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| C'est pas l'homme qui prend la mer c'est la mer qui prend l'homme | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: C'est pas l'homme qui prend la mer c'est la mer qui prend l'homme 25.09.13 22:35 | |
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Simon
de Brabant
(Leonardo DiCaprio)
« Simon est un grand navigateur » Alain
► Simon a 29 ans. Il est né un 10 juillet, le même jour que Marcel Proust. Cette information me semble très importante. ► Duc de Brabant ► Néerlandais de sang et de coeur ! Bien qu'ayant une mère d'origine allemande, il se dit 100 % néerlandais. ► Mariée à Bianca de Brabant, il espère pouvoir divorcer pour convoler en secondes noces avec Pétra de Limbourg. Mais se débarrasser d'une princesse danoise n'est pas si simple... ► Protestant ► Simon est outré par cette question.
(Groupe)
♕ PROTOCOLE ♕ ► VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?
Rien ne vaut le plaisir de vivre en Hollande, selon Simon de Brabant. Le palais de Versailles est magnifique, les jardins extraordinaires. On y cultive un art de vivre à la française tout à fait remarquable. Mais ce n'est pas la Hollande. La Cour à La Haye était beaucoup moins stricte. A Versailles, Simon a l'impression d'être guindé : tous les gestes sont observés, critiqués, répétés. L'étiquette vous empêche d'être vous-même. Y vivre quelques temps n'est certes pas une corvée, mais Simon n'aimerait pas y rester trop longtemps. Ainsi, Versailles n'est ni le paradis ni un enfer : juste un endroit où il doit rester quelques temps pour accomplir ses desseins et rencontrer les bonnes personnes. Et à côté de ça, autant prendre du bon temps ! Les jardins regorgent d'endroits où il peut voir sa belle cousine à l'abri des regards indiscrets. Et comme il l'a toujours fait en Hollande, il rencontre à Versailles les grands esprits du temps : les artistes, scientifiques et autres qu'il prend grand plaisir à écouter parler.
► COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?
Vérité, bien entendu ! Il en fait partie lui-même ! Les complots existent dans tous les pays ! Lui-même tente de faire tomber Johan de Witt, le Grand pensionnaire qui empêcher les Orange-Nassau de retrouver de l'influence. En France, il fait partie de la Main de l'Ombre et aide ceux qui veulent renverser le trône de Louis XIV pour y placer un Valois. Un prêté pour un rendu, car rien n'est gratuit. Mais ça, bien sûr, il ne l'avouera pas.
► COLOMBE OU VIPÈRE ?
Ni colombe ni vipère, Simon n'a que faire des ragots et des rumeurs. Si certaines histoires qui parviennent à ses oreilles peuvent le faire sourire, il les oublie bien vite et ne les raconte pas. Simon se dit au-dessus de tout cela. Il sait qu'il doit surement y avoir des rumeurs qui le concernent de près ou de loin, et qui touchent son mariage. Mais il préfère laisser parler et de toute manière, il sait qu'il ne peut rien faire : sa femme provoque les rumeurs à elle seule.
► DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?
-Ecrire, écrire, écrire : Simon écrit quantité de lettres, et écrit dans son carnet de voyages qu'il emmène partout avec lui. Il n'y parle pas seulement de ses voyages d'ailleurs, mais aussi de ce qu'il fait ou pense.
-Les cartes marines : il en fait collections et son bureau est tapissé des cartes qu'il a acquises un peu partout. Il dessine également lui-même des cartes.
-Sinaasappelsap : son singe. Simon l'a amené avec lui à Versailles. Il aime jouer avec et se promène souvent avec son animal dans le palais. Le singe fait sensation auprès des courtisans.
-La chasse : sport masculin par excellence. Chasser permet de faire des connaissances et de se faire bien voir. C'est également un bon moyen de se défouler lorsqu'il est en colère.
-Voir Pétra : of course.
♕ HOP, RÉVÉRENCE ! ♕ ► Cie m'a découverte, alors je l'avoue : je m'appelle Emmanuelle, mais ici, on m'appelle Emma ► 21 ans et toutes mes dents ► Je viens tous les jours ! (et je compte bien me relancer dans mes rps !) ► Longue vie à la Maison d'Orange-Nassau ! (et longue vie au roi, quant à savoir lequel...) ► J'ai eu la mauvaise idée de trainer sur internet et de tomber sur ATV ► C'est honteux de stalker les adresses IP ! Merci Cie pour ta réponse, j'ai bien ri ! (vous pourriez supprimer les post du dessous s'il vous plait ?
Dernière édition par Simon de Brabant le 29.09.13 17:59, édité 9 fois |
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| Sujet: Re: C'est pas l'homme qui prend la mer c'est la mer qui prend l'homme 29.09.13 17:02 | |
| De l'histoire d'un chercheur
passionné _________________________________________________
Assis dans un vieux fauteuil en cuir abîmé par les années, un homme d'une quarantaine d'années lisait, des lunettes de lectures perchées sur le nez, et un chat confortablement installé sur les genoux. D'une main distraite, il caressait machinalement les longs poils clairs de l'animal qui ronronnait, les yeux à demi-fermés. Ce Sacré de Birmanie était ici dans son palais, et l'homme qui le caressait n'était autre que son serviteur. Palais des arts et des lettres, mais aussi et surtout palais de l'Histoire, car son serviteur avait bâti les murs avec des livres, si bien que ces ouvrages étaient les briques qui soutenaient le plafond. Le calme qui régnait en maître fut soudain brisé par des coups. L'homme et le chat levèrent la tête dans un même mouvement vers la porte. Qui osait les déranger ? Le lecteur prit l'animal dans les bras et se dirigea vers la porte, prêt à renvoyer l'intru pour revenir s'installer dans son fauteuil. Le chat, curieux, observait la main de son domestique se poser sur la poignée puis exercer une pression pour ouvrir la porte. Dans l'interstice apparut un homme surpri d'être accueilli par un chat. Il ne vit que quelques secondes plus tard l'homme qu'il était venu chercher.
“Ah Alain, j'ai cru un instant que c'était ton chat qui m'avait ouvert la porte ! -Christophe, quel plaisir de te voir. Si j'avais pu, j'aurais laissé mon chat t'ouvrir. J'étais plongé dans l'histoire des colonies hollandaises au XVIIe siècle et j'avais demandé à la gouvernante de ne laisser entrer personne. -Ta gouvernante sait, malheureusement pour toi, que mes visites te sont toujours un bonheur ! D'ailleurs il faudra que tu m'expliques pourquoi tu as une gouvernante alors que tu vis seul. -C'est justement parce que je vis seul que j'ai une gouvernante. Celle vieille femme adorable devait être la nourrice de mes enfants, ceux que je n'ai pas eus.”
Christophe s'en voulut d'avoir réveillé de douloureux souvenirs dans l'esprit de son ami. Il caressa la tête du chat qui accepta ce geste familier (Christophe était, après tout, un vieil ami d'Alain, et les humains se sentaient supérieurs lorsqu'ils caressaient la tête des animaux ; il fallait parfois accepter de se soumettre pour les rendre heureux). L'invité intru referma la porte derrière lui et suivit Alain jusqu'à une autre pièce, une sorte de salle à manger que les livres avaient colonisée. Le chat préféra rester dans la bibliothèque et retrouva le vieux fauteuil sur lequel il s'étendit de tout son long.
Tandis qu'Alain préparait le café, Christophe s'installa sur une chaise et posa sa serviette sur la table. Il l'ouvrit, en sortit un vieux livre défraîchi et le poussa jusqu'à la place que prendrait Alain. Celui-ci n'avait rien remarqué et parlait de son livre sur les colonies hollandaises. Lorsqu'il posa les tasses vides sur la table, il remarqua l'ouvrage et interrogea du regard son ami. Ce-dernier ne put s'empêcher de sourire face au regard surpris d'Alain. “Cadeau !” dit-il en donnant une petite tape sur le livre. Alain en oublia le café et, comme un enfant qui ouvre ses cadeaux devant le sapin de Noël, prit le livre dans les mains, n'osant l'ouvrir tout de suite. Il le tourna, toucha le cuir de la couverture, observa la tranche du livre mais n'y vit aucun titre ni mention de l'auteur. Christophe s'amusait à observer son ami. Il lui prit l'ouvrage des mains avant qu'Alain ne l'ouvre.
“Cet ouvrage, commença-t-il, a une histoire particulière. Il parait qu'il a traversé le monde”. Ce début eut l'effet attendu. Alain tendit la main pour prendre le livre mais Christophe ne le lui donna pas. Il reprit : “Une jeune femme cherchait un bouquiniste pour lui revendre les livres de la biliothèque de son arrière grand-mère. Cette vieille dame est décédée à quatre-vingt dix ans, mais la jeune femme ne l'avait vue qu'une ou deux fois. Elle n'a pas longtemps hésité avant de mettre en vente la demeure de la vieille dame. C'est un ami qui lui a parlé de moi. J'ai l'habitude de ces ventes. On y trouve des pépites comme des choses inutiles. J'espèrais découvrir un trésor (mon côté rêveur insensé) tout en me disant que ce ne seraient que des conneries (mon côté terre-à-terre). Je suis tombé sur un des premiers exemplaires de Du coté de chez Swann, celui-là, je l'ai gardé pour moi. Je l'avais pris pour lire le passage de la madeleine, m'accordant une petite pause, et je m'installais sur un vieux fauteuil lorsque je vis, sur un guéridon à côté du fauteuil, ce vieux livre sans titre. Intrigué, je mis Proust de côté et pris ce livre. Et tu ne croiras jamais ce que c'est.”
