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| Blandine Pisdoe ou l'autre Cosette ? {Terminée} | |
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| Sujet: Blandine Pisdoe ou l'autre Cosette ? {Terminée} 04.09.11 17:42 | |
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Blandine PISDOE
« L'homme est un apprenti, la douleur est son maître et nul ne se connait tant qu'il n'a point souffert ! »
► Âge : 21 ans ► Profession : Comédienne de la troupe Racine et comptable à ses heures perdues du duc d'Orléans. ► Origines: Françaises et bourgeoises. ► Situation Maritale : Célibataire que l'on veut traîner à l'autel. ► Orientation sexuelle : Hétérosexuelle.
♕ PROTOCOLE ♕
► VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?J’y ai trouvé deux fonctions. Je sais mieux que quiconque que pour être acceptée en tant que simple bourgeoise, dans ce monde de luxe où l’on se dispute faveurs et titres, il s’agit d’un véritable honneur. Je suis donc flattée croyez le bien et je serais bien ingrate de me plaindre si sous ce ciel de paradis, je vois parfois quelques nuages … Mais il n’en reste pas moins que derrière ce décor féérique, le démon se tapit et ce démon je ne sais que trop qu’il me poursuit. Que ce palais soit gardé jour et nuit ne l’empêchera pas d’agir au moment propice. Je vis donc avec une appréhension constante, une épée de Damoclès au-dessus de la tête qui me fait me retourner au moindre pas ( et Dieu sait que les courtisans peuvent être nombreux à déambuler) me fait guetter une quelconque présence derrière un buisson ou un arbre. Cette paranoïa justifiée, vous pourrez en juger vous-même me gâche hélas ce jardin d’Eden ! ► COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?Un complot ? Contre qui ? Vous plaisantez j’espère ! Nous sommes bien à Versailles, lieu de toutes les manigances où chacun rivalise de coup bas pour faire chuter son adversaire ? La liste des complots en cours doit être aussi longue que l’arbre généalogique de Louis XIV en remontant à Clovis. Alors pardonnez-moi pour la peine mais si un immense complot visant le Roi se tramait, il se perdrait tellement au milieu des autres, que je ne suis pas sûre d’y croire pleinement. Les rumeurs sont si nombreuses et surtout si fausses, que je me ferme à tout et réponds simplement à ceux qui veulent m’y entraîner : Si vous le dites ! Je suis comme Saint Thomas, je ne crois que ce que je vois et pour l’heure, je ne vois que des langues pendues cachées derrière des éventails ou leur perruques, occupées à médire. S’il y a bien une occupation réelle à Versailles, c’est bien celle-ci, le reste pour l’heure n’est que du fantasme pur … ► COLOMBE OU VIPÈRE ?J’ai grandi dans une atmosphère où pour survivre au milieu des requins, il faut posséder à leurs yeux l’innocence et la soumission de la colombe mais surtout la sournoiserie de la vipère. Je volerai donc autour de vous, me poserai à vos côtés et me montrerai adorable, mais prenez garde si je dois me défendre, je n’hésiterai pas à m’enrouler autour de votre cou et à vous étouffer sans pitié … ► DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?- Éplucher des livres de comptes. - Jouer les tragédies de Monsieur Racine. - Marcher au coeur de la nature pour goûter pleinement à sa liberté. - Faire des échanges épistolaires. - Souhaiterait apprendre à se battre pour lutter contre ses ennemis.
♕ HOP, RÉVÉRENCE ! ♕
► Prénom/pseudo: Comment ça vous m'avez pas encore reconnue ! C'est moi Amy ! ► Âge : Je veux pas le dire ► Présence sur le forum : Quelle question : 7jours sur 7 évidemment. ► Code bon (by Steph) chéri d'amour Loulou (Oui c'est Amy qui parle là) ► Comment avez vous connu le forum ? Je sais plus Recherche google je crois ► Suggestion : Le design est franchement moche, vous pouvez le changer ? *out * Nan nan, il est très beau Voyons pour une autre suggestion : pourquoi les admins peuvent pas être validés sans faire de fiche ! Je suggère que nous ayons de plus amples privilèges ! (Bon oki je me tais et je vous laisse lire )
Dernière édition par Blandine Pisdoe le 04.09.11 19:25, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Blandine Pisdoe ou l'autre Cosette ? {Terminée} 04.09.11 17:43 | |
| ♕ BIOGRAPHIE VERSAILLAISE ♕
« IL ETAIT UNE FOIS ... » " Chacun de nous a sa blessure : j'ai la mienne - Toujours vive, elle est là, cette blessure ancienne - Elle est là, sous la lettre au papier jaunissant - Où on peut voir encore des larmes et du sang ! " (Edmond Rostand) Paris , 21 octobre 1652- Sieur Henri Pisdoe, par la grâce de notre Roi Louis le Quatorzième et de la reine mère, Anne d’Autriche, il a été décidé que le crime de lèse-majesté entachant votre famille était ce jour d’hui pardonné. Votre exil sur vos terres normandes ayant duré trois siècles pour un sincère repentir est quant à lui, définitivement levé. Sa Majesté est satisfaite d’avoir trouvé en vous un serviteur fidèle et loyal, elle espère qu’il en sera toujours ainsi. Le Cardinal Mazarin vous remettra dès demain l’ordonnance royale vous octroyant vos nouvelles fonctions à la Maison des Piliers de Paris, en tant qu’échevin du commerce fluvial. La fillette de sept ans, sentit au creux de sa main, la main de son père frémir. Elle ne comprenait pas tout à fait l’importance de cet évènement, mais elle mesurait l’honneur de se trouver ici au Louvre, face au Roi de France. Ce dernier, jeune adolescent siégeait sur un trône fleurdelisé et ne disait mot. Cependant, à voir son père touché au point de retenir ses larmes, et sa mère sourire la rendait tout simplement heureuse. Des jours meilleurs s’annonçaient-ils ? ______________________________________ Ses jambes ne le portaient presque plus tant l’émotion du moment envahissait tout son être. La dynastie des Pisdoe avait payé fort cher d’avoir pris le parti d’Etienne Marcel contre Charles V. Trois cents ans d’exil insupportable, de déchéance, de haine à leur encontre. Henri n’avait donc pas hésité, à l’heure de la Fronde, à prendre le parti de Louis XIV et du cardinal Mazarin qui gouvernait le pays. Il fallait que sa pénitence soit à la mesure de la trahison