Louis XIV
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Belle et douce Amy, l'unique. Peu importe mon alliance ...Côté Lit: Avec ma femme au nom du devoir conjugal, avec la Reine de mon coeur au nom d de l'amourDiscours royal:
ADMIN ROYAL L'Etat, c'est Moi
► Âge : 28 ans
► Titre : Roi de France
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► Date d'inscription : 26/08/2006
| Sujet: La missive et le lion 06.07.12 23:51 | |
| Le chantage n'affecte pas les rois QUOI ???
Cette interrogation résonna dans les appartements, dans un mélange de colère et d'incompréhension. Il était tard, le coucher était déjà fini depuis bien longtemps et tout Versailles avait du se demander qui était le fou qui avait hurlé comme un fou au cœur de la nuit. Personne ne pouvait se douter que ce fou en question n'était autre que le monarque, Louis XIV qui avait laissé sortir sa rage sans se contenir, lui qui était éternellement maître de lui-même en toute circonstance, lui l'âme de la France, son cœur et son centre. Au moment où il se trouvait seul, enfin juste en compagnie de Bontemps son premier valet de chambre, il était un homme avec des sentiments peu importe qu'ils soient positifs ou négatifs.
La raison de ce cri ? A première vue, rien de bien grave puisqu'il s'agissait d'une lettre. On sait que les mots couchés sur du papier pouvait dire tout et n'importe quoi. Et pour Louis en cet instant, c'était du grand n'importe quoi.
Relisons avec lui ce que cette lettre peut contenir … « … nos félicitations pour la naissance de votre nouvel enfant. Lui et la mère se portent bien pour le moment. » Ainsi donc Amy avait accouché. Bien qu'il fut soulagé un temps de savoir sa dame et son enfant sain et sauf, la colère pointa le bout de son nez. Qui était le mécréant sans cœur les retenant en otage ? Si Louis lui mettait la main dessus, pas sûr que l'autre s'en sorte vivant. Il tenait entre ses doigts une mèche de sa douce Amy, sa jolie blondeur lui manquait tellement de temps et voilà qu'on avait même saccagé sa chevelure d'or. « Mais en réalité, sire, la suite ne dépend plus que de vous. » Sa mâchoire se crispa, ainsi donc on le faisait chanter, lui le roi de France en personne. Ces gens ne reculaient devant rien, il fallait leur reconnaître le culot mais surtout la bêtise d'agir de la sorte. Il y avait donc des revendications pour libérer Amy ? Lisons ces idioties sans nom : « Tous les princes du sang, ducs et pairs doivent pouvoir assister aux délibérations du conseil … » Ses sourcils se froncèrent davantage, son corps se raidit.
Pour que ces gens puissent à nouveau se croire tout-puissants et vouloir tellement qu'ils se voudront plus grand que le Grand ? murmura le monarque, amer.
Les séquelles de la Fronde restaient en sa mémoire. Il ne peut oublier la nuit où des gens avaient voulu vérifier qu'il dormait bien dans son lit. Ou alors quand il avait du fuir à Saint-Germain, dormant sur de la paille comme un vulgaire gueux avec le reste de sa cour. Certes, il avait officiellement pardonné à tous ces Beaufort et autres Longueville, il n'oubliait rien et avait conduit sa politique ainsi pour ne pas que cela se reproduise. Après rien ne l'empêchait de consulter des nobles ou d'en nommer ministre. Vivonne et Froulay étaient régulièrement conviés aux Conseils. Oui, il faut dire qu'ils avaient l'avantage d'être des amis du roi, des vrais, de ceux qui ne trahissent pas, contrairement à beaucoup. « n'est autre qu'un tyran. » Insulter un roi était un crime de lèse-majesté, Louis ne laisserait pas un tel crime impuni, il s'en faisait le serment. Mais ce corbeau avait-il des noms à donner pour ces soit-disant grandes personnalités pour le Conseil ? « par le premier d'entre eux, monsieur le duc d'Orléans. » Et si son frère était mêlé à un compl … Pas la peine de mener à terme cette phrase, Louis secoua la tête négativement. Si son frère intriguait, c'était parce qu'untel ne lui avait pas fait la révérence ou qu'un autre avait osé porté une couleur similaire. Si Philippe était dans un complot, il ne garderait pas le secret plus d'une minute. Il n'avait rien à voir avec son oncle Gaston, bien qu'il lui ressemblait fortement sur d'autres points. « les porteurs du sang Valois et Bourbon, descendants du grand saint Louis … », Louis se mit à rire jaune sur cette phrase.