Alain était impatient de découvrir ce que c'était, mais prenait son mal en patience. Christophe adorait raconter des histoires et mettre en scène ses découvertes (son côté littérateur), et Alain savait d'expérience qu'il valait mieux ne pas le déranger (sinon il reprenait son histoire du début, ce qui était très embêtant). “J'ai tout de suite pensé à toi lorsque je l'ai ouvert, reprit Christophe, mais je me suis dit que la jeune femme n'accepterait jamais de me le vendre. Je suis quand même allé la voir, elle était dans la cuisine. Lorsque je lui ai montré l'ouvrage, elle m'a dit “Oui, et?”. Elle n'avait rien à faire du bouquin. J'ai réussi à lui faire croire que ça ne valait pas grand chose, mais que je voulais avant tout savoir si ça avait une valeur sentimentale. Je l'ai eu pour une bouchée de pain. Je ne retiens pas plus longtemps cet ouvrage qui va devenir ton livre de chevet.” Et, d'un geste théâtral, Christophe tendit le livre à Alain. Celui-ci le prit rapidement, effrayé à l'idée que Christophe ne le retienne encore pour raconter d'autres détails. Christophe se leva pour servir le café, laissant Alain ouvrir délicatement le livre. Quelques mots couvraient la première page :
“ Carnet de voyages de Simon d'Orange-Nassau, duc de Brabant”
Alain ne connaissait que trop bien cet homme. Il se tourna, surpris, vers Christophe qui ne parvenait pas à cacher son sourire de contentement. Il savait qu'Alain allait adorer son petit cadeau.
“ Ce n'est pas possible, c'est un faux, une blague. -Et qui irait faire une blague sur ce Brabant ? Sur Napoléon je veux bien, Colbert passe encore, leur inventer des carnets pourrait être amusant, mais un Brabant ? Je te prie de m'excuser Alain, mais beaucoup de personnes ne savent même pas qui il est. Tu dois d'ailleurs être le seul à le connaître aussi bien. -Tu rigoles j'espère ? Les chercheurs en Histoire connaissent bien Simon de Brabant, un grand navigateur, qui a eu un grand rôle dans l'histoire des Provinces Unies. Sa famille a donné un roi à l'Angleterre ! -Hmmm, mais encore ? -Tu ne comprends pas. Et pourtant, quand on te dit “Proust a marché là”, tu as un sourire comme une groupie de Pierre Niney qui regarde le film Vingt ans d'écart. Proust n'a pas changé le monde, pourtant. -Oh tu as vu ce film ? Ma femme m'a forcé à le regarder, je dois avouer que c'était assez sympa, même si je regardais plus Virgnie Effira que l'autre, Pierre Minet. Mais pour en revenir à Proust, il a eu un grand impact dans la littérature, ce qui signifie que si, il a changé le monde. Mais revenons à ton Simon. Tu savais qu'il avait écrit un carnet de voyages ? -Non, non je ne savais pas. D'où mon étonnement. Il n'était pas du genre à en raconter beaucoup sur lui. Beaucoup le disaient mystérieux. -Eh bien toi qui croyais tout savoir de lui, voilà que tu fais encore des découvertes ! Ca tombe bien, tu ne m'avais pas dit que tu participais à une émission sur le siècle d'or des Provinces-Unies ? Tu pourras parler de ce carnet ! -Oui, Stéphane Bern va faire une émission Secrets d'Histoire sur cette période. Certains profs de la Sorbonne ont ri de moi. Il parait que c'est trop “populaire” comme émission. Moi je suis content de désacraliser l'Histoire, et de la rendre accessible au plus grand nombre. -Altruisme est ton deuxième nom, mon cher Alain. Bien, et si on parcourait quelques pages ensemble ?”
Quelques jours plus tard...
Alain se regarda dans le miroir : les yeux cernés, la peau blafarde, les cheveux décoiffés, il faisait peur à voir. Il avait passé des heures et des heures à lire le carnet de voyages de Simon de Brabant, passionné par les récits de l'aventurier. Il avait du interrompre sa lecture car il avait rendez-vous avec Stéphane Bern pour définir les thèmes qu'il devrait aborder lors de l'émission sur le siècle d'or des Provinces Unies. Alain avait préparé un petit carnet dans lequel il avait noté quelques idées (toutes les pages étaient noircies de son écriture penchée). Stéphane Bern devait venir chez lui pour pouvoir admirer les trésors qui se cachaient dans la bibliothèque du professeur d'Histoire. Vermeer, le chat pas le peintre, faisait délicatement sa toilette sur le tapis de la bibliothèque. Alain n'avait jamais compris pourquoi il faisait sa toilette à cet endroit précis, et avait fini par capituler : jamais il ne comprendrait ce chat.
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| Sujet: Re: C'est pas l'homme qui prend la mer c'est la mer qui prend l'homme 29.09.13 17:13 | |
| D'une famille
nombreuse _________________________________________________
“Mais quel livre formidable ! C'est un véritable trésor, ce carnet ! Ce Simon de Brabant est un personnage incroyable, digne des romans d'aventures d'Alexandre Dumas ! Pouvez-vous me parler un peu de lui ?”
Il n'en fallait pas plus pour lancer Alain dans un monologue interminable. Il commença donc à raconter l'histoire de Simon de Brabant à Stéphane Bern.
“Simon de Brabant fait partie de la famille d'Orange-Nassau. Fils de Frédéric-Henri, il a très tôt baigné dans les affaires politiques. Mais pour comprendre d'où il vient, il me faut vous expliquer le rôle qu'a joué son père. C'est pourquoi je comptais prendre quelques minutes dans l'émission pour évoquer le statut de stathouder. C'est Maurice, le frère de Frédéric-Henri, qui lui a donné ce titre à sa mort, n'ayant eu qu'un enfant hors mariage. Frédéric-Henri épousa, à l'âge de 41 ans, Amélie de Solms Braunfels, qui avait, elle, 23 ans. A la mort de Maurice, Frédéric-Henri devint stathouder dans cinq des sept provinces des Provinces-Unies : Hollande, Zélande, Utrecht, Overijissel et Gueldre. Inutile de préciser, je pense, qu'il avait une influence assez importante, d'autant que la Hollande était la plus influente des provinces. Mais les spectateurs, se demanderont, à juste titre, ce qu'est un stathouder. Il faut savoir que deux postes par provinces sont importants, à l'époque : le stathouder, et le pensionnaire. Je pourrai revenir sur les origines de ces deux fonctions mais je ne voudrais pas ennuyer les spectateurs et les perdre dans des considérations trop précises. Mais je préciserai ceci : les Etats provinciaux se réunissaient en Etats généraux des Provinces Unies. Ces Etats généraux représentaient l'appareil exécutif de la République des Provinces Unies. Chaque province envoyait ainsi une délégation pour la représenter. Venons-en au pensionnaire : c'était, en quelque sorte, le secrétaire d'un Etat. Il était le chef de l'administration provinciale. Le pensionnaire de Hollande bénéficiait d'un titre un peu grandiloquent : la diplomatie européenne le nommait le Grand pensionnaire, car les puissances étrangères le considéraient comme leur interlocuteur privilégié. Vous verrez qu'il est important de savoir cela, un peu plus tard dans l'histoire de Simon. Le stathouder était plutôt une sorte de chef de guerre, plus particulièrement chargé des relations avec l'étranger. Précisons que ce n'était pas le grand amour entre les pensionnaires et les stathouder. Avant que Maurice ne devienne stathouder, cette fonction était un peu vide de sens, et n'était qu'une fonction de représentation. Mais Maurice a considérablement changé la donne en étant stathouder de plusieurs provinces, et a ainsi contribué à l'essor de sa famille. Petite anecdote, en 1595, tous les stathouder venaient de la maison Nassau.
Après cette petite explication, je comptais m'attarder sur la famille de Simon. Qu'en pensez-vous ?
-Eh bien oui, c'est très intéressant, mais en quoi le stathouder et le pensionnaire ont-ils un rapport avec le siècle d'or des Provinces-Unies ? -Oh mais c'est simple ! Cette période s'appelle le siècle d'or car le commerce des Provinces Unies et la culture ont été développés pendant l'accroissement du rôle de stathouder ! L'âge d'or des Provinces Unies, c'est Frédéric-Henri ! Nous verrons dans l'histoire de Simon que les grands esprits de l'époque ont rencontré les membres de la famille Orange-Nassau. Mais vous avez raison, Stéphane, il faudrait que j'explique cela. Et ensuite, je parlerai de la famille du duc de Brabant. Frédéric-Henri et Amélie ont eu dix enfants, en tout. Trois d'entre eux n'ont pas survécu longtemps après leur naissance. Ce sont ainsi sept enfants qui ont porté les intérêts du couple. Le premier est aussi le plus connu d'entre eux, puisqu'il deviendra Guillaume II d'Orange. Sur les dix enfants, Simon est le septième enfant, ou huitième. En effet, il a une jumelle, Henriette-Catherine. L'Histoire ne nous dit pas lequel d'entre eux est né le premier. Henri-Louis, en 1639, mourut quelques heures après sa naissance, puis naquit en 1648, Marie. Guillaume II et Simon furent ainsi entourés de soeurs. Simon est né le 10 juillet 1637, soit dix avant la mort de son père. Il n'a pas bénéficié des honneurs de l'aîné de la famille, néanmoins, il était très aimé de sa mère. Et puis, entourée d'autant de filles, il était le petit chouchou, si je puis dire, de la fratrie. Guillaume lui-même appréciait son petit frère et le voyait comme l'allié masculin de la famille.
