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 Les hommes rêvent du retour plus que du départ [RP UNIQUE, retour à Versailles]

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MessageSujet: Les hommes rêvent du retour plus que du départ [RP UNIQUE, retour à Versailles]   Les hommes rêvent du retour plus que du départ [RP UNIQUE, retour à Versailles] Icon_minitime26.06.12 13:57

Les hommes rêvent du retour plus que du départ [RP UNIQUE, retour à Versailles] Af838w


« Monsieur le vicomte ? Il est temps d’y aller. » dit Auguste à voix presque basse en se tenant dans l’encadrement de la porte, comme s’il n’osait déranger son maître en cette heure si cruciale. Et de fait, Léandre de Vallombreuse parut à peine l’entendre. Debout près de la fenêtre, ses yeux se perdaient dans le contemplation de la rue en contrebas de la chambre d’auberge, et si dans le silence du lieu il n’avait pas entendu la respiration de son maître, Auguste aurait cru avoir parlé à une statue de marbre. Il y avait quelques années déjà que le vicomte se statufiait, changé en pierre immuable et inexpressive, foudroyé par les yeux de la mort ou de la Méduse qu’il avait vue de trop près mais qui l’avait manqué de peu, ne laissant de son passage qu’une cicatrice indélébile sur son visage. Mais aujourd’hui, la statue allait devoir se remettre en mouvement. Il était temps de contrecarrer le sortilège. Ordre de Sa Majesté.
Lentement, Léandre s’écarta de la fenêtre et enfila sans un mot le pourpoint bleu nuit que lui tendait son fidèle valet. D’un coup sec, il serra autour de sa taille la ceinture à laquelle était attachée sa plus fidèle compagne, son épée, seul vestige qu’un glorieux passé dont il avait toujours refusé de se séparer. Il glissa la lettre du roi dans la poche intérieur de son vêtement, et à pas mesurés, s’avança jusqu’au miroir qui trônait sur le mur d’en face. Le bruit de ses bottes sur le plancher stoppa net, et il resta un instant immobile et tendu devant le reflet que lui renvoyait la glace. En dix ans, le prédécesseur de Sandras avait bien changé. Il n’avait plus trente ans, il en avait quarante. Il n’était plus le jeune homme fougueux, plein de vie, enthousiaste et admiré d’autrefois. Il était un homme dur, impitoyable, glacial, au visage impassible et aussi dur que son caractère. Pourtant, Auguste, qui observait son maître dans son dos, reconnaissait la haute silhouette droite et fière de son maître, cette raideur toute militaire qui inspirait à la fois le respect et l’admiration, la détermination et le courage dans ces yeux bleus perçants, la courtoisie et l’humilité dans les manières de l’ex-mousquetaire. Il savait qu’il restait, quelque part sous cette carapace d’acier, quelque chose de l’ancien Léandre de Vallombreuse, ce quelque chose qui avait fait de lui un homme exceptionnel à ses yeux et aux yeux des autres. Et Auguste, le brave et fidèle Auguste, ne doutait pas une seule seconde que son maître retrouverait bientôt sa gloire d’antan. Il le connaissait trop et avait trop d’affection pour lui pour en douter. Aussi, c’est avec résolution que le valet aux cheveux blancs comme neige s’avança et tendit à son maître le masque noir qui couvrait son visage chaque jour depuis dix ans. Dans le reflet du miroir, Léandre croisa le regard indulgent mais décidé de son valet. Puis ses yeux glissèrent sur le masque, qu’il prit entre ses mains avant de le lever vers son visage, de l’apposer sur sa peau, et d’attacher le lien derrière sa tête. Lorsque ses mains retombèrent, il était prêt. Il jeta un dernier regard à son reflet, un regard plein d’une expression à la fois de détestation, mais aussi et surtout de défi. Il était temps.

« Allons-y Auguste. » dit-il d’une voix claire, avant de se détourner brusquement et de sortir de la pièce à la volée, ses pas claquant sur le sol marquant sa détermination. Direction : le château de Versailles.


