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| [Encelade] Mise au point [Francesco di Venezia] | |
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| Sujet: [Encelade] Mise au point [Francesco di Venezia] 10.09.11 12:44 | |
| Gabrielle de Longueville avançait lentement dans le parc de Versailles pour donner l'illusion qu'elle ne faisait que se promener et profiter de la douceur de cette journée. Certes, de menaçants cumulus se formaient à l'horizon mais pour le moment, un soleil tiède éclairait encore la terre de ses rayons. L'orage qui s'annonçait n'avait pas découragé le roi. Lui et la plupart de ses favoris étaient partis à la chasse dans les forêts giboyeuses qui enserraient le palais. Gabrielle avait échappé à l'invitation et comptait bien profiter de ces quelques heures de tranquillité pour mettre au point les derniers préparatifs de son départ de la cour. Dès son retour de Paris, court séjour entaché par la dispute qu'elle avait eu avec son frère cadet, elle s'était rendue en audience auprès du roi pour lui demander l'autorisation de quitter sa cour. Louis XIV l'avait reçue avec grande indifférence. Officiellement, elle rendait visite à sa demi-sœur Marie sur les terres de Nemours. Un voyage de délassement pour voir pendant quelques semaines autre chose que ce château plein d'intrigues. Le roi avait à peine écouté sa demande et la destination qu'elle avait privilégiée. La réception d'un ambassadeur l'accaparait entièrement. Il avait donc répondu par l'affirmative et n'avait pas prêté attention au sourire faux et étrangement tordu que lui adressait sa cousine. S'il savait ! Ces quelques mots faisait jubiler la jeune femme. S'il savait ce qu'elle projetait, sans doute se serait-il montré plus attentif à ses déplacements. Certes, elle risquait gros mais en voyant ce roi indigne s'éloigner vers son cabinet de travail pour y retrouver un Colbert ou un Le Tellier, elle s'était dit que le jeu en valait la chandelle. Si elle parvenait à son but, tout ce qui était contraire à la nature des choses dans ce royaume reviendrait à leur juste place.
Gabrielle flânait dans les allées presque désertes comme si elle ne poursuivait aucun but, flanquée de son inséparable Perrine Harcourt. Cette dernière la suivait à quelques pas derrière elle pour que les jeunes femmes n'attirent pas l'attention sur leurs relations étonnamment complices pour une servante et sa maîtresse. Aux yeux de tous, Perrine portait les objets de sa maîtresse, ses sels, son ombrelle et des rafraîchissements. En réalité, sa présence rassurait la duchesse de Longueville. Il lui était indispensable de savoir que Perrine assurait ses arrières, vérifiait qu'elle n'était pas surveillée et allait écouter la petite conversation qu'elle devait avoir avec l'ambassadeur vénitien. Elle n'avait quasiment aucun secret pour elle. Les deux jeunes femmes croisèrent des courtisans désœuvrés qui saluèrent la duchesse avec politesse mais au grand soulagement de Gabrielle, personne ne chercha à lui tenir compagnie. Presque parvenue à destination, elle se tourna à demi vers Perrine qui lui adressa un signe de tête imperceptible avant de s'éloigner à couvert. Alors que Gabrielle approchait à petits pas du centre du bosquet, elle avait conscience que son amie vérifiait les alentours pour s'être assurée que personne n'écoutait et éloigner les éventuels gêneurs. Ce qui allait se dire était d'une importance capitale.
L'endroit était désert. Gabrielle avait choisi le bosquet de l'Encelade pour son relatif écartement de l'allée centrale des jardins. Elle n'était elle-même jamais venue seule jusqu'ici et en tout cas, jamais de sa propre initiative. Il y faisait plutôt sombre surtout que le soleil venait de se dissimuler derrière un nuage ce qui fit frissonner Gabrielle. Elle trouvait le lieu plutôt grotesque en cet instant. Comme toujours, le géant Encelade qui avait tenté de s'opposer aux dieux durant la Gigantomachie s'effondrait, couvert par les rochers sous lesquels l'enfouissait la déesse Minerve pour le réduire à l'impuissance. Il tentait de s'y opposer, ultime geste de défi. Dans son immobilité forcée, il crachait des imprécations à l'adresse des cieux dans une dernière tentative désespérée de les narguer. Mais l'eau ne jaillissait pas de sa bouche. Les fontaines ne fonctionnaient réellement que lorsque le roi était en promenade. C'était cette dimension d'inachevé, ce géant statufié dans une position ridicule qui rendait l'endroit grotesque. Gabrielle ne songea qu'à cet instant au symbole que représentait l'image d'Encelade dans les jardins du tyran qui vivait à Versailles. L'usurpateur comptait évidemment transmettre un message à ses opposants politiques. Mais la duchesse de Longueville songea avec une certaine satisfaction qu'Encelade enfoui sous l'Etna parvenait toujours à créer des tremblements de terre et des éruptions volcaniques. La jeune femme était prête à s'en contenter. Certains tremblements de terre pouvaient ravager des pays.
