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| ROSE ϟ une belle fleur a toujours des épines | |
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Rose Beauregard
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Pas de coeur, cela ne cause des troubles de l'humeur et c'est trop fragile. Car quand on le brise, ça fait si mal, un coeur.Côté Lit: Je ne compte plus les hommes, seulement les pièces qu'il laisse une fois qu'ils ont fait leur affaire.Discours royal:
Ô la belle ÉPINE pleine de rose
► Âge : 24 ans
► Titre : Prostituée ; Princesse de Schwarzenberg (faux titre)
► Missives : 351
► Date d'inscription : 04/11/2011
| Sujet: ROSE ϟ une belle fleur a toujours des épines 04.11.11 19:37 | |
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ROSE
BEAUREGARD
« La prostitution est une des rares professions qui soient demeurées très artisanales en dépit du progrès technique. »
► 24 ans Elle ne dit jamais son âge, laisse les gens deviner et est toujours flattée qu'on la pense plus jeune. A un âge mature, Rose n'est pourtant pas la fille la plus sage ni la plus posée de sa famille mais s'en moque totalement ... ► Prostituée Le plus vieux métier du monde comme on dit parfois. Cela lui permet de gagner de quoi vivre et tenter de mettre quelques sous de côté. Mais elle a une autre vie : lorsqu'un de ses clients l'emmène à la Cour, elle se nomme Marie de Schwarzenberg, princesse allemande. Avec un tel nom que personne ne sait écrire ou prononcer, sa couverture est assuré pour longtemps ► Française Et son tempérament la définit clairement comme gasconne. ► Célibataire Non mais qui épouserait une fille de sa condition, et prostituée de surcroit ? Il faut arrêter de croire au contes de fées. Rose n'y croit plus depuis bien longtemps ... ► Hétérosexuelle Et elle a bien assez à faire avec les hommes pour chercher du réconfort chez les personnes du même sexe ...
♕ PROTOCOLE ♕
► VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?
« Bien sûr que je me suis déjà rendue à Versailles ! Oui madame, Rose la catin a fait la révérence devant le Roi et sa favorite à leur passage. Je n'étais pas habillée avec ces vieilles fripes et je n'avais pas l'air d'être employée dans un bordel. J'étais une noble, Marie de Schwarzenberg ou Princesse Marie comme ces nobles m'appellent. Ils vivent dans un monde différent du notre, pas forcément mieux. Certes, ils mangent à leur faim, portent de belles toilettes et n'ont pas peur des lendemains, enfin pour certains. Il s'agit d'un autre enfer que le notre, il faut s'y battre à coup de rumeurs, de complots, de menaces et de chantages. Tous ont quelque chose à cacher et tout le monde veut tout savoir sur tout le monde. J'ai eu l'occasion à de nombreuses reprises d'être témoin de drôles de choses et je suis bien contente de ne pas être une de leurs victimes. Pourtant, je préfère mille fois cette enfer au notre ! Au moins, si les dames pleurent, elles le font dans des robes en soie et avec des diamants au doigt. »
► COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?
« Il n'y a pas un, mais des complots à mon humble avis. Si quelqu'un veut tuer le Roi ? Sûrement, monter sur le trône comporte des risques et perdre la vie en est une. Je ne sais pas grand chose mais si un homme comme le vieux d'Artagnan vient me voir pour me demander des informations et savoir ce qui se trame, c'est qu'il y a anguille sous roche. Mais comme je l'ai déjà dit, les nobles se font tous chanter pour des dizaines de raisons qui nous échappent à notre échelle. Ils complotent les uns contre les autres jusqu'à la mort et même au-delà quand cela est repris par les descendants. Alors pas de vérités ultimes, des centaines de pistes seulement. Oh et puis tu arrêtes avec tes questions ? »
► COLOMBE OU VIPÈRE ?
« Comment une pute pourrait être une colombe ? Arrête la vinasse ! Je ne suis pas une colombe mais pas une vipère non plus. Je n'ai aucun intérêt à raconter les coucheries des autres alors que je pourrais en dire, avec toute la noblesse qui vient ici. Et si j'écoute les ragots et les histoires, c'est que je me fonds dans la Cour et que cela sert à d'autres fins. Et les rares fois où je les répètes, c'est encore une fois pour me fondre dans la masse de Versailles. Je suis ... humaine tout simplement. »
► DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?
« Je t'en poses des questions sur tes loisirs ? Comme si j'avais le temps d'en avoir des tonnes. Une liste sera plus rapide : - La couture ; il faut bien que je m'habille - Les promenades ; se dégourdir les jambes, c'est important - Les badinages de Cour ; quand j'y suis, évidemment - Fumer la pipe ; il n'y a pas que les hommes ! - Jouer aux cartes ; et plumer les autres - M'occuper de mon enfant ; enfin de l'innocence dans ma vie
Mes envies ? C'est assez évident : avoir assez d'argent pour me tirer d'ici, vivre une vie tranquille avec mon petit bout. C'est pas compliqué à comprendre. Mais si un aristo veut bien me prendre sous son aile pour que je puisse continuer à jouer à la princesse en grande robe, je ne dis pas non, ... »
♕ HOP, RÉVÉRENCE ! ♕
► Vous me connaissez comme le grand méchant tueur Cédric ... mais derrière se cache la timide (et cinglée) Noémie ► 20 ans ► Présence sur le forum ► Code bon by Lisa ► Comment avez vous connu le forum ? Je sais même pu, l'annuaire forumactif sans doute ► Suggestions ? Promis, Rose ne tue pas ... mais elle mord XD
Dernière édition par Rose Beauregard le 06.11.11 20:58, édité 2 fois |
| | | Rose Beauregard
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Pas de coeur, cela ne cause des troubles de l'humeur et c'est trop fragile. Car quand on le brise, ça fait si mal, un coeur.Côté Lit: Je ne compte plus les hommes, seulement les pièces qu'il laisse une fois qu'ils ont fait leur affaire.Discours royal:
Ô la belle ÉPINE pleine de rose
► Âge : 24 ans
► Titre : Prostituée ; Princesse de Schwarzenberg (faux titre)
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► Date d'inscription : 04/11/2011
| Sujet: Re: ROSE ϟ une belle fleur a toujours des épines 04.11.11 19:38 | |
| ♕ BIOGRAPHIE VERSAILLAISE ♕
« Hé la maquerelle, où est Rose ? Là-bas, sur la méridienne, toujours à faire sa tête de cochon pas aimable. C'est pas son sourire que j'aime de toute façon !