ancestrale, afin que leur nom soit lavé de toute souillure. Ils n’étaient pas nobles loin de là mais la fierté est-elle l’unique apanage des aristocrates ? Il avait fait savoir haut et fort sa fidélité à son monarque et avait mis sa fortune au service de la cause royale. Il avait ainsi contribué à mettre en échec quelques-uns des grands frondeurs. Il n’était donc pas surprenant qu’il était été l’une de leurs cibles lors de la Journée des pailles, où tant d’édiles avaient été massacrés. Il avait réussi à s’échapper par miracle en sautant d’une fenêtre de l’étage de l’hôtel de ville incendié, dans une charrette remplie de foin et laissée à l’abandon au détour d’une ruelle. Un moment de paix lui avait permis de fuir à perdre haleine et par un passage connu que des Pisdoe, lorsqu’ils étaient encore curateurs des bien du temple, il avait pu quitter la capitale. C’est ainsi que se précipitant dans le camp de Louis XIV, bien que boitant et l’avant-bras en sang, il avait su donner de précieuses informations à l’armée de Turenne. Aujourd’hui, les deux Henri, celui de la Tour d’Auvergne et le prévôt banquier Pisdoe, savouraient donc l’ultime pardon de Sa Majesté, ce qui leur ouvrait à nouveau toutes les portes. Oui les Pisdoe ne seraient plus jamais considérés comme des pestiférés, la honte et l’humiliation venaient d’être balayées. Reculant comme il convient tout en exécutant les saluts protocolaires, il quitta le palais du Louvre en compagnie de son épouse et de Blandine, sa fille, le cœur enfin libéré d’une blessure ancienne. Comme pour mieux savourer cet instant, il sortit de son pourpoint l’acte au sceau de Charles V qu’ils se transmettaient de père en fils, dans l’espoir d’avoir un jour l’honneur de le déchirer. Il y porta les yeux une dernière fois, puis dans une totale euphorie, le réduit en lambeaux. Je veux vivre inhumain, puissant et orgueilleux Puisque je fus créé à l'image de Dieu. (Guillaume Apollinaire)Paris 1655, Blandine écoutait aux portes, ce n’était pas dans son habitude, mais les cris hauts perchés qui provenaient du bureau de son père l’avaient alertée. Elle n’avait donc pas résisté à l’envie de connaître les raisons de tant de colère de la part du visiteur, et espérait de tout cœur que cette conversation houleuse ne déboucherait pas en rencontre sur le terrain. Son père tentait depuis plus de dix minutes de garder tout son calme et sa politesse, mais son interlocuteur semblait d’un naturel très emporté. - N’insistez pas monsieur de la Porte, je ne peux vous octroyer ce crédit.
- Et pourquoi donc ? Parce que je ne m’appelle pas Epernon ou Châtillon dont on vous dit fort proche ? Car je n’ai pas le bonheur de compter parmi vos amis ?Ça en était trop, être accusé de faire bénéficier ses connaissances, était une profonde insulte envers le banquier intègre qu’était Henri Pisdoe. Blandine aurait pu témoigner de cela et ressentit cette insinuation elle-même comme un affront. Le bruit d’une chaise lui fit aisément deviner que sous ce soufflet, son père s’était levé pour faire face à son adversaire. - Non monseigneur, sachez que j’ai éconduit le duc pair de Fayel, ce matin même lorsqu’il est venu lui-même me réclamer un prêt. Je ne vous donnerai point, ce que je lui ai refusé pour la bonne raison que tous deux n’avez pas assez de liquidités pour régler un jour cette dette. Un claquement sec retentit, la jeune demoiselle âgée à présent de dix ans céda à la tentation de regarder par le trou de la serrure. Son père venait de faire voler le livre de comptes de son turbulent invité et ce dernier venait de chuter à ses pieds. Ayant cédé à son tour au plus profond courroux, son géniteur venait de commettre une grave faute : Rabaisser un grand du royaume. - Comment osez-vous me lancer ce dossier au visage, comme vous le feriez à un vulgaire domestique !
- Sans doute, avec la même facilité avec laquelle vous m’accablez de votre mépris et de vos outrages depuis votre arrivée ! Je ne vois rien à ajouter à cette entrevue, que vous soyez duc de La Meilleraye, ou prince de France, je ne vous verserai aucun écu. Je vous souhaite une bonne journée. Le visiteur outré était rouge écarlate et ses mains se serraient en poings crispés et trahissaient l’envie d’en découdre. Effrayée que ses craintes ne se réalisent, et que le gant soit lancé à la face de son père, l’enfant ne réfléchit pas un instant et pénétra dans la pièce. - Pardonnez-moi je vous croyais seul … L’excuse n’était pas un instant crédible, mais elle prit un air assez désolé pour le laisser croire à l’hôte tapageur. Et qu’importait pour l’heure le mensonge s’il sauvait la vie d’Henri Pisdoe, ne s’agissait-il pas après tout d’un mensonge pieu ? Le banquier fronça les sourcils et la contrariété se dessina sur son visage. - Ma fille Blandine … Présentée au duc, elle ne put qu’esquisser une révérence plus gauche que gracieuse, mais sa préférence allait aux cours de comptabilité et non pas aux cours de maintien. Sans aucune parole, l’homme la dévisagea intensément, un regard à glacer le sang, puis il gagna la porte que son père lui ouvrit. Il disparut telle une ombre menaçante, la première depuis trois années de paix au sein du foyer. Lorsque son père referma la porte, et malgré les réprimandes au sujet de son irruption dans le bureau, elle poussa un long soupir de soulagement. Le danger s’était éloigné … ___________________________________ " La lâcheté commence là ou cesse la puissance. " (Gérard Klein)- Vous savez ce qu’il vous reste à faire. Je ne tiens pas à avoir perdu la bourse que je viens de vous remettre ! Prouvez-moi que vous êtes des racailles dignes de ce nom ! Les trois individus dont les têtes d’assassins, auraient fait frémir quiconque les aurait croisés acquiescèrent. Toute la nuit, ils établirent un plan pour satisfaire au mieux, leur patron : Charles de la Porte. Le lendemain soir, l’un d’eux, le moins affreux, se présenta vêtu en livrée au blason orné d’un écureuil au domicile d’Henri Pidoe. - Le surintendant Fouquet vous réclame à Saint Mandé ainsi que votre épouse, il a ajouté que c’était pour une affaire qui ne pouvait souffrir délai.