La duchesse de Longueville songea avec un certain agacement mêlé d'amusement que Francesco di Venezia était encore plus en retard qu'elle-même. Elle lui avait pourtant donné rendez-vous dans sa courte missive dix bonnes minutes auparavant dans cet endroit-même. Mais elle savait très bien qu'il était comme elle. C'était même parfois effrayant de constater à quel point elle le comprenait. Il aimait se faire attendre, être désiré. Il n'avait sans doute pas vraiment apprécié de se sentir convoqué. Et n'apprécierait pas le mutisme de Gabrielle sur ses projets. Cependant, la jeune femme tenait à ce que le moins de monde possible soit au courant. C'était déjà bien assez d'avoir demandé des petits services à Cédric de Portau ou à des domestiques complaisants et dévoués. Une personne de moins informée de ce qui se tramait, c'était une bouche de moins capable de révéler ce qu'elle savait. Non que Gabrielle ne fasse pas confiance à Francesco di Venezia. Au contraire, elle avait même accepté de partager son lit à plusieurs reprises, enivrée par son désir pour un double d'elle-même. Mais elle n'était pas sans ignorer qu'il n'avait aucune loyauté pour Hector de Valois et qu'au fond, il n'avait que faire de la personne qui se trouvait à la tête du royaume de France tant que cette personne avantageait la république vénitienne. Seuls l'argent et les honneurs l'intéressaient. Elle se plaisait à penser qu'il avait une certaine affection pour elle et qu'il tenait à lui plaire. Mais autant limiter les risques. Elle jouait sa liberté voire même sa tête dans cette affaire. A vrai dire, elle avait besoin de son aide, une simple aide matérielle ainsi que l'assurance qu'il la couvrirait.
Un bruissement l'informa de l'arrivée de son rendez-vous. Une dernière fois, Perrine apparut à la vue de sa maîtresse, lui fit signe que tout était sécurisé puis disparut à nouveau derrière les feuillages pour écouter la conversation en toute discrétion. Puis, à peine quelques secondes après, Francesco di Venezia fit son entrée dans le bosquet. Le terme convenait parfaitement comme d'habitude. L'ambassadeur de la république vénitienne était un véritable acteur charmeur qui savait ménager les attentes. Mais lorsque Gabrielle découvrit l'air ravi du jeune homme, elle se remémora les rumeurs qui circulaient depuis quelques semaines à Versailles. Elle avait refusé de croire que Francesco avait tenté d'approcher son propre frère pour lui faire des avances. Certes, il aimait autant les femmes que les hommes mais Gabrielle, que ces mœurs avait choqué à son arrivée à la cour, s'était faite à cette idée. Mais courtiser le frère de celle qu'il mettait régulièrement dans son lit ! Quel être abject pouvait se rendre capable d'un tel crime ? Ce fut en voyant Francesco et son jeu naturel de comédien, sa volonté de séduire qu'elle se dit que ce n'était peut-être pas des rumeurs. Il était assez orgueilleux pour tenter de réussir l'exploit de se faire aimer d'une fratrie. Cette pensée fit frissonner Gabrielle de dégoût.
Ils se saluèrent mutuellement mais la duchesse y mit plus de mauvaise volonté qu'elle n'en avait l'habitude. Elle était brusquement pressée d'obtenir l'accord de Francesco et de quitter cet endroit un peu oppressant. Comment pourrait-il lui préférer son frère ? Des souvenirs douloureux remontèrent à la mémoire de Gabrielle, autant de blessures mal guéries. Quand sa mère gardait toute son affection pour son fils, quand tous les soins de sa nourrice Catherine allait pour le cadet, quand son père préférait consacrer son temps libre à l'éducation de l'enfant promis à devenir duc, quand les yeux de Perrine se posaient sur Paris... Baste, Gabrielle chassa ces souvenirs et revint au moment présent. Son grand projet avait besoin de son attention entière. Pas question de se laisser distraire pour un enfant gâté que tout le monde admirait et aimait.
- Je suis heureuse de vous revoir, monsieur, j'ai de nombreuses choses à vous demander. Ne vous inquiétez pas, j'ai fait en sorte que nous soyons seuls. Ce n'est pour parler de... D'une future rencontre, ajouta-t-elle précipitamment lorsqu'elle crut distinguer un geste inconvenant de Francesco, d'un ton un peu aigre, cela concerne notre grand projet. Je vais devoir m'absenter pendant quelques temps de la cour pour nos affaires et j'aurais besoin de vos services... Vous possédez bien une demeure inhabitée dans le sud-ouest ?
Gabrielle s'était un petit peu animée et un fin sourire apparut sur son visage. Elle avait adopté la bonne attitude à son sens. Sa froideur indiquait clairement qu'elle ne désirait pas évoquer leurs relations intimes. Ils se limiteraient au complot, au strict complot avant de se quitter le plus rapidement possible. Mais elle qui connaissait si bien l'italien, l'espérait-elle réellement ? |
| | | Francesco Contarini
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• DON JUAN • Revenu des Enfers
► Âge : 27 ans
► Titre : Nobilis Homo vénitien, Ambassadeur déchu, Banquier de la Main de l'Ombre & bras droit de Victor d'Amboise
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| Sujet: Re: [Encelade] Mise au point [Francesco di Venezia] 01.02.12 15:21 | |
| "No no no et no !!! Pas cette veste ! Elle ne met absolument pas en valeur mon teint ! Êtes-vous demeuré ? S'énerva Francesco contre un de ses valets qui avait une mine déconfite devant l'agacement du prince vénitien.