Bah tiens, on se demande bien ce qu'il aime chez moi, ce vieux bourgeois libidineux. Rose, c'est moi. Et si je me mets dos à la porte, c'est pour espérer que personne ne me voit et que je n'ai pas trop à travailler. Oui, je suis une prostituée. Une femme de petite vertu, comme disent ceux qui aiment les phrases à rallonge. Une pute pour les plus directs. Je ne me plains de ce métier, je n'ai pas été enrôlé de force ni été violée. J'ai choisi ce métier et même s'il n'est pas un métier de rêve, je fais avec. Je gagne assez bien ma vie, suffisamment pour mettre un petit peu de côté. Je vais pas faire ça toute ma vie, je sais qu'un jour, je serais une vieille bonne femme défraîchie et que les hommes ne me regarderont plus, préférant les petites jeunes. J'ai pas l'intention de vivre dans ce bordel pour le restant de mes jours. Alors même quand j'ai pas envie de bosser, je le fais quand même. Je ne suis pas toute seule dans ma vie … Mais j'irais pas bosser avec le vieux Corbier, j'aime pas les pervers qui se croient tout permis avec une pute, simplement parce qu'il la paie. Rien que sentir son souffle derrière moi me dégoûte.
Alors on y va ma belle fleur ? Non pas ce soir. J'attends un autre client. Je paierais plus. Je pense pas, non … Tu es sûr que tu veux pas jouer avec papa ?
Je fis non de la tête et retint un frisson. Papa … Comment un homme peut croire que dire une telle chose pourrait me faire changer d'avis ? Parler de la famille dans un tel bordel est totalement déplacé. J'ai beau me faire payer pour me déshabiller, j'ai un petit peu d'éthique et j'ai une famille que j'aime. Même si je ne l'ai jamais beaucoup montré. »
Rose ! Apolline ! Venez ici. Deux petites filles accoururent vers leur père. Elles se ressemblaient comme deux gouttes d'eau, de parfaites jumelles en somme. Leur naissance fut une bénédiction pour les parents mais aussi un désastre : deux bouches à nourrir au lieu d'une, il fallait savoir travailler plus et se serrer un peu la ceinture. Les parents Beauregard n'étaient pas non plus de pauvres paysans mais la vie était chère. Le père avait trouvé un travail comme jardinier au Palais Royal tandis que la mère avait un emploi de lingère dans un hôtel particulier. Les deux petites filles étaient confiées la journée à une cousine de la famille. Et elle aussi le disait : les deux sœurs n'avaient en commun que leur physique, leurs caractères divergeaient sur de nombreux points. Apolline était plus douce, plus patiente même s'il ne fallait pas non plus trop la chercher, volontaire et travailleuse ; Rose, quant à elle, était plus caractérielle, autoritaire et assez paresseuse, n'aimant pas se salir les mains. Et aujourd'hui, le père Beauregard avait besoin de main d'oeuvre.
Qui veut m'aider à planter des tulipes cet après midi? Moi ! Moi! lança Apolline, toute heureuse. Bien ! Et toi, Rose ? Non.
La petite fille resta chez la cousine, regardant partir son père et sa jumelle. Travailler ? Mais elle n'avait que six ans, elle était trop petite. Et surtout pas du tout motivée, elle ne voyait pas l'intérêt de travailler la terre, cela était sale, dégoûtant et il y avait des bêtes dans le sol. Personne ne voyait quoi en faire de cet enfant qui n'aimait pas grand chose à part rêvasser. Ah si, elle adorait la couture et se montrait douée pour son âge. Mais il fallait tellement plus qu'un petit talent pour réussir dans la vie, particulièrement quand on a aucun titre de noblesse. La seule fierté de la famille fut d'avoir travaillé pour les d'Artagnan en Gascogne avant de monter sur Paris, peu avant la naissance des files. Ce n'était pas bien glorieux mais il fallait avoir des rêves à la taille de son échelle sociale. Sauf que Rose voyait toujours trop haut, admirait les femmes bien habillées passer devant sa porte, avec leurs grandes robes et leurs coiffures si bien étudiées. Cela n'avait jamais quitté son esprit d'enfant. Elle ferait tout pour enfiler ces tenues et toucher du doigt un peu de luxe. Mais n'avait pas envisager cette vie là …
« Pourquoi tu lui as dit non ? J'attends mon client, c'est son soir. Tu aurais pu faire les deux. Non. Il ne va plus tarder, je ne veux pas le rater. Une fois, je t'ai écouté et il est parti avec la Christine. J'ai le droit de choisir un peu mes clients, je fais une sorte de fidélisation. Rose, tu as vraiment un mauvais caractère .