- Mais enfin mon ami, il est plus de dix heures … - Sa Seigneurie regrette de vous importuner à une heure aussi tardive, croyez le bien mais elle ne vous dérangerait pas, si la raison de ce appel n’était pas urgente. Après un instant de réflexion, poussé par la curiosité, il demanda à l’homme de patienter quelques minutes le temps que sa femme s’apprête. Un quart d’heure plus tard, le couple Pisdoe se dirigeait vers Saint Mandé, le premier bandit à l’intérieur du carrosse jubilait et le second tenait les rênes. Quant au troisième … ______________________________________ Le troisième sitôt les chevaux élancés en direction de la demeure de Nicolas Fouquet s’était engouffré subrepticement dans la demeure du Sieur Pisdoe. Pour ne pas que la porte se referme, il avait placé une petite pierre sur le bas du battant, ce qui lui permettait à présent d’envahir les lieux. L’aile des parents étant toujours séparée de celle des enfants, et il reconnut fort vite la chambre à coucher la gamine dont il devait se charger, la seule pièce éclairée par quelques chandelles. A tâtons, il s’approcha et tournant la poignée, il entrouvrit l’accès. Il attendit dans l’ombre du couloir que Blandine vienne refermer. Quelques pas dans sa direction lui firent comprendre, qu’il n’aurait pas à patienter longtemps. La demoiselle, comme il espérait sortit la moitié de son corps hors de l’embrasure … - Marthe est-ce … Elle n’avait pas achevé sa question que les bras fermes et robustes du troisième larron se refermèrent sur elle. Elle se vit proprement bâillonnée et ligotée, sans pouvoir résister un seul instant. Quelle force pouvait-elle opposer à un tel rustre ? Perchée sur son épaule comme un vulgaire sac à patates, elle gigotait mais c’était bien en vain. Il courut dans les escaliers pour s'enfuir le plus vite possible sans être vu, car la petite n’était apparemment pas seule dans la maisonnée. Dans une impasse noire, non loin de leur demeure un fiacre les attendait, il la jeta littéralement sans la moindre considération à l’intérieur et lança le cheval à toute allure. Blandine en habits de nuit, prostrée au fond du siège, n’osait même pas ciller et fixait son compagnon de voyage avec une terreur indescriptible au fond des yeux. ______________________________________ Trois heures plus tard, après avoir tourné en rond en empruntant des routes cahoteuses, ses deux compères rebroussèrent chemin. Si l’épouse Pisdoe dormait, extenuée de sa journée, le banquier avait les yeux grands ouverts et commençait à trouver la situation pour le moins étrange. Le comportement de ce page, lui paraissait de plus en plus suspect. Que se tramait-il donc ? - Appartenez-vous réellement à monsieur Fouquet ? Le bandit fit retentir un rire jouissif et vulgaire. - Je me demandais quand vous me poseriez enfin cette question, non je n’en suis pas ! - Alors qui êtes-vous ?
- J’ai été engagé par l’un de vos nombreux ennemis, ne cherchez d’ailleurs pas à deviner son identité, vous êtes si difficile en affaire que vous pourriez passer des semaines entières à établir une liste de coupables potentiels, afin d’enlever votre fille … La malheureuse femme qui éveillée par le rire sonore de l’homme, se redressa sur le siège, les yeux exorbités … - Que dites-vous ?
- Misérable ! Henri Pisdoe n’écoutant que sa rage s’était rué sur le criminel pour le battre, mais plus à l’aise avec une plume qu’avec ses poings, l’autre ne tarda pas à prendre le dessus et lui tordit si violemment le poignet, que le prévôt lâcha prise. - Allons ! Allons du calme ! Votre petit joyau n’a rien, il la fallait vivante à mon employeur et elle restera vivante si vous exécutez sagement ses ordres. - Quels sont t-ils ? - La personne exige tous les mois, cent louis d’or en liquidités … Vous les lui livrerez à cette adresse que bien entendu elle a acheté sous un nom d’emprunt, et que nul n’a vu dans le voisinage. L’échevin étouffait autant de colère que d’impuissance. Le coupable avait bien orchestré l’affaire, et n’avait rien laissé au hasard. Que pouvait-il faire pour lutter contre ça ? Promettre une importante somme d’argent à qui la retrouverait. Bien sûr, c’est une démarche évidente qu’il allait mettre en place une fois revenus dans leur demeure. Mais hormis cela, que faire pour retrouver le seul enfant survivant de toutes les fausses couches de sa femme qui d’ailleurs était à présent anéantie ? Lui-même était désemparé et la gorge nouée, il ne put prononcer un seul mot si ce n’est oui. Oui à tout ce que voudrait le ravisseur. " La vie, le malheur, l'isolement, l'abandon, la pauvreté, sont des champs de bataille qui ont leurs héros ; héros obscurs plus grands parfois que les héros illustres. (Victor Hugo) Village de la campagne française, 1657,- Rien ! L’imbécile a décidé de se révolter et il n’a RIEN versé ce mois-çi ! Jean revient de la maison que je loue, aucun argent ne s'y trouvait. Il veut une preuve que sa fille est toujours vivante ! Il va être servi ! On va lui envoyer un souvenir de son cher trésor ! Blandine exsangue comme chaque jour depuis deux ans, venait d’achever la montagne de vaisselle que la Porte prenait parfois plaisir à briser pour qu’elle ait d’autant plus de travail, à ramasser les minuscules bout de verres ou de porcelaine. Astiquer pour chasser la poussière, balayer, nourrir les poules, étriller les chevaux ou ramasser leurs excréments, laver les sols, laver les couverts, repasser le linge, s’occuper des lits, cuisiner ... tel était son quotidien. Même le duc absent, les sbires responsables