Amélie a tenté d'éloigner les jumeaux et de ne pas trop les élever ensemble. Mais, c'était comme si un lien invisible les empêchait de s'éloigner trop longtemps. Simon a toujours été très proche d'Henriette-Catherine. Lorsqu'elle a du s'éloigner à cause de son mariage, ce fut un véritable déchirement pour eux deux. Mais très tôt, Simon a appris que son rôle était de servir sa famille. Il était animé par un dévouement sans faille. Tout ce qu'il faisait, il le faisait pour sa famille. Néanmoins, il n'en oubliait pas ses propres intérêts et ne laissait pas sa mère décider pour lui. Une gouvernante raconte dans des lettres que le jeune Simon pouvait être inquiétant. Il avait en effet trouvé le moyen de faire observer ses soeurs pour connaître les plus intimes de leurs secrets. Son but était de tout savoir, pour déjouer les pièges que l'on pouvait leur tendre. La gouvernante mit à jour ce système en découvrant son propre fils regarder par le trou de la serrure de la porte de la chambre d'Elisabeth, qui avait sept ans de plus que Simon. Ce-dernier se servait en effet des enfants des domestiques pour espionner ses soeurs. Il ne faisait pas espionner son grand frère Guillaume car cela était trop risqué et pouvait détériorer leurs relations, ce qui était trop dangereux pour Simon. Certains membres de la famille ont raconté dans des lettres qu'il parvenait à connaître le moindre petit secret. Ainsi Elisabeth disait que, bien qu'il soit son petit frère, elle avait peur de son regard scrutateur. Quant à Marie, la petite dernière de la famille, elle lui racontait tout. Simon s'était ainsi imposé très vite comme celui qui réglait les problèmes de la famille, laissant Guillaume se soucier des problèmes plus politiques. Mais famille et politique sont étroitement liés et cela, Simon le savait. Il était un peu comme l'aigle qui a une vue d'ensemble sur un territoire : lui avait une vue d'ensemble sur la fratrie.
-Ce Simon a l'air inquiétant... -Et comment ! Pourtant, cet espionnage n'était pas malsain, loin de là. Comme je le disais, son but était de tout savoir, pour empêcher les ennemis de la famille de se servir des petits secrets de chacun. Simon de Brabant était le fin stratège de la famille. Mais très vite, il fallut trouver la voie que prendrait sa carrière. Il aurait pu manigancer pour prendre la place de Guillaume, mais là n'était pas son but. Apprécié de sa mère, il avait le choix du domaine dans lequel il s'illustrerait. Il avait un grand sens de la stratégie, aimait se battre et d'ailleurs, gagnait souvent, et était curieux de tout, voulait découvrir d'autres contrées et d'autres cultures : sa carrière était toute trouvée, et il l'effectuerait sur un bateau. Et c'est là que son carnet de voyages se révèle être un petit trésor. Mais avant d'évoquer ses nombreux voyages, j'aimerais parler de son rapport avec les grands esprits de son époque.
-Ah, les grands esprits qui ont contribué au Siècle d'or ! -En effet. Simon était un amoureux des Provinces Unies, et plus particulièrement de la Hollande, la province dont il est originaire. Il voulait promouvoir les artistes et scientifiques hollandais, faire connaître leur art à travers l'Europe, et le monde. J'aime me dire que promouvoir les artistes, c'était une autre manière de s'affranchir de l'influence espagnole, une manière moins violente, vous voyez. -Je vois en effet, c'est une idée séduisante ! -La cour princière de La Haye accueillait chaque jour des artistes et des scientifiques, des personnes dont les talents devaient placer les Provinces Unies au premier rang des puissances... -Au premier rang, peut-être pas, n'oubliez pas l'Angleterre et la France, ou le Saint Empire... -Au premier rang vous dis-je. Les peintres flamants sont connus à travers le monde aujourd'hui, des philosophes ont trouvé refuge dans les Provinces Unies, comme Descartes, pour ne citer que lui. Vous savez comment s'appelle mon chat ? -Euh mais je. Non je ne sais pas. Mais, je ne comprends pas...? -Il s'appelle Vermeer. Vermeer est mon peintre favori. Saviez-vous que Simon l'avait rencontré ? C'était à Delft, en 1655. Vermeer était surendetté, avec beaucoup trop d'enfants à charge. J'aime beaucoup cette histoire (l'histoire que je m'apprête à vous raconter, pas celle de ses nombreux enfants à charge). Simon, qui aimait voyager incognito, s'était rendu chez un boulanger de la ville (il avait des lubies comme ça, parfois). Et là, il vit un tableau qui retint son attention. Ce tableau, c'est Le Christ dans la maison de Marthe et Marie. En fait, Vermeer était tellement endetté qu'il avait laissé ce tableau au boulanger pour avoir du pain. Simon eut un coup de coeur pour ce tableau. Le boulanger lui indiqua où vivait Vemeer, et voilà le duc de Brabant parti chez le peintre. Ils discutèrent, Vermeer lui montra son atelier, et Simon put admirer les tableaux de Vermeer. Il décida alors d'attribuer une pension pour son nouvel ami. Ils devinrent assez proches. J'ai en ma possession des lettres de leur correspondance. Je peux affirmer qu'entre eux, ce n'était pas le prince et le peintre, c'était plutôt l'ami et l'ami. C'est une amitié sincère et touchante que j'ai pu découvrir en lisant ces lettres. D'ailleurs, je compte en lire une pour l'émission, écoutez, vous comprendrez pourquoi :
“Nouvelle Amsterdam, 16 mars 1663
Mon cher Johannes,
Si tu savais l'heure à laquelle je t'écris, tu me dirais de lâcher ma plume et d'aller me coucher. Mais les heures passent, et mon sommeil n'arrive pas. Je t'ai déjà parlé de ce problème, je t'ai déjà parlé de ces nuits que je passe à réfléchir sans pouvoir m'en empêcher. Je vois le soleil se coucher, puis se lever. Orphée ne parvient toujours pas à me faire tomber dans ses bras. Je ne sais ce que j'ai. Nombreux sont les médecins à s'être penchés sur mon cas mais aucun ne trouve de remède à mes maux. Alors contre ces maux, il ne me reste que les mots pour conter mes aventures à mon cher vieil ami qui se trouve à l'autre bout du monde.
La vie à la Nouvelle Amsterdam est fantastique. Cette ville mérite bien le nom que nous lui avons donné. Les familles qui se sont installées là au début de notre colonisation l'ont fait prospérer à un point que nous ne pouvions imaginer, ni espérer. Le commerce s'est très bien développé. Chaque jour, des bateaux viennent livrer des denrées et repartent avec d'autres produits. Et que dire de ce que j'y vis, moi, personnellement ! Ici, personne n'a peur de m'adresser la parole, je suis comme les autres. Personne n'a peur de mon titre ou de mon rang. Je m'amuse, je ris, je vis ! Tu vois, Johannes, c'est pour ça que j'aime partir affronter la mer. Durant le voyage, je suis un marin comme les autres (capitaine, certes, me diras-tu), j'affronte la mer comme mes hommes. Et à la fin du voyage, je découvre une nouvelle ville, un nouveau monde. Quel bonheur ! Quelle chance de vivre cette vie ! Tu dois être étonné de voir tant de points d'exclamation, moi qui suis d'ordinaire calme et posé. Je ne parle que très peu de moi, c'est pourquoi je me livre par le biais de l'écriture.
Mais trève de bavardage. Il faut que je te raconte la rencontre divine que j'ai vécue. “Une femme dans chaque port”, je peux entendre ta voix dans le silence de ma chambre. Mais je t'assure que si tu avais vu cette jeune femme, tu en aurais fait un tableau, un de ceux dont tu as le secret. Elle est si belle. Je crus voir un ange lorsqu'elle apparut dans la pièce où j'étais. Je me trouvais chez une famille de la ville dont le patricharche est l'un des plus riches de la Nouvelle Amsterdam. Il participe à l'essor commercial de notre colonie. La belle est apparut comme en un éclair, ce fut une ombre, puis une apparition presque divine. Le père, remarquant mon regard, m'apprit que cette jeune fille s'occupait de ses enfants. Dès le lendemain, je fis venir la jeune femme dans le palais où je réside (palais est un bien grand mot, rien à voir avec nos bijoux architecturaux, mais ceci est un détail !).
Que dire de cette beauté ? Sa peau blanche semblait être d'ivoire, et je n'osais la toucher tant elle me semblait fragile. Dans ses yeux, je crus voir une goutte d'eau entourer sa pupille noire. Sa bouche ? Rosée, elle appellait la mienne à l'embrasser. Un châle bleu cachait sa chevelure d'or, que je ne pus caresser qu'une fois le tissu tombé. Deux perles brillaient à ses oreilles, la flamme des bougies scintillant de mille éclats dans ce bijou. Je suis trop vague et précis à la fois. Mais pardonne-moi, je ne puis parfaitement décrire cette beauté. Je te fais parvenir avec cette lettre un dessin que j'ai crayonné à la hâte, me souvenant de l'éclat de son regard lorsqu'elle entra dans ma chambre. C'était hier, mais c'était il y a trop lontemps déjà. Lorsque son corps s'allongea sur le mien, je me dis que j'étais le plus heureux des hommes. Et le plus malheureux aussi, car qui connait la plus pure des voluptés ne peut plus se contenter de moins.
Mon ami, le jour se lève déjà, m'apportant la promesse de nouvelles aventures et découvertes.
A bientôt,
Ton dévoué, Simon”
Cette lettre n'est-elle pas magnifique ? Comment ne pas y voir le portrait de la Jeune fille à la perle ! Dans la suite de la correspondance, j'ai pu découvrir que Simon a emmené avec lui cette jeune femme en Hollande ! Et savez-vous où elle a vécu ? A Delft ! Chez Vermeer, précisément ! Vraiment, quelle histoire ! Simon ne verra plus la jeune femme, tout occupé à ses voyages et à la politique. Mais il savait que Vermeer offrirait à la jeune femme ce que lui-même ne pouvait lui donner : l'éternité.
