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| Sujet: À l'attention d'un traître 15.12.12 16:47 | |
| (A la question: Comment le roi a-t-il su qu’Hector de Valois comptait épouser Amy of Leeds ? Voilà la réponse.) Au baron de Breteuil et Preuilly Intendant du Languedoc Le 7 décembre 1666, « Mon cher baron, avec cette humeur toujours amère dans vos lettres vous allez finir par réveiller vos aigreurs d’estomac. Vos reproches sont très injustes. Vos charges nombreuses vous font apprécier qu’assez peu les joies de la vie privée, c’est tout simplement pareil pour moi. Admettez que les devoirs sont quintuplés par rapport aux vôtres quand on est duc de Valois et cousin du roi. Alors, il ne faut pas vous échauffer la bile parce que je vous écris que lorsque j’en ai le temps. Il va de soi que notre amitié est intacte. Le mois prochain, quand vous viendrez à Versailles nous discuterons des heures vous le savez très bien. Ça s’est toujours fait, vos soupçons me remplissent de tristesse. Les révoltes du sud-ouest vous font imaginer des choses qui ne sont pas et vous ont rendu craintif incroyablement. Je vous conseillerai de corriger tous les coquins qui ne vous versent pas les impôts dus au roi. Ça vous dériderait. Si la populace s’autorise à avoir de la fierté craignons un jour pour nos vies. La sévérité, il n’y a que ça la qui fait marcher au pas la canaille. Vous verrez comme vos soucis s’envoleront après avoir fait preuve de fermeté. Parlons maintenant de choses plus joyeuses que de l’état de nos terres. La rumeur comme quoi notre madame de Cézac allait marier sa fille a dû arriver à vos oreilles. Je vous défends de nier que vous êtes déjà au courant de tout. On chuchote dans les corridors que c’est le vicomte Dunoyer de Segonzac qui aurait été conquis par la belle Françoise ? Vous pouvez bien me faire une confidence pour cette fois. Souvenez-vous, il n'y a aucun secret qui tienne entre nous.Je ne mettrais pas ma main au feu que veuf pour la deuxième fois, il puisse convoler aussi vite. Nous devrons attendre pour le dire j’en ai peur. Les noces ne sont pas pour si tôt, ne rêvons pas. Mais je comprends ce jeune homme effrayé par la solitude d’un lit et d’un foyer vide. Les richesses ne réussissent pas à tout combler. C’est pour ça que je voulais vous apprendre l’intention de me remarier. L’avantage avec moi c’est que ma période de veuvage étant terminée, je le pourrais très rapidement. La guerre a des odeurs de mort. J’ai besoin d’une épouse qui m’attendra à mon retour. Vous m’avez décrit la duchesse de Guyenne comme étant une si belle personne que je voudrais demander sa main. Je la croise à la cour mais ça n’a été que quelques paroles entre nous. Je vous ai toujours fait confiance, si elle a su toucher votre cœur elle saura monter à l’assaut du mien. Elle a accouché d’une fille récemment, elle aura besoin d’un père putatif pour taire le nom du vrai géniteur, me suis-je dit. Vous allez penser que je mets ma tête sur le billot en volant sa favorite au roi mais je pense qu’il me sera reconnaissant de l’offre. Je la prendrais même sans dot, une femme de bonne naissance qu’est Amy of Leeds pourrait faire de moi duc de Wyatt et de Guyenne en prime. Ça serait une très bonne affaire et nous y trouverions tous notre compte. Mon cousin ne pourrait pas refuser de me la donner sans beaucoup me vexer. Je compte lui demander dans la première quinzaine de janvier, avant m’est impossible. Les festivités de fin d’année me prendront tout mon temps. Il me tarde de vous retrouver dans quelques jours, vous pourrez m’éclairer de vos précieux conseils. Que Dieu vous garde et fasse que votre voyage se passe sans péril d’aucune sorte.
Votre ami pour la vie, Hector de Valois. »N.B admin : Le baron de Breteuil une fois à la cour a trahi ce qu'Hector de Valois lui avait confié dans cette lettre. Ses intentions ont été su et sont remontées jusqu'à Louis XIV. |
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