de son enlèvement, s’assuraient que les tâches de la journée étaient bien remplies. Elle venait tout juste de s’asseoir pensant avoir quelques minutes de répit lorsque son geôlier entra et la prit violemment par le bras afin de la traîner dehors. Une peur sourde lui étreignit les entrailles, qu’allait-on lui faire subir aujourd’hui, le martinet, le bâton ou la plonger dans la fange aux cochons ? Mais malheureusement pour elle, il ne s’agissait en rien apparemment de ce traitement régulier, quelque chose de pire semblait se tramer. Les racailles elles-mêmes paraissaient inquiètes. - Monseigneur, si vous faites ça, elle risque d’en mourir ! Il suffit d’une infection et vous n’aurez plus votre moyen de pression sur Pisdoe. Jusque-là Blandine résignée sur son sort n’avait pas bronché et avait suivi le mouvement, mais à présent, elle ne pouvait être que terrorisée et commença à lutter. On la traîna sur une centaine de mètres, par le bras, par ses vêtements déjà en haillons qui craquèrent d’autant plus et enfin ce fut par les cheveux, ce qui la fit grimacer de douleur. - Qu’allez-vous me faire ? Je vous obéis en tout ! Pitié ! Elle contenait ses larmes ainsi conduite vers un supplice inconnu mais dont elle savait qu’il serait terrible. L’aristocrate, quant à lui, ne fit pas attention à ses supplications. - Nous irons quérir le docteur une fois que nous aurons fini, nous trouverons bien une explication à cette mésaventure ! ALLEZ ME CHERCHER CETTE HACHE ET TAISEZ-VOUS ! - UNE HACHE ? POURQUOI UNE HACHE ? Voulait-il la tuer ? Elle ne comprenait rien, son père avait-il refusé de verser l’argent mensuel ? Etait-elle devenue tout à coup inutile ? L’énergie du désespoir lui donna assez de force pour se dégager, mais un jeune homme brun la rattrapa après quelques pas. Elle ne l’avait jamais vu jusqu’à présent. - Je vous en conjure, ne les laissez pas m’assassiner ! Hélas, sans la moindre pitié l’adolescent à la cicatrice sur la joue la poussa avec brusquerie et elle tomba à terre. Deux des sbires lui agrippèrent alors fortement la main gauche et la présentèrent au duc, qui s’avança hache brandie. Le cœur de Blandine battait à tout rompre, les intentions de ce troupeau d’hommes étaient à présent claires, on voulait la mutiler pour faire un exemple. - L’index suffit ! Vous avez raison Albert, il ne s’agirait pas de trop l’abîmer. Elle se débattit une nouvelle fois devant tant de sadisme et de cynisme de leur part. - CESSEZ DE GIGOTER PETITE PESTE, JE RISQUERAI DE VOUS MANQUER ET CE NE SERAIT DONC PAS LA MOITIE DE VOTRE INDEX QUE VOUS PERDRIEZ, MAIS LA MAIN ENTIERE ! Blandine ne se le fit pas dire deux fois et choisit vite entre deux douleurs aigues, celle qui était la moindre. Elle ferma les yeux lorsque l’arme tranchante s’abattit sur son index et s’évanouit tant le mal qui suivit fut des plus atroces. Une simple phalange aurait-on dit, mais la demoiselle n’avait que douze ans et l’enfer qu’elle vivait depuis vingt-quatre mois, était une excuse légitime à cet instant de faiblesse. ___________________________________ " On devient charlatan sans le savoir, et comédien sans le vouloir. " (Henri Amiel) 1662, - Qui a osé emprunté le livre qui était posé sur le secrétaire sans permission de ma part ? Je dois absolument en prendre connaissance avant les deux prochains jours, j'ai été invité au salon de madame de la Sablière ! Cela serait du plus mauvais effet si je n'avais aucun avis sur cette princesse de Montpensier tant prisé. Blandine se mordit les lèvres au sang et tâta l'imposante poche de son tablier où le roman recherché était caché. Elle l'avait dévoré en une nuit et l'avait mis en scène dans la cave qui lui servait de chambre. Depuis son enlèvement, son seul réconfort demeurait les livres, qu'elle volait de la bibliothèque lorsqu'elle y faisait le ménage. Afin de se réchauffer car ce n'était pas sa misérable couverture qui pouvait y parvenir, elle avait mis en place sur les planches où étaient posés les tonneaux de vins, un petit théâtre de fortune et gesticulait en déclamant des vers. Elle gardait le précieux support plusieurs jours pour pouvoir jouer chacun des principaux personnages présents ... Aussi si la mise en scène laissait à désirer, elle avait développé au fil du temps, un talent certain pour la comédie. Si le but premier était bel et bien de lutter contre le froid et d'interpréter des personnages qui la faisaient évader de son quotidien misérable par ce biais, elle y avait pris, en effet, de plus en plus goût. Chaque soir ou presque, en particulier l'automne et l'hiver, elle s'adonnait à ce petit rituel. Jamais on ne l'avait prise sur le fait, mais si aujourd'hui on découvrait son larcin, elle pouvait tirer un trait sur cet unique plaisir. Il n'en était pas question, elle allait ruser. Tandis qu'elle débarrassait la table, elle glissa l'ouvrage sous la chaise d'Albert et le plaça derrière le pied. Lorsque après le dessert, il se leva, le livre apparut aux yeux de la Porte. Le duc lui asséna plusieurs coups de serviette, ayant trouvé son coupable. Le rustre lui ne comprit guère, l'intelligence n'était pas son fort mais elle l'avait vu déjà traîner dans la bibliothèque lui-même, pour apprendre à lire. Elle-même avait bien choisi son coupable, car s'il ne l'était pas pour la princesse de Montpensier, il l'était pour d'autres. D'ailleurs il rougit jusqu'à la racine des cheveux. La jeune adolescente poussa un discret soupir, tandis qu'elle plongeait les assiettes dans un seau d'eau. On ne lui retirerait pas ça !