Non mais, comme si je n'avais pas le droit de dire non. J'ai un peu de principes et puis mon cher client va venir, il me l'a promis. Attention, n'attendez pas d'amour de ma part ! Il n'y a rien de plus cliché que de s'enticher d'un client. J'ai déjà vu l'inverse, j'en ai un de pot-de-colle, et c'est bien ennuyant, mais tant qu'il paie, autant lui faire croire ce qu'il veut … Moi je n'ai pas envie de m'attacher, j'ai assez de ma vie à gérer, pas le temps pour mon cœur. Et en attendant qu'il arrive, je vais fumer dans la cuisine. La maquerelle pense que fumer la pipe devant le client fait mauvais genre. Je l'ai déjà fait et ça n'a dérangé personne, mais je contrarie assez la taulière pour continuer sur cette ligne. La cuisine, c'est l'espace de détente, où l'on se réunit aux repas et quand on ne veut pas de clients durant quelques minutes. Deux filles sont déjà là, discutant de leur arrivée ici, à l'Île d'Or, petit bordel parisien mais pas mal fréquenté. A de nombreuses reprises, on m'a demandé comment j'ai atterrit ici, je n'ai jamais voulu répondre, surtout après avoir entendu leur histoire. La plupart sont venues dans la prostitution par non-choix, certains ont été forcées. Moi ce fut une voie de facilité pour avoir de l'argent. Je n'ai jamais aimé travailler la terre comme mon père et Apolline et le travail de lingère de ma mère était clairement trop difficile. J'ai commencé par faire la manche dans la rue. J'étais une ''belle enfant'' selon les gens et je devais suffisamment les émouvoir pour gagner un peu de sous à ramener à la maison. Mes parents étaient contre cette mendicité mais les écus que je ramenais les faisaient se taire, même s'ils campaient sur leurs positions. J'ai longtemps fait ça, je passais mon temps à flâner dans les rues et puis me plaçait à quelques endroits de Paris pour gagner ma vie. Nous travaillions tous les quatre, nous ne manquions de rien malgré notre petite condition. Mais cela ne me suffisait pas, j'avais besoin de plus … »
C'était une journée comme les autres dans le Paris de 1657. La ville était animée, tout le monde s'agitait dans tous les sens, les beaux carrosses côtoyaient les paysans marchant à pied, des marchés naissaient ici et là, des négociants se tenaient sur la porte de leur magasin. Il y avait des rires, des cris, de la boue … Paris en somme. Au milieu se trouvait une jolie brune avec une grand regard azurs. Sa robe n'était pas de première main mais lui allait bien au corps, laissant entrevoir la naissance de sa poitrine d'adolescente. Sa mère lui avait trouvé un travail chez une couturière, trouvant trop dangereux de faire la manche dans les rues, surtout que cela était normalement interdit. Rose se pliait à l'autorité maternelle mais s'était arrangée avec sa patronne pour les jours de boulot. Car ce n'était pas en gagnant son petit salaire qu'elle fera fortune. Pourtant le travail était intéressant, elle aimait coudre et créer des robes, s'imaginer parfois dedans. Aujourd'hui était un jour sans travail où elle avait quémandé des pièces près de Notre-Dame avant de passer par les halles pour rentrer chez elle. Déjà à cette époque, elle représentait la beauté froide, souriant peu, le regard droit et laissant peu paraître ses émotions. Elle attirait déjà les garçons mais ne s'en souciait pas vraiment, elle avait autre chose à faire. Et c'était elle, à l'époque, qui disait à sa sœur que cela n'était pas bien qu'elle fréquente de trop près le cadet d'Artagnan. Entre temps, la morale avait changé de camp … On lui avait proposé plusieurs fois de passer à l'acte mais Rose n'y pensait pas vraiment, elle aimait un peu badiner, flâner mais le plaisir charnel ne l'attirait pas plus que cela. Et cette journée allait changer la donne. Ayant un caillou dans sa chaussure, elle s'arrêta près d'une porte pour s'en débarrasser. De là sortit un homme du double de son âge au minimum qui le décocha un large sourire et après quelques bribes de conversation, il lui proposa clairement de coucher ensemble. Rose s'indigna et partit, l'homme proposa de payer et cela la révolta davantage. Puis elle hésita un instant en voyant la bourse, mais décida de partir. Ce n'est que quelques jours plus tard qu'elle retourna le voir, un peu honteuse mais ne montrant rien. C'est lui qui lui parla d'un lieu où elle pourrait travailler, un bordel dans Paris, il pourrait venir la voir sans lui courir après dans Paris. Ce n'était pas l'Île d'Or, cela en était un autre nommé Au Petit Bonheur. Rose avait frappé à la porte et s'y engagé par Giselle, la tenancière qui fut subjuguée par la beauté de la jeune femme. Bien sûr, ses parents n'en savaient rien et ce n'était pas plus mal.
« Rose, tu enfumes la pièce ! T'as qu'à aller bosser, feignasse.
Je n'ai jamais prétendue être aimable, je suis même le contraire d'une bonne fille : je fume, je crache parfois, jure comme un charretier et je dis ce que je pense sans mettre de beaux mots. Cela amusait ma première patronne qui trouvait que mon caractère gascon contrastait vraiment avec mon physique. Bon d'accord, commencer de se prostituer à quinze ans ne fut pas la meilleure idée de ma vie, tout comme être payée pour sa première fois. Mais en y repensant, les filles nobles couchent souvent pour la première fois avec leur mari qu'elles n'ont pas choisi et ce n'est non plus l'idéal d'être surveillé alors qu'on est au lit avec son époux. Moi au moins j'ai gagné mes sous et j'ai arrêté la manche. Je travaillais un peu plus chez la couturière et je devais ruser pour m’éclipser le soir pour travailler dans la maison close. Puis il fallait faire attention de ne pas se faire prendre : la prostitution était interdite et on risquait de finir à l'Hôtel Dieu pour être ''soignée''. J'ai passé deux années à mentir avant de me faire attraper par des sœurs pas très aimables. Elle voulut s'enfuir mais impossible de quitter cette prison de la médecine, jusqu’à ce que les prêtres ou les religieuses responsables estiment que je me