*****

Les bottes de Léandre résonnaient sur le plancher lustré du palais alors qu’il traversait la Galerie des Glaces d’une traite, sans jeter le moindre regard autour de lui aux courtisans qu’il croisait et qui se retournaient sur son passage, intrigués par la présence de cet homme masqué qui inspirait plus la crainte que l’envie de rire. Auguste était resté dehors et s’occupait de mener les chevaux aux écuries pendant que Léandre se rendait à son audience avec le roi. Depuis dix ans qu’il avait été contraint à une retraite forcée, Léandre se demandait si le souverain avait beaucoup changé, et surtout s’il ne changerait pas d’avis maintenant qu’il était arrivé. Mais Vallombreuse refusait d’envisager cette option. Si Louis XIV l’avait appelé à revenir, c’était qu’il y avait une raison, une raison assez forte pour rappeler à la cour un homme qu’il avait lui-même mis à l’écart et dont il aurait eu raison de se méfier. Bien des courtisans se seraient retournés contre leur roi après pareille disgrâce. Louis XIV avait-il envisagé cette possibilité chez Vallombreuse ? Ou au contraire s’était-il fié au souvenir qu’il avait de lui, un de ses plus loyaux sujets, qui jamais n’irait trahir la couronne ? Léandre l’ignorait. Mais il savait qu’il ne tarderait pas à le découvrir, et cette confrontation avec le roi ne déclenchait en lui ni rancune, ni haine, ni peur. Il ne ressentait pas de reconnaissance non plus, ne voyant pas dans cette décision un quelconque acte de générosité. Le roi avait besoin de lui. Il répondait à l’appel. Point. Il avait peut-être presque tout perdu, mais il lui restait encore son honneur et sa loyauté, qu’aucune cicatrice au monde ne pourrait lui enlever.

« Sa Majesté va vous recevoir, monsieur le Vicomte. Veuillez me suivre, je vous prie. »

Son chapeau à la main, Léandre suivit le chambellan dans la salle de ses appartements où le roi recevait pour ses audiences privées. Il fut introduit dans une pièce meublée avec un luxe et un goût qui le laissèrent en soi indifférent, mais qui lui rappelèrent avec une exactitude qui l’étonna ses entretiens avec ce même roi plus de dix ans plus tôt, lorsqu’il venait présenter au souverain les derniers faits d’armes de ses hommes, des plans de campagne, ou la candidature d’un jeune aspirant mousquetaire. Dorénavant, c’était Sandras qui faisait tout cela. Comment s’en sortait-il d’ailleurs ? Léandre l’avait bien connu, et il savait que le choisir comme lieutenant-capitaine des mousquetaires après lui avait été un excellent choix. Etait-il encore à son poste ou bien un nouveau avait-il été nommé depuis ? Léandre n’eut guère le temps de s’interroger sur le sujet, car à sa droite une autre porte s’ouvrit, et Louis XIV entra dans la pièce.

Il eut un premier instant de silence, pendant lequel le souverain et l’ancien mousquetaire se dévisagèrent. Comme il l'imaginait, le roi avait bien changé. Le jeune homme de dix-huit ans qui avait accepté sans broncher la retraite de son lieutenant-capitaine sur l’impulsion du ministre Mazarin était maintenant un homme à qui plus aucun ministre ne pouvait dicter sa conduite ; il semblait à Léandre que le jeune homme de dix-huit ans était maintenant devenu un roi véritable. Dans sa physionomie, sa posture, dans son regard droit et franc, Louis XIV rayonnait de majesté, de cette majesté digne, imposante, et surtout naturelle que seuls les plus grands rois étaient capables de manifester sans le moindre effort. Léandre n’était pas déçu. Il n’avait pas su à quoi s’attendre ; mais il était satisfait de constater que le jeune homme de l’époque était devenu un véritable monarque dans toute sa splendeur. Alors seulement, il fit une profonde révérence, marquant par là tout le respect dont il n’avait jamais manqué envers la couronne, et dont il ne manquerait jamais envers son roi.

« Relevez-vous, vicomte. Nous sommes heureux de constater que vous avez répondu à notre invitation à revenir à la cour. » déclara Louis XIV en guise de préambule.
« C’est trop d’honneur que me fait votre Majesté. Je ferai tout mon possible afin de ne pas la décevoir. » répondit Léandre d’une voix neutre en se relevant.
« J’en suis persuadé, vicomte. Vous avez toujours été un sujet exemplaire du temps où vous serviez chez les mousquetaires, et je suis fort aise de constater que votre loyauté n’a pas faibli malgré votre départ. »
« Je ne suis peut-être plus mousquetaire de nom, Sire, mais j’en garde le cœur. »

Louis XIV dévisagea avec intérêt son interlocuteur, avant d’esquisser un sourire énigmatique et de se diriger vers un secrétaire sur lequel trônaient, organisés, des papiers divers et variés qu’il feuilleta un instant avant de s’adresser de nouveau à lui.

« Je n’en doute pas, vicomte. C’est justement à ce propos que j’aimerais m’entretenir avec vous. Cependant, au vu du traumatisme que vous avez certainement subi il y a dix ans à Valenciennes, je comprendrais que vous refusiez le service que je veux vous demander. »
« Je ne comprends pas, votre Majesté. »
« Vous allez comprendre. Approchez, je vous prie. »

Léandre obtempéra et rejoignit le roi qui lui tendit un document auquel Léandre jeta un regard circonspect avant de s’en emparer et de le lire rapidement.