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| Sujet: Re: Blandine Pisdoe ou l'autre Cosette ? {Terminée} 04.09.11 17:43 | |
| ♕ BIOGRAPHIE VERSAILLAISE ♕
" Il n'y a pas de mauvais mariages, il n'y a que de mauvais époux. " (Rachilde)
Longchamps, 1664,
De nombreuses fois, Blandine avait été tenté d’ouvrir le battant du fiacre et de sauter en pleine nature, mais plusieurs facteurs l’avaient arrêté et le premier était la faim et la fatigue. Ses jambes ne la porteraient pas bien loin maigre comme elle l’était. Ayant droit depuis neuf ans au pain rassis et à la soupe infecte agrémenté parfois d’un croupion de viande blanche, elle n’avait guère pu se développer. Elle se trouvait à côté de l’homme le plus haïssable au monde hormis Charles de la Porte, cet individu sans cœur était Nicolas de Ruzé, celui qui l’avait jetée dans la poussière lors de la mémorable scène de la mutilation. Elle n’oublierait jamais son attitude durant toutes ces années et son cousin Armand ne faisait pas exception. Mais l’un était lâche, l’autre était sadique, ce qui le rendait d’autant plus coupable. L’un ignorait ses supplices, le second les ignorait également mais y prenait du plaisir. Elle s’était promis à chaque fois où elle se faisait battre sans qu’il n’intervienne auprès de son oncle, qu’un jour elle lui ferait à son tour mordre la poussière. Plongée dans ses pensées de revanche, elle ne vit pas qu’ils étaient parvenus jusqu’à Longchamps, ville de leur destination. A peine avait-elle descendu le marche pied, qu’on la fit pénétrer à l’intérieur d’une immense bâtisse et qu’on la fit asseoir. A sa grande surprise, le duc lui servit une de ses boissons nommé chocolat et lui sourit pour la première fois. Elle ne toucha même pas à la tasse et elle ne répondit pas à ce sourire, mais prit un plaisir tout particulier à le voir empêché par sa goutte. Pas une mais deux cannes l’aidaient à se déplacer. - Nicolas, comme vous le voyez ma santé n’est plus ce qu’elle était. La mort me guette et se rapproche de jours en jours et il faut assurer votre avenir. Vous avez des ambitions nobles au sein de cette compagnie et Blandine que voici vous aidera à y parvenir. Je vais vous rendre à vos parents ma chère …
Cette annonce était si improbable, qu’elle ne la toucha pas au premier abord.
- Pardon ? - Oui j’ai décidé que votre captivité n’était plus nécessaire, une fois que vous aurez épousé mon neveu Nicolas ...
- Epouser Nicolas ?
- Epouser Blandine ?
Les deux potentiels fiancés étaient aussi ahuris, l’un que l’autre, mais pour Blandine ce n’était pas que de la stupéfaction mais également une véritable horreur. Elle aurait préféré nettement retourner d’où elle venait, à nettoyer l’auge aux porcs que de se marier à cet odieux personnage.
- Que je m’explique, vous Nicolas vous rendrez vous-même Blandine au sieur Pisdoe en vous gratifiant de l’honneur de l’avoir sauvée des griffes de son bourreau. Il ne pourra que vous accueillir les bras ouverts malgré la surprise d’avoir un gendre. Vous évoquerez un véritable coup de foudre. Un héros et une demoiselle en détresse, voilà un récit des plus romanesques que tout paris reprendra, soyez en sûr. Une fois dans la place, vous ne pourrez que toucher la dot et une fois le beau père décédé, ce qui ne saurait tarder, vous rentrerez en possession de la fortune familiale. Blandine, vous ne pouvez pas vous montrer difficile, réfléchissez un instant, un simple oui et vous retrouverez vos parents, votre liberté, votre ancien mode de vie. Vous seriez folle de ne pas soutenir Nicolas dans cette voie. Vous avez tous deux à gagner d’accepter dès aujourd’hui ce pacte qui vous lierait.
Le visage de Blandine en disait long sur ses pensées et sur le dégoût profond qu’elle ressentait à la seule idée d’unir son existence à un être aussi abject que Nicolas de Ruzé. Mais un refus catégorique pouvait entraîner une cascade de douleurs morales et physiques, elle acquiesça donc … pour l’instant.
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" Il vient une heure où protester ne suffit plus ; après la philosophie il faut l’action ; la vive force achève ce que l’idée a ébauché. " (Victor Hugo)
Charles de la Porte était un homme impatient, et ayant appris à le connaître à force de coups, ses désirs s’entendaient comme des ordres que l’on devait sur le champ mettre en application. Aussi lorsque dès le surlendemain, on l’affubla d’une robe blanche bien trop large et qu’on lui tendit un bouquet de marguerites, elle ne fut pas vraiment surprise. Le mariage aurait lieu dans l’après-midi. Tout se jouerait donc au cours de cette cérémonie, un couteau pris lors du lavage des couverts, ainsi que la bague en médaillon qu’elle avait caché sous sa chemise de nuit au moment de son rapt, puis sous sa paillasse durant des années, allaient se révéler de précieux auxiliaires. Sa résolution était prise, elle n’épouserait jamais Nicolas de Ruzé, soit elle se tuerait en se poignardant, soit elle réussirait à acheter l’abbé avec le bijou. Déterminée comme jamais auparavant, elle sollicita une dernière faveur, celle de se confesser comme le font les futures mariées avant de s’unir devant Dieu. On ne pouvait lui refuser cette tradition honorable. Une heure avant la célébration, elle pénétra donc dans le confessionnal où un jeune écclésiastique brun la reçut. Il se nommait Thimoléon de Choisy.
- Pardonnez-moi mon père car j’ai pêché et sans doute vais-je le faire encore … - Dieu est miséricordieux ma fille, quelles ont été vos faiblesses et en quoi allez-vous encore fauter ?
- En tentant de corrompre un homme d’église mon père. - Je vous demande pardon ?
Surpris d’une telle tournure, l’abbé la fixait étrangement à travers la grille séparatrice. Blandine sortit le joyau composé de rubis et de diamants, un souvenir précieux de ses parents pour ses dix ans, mais dont aujourd’hui elle devait se séparer, pour retrouver sa liberté. Elle le fit tournoyer entre ses doigts sous les yeux de son confesseur.
- L’homme que l’on me destine est le neveu de celui qui me retient prisonnière depuis neuf ans. Je ne peux me résoudre et préférerai mourir sachez le si vous célébrez cette union et d’ailleurs vous n’entendrez qu’un non formel de ma part. Vous perdriez donc votre temps et pour ma part je gaspillerai ma salive ! Aidez-moi à m’échapper je vous en supplie mon père, retardez la cérémonie le plus possible, et cette bague vous appartient. Elle coûte dans les 500 écus d’or. Je sais que vous avez fait voeu de pauvreté mais ...
Elle la posa sur le banc pour bien montrer qu’elle la lui donnait en effet. Ce qui sembla le convaincre tout à fait.