-Quelle belle histoire ! Nos spectateurs seraient très heureux de la connaître ! -Je savais que vous aimeriez cette histoire ! Vermeer a peint le tableau en 1665-1666, et l'a offert à Simon. Le duc de Brabant a emmené le tableau partout avec lui, et l'oeuvre a décoré son bureau lorsqu'il était à Versailles. Mais d'autres tableaux suivaient le duc : ceux de Rembrandt, par exemple, que Simon a également connu personnellement, bien qu'il en fut moins proche que de Vermeer. Sa curiosité, son envie du progrès, son respect et son admiration pour les artistes et scientifiques des Provinces Unies, firent que Simon fut entouré des grands esprits du siècle. -Quel homme, ce Simon ! -Et encore, je n'ai pas fini ! Vous voulez un café ?”
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| Sujet: Re: C'est pas l'homme qui prend la mer c'est la mer qui prend l'homme 29.09.13 17:24 | |
| Voyages, complots
et mariage _________________________________________________
“Je sais que vous n'attendez qu'une chose, Stéphane, que je vous parle des voyages de Simon, mais je ne peux le faire sans évoquer la situation politique des Provinces-Unies, qui eut un grand impact sur la vie du duc de Brabant. Rassurez-vous, je vais faire tout mon possible pour ne pas ennuyer les téléspectateurs.
Frédéric-Henri meurt en 1647, alors que Simon n'a que dix ans. Il n'a pas semblé particulièrement attristé ou choqué par la perte de son père. Il faut dire que Frédéric-Henri n'était pas très proche de ses enfants. C'est donc Guillaume II, l'aîné de la famille, qui prend le relais. Il avait épousé, en 1641, Marie-Henriette Stuart, la fille aînée du roi Charles Ier d'Angleterre et de Henriette de France (vous verrez que ce détail à son importance). De cette union naquit Guillaume III d'Orange-Nassau, enfant unique, et pour cause : il naquit huit jours après la mort de son père. Mais avant d'enterrer Guillaume II, voyons un peu ce qu'il fit durant ces trois années de “règne”, si je puis dire. Ainsi, en 1648, l'indépendance des Provinces-Unies fut reconnue dans le traité de Münster, mais, étrangement, Guillaume II s'opposa à ce traîté. Il entreprit alors des négociations avec la France pour partager les Pays-Bas catholiques avec la France, mais ces négociations n'aboutirent pas. Les puissances européennes reconnut officiellement l'indépendance des Provinces-Unies avec le traité de Westphalie et Guillaume II acquit, cette même année, une autorité dictatoriale qui lui fut accordée par les Etats généraux. Il meurt cependant en 1650. Il y eut alors une période de vacance, durant laquelle la mère de Simon et Marie-Henriette Stuart se disputèrent la tutelle du petit prince d'Orange. La Cour suprême (la Hoge Raad) accorda finalement la tutelle partagée entre Marie-Henriette, la mère de Simon, et Simon qui était donc son oncle. Mais avec une mère absente et peu impliquée dans les affaires hollandaises, le prince fut plutôt élevé par sa grand-mère et son oncle.
C'est alors qu'intervient Johan de Witt, Grand pensionnaire de Hollande de 1653 à 1672. Je vous ai dit que le Grand pensionnaire de Hollande était l'interlocuteur privilégié des autres puissances. Son autorité n'était donc pas à prouver. C'est ainsi qu'il conclut la paix avec l'Angleterre en 1654 avec Cromwell. Mais cet accord de paix comportait une clause qui toucha la maison d'Orange-Nassau : Cromwell désirait en effet l'exclusion de la famille d'Orange-Nassau du stathoudérat. Il avait en effet peur de l'alliance Nassau-Stuart, les deux maisons étant liées par le mariage de Guillaume II et de Marie-Henriette, et étant représentées par Guillaume III. Simon a alors 17 ans et comprend très bien les conséquences d'un tel accord. Fou furieux contre Johan de Witt, il pense à orchestrer sa mort, mais Amélie, la mère de Simon, l'en empêche. Ils se font une promesse : faire en sorte que la maison d'Orange-Nassau retrouve la place qu'elle avait au sein des affaires des Provinces-Unies. Et pour cela, ils décidèrent de se servir des colonies des Provinces-Unies... C'est pourquoi il partit sur le navire de Barend Fokke, capitaine du vaisseau De koning van de zee, c'est-à-dire, Le roi des océans. Si sur terre, Barend Fokke avait semblé apprécier le jeune Simon (qui avait 20 ans à cette époque, nous sommes en 1657), il n'en fut pas de même une fois le vaisseau éloigné du littoral. Barend Fokke voulut montrer à Simon la réalité de la vie sur la mer, et il voulait tester son moral, aussi. Simon ne détesta pas Barend Fokke, malgré les tâches ingrates qu'il lui assignait.
Alors je vous invite, Stéphane, à voyager à Ceylan et en Malaisie, nous sommes en 1657, Simon a vingt ans, et quitte la terre ferme pour voguer sur les océans du monde...
Là, dans l'émission, je verrais bien un petit film où nous pourrions voir Simon sur le vaisseau De koning van de zee... -Mais nous ne tournons pas les extraits de films, nous prenons des extraits de films déjà tournés... -Oh c'est pas grave, là nous tournerons le film nous-même, je connais des personnes qui pourront nous aider, notamment un jeune comédien qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Leonardo DiCaprio, j'ai toujours imaginé Simon avec les traits de DiCaprio, sûrement à cause du film Titanic. Bref, je vous décris la scène, et ne me coupez pas s'il vous plait.
Le soleil se lève et lorsque Simon ouvre les yeux et va sur le pont, il n'y a plus rien à l'horizon que la mer, la mer bleue qui porte le vaisseau vers des contrées lointaines. Les rayons du soleil inondent son visage juvénile. Il se sent bien. Sa soeur jumelle (Henriette-Catherine) lui manque, sa mère et ses soeurs aussi, sa cousine surtout, la belle Petra, mais se lever au milieu de nulle part, quel plaisir ! Loin de toute civilisation, il a l'impression de vivre une autre vie, d'être quelqu'un d'autre. Sur le bâtiment, les marins commencent à hisser les voiles. Simon se porte volontaire pour grimper le mât et vérifier les noeuds. Il grimpe, avec une agilité déconcertante, et une fois en haut du mât, observe l'étendue de l'océan qui l'entoure. Le vent s'engouffre dans ses cheveux. Il se sent à la fois invincible et vulnérable, mélange des sentiments que vous procure la mer : l'idée que personne ne peut vous toucher, et le sentiment que face à l'océan, vous n'êtes rien. Le sourire aux lèvres, il profite de cet instant de bonheur puis se met à crier de toute ses forces “Je suis le roi du monnnnndeeeeeeeeee !!!!!!!!!”. Et en effet, il est un peu le roi du monde, dans sa tête du moins, mais pas aux yeux de Barend Fokke qui sort de sa cabine, alerté par le cri du jeune homme. Sa voix de stentor retentit, un son terrible et effrayant : “Que fais-tu, triple idiot ?!!! Descends de lààà, et vient lessiver le pont !!!”. Simon rit, du haut de son mât, toisant le capitaine d'un air dédaigneux “Moi ? Laver le pont ? C'est une blague ! -Et ton cul dans l'eau, ce sera une blague aussi ? J'ai l'air de rigoler, là ?” Simon descend du mât, se rendant bien compte que le capitaine ne riait pas. “Je voulais juste rire un peu, rien de grave. -Tu te fous de moi, imbécile ? Tu aurais crié “ Venez-nous voir nous sommes là” que ça aurait eu le même effet ! Je m'attends à avoir à tout moment les pirates sur le dos, maintenant. Je te préviens, Simon, pas de connerie sur mon bâtiment, sinon je te jette à la mer, et je n'ai pas peur de ta mère ” Simon descendit du mât, vexé, blessé dans son orgueil, et lessiva le pont, sous l'oeil amusé des membres de l'équipage.
Les débuts de Simon sur la mer furent ainsi particulièrement difficiles. Les marins s'en donnaient à coeur joie pour le maltraiter. Imaginez, Stéphane : ils avaient la possibilité de s'en prendre à un membre de la famille d'Orange-Nassau, quelle chance ! Mais au fil des mois passés sur mer, il parvint à acquérir une certaine crédibilité, et c'est alors que Barend Fokke commença à lui apprendre des choses qui intéressaient plus Simon, comme la stratégie par exemple, ou la manière dont on se fait obéir. Ensemble, dans la cabine du capitaine, ils étudiaient les cartes marines, et, aidés de leur compas, traçaient leur chemin. Puis, un beau jour, les terres de Ceylan apparurent...
Barend Fokke se doutait des véritables intentions de Simon. Il avait été contraint de l'accepter sur son vaisseau car il devait son titre de capitaine au père de Simon, Frédéric-Henri. Il avait toujours servi les Orange-Nassau et ne voulait pas se retrouver sous les ordres du Grand pensionnaire, Johann de Witt. Aussi, lorsqu'il comprit les intentions de Simon, il lui offrit de l'aider dans son entreprise. Barend Fokke fut en quelque sorte le père que Simon n'avait que peu connu. Il était son mentor, son principal soutien sur les océans du monde. Grâce aux relations de Barend Fokke, qui naviguait depuis des décennies, ils furent reçus à Ceylan par le gouverneur de la colonie en toute discrétion. Johan de Witt ne devait pas savoir que Simon de Brabant rencontrait les dirigeants des colonies. Officiellement, Simon voulait faire carrière dans la marine hollandaise et faisait ses premiers pas aux côtés du capitaine Fokke. Maintenant, je vais vous lire un extrait du carnet de voyages de Simon. Il y décrit son arrivée à Ceylan.