Il fallait que tout soit parfait ! La personne qu'il allait retrouver pour un entretien privé n'était pas n'importe qui à ces yeux (ce qui était fort rare dans l'entourage de l'italien !) Durant encore de longues minutes, les deux valets exécutèrent un ballet incessant entre le miroir devant lequel leur maître se trouvait et l'armoire à l'autre bout de la chambre. Après avoir enfin arrêté son choix capricieux sur une tenue d'un bleu profond et sombre, il quitta la pièce en indiquant des ordres plus ou moins utiles à ses domestiques tout en exécutant une chorégraphie complexe avec ses mains afin d'illustrer ses propos. Les deux valets restaient sur ses talons afin de ne perdre aucune information (ce qui leur coûterai leur place !). L’Ambassadeur était affreusement nerveux, quoiqu'il ne le laissait qu'à peine apparaitre. Seuls ceux qui le connaissaient bien pouvaient affirmer que ce débordement de caprices et d'énergie plus important qu'à l'accoutumé étaient dût à la rencontre qu'il s'apprêtait de faire. Il fallait que tout soit parfait ! Elle le vaut bien, se dit le vénitien. Gabrielle de Longueville.
La jeune Duchesse était sûrement la personne la plus délicieuse qu'il es rencontré à Versailles, notamment depuis qu'il était au sein de la Main de l'Ombre ! Tous deux étaient fait du même métal qu'était leur orgueil et leur soif de pouvoir. Certes, la demoiselle cachait son jeu avec un charme sans égal ! Elle n'assumait pas autant que son complice, mais Son Excellence lui pardonnait cette faiblesse, la chanceuse ! Il était vrai que l'arrivée de Sofia à la Cour de France changeait considérablement l'équation complexe et vicieuse qui se tramait dans l'esprit de Francesco. Mais cela était d'une simplicité enfantine pour le jeune homme, lui qui n'avait jamais peur des défis ! Après tout, rien ni personne ne l'empêchait de goûter à tout les desserts délicieux qui était mit à sa disposition ! C'est en tout cas de cette façon que le vénitien voyait les choses. Il fallait toujours voir le bon côté des choses !
Arrivant à cheval dans le parc du château, Francesco dissimula son destrier derrière un bosquet et s'empressa d'aller rejoindre la belle française. Il ne pouvait s'empêcher de penser à tout ce qu'ils partageaient ensemble dans le plus grand secret. Le jeune homme n'aimait pas vraiment ces cachotteries, ces jeux de convenances ennuyeuses à mourir. Mais il avait accepté de sacrifier son plaisir favori de faire la pluie et le beau temps sur les rumeurs versaillaises à l'aide de ses frasques rien que pour satisfaire la Longueville. Et elle savait à quel point cet honneur était unique en son genre venant du Prince. Il espérait déjà des échanges passionnés dans ce décor de verdure et de perfection qu'était les jardins à la française mais la missive qu'elle lui avait fait parvenir était pour le moins peu explicite au sujet de la véritable raison de leur entretien. Toutefois, raison ou non, Francesco ne pouvait s'empêcher de courtiser la belle à chaque fois. Une déformation professionnel bien sûr mais il ne se lassait jamais du parfum de cette maitresse et complice. La rencontre avec le frère de la jeune femme lui revint en tête alors qu'il approchait du bosquet de l'Encelade. Il se dit soudain que si la jeune femme apprenait la rumeur cela n'allait vraiment pas arranger ses affaires avec la Duchesse. Francesco se dit qu'il feindrait toute responsabilité ! Il ne faut pas oublier que Versailles est grand et que ses rumeurs ont bien vite la faculté (heureuse ou malheureuse selon les personnes concernées) de se métamorphoser en une toute autre rumeur, souvent bien plus sordide qu'à l'origine. Affichant son plus beau sourire et un regard perçant et lumineux il arriva enfin dans le bosquet où se trouvait déjà la belle brune.
"Veuillez me pardonner ce retard ma chère, s'excusa le jeune homme en faisant une révérence en retirant son chapeau agrémenté de grandes plumes. Mes valets sont de véritables incapables !
-Je suis heureuse de vous revoir, monsieur, lui sourit la Duchesse. J'ai de nombreuses choses à vous demander. Ne vous inquiétez pas, j'ai fait en sorte que nous soyons seuls. Ce n'est pour parler de... D'une future rencontre, ajouta-t-elle précipitamment en écartant la main de Francesco alors qu'il s'apprêtait à lui caresser tendrement la joue.
Leur relation privée n'était donc vraiment pas à l'ordre du jour pour qu'elle agisse de la sorte.
-Bien, soupira l'italien sans même cacher sa déception. Que voulez-vous donc de moi, Madame ? -Cela concerne notre grand projet. Je vais devoir m'absenter pendant quelques temps de la cour pour nos affaires et j'aurais besoin de vos services... Vous possédez bien une demeure inhabitée dans le sud-ouest ?
-Tout à fait, dit le jeune homme, intrigué. Près de Bayonne. Serai ce pour prendre quelques jours de repos non loin de Versailles ? Je me ferais un plaisir de vous accompagner, ajouta-t-il en souriant, les pupilles brillantes de malice, ne pouvant s'empêcher de discuter de ce qui ne fallait pas.