- Est-ce assez pour ma liberté, mon père ? … Ainsi que pour quelques vêtements de civils pour moins me faire repérer et une ou deux miche de pain ? Je vous promets de vous envoyer quelques sommes coquettes dans les prochains mois pour la peine que vous vous serez donné, ce bijou n’est qu’un gage.
- Ma fille … Dieu ne saurait admettre qu’une de ses brebis soit trainée à son autel par un homme coupable d’un tel délit. Je vous aiderai ! Venez !
Tous deux sortirent du confessionnal et scrutèrent les environs. Personne, les quelques invités à la noce conversaient au fond de l’abbaye, et l'obscurité les enveloppait. Ils pénétrèrent subrepticement dans une aile privée, donnant sur le presbytère où plusieurs tenues composées d’une simple chemise de lin, d’un gilet et d’un pantalon, étaient accrochées à des clous.
- Ce sont les habits que nous mettons pour le jardinage. Nos soutanes étant d’un inconfort certain pour une telle besogne. Prenez mes vêtements, cela me donnera une excuse de répondre absent dans les prochains jours … Je vais retarder du mieux que je peux, ces messieurs … Mais pressez-vous !
Il partit en direction des cuisines tandis qu’elle se débarrassait de sa robe de mariée et enfilait ces habits d’homme, mais qui au moins avaient l’avantage d’être passe partout. En moins de temps qu’il en faut pour le dire, elle était fin prête. Dernière touche à son déguisement, elle fit un rapide chignon de ses longs cheveux, qu’elle enroula dans le chapeau de paille que le prêtre revenu avec un sac de garde-manger, lui tendait. Ceci fait, elle le remercia une fois encore, prit la nourriture et ouvrit la porte de derrière. Des chevaux y étaient attachés à une barre, sans doute appartenaient-ils aux hôtes du mariage. Elle détacha les rênes de l’un deux, celui qui lui semblait le plus vif et le meilleur au galop, monta en selle et après l’avoir lancé au trot puis au galop, elle ne fut bientôt qu’un point minuscule à l’horizon. Elle était enfin libre !
Le succès fut toujours un enfant de l'audace. (Prosper Crébillon)
- Bonjour mon brave, savez-vous si une troupe de comédiens itinérants est en ville ?
A chaque fois que Blandine rentrait dans une quelconque cité, elle posait la même question. Son plan arrêté était bien simple, pouvoir se faire engager dans une troupe, chose tout à fait possible au vu de ses répétitions dans la cave, qu’importait le rôle qu’on lui donnerait … Elle tenait simplement à déménager assez souvent. Ce déplacement incessant en compagnie constante de plusieurs personnes ne pourrait que la protéger de ses poursuivants. Parvenue à Epernay, non loin de Reims, on lui fit savoir que des comédiens se trouvaient non loin du quartier nord. Elle en fut satisfaite car malgré quelques pauses au cours des deux derniers jours, elle était épuisée et le cheval également. Il fallait néanmoins qu’elle se tapote les joues, et lutte contre la fatigue pour passer l’épreuve du recrutement. En effet, une fois arrivée dans le quartier nord, elle vit plusieurs roulottes regroupées et une fumée indiquant que les acteurs se restauraient. Elle descendit de sa monture et se dirigea vers un homme trapu faisant trois fois sa taille, qui venait de planter ses dents dans une cuisse de poulet. Celui-ci ricana en l’apercevant …
- Il veut quoi le damoiseau, hormis se remplumer car il n’a que le peau sur les os ?
Tout ceci commençait fort mal, elle se doutait que dans ce milieu fermé, on n’allait pas l’accueillir à bras ouverts mais la première approche venait de l’estomaquer. Ce comédien ne semblait pas du tout commode.
- Non pas du tout, j’aurais voulu être présenté à votre chef afin de passer une audition.
Un autre ricanement gras s’échappa de la gorge de son interlocuteur.
- Rien que ça ? Il le sait le damoiseau qu’on ne rentre pas comme ça dans la troupe Montdory ? On joue du Corneille ou du Scudéry, ce n’est donc pas de la pacotille … - Je pourrais sur le champ vous réciter Horace ou Andromède sur le bout des doigts …
- Pourquoi devrions-nous t’écouter ?
- Car je joue depuis deux jours assez bien la comédie pour berner tout le monde, dont vous sur mon véritable sexe …
D’un geste vif, Blandine retira son chapeau et sa longue chevelure libérée tomba en cascade sur son dos. Quelques applaudissements parvinrent alors de la roulotte d’où une jeune femme descendit.
- Voilà une petite qui ne manque pas de tempérament et qui connait l’art des coups de théâtre. C’est en effet ce que nous recherchons tous ici, à surprendre et à être surpris … Mais cela ne suffit pas comme tu l’imagines, si ton jeu est minable, tu remonteras vite sur ton cheval ma fille. Tu parlais d’Horace … joues moi le début de l’Acte IV scène 7, le discours de Sabine.
Se raclant la gorge et après avoir dégluti plusieurs fois sachant très bien qu’elle jouait là son avenir, Blandine prit quelques instants pour se rappeler correctement du texte et pour se mettre dans la peau du personnage.
À quoi s’arrête ici ton illustre colère ? Viens voir mourir ta sœur dans les bras de ton père ; Viens repaître tes yeux d’un spectacle si doux : Ou si tu n’es point las de ces généreux coups, Immole au cher pays des vertueux Horaces Ce reste malheureux du sang des Curiaces. Si prodigue du tien, n’épargne pas le leur ; Joins Sabine à Camille, et ta femme à ta sœur ; Nos crimes sont pareils, ainsi que nos misères ; Je soupire comme elle, et déplore mes frères : Plus coupable en ce point contre tes dures lois, Qu’elle n’en pleurait qu’un, et que j’en pleure trois, Qu’après son châtiment ma faute continue.
Elle y avait mis tout son cœur et toutes ses tripes, accentuant à certains moments, ou laissant filer avec douceur une chute de rimes.
- Pas mal du tout, à présent Acte III Scène 2, je joue Sabine, tu joueras Julie. Viens près de moi.
Blandine s’approcha comme on le lui demandait, loin de se douter que celle à qui elle parlait était la chef en personne de la troupe, Catherine Montdory. Cette dernière était la fille du célèbre comédien de Corneille, un grand parmi les grands, décédé et dont depuis on oubliait peu à peu le talent face à la montée d’autres comédiens comme Molière.