sois repenti. Seulement ma famille me cherchait et ce fut Apolline qui me trouva. Je me rappellerais toujours du regard de ma sœur ce jour là, cela m'avait fait mal au cœur mais je n'ai rien montré. J'avais dix-sept ans et j'avais l'audace de me croire au-dessus de tout. Elle n'avait pas à me juger, mais elle le fait toujours. Ma jumelle a promis de ne rien dire aux parents mais il fallait qu'elles trouvent un mensonge pour cette disparition. De mon coté, je fit ma repentie pour sortir plus vite. On a dit à nos parents que je m'étais retrouvée parmi des prostituées tout cela parce que je parlais à une d'entre elle, sans savoir son métier. Mensonge nul au possible mais qui passa, mes parents ayant angoissé de ne pas me revoir. J'ai appris la discrétion à partir de ce jour là. De toute façon, ma vie prit un nouveau tournant l'année suivante. Monsieur Androlin, un bourgeois veuf depuis des années, m'adorait et me voulait rien que pour lui. Il a acheté ma liberté et m'a emmené chez lui. Certes, ce n'était pas encore Versailles mais je pouvais porter des jolies robes. A cette époque, je ne vivais plus chez mes parents, je ne voulais plus être un fardeau et j'ai prétexté à mes parents d'être logée chez mon nouveau patron. »
Dans un beau logement parisien, Rose se sentait comme chez elle. Elle portait des robes à corsage avec du beaux tissus, quelques nœuds, des jolies coiffes et des chaussures neuves. Cela ne paraissait rien pour certains mais c'était un nouveau monde pour la demoiselle. Elle se faisait entretenir par Gaston Androlin, un bourgeois faisant fortune dans le commerce avec le Nouveau Monde. Il était veuf depuis des années, sa fille s'était mariée et son fils vivait à Nantes donc il se sentait seul dans ce grand logement pour lui seul. Avec Rose, ils vivaient presque comme un couple, elle se sentait traitée comme une dame et pouvait aller dans Paris avec plus de respect, côtoyait la bonne société parisienne. Parfois, quelques petits marquis venaient souper chez eux, le bourgeois faisait alors passer Rose pour sa nièce. Elle ne voyait pas le mal, jouait la comédie et comprenait que le qu'en dira t'on était important dans ce monde. Elle passa trois années à gagner sa vie de manière tranquille, empilait les bijoux et les jolies robes. Elle était presque libre et s'en satisfaisait. Il n'y avait qu'Apolline qui voyait cela d'un mauvais œil.
Et que feras tu quand ton vieux crèvera ? J'ai le temps, il est encore en forme. Pourquoi penses tu si négativement ? Parce que je m'inquiète pour toi ! Tu fais n'importe quoi, Rose. C'est vrai que c'est tellement mieux de batifoler avec un d'Artagnan et espérer l'épouser. Je n'ai jamais pensé à l'épouser ! Enfin pas très longtemps, Philippe est un ami ! Et c'est ce qui te manque, des amis. Tu es seule, Rose. Oh tu m'emmerdes, Sainte Apolline !
Voilà comment finissait souvent une conversation des sœurs Beauregard. Elles se ressemblaient toujours autant avec leurs longs cheveux bruns, leurs grands yeux bleus et ce visage presque carré et pourtant tellement beau. Mais si opposées au niveau caractère. Pourtant Apolline avait raison, Rose était seule, sans amie car elle n'en cherchait pas. Et la jeune femme savait qu'un jour, son bienfaiteur viendrait à mourir et qu'elle devra retourner dans la rue. Alors elle en profitait autant qu'elle pouvait. Ce fut une période fastueuse et pleine de bonheur, jamais la demoiselle n'a autant sourit que pendant ces trois années. Non pas qu'elle aimait son bourgeois mais elle avait pour lui une certaine tendresse, une profonde amitié. Lui l'aimait c'était tellement évident. Et quand, en 1663, il mourut à cause d'un rhume mal soigné, Rose sut qu'il fallait partir avant l'arrivée des enfants. Elle prit quelques robes, les bijoux et ses économies et partit s'installer chez sa sœur.
« Si dans quinze minutes, ton client n'est pas là, tu en prends un autre car tu n'es pas ici pour te tourner les pouces! Oui, promis. Quinze minutes.
Elle me disait mal aimable mais ne me parlait pas si bien que cela. Mais bon, elle m'a donnée un emploi et a été clémente avec moi alors je ne peux pas trop lui dire de méchancetés. La mort d'Androlin m'a fait mal, je m'étais attachée à lui au fil des années et il m'avait donné une belle vie. Il a fallu tout recommencer après cela. Apolline m'a donnée un toit provisoirement mais il fallait bien retrouver un travail. Je voulus retourner à mon ancien bordel mais il n'existait plus. On avait arrêté toutes les prostituées et la maquerelle croupissait à la Bastille. Au fil de nombreuses conversations, j'ai appris l'existence de l'Île d'Or, un établissement qui ne risquait pas de fermer car la tenancière avait apparemment des relations dans les hautes sphères. Elle ne voulut pas de moi au départ puis m'ouvrit sa porte. Toutes les deux ayant un fort caractère, le courant a eu beaucoup de mal à passer. Pourtant par la force des choses, on s'est rapprochées. »
Deux ans en arrière, 1664. Rose était malade, passait ses journées couchées et ne pouvait rien avaler sans tout régurgiter, ne supportait plus l'odeur de certaines filles. Elle détestait être malade de la sorte, cela l'empêchait de travailler et donc de gagner de l'argent. Lasse de voir sa brebis comme ça, la taulière fit venir un médecin. Elle ne pouvait pas la laisser comme cela, ce n'était pas humain mais elle avait clairement dit que la consultation serait retenue sur ses gains personnels. Après l'avoir examiné, le médecin lui posa quelques questions avant de donner sa conclusion.
Vous êtes enceinte mademoiselle. Quoi ? Oh non, pitié …
Lorsque l'homme sortit, la taulière – du nom de Christine – fit son entrée et regarda la prostituée qui avait un air dépité. Rose avait vingt-deux ans à ce moment là, elle n'avait rien à faire d'un enfant ! La tenancière soupira puis se mit à parler.
Je connais quelqu'un qui pourrait te débarrasser de ton problème. Qui ? Comment ? Tu n'as jamais entendu parler des faiseuses d'anges ?