-Voilà longtemps que nous ne nous sommes pas retrouvés seul à seul...Qu'est ce qui vous a autant occupée loin de moi ? Je ne peux vous le cacher...Votre absence m'a pesé, Madame. |
| | | Invité
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| Sujet: Re: [Encelade] Mise au point [Francesco di Venezia] 01.04.12 1:33 | |
| - Spoiler:
Étant donné que j'ai enlevé Amy avant que tu ne répondes, j'ai décidé arbitrairement que la maison de Francesco se trouvait aux alentours de St-Jean d'Angély, j'espère que ça ne te dérange pas
Oh oui, Gabrielle le connaissait bien, Francesco di Venezia ! C'était comme se retrouver face à un miroir déformant, une sorte de caricature d'elle-même. Comme elle, il n'aimait véritablement que lui-même mais contrairement à la jeune femme qui tenait à sa réputation de fille de bonne et grande famille française (dont elle avait à répondre devant sa mère, son oncle qui n'étaient pas des plus commodes et la galerie de ses ancêtres), il assumait complètement ses frasques, aimait à faire parler de lui pour ses extravagances. Elle savait combien une simple rumeur sur son compte pouvait détruire la vie d'une demoiselle à Versailles. Les maris potentiels fuyaient les débauchées et lorsqu'elles vieillissaient, elles n'étaient plus que la cible des moqueries. Si Gabrielle avait appris quelque chose de sa mère, c'était bien qu'on pouvait tout faire de son existence à condition d'être discret et de sauver les apparences. Certes, Anne-Geneviève de Longueville avait commis l'erreur irréparable de tomber éperdument amoureuse de l'un de ses amants et d'en avoir un fils qui était le portrait craché de son véritable père mais sa fille continuait à suivre ses préceptes. Toutefois, il arrivait parfois à Gabrielle d'admirer voire d'envier Francesco. Lui au moins ne se cachait pas pour donner libre cours à ses vices ! Il semblait même prendre plaisir à être l'objet de l'indignation de cette cour de France si hypocrite. Elle brûlait autant pour cette impression de liberté qu'elle avait lorsqu'elle était entre ses bras, de défi adressé aux convenances que pour ce jumeau dans l'orgueil, cet homme qu'elle parvenait à comprendre. Il était particulièrement bien mis cette journée-là, avait revêtu un vêtement bleu qui mettait en valeur la profondeur de ses yeux qui avaient volé leur couleur à la lagune. Il aimait se parer certes mais Gabrielle songea que peut-être c'était pour elle qu'il avait fait tant d'efforts. Après tout, c'était si flatteur de le penser ! Elle avait depuis peu découvert que son frère lui préférait sa meilleure amie Perrine et que Guillaume du Perche ne faisait que jouer avec elle. Saignait encore la même blessure qui s'était ouverte dans son enfance lorsqu'elle cherchait désespérément une attention, un baiser de sa mère et que celle-ci, invariablement, ne la considérait pas, accordant sa pleine attention à Paris. Faire mine de croire qu'elle comptait un peu dans le cœur de Francesco ou du moins dans son esprit, qu'il avait toujours du désir pour elle la rasséréna. En la voyant, il se fendit en une gracieuse révérence et agita les plumes de son chapeau. Gabrielle esquissa un sourire moqueur lorsqu'il invoqua l'excuse de l'incapacité de ses valets. Elle le connaissait assez bien pour savoir qu'il aimait se faire attendre tout comme elle. Malheureusement pour lui, elle avait prévu ce retard et était donc arrivée peu de temps avant lui. Mais elle fit mine d'accepter cette explication en hochant la tête. Après tout, il était là, c'était le principal, ce qu'elle avait à lui dire ne pourrait plus souffrir de délai. Gabrielle affecta de ne pas voir la déception qui emplissait les traits de l'ambassadeur vénitien lorsqu'elle se déroba à sa caresse. Elle n'avait pourtant pas pour habitude de séparer travail et plaisir, le fait qu'elle partage des nuits avec lui le disait assez tout comme ses vues sur le duc de Vivonne qu'elle comptait bien essayer d'approcher dès son retour de Saintonge. Cela ne pouvait qu'intriguer Francesco mais Gabrielle n'avait pas l'intention de lui fournir d'explication. Elle eut brusquement hâte d'obtenir ce qu'elle voulait pour pouvoir s'enfuir de ce lieu. Une pensée affreuse lui traversa l'esprit : était-ce ici que le Vénitien avait cherché à séduire son frère ? Cette rumeur était-elle seulement vraie ? Elle se força à ne plus penser à ce qu'elle avait entendu. Après tout, ne venait-elle pas de décider de séparer le complot et sa vie privée ? - Tout à fait. Près de Saint-Jean d'Angély. Serait-ce pour prendre quelques jours de repos non loin de Versailles ? Je me ferai un plaisir de vous accompagner.La duchesse de Longueville ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel devant tant de morgue et d'assurance. Évidemment, il cherchait à savoir ce qu'il en retournait. Glaciale, elle ignora ses yeux brillants, se détourna et répliqua d'une voix sèche : - Je me dois de partir seule. Il importe que vous restiez à la cour pour donner le change et observer ce qu'il s'y passe. Puis-je juste vous demander le service de m'envoyer des lettres pour m'avertir d'un quelconque changement, de l'atmosphère qui règne ici et de l'humeur du roi ? Cela pourrait se révéler d'une importance cruciale. Ce n'est certes pas un simple séjour de délassement