“Ceylan, 1657
Quelle joie de marcher sur la terre ferme. J'aime la vie en mer, mais sentir un sol dur sous ses pieds n'est pas désagréable, après des semaines passées sur un navire. Nous sommes à Colombo, là où le commerce des épices est protégé. Si la ville est le signe que la civilisation s'y est installée, il n'en reste pas moins que nous pouvons y voir les forêts majestueuses qui n'ont pas été dominées par l'homme. Il fait chaud, beaucoup trop chaud, mais je dois m'habituer à ce climat qui est si différent de celui de ma Hollande natale. Avant de rencontrer le gouverneur, nous avons visité les alentours de la place forte. Quelle beauté ! Nous pouvons néanmoins apercevoir quelques signes de l'ancienne présence des Portugais sur ces lieux. Nous ferons disparaître ces traces et Ceylan oubliera jusqu'à la langue de ses anciens colons. Ceylan est désormais néerlandaise, et nous inscrirons notre présence ici sur le long terme, quoiqu'en pense de Witt. Nous avons été bien accueillis grâce aux connaissances du capitaine Fokke. Il avait participé à la colonisation de Ceylan. Barend Fokke et moi séjournons dans une demeure du gouverneur qui, officiellement, ne lui appartient pas. J'ai eu la chance de visiter le sanctuaire bouddhique du Rajamahavihara de Kelaniya. Je ne pouvais prononcer un mot devant la magnificence de ce sanctuaire. Les statues de Bouddha étaient impressionnantes, et s'imposaient de toute leur hauteur devant nous, humbles êtres humains. L'or dans le sanctuaire brillait de mille feux. Que de différences, comparé à nos églises ! Le culte protestant interdit tant de splendeurs, et si je suis d'accord avec ce principe, je ne peux m'empêcher d'admirer ces merveilles. Pourtant, les règles de conduite des bouddhistes sont sévères.
Après la visite des alentours de Colombo, nous avons rencontré le gouverneur. A l'intérieur de sa demeure, nous nous croyions en Hollande : mêmes meubles, presque la même nourriture, seuls les domestiques avaient des traits différents. Nous eûmes la chance de goûter aux épices de Ceylan et surtout au thé qui est délicieux. Mais si le plaisir gustatif fut certain, ce sont surtout les discussions plus politiques que j'ai appréciées. Le gouverneur souhaite rester fidèle aux Orange-Nassau, et fera ce qui est en son pouvoir pour limiter l'influence de Johan de Witt à Ceylan. Il promet de respecter l'héritier de la famille : mon neveu. Si seulement de Witt n'avait pas signé cet accord nous empêchant d'accéder au statut de stathouder...Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour supprimer cet accord.
Ma mission à Ceylan est terminée. Je resterais bien pour profiter encore du charme de cette jeune femme exotique qui m'occupait lors de mes insomnies, mais mon devoir m'appelle ailleurs. Demain, le vaisseau de Barend Fokke s'éloignera du littoral, et je serai à bord. Demain, les délices de Ceylan ne seront déjà qu'un lointain souvenir. Au revoir Ceylan, adieu, je te quitte pour une autre nommée Malaisie.”
“Eh bien, quel récit ! Ce Simon a l'air déterminé à faire tomber le Grand pensionnaire ! -Et comment, Stéphane ! Rien ne compte plus pour que lui que rétablir l'autorité de la maison d'Orange-Nassau. Mais à Ceylan, Simon n'est pas juste tombé sous le charme d'une femme. Il a fait une tout autre rencontre. Lorsqu'il visitait les alentours de Colombo, il a exploré les forêts sri lankaises. Et sur quoi est-il tombé ? Sur un adorable singe, un macaque à toque plus exactement. Allez savoir pourquoi, le singe a tenté de voler un médaillon que portait Simon alors que celui-ci se reposait sur une pierre près d'une cascade. Etranglé par la chaîne qui retenait le médaillon autour de son cou, le duc s'est reveillé, prêt à se défendre, quand il vit, à sa grande surprise, un adorable singe. Simon lui a donné un biscuit et depuis ce moment, le singe ne l'a plus quitté. Il l'a appelé Sinaasappelsap, qui veut dire Jus d'orange : un rappel facétieux à la Maison d'Orange. -C'est bien mais, pourquoi me parlez-vous de ce singe ? -Eh bien, pour la bonne raison qu'il lui a sauvé la vie au large de la Malaisie ! -Ah bon ? Et comment ? -Je savais que ça vous intéresserait ! Je vais donc vous raconter...
Après Ceylan, comme il l'a écrit dans son carnet, Simon est allé en Malaisie. Son but était le même qu'à Ceylan : rencontrer le gouverneur et être assuré de son soutien indéfectible pour la maison d'Orange-Nassau. Là-bas, il a de nouveau apprécié la culture locale. Le gouverneur a promis de soutenir Simon et son neveu. Bref, tout allait bien dans le meilleur des mondes possibles (je simplifie car je ne pourrai pas tout décrire le jour de l'émission, malheureusement). Après ce séjour en Malaisie, le navire quitte de nouveau le littoral pour une autre destination. Sauf que là, ils se font attaquer par des pirates ! Et des coriaces, en plus ! Simon avait déjà vécu deux petites attaques mais les attaquants avaient pris la fuite rapidement. Là, ce fut différent. Les canons tonnèrent, mais le vaisseau des pirates se rapprochait tout de même dangereusement. Les pirates embarquèrent sur le Koning van de zee. Ils étaient terrifiants. Simon raconte dans son carnet que l'un d'eux avait un oeil qui sortait de son orbite. Les Néerlandais se défendirent avec un grand courage, mais les pirates étaient tout aussi bien entraînés. Au bout de plusieurs heures de combat, Simon se retrouva sans armes, à la merci d'un pirate effrayant. Le duc de Brabant sentait sa fin arriver, il voyait la lame de l'épée du pirate se planter dans son coeur. Le pirate riait, laissant apparaître quelques dents noires. Il était sur le point d'achever Simon quand tout à coup, il laissa échapper un hurlement presque inhumain. Simon ne savait pas pourquoi il hurlait mais sans réfléchir il s'empara de l'épée et menaça son ennemi. Il se rendit compte, alors, que Sinnaasappelsap avait mordu le mollet du pirate à pleines dents. Le singe grimpa ensuite sur l'épaule de son maître et, après avoir tué le pirate, Simon s'en alla régler leur compte aux autres hors-la-loi.
J'aime bien cette anecdote, pas vous ? -Si je l'aime bien mais, je ne vois pas très bien... -Il est ensuite arrivé d'autres aventures à notre Simon bien entendu. Après avoir fait le tour des colonies néerlandaises, il a retrouvé la Hollande. Et là, tout ne fut pas calme, loin de là...
“Hollande, 1658
Comme toujours, le calme règne dans ce palais, à l'heure où je devrais moi aussi dormir en attendant le lendemain. Mais les heures passent et mon cerveau réfléchit à mille et une choses : je ne peux fermer l'oeil. Je pense à la mer, aux vagues qui se brisent non loin d'ici, et à Barend Fokke qui déjà est reparti loin, vers des aventures extraordinaires. Bientôt je partirai moi aussi, sur mon navire, La duchesse Anne. Johan de Witt était contraint de me nommer capitaine, après les réclamations de Barend Fokke et de ses amis capitaines. Je ne sais comment je pourrai remercier mon vieil ami Fokke, mon père, celui qui m'a tout appris. La duchesse Anne m'attend et lorsque je poserai les pieds sur le pont, les marins seront sous mes ordres. Certains critiquent mon ascension fulgurante. Etre capitaine en si peu de temps, c'est impossible pour eux. Mais je prouverai que je mérite cette nomination.
En attendant, la belle Pétra me fait oublier la mer. Pétra, que serais-je sans elle ? J'aime caresser ses belles boucles brunes et laisser ma main se promener dans ses doux cheveux. Son tempérament de feu me surprend chaque jour. J'aimerais tant qu'elle soit mienne, mais elle refuse toujours de m'épouser, ne voulant pas tuer notre amour par des obligations matrimoniales. Et pourtant, quel parfait couple nous formerions si elle se laissait conduire à l'autel ! Mais je ne perds pas espoir : un jour, Pétra sera ma femme, et alors, tous nos ennemis n'auront qu'à bien se tenir. Même cette minable cuisinière qui a osé m'espionner à plusieurs reprises. Ecouter aux portes est une chose qui m'insupporte, sauf lorsque je paie des domestiques pour le faire. Mais en l'occurence, je ne lui avais rien demandé, à cette-là. Je ne savais que dire à Jean-Georges après avoir entendu un plateau se briser en mille éclats sur le sol. Cette sotte avait du être effrayée par notre conversation. Que dire de son visage terrifié, lorsque Jean-Georges et moi la regardâmes, alertés par le bruit ? Il faut dire que, nous croyant à l'abris d'oreilles indiscrètes, nous parlions de quelques personnes à éliminer pour récupérer les Pays-Bas espagnols. Jean-Georges, mon beau-frère, le fiancé de ma douce Henriette-Catherine, ma chère soeur, a épousé les Provinces-Unies en même temps que ma jumelle. Il est prêt à trahir son camp, le Saint-Empire, pour la cause de notre famille. L'avoir à nos côtés est une grande chance. Ma mère a eu raison de lui offrir la main d'Henriette-Catherine. Il ne me reste plus qu'à éliminer cette cuisinière et d'enterrer avec elle le souvenir même de cette conversation. Mais la petite est coriace. Je ne cesse de la suivre et de lui courir après. Son agilité lui permet de m'échapper, et chaque fois que je crois la tenir, elle disparaît sans que je puisse la rattraper. Il faut que je la fasse taire, et pour cela, il n'y a qu'une solution : lui faire rendre son dernier souffle. Cela fait plusieurs jours qu'elle a disparu : je vais lancer des hommes à sa recherche. Si elle croit m'avoir de cette manière, elle fait une bien grave erreur...