Si, bien sûr. Une des filles de la maison y avait eu recours il y a quelques mois. C'était sans doute la solution la plus sage. Rose s'y rendit, le cœur serré mais déterminée à ne pas porter d'enfant d'un inconnu. Qui pouvait bien être le père ? Elle ne voulait guère savoir, cela était trop de responsabilités pour elle qui ne savait pas se gérer elle-même ! Arrivée à l'adresse, on la fit entrer et descendre au sous-sol. Apparemment, une autre passait déjà sur la table. Tout d'un coup des cris à fendre l'âme se firent entendre. De douleur certes mais aussi de désespoir ! Rose tenta de faire abstraction mais cela devenait pénible. Quand ce fut son tour, la vieille dame la fit s'allonger sur un drap déjà ensanglanté de la fille précédente, elle prit quand même la peine de laver à l'eau les aiguilles pour enlever le sang. Quelle barbarie ! Non, elle ne pourrait pas supporter cette douleur morale et physique, cela était trop. Voilà pourquoi Rose se releva de la table et s'enfuit en courant. Et rentrant à la maison, elle alla voir Christine et se mit à pleurer.
Je … Je peux pas … Hé bien. Finalement tu as un cœur, contrairement à ce que je croyais. Allez viens dans mes bras, on va trouver une solution.
Voilà pourquoi Rose déserta la capitale pendant de longs mois. Elle fut installée chez une amie de la taulière, nourrice. Certes, elle n'était pas si loin de Paris mais ne pouvait pas bouger bien loin et puis l'air de la campagne l'aidait à calmer cette anxiété de mettre au monde un petit être. Son ventre s'arrondissait au fil des mois et elle s'attachait à l'enfant qui grandissait en elle. Elle se prit à rêver de son avenir, imaginer si cela était un garçon ou une fille. Elle le sut durant l'hiver 1664, jour de son accouchement. Ce fut un petit garçon, baptisé Raphaël, comme le peintre et comme l'archange. C'était son chef-d’œuvre, son petit ange. Après un rétablissement prolongé, Rose dut laisser son enfant à Laure, la nourrice qui était devenue son amie, et dut repartir mener sa vie d'avant. Mais à présent, elle avait un but dans la vie …
Dernière édition par Rose Beauregard le 06.11.11 16:10, édité 3 fois |
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Ô la belle ÉPINE pleine de rose
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| Sujet: Re: ROSE ϟ une belle fleur a toujours des épines 04.11.11 19:38 | |
| ♕ BIOGRAPHIE VERSAILLAISE ♕
« Rose, y a ton admirateur. Pitié, pas lui. Dis lui que j'ai encore augmenté mon prix. Déjà dit mais il a de quoi faire. Allez, tu es payée à pas coucher, vas y. Ce garçon a un problème mental je pense … J'arrive.
Je n'aime pas ce pot-de-colle. Pourtant il est pas méchant, le Lucas Lefebvre, mais qu'il est collant ! La première qu'il s'est pointé, il a bien insisté pour qu'on ne couche pas ensemble. Quelle curieuse demande ! Et il a parlé, m'a posé des questions et j'ai menti sur beaucoup de choses, juste parce que j'avais pas envie qu'il sache qui j'étais. Je me souviendrais toujours de la fois où il est venu avec des fleurs, j'ai du me retenir de rire tellement c'était ridicule. Certes, ce comédien a un côté touchant mais il n'est pas fait pour moi, trop mou, trop … Oh trop collant ! Je le vois de la cuisine, il attend patiemment et je suis sûre qu'il ne prendra personne d'autre que moi. Tant pis pour la pipe, je continuerais à la fumer après son départ. Juste un coup dans le miroir pour voir si je suis présentable. Allez c'est parti pour les minutes les plus longues de ma soirée. En espérant qu'il ne me fasse pas rater mon rendez vous du soir.
Bonsoir mademoiselle Rose. Bonsoir Lucas. Allez suis moi.
Je l'emmenais dans la chambre habituelle, je sais qu'il l'aime bien. Moi je m'en moque, je n'ai qu'à m'asseoir sur le lit, faire semblant d'écouter ses monologues, le regarder réciter du Racine, je ne réponds qu'aux questions qu'il me pose. Parfois je lui fais un sourire et il est content. Je me demande ce qu'il pense de moi. Pense t'il que mon silence est une aura de mystère ? Ou que je cache un grand malheur ? Je n'en sais rien et habituellement, je m'en moquerais mais il y a bien une raison pour qu'il vienne me voir moi, et pas une autre. Il s'assit sur un côté du lit, moi à côté et le voilà qu'il commença à raconter sa vie, ses folles aventures dans Paris, sa prestation dans une pièce de théâtre dont je n'ai pas retenu le nom.
J'aimerais bien que vous veniez me voir jouer, un jour. Ce serait bien en effet.
Je m'en moquais de sa pièce, je ne voulais juste pas le contrarier, il payait bien et cela me faisait toujours un client pervers de moins. Même si parfois, Lucas me faisait peur, à me regarder si intensément, je me sentais presque gênée. Il me fit de gentils compliments, je le remerciai avec un minuscule sourire poli, il me prit la main et continua à raconter sa vie. Je me demande si ce garçon a déjà connu une femme dans sa vie, dans son lit. Il n'a pas l'air bien doué ni même débrouillard. Au bout de vingt minutes, il repartit, il avait à faire disait-il. Tant mieux qu'il s'en aille, je commençais à trouver le temps long. Ce soir, il n'y avait pas grand monde alors je repartis dans la cuisine où m'attendait Christine.
Alors, il t'a fait quoi aujourd'hui? Il s'est lâché ce soir … Il m'a tenu la main ! Enfin, il paye cher juste pour te parler mais bon, j'ai depuis longtemps arrêté de chercher à comprendre les clients. En parlant de client, il y a le curé qui veut Haydée. Elle ne voudra pas et je comprends, il a un air louche … Oui je sais, je vais quand même lui demander.