pendant lequel vous pourriez peut-être m'accompagner. Vous apprendrez ce qu'il en retourne bien assez tôt.Visiblement, il ne comprenait pas ce qui lui valait une telle inimitié alors que quelques semaines encore auparavant, elle partageait sa couche sans se poser de question. L'ambassadeur tenta une dernière flatterie dans le but sans doute de dérider sa compagne : - Voilà longtemps que nous ne nous sommes pas retrouvés seul à seul...Qu'est ce qui vous a autant occupée loin de moi ? Je ne peux vous le cacher...Votre absence m'a pesé, Madame.Dire que cette conversation aurait pu se terminer calmement et sans éclat d'aucune sorte ! Mais ce fut le mot de trop pour la jeune femme. Malgré toute sa volonté et ses bonnes résolutions, Gabrielle fit un brusque volte-face et sentit la colère monter en elle : - Ah vraiment, je vous ai manqué ? Cracha-t-elle, mauvaise, ce n'est pas ce qu'on m'a rapporté, pourtant. Il semblerait bien que vous vous amusiez toujours autant avec ou sans ma compagnie.Sentant venir la protestation, elle eut un geste de la main pour lui demander de se taire. - Au demeurant, poursuivit-elle d'un ton plus serein mais beaucoup plus amer, ce n'est pas vos divertissements que je vous reproche. Ce sont les personnes avec qui vous vous amusez. Je ne vous ai jamais demandé de serment de fidélité ou je ne sais quoi d'autre que vous ne pourriez respecter de toute façon. Mais il me semblait que la moindre des choses était de respecter mon honneur et celui de ma famille... Je ne vous ai jamais rien demandé d'autre ! Au lieu de cela, que faites-vous ? Vous chercher à séduire... Mon propre frère ?!Elle tremblait de rage et de chagrin désormais. Elle n'avait pas conscience en prenant ce rendez-vous, en venant jusqu'ici que cette rumeur qui était tombée dans son oreille par hasard l'avait tant bouleversée. Pourtant, elle n'avait pu contenir les paroles qu'elle venait de prononcer. Elles s'étaient échappées avant même qu'elle ne puisse réfléchir au sens qu'elle voulait y mettre. Comme d'habitude, c'était la jalousie qui la dévorait. Tout ce qui lui semblait être à elle, tout, on le lui dérobait. Et encore, quand elle disait « on », elle pensait à un être bien particulier. Mais en ces circonstances, ce n'était pas à Paris qu'elle en voulait. C'était à Francesco et l’œil noir qu'elle darda sur lui ne laissait aucun doute. - Je n'ai plus rien à vous dire, vous pouvez partir à présent, dit-elle de manière définitive. Mais il ne lui avait jamais obéi. Espérait-elle seulement qu'il commence aujourd'hui ? |
| | | Francesco Contarini
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| Sujet: Re: [Encelade] Mise au point [Francesco di Venezia] 30.05.12 0:12 | |
| Voilà longtemps que nous ne nous sommes pas retrouvés seul à seul...Qu'est ce qui vous a autant occupée loin de moi ? Je ne peux vous le cacher...Votre absence m'a pesé, Madame.
La belle était de dos mais le vénitien sentait l'esprit de la jeune femme bouillonner sous ses longues boucles brunes. Elle serra un instant ses poings avant de lui faire brusquement volte face, s'arrêtant à quelques centimètres de son visage. Ses doux traits de déesse avaient soudain prit l'apparence de ceux d'un félin enragé.
- Ah vraiment, je vous ai manqué ? Cracha-t-elle. ce n'est pas ce qu'on m'a rapporté, pourtant. Il semblerait bien que vous vous amusiez toujours autant avec ou sans ma compagnie.
Francesco ouvrit la bouche pour protester mais elle l'arrêta d'un geste. Il ne l'avait jamais vu d'un état pareil ! Écoutait-elle les bruits de la cour ?
- Au demeurant, poursuivit-elle d'un ton plus serein mais beaucoup plus amer, ce n'est pas vos divertissements que je vous reproche. Ce sont les personnes avec qui vous vous amusez. Je ne vous ai jamais demandé de serment de fidélité ou je ne sais quoi d'autre que vous ne pourriez respecter de toute façon. Mais il me semblait que la moindre des choses était de respecter mon honneur et celui de ma famille... Je ne vous ai jamais rien demandé d'autre ! Au lieu de cela, que faites-vous ? Vous chercher à séduire... Mon propre frère ?!
Les lèvres de la jeune femme tremblait en déversant ces mots. Elle était bouleversée. Francesco repensait aux conseils de Lully, le fameux soir où il l'avait entrainé jusqu'à son manoir. Peut être devait-il en épargner certains de sa monstruosité ? Finirait-il par perdre au jeu ? Il savait tout le mal qu'il causait mais ne prenait jamais la peine de s'y attarder jusqu'à présent. Gabrielle de Longueville était, certes, une aventure mais elle n'en restait pas moins une de ses plus précieuses alliées et elle ne lui avait jamais fait tort jusqu'ici. Il n'avait pas réfléchit une seule seconde l'autre soir avec le jeune prince de Neuchâtel.
- Je n'ai plus rien à vous dire, vous pouvez partir à présent, dit-elle de manière définitive en lui lançant un regard dur et froid.
N'obéissant pas aux ordres de sa maitresse et complice, il resta devant elle, n'abaissant point le regard, droit devant elle, les poings serrés. Il trouvait soudain la jeune femme excessive et injuste. Elle victimisait sa situation de façon outrancière.
Signora, dit-il à son tour froidement tout en laissant chanter son accent italien. Vos paroles sont pour moi un prix à payer que je n'osais imaginer.
