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 Aymeric de Froulay # force et honneur (over)

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MessageSujet: Aymeric de Froulay # force et honneur (over)   Aymeric de Froulay # force et honneur (over) Icon_minitime10.02.12 2:12





Aymeric Gabriel


de Froulay




(Michael Fassbender)


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« Il y a un seul plaisir, celui d'être vivant, tout le reste est misère. »

    ► Trente ans.
    ► Comte de Tessé-Froulay, Lieutenant général des armées du roi, Grand Maréchal des Logis du roi.
    ► Français, de Mayenne.
    ► Veuf.
    ► Catholique.
    ► Hétérosexuel.



♕ PROTOCOLE ♕
VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?

Peut-on réellement trancher une question pareille ? Paradis ou Enfer... est-elle seulement l'un des deux ?
Aymeric s'y trouve comme chez lui. On le connait, on l'admire souvent, peut-être même le jalouse-t-on. Il y a vécu sans doute beaucoup de ses plus belles expériences, mais y a aussi beaucoup perdu, même s'il s'agit d'une unique perte.
Pourtant, même depuis la mort d'Ophélie, qui ne l'a laissé abattu que dans la mesure où son caractère optimiste et parfois frivole le permettait durant les quelques mois qui suivirent, Aymeric ne pourrait se résoudre à appeler Enfer ce lieu qui n'est ni plus ni moins que la moitié de sa vie. Lorsqu'il s'y trouve, parfois, ses campagnes et combats lui manquent. Lorsqu'ils le quittent, alors de temps en temps, la guerre le lasse, et il souhaite retrouver cette Cour dans laquelle il est si agréable de briller et de voir briller.

COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?

S'il se tisse un complot à Versailles ? Mais dix, cent, des milliers voulez-vous dire ! Il ne se passe pas un jour sans que l'on intrigue, planifie, dénoue quelques complots, bien réels ou montés de toute pièce par une imagination courtisane bien prompte à s'exciter.
S'il en est un de plus pressant, plus sombre que les autres ? Personne ne saurait en être certain, et pourtant, Versailles semble parfois à Aymeric frissonner de ces inquiétantes rumeurs. Menacerait-on réellement le roi ? Rien n'est moins probable - c'est là ce qu'il y a de malheureux à être un monarque, et plus encore un monarque de la trempe de Louis XIV.
Méfiance donc, mais point de paranoïa.

COLOMBE OU VIPÈRE ?

Les ragots, Aymeric les connait, les entends, mais ne les rapporte que lorsqu'ils sont dit avec esprit ou peuvent servir autrement que pour le pur plaisir d'être méchant une conversation. Il est loin d'être la colombe de Versailles, beaucoup vous le diraient. Mais on ne le connait pas plus pour sa langue de vipère. Il aime trop les bon mot pour s'abaisser à ce jeu-là.

DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?

- La guerre. Sans doute est-ce là une drôle de passion, mais elle n'en reste pas moins une pour ce militaire féru de campagnes et de nouvelles victoire. Les armes, il y baigne depuis son plus jeune âge. Il a grandi dans la guerre civile, y a été plongée par les intrigues de sa mère, et c'est encore grâce à cette destructrice guerre qu'il est devenu le gentilhomme qu'il est aujourd'hui : Lieutenant général des armées du roi, Grand maréchal des logis du roi.
- Les correspondances. C'est un fait, Aymeric écrit beaucoup. Non pas des histoires, mais des lettres. Influencé en cela par l'infatigable écritoire maternel, il ne cesse de recevoir et d'envoyer quelques missives venues parfois de correspondants improbable. Cela le tient au courant, et fait de lui un homme au savoir grandissant.
- Partir des tavernes, avec (ou sans... puisqu'il est parti aussi) Vivonne, payer les fées de celui-ci et dissimuler ses lendemains de tavernes difficiles What a Face


♕ HOP, RÉVÉRENCE ! ♕
► Jeanne Mouldeux
► On ne demande pas son âge à une dame, gueux !
► Geekette chronique
► Vive le roi ! (eheh What a Face )
► Via l'annuaire forumactif
► Interdire à Vivonne de traîner dans les tavernes ? (et me retirer mon étoile ? y'a eu un bugg avec ma première inscription ! Vous pouvez supprimer l'autre Froulay.)






Dernière édition par Aymeric de Froulay le 13.02.12 22:50, édité 7 fois
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MessageSujet: Re: Aymeric de Froulay # force et honneur (over)   Aymeric de Froulay # force et honneur (over) Icon_minitime10.02.12 2:12


♕ Partie I : les primes années. ♕

De Madeleine de Froulay à Anne-Geneviève de Longueville.
Le 13 octobre 1635.

Chère amie,
Je ne pouvais attendre votre réponse à ma dernière missive pour vous conter l’odieuse conversation dont je sors à peine et qui risque fort, je le crains, de rendre ma plume bien amère.
Vous souvenez-vous de ce Louis de Serigny dont nous avions eu l’occasion de parler lors de votre dernière visite ? Il n’est pas utile, je suppose, de vous rappeler la nature de nos relations et des doutes dont je vous avais fait part alors. Ceux-ci se sont révélés ne point être infondés !

Notre homme est venu me trouver tantôt, après m’avoir galamment invitée à me rendre sur notre lieu de rencontre habituel, et m’y a tenu un discours dont je ne le pensais pas capable : « Il nous faut, Madame, cesser de nous voir de la sorte. » Voilà ce que m’a dit l’ingrat après avoir si assidument veillé à ce que je m’offre à lui ! Il a, m’a-t-il dit, d’importantes affaires qui réclament toute son attention, ainsi qu’une famille sur laquelle veiller.

Ah ma chère ! Il ose me traiter de la sorte ! Je ne lui ai, évidemment, rien montré d’autre que du mépris, et l’ai quitté sans lui faire l’honneur dont il n’est pas digne de lui répondre le moindre mot. Il ne sera pas dis que je me suis abaissée à le supplier, ou même à lui reprocher quoi que ce soit !

Il me semble juste, cependant, que l’ingrat ne reste pas impuni, et j’entends bien prendre ma revanche sur cette aventure. Sans doute aurais-je bientôt un mot à vous dire là-dessus. Il me serait agréable de ne point avoir à confier ces pensées à une lettre, aussi ai-je décidé de passer l’hiver à Paris.

Je vous tiendrais rapidement au courant du jour de mon arrivée, afin que nous puissions nous voir au plus tôt, et que vous me contiez à votre tour ce qui se trame à la Cour. La province à ceci de terrible que je m’y sens affreusement isolée, et suis parfois bien trop longtemps sans nouvelles, de sorte que si j’y apprends tout, ça n’est souvent qu’avec plusieurs jours de retard !

J’achève ici, mon amie, et vous redis l’espoir que j’ai de vous voir bientôt.
Affectueusement,
Madeleine.



« La vengeance est plus douce que le miel. »
▬ 1641.


« Emmanuelle, attendez-moi ! »

Le garçon qui venait de lancer cette supplique enfantine se leva soudain, abandonnant au nez et à la barbe de sa mère feuilles et crayons pour se lancer à la poursuite de son amie. Comptant sur toute la vitesse que pouvaient lui offrir ses petites jambes, il finit par la rattraper et une fois arrivé à ses côtés, se redressa dignement comme on ne lui avait toujours appris ; prêt, une fois de plus, à escorter la demoiselle de Serigny où son insouciance la menait, soucieux d’appliquer là son devoir d’aîné.
Surprise d’abord, puis amusée par cette familière vision, Madeleine de Froulay, dame de Maugé, observa les enfants s’éloigner quelques peu, avant de lever les yeux sur la silhouette imposante qui se dressait auprès d’elle.

« Eh bien, leur arrive-t-il parfois de se quitter ? s’amusa l’homme alors que, quittant la couverture sur laquelle elle était assise, Madeleine se redressait.
- Rarement lorsqu’ils se trouvent non loin l’un de l’autre, répondit la mère, un sourire mesquin se dessinant subitement sur ses fines lèvres. Peut-être ont-ils conscience, malgré leur jeune âge, du lien qui les unit. »

A ces mots, Louis de Serigny fronça les sourcils, devinant aux traits sibyllins de celle qui avait été son amante qu’il y avait bien plus que ce qu’elle semblait vouloir dire au premier abord derrière cette phrase.

« Et de quel lien parlez-vous, madame ?
- Du lien du sang, monsieur. »

La réponse, assenée tel un coup de massue, laissa un instant Serigny muet. Madeleine, quant à elle, planta dans ses yeux deux prunelles perçantes et mauvaises, goûtant un plaisir qu’il ne pouvait comprendre. Enfin, elle tenait sa vengeance.

« Aymeric est bien mon fils, Louis, reprit-elle, osant volontairement l’appeler par son prénom, mais il n’est pas celui de mon mari.
- Allons bon ! Vous plaisantez !
- J’aurais aimé que ce fusse le cas. »

Là-dessus, intérieurement triomphante, elle appela le jeune garçon qui, sans tarder, vint rejoindre les deux adultes, rapidement suivi de sa compagne. Chaleureusement, les Froulay prirent congé des Serigny et s’en retournèrent vers leur propre domaine.
Ça n’est que lorsqu’elle eut tourné les talons, la main du petit Aymeric dans la sienne, que Madeleine laissa sur ses traits fins apparaître toute l’étendue d’une joie amère. Il y avait six ans aujourd’hui qu’elle ruminait cette vengeance. Six ans de rancune savamment dissimulée, pour enfin goûter à ce moment tant attendu. Installée dans le carrosse, elle observa longuement son fils qui, silencieux, regardait défiler les campagnes de Mayenne. Cet enfant, assurément, ressemblait à sa mère. Mais en cherchant bien, on pouvait tout de même deviner, subtils, ces traits indéfectibles… propre à la famille Froulay.
A cette idée, Madeleine détourna les yeux, savourant silencieusement l’effet que pouvait avoir eu son petit mensonge. En aucun cas Aymeric n’était le fruit de son aventure avec Serigny, elle en était certaine, tout comme elle était certaine d’avoir parfaitement convaincu son ancien amant du contraire. Elle ignorait encore ce qu’elle attendait précisément de cette revanche, mais si cette pirouette pouvait le torturer quelques moments durant, alors elle se considérerait enfin comme vengée. Et peut-être même pourrait-elle rendre les choses plus plaisantes encore en tirant quelques avantages de cette nouvelle fausse paternité.

« Mère, verrais-je père ce soir ? demanda soudain Aymeric.
- Sans doute, s’il ne rentre pas trop tard de la chasse. »


« Quand on reste immobile, la peur pousse mieux. »
▬ 1642.


« AU SECOUUURS !! PERE !! JE VEUX SORTIR !! »

Il y avait bientôt trente longues minutes que le jeune garçon, tout en se débattant tant bien que mal pour garder la tête hors de l’eau, s’époumonait à n’en plus pouvoir afin qu’on vienne le trouver. Déjà, de grosses larmes de frayeur avaient commencé à rouler sur ses joues et il aurait été aisé à un passant d’entendre ses sanglots aussi bien que ses cris. La tête désespérément levée vers le haut du puits dans lequel son manque d’attention l’avait jeté, il tentait vainement de s’agripper aux parois trop humides pour permettre la moindre les prise. Inconsciemment, sans doute, l’enfant sentait qu’il lui fallait lutter contre le froid, dangereux, pernicieux, qui menaçait de l’engourdir, et ne cessait de remuer jambes et bras dans l’espoir d’attirer l’attention.
A nouveau, il hurla, lança à qui voudrait bien l’entendre un appel déchirant, avant qu’un instant de fatigue ne le fasse plonger de quelques centimètres. Il y avait cependant chez Aymeric, malgré ses quelques six années de vie, l’esquisse de ce puissant instinct de survie qui devait plusieurs fois le sauver, aussi sentit-il qu’il ne devait en aucuns cas s’arrêter, continuer à bouger et sortir la tête de l’eau fangeuse de ce vieux puits que l’on avait oublié depuis des années.

Sa course effrénée derrière un renard venu fureter près de lui et qui l’avait emmené plus loin qu’il n’allait d’habitude sur les grandes terres familiales coûta à Aymeric encore une heure de cet enfer. Le hasard voulut que le fils Froulay n’ait pas été le seul à vouloir se promener. Venant également tout droit du manoir, un certain Ferdinand d’Anglerays, dont la famille entretenait depuis longtemps d’amicales relations avec les Froulay, eut l’heureuse idée de passer non loin du puits. Aux cris du garçon, Ferdinand se précipita, et réalisant l’incident, courut aussitôt chercher de l’aide. C’est sans plus de dommages qu’Aymeric put enfin, quelques moments plus tard, quitter l’eau glacée de sa sombre prison.

A un peu plus de six ans, Aymeric était un garçon éveillé, et prometteur aux yeux de son militaire de père comme à ceux de l’intrigante Madeleine. Elevé dans un idéal de bravoure, il savait faire montre d’un courage étonnant pour son âge, mais l’expérience devait néanmoins lui laisser une âpre séquelle. Dès ce jour, les rares fois où il se trouva enfermé dans de petites pièces firent remonter en lui ces angoisses enfantines, et si le fier gentilhomme tentera plus que tout de s’en cacher, ou de maîtriser cette peur irraisonnée, il ne put jamais se défaire de ce que nous appellerions aujourd’hui une délicate claustrophobie.

Ce fut là la notable, mais seule conséquence qu’eut cet incident, dont il ne mit guère plus de quelques jours à se remette, en plus d’une étrange amitié avec le jeune d’Anglerays, qui lui avait ni plus ni moins sauvé la vie.
Il y avait de toute façon, dans le quotidien du jeune garçon, force matière à le distraire de cette aventure, aussi marquante soit-elle. Depuis quelques mois, son père s’était mis en tête de lui apprendre à porter une arme. Militaires de pères en fils, il n’était pas question que la tradition Froulay s’arrête avec Aymeric, qui, par son nom – et l’histoire le prouverait : par ses mérites – pouvait sans trop de difficultés prétendre à un avenir au moins honorable. C’est donc au plus jeune âge possible que René, comte de Tessé, baron de Vernie et d'Ambrières, seigneur de Froulay, Montflaux, Saint-Denis, et lieutenant général du roi avait décidé de prendre en main l’éducation militaire de son fils. Sévère dans ce domaine plus que dans tout autre, il tenait à s’atteler lui-même à cette tâche lorsque ses affaires et batailles ne le retenaient pas ailleurs. Sans doute était-ce là pour lui un moyen de prendre sur son fils unique l’ascendant que ne permettait pas l’éducation dont l’entourait se femme, plus imposante par son caractère intrigant et ferme que ce à quoi il s’attendait en l’épousant.
Madeleine, dame de Maugé, avait en effet dans le couple Froulay une influence insoupçonnée. Elle avait su, en excitant la passion de son époux pour la guerre et la chasse l’éloigner de ses intrigues, et tentait de dessiner sur Aymeric l’image de ce qu’elle avait toujours été : une femme à la correspondance bien trop féconde pour être honnête, férue de culture, digne de ces hauts milieux dans lesquels elle évoluait avec plaisir.

De ces deux personnalités contradictoires, Aymeric devait conserver l’amour des lettres et de l’esprit de sa mère, le sens de l’honneur à toute épreuve et la passion militaire de son père. Pour le reste, il se forgea lui-même, alternant les séjours à la Cour et sur les terres familiales, tirant de son enfance sereine – quoi que parfois troublée par les bouleversements de l’Histoire et les intrigues maternelles – beaucoup de ce qui en fit le correspondant farouche, puissant militaire et cultivé gentilhomme qu’il devint.


« Le mensonge arrange bien des histoires de familles. »
▬ 1646.


« Bien mon garçon, c’est très bien ! »

Le souffle court, mais les yeux brillants, Aymeric s’éloigna légèrement de son père, et se remit bravement en garde face à lui. Il était rare qu’un tel compliment lui soit délivré, aussi ne voulait-il surtout pas le décevoir en montrant sa fatigue. Attendri, René eut un sourire, assorti d’un léger éclat de rire. Rangeant son épée, il s’approcha de son fils, une main posé sur sa tête.

« Cela suffit pour aujourd’hui, Aymeric.
- Mais je peux continuer, père ! protesta vigoureusement le garçon.
- Je sais, fils. Mais nous avons des invités, souvenez-vous. Et regardez-donc dans quel état vous vous trouvez. Est-ce une tenue pour accueillir mademoiselle de Serigny ? »

Baissant la tête sur ses vêtements pleins de terre, fruit de ses diverses chutes sans doute dues au poids de l’épée que le comte de Froulay avait tenu à lui mettre dans les mains ce jour-là, Aymeric eut une moue circonspecte puis, après avoir salué son père et rendu l’arme, courut rejoindre sa mère. Celle-ci, levant la tête de son infatigable écritoire, ne manqua pas de relever la mise débraillée de son fils et l’envoyer manu militari faire une sérieuse toilette le temps, comme d’ordinaire, d’achever une énième missive à l’intention de la remuante capitale. Il n’y avait pas trois jours que la famille Froulay avait repris ses quartiers sur leurs terres de Mayenne que déjà, elle sentait cet habituel vague à l’âme, ce mal de la province la gagner.
Néanmoins, Madeleine mit rapidement le point final à sa lettre, et la déposa avec plusieurs autres en attente d’être remises à leurs destinataires dans un tiroir dont elle conservait la clé sur elle. Un sourire mesquin aux lèvres à l’idée des visiteurs qu’ils recevaient aujourd’hui plus tard, elle allait s’enquérir du point où en était Aymeric et tous deux descendirent au salon à point nommé pour accueillir leurs invités.

Aymeric avait pour Emmanuelle de Serigny l’une de ces inclinations enfantines que l’on regarde généralement avec une tendresse amusée. Mais pour une raison que beaucoup ne s’expliquaient pas, le père de la demoiselle ne voyait pas dans cette passade innocente la moindre raison de s’attendrir. Et pour cause : le mensonge, la petite vengeance de Madeleine ne lui avait toujours pas été démentie – et la vicieuse ne prévoyait en aucun cas d’y remédier. L’homme se croyait toujours père du jeune Froulay, et ne pouvait par conséquent voir d’un aussi bon œil que le reste de l’assemblée l’amitié entre ce dernier et sa fille. Mais lié par le secret, cependant, il se contentait de garder le silence, non sans avoir pour Aymeric des attentions plus ou moins discrètes que celui-ci, dans sa naïveté enfantine, ne pouvait prendre pour ce qu’elles étaient réellement ; et dont certains ne manquaient cependant pas de s’étonner.
Madeleine, quant à elle, avait fini par s’estimer vengée, mais conservait jalousement ce piquant plaisir de voir l’homme qu’elle voyait toujours comme l’ayant trahie mordre encore toujours à son hameçon ; tout en se gardant cependant de le laisser réellement approcher Aymeric. L’épouse Froulay, toute intrigante qu’elle était, tenait beaucoup trop à conserver sur lui cet ascendant jaloux qu’elle avait su prendre au fil des années, comme elle avait su le faire au sein de son propre couple. A tel point que même son époux se doutait devoir se méfier, et se défiait de s’opposer frontalement à elle.
La suite lui prouverait, du reste, que ça n’était pas là une vaine précaution.




♕ Partie II : intrigues et adolescence ♕

De Madeleine de Froulay à Anne-Geneviève de Longueville.
Le 17 mars 1650.

Chère amie,
Je suis fort soulagée de vous savoir enfin arrivée à Stenay. Paris n’a cessé d’être dans le plus grand des troubles depuis votre départ, et il se murmure tant de choses de part et d’autres que l’on ne sait qui écouter avec certitude.
L’on dit cependant de source sûre que Dijon est sur le point de se soumettre, et avec elle, la Bourgogne. Tout espoir de victoire semble être vain de ce côté, d’autant que le jeune Roi est à la tête de l’armée, ce qui impression et rend plus enclin à cesser toutes contestations.

Je ne puis, de mon côté, guère plus que me faire le relais de ces maigres informations, et ne suis pas certaine de pouvoir plus longtemps demeurer à Paris. Cet imbécile de comte n’entrera définitivement pas, je le crains, dans mes vues et parle même de rallier l’armée en Bourgogne après s’être assuré de mon retour en Mayenne.

Pas de nouvelles non plus du côté des prisonniers. Depuis leur transfert au Havre, l’on n’avance guère à leur sujet, mais j’ai bon espoir de vous savoir plus avancée de ce côté-là d’ici peu si les Habsbourg acceptent de vous épauler. En outre, Marillac ce matin aux premières heures rejoindre le duc de Bouillon en Poitou afin d’en favoriser le soulèvement.

Je dois vous quitter ici, mais voici l’état en lequel sont les choses. Vous pouvez faire entièrement confiance au porteur de cette lettre, je le connais personnellement.
En souhaitant bientôt avoir de vos nouvelles,
Madeleine.



« Le motif pour lequel se produisent les disputes n’est jamais aussi grave que le malaise qui en découle. »
▬ 1650.


« Ceci est un ordre, madame, et je ne souffrirai pas plus longtemps que vous vous y refusiez ! »

Tapi dans l’un des coins du salon de l’hôtel qu’occupait la famille Froulay dans la capitale, Aymeric observait en silence la querelle qui opposait son père à l’intrigante. Les récents évènements, il les avait compris, tout autant qu’il savait de quoi se nourrissait ce nouveau conflit. Depuis les débuts de ce que l’on se plaisait déjà à nommer la Fronde, Madeleine n’avait cessé de se montrer de plus en plus favorable à la noblesse rebelle, et ce malgré les nombreux avertissements de son mari dont le soutient envers la monarchie semblait inébranlable. Des ces violentes disputes dans lesquelles la dame finissait le plus souvent par prendre le dessus, celle à laquelle Aymeric assistait ce jour là n’était pas la première – et il s’en doutait, ne serait sans doute pas la dernière. Cependant cette fois, les choses étaient allées trop loin, et il n’est pas difficile de deviner jusqu’où était capable d’aller le lieutenant général du roi pour faire céder sa terrible femme.

« J’entends demeurer où bon me semblera, monsieur ! rétorquait celle-ci, les deux mains crispées à l’extrême sur le dossier d’une chaise. Il n’y à aucune raison à ce que je me sois forcée de quitter Paris si je ne le souhaite pas ! N’avez-vous donc pas…
- Il suffit ! l’interrompit brusquement René, tirant un sursaut à son fils qui, le visage bien grave pour un garçon de quatorze ans, darda ses deux yeux gris sur sa mère. Vous allez cesser immédiatement ce petit jeu, Madeleine, ou je vous y forcerai ! Etes-vous donc folle ? N’avez-vous donc aucune idée de ce à quoi vous vous exposez en trempant dans les manigances des Longueville ? Ne le niez pas, madame, je sais tout. »

A ces mots, l’inébranlable dame pâlit. Elle qui se croyait hors d’atteinte venait d’être démasquée. Qui ? Qui pouvait l’avoir dénoncée ? L’espace d’un instant, elle jeta un regard sévère vers son fils, auquel elle n’avait jamais cessé de tenter d’insuffler cet esprit intrigant qui était le sien. Aymeric resta de marbre, soutenant les prunelles de sa mère sans ciller.
Il avait fait son choix, et celui-ci s’était porté vers son roi.

« Aymeric ? Qu’avez-vous fait ?
- Ce que j’ai jugé juste, mère.
- Votre fils, Dieu merci, n’a pas hérité de votre esprit vicieux, madame ! reprit René. Vous allez donc retourner sur vos terres et vous garder d’en sortir jusqu’à ce que je vous y autorise. Encore pouvez-vous vous estimez heureuse qu’il ne vous arrive rien de pire. »

Sur ces mots et sans laisser le temps à Madeleine de contester ce qui sonnait comme un ordre, le comte tourna les talons et sortit de la pièce, laissant la mère et le fils face à face un instant.
Depuis toujours, la comtesse avait entouré Aymeric des plus grandes attentions, lui fournissant une éducation encore imprégnée des conceptions humanistes du siècle dernier. Elle lui avait enseigné l’amour des lettres, de l’esprit, et cette même passion de l’échange, des missives qu’elle passait toujours plus de temps à rédiger. Mais toute sa présence, tous ses discours n’avaient pas suffit à détourner des préceptes martelés par son père l’esprit d’ors et déjà droit du jeune Froulay. Attaché à l’honneur, à la fidélité qu’il devait au roi, Aymeric, à seulement quatorze dans, n’avait eu d’autre choix que celui de choisir entre deux personnalités trop différentes.

« Père souhaite que je vous accompagne. Je viendrai donc avec vous à Froulay. Bonne nuit, mère. »

A son tour, il sorti, laissant une Madeleine seule et tourmenter s’effondrer lentement dans le premier fauteuil venu. Ce coup-là, elle ne l’avait pas vu venir. Mais le premier instant d’abattement passé, elle tenta de se ressaisir. Si Aymeric restait avec elle, il serait toujours temps de retourner ses convictions.
C’était là mal connaître son propre fils.


« La famille est un archipel. »
▬ 1652.


« Mon cher cousin, me feriez-vous l’honneur d’accepter ce duel ? lança la petite voix fluette pleine de défi. »

A ces mots, Aymeric eut un sourire amusé. Appuyé sur son épée, il dévisagea tendrement sa cousine, comme le faisait jadis son père avec lui. A sept ans bien sonnés, la petite Elodie montrait déjà bien signes de ce que personne ne pouvait encore soupçonner, de cette folie qui la conduirait à se faire mousquetaire. Bien inconscients de ce que deviendraient ces petits jeux, le jeune homme de seize ans et son cousin, François, échangèrent un regard. Bien que l’entente ne soit pas le mot le plus qualifié pour désigner leur relation, la proposition de la demoiselle leur tira à tous deux un petit rire. Vexée, Elodie croisa les bras contre sa poitrine.

« Cessez de rire ! François, tu sais bien que je sais me battre ! gronda-t-elle, boudeuse.
- Oui, petite sœur. Mais ton cousin est bien trop expérimenté pour toi, répondit le grand frère avec une once d’ironie et d’amertume dans la voix. »

A ces mots, Aymeric eut un regard perplexe. S’il y avait une certaine rivalité entre les deux Froulay, elle n’était pas à son initiative. Sans doute pouvait-on en imputer la faute à son oncle qui, comme tout cadet, appréciait toujours aussi mollement l’idée de se trouver dans la branche secondaire de la famille.

« Voyons, cousin, allons-nous décevoir une jeune demoiselle si décidée ? Venez, ma chère, montre-moi ce dont vous êtes capable. »

Ravie, les yeux pétillants, Elodie se saisit de la petite arme que lui avait trouvée son père, cédant à ses demandes incessantes et se planta fermement en garde, telle que François la lui avait apprise, face à Aymeric. Vexé à son tour, le grand frère s’en était retourné vers le manoir, laissant le jeune homme et sa cousine en tête à tête.
Il ne fallut évidement guère de temps à Aymeric pour désarmer la petite demoiselle qui s’était soudain arrêtée pour regarder son épée tombée au sol, l’air circonspect.

« Un jour, je saurais mes battre comme vous, mon cousin, décréta-t-elle.
- N’est-ce pas là plutôt quelque chose que votre frère devrait dire, Elodie ? demanda Aymeric.
- Ne soyez pas méchant avec François ! répliqua-t-elle avec un grand sourire. Et puis, je veux savoir aussi ! Pourquoi n’y a-t-il que les garçons qui peuvent apprendre ? »

Boudeuse, à nouveau, elle s’assit par terre, ses jupes formant un drôle de cercle bombé autour d’elle. Aymeric avait toujours eu une petite faiblesse pour cette drôle de demoiselle, plus décidée à apprendre à manier l’épée que le latin, la musique ou la couture qu’on tentait de lui enseigner. Rengainant son arme, il s’accroupit face à elle.

« Je suis certain que François vous apprendra, lui promit-il. Et moi aussi, lorsque je reviendrai.
- Retournez-vous à Paris ? demanda-t-elle, les yeux brillants.
- A Saint-Germain, où se trouve le Roi. Mon père m’y appelle.
- Je voudrais beaucoup voir Paris aussi… marmonna la demoiselle, avant de lever les yeux vers lui. Allons-nous avoir la guère, mon cousin ?
- Sans doute, répondit Aymeric en fronça les sourcils, surpris d’un tel revirement.
- Y serez-vous ?
- Je l’espère.
- Alors vous m’écrirez. »

Ça n’était pas une question. Pensif, Aymeric l’observa un instant, puis hocha la tête. Satisfaite, Elodie se leva et lui annonça qu’elle partait chercher François qui devait sans doute être entrain de bouder.
Resté seul, le jeune homme s’allongea sur l’herbe fraîche de ce début de printemps, les mains sous la tête. Depuis deux ans qu’il avait quitté Paris en compagnie de sa mère – qui, évidement, n’avait en rien cessé ses correspondances douteuse – il n’avait cessé de souhaiter retrouver la Cour, de pouvoir mettre à l’œuvre tout ce qu’on lui avait appris. La lettre de son père, arrivée le matin même, le ravissait et l’excitation des premières armes avait tôt fait de le gagner. Qu’y avait-il de mieux que ces temps troublés pour favoriser ces premiers éclats ?


« Un vieil ami est toujours chose nouvelle. »
▬ 1653.


« … vous n’y pensez pas sérieusement, d’Anglerays. »

Au grand sourire qui étira les lèvres de son ami, Aymeric leva les yeux au ciel, avant de poser à nouveau les yeux sur le couvent des Ursulines qui, niché au cœur de la forêt qui entourait Saint-Germain-en-Laye, venait de se dessiner sur leur route alors qu’ils étaient simplement partis… prendre l’air. Terrible coïncidence, lorsqu’on connaissait ces deux comparses qui, depuis un certain évènement et un certain puits, avaient eu le temps de nouer une solide… et parfaitement déraisonnable amitié dans laquelle chacun tentait constamment de dissuader l’autre d’une aventure ou bêtise qu’il projetait.

« Eh bien, pour être tout à fait honnête… commença Ferdinand, laissant sa phrase en suspens.
- Vous savez qu’on ne peut pas faire ça ? reprit Froulay, tout en continuant à observer les silencieux bâtiments.
- Je le sais, en effet.
- Donc, nous ne le ferons pas… »

Il y eut un silence entre les deux jeunes gens qui, l’espace d’un instant encore, gardèrent leurs yeux rivés sur le couvent avant de tourner la tête l’un vers l’autre. Sur les lèvres de Ferdinand, un immense sourire qui lui donnait cet air de comploteur irrésistible. Fronçant les sourcils, Aymeric secoua la tête, jeta un nouveau regard sur l’objet de leur conversation, revint à son ami… et poussa un long soupir.

« … le dernier arrivé aux murs doit une pinte à l’autre ! »

Et brusquement, il piqua des deux, passant rapidement devant son compagnon. La cavalcade, bien que tout sauf discrète, ne sembla pas attirer l’attention de qui que ce soit et lorsque, goguenard, Aymeric descendit de sa monture en attendant que le rejoindre Ferdinand qui venait de perdre leur pari, rien n’avait bougé dans les austères bâtiments.
Férus d’idioties, les deux jeunes hommes ne mirent guère plus de quelques minutes à escalader les murs. Enveloppés chacun dans un long manteau qui devait seulement, lorsqu’ils avaient décidé de quitter la Cour, les protéger du froid, ils parvinrent même à pénétrer dans les lieux leur étant pourtant formellement interdits.

« Dites-moi pourquoi est-ce vous réussissez toujours à m’entraîner dans ce genre d’aventures, d’Anglerays, souffla Aymeric alors qu’ils remontaient un couloir.
- Parce que vous me le rendez bien ? rétorqua le baron. Les souris lâchées dans les appartements de la vieille comtesse d’Egly n’étaient ni mon idée, ni bien plus glorieux que celle-ci. »

Il marquait un point. Levant les yeux au ciel, Aymeric secoua la tête puis se dirigea vers une porte derrière laquelle des bruits de froissement de tissu, à défaut d’éclats de voix attirèrent son attention. Glissant un œil indiscret par le trou de la serrure, il esquissa un petit sourire.

« Nous arrivons au bon moment, mon ami… J’espère que vous êtes prêt à courir. »

Et d’un geste théâtrale, il ouvrit la porte, provoquant un immense moment de convergence dans leur direction. Dans la petite pièce, une dizaine de femmes… se changeaient.

« Bonjour mesdemoiselles. Que penseriez vous de… commença Aymeric, interrompu par l’immense silhouette qui se dressa devant lui. Mon ami… je crois qu’on ne veut pas de nous ici. »

Là-dessus, fuyant ce qui devait être la doyenne des lieux, les deux jeunes hommes firent volte face et s’enfuirent, repartant par où ils étaient venus, non sans échanger de francs éclats de rire.

« Je vous avez dit que ça n’était pas une bonne idée !
- Taisez-vous et courez ! »

Ainsi en était-il de cette drôle d’amitié.



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MessageSujet: Re: Aymeric de Froulay # force et honneur (over)   Aymeric de Froulay # force et honneur (over) Icon_minitime13.02.12 19:02


♕ Partie III : les années guerrières. ♕

D’Aymeric de Froulay à Elodie de Froulay
Le 7 août 1954.

Chère cousine,
Je suis navré de ne point vous avoir envoyé de nouvelle avant aujourd’hui, mais les derniers jours ont été assez rudes pour me détourner de ma promesse. Cependant, j’escompte que les nouvelles que je vous apporte, si vous ne les connaissez pas, sauront vous empêcher de me tenir rigueur de mon silence.

Nous avons repris Stenay aux Espagnols ! Après trente-deux jours de siège, la ville est à nouveau à nous, comme elle le fut il y a quatorze ans. Les combats se sont achevés hier, ainsi que de courtes négociations ; et je vous écris maintenant depuis un joyeux troquet où quelques uns de nos commandants nous ont fait l’honneur, à quelques uns des hommes et moi-même, de nous inviter. La ville est à la fête, tous profitent de ce répit mérité pour mieux repartir d’ici quelques jours à l’assaut de Condé et de l’Espagnol.

Le roi lui-même a assisté à la bataille, et a officieusement félicité les troupes il y a quelques heures. Je ne pense pas qu’il puisse y avoir plus galvanisante chose pour pousser une armée à poursuivre les combats. Pour ma part, on m’a fait l’honneur de me nommer Capitaine et de me confier une compagnie à la tête j’aurais bientôt l’occasion de charger. J’attends cela avec impatience, je dois vous l’avouer.

J’espère recevoir bientôt de vos nouvelles, ma cousine : elles me sont plaisantes à lire sur les champs de bataille.
Affectueusement,
Aymeric.




« Il n’y a que ceux qui sont dans les batailles qui gagnent. »
▬ 1654.


« Froulay ! Vous mènerez votre compagnie sur l’aile gauche. Il faut les forcer à se retrancher sous les murs de la ville. Arras attaquera par derrière et nous, devant. »

Aux ordres du futur maréchal, Aymeric hocha vigoureusement la tête et attendit que le reste des rapides instructions de ce dernier soient données pour se mettre en selle. Sans délais, il se rendit auprès de ses hommes, groupés et déjà en ordre de marche. Voilà trois jours qu’ils avaient délaissé le siège de Clermont-en-Argonnes afin de venir prêter main forte à Arras, place stratégique du front. Cernée, la ville, capitale, menaçait de tomber si on ne lui envoyait pas du renfort – c’était chose faite. Maintenant, restait à la défendre ; et c’est au son des mousquets et d’une charge massive que le jeune homme de tout juste dix-neuf ans se jeta dans la bataille.

Aymeric, par les quelques combats livrés jusque là, avait déjà eu l’occasion, et ce plusieurs fois, de faire montre de sa valeur. Sa jeunesse lui conférait la fougue autant que son éducation, la réflexion nécessaire. Il savait, comme le lui avait enseigné son père récemment emporté par la fièvre, que toute précipitation entraînait irrémédiablement la défaite et ne se jetait jamais tête la première. Pourvu d’un certain flegme et d’une fidélité inébranlable à ses généraux, l’on avait tôt fait de le remarquer, et de lui accorder une attention croissante, dont il devait encore se montrer digne sous les murs de la cité d’Artois.

Le premier assaut ayant été repoussé par Condé, c’est avec d’autant plus d’énergie qu’il était sans doute décisif que les armées françaises livrèrent le second, tant et si bien que rapidement, le félon fut coupé des hommes de l’archiduc et dut faire face seul à la puissante contre-attaque.
La bataille faisait donc rage en ce matin du 25 août 1654. Aymeric, farouchement délesté de sa monture une heure plus tôt, n’en avait pas moins redoublé d’ardeur, maniant joliment l’épée… de la main gauche. Ça n’était pas là son habitude, mais au regard des fins filets rougeâtres qui s’échappait de son armure depuis son épaule droite, c’était la seule solution. Pâle, le jeune compte ne s’était pour autant pas arrêté de se battre, manquant de peu un coup plus fatal que le premier. L’incident s’était produit depuis quelques vingt minutes lorsque, profitant d’une vague accalmie, un homme qu’il ne put qu’entendre sans le voir l’interpella.

« Froulay ! Ils reculent ! Sortez-vous donc de là avant d’y laisser plus que du sang !
- S’ils reculent, à quoi bon ? répondit aussitôt le comte. Je veux avoir le plaisir de les voir battre en retraite, et de les y aider ! »

Et là-dessus, interceptant un cheval privé de cavalier, Aymeric se remit en selle et rejoignit le gros de ses hommes qui combattait encore aux marges du champ de bataille.
C’est à quinze heures que, mise en déroute, l’armée espagnole parvint enfin à s’extirper de ce bourbier et à faire retraite, un moment encore poursuivie par les troupes françaises les plus valides. Arras, dont l’Histoire devait conserver un glorieux souvenir, était reprise. Ça n’est que lorsque ce cri de victoire courut parmi les rangs fleurdelisés que le jeune comte de Froulay s’abandonna contre le tronc d’un arbre proche, soutenu par un camarade. A ses lèvres, un sourire victorieux, à l’image de bon nombre des hommes qu’il pouvait voir d’où il se trouvait. Ce fut la dernière image que devait lui laisser la bataille.

Rapidement soignée, la blessure ne mit pas ses jours en danger et ne laissa pour seule séquelle qu’un inconfort à se battre de la main droite – il se contenta donc de devenir gaucher. Son obstination au combat, en revanche, et la bravoure dont il avait fait preuve en désobéissant à ce qui aurait pu passer pour un ordre de la part de Turenne, auquel l’avait recommandé son père et maître d’arme, lui valurent un nouveau grade et bien des honneurs qu’il se garda de refuser. Faire une carrière militaire et s’y illustrer était un rêve que lui avait insufflé son père, et qu’il ne pouvait être qu’heureux de voir se réaliser. A dix-neuf ans, l’avenir, s’il ne se faisait pas tuer d’ici-là, ne pouvait sembler prête à combler ses espérances.


« Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. »
▬ 1656.


« Cet assaut-là est une diversion ! Il faut au plus vite appuyer le maréchal !
- Et laisser le camp sans défense ? Vous n’y pensez pas !
- C’est la ville qui importe, et le gros de nos troupes, non le camp, bougre d’idiot ! s’emporta Aymeric. Si la Ferté ne tiens pas, le camp ne fera pas long feu ! Est-ce que quelque chose que vous pouvez entendre ?! »
- Allons Froulay, ce n’est pas aujourd’hui qu’il vous faut perdre votre sang-froid, coupa Turenne après avoir donné ses ordres à un autre groupe d’officiers. Vous allez suivre Coislin et Vivonne, comte, vos cavaliers ne seront pas de trop. Quesnoy, vous tiendrez cette position… »

Aymeric n’en attendit pas plus pour faire volte face, et rejoindre ses hommes qui, dans la cohue, avait tout de même fini par se rassembler. Rapidement, il monta en selle et dirigea la troupe de cavaliers vers les rives de l’Escaut, dont l’autre côté était dissimulé par une épaisse nappe de brouillard. Cette attaque avait réussi à prendre en traitre l’armée française, jusque là victorieuse et c’est un coup de maître que venait de jouer celui qu’on n’appelait déjà plus que le félon et non plus le vainqueur de Rocroy.
Se jetant dans le courant, le comte s’entailla légèrement la lèvre. Le chaos qu’il avait face à lui, s’il ne différait pas des autres batailles menées jusque là, avait cette nauséabonde odeur de défaite. Ils n’étaient pas préparés, avaient été obligés de réagir au dernier moment… Pourtant, épée au poing, à l’image des renforts passés avant lui sur les autres rives de l’Escaut, les cavaliers chargèrent et se lancèrent non sans cette familière ardeur guerrière dans la bataille.

Les illusions, s’il y en avait, ne tirent pas longtemps cependant. Il ne fallut que quelques heures pour que la déroute française soit consommée. A l’aube, Turenne et le camp français était obligé de faire retraite, et ce qu’il restait des troupes engagées sous la Ferté et de celles venues leur porter secours ne put lutter bien plus longtemps. Se voyant, avec une centaine d’homme de tous les régiments, proprement encerclé par l’adversaire, Aymeric ne songea bientôt plus qu’à épargner des vies et en milieu de matinée, c’était soixante dix-sept officiers qui étaient fait prisonniers, et près de mille deux cent soldats.

« Ce qu’ils vont faire ? Nous fusiller pardi ! s’exclamait un homme, à quelques pas du comte de Froulay, en réponse à la question d’un de ses camarades. »

A ces mots, Aymeric, adossé contre un tronc, lâcha un soupir et s’éloigna, cherchant des yeux le maréchal de la Ferté qui avait annoncé un peu plus tôt qu’il tenterait d’obtenir une entrevue avec l’Autrichien. Lorsqu’il l’aperçut, revenant à la place qu’il avait quittée un moment, le comte comprit qu’il n’en était rien. Les traits tirés, il jeta un regard autour de lui. Plus de soixante dix officier, des centaines de soldats dont certains peinaient à penser leurs blessures ou achevaient d’y succomber… la défait était rude. Lui-même, cette fois, avait eu la chance d’éviter un coup trop douloureux, n’ayant récolté au plus que quelques égratignures à ajouter à une déjà longue collection, mais ça n’était là qu’une bien maigre consolation face à l’échec cuisant qu’ils venaient tous de subir.

Alors que le comte de Vivonne était emmené, pour une obscure raison, par deux tercios, Aymeric osa faire quelques pas en direction du maréchal et des officiers qui s’étaient, comme par réflexe, peu à peu rassemblés autour de lui.

« Ah, Froulay, content de vous voir en vie, lança vaguement la Ferté.
- Pour combien de temps encore ? rétorqua l’intéressé, avec un sourire cynique. C’est pour négocier qu’ils ont emmené le comte ? demanda-t-il ensuite en s’installant à la place qui venait d’être désertée.
- Allez savoir ! Ces jeans-foutre ne m’ont pas adressé un seul mot compréhensible depuis que nous sommes ici. »

Froulay hocha la tête avec un soupir, inspectant négligemment une longue entaille sur son bras dont il ne s’était par aperçu jusque là. Un long moment durant, les officiers restèrent silencieux, chacun appréciant à sa façon le désastre qui resterait, lui aussi, gravé dans les mémoires.

« Eh bien, Vivonne ? demanda le maréchal alors que le jeune homme revenait. »

Aymeric leva la tête, tandis que le nouveau venu expliquait ce que désirait Condé. Une moue éphémère étira ses lèvres. Comment pouvait-on, auréolé de gloire comme l’était le vainqueur de Lens et de Rocroy, le prince félon, en venir à une bassesse telle que de trahir son roi ?

« Froulay, j’ai demandé à ce que vous veniez avec moi. »

Sans répondre, le comte hocha la tête. Il ne connaissait guère Louis de Mortemart, si ça n’était par le nom qu’il avait su se faire à la Cour comme sur les champs de bataille – et sans doute en était-il de même pour lui.
L’épisode de Valenciennes, et le long voyage pour aller demander au roi la rançon exigée par Condé et les Espagnols, ne manqua cependant pas de les rapprocher. Les deux jeunes hommes purent se découvrir bon nombre de points commun, tant dans leur caractère que leur haine commune envers Condé. Cette défaite, en un mot, devait nouer entre la solide et sincère amitié que leur connut par la suite.


« La bataille se rit des règles, elle aime trop la surprise. »
▬ 1658.


« Je vous retrouve après l’assaut, Froulay.
- Ici ou en Enfer, j’y compte bien ! »

Saluant son ami d’un geste de la main, Aymeric piqua sa monture, et s’élança vivement en direction de l’aile droite de l’armée française, récemment renforcée de quelques dix régiments de piquiers anglais. A vingt deux ans, le jeune homme n’avait cessé de prendre du galon sur les champs de bataille, et c’était au grade de colonel qu’il mènerait, une fois de plus, la charge contre les troupes de Condé. Turenne, et le roi Louis XIV lui-même participaient également à cette rencontre qui devait s’avérer décisive pour la fin d’une guerre qui sévissait déjà depuis près de Trente Ans.
Fièrement monté sur sa monture, l’épée passée à la main gauche comme il en avait l’habitude depuis Arras, Froulay prit son rang, et lorsque l’ordre d’attaquer fut donné par le maréchal, se lança avec son habituelle ardeur dans les combats qui allaient ensanglanter, cette fois, les dunes de Leffrinckoucke.

En guerrier aguerri, Aymeric passa au travers des premières heures sans trop dommages pour lui-même comme pour ses hommes, avant d’essuyer de plein fouet la contre-offensive de Condé alors que l’aile centrale et droite de l’armée espagnole courait à la déroute. C’est alors que survint un évènement qui ne fut pour la suite pas sans conséquences.
Descendu d’une monture trop épuisée pour lui être utile, le comte achevait de se débarrasser d’un adversaire acharné lorsque la silhouette d’un homme portant les couleurs françaises au sol attira son attention. N’ayant plus personne de qui se défaire, Aymeric faucha vivement l’Espagnol qui s’apprêtait à frapper et tendit la main vers… la silhouette qui s’avéra être celle du roi de France. Surpris un instant, il n’en aida pas moins le monarque à se redresser, avant d’incliner la tête.

« Sire, le salua-t-il rapidement, avant de se trouver éloigné par l’un de ces mouvements de foule qui faisaient les batailles. »

Ça n’est finalement pas en Enfer, mais aux alentours d’une Dunkerque espagnole au matin, française à midi et en passe de devenir anglaise dans la soirée que Froulay et Vivonne purent se retrouver. Le premier, quoi qu’un peu plus pâle qu’à l’ordinaire, prétendait pouvoir sans la moindre difficulté se remettre d’une nouvelle blessure sans grande conséquence, et même retourner au combat dès le lendemain si la chose était nécessaire ; la plaie, sur le flanc, ne mettant en aucune façon ses jours en dangers. Il en était là de cette légère fanfaronnade lorsque la même silhouette que celle qu’il avait tiré d’un mauvais pas, celle de Louis XIV, se dessina auprès des deux gentilshommes.
Ne pouvant tout à faire réprimer un sourire amusée à cette petite aventure – ça n’est pas tous les jours que l’on peut sauver le roi de France – Aymeric s’inclina plus profondément qu’il ne l’avait sur le champ de bataille, autant que sa blessure le lui permettait.

« Je vous dois un remerciement, je crois, comte, fit le monarque.
- Ce fut un honneur, Sire, répondit l’intéressé en se redressant, mais j’ai fais pour votre Majesté ce que j’aurais fait pour n’importe lequel de nos hommes. »

Ce fut au tour du roi d’avoir un sourire entendu puis, tournant les talons, il invita Vivonne à le suivre tandis qu’Aymeric restait respectueuse en arrière. Quelques pas plus tard, le roi s’arrêta, et se retourna.

« Vous joignez-vous à nous, monsieur ?
- Si votre Majesté le demande. »

Ce furent là les premiers instants d’un solide trio qui devait perdurer, et pousser Froulay à une position à la Cour que lui-même n’aurait jamais osé envier. Accompagnée d’un nouveau grade, ce témoignage de la reconnaissance royale fut sans doute l’une des plus grandes surprises que réservèrent ses nombreuses batailles au comte de Froulay.




♕ Partie IV : un mariage et deux enterrements. ♕

De Louis de Serigny au comte Aymeric de Froulay.
Le 11 septembre 1658.

Monsieur le comte,
Sans doute devez-vous vous demander ce qui me pousse à reprendre contact avec vous après toutes ces années. Vous n’avez sans doute pas oublié votre enfance en Mayenne au côté de notre famille. Vous rappeler le nom de ma fille, Emmanuelle, suffira, je pense, à raviver vos souvenirs s’ils se trouvaient quelque peu éteint par le temps passés.

L’on s’est souvent demandé, dans le cercle que nos familles et quelques autres formaient là-bas, ce qui pouvait justifier à votre égard tant d’attention de ma part quand je n’étais, après tout, qu’un ami de votre père – Dieu ait son âme. J’aurais, certes, pu vous donner des explications à ce sujets bien plus tôt qu’aujourd’hui ; tout comme votre mère aurai pu le faire elle-même, car je doute que ces mots aient franchi ses lèvres : je suis votre père, Aymeric.

Sans doute ne me croirez-vous d’abord pas, je le comprends, j’ai moi-même eu du mal à me faire à cette idée lorsque Madeleine – si vous me permettez cette intimité qu’après tout, nous avons eu tous les deux pendant quelques mois – me l’a annoncé. Vous aviez alors six ans, je m’en souviens, et jouiez avec ma fille, votre demi-sœur. Si je vous écris, ça n’est pas parce que j’attends quoi que ce soit de votre part, mais parce qu’Emmanuelle est morte, et que j’ai pensé important que vous sachiez de qui il s’agissait réellement, et ainsi, de m’amender auprès de vous.

Les détails de cette disparition, je ne les ai pas, et n’aurais sans doute pas le cœur à vous les compter si je les connaissais. Sachez simplement ces quelques vérités, qui ont, à mon sens, duré bien trop longtemps. Si vous souhaitez me contacter, je suppose que vous saurez où me trouver.

Mes amitiés à votre mère,
Cordialement,
M. Louis de Serigny.



« La frivolité est la plus jolie réponse à l’angoisse. »
▬ 1659.


« Ah, cruelle ! vous nous quittez ?
- Il n’est si bonne compagnie qu’on ne quitte, comte…
- Et moi qui croyais la notre défiant toute concurrence. Qu’en dites-vous, Vivonne ? »

Se tournant vers son ami, Aymeric eut un sourire perplexe en le voyant fort occupée à tenir la conversation à une fort jolie demoiselle, au moins aussi charmante que celle qu’il tentait de retenir. Haussant les épaules, l’intéressé ne l’ayant pas entendu ou l’ignorant délibérément, il se leva pour raccompagner mademoiselle d’Etampes. A la porte, celle-ci s’arrêta, et pivota de sorte que, par un savant calcul, elle se trouva juste en face du gentilhomme, le visage à quelques centimètres à peine du sien.

« Et si je souhaitais votre compagnie à vous seul ? demanda-t-elle dans un sourire éloquent, auquel Froulay ne put répondre que par un furtif baiser.
- Vos souhaits sont des ordres, très chère. »

Là-dessus, les deux amants quittèrent discrètement les appartements dans lesquels l’on avait donné une tranquille soirée pour rejoindre ceux du comte, bien plus tranquilles pour répondre aux souhaits de la demoiselle.
Il y avait quelques semaines déjà qu’Aymeric avait pris pour amante la charmante Louise d’Etampes, comme il l’avait fait de la précédente, et comme il le ferait sans doute – du moins pensait-il – de la suivante. La réputation du comte de Froulay, en matière de maîtresse, n’avait rien à envier à celle de son ami, ou de nombreux autres qu’il serait inutile de citer. Pourtant, le jeune homme dont les succès militaire ornaient admirablement le nom, ainsi que sa nouvelle place à la Cour, ne pouvait totalement nier cette inclination, plus forte que les autres, qu’il nourrissait à l’égard de la marquise d’Angerville, tout récemment arrivée à Versailles, alors que lui-même rentrait d’un séjour sur ses terres afin de s’enquérir de la santé de sa mère – assez bonne d’ailleurs pour qu’elle ait résolu de revenir s’installer à la Cour.

L’on oublie vite, cependant, les sentiments naissant, et dans les bras de sa mordante Louise, Aymeric cessa l’espace de quelques heures de songer à la marquise qui devait pourtant devenir sa femme, quelques huit mois plus tard. Pour l’heure, il ne songeait guère qu’à profiter du temps qu’on lui laissait à la Cour avant de repartir en campagne. Homme d’esprit, cultivé et avenant, il y avait rapidement pris ses aises et savait s’adapter à toutes sortes de conversations ou de situations. Il parlait avec mesure, mais ne dissimulait jamais ce qu’il pensait. On l’appelait sans hésiter un gentilhomme, sans oublié d’évoquer un bon-vivant. Jeune, fort de sa toute nouvelle charge de Grand Maréchal des Logis du Roi, vêtu de cette chance qui sourit aux audacieux, proche des puissants et surtout du roi, le nom d’Aymeric de Froulay était, à la Cour, loin d’être inconnu ; avec cet avantage pourtant que l’on pouvait compter sur les doigts de la main ses véritables ennemis – du moins déclarés.


« La mort baptise aussi. »
▬ 1660.


« Monsieur le comte, s’il vous plait, il serait préférable que vous sortiez… »

Accroupi auprès du lit sur lequel reposait Ophélie, Aymeric envoya au médecin un regard assassin qui fit un instant hésiter celui-ci à réitérer sa demande. Il ne voulait pas sortir, l’enjeu était bien trop grand pour qu’il accepte de laisser sa femme seule dans la dure épreuve, personne n’en doutait, qu’allait être cet enfantement trop précoce.

« Monsieur…
- Aymeric, le coupa la jeune comtesse, en tentant un sourire, tout ira bien. Sortez, je vous en prie, ou ce monsieur s’occupera jamais de moi. »

A ces mots, Froulay fronça les sourcils, signe de contrariété ; mais c’était surtout l’inquiétude que l’on pouvait lire sur ses traits. Avec un soupir, enfin, il déposa un baiser sur le front de la jeune femme, en lui murmurant d’être forte, puis se leva et sortit alors que dans la pièce, on commençait aussitôt à s’agiter.
Une fois dehors, il s’adossa contre le mur, la tête dans les mains. Ophélie n’était pas en bonne santé – elle ne l’avait jamais réellement été. De constitution fragile, tomber enceinte n’avait fait qu’aggraver les choses quand certains médecins pensaient que cela fortifierait son corps. Ces gens se disaient-ils réellement praticiens ? Ignorants et escrocs, c’était tout ce que l’on pouvait en dire !
Incapable de rester immobile, il appuya sa tête contre le mur derrière lui, puis se mit à faire les cent pas, se crispant un peu plus à chaque nouveau cri. L’enfant allait-il réussir à venir au monde ? C’était la dernière des questions que se posait Aymeric. Tout ce qu’il souhaitait, c’était qu’Ophélie survive. Et si elle parvenait aussi à donner la vie, alors il n’en serait que plus comblé. Mais d’abord elle, ensuite l’enfant.

Il se passa une heure, sans que personne ne vienne le tenir informé de ce qui se passait. Une heure durant laquelle il vit deux sages-femmes différentes faire une dizaine d’allers-retours, les yeux obstinément baissés, la bouche close. Une heure, et soudain, plus un bruit. A ce brusque silence, il se figea, dans l’attente de quelque chose. Un cri lui signifiant qu’Ophélie vivait toujours, des pleurs confirmant la naissance de l’enfant… mais rien. Seuls un froissement de tissu, et le bruit d’une porte qu’on ouvre.

« Monsieur le comte je… je suis désolée. »

Aymeric, debout au milieu de l’antichambre, darda deux prunelles plus sombres qu’on ne les lui avait jamais vues sur le pauvre médecin qui, foudroyé, se contenta de baisser la tête. Brusquement, il le bouscula, et pénétra dans la chambre. Sur le lit, le corps pâle et inerte d’Ophélie reposait. Autour d’elle, les draps avaient pris une inquiétante couleur rouge. En la voyant, le comte compris, et s’arrêta net, n’osant approcher cette pourtant vieille compagne qu’était la mort.

« Et l’enfant ? souffla-t-il, sans pouvoir détacher son regard du corps de sa femme.
- Elle n’a pas survécu non plus… »

Aymeric, doucement, hocha la tête. Puis sans un mot de plus, il tourna les talons, quitta la pièce, l’hôtel, un horrible nœud dans la gorge guettant d’exploser à tout moment. Ce fut là la dernière image que lui laissèrent la seule femme qu’il avait vraiment aimé et la fille qu’il n’avait pas même vu vivre.


« Que la jeunesse a d’étranges manies... »
▬ 1663.


C’est la mine profondément songeuse qu’Aymeric déposa sur son bureau la missive dont il venait d’achever la lecture. Une lettre de sa cousine, Elodie, cela n’avait rien d’étonnant à première vue. Mais ce qu’elle lui disait le poussa à instant à remettre en question tous les conseils, les encouragements qu’il avait pu lui donner jusque là, et toutes ces batailles qu’il lui avait raconté. De peur d’avoir mal lu, il recommença, reprenant du début la l’annonce de ce qui était un secret des plus dangereux.



Cher cousin,
Je ne sais trop pourquoi je vous annonce ceci alors qu’il est évident que je n’en ai soufflé mot à personne, pas même à François. J’ai en vous une grande confiance, et suis certaine que vous saurez garder pour vous les quelques lignes qui suivent. Pardonnez la hâte avec laquelle elles son écrite, je suis certaine que vous en comprendrez la raison tout à l’heure.

Je ne vous ai pas caché grand-chose de mes pensées, ces derniers temps. Vous n’êtes pas sans ignorer ce que je pense du sort qui m’est réservé, en tant que femme, si je ne quitte pas mes parents mes parents au plus vite. J’ai donc décidé de venir à Versailles, seule. Et d’y venir sous les traits d’un mousquetaire, car on aurait tôt fait de remarquer la présence d’une jeune femme inconnue à la Cour. Je sais me battre, peut-être pas aussi bien que vous, mais au moins comme François, et j’apprendrai encore. Tout est prêt, et je pars à l’instant. Aussi, je voudrais que vous ne vous étonniez pas, au risque de me trahir, s’il vous venait aux oreilles quelques nouvelles d’un certain Eric de Froulay, votre cousin.

Je compte plus que tout sur votre discrétion, mon cousin, et vous en remercie car je sais pouvoir compter sur vous.
A bientôt,
Elodie.

PS : brûlez cette lettre à l’instant où vous l’avez lue.


Sa première lecture ne l’avait pas trompée. Esquissant une grimace, Aymeric se leva, et lança la missive au feu qui brûlait dans la cheminée de ses appartements à Versailles. Jamais il n’aurait pensé sa cousine capable d’une telle folie ! Jamais il n’aurait cru pouvoir l’encourager dans une telle… folie. Debout devant l’âtre, il fronça les sourcils, contrariés, puis sortit. Si elle voulait avoir la moindre chance de réussir les épreuves physiques qui conditionnaient l’entrée dans la compagnie des mousquetaires, autant faire en sorte qu’Eric de Froulay ait d’ors et déjà quelques référence. Venant d’Aymeric, elles ne pouvaient que lui être bénéfiques. Et il savait que c’était là la seule chose à faire : la demoiselle était bien trop obstinée pour entendre raison.
Mais une fois de plus, Elodie l’avait devancé. Et lorsqu’il voulu parler à Sandras de son cousin, celui-ci lui annonça qu’il s’agissait là d’un brillant jeune homme, prometteur… et qu’il se comptait déjà parmi les mousquetaires. Froulay n’eut alors plus qu’à s’en retourner, jetant au passage un regard à la cour dans laquelle une silhouette fluette et familière jouait de la rapière avec ses camarades.

« Bonne chance, marmonna-t-il avant de s’en retourner. »


« L’histoire est un roman en perpétuelle écriture. »
▬ 1666.


Arrêtons-nous ici, chers lecteurs, et nous reprendrons ensemble. Que dire, simplement, pour conclure et ouvrir, de notre héros en cette fin d’année 1666 ?
C’est l’année précédente qu’il fut, pour son plus grand plaisir, nommé Lieutenant général des armées du roi, dernier grade avant celui de maréchal. Reconnu pour ses succès à la Cour comme sur les champs de bataille, Aymeric, comte de Tessé-Froulay, semble encore promis à un plus brillant avenir encore, mais un avenir semé de quelques embûches habilement déposées sur sa route par ce destin facétieux et parfois cruel qui n’épargne personne.
Il l’avait déjà appris, à ses dépend, à la mort d’Ophélie et d’une fille, une petite Hélène mort-née, qui lui avait ôté le plaisir de courir les conquêtes, au grand dam de son ami Vivonne, sans toutefois parvenir à rendre austère le fringuant gentilhomme.
Il s’en rendit encore compte quelques mois avant le point où s’arrête notre histoire, croisant à la Cour une femme ressemblant de façon troublant à cette Emmanuelle, cette sœur perdue alors qu’il n’avait pas eu le temps de retrouver.
Et sans doute n’est-il pas au bout de ses surprises, la famille Longueville, en la personne de la mystérieuse Gabrielle, grandement aidé en cela par un Vivonne s’étant mis en tête de remarier son ami, semblant prêt à croiser à nouveau sa route, des années après les remous de la Fronde.

Vous voyez, chers lecteurs, l’histoire est loin d’être terminée ; elle reste simplement à écrire.




Dernière édition par Aymeric de Froulay le 18.03.12 14:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Aymeric de Froulay # force et honneur (over)   Aymeric de Froulay # force et honneur (over) Icon_minitime13.02.12 22:49

Ce fut rapide... mais j'ai terminé What a Face

Alors, certes, beaucoup de choses changent par rapport au PV d'origine. Mais après de looongues conversation avec moi-même la joueuse, nous nous sommes mis d'accord.
Je souhaite remercier tous ceux qui m'ont aidé dans ce dur travail et ces vieux fou-rires à savoir Les deux Longueville, Emmanuelle, Vivonne, Ferdinand et notre Sire le roi, ce qui fait en quatre personnes physiques, bande de schizo What a Face

Bref. Puis-je être des vôtres ?
What a Face
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Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
Discours royal:



♠ ADMIRÉE ADMIN ♠
Here comes the Royal Mistress

Âge : A l'aube de sa vingt septième année
Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
Missives : 7252
Date d'inscription : 10/09/2006


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MessageSujet: Re: Aymeric de Froulay # force et honneur (over)   Aymeric de Froulay # force et honneur (over) Icon_minitime13.02.12 23:27

Non tu peux pas te joindre à nous Jeanne Mouldeux ! Boude On accepte pas les VRAIS schyzos ici puis ton nom est définitivement trop moche ! What a Face

Razz

Enfin ça peut se discuter, je te valide que si Perrine a chopé la syphillis en couchant avec Guigui. Après tout les deux étant ce qu'ils sont c'est tout à fait possible ! Non je ne suis pas en train de faire du chantage ! What a Face * SBAAAAAAAAAAAAAF *

TU ES VALIDE !
BIENVENUE A VERSAILLES

Allez mon bon coeur a repris le dessus quelques instants sur la connerie (ça me perdra ! NON ) pour te féliciter une fois encore sur la qualité de ta fiche. Oh Dijon ! What a Face hihihihihi ! C'est bien de penser à prendre la seule admin connectée ce soir dans le sens du poil ! SBAAAAAAAAAAAF ! Tout étant parfait, je ne vois pas quoi vraiment rajouter, hormis bien entendu pour te souhaiter pour la énième fois, la bienvenue dans le cercle très fermé des QC. PTDR AMUSE TOI BIEN AVEC Aymeric, je vois d'ici les nanas baver sur leur clavier ! Rolling Eyes Vas donc rejoindre tes groupies dans ta fiche de liens ! Razz Au plaisir de te croiser dans les couloirs de Versailles ! PS : Tu viens d'avoir l'honneur d'être le premier validé par Amy version Dunst. ça se fête ! Trinque avec moi ! Alcoolo Bref je me la ferme et je te laisse prendre le chemin que tu connais bien maintenant ! Smile
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PENSE PAS BÊTE ; Qui est qui ? Petit topo des personnages sur le forum.Fiches de liensFiche de rpsDemandes de rangs et de logementsProposer un scénario.





Dernière édition par Amy of Leeds le 13.02.12 23:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Aymeric de Froulay # force et honneur (over)   Aymeric de Froulay # force et honneur (over) Icon_minitime13.02.12 23:34

Mon poto avec qui je fais que des bêtiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiises What a Face (alors qu'on devrait pas... Froulay j'ai dit non... Bon d'accord on y va What a Face)

RE-BIENVENUE PARMI NOUUUUUS schizo adoré et surtout cas désespéré PTDR Je sens qu'on va bien rire avec Aymeric dans le coin, ça va détonner à Versailles !

Mesdemoiselles, la file d'attente est sur votre droite. *ZBAF*
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MessageSujet: Re: Aymeric de Froulay # force et honneur (over)   Aymeric de Froulay # force et honneur (over) Icon_minitime13.02.12 23:38

C'est moi son meilleur pote What a Face Dégage Ferdi What a Face



cheers J'ai trop kiffé ta fiche et les passages sur Vivonne sont très bien What a Face

Trop hâte d'aller voir des fées avec toi vieux briscard et d'aller cracher sur Condé au bras de sa nièce Razz
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MessageSujet: Re: Aymeric de Froulay # force et honneur (over)   Aymeric de Froulay # force et honneur (over) Icon_minitime13.02.12 23:40

Je n'ai jamais prétendu vous chiper cette place mon cher, c'est vous qui sur-interprétez What a Face J'ai assez à faire avec mon propre bestah, je vais pas aller piquer ceux des autres *PAN*

Bref j'arrête de flooder et je laisse la place aux autres XD (ça va péter What a Face)
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MessageSujet: Re: Aymeric de Froulay # force et honneur (over)   Aymeric de Froulay # force et honneur (over) Icon_minitime13.02.12 23:40

MERCIIIIIIII AMY ** ** **
Nooon, ne me fais pas de chantage... pour une fois que je suis susceptible d'être ton ami Boude
En tout cas, merci pour la validation expresse \o/ Et NON, je ne te visais pas particulièrement en parlant de Dijon... mais comme quoi, mes heures entières de wiki auront été bénéfiques What a Face

Et pis merci poto-Ferdi aussi What a Face A quand notre flash-back-de-la-mort-qui-tue ? PTDR

Oh Vivonne, t'es là ? Je te croyais parti What a Face
Merci *-*


Je sans que je vais keafer Aymeric.
PS : Oh oui, battez-vous What a Face
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MessageSujet: Re: Aymeric de Froulay # force et honneur (over)   Aymeric de Froulay # force et honneur (over) Icon_minitime13.02.12 23:59

Ooooo j'ai adoré ta fiche **

Et je suis flattée que tu ais pensé à moi dans tes remerciements. C'est vrai que je t'ai parlé de la Fronde pendant des heures, que j'ai trouvé toutes tes idées de liens, que je t'ai conseillé sur les couleurs des paroles dans ta fiche avant de t'aiguillonner sur les citations Cool .

Je crois que je vais aller me coucher au lieu de raconter n'importe quoi Razz


Breeeef, rerererere (je compte plus) bienvenue. Et Gabie a hâte d'avoir un petit topic avec toi et Vivonne, ça va détonner Twisted Evil
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Rose Beauregard


Rose Beauregard

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Pas de coeur, cela ne cause des troubles de l'humeur et c'est trop fragile. Car quand on le brise, ça fait si mal, un coeur.
Côté Lit: Je ne compte plus les hommes, seulement les pièces qu'il laisse une fois qu'ils ont fait leur affaire.
Discours royal:



    Ô la belle ÉPINE
    pleine de rose


Âge : 24 ans
Titre : Prostituée ; Princesse de Schwarzenberg (faux titre)
Missives : 351
Date d'inscription : 04/11/2011


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MessageSujet: Re: Aymeric de Froulay # force et honneur (over)   Aymeric de Froulay # force et honneur (over) Icon_minitime14.02.12 12:02

Oh un homme, un vrai Razz Ni trop coureur ni trop méchant ... puis avec Fassbender, y a de quoi faire rêver la gente féminine Razz

Bienvenue pour la 4e fois chez les fous alors PTDR
Et j'ai hâte de notre topic What a Face PTDR
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François de Froulay


François de Froulay

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, il va falloir le recoller
Côté Lit: vide, au désespoir des mignons de Monsieur
Discours royal:



Fuis les honneurs et l'honneur te suivra
Convoite la mort et la vie te sera donnée


Âge : 25 ans
Titre : Maréchal des Logis des Mousquetaires, Capitaine de la garde de Monsieur, Marquis de Lavardin
Missives : 521
Date d'inscription : 29/08/2011


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MessageSujet: Re: Aymeric de Froulay # force et honneur (over)   Aymeric de Froulay # force et honneur (over) Icon_minitime14.02.12 12:21

Ciel, mon cousin O.O

FROULAY RPZ!!!!!

Amuse toi bien avec ce perso Razz
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Paris de Longueville


Paris de Longueville

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Côté Coeur: Une servante de ma connaissance...
Côté Lit: la servante sus-citée l'a déserté, profitez-en!
Discours royal:



ADMIN BIZUT
Phoebus
ৎ Prince des plaisirs

Âge : 20ans
Titre : Prince de Neuchâtel
Missives : 4041
Date d'inscription : 12/01/2010


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MessageSujet: Re: Aymeric de Froulay # force et honneur (over)   Aymeric de Froulay # force et honneur (over) Icon_minitime14.02.12 12:55

Rose, je sais pas pourquoi, mais Vivonne n'a pas hâte de notre topic PTDR


(Mais j'ai paaaas trouvé ta dédicace à Vivi dans ta fiche, Riquet Caliméro )
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MessageSujet: Re: Aymeric de Froulay # force et honneur (over)   Aymeric de Froulay # force et honneur (over) Icon_minitime14.02.12 13:22

Merci tous *-*

Gabie... on va former un trio de malades What a Face deux gentils et une méchante, cherchez l'erreur Siffle

Oh Rooose... bonjour madame la fée What a Face

Vivi... dédicace dans le tout premier post... tu peux pas la louper, elle est pas subtile. Dans les trois petites catégories What a Face
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Alfie Howard


Alfie Howard

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Côté Coeur: un Chevalier Lorrain l'a déserté, depuis je me suis marié...
Côté Lit: Vous n'y trouverez point d'amant(e)s ces temps-ci mais Madame ma Femme l'enflamme !
Discours royal:



Le Chevalier aux Fleurs
la douceur des épines


Âge : 25 ans
Titre : Baron Stafford, Chevalier de l'Ordre de la Jarretière, Secrétaire de Madame, Espion du Roi d'Angleterre & Ex-Mignon de Monsieur
Missives : 286
Date d'inscription : 23/12/2011


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MessageSujet: Re: Aymeric de Froulay # force et honneur (over)   Aymeric de Froulay # force et honneur (over) Icon_minitime14.02.12 13:45

Aaaah j'aime beaucoup ce Aymeric ! What a Face (non non non pas seulement à cause de Fassbender PTDR)

On trouvera ptet une occasion de lien avec un de mes trois tarés Razz si il n'a pas trop peur évidemment Twisted Evil (c'est pas comme si on avait pas déjà des liens tordus hein ? XD)

Bravo en tout cas c'est une super fiche ! cheers
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

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Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



ADMIN TRAVESTIE
Monsieur fait très Madame

Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
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Date d'inscription : 03/01/2007


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MessageSujet: Re: Aymeric de Froulay # force et honneur (over)   Aymeric de Froulay # force et honneur (over) Icon_minitime14.02.12 13:47

Jeanne Mouldeux PTDR Et la super dédicace PTDR

Sinon, il est génial Aymeric, un homme comme on n'en fait plus **
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Paris de Longueville


Paris de Longueville

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Côté Coeur: Une servante de ma connaissance...
Côté Lit: la servante sus-citée l'a déserté, profitez-en!
Discours royal:



ADMIN BIZUT
Phoebus
ৎ Prince des plaisirs

Âge : 20ans
Titre : Prince de Neuchâtel
Missives : 4041
Date d'inscription : 12/01/2010


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MessageSujet: Re: Aymeric de Froulay # force et honneur (over)   Aymeric de Froulay # force et honneur (over) Icon_minitime14.02.12 13:59

PTDR VU la dédicace, merci!!
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MessageSujet: Re: Aymeric de Froulay # force et honneur (over)   Aymeric de Froulay # force et honneur (over) Icon_minitime

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