Je n'étais pas une messagère ! Mais je le faisais pour Haydée. Voilà une autre rare amie, elle n'a vraiment pas eu un destin heureux, malgré son titre de grande épouse du Roi de je ne sais où. Elle était cloîtrée dans ce bordel, sortait rarement et savait qu'elle passait pour une bête curieuse aux yeux des autres filles. Je fus surprise quand elle était venue me voir pour me demander de l'aide. Elle avait besoin de vêtements et avait vu que je cousais mes robes et reprisais celles de autres. Je l'ai aidée puis un soir, je l'ai entendu pleurer. Curieuse, je suis venue la voir et elle m'a racontée sa vie. Beaucoup lui aurait dit qu'elle avait de la chance dans sa situation mais je comprenais aussi ce qu'elle ressentait. Je lui ai fait la promesse de ne rien dire de son secret et je m'y tiens, je l'aide même à repousser les clients qui voudraient coucher avec elle, généralement je les prends mais lui, non. Généralement, il en prend une autre et tant mieux. Ce fut le cas ce soir, il choisit la jolie Hortense et monta dans sa chambre tandis que j'allais continuer de fumer ma pipe dans la cuisine, Christine s'y trouvait encore.
Mon client est en retard, ce soir. C'est ça les types du grand monde ! Et d'ailleurs, il ne vient plus ton vieux ? Mon vieux ? Mais oui, le barbu un peu bourru. Ca fait un bail qu'il a pas passé la porte. Pas faux …
Je rallumais mon restant de tabac tout en repensant à lui. Mon vieux, comme elle le dit si bien, c'est le père d'Artagnan. Je me souviendrais toujours du jour où je l'ai vu à l'entrée et qu'il m'a fait signe de le suivre, je me sentais si mal ! Après tout, mes parents ont travaillé pour lui et sa famille, ma sœur a fréquenté son fils et nos familles se connaissaient. Qu'il me découvre dans ce bordel me fit peur, allait il tout raconter à mes parents ? Et puis le dégoût m'envahit, allais-je devoir coucher avec lui ? Je n'aurais jamais pensé que le grand mousquetaire aille courir les maisons closes, mais heureusement ce ne fut rien de cela … »
C'était un soir comme un autre à l'Île d'Or, les habitués venaient prendre leurs belles, quelques timides passaient la porte et d'autres qui donnaient l'impression de venir depuis toujours alors que non. Après un client, Rose s'était mise près du feu et écoutait une conversation entre deux filles de la maison, intervenant parfois et ne décochant pas un sourire. Ils étaient rares, ces sourires. Cela n'arrivait que pour marquer la politesse avec les clients ou à la Cour, avec son fils Raphaël et les rares fois où elle était heureuse. Le reste du temps, elle restait le visage fermé, presque froid. Lorsqu'elle se rendait chez ses parents pour le repas dominical, son père lui disait souvent de montrer davantage sa joie, de faire comme Apolline mais rien n'y faisait. Elle n'avait pas à le faire. Mais il n'y avait pas de quoi sourire quand on travaillait comme prostituée ! Ah si, les sourires qu'elle faisait le plus souvent étaient des sourires moqueurs, ironiques, ils se dessinaient en coin et pas plus. Enfin, c'était une soirée normale jusqu'à ce que la porte s'ouvre. Rose ne vit pas la silhouette tout d'abord mais lorsque l'homme fut dans l'encadrement de la porte du salon, elle ouvrit de grands yeux affolés. Elle le reconnut instantanément : Charles d'Artagnan ! Mais que faisait il là ? Il l'avait reconnu aussi, malgré le lourd maquillage qu'elle se mettait sur le visage, d'ailleurs il lui fit signe de s'avancer. Rose eut du mal à avaler sa salive, elle ne voulait pas qu'il lui fasse la morale, qu'il aille dire quoi que ce soit à ses parents. Rose continuait de leur mentir, ils étaient toujours sûrs qu'elle travaillait honnêtement chez un tailleur et ils étaient fiers d'elle. Et il fallait avouer que le d'Artagnan faisait peur, il avait un air bourru, un regard dur et elle ne put soutenir son regard bien longtemps, elle contemplait ses pieds comme un enfant qui avait fait une bêtise. Elle l'emmena à l'étage et à chaque marche, la jeune femme se demandait pourquoi était-il là, et pourquoi il l'avait choisie. Penser qu'elle allait se déshabiller devant lui et qu'il la touche … Un frisson lui parcourut l'échine, un frisson d'horreur. Une fois qu'il eut fermé la porte, Rose ne savait pas comment réagir mais il parla le premier.
Avant que tu dises quoi que ce soit, je ne dirais rien à tes parents. Pourtant, tu mérites bien une gifle pour ce que tu fais ! Non mais à quoi tu as pensé ? Tu veux que tes parents soient fiers que tu sois une traînée ? Heureusement que je ne suis pas ton père! Oui heureusement … murmura t'elle, honteuse.
Il n'était pas son père mais l'impressionnait et même si elle ne voulait pas le montrer, c'était plus fort qu'elle, ses yeux regardaient le obstinément le sol.
Mais je ne suis pas venu te faire la morale … Mais, mais rhabille toi malheureuse, je ne suis pas venu pour cela non plus!
Rose avait commencé à défaire les corsage de son corset et s'arrêta net. Là seulement elle leva les yeux vers lui, ne comprenant décidément plus rien à la situation. Il avait l'air horrifié de la voir se déshabiller alors elle osa poser la question.
Mais alors pourquoi … pourquoi êtes vous venu? J'ai besoin de quelqu'un de confiance et qui a les yeux partout. Je te connais, je t'ai vue gamine avec ta sœur. Pourquoi ne pas embaucher Apolline ? Elle est plus fiable qu'une putain … Car elle n'a pas accès à la Cour. Comment savez vous ?
Charles leva les yeux au ciel. Rose avait la chance d'avoir un bon client qui l'a emmené à la Cour, la faisant passer pour une lointaine cousine, Marie de Schwarzenberg. Elle était une toute autre personne, bien coiffée, habillée et maquillée. Personne ne la connaissait et avec une tel nom, personne n'arrivait à le prononcer, elle était tranquille. Tout d'un coup, elle se demanda pourquoi il avait besoin de quelqu'un pour le renseigner sur les activités parisiennes. Mais l'ancien mousquetaire la devança.