Un long silence s'installa après ces quelques mots. L'ambassadeur, même avec la meilleure volonté de ce monde parvenait difficilement à dévoiler ses pensées, baisser sa garde et les armes... Il essaya d'inspirer profondément tout en continuant de soutenir le regard de la duchesse avant de reprendre. Basta ! Tant pis pour les courbettes ! Il reprit sèchement :
- Cependant permettez-moi d'être franc : On me connait pour être sans états d'âmes, ni scrupules. Vous la première, madame... Faire pleurer dans les chaumières résonne presque comme une langue étrangère à mes oreilles, dit il avec un sourire en coin, entendu. On me voit et l'on m'entends partout où je pose les pieds. Je reconnais mon comportement comme étant terriblement inconstant et peu catholique. Je ne supporte pas les règles, ni les ordres ! Voilà ! Ooooh oui je sais : une phrase bien trop courte pour expliquer tant et trop de actes commis...Je me fiche éperdument de votre frère, si vous saviez ! S'exclama-t-il en agitant vaguement les mains. C'est un gamin imbécile que vous devriez surveiller davantage. Folie d'un soir aux lourdes conséquences, je le conçois. C'est la rançon pour ceux qui ne se soucie guère du lendemain.
Il respira longuement, essayant ,de contenir ses éclats, sentant au passage le parfum de Gabrielle toujours près de lui. Courber l'échine n'était certainement pas dans ses habitudes ! Même pour les beaux yeux de la duchesse. Mais il était franc face à elle. C'était une fleur, que dis-je, un jardin entier que lui offrait Son Excellence !
-Le voilà ! S'exclama-t-il en écartant les bras, agacé. Le coupable, le seul, celui qui vous a causé du tort. Il est devant vous, Signora. Il rend les armes, les dépose à vos pieds. Frappez-le donc !
Il recula de quelques pas vifs en laissant son regard courir sur la végétation avant de faire volte face et de revenir près de la française.
-Mais n'allez surtout pas m'accuser d'un quelconque déshonneur sur votre maison ! S'emporta-t-il en pointant un doigt réprobateur vers la jeune femme. J'accepte de me cacher pour vous, de me taire pour être dans vos bras. L'alcool et la fougue, l'autre soir, m'ont fait oublier quelques devoirs auprès de votre frère. Je l'admet. Il y a des bruits à la cour ? Fort bien ! Il y en a toujours eu quelque soit les circonstances ! Les rumeurs volent, passent et s'effacent aussi vite qu'elles sont apparues ! Personne ne sera là pour confirmer ces histoires, que ce soit lui ou moi. J'ai gagné un duel contre votre frère, vous le saviez ? Ai-je fanfaronné pour autant ? Me suis targué d'avoir déshonoré un Longueville de la pointe de ma lame ? Nullement ! Votre frère est absent et l'on ne fait que parler de lui davantage. Où est donc la faute dont vous me désignez comme étant l'auteur ? Dès demain, surement, c'est un autre scandale qui éclatera et éclipsera les autres. Vous qui êtes si familière de la cour devriez le savoir ! Et ne vous tracassez donc point pour le prince : j'en ai terminé avec lui. Il est d'un ennui sans pareil ! Un point commun que vous ne partagez point avec lui, Dieu merci !
Arrêtant soudain son flot de paroles, Francesco soupira profondément, restant alors interdit devant Gabrielle de Longueville qu'il fixait droit dans les yeux, sans jeux ni entourloupes. Qu'attendait-elle donc de lui en lui demandant service si en plus de cela elle l'accusait de goujateries ? |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: [Encelade] Mise au point [Francesco di Venezia] 11.07.12 21:42 | |
| Gabrielle de Longueville n'avait jamais été véritablement en colère. Déjà toute petite, elle ne piquait pas de crise quand on lui refusait quoi que ce soit, elle ne criait jamais même quand son frère lui jouait un mauvais tour, elle se contentait de prendre un air supérieur et de blesser par les meilleures armes qu'elle avait en sa possession, son esprit et ses mots. Mais toujours, elle jurait intérieurement qu'elle allait faire payer cet affront à celui qui avait osé la contrarier. Son sang bouillonnait pourtant comme celui de ces célèbres parents, comme celui de Louis de Condé lorsqu'on cherchait à la mépriser, peut-être autant que celui de son cher cousin d'Enghien qui était connu pour ses crises de rage. Mais elle, elle parvenait à maîtriser ses émotions et à ne rien laisser paraître. Certains courtisans la disaient glaciale, trop orgueilleuse pour s'abaisser à éprouver les sentiments des êtres normaux au contraire de son petit frère qu'on lui préférait pour cela. Mais en réalité, son cœur souffrait à l'image de tout autre. Elle était une habile dissimulatrice. Et cette journée-là, malgré l'intense colère qu'elle éprouvait envers cet imbécile de vénitien, ne faisait pas exception. Après les quelques paroles un peu irréfléchies qui lui avaient franchi les lèvres sans qu'elle ne le veuille, elle continua à darder un œil noir sur son interlocuteur mais se sentit reprendre son calme. Elle contrôlait de nouveau ce qu'elle ressentait et cela la rassura infiniment. Devant elle, Francesco semblait plus surpris que honteux de son comportement. Gabrielle aurait dû s'en douter. Pour l'Italien, les frontières entre ce qui était acceptable et