Toujours est-il que nous préparons le mariage d'Henriette-Catherine. Elle va s'éloigner de moi et je ne sais pas quand je la reverrai. Elle me manquera tellement. Elle est si douce avec moi, si compréhensive. Elle me soutient toujours, m'aide en toute occasion et est toujours là pour moi. J'espère qu'elle se plaira parmi les Hesse-Cassel, et que ceux-ci l'accueilleront avec l'honneur qu'elle mérite. A la moindre de ses plaintes, j'irai la chercher pour la ramener en Hollande, je lui en ai fait la promesse. ”
-Vous me faîtes découvrir une autre facette de Simon, un côté plus sombre. -En effet, je n'aurais pas aimé être à la place de cette cuisinière. On peut apprendre dans le carnet de Simon qu'il l'a retrouvée à Versailles ! -Ah bon ? -Oui, lui qui la croyait disparue pour de bon, il fut étonné de la croiser au palais du Roi-Soleil. Il l'a de nouveau poursuivie... -Et ? Que s'est-il passé ? -Ca, je le dirai plus tard. Pour l'instant, Simon n'est pas encore à Versailles ! Il embarque sur son bateau quelques semaines après avoir écrit ce passage que je vous ai lu, en 1658. D'ailleurs, savez-vous pourquoi il a nommé son bateau Le duchesse Anne ? -Non, mais je sais que c'est un bateau très connu, qui est aujourd'hui à Dunkerque. On peut d'ailleurs le visiter, il me semble. -Exactement. C'est un petit bijou, ce bateau, bien que l'intérieur ait été changé au siècle dernier. Quoiqu'il en soit, le nom a une signification. Anne, c'est le prénom que donnait Simon à Pétra dans leur correspondance. Anne était en effet l'un des prénoms de baptême de Pétra. Et duchesse, eh bien parce qu'il voulait faire d'elle une duchesse en l'épousant. Ceci montre l'emprise que Pétra a sur Simon. Il lui est entièrement dévoué. -Les femmes gouvernent le monde... -Tout à fait ! Et voilà donc notre Simon parti affronter de nouveau les océans du monde...
“Île de Gorée, Sénégal, 1659,
Je le hais. Je le hais. Je le hais. Les Espagnols sont des êtres détestables, imbus de leur personne. Les Italiens : idem. Comment des Espagnols ont-ils osé ne serait-ce que poser les pieds sur un sol qui nous appartient ? Qui plus est pour se ravitailler ! Que croyaient-ils ? Que nous allions les accueillir les bras ouverts ? Je le hais. Ce Sforza ne paie rien pour attendre. Je me vengerai.”
“Au milieu de nulle part, sur un bateau dévasté, 1659,
Je me hais. Je me hais. Je me hais. Je me suis laissé aveugler par la colère et la fatigue. Je n'ai pas dormi depuis des jours. Aussi, quand j'ai aperçu les Espagnols au loin, j'ai ordonné à mes hommes de lancer l'attaque. Ils ont répliqué, m'ont expliqué que c'était une mauvaise idée. Mais j'ai insisté, faisant valoir mon titre de capitaine. Nous avons donné l'assault. Mais les Espagnols se sont défendus avec courage et avec une hargne que j'aurais du prévoir. Ce Sforza a bien su mener son équipe. Nos coups de canon ne firent qu'abimer le navire ennemi, mais pas la motivation des hommes. Ils ont répliqué avec force. Nous avons perdu des hommes, peu, mais déjà trop. Jamais je n'aurais du les attaquer. Nous avons capitulé, avec honte. Nous avons entendu les cris de joie résonner sur le navire gagnant. Mais jamais je n'avouerai face à lui que nous avons perdu. Son navire était aussi dévasté que le mien. Non, j'ai déjà suffisamment honte de moi-même. Cet Espagnol de pacotille me dégoûte. Et je me déteste. Je voulais, je devais faire mes preuves. Mes hommes vont me détester, ne plus me respecter. ”
-Il est dur envers lui-même. -Il n'accepte pas l'échec. Mais son insomnie l'amène à faire de terribles erreurs. Il ne dormait jamais, la nuit. Il souffre de ce que l'on appelle aujourd'hui l'insomnie idiopathique, c'est-à-dire qu'il en souffre depuis l'enfance et que cette insomnie n'est pas liée à un facteur causant du stress. Son absence de sommeil provoque une irritabilité qui se transforme rapidement en colère dès que quelque chose le stress. C'est ce qui est arrivé lorsque les Espagnols ont débarqué au Sénégal, puis lorsqu'il les a vus deux semaines plus tard en pleine mer. Sa faculté de jugement est réduite, il ne raisonne plus comme il le devrait. Alors, il prend des décisions regrettables. Il put néanmoins, fort heureusement, retrouver le respect et la confiance de ses hommes lorsque les occasions se présentèrent. Puis il retourna en Hollande, où il put retrouver sa chère Pétra...
-C'est en effet très intéressant mais, pardonnez-moi, je ne pense pas que vous pourrez raconter tout cela lors de l'émission... -Oh mais si, ne vous inquiétez pas Stéphane, j'abrégerai, j'abrégerai...Mais la vie de Simon est si passionnante, je suis sûr que les téléspectateurs vont l'adorer ! -Oui mais... -Je vais vous raconter la suite ! Alors, en 1659, Simon rentre en Hollande et retrouve Pétra. En faisant des recherches sur la jeune femme, j'ai fait une découverte incroyable ! Elle a eu un enfant de Simon ! -Non ?! -Si ! Sauf que la belle n'était pas mariée, imaginez le scandale ! D'ailleurs, personne n'imaginait que les cousins (car ils étaient cousins !) avaient une liaison. Pétra pensa à faire appel à une faiseuse d'anges, mais elle n'y parvint pas. Alors un petit garçon naquit, mais on le fit passer pour l'enfant de la femme de chambre de Pétra. Ainsi, Simon ne savait pas qu'il était le père d'un petit garçon. -Quelle histoire ! -N'est-ce pas ? Mais elle refusait toujours de l'épouser, évoquant sa liberté et la peur de perdre leur amour s'ils se mariaient. Simon l'aimait toujours, faisait tout pour elle, mais en avait parfois marre de ses excuses qu'il ne comprenait pas. Alors, quand la colère prenait le dessus, il s'arrangeait pour prendre la mer. Sa mère, qui ne savait rien de cette liaison, ne comprenait pas ses sautes d'humeur. Simon et sa mère élevaient le petit Guillaume, futur Guillaume III, tout en tentant de faire tomber Johan de Witt, bref, la routine j'ai envie de dire ! Ainsi se passèrent quelques années... Puis en 1663, Simon alla à la Nouvelle-Amsterdam, comme je vous l'ai dit il y a...quelques heures maintenant. Et lors de son retour, à la fin de l'année 1663, sa mère lui appris qu'elle avait négocié son mariage. A 26 ans, il était en effet temps qu'il prenne épouse...Et cette épouse fut une princesse danoise ! -Rien que ça ! -Il faut dire que Simon était un bon parti. Bien qu'il aimât beaucoup Pétra, il accepta ce mariage car la princesse était un bon parti. Il pensait avant tout au rang de sa famille. Et puis de toute façon, ce mariage ne l'empêchait pas de voir sa cousine. Mais avant d'officialiser cette union, il voulut voir la princesse et il se rendit incognito au Danemark. Il raconte dans une lettre à sa mère qu'il a dansé avec la princesse lors d'un bal alors que celle-ci n'avait aucune idée de qui il était. Il l'a trouvée très agréable, et a apprécié le fait qu'elle n'aime que des futilités comme les robes, les bijoux et ce genre de choses. Il s'était dit qu'elle serait facile à contenter et qu'elle ne lui causerait pas d'ennui. S'il savait... -Que s'est-il passé ? -Oh eh bien, l'union s'est révélée être un véritable fiasco ! Bianca était une vraie peste. La mère de Simon a bien vite regretté son idée : elle ne supportait pas sa peste de belle-fille. La princesse danoise ne faisait que des caprices, ce qui était insupportable. -J'imagine ! -Et comble de l'insupportable : elle ne donnait pas d'héritier ! Imaginez donc la déception de Simon et de sa mère. Simon n'eut très vite qu'une envie : divorcer. Le culte protestant, comme vous le savez, est plus conciliant avec cette pratique que le catholique, mais rejeter une princesse danoise ! Cela pourrait déclencher une guerre ! Il prit donc son mal en patience... et s'éloigna d'elle, non pas en prenant la mer, mais en allant en France, à Versailles !