Tu n'as besoin de savoir comment, je sais. Mais je ne sais pas tout ce qui s'y passe, alors tu veux ou pas ? Tu seras bien sûr payée. Heu … Oui. Mais ne dites rien à mes parents.
Il haussa des épaules et partit. Rose prit donc son nouveau statut à cœur, racontant à Charles tout ce qui se passait dans le bordel, qui passait, ce qu'elle avait vu dans Paris et à la Cour quand elle s'y rendait. Charles venait régulièrement, toujours aussi bourru et, contrairement avec Lucas où elle l'écoutait, c'était elle qui faisait l'essentiel de sa conversation. Mais depuis quelques mois, l'homme paraissait plus tourmentée puis il n'était plus revenu, c'était étrange …
« Rose, un pli pour toi.
Je savais lire de façon approximative, c'est Haydée qui m'a appris à lire. Je ne pourrais pas lire tout un roman mais une petite missive était plus facile. C'était lui ! Il arrivait et me demandait de me préparer ! Voilà le premier vrai sourire de la soirée, trop heureuse de sortir de cet endroit. Je me dépêchais donc de monter dans ma chambre, faire une rapide toilette, me changer. Dans mon placard, j'avais plusieurs très belle robe et j'optais pour la bleue nuit. Jóhann m'a toujours dit qu'elle me mettait en valeur. Oui, mon client de ce soir se nomme Jóhann d'Islande, prince de Vik et Duc d'Islande, un beau garçon musclé et très riche. Il m'offre des beaux bijoux, des belles tenues et me sort à la Cour. Alors je dois lui faire honneur en étant la plus belle. J'enlevais le surplus de maquillage, essayant de ne pas faire vulgaire, puis je me ramenais ma tignasse en un chignon bouclé. Je dois être belle pour lui, plus je suis belle et plus il me paie. J'ai l'infime espoir qu'il me tire de cette misère un jour. Mais fricoter avec le grand monde agrandit ma chance de me trouver un client sur le long terme. Adieu les bourgeois, je cherche dans la noblesse maintenant. Je me regarde une dernière fois dans le miroir et descend dans ma belle robe, me voilà transformée, Rose a laissé place à Marie de Schwarzenberg, princesse allemande ! Il m'attendait dans son beau carrosse et nous voilà parti pour une soirée chez une duchesse dans Paris. »
C'est sûrement le rêve de beaucoup de filles du peuple, mettre une belle robe, assister à un événement mondain et ne pas être considérée comme une gueuse. Rose avait cette chance, grâce à Jóhann d'Islande qui la prenait pour compagnie. Il la trouvait d'une sensualité tellement exquise qu'il ne pouvait se passer d'elle, il la garderait jusqu'au petit matin. Puis il prenait le soin de lui donner un carrosse pour rentrer chez elle. Il n'était pas un malotru, Rose connaissait les règles et les acceptait. Qui refuserait d'endosser le costume de princesse durant une soirée ? Et puis passer la nuit avec le duc n'était pas déplaisante, il était jeune, beau et vigoureux, il ne venait pas la voir juste pour satisfaire des besoins primaires.
La soirée dans le grand hôtel particulier fut des plus exquises, Rose – alias Marie – déambulait parmi les convives, buvait du champagne, mangeait des délicieuses pâtisseries, riait aux bons mots, dansait avec quelques grands nobles … Elle se fondait totalement dans son personnage du soir et ce, jusque tard dans la soirée. Puis Jóhann la prit par la main, il était temps de rentrer, même si pour eux la soirée n'était pas terminée, il fallait à présent s'occuper de l'islandais qui l'avait dévoré de yeux toute la soirée.
La grande-duchesse de Toscane n'a cessé de vous regarder ce soir. Et moi je n'ai eu d'yeux que pour toi.
Il l'embrassa et tous deux se retrouvèrent dans le lit de l'islandais pour une nuit passionnée. Au matin, bien au chaud dans les draps de soie, Jóhann vint murmurer à l'oreille de Rose qu'il devait partir. La jeune femme se leva donc et grignota de quoi manger avant de se rhabiller et prendre le carrosse qui lui était alloué. Mais au lieu de rentrer au bordel, elle devait d'abord faire un petit détour.
« Pouvez vous rendre à Nanterre s'il vous plait?
Je peux bien profiter d'un moyen de transport à ma disposition pour aller embrasser mon fils. J'essaie d'aller le voir autant que je le peux mais ce n'est pas toujours évident. Le petit chéri va avoir deux ans et je l'aime davantage chaque jour. Un jour, je lui raconterai ce que j'ai fait pour lui, les sacrifices et les choix pour l'élever. Un jour, il viendra vivre avec moi, quand j'aurais assez d'argent pour ne plus travailler au bordel, que je pourrais avoir une vie un peu plus rangée. Ce n'est pas demain la veille mais j'espère encore que cela arrive. Avant sa venue, je ne croyais plus en grand chose mais depuis que Raphaël est dans ma vie, je m'accroche à lui pour lui donner une vie meilleure. Personne n'est au courant de son existence, je n'ai jamais eu le courage de le dire à mes parents ni même à ma sœur. Mais voilà que se profile la maison où vit mon fils.
Maman! Oh mon chéri ! Comme tu es beau !
Je pouvais passer au moins la matinée avec lui, jouer et lui parler, faire tout ce qu'une mère fait avec son enfant au quotidien. J'essaie de le faire le plus souvent possible mais ce n'est pas évident avec la vie que je mène. Laure était une bonne mère de substitution, je lui donne régulièrement de l'argent pour que Raphaël ne manque de rien. Et il se portait bien, j'en étais heureuse.
Dis moi Laure, personne n'est venu ces derniers jours ? Non pourquoi ? Non, comme ça.