Sabine Que je vous dois d’encens, grands dieux, qui m’exaucez ! Julie Vous n’êtes pas, Sabine, encore où vous pensez : Vous pouvez espérer, vous avez moins à craindre ; Mais il vous reste encore assez de quoi vous plaindre. En vain d’un sort si triste on les veut garantir ; Ces cruels généreux n’y peuvent consentir : La gloire de ce choix leur est si précieuse, Et charme tellement leur âme ambitieuse, Qu’alors qu’on les déplore ils s’estiment heureux, Et prennent pour affront la pitié qu’on a d’eux. Le trouble des deux camps souille leur renommée ; Ils combattront plutôt et l’une et l’autre armée, Et mourront par les mains qui leur font d’autres lois, Que pas un d’eux renonce aux honneurs d’un tel choix.
Le silence retomba après ce monologue. Les avait-elle déçus pour qu’elle ne continue pas plus loin les épreuves ?
-Quel est ton nom ? -Bérangère, Bérangère Chastaing.
Il était hors de question qu’elle donne son véritable nom, à présent elle se méfiait de tous et de tout, et elle ne serait jamais assez précautionneuse. Elle avait donc donné là son second prénom et le nom de jeune fille de sa mère.
- Oublie le, à partir d’aujourd’hui tu seras pour nous tous la belle Iole que le vent de la chance a conduit jusqu’ici. Figure toi que notre nourrice nous a quittés pour convoler, ça fait des semaines que nous cherchons une remplaçante et que nous jonglons lors des représentations. Ce sont des petits rôles, mais nous ne pouvons pas te mettre tout en haut de l’échelle pour l’instant, tu le comprendras. A toi de nous montrer au fil du temps ce que tu as dans le ventre ! Tu es d’accord ? - Oh oui bien sûr ! J’accepte avec plaisir ! - Alors bienvenue dans la troupe !
Tous les comédiens levèrent leurs verres !
- Bienvenue !
" Le trop de confiance attire le danger. " (Pierre Corneille)
Paris, janvier 1666,
Persuadée du plus profond de son âme que la voie était désormais sûre après deux ans, la jeune comédienne se faufila dans les rues de Paris jusqu’au domicile de ses parents. Après toutes ces années, rien n’avait changé. Souvent elle s’était sentie coupable de ne pas les avoir prévenus qu’elle s’était échappée, mais elle se doutait bien que la maison Pisdoe avait dû être au cours des premiers mois étroitement surveillée pour l’enlever à nouveau. N’était-ce pas le premier endroit où elle était susceptible d’envoyer un courrier ou de se rendre après toutes ces années de séparation ? Ses ravisseurs devaient compter sur ce sentiment puissant de sceller des retrouvailles. Mais après deux ans, sans doute avaient-ils baissé les bras, sans doute étaient-ils beaucoup moins vigilants et avaient quitté les lieux lassés d’attendre pour aucun résultat. Aussi n’avait-elle pas hésité dès le soir, lorsque la troupe Montdory s’était installée à nouveau à Paris, dans son théâtre du marais à se rendre chez le sieur Pisdoe. Sourire aux lèvres rien qu’à l’idée de les serrer à nouveau dans ses bras, Blandine s’avança de la porte d’entrée et s’apprêtait à abaisser le heurtoir sur la porte, lorsqu’Albert apparut au coin de la ruelle. Le cœur de Blandine ne fit qu’un bond et aussitôt sans prendre le temps de réfléchir un seul instant, répondit à son instinct de fuite. Prenant les jambes à son cou, elle abandonna même ses chaussures à talons pour le perdre dans le labyrinthe de la ville. La nuit était tombée et hélas elle ne pouvait se réfugier auprès d’un passant …
Essoufflée comme jamais, elle avait parcouru déjà des centaines de mètres, Albert sur ses talons mais avait pu prendre de l’avance sur lui connaissant sur le bout des doigts le quartier de son enfance. Elle détournait la tête pour voir à quelle distance il se trouvait d’elle, lorsqu’elle buta contre un corps. L’homme perdit l’équilibre et tomba à la renverse sous le choc. Elle pensa un instant qu’il s’agissait de l’un des sbires et se crut déjà perdue. Fort heureusement, elle ne connaissait pas ce visage et l’inconnu avait une épée. Elle l’aida donc à se relever et se plaça derrière lui en voyant arriver son agresseur.
- Protégez-moi messire ! Cet homme me veut à nouveau du mal, voyez ce qu’il m’a fait !
Elle lui montra son index gauche coupé, ce qui sembla décider l’inconnu à dégainer et à croiser le fer avec Albert. Le combat dura peu mais à voir l’escrime excellente de son protecteur improvisé, le bandit rebroussa vite chemin. L’inconnu revint alors vers elle est s’assura qu’elle n’était pas blessée.
- Je vais bien, je vous remercie. Monsieur ? -Baron Ferdinand d’Anglerays, pour vous servir mademoiselle ! Avez-vous un toît sous lequel vous réfugier ?
- J’en avais un, je faisais partie d’une troupe de comédiens mais face à la pression de certains grands pour des acteurs plus prisés, ils m’ont dit adieu avec certes une lettre de recommandation pour monsieur Molière ... Mais non je n'ai plus rien.
- Oh je connais fort bien ce talentueux écrivain, et justement je sais la date des prochaines auditions de sa pièce.
- Je vous serais reconnaissante de me les dire dans ce cas, mais je ne veux aucun soutien autre. Si j’obtiens une place, je veux la mériter. - C’est entendu mademoiselle, allons venez-vous restaurer chez moi !
Elle hésita en toute légitimité de le suivre, elle ne le connaissait que depuis quelques minutes. D’Anglerays comprit cette hésitation.
- Ou dans cette auberge que nous apercevons un peu plus loin, ainsi vous me raconterez les raisons d’un tel acharnement contre votre personne.
En effet, elle lui devait bien ça, autour d’un bon plat typiquement parisien elle lui raconta ses années de galère, de mauvais traitements et donna tous les noms. C’est son protecteur qui pour mieux la mettre en sécurité, lui proposa une solution folle mais pour le moins alléchante : feindre l’amnésie aux yeux de tous jusqu’à son propre nom. Une véritable peau neuve pour son futur métier et sa vie, et il se chargerait lui-même de la présenter, car on est jamais trop prudents. Ne se souvenant de rien, elle éviterait toutes les questions dérangeantes sur son passé. Cet homme en connaissait apparemment un rayon sur les camouflages, une sorte de comédien lui-même. Elle n’était pas loin du compte, puisqu’il lui apprit qu’il n’était autre que le Fou du Roi. Ils avaient tout pour s’entendre.