ce qui ne l'était pas étaient particulièrement floues. Il n'avait sans doute pas conscience qu'il avait franchi une limite pourtant essentielle au regard de la jeune femme. Évidemment, il ne s'éloigna pas comme elle le lui avait demandé. Elle n'avait pas placé beaucoup d'espoir dans cet ordre, il n'en faisait qu'à sa tête, après tout, c'était ce qui le rendait agaçant, dangereux et attirant. Elle semblait néanmoins l'avoir vexé. - Signora, vos paroles sont pour moi un prix à payer que je n'osais imaginer.L'atmosphère n'avait plus rien à voir avec celle qui régnait à l'arrivée des deux complices et Gabrielle eut une pensée pour sa chère Perrine qui devait assister à cette scène qui tournait au règlement de compte, dissimulée derrière un bosquet. La duchesse se refusa à répondre, espérant malgré elle, malgré tout ce qu'elle savait de son amant, qu'il pouvait regretter de l'avoir blessée. Le silence qui s'ensuivit fut lourd et une foule de nuages paraissait s'amonceler sur eux. Gabrielle aurait aimé revenir à un sujet de conversation plus neutre, le complot – paradoxalement – mais elle fut incapable de chercher à dissiper le malaise. Elle sentait que Francesco n'en avait pas terminé et en effet, le jeune homme, continuant de la fixer de ses grands yeux bleus dans lesquels elle avait tant de fois pris du plaisir à se perdre, parut se jeter à l'eau. Son ton n'avait rien de celui de quelqu'un de désolé qui pouvait chercher à se faire pardonner, oh non ! Même lorsqu'il cherchait à s'expliquer, il semblait fanfaronner. Gabrielle ne chercha pas à l'arrêter, consciente qu'il se livrait d'une certaine manière à elle et que c'était quelque chose de rare et donc de précieux. - Vous n'avez nul besoin de m'expliquer qui vous êtes, monsieur, les moments que nous avons passé ensemble montrent assez que ni vous ni moi ne nous souciions du lendemain, osa-t-elle néanmoins en levant les yeux au ciel, mais j'aurais aimé ne point être la première à vous causer des scrupules, aussi glorieux cela soit-il.Mais dès qu'il fit référence à son frère, de nouveau, elle se crispa. Elle savait qui il était, elle avait appris à l'accepter avec sa détestable inconstance mais aussi sa liberté qu'elle rêvait parfois de toucher à son tour, avec ce sourire entendu qui pouvait tout autant l'exaspérer comme ce jour-là que la séduire ou la faire rougir. Elle lui aurait tout pardonné. Mais pas de s'en prendre à son frère. Elle aurait été incapable d'expliquer vraiment la raison de cet interdit et Francesco n'avait sans aucun doute jamais saisi la relation fusionnelle et trouble qui unissait les deux Longueville sinon il n'aurait jamais tenté d'obtenir le frère après la sœur. Mais il y avait une chose qu'elle savait : il n'y avait qu'elle qui avait le droit de s'en prendre à Paris, de le faire souffrir. Elle haïssait de toute son âme toute autre personne qui songeait juste à marcher sur ses plates bandes. Gabrielle serra les poings à la mention du « gamin imbécile » et sentit de nouveau une sourde colère s'agiter en elle. Mais elle demeura silencieuse, le menton levé, effrayante d'impassibilité. Il en fallait plus pour impressionner Francesco toutefois car il poursuivait son petit discours. - Le voilà ! Le coupable, le seul, celui qui vous a causé du tort. Il est devant vous, Signora. Il rend les armes, les dépose à vos pieds. Frappez-le donc !- J'aimerais pouvoir vous frapper, Francesco mais vous ne le méritez même pas, lâcha-t-elle avec un souverain mépris, vous ne méritez pas que j'abîme mes poings sur vous et encore moins que je gâche ma salive.Il s'était reculé comme s'il ne l'écoutait pas et se lança dans un long monologue dans lequel il laissa transparaître son agacement. Cela tombait bien, c'était partagé. Elle eut un geste d'énervement et sans le quitter des yeux se mit à faire les cent pas devant lui, s'écartant petit à petit de la figure grossière d'Encelade qui, inconscient du mélodrame qui se déroulait devant lui, continuait à lancer son regard de défi aux dieux. Oh oui, Francesco admettait avoir eu tort mais provocation suprême, il refusait de s'excuser. Gabrielle l'écouta jusqu'au bout sans montrer de véritable réaction, patienta jusqu'à ce qu'il eut déversé tout ce qu'il avait sur le cœur. A la fin du petit discours, elle eut l'impression d'avoir en face d'elle le vrai Francesco, celui qui s'était dépouillé de sa morgue légendaire pour s'expliquer, qui s'était départi de son sourire suffisant pour se livrer avec tous ses défauts. Mais elle ne pouvait l'accepter ainsi car il l'avait profondément blessée. Il lui faudrait du temps pour oublier, si elle y parvenait un jour. - Si je comprends bien, je devrais vous remercier de ne pas fanfaronner et de ne pas jeter le déshonneur sur ma famille, c'est une faveur que vous me faites, c'est bien cela ? Qui êtes-vous donc pour oser considérer que cela n'est pas normal sinon un homme sans honneur ? Répliqua-t-elle avec hauteur, j'espère bien que la prochaine de vos frasques fera oublier cette rumeur qui court sur vous et sur mon frère... J'y compte bien...Elle avança un peu vers lui et dut lever la tête pour pouvoir continuer à le fixer car il était beaucoup