Je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour mon petit bout, depuis l'agression de l'autre fois. Et je crains aussi pour Apolline. Quel curieux homme quand j'y repense … »
C'était il y a quelques semaines. Rose se rendait comme souvent, à Nanterre voir son fils. Elle ne vit pas qu'elle était suivie à l'aller et au retour. A Paris, elle se fit soudain plaquer contre un mur par un homme portant une capuche mais dont elle pouvait apercevoir son visage en grande partie.
Mais vous êtes folle de paraître à la Cour, on pourrait vous reconnaître ! Je vous préviens, la prochaine fois que je vous y revois, je ne vous ferais pas de cadeaux !
Mais qui était cet homme ? Elle ne le connaissait même pas ! Mais l'homme reprit.
Je dirais tout sur votre véritable identité, je vous rendrais persona non grata à Versailles ! Alors restez dans vos jardins à cultiver vos tomates et porter mes plis.
Ainsi, il la prenait pour sa sœur ! Apolline était donc en danger et elle ne le savait pas.
Et si vraiment vous faites votre forte tête, ce sera votre fils qui en subira les conséquences.
Thomas of Norfolk – car tel était le nom de l'homme – la lâcha enfin et partit, laissant Rose contre ce mur. En peu de temps, elle reçut assez de menaces pour prendre cela au sérieux. A partir de ce jour là, Rose prenait garde de ne pas croiser l'anglais lors de ses sorties à la Cour mais on n'est jamais à l'abri d'un moment d'inattention.
«
Ainsi est ma vie. Je ne vis pas un conte de fées, ce n'est pas un total cauchemar non plus. J'ai mes problèmes mais aussi mes moments de bonheur. Je suis juste une fille qui rêve un peu grand, avec un enfant à charge et une sœur à protéger … Je suis Rose. »
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| | | Rose Beauregard
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Pas de coeur, cela ne cause des troubles de l'humeur et c'est trop fragile. Car quand on le brise, ça fait si mal, un coeur.Côté Lit: Je ne compte plus les hommes, seulement les pièces qu'il laisse une fois qu'ils ont fait leur affaire.Discours royal:
Ô la belle ÉPINE pleine de rose
► Âge : 24 ans
► Titre : Prostituée ; Princesse de Schwarzenberg (faux titre)
► Missives : 351
► Date d'inscription : 04/11/2011
| Sujet: Re: ROSE ϟ une belle fleur a toujours des épines 06.11.11 20:59 | |
| Je pense que j'ai jamais mis aussi peu de temps à faire une fiche Je pense avoir fini |
| | | Amy of Leeds
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.Discours royal:
♠ ADMIRÉE ADMIN ♠ Here comes the Royal Mistress
► Âge : A l'aube de sa vingt septième année
► Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
► Missives : 7252
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| Sujet: Re: ROSE ϟ une belle fleur a toujours des épines 06.11.11 23:20 | |
| TU ES VALIDÉE ! BIENVENUE A VERSAILLES
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Eh bien ma foi ! Tout me semble parfait ! Tout est bien respecté ! En effet t'es allée vite pour cette fiche, mais elle n'est pas bâclée pour autant et est même très agréable à lire. Une autre gueuse fait son entrée à Versailles ! On en manquait ! Quoique ...toute personne n'étant pas dans le secret des Dieux est un gueux de base ! Mais tu es la gueuse des gueux ! * sort * Bref je te souhaite à nouveau la bienvenue parmi nous ! Très bon jeu ! Amuse toi bien avec Rose ! C'est franchement un bon perso ^^ Tu connais le chemin à suivre maintenant ! ^^ PS de Milena : ET PAS TOUCHE A FREDDY ! PENSE PAS BÊTE ; Qui est qui ? Petit topo des personnages sur le forum. ♣ Fiches de liens ♣ Fiche de rps ♣ Demandes de rangs et de logements ♣ Proposer un scénario.
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| | | Rose Beauregard
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Pas de coeur, cela ne cause des troubles de l'humeur et c'est trop fragile. Car quand on le brise, ça fait si mal, un coeur.Côté Lit: Je ne compte plus les hommes, seulement les pièces qu'il laisse une fois qu'ils ont fait leur affaire.Discours royal:
Ô la belle ÉPINE pleine de rose
► Âge : 24 ans
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| Sujet: Re: ROSE ϟ une belle fleur a toujours des épines 06.11.11 23:50 | |
| Là on peut dire que je suis une gueuse en effet Ravie que ça plaise à super-admin Et promis, je tourne pas autour de Freddy ! Après ... lui il fait ce qu'il veut |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: ROSE ϟ une belle fleur a toujours des épines 07.11.11 0:25 | |
| Aaah, une vraie gueuse pour le coup... bienvenue au club J'ai survolé ta fiche, vu l'heure mais... styléée \o/ Bienvenue² à toi ; et fais gaffe à ce que Cédric ne s'empare pas de Rose |
| | | Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !Discours royal:
ADMIN TRAVESTIE Monsieur fait très Madame
► Âge : 27 ans
► Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
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| Sujet: Re: ROSE ϟ une belle fleur a toujours des épines 07.11.11 11:36 | |
| Salut la gueuse Là on peut t'appeler comme ça, c'est vrai Puis comme l'a dit Amy, comme nous sommes des Dieux, le reste n'est que gueux sur ce forum En tout cas, ta fiche est chouette, j'adore comment Rose parle, je la voyais un peu comme ça en l'imaginant et c'est très bien respecté. Donc rebienvenue parmi nous, toi aussi contaminée par le virus du DC |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: ROSE ϟ une belle fleur a toujours des épines 07.11.11 16:17 | |
| J'ai adoré la lecture de ta fiche . Rose est vraiment un personnage intéressant et j'ai hâte de voir ce que tu vas faire d'elle ! Au plaisir de te croiser en rp (et j'y compte bien, tu ne vas pas y échapper comme ça ^^) |
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| Sujet: Re: ROSE ϟ une belle fleur a toujours des épines | |
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