Comptez sur moi, je compte sur vous, ce qui fait que chacun y trouvera son compte ! (Pierre Dac)
Versailles, printemps 1666,
Le ministre Colbert pénétra à nouveau dans l’antichambre où elle venait de mettre en application toutes les leçons de comptabilité, de son père sur un cahier des charges. Après plusieurs gribouillages avant de se présenter, cet apprentissage lui était revenu naturellement, lorsque Ferdinand lui avait fait part d’une place qui se libérait au côté du surintendant. Blandine avait décidé de saisir cette opportunité au vol, pour trois raisons. La première était qu’elle avait été forgée voir sculptée dans les chiffres, la seconde était toute autre, elle voulait éviter l’excommunication. Seule la belle Iole l’était, il n'était pas envisageable que la fille Pisdoe, quel que soit son identité officielle le soit un jour. Enfin la troisième était liée à son traumatisme, il était absolument hors de question qu’elle se remette aux cuisines, au ménage, aux écuries ou encore au potager. Elle en gardait un souvenir effroyable et bien que se devant à un minimum, elle ne le ferait plus jamais pour autrui. La misérable avait assez donné. Ce travail officiel si elle l’obtenait lui serait donc infiniment pratique. A l’entrée soudaine, du ministre, elle se leva par respect. Il ne fallait apparemment contrarier cet homme bourru aux sourcils froncés comme jamais. Que s’était-il passé au cours de la dernière demi-heure pour qu’il revienne aussi furibond ? - Cette voix de crécelle insupportable aura ma peau ! Je n’en peux plus !
Il s’assit sur un fauteuil aussi sobre que la pièce et grinça des dents.
- Alors voyons vos compétences mademoiselle Arçay, Delphine Arçay c’est bien cela ?
- En effet, monsieur le ministre.
- Le baron d’Anglerays m’a fait savoir que vous aviez travaillé pour lui pendant plusieurs années.
Blandine tiqua, elle savait qu’il lui fallait pour rentrer à Versailles des recommandations de quelqu’un d’influent, sans quoi elle ne pourrait jamais y parvenir. Pour autant le piston ne lui plaisait guère. Elle avait accepté cette fois-çi car elle savait malgré tout, qu’elle avait plus que personne des compétences réelles pour cette fonction, par les gênes même.
- Je m’occupais de sa balance mensuelle, du bilan annuel et enfin de l’ordonnance en vue du versement de ses impôts à la couronne. Sans omettre le suivi de son cahier de charges journalier.
Colbert plongea son nez dans le cahier de comptes qu’il lui avait donné, avec maintes corrections à apporter pour une véritable correspondance, des colonnes crédit-débit. Il sembla satisfait du résultat mais lui demanda d’effectuer plusieurs calculs mentaux qu’elle débita d’une traite. Connaissant le jargon comptable et sachant remarquablement compter, il l’engagea et lui tendit alors une pile vertigineuse de livres de compte. Tous portaient sur la devanture : Comptes du duc d’Orléans. Lui souriant avec ironie, il lui ouvrit la porte.
- Je vous remets le cas de Monseigneur, en espérant que vous serez plus habile que moi pour le raisonner ! Il n’en reste pas moins que c’est un honneur d’être attachée à son Altesse. Bon courage !
Son front perla bientôt de sueurs froides, raisonner Monsieur ? Le plus grand dépensier de France ? Elle aurait voulu s’enterrer six pieds sous terre à l’instant précis où elle s’annonça à son Altesse, croyez le bien !
" L'honnêteté n'est pas un habit des dimanches, mais un vêtement de tous les jours. " (Tristan Bernard)
Hôtel de Bourgogne, juin 1666.
Et dire qu’il y a seulement une semaine, elle répétait le Misanthrope en compagnie de son amie, Joséphine La Grange. Elle se sentait si fière d’avoir intégré la troupe du grand Molière et cette fois-çi, Ferdinand ne lui avait été d’aucun secours. Elle s’était présentée aux auditions comme tant d’autres jeunes filles et avait obtenu gain de cause en se voyant attribuer le rôle d’Eliante, Joséphine quant à elle avait décroché le rôle de Célimène. Hélas, la Béjart ne l’entendait pas de cette oreille. Cette comédienne capricieuse au possible et dont Molière était l’esclave tant il l’aimait, s’était plainte. Une amie proche, désirait plus que tout intégrer la troupe de l’Illustre Théâtre. On choisit d’évincer la dernière recrue pour se faire. Après quelques résistances de la part de l’auteur, Blandine n’avait pas fait le poids malgré son talent, face à une Béjart toutes griffes sorties. La jeune comédienne se retrouvait donc une nouvelle fois à la porte, car on en privilégiait d’autres, soit par faiblesse soit par peur comme la troupe Montdory. Pourtant le théâtre faisait vibrer Blandine bien plus que les chiffres, la comptabilité était une évidence, les planches étaient une véritable passion. En apercevant son désarroi, d’Anglerays avait fini par évoquer le sujet avec Jean Racine sans la concerter. S’en était suivie une dispute cuisante, où elle lui avait proprement dit de se mêler de ses affaires. Mais à présent, le mal était fait et bien que Racine soit aussi mécontent qu’elle, qu’on veuille lui imposer ses choix, il avait organisé une entrevue à l’hôtel de Bourgogne.
- Mademoiselle, sachez que je ne vous aurais pas reçue sans l’insistance insolente du baron.
-Je peux partir si vous le désirez monsieur Racine, je n’ai pas plus demandé cet entretien que vous.
- Est-ce une ruse pour me faire croire que vous ne voulez pas intégrer ma compagnie ? Je vous prierai de ne pas rajouter à votre ambition, de la fausseté, sans quoi … Où donc allez-vous ?
Blandine venait de redescendre de scène et gagnait déjà la porte. - Je vous le répète monsieur, je n’ai jamais voulu me trouver devant vous, il s’agissait d’une démarche personnelle du baron. - Démarche que je ne comprends guère puisque je vous croyais engagée chez Molière.
La jeