, les courtisans s’inclinèrent devant eux avant que Colbert ne les rejoigne.
-Monsieur le Prince, salua-t-il, sous le regard acéré de Paris qui jubilait de voir cette chauve-souris se courber devant lui. Sa majesté est prête à vous recevoir, je vous en prie.
-Merci Colbert. Laissez-nous, intima Condé l’oeil vif.
-Bien sûr monsieur le Prince!
-Longueville, par ici, souffla le prince à son neveu qui se fendait toujours d’un sourire mesquin en observant Colbert, cette sorte d’homme chauve-souris, s’éloigner.

-Mon cousin! Approchez, approchez...et vous aussi, Longueville, puisqu’il semblerait que vous êtes aujourd’hui la cible de cet entretien.
Condé lança un regard entendu à Paris qui s’approcha du roi laissé seul par les courtisans.
-Je ne doute pas de l’adresse de sa majesté pour atteindre sa cible en plein coeur, répondit-il, tirant un sourire au roi.
-Allons, dépêchons-nous. L’heure n’est plus à jouer de la guitare ou à s’occuper des poules. L’heure est à la guerre. Vous m’avez longuement parlé de votre neveu dans votre lettre, mon cousin. Je ne doute pas de ses capacités, car je sais que votre nom s’est toujours illustré dans les plus grandes batailles. Je sais également que feu le duc de Longueville s’est efforcé dans faire un homme accompli et à la hauteur de son nom.
Le Prince hocha la tête en signe d’aquiescement pendant que Paris se gonflait d’orgueil.
-C’est exact, sire. Et vous savez depuis le décès du duc combien j’ai pris à coeur l’éducation de mon neveu.
-Je le sais aussi, c’est pourquoi je ne doute pas des capacités de monsieur de Longueville.
-Merci, sire.
-Mais il possède d’autres compétences dont nous entendons bien trop souvent parler, repris plus fermement le roi, plantant un regard clair sur Paris qui ne pu que baisser les yeux. Dois-je confier des hommes à celui qui préfère la compagnie des femmes?
Le Prince ne pu retenir un regard noir qui fusilla son neveu.
-Mener une femme est un exercice bien plus ardu que diriger un homme, sire, répondit Paris dans un sourire contrit. L’homme se guide dans l’action, la bravoure et le coeur. La femme, elle, demande tant d’efforts d’esprit que l’on regrette bien vite cette bataille.

Le roi s’arrêta, surpris, et coula un regard mi-étonné, mi-amusé vers le jeune homme. Derrière, le Prince se retenait d’étrangler Paris de ses propres mains et s’étouffa silencieusement.
-Vous n’avez pas tort...On m’a aussi parlé de votre esprit, mais cela ne suffit pas, vous le savez.
-L’on a sans doute, peut-être à dessein, omis de vous parler de mon bras, aussi sûr et fidèle à votre majesté, que le fut celui de mes ancêtres, sire, répondit poliment Paris.
-Parlez-vous de ceux qui ont combattu contre la Couronne, monsieur?
-De mon grand-père, sire, dit-il prudemment, non sans jeter un oeil à son oncle qui hocha la tête.
-Condé, vous savez que je n’oublie rien, comme vous savez fort bien combien de vieilles allégeances règnent encore aujourd’hui. Puis-je être assuré qu’en votre neveu je ne retrouverai rien de ce que nous avons hélas connu par le passé?

Dans le ton froid du roi, un coup rude, porté sur le Prince. Son regard se durcit un très court instant. Il ne pouvait se défiler face à cette défiance royale, mais il prenait presque comme un affront ce rappel à ses erreurs passées. N’avait-il pas, depuis six ans, prouvé au roi sa fidélité? Comme il l’avait prouvé bien avant de se laisser guider par son orgueil?
-J’ai mis mon honneur à éloigner monsieur de Longueville de mes erreurs passées, sire. Vous-même savez l’ardeur que nous avons tous à revenir vers de plus sages desseins. Madame la duchesse de Longueville a confié son âme et celle de ses enfants à Dieu, sire.

Le roi ne répondit rien, reprenant sa marche vers les marches menant au château. Paris jeta un oeil inquisiteur à son oncle qui, le visage fermé, lui fit signe de suivre leur royal cousin.
-Vous me demandez ce commandement alors que le deuil de monsieur d’Alouet prend fin. C’était un brave capitaine, hélas.
-La guerre ne peut se commander par les sentiments, sire. Cette place de brigadier dans le régiment de monsieur de Froulay ne peut non plus être confié à des esprits lâches et peu enclins au combat.
-Monsieur de Longueville pourra-t-il faire se joindre à nous les forces de Neuchâtel?
Paris interrogea son oncle du regard. Neuchâtel ne possédait pas de telle armée! C’était une principauté, non un royaume! La Suisse restait bien en dehors de tout cela!
-Sire, Neuchâtel appartient aux Helvètes. Je ne peux leur arracher des forces afin de combattre ceux qui ne sont ni leurs amis, ni leurs ennemis, répondit sagement Paris. Je ne pourrais que confier à la France des infirmières, des médecins, des lits et une protection dans ces terres, mais les armes resteront neutres.

Louis XIV se fendit d’un regard sur son cousin, sans répondre immédiatement. La réponse pouvait être un véritable affront, la signature d’une disgrâce! Mais le regard franc du jeune homme ne pouvait trahir ses paroles. Pour Neuchâtel, Paris aurait renoncé à un commandement.
-Votre réponse me convient, Longueville, fit simplement le roi dans un sourire, avant de se retourner pour atteindre les dernières marches. Il pivota à nouveau vers le Prince et son neveu.
Je fais confiance à votre jugement, monsieur le Prince. Vous connaissez les hommes, vous avez mené de nombreuses batailles et seul monsieur de Turenne a su rivaliser avec vos armées. Je ne suis pas un ingrat, d’aucun dirait même que je ne suis pas mauvais bougre. Monsieur de Longueville sera sous les ordres de monsieur de Froulay. Son brevet de capitaine sera signé, soyez-en assuré, mon cousin.

Colbert tenait déjà la porte au roi, signifiant la fin de l’entretien. Avant de s’engouffrer dans le château pour rejoindre le Conseil, le roi se retourna une dernière fois, lâchant un dernier sourire.
-J’apprécierai entendre parler de vos prouesses militaires ou littéraire à l’avenir, monsieur de Longueville, et non seulement...grecques. Il signifia d’un petit geste qu’ils pouvaient se relever et clos l’entrevue.
-Allons-y, Colbert, messieurs de Vivonne et Froulay auront bien été capables de lâcher Cochon dans le bureau des ministres en mon absence.



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