« C’est un rapport du ministre Colbert sur la situation militaire et politique en Lorraine. Comme vous pouvez le lire, les choses s’agitent. J’espère encore me tromper, mais hélas j’ai bien peur que nous n’allions droit à une guerre avec nos voisins lorrains. Les raisons d’un potentiel conflit avec eux seraient fastidieuses à vous expliquer aujourd’hui, d’autant plus que nous sommes encore en négociations, mais il nous faut nous tenir prêts. » poursuivit le roi en s’assombrissant légèrement.
« Parlez, votre Majesté. Qu’exigez-vous de moi ? »
« Que vous reveniez, Vallombreuse. Que vous repreniez votre place, auprès de monsieur de Sandras et de son second d’Artagnan. Evidemment vous ne pourrez reprendre le titre que vous aviez avant votre retraite, mais je vous ai écrit une dérogation spéciale qui vous donne la même autorité qu’eux sur nos hommes. Nous avons besoin de votre expérience et de votre savoir-faire pour former nos nouvelles recrues et les préparer à la guerre qui éclatera peut-être bientôt. Il faudra ensuite superviser les campagnes et les plans de batailles, ce en quoi vous serez d’un grand secours à Sandras. Personne ne pourrait remplir cette tâche mieux que vous. »

Léandre garda le silence quelques secondes, relisant le rapport de Colbert avant de réfléchir quelques instants. Reprendre sa place chez les mousquetaires. Reprendre la casaque et l’épée, servir de nouveau son pays et son roi. Repartir à l’assaut, défendre les valeurs qui lui étaient si chères et qu’il croyait perdues à jamais. Jamais il n’aurait osé espérer une opportunité pareille. Il n’arrivait pas à réaliser, et se demandait quand il se réveillerait de ce cruel rêve. Mais les secondes passaient, et rien ne se produisait. Le roi, patiemment, attendait.

« Qu’en pensez-vous, Vallombreuse ? Pensez-vous être capable de retourner sur le champ de bataille malgré ce qui vous est arrivé ? » finit-il par demander.

Léandre leva les yeux sur son roi, leva la main sur son cœur en un geste de serment, et déclara sans la moindre hésitation, le dos droit et la tête dressée par une détermination sans faille :

« Messire, mon corps, mon cœur et mon âme appartiennent à la couronne de France. Si mon corps a été malmené sur le champ de bataille, mon cœur et mon âme y sont restés. En m’offrant de rejoindre les mousquetaires à nouveau, vous me les rendez. Aucune victoire ne pourrait un jour rembourser la dette qu’en ce jour je contracte envers vous. Je veux retourner sur le champ de bataille. Je suis, Majesté, votre fidèle et loyal serviteur, et je veux vous obéir et revêtir la casaque de mousquetaire. »

Une lueur passa dans les yeux bleus de Louis XIV, et un sourire étira ses lèvres.

« Je n’en attendais pas moins de vous, vicomte. J’ai confiance en votre loyauté et en votre courage. Avec vous à nos côtés, nous marchons un peu plus près de la victoire. Soyez à nouveau le bienvenu à Versailles. »


****

Quelques heures plus tard, Léandre, habillé de l’uniforme de mousquetaire, se tenait debout face aux troupes au grand complet, réunies par Sandras pour l’occasion. Le silence était complet, comme si chaque homme présent sentait intuitivement que quelque chose d’important avait lieu. Suite à un mouvement d’approbation de Sandras, Léandre prit la parole, d’une voix forte et résolue.

« Messieurs, je vous remercie de votre présence. Je ne vous importunerai pas longtemps, mais je me dois de me présenter à vous. Mon nom est Léandre, vicomte de Vallombreuse, et ancien lieutenant-capitaine des mousquetaires. Certains d’entre vous ont peut-être servi sous mes ordres il y a dix ans, et c’est un honneur pour moi de revenir servir Sa Majesté à vos côtés. »

Un murmure approbateur parcourut les rangs, et un Gascon s’exclama même « Palsandious ! Hourra pour Vallombreuse ! ». Cette exclamation, aussi impromptue soit-elle, alla droit au cœur de Léandre, qui s’en étonna lui-même. Depuis quand n’avait-il pas ressenti cela ? Ce cœur gonflé de fierté, cette impatience qui faisait frémir sa peau, cette légèreté qui l’aurait conduit à affronter une armée entière à lui tout seul ? Les mots lui manquèrent, l’espace d’un instant. Pour la première fois, Léandre de Vallombreuse revivait. Il n’y était pas préparé. Mais pour la première fois depuis dix ans, il ressenti quelque chose qui s’apparentait au bonheur. Pour la première fois, il se sentait vivant.

« Messieurs… Je suis fier d’être parmi vous aujourd’hui. Je suis de retour. »

Il était de retour. Et pour de bon, cette fois.
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