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| Sujet: Re: C'est pas l'homme qui prend la mer c'est la mer qui prend l'homme 29.09.13 17:36 | |
| Versailles, ton univers
impitoyable _________________________________________________
“Versailles, 1665, Pas de navire cette fois, mais un carrosse plus qu'inconfortable. Je suis parti loin de Bianca, loin de ses caprices de gamine qui me fatiguent chaque jour. Malheureusement, m'éloigner de Bianca, c'est aussi m'éloigner de Pétra... Mais c'est elle qui m'a dit de rejoindre Versailles. Pétra, ma douce Pétra, ne partage pas seulement mes nuits sans sommeil. Elle est également ma conseillère de l'ombre, celle qui espionne grâce à son joli minois et qui me donne les dernières nouvelles. Elle savait donc mes desseins quant aux Pays-Bas espagnols, et a appris que certains Français ne seraient pas contre s'emparer de quelques-unes de ces terres. Il est apparut, au cours de nos conversations, que je pourrai manoeuvrer plus facilement la conquête de ces terres installé en France, et non pas à La Haye. Officiellement, je viens rendre les honneurs dus à Louis XIV, roi de France. Mais officieusement, je vais me charger d'obtenir les terres qui appartiennent à ma famille. ”
-Et a-t-il réussi ? -Je vous expliquerai plus tard. Pétra l'a rejoint quelques semaines plus tard, mariée et accompagnée de son mari, qui devait ensuite quitter la Cour qu'il n'appréciait pas beaucoup. Une aubaine pour les amants ! Malheureusement, quelqu'un d'autre les a rejoints... -Bianca ! -Vous avez bien deviné ! La princesse danoise a rejoint son mari pour lui faire un scandale, devant toute la Cour ! Simon, qui avait su se faire apprécier de quelques personnes, et qui aime être discret, plus observateur que bavard, eut honte de sa femme. Ils ont cohabité mais ça n'a pas été facile tous les jours, vous vous en doutez. Le seul point positif selon lui de la présence de Bianca à ses côtés, était qu'ils pouvaient encore essayer d'avoir un héritier, mais sans grand succès. Mais Versailles fort heureusement pour lui regorge de personnes influentes et intéressantes. En premier lieu, le très connu Jean-Baptiste Lully ! -Ah, le fameux Lully ! -Je vois que vous l'appréciez. Simon aimait beaucoup sa musique mais c'est pour une tout autre raison qu'il a sympathisé avec lui. En effet, Lully était proche du roi, vous savez, le roi mécène, le roi amoureux des arts qui prenait les artistes sous son aile. Eh bien, Simon savait que Lully faisait partie de ces artistes bénéficiant de la protection du roi. Et ayant observé à plusieurs reprises les deux hommes converser, il se disait que peut-être Jean-Baptiste Lully pouvait avoir des confidences du roi et connaître quelques secrets qui seraient intéressants...C'est pourquoi il s'est rapproché de l'artiste et tous deux sont devenus amis. Bien entendu Lully ne se doutait de rien et appréciait le duc de Brabant, qui écoutait volontiers sa musique. -Quel stratège, ce Simon ! -Je ne vous le fais pas dire ! Il y a une autre personne de laquelle il s'est rapproché pour les mêmes raisons : Louis de Mortemart. Il était de notoriété publique que le frère d'Athénaïs de Montespan, l'une de nos courtisanes les plus célèbres, était très proche du roi, ami d'enfance et conseiller. Aussi, lorsque Simon a eu l'occasion de se faire connaître de cet homme, il n'a pas rechigné ! Il est toujours intéressant d'avoir ce genre de connaissances dans ce qu'on appelle aujourd'hui son “réseau”. Néanmoins, Simon a commis une erreur : il a demandé à ce Mortemart de surveiller Bianca. -Mais pourquoi ? -Simon soupçonnait Bianca d'avoir des relations extraconjugales. Il voulait notamment en avoir la preuve pour demander un divorce. Aussi, persuadé qu'elle le trompait, il lui suffisait de demander à une tierce personne de la découvrir en pleine tromperie et d'en informer Simon, qui aurait ainsi un témoin. Mais son plan n'a pas marché comme prévu... J'ai appris, en discutant avec un spécialiste de la famille Mortemart, que Louis avait fait de Bianca son...amante ! -Non ?! -Si ! Etonné lorsque j'appris cela, j'ai fait des recherches, et j'ai retrouvé une lettre que Simon avait envoyée à sa mère et dans laquelle il expliquait avoir découvert le pot-aux-roses. -Et que s'est-il passé ? -Je vous expliquerai cela dans quelques instants. En attendant, Louis affirme à Simon que Bianca ne voit personne... -Ahh les Mortemart ! -Mais il est arrivé bien d'autres aventures au duc de Brabant. Vous voulez manger quelque chose ? Dorothée, ma gouvernante, nous a concocté des cakes absolument délicieux ! ”
“Avant toute chose, il faut que je vous parle d'une rencontre que Simon a faite il y a de cela une dizaine d'années, à La Haye. A ce moment, un jeune homme visite les Provinces Unies et se prend d'admiration pour cette République. Cet homme, c'est Louis de Rohan. Ils se sont rencontrés car ils fréquentaient les mêmes salons et, ayant à peu près le même âge, ils en sont venus à discuter de leurs voyages. Simon, ce grand amoureux des Provinces Unies, ne pouvait qu'apprécier Louis de Rohan qui lui posait plein de questions et semblait intéressé par le processus de décisions des Etats généraux. Ils sont très vite devenus amis et ont correspondu durant toutes leurs années de séparation. Rohan est l'une des premières personnes qu'a vues Simon lors de son arrivée à Versailles. Son ami n'était plus apprécié à la Cour, à cause d'une petite bévue qu'il avait commise, à savoir aider Marianne Mancini à s'enfuir. Mais ils se voyaient à Paris et avaient de longues discussions sur la République et sur la monarchie. Simon, sachant qu'il pouvait faire confiance à Louis de Rohan, lui expliqua son projet : récupérer les Pays-Bas espagnols. Et quelques mois plus tard, son ami lui proposa un marché. Un bien sombre marché. Louis de Rohan faisait partie de la Main de l'Ombre, une association loi 1901, ahah, pardon, petite blague, hum, une association de personnes qui voulaient faire tomber Louis XIV. Le but de la tête qui dirigeait ? Prendre le trône ! Hector de Valois comptait devenir roi à la place du roi, et pour cela, avait recruté des personnes qui toutes, pour une raison ou une autre, en voulaient aux Bourbons. Le deal que proposa Rohan à Simon ? Aide-nous à faire tomber le roi, et ta famille reprendra le contrôle des Provinces-Unies, et peut-être que nous t'aiderons également à récupérer les Pays-Bas espagnols. Bien sûr, Simon ne savait pas qu'Hector de Valois dirigeait ce complot. Mais à vrai dire, quand on lit son carnet, on peut remarquer qu'il ne s'en préoccupe pas tellement. Il se pose des questions, certes, mais ne cherche pas à savoir à tout prix qui est à la tête du complot. Tout ce qu'il veut, c'est que Guillaume III, son neveu, dirige les Provinces-Unies. -Le voilà prêt à tomber du côté obscur de la force ! -Il est déterminé et est prêt à tout pour atteindre ses objectifs. Il rejoint donc la Main de l'Ombre mais refuse de tacher ses mains. Il ne veut pas tuer, mais il se trouve qu'il a parfois été obligé de le faire. Pourquoi ne pas tuer ? Pas par état d'âme, mais parce qu'il pense que c'est le travail des sous-fifres. Alors quand il le peut, il fait des missions accompagné et laisse l'autre tuer la victime. D'ailleurs, j'ai une anecdote à vous raconter. Simon et d'autres membres de la Main de l'Ombre avaient trouvé quelqu'un pour enterrer les morts, un pauvre jeune homme un peu bizarre qui vivait dans un tonneau. Mais cet homme était en fait le fils d'un bourgeois qui avait eu une éducation impressionnante. Et il était passionné par les manières d'enterrer de l'Antique. Il vivait dans un tonneau pour vivre comme Diogène. Les membres de la Main de l'Ombre ont passé outre ce petit détail lorsqu'ils ont appris la vérité. Mais un jour, ce détail fut embarrassant. En effet, le jeune bourgeois avait construit une pyramide pour y mettre le cadavre d'une des victimes de l'organisation. Il y a plus discret pour cacher un cadavre, vous en conviendrez. Je crois qu'il l'ont tué pour que cette situation ne se reproduise plus. Bref, Simon soutenait la cause du Valois pour pouvoir récupérer le contrôle des Provinces Unies.
Mais un jour, il commit une erreur qui lui fut fatale. Sa mission : donner une lettre signée de l'un de ses nombreux faux noms à un bourgeois sur lequel la Main de l'Ombre avait eu quelques détails intéressants sur des activités peu licites. Masqué, Simon le chercha dans une ruelle non loin de son habitation, et crut l'apercevoir. Il s'approcha de lui et le menaça pour l'obliger à prendre sa lettre, mais se rendit compte que ce n'était pas le bon homme ! Il tenta alors de le tuer mais son adversaire se défendit de toutes ses forces puis s'enfuit. Sous le choc, Simon ne put le suivre. C'est en rentrant chez lui qu'il remarqua que la lettre, qu'il avait remise dans sa poche avant d'agresser l'homme, avait disparu. Cette erreur le hante. Il doit retrouver cet homme et le réduire au silence. Cependant, vous commencez à me connaître Stéphane, j'ai fait des recherches, et j'ai découvert ceci : ce n'est un pas un homme qui a la lettre de Simon, mais une femme ! Et cette femme est Megan of Scotland une...espionne du roi ! Autant vous dire que le duc de Brabant est alors dans de beaux draps ! -Mais, qu'a-t-il fait ? -Je vous raconterai le moment venu. En tout cas, la vie à Versailles n'est pas de tout repos. Simon est un peu un ambassadeur des Provinces Unies, bien qu'il ait des desseins contraires à ceux de Johan de Witt. Il mène la vie de courtisan, surveille sa femme et travaille pour la Main de l'Ombre tout en tentant d'établir des alliances pour les Pays-Bas espagnols. Et il voit Pétra de Limbourg également. Que d'occupations ! Mais la guerre éclata. Cette guerre opposait la France et les Provinces-Unies à...”
Une sonnerie de téléphone retentit. Stéphane Bern décrocha, répondit, hocha la tête, dit “ Je comprends”, hoche la tête plusieurs fois, puis raccrocha.
“Alain, je suis absolument désolé mais l'émission sur le Siècle d'or des Provinces Unies est annulée. -Oh, mais, j'étais si heureux de pouvoir faire découvrir Simon aux téléspectateurs... -Je sais, vous m'en voyez navré. La chaine a préféré changer de thème. -Et quel sera le nouveau thème ? -Les espions durant la Seconde guerre mondiale. Je dois rencontrer dans une demi-heure une spécialiste des espions soviétiques. Elle doit me parler d'une espionne soviétique qui est devenue un agent des services secrets britanniques et qui a contribué à préparer le Débarquement. -Oh, ce doit être intéressant. -Oui ! Mais Alain, voici mon numéro de téléphone. Je serais enchanté de connaitre la suite des aventures de Simon de Brabant ! A bientôt !”
Lorsque la porte se referma derrière Stéphane Bern, Vermeer s'installa à sa place et s'endormit. Alain le regarda puis prit le carnet de voyages de Simon de Brabant, l'ouvrit, et relut ses passages préférés.
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| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: C'est pas l'homme qui prend la mer c'est la mer qui prend l'homme 29.09.13 18:01 | |
| Fini |
| | | Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !Discours royal:
ADMIN TRAVESTIE Monsieur fait très Madame
► Âge : 27 ans
► Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
► Missives : 10014
► Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: C'est pas l'homme qui prend la mer c'est la mer qui prend l'homme 29.09.13 19:24 | |
| Tu es validé(e) !
Bienvenue à
Versailles ! J'ai du bâillonner Sandro pour venir te valider, tu te rends compte que ce n'est pas une mince affaire Quelle fiche Et mettre Stéphane Bern dedans, comment ne pas t'aimer franchement Bravo à toutes les private jokes placées aussi On sent la recherche derrière, pas toujours évidente car les pages wiki de certaines personnalités ne sont complètes qu'en anglais Je sais ce que c'est En tout cas, bravo pour tout le background historique, toi aussi maintenant tu peux parler du système des PU sans trop de soucis, tope là L'histoire est très bien respectée, tu as su faire de Simon ce que je voyais : un brin inquiétant , cultivé, aventurier ... non j'aime beaucoup, et comme tous les aventuriers, j'aime ces voyages un peu partout dans le monde Beau travail en tout cas Sandro me dire que si, Simon a perdu la bataille Et il le lui rappellera à chaque fois qu'ils se verront Quant au petit singe ... quand je repense au moment où je te l'ai proposé en rigolant et qu'il existe à présent Je trouve ça beau Juste active ta feuille de personnage et remplis la, et là tu seras vraiment une bonne membre Re (...) bienvenue parmi nous en tout cas Tu connais le forum comme ta poche à force donc tu sauras où aller, et comment comploter
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| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: C'est pas l'homme qui prend la mer c'est la mer qui prend l'homme 29.09.13 20:02 | |
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| | | Rebecca Stuart
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Quelle question ? Au plus offrant bien sûr ! Côté Lit: On n'y fait pas comme chez soi et certainement pas son mari !Discours royal:
♠ Shine like a diamond ♠
► Âge : 24 ans
► Titre : Comtesse of Rosyth, Duchesse of Richmond
► Missives : 418
► Date d'inscription : 30/01/2012
| Sujet: Re: C'est pas l'homme qui prend la mer c'est la mer qui prend l'homme 29.09.13 20:51 | |
| Je te resouhaite la bienvenue parmi nous, chère schyzo !!!! Je suis littéralement crevée ce soir mais je te promets de lire ta fiche dès demain ! Quoi qu'il en soit, je ne doute pas qu'il dépote grave sous ta plume ce cher Simon ! TEAM ROHAN EN FOOOOOOOOOOOOORCE !!!! Oui c'est beau ! Amuse toi bien avec lui ! Je ne doute pas que tu seras submergée de demandes de liens de tout côté. A très vite pour des aventures de ouf ! |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: C'est pas l'homme qui prend la mer c'est la mer qui prend l'homme 29.09.13 23:17 | |
| Merci les filles Je suis vraiment contente que ma fiche vous plaise (et j'espère qu'elle va te plaire Lisa ) Je sens que je vais bien m'amuser avec Simon (et Sandro n'a qu'à bien se tenir ) Merci Steph' et Cha pour vos compliments. C'est vrai que j'ai passé du temps sur les recherches, mais c'était super intéressant (et ça m'a donné quelques idées ) |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: C'est pas l'homme qui prend la mer c'est la mer qui prend l'homme 29.09.13 23:46 | |
| Tu pues ... Ouais Sandro devait se prononcer sur la fiche aussi |
| | | Elisabeth d'Alençon
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: seul Dieu peut m'indiquer qui aimerCôté Lit: Je me réserve pour mon futur époux, je ne suis pas de celles qui se donnent!Discours royal:
When your faith is strong, you dont need a proof
► Âge : 20
► Titre : duchesse d'Alençon, abbesse de Remiremont
► Missives : 414
► Date d'inscription : 17/07/2012
| Sujet: Re: C'est pas l'homme qui prend la mer c'est la mer qui prend l'homme 30.09.13 12:48 | |
| Rebienvenue Même si je suis déçue: je n'ai pas réussi à me connecter à temps pour voir la première fiche de Simon qui avait l'air pas mal aussi! si tu as une copieEn tout cas, celle-ci est superbe! Simon va faire un super méchant, ça se sent! J'espère que tu t'amuseras bien avec lui |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: C'est pas l'homme qui prend la mer c'est la mer qui prend l'homme 30.09.13 19:37 | |
| Un autre méchant... Re-bienvenue! En tout cas, je kiffe ta prez, quelle façon originale de présenter Simon, c'est juste génial |
| | | Amy of Leeds
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.Discours royal:
♠ ADMIRÉE ADMIN ♠ Here comes the Royal Mistress
► Âge : A l'aube de sa vingt septième année
► Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
► Missives : 7252
► Date d'inscription : 10/09/2006
| Sujet: Re: C'est pas l'homme qui prend la mer c'est la mer qui prend l'homme 30.09.13 19:44 | |
| Un petit mot post lecture de fiche, parce qu'il le fallait ! Petra et Bianca, barrez vous car je suis tombée amoureuse de Simon ! Non sérieux, quelle fiche ! Il fait à la fois un peu flipper mais d'un autre côté, il est si charismatique, comme on le voyait dans le staff ! Tu as cerné le personnage merveilleusement bien et toutes les recherches que tu as faites ont été plus que creusées. Waw d'ailleurs ! Ca a été un régal de te lire ! Ah et Haydée a kiffé le passage du singe. |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: C'est pas l'homme qui prend la mer c'est la mer qui prend l'homme 30.09.13 21:48 | |
| Sandro : "Dégage de ma fiche, tu la pollues" Merci les filles Je suis contente que ma fiche vous ait plu Laëtitia : ma fiche/blague n'était pas très longue, j'avais dit je crois : " Je veux jouer Simon parce que j'aime son avatar et parce qu'il ait méchant. J'attends votre validation" Si tu veux lire la version originale, je crois que Steph' a fait une capture d'écran |
| | | Paris de Longueville
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Une servante de ma connaissance...Côté Lit: la servante sus-citée l'a déserté, profitez-en!Discours royal:
ADMIN BIZUT Phoebus ৎ Prince des plaisirs
► Âge : 20ans
► Titre : Prince de Neuchâtel
► Missives : 4041
► Date d'inscription : 12/01/2010
| Sujet: Re: C'est pas l'homme qui prend la mer c'est la mer qui prend l'homme 01.10.13 0:50 | |
| J'aime bien que tu va pouvoir joué Simon et qu'il ait méchant Je suis contente que tu ais validé, car Simon il et bien et il veux faire la révolution est tué le roi Rrrrrrrr'bienvenue Emma J'aime beaucoup cette petite fiche qui ne fait pas 48 pages comme on a l'habitude ici, avec toutes ces privates et ces recherches et Stéphane et Alice Louis et Megan sont ravis de te voir arriver Depuis le temps que j'attendais un Simon |
| | | Marie-Thérèse d'Autriche
R e i n e . D e ♡ COEUR ♡
► Âge : 28 ans
► Titre : Infante d'Espagne, Reine de France
► Missives : 172
► Date d'inscription : 01/06/2012
| Sujet: Re: C'est pas l'homme qui prend la mer c'est la mer qui prend l'homme 01.10.13 7:55 | |
| Ouuuh ça sent le complot tout ça en tout cas re (bis.. ter... ou encore plus en fait) bienvenue *-* Amuse toi bien avec ton nouveau perso (Silvestre t'attends quand tu veux ) |
| | | Sophie Atlan
► Âge : 24 ans
► Titre : Au service d'Amy Of Leeds
► Missives : 182
► Date d'inscription : 17/02/2008
| Sujet: Re: C'est pas l'homme qui prend la mer c'est la mer qui prend l'homme 01.10.13 12:05 | |
| Coucou et rebienvenue Je suis sûre qu'il va se passer des trucs amusants avec l'arrivée de Simon dans la main de l'ombre. Sophie jetera un coup d'oeil de loin, il veut quand même la révolution et tuer le roi, ça l'intéresse |
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| Sujet: Re: C'est pas l'homme qui prend la mer c'est la mer qui prend l'homme | |
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