plus grand qu'elle. Elle pointa un index accusateur contre la poitrine du jeune homme et continua d'une voix beaucoup plus ferme et plus dure : - Mais je vous interdis d'approcher à nouveau de mon frère. Et je vous défends aussi de le traiter d'imbécile ou même de parler de lui ! Lorsque vous l'insultez, vous m'insultez également, nous sommes du même sang et l'amour que je lui porte n'est égal qu'au mépris que vous méritez. J'aurais pu tout vous pardonner, Francesco sinon cela, chercher à séduire mon frère car personne, vous m'entendez, personne ne peut toucher à Paris sans avoir à faire à moi.Elle resta silencieuse quelques secondes, cherchant à lire dans les yeux de son interlocuteur s'il comptait respecter cette simple demande. Sans doute avait-il néanmoins été assez refroidi par la réaction de Paris quand il avait dû chercher à le séduire. - Vous avez péché par orgueil, susurra-t-elle en rapprochant encore son visage de celui de l'Italien, presque provocante, vous aviez la sœur, vous avez désiré le frère. Et bien vous perdez tout.Gabrielle recula d'un mouvement brusque et un sourire ironique s'ébaucha sur ses lèvres. - Puisque cela est désormais clair, nous n'avons plus rien à nous dire, je suppose. Sinon qu'il vous reste à confirmer que vous faites toujours partie de notre organisation et que vous acceptez de prêter votre hôtel pour servir notre grand projet. Je n'ose croire que cette petite discussion vous empêchera de m'écrire pour me prévenir de ce qui se déroule à la cour en mon absence, n'est-ce pas ?Après tout, ils restaient complices malgré tout. Et la petite vengeance de Gabrielle pouvait bien attendre son retour de Saintonge. - Spoiler:
Je te propose de conclure ce topic en 1/2 posts à moins que tu n'aies autre chose à rajouter
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| | | Francesco Contarini
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Je m'aime tellement ! Quoique, il est possible que je l'aime elle aussi...Côté Lit: C'est open bar ! Entrée gratuite pour les libertinsDiscours royal:
• DON JUAN • Revenu des Enfers
► Âge : 27 ans
► Titre : Nobilis Homo vénitien, Ambassadeur déchu, Banquier de la Main de l'Ombre & bras droit de Victor d'Amboise
► Missives : 710
► Date d'inscription : 16/01/2011
| Sujet: Re: [Encelade] Mise au point [Francesco di Venezia] 30.08.12 22:31 | |
| Gabrielle était une femme aussi insupportable que séduisante. Cela faisait bien longtemps que Francesco l’avait compris mais là c’était le comble. Il se mettait à nu, baissait la convenance des masques pour lui dire ce qu’il en pensait vraiment, avouait même son erreur et elle le repoussait presque sauvagement. Elle, habillée de son orgeuil et de sa colère.
- Vous avez péché par orgueil, susurra-t-elle en rapprochant encore son visage du sien, leurs bouches s’en seraient presque touchés, Vous aviez la sœur, vous avez désiré le frère. Et bien vous perdez tout.
Face à la réaction de la jeune femme, l’ambassadeur ne pût s’empêcher de rire jaune.
-Avez-vous écouté ce que je viens de vous dire ? demanda-t-il sur un ton excédé. JE REGRETTE, dit-il en articulant à chaque syllabe. Je viens m’en excuser auprès de vous et n’en prenez pas même note ? Me prendriez vous pour le dernier des stronzo ? ajouta-t-il avec un rictus de dégout.
C’est alors que la jeune femme recula et un sourire ironique s'ébaucha sur ses lèvres. Plus les secondes s’écoulaient plus la française l’a dégoutait et pourtant il ne pouvait s’empêcher de s’imaginer l’embrasser fougueusement, de rage.
- Puisque cela est désormais clair, nous n'avons plus rien à nous dire, je suppose. Sinon qu'il vous reste à confirmer que vous faites toujours partie de notre organisation et que vous acceptez de prêter votre hôtel pour servir notre grand projet.
Le vénitien lui jeta un regard en biais des plus méprisant et sorti d’une de ses poches un trousseau de clés sur lequel il en décrocha une avant de la jeter d’un air dédaigneux aux pieds de Gabrielle.
-Oh excusez mon geste, dit-il en lançant un sourire de requin. Je n’ai pas même de valet pour vous la ramasser et vous la rendre sur un plateau d’or, quel dommage !
Les deux complices se regardèrent en silence quelques instants sans ciller, la clé entre eux deux, avant que Gabrielle ne reprenne :
-Je n'ose croire que cette petite discussion vous empêchera de m'écrire pour me prévenir de ce qui se déroule à la cour en mon absence, n'est-ce pas ?
A ses mots, tout sourire s’effaça du visage de l’italien.
-J’ose espérer que je n’oublierai point de le faire, dit-il d’un ton glacial. Il y aura bien d’autres choses dont je devrai me préoccuper mais ne vous en faites pas je chargerai un de mes hommes de vous faire ces charmants petits „comptes-rendus“.
Sur ces quelques paroles peu amicales, il la salua très sommairement sans même lui jeter un regard puis il quitta le bosquet comme si de rien n’était après avoir jeté un coup d'oeil au visage desespéré du titan. Cette discussion n’en resterai pas là, c’était une certitude ! FIN DE TOPIC - Spoiler:
J'espère que cette fin te convient Tu me mpotte pour la suite des événements !
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