Cela ferait bien du monde au Conseil, je ne suis guère sûr que Versailles suffise à tous les bâtards.
Si l'on devait chercher tous les descendants de Saint-Louis, cela ferait du monde à travers la France et à travers l'Europe. Avoir du sang royal, même trois gouttes de ce grand roi Saint-Louis ne donnait pas tous les pouvoirs. Ce n'était pas parce qu'on a trois grains dans sa main pour qu'on peut être capable de travailler aux champs. La politique n'était pas une affaire de tous, certains étaient si imbéciles qu'ils feraient couler la France par leur seule présence. « Messieurs Colbert et Louvois nous méprisent alors qu'ils ne sont que des gueux qui doivent retrouver leur place légitime et ne pas penser pouvoir gouverner à votre place. » Vraiment ? Si ces deux hommes avaient des idées, seul le Roi décide en fin de compte, rien ne passe sans sa signature, pas même un passeport. Ils ne gouvernent pas la France, encore heureux mais le travail fourni par les deux est impressionnant. Louis pensa que personne ne voudrait travailler sur la comptabilité française quinze à seize heures par jour comme le fait Colbert. En plaisantant, Louis avait bien proposé la place à Froulay et cela était devenu une plaisanterie récurrente entre eux. Mais à dire vrai, bien que cet homme ne soit pas le plus aimable, il était sans aucun doute le plus travailleur. Ce n'était pas un Condé qui allait se plonger dans les méandres fiscales du royaume.
Mais la lettre passa sur un tout autre sujet : « Notre troisième demande est fort simple : il s'agit d'accorder une place aux familles nées des rois de France quel qu'en ait été le lit. ». Louis lâcha un soupir exaspéré avant de poursuivre « et en premier lieu les descendants de ce bon roi Henri IV qui a rendu la paix à la France. »
Si cela aurait été fait avant, jamais je n'aurais régné, autant laisser le trône au premier gueux venu.
Terminant de lire la lettre où on le menaçait de jamais revoir sa favorite s'il ne répondait pas favorablement à ces requêtes, il chiffonna la lettre et la jeta au sol, de colère. Son corps était tendu, au bord de l'explosion, il serra les poings autant que les mâchoires.
Bontemps ! Oui, Sire ? Êtes vous sûr de n'avoir vu personne déposer cette lettre ? Assurément, Sire. J'ai aussi demandé aux domestiques et personne n'a vu. A croire que cette lettre soit arrivée par l'opération du Saint-Esprit. Ne dites pas de bêtises, Bontemps.
Le roi se tut quelques minutes. S'il refusait tout en bloc, ce serait comme abandonner Amy à son triste sort et il voulait plus que tout la revoir tant elle lui manquait. Mais comment répondre favorablement à des idioties pareilles ? Il réfléchit avant de lâcher.
Demain, nous ferons quérir La Reynie pour tenter de remonter cette piste. Et, Bontemps, demain nous ferons convoquer … Tiens, si cela plaît à notre corbeau, mon cousin Beaufort, il est à Versailles actuellement. Et Vivonne aussi. Bien Sire. Sera t'il question d'affaire maritime ? Non, d'affaires religieuses. Mais je ne vais pas non plus les inviter aux Conseils qu'ils souhaitent. La salle du Conseil n'est pas un bordel où l'on rentre quand on veut, prendre ce que l'on veut. Le roi, c'est moi.
Bontemps s'inclina tandis que Louis donna un coup de pied dans cette lettre avant de partir vers un passage le menant à la chambre de la Reine. Jamais il ne se laisserait dicter sa conduite par des anonymes sans scrupules, il ne pouvait consentir qu'à jouer un simulacre de Conseil pour des affaires de moindres importances. Il était roi avant tout, il était la France. Et lorsqu'il partit, Bontemps récupéra la lettre qu'il rangea sagement. Sait on jamais …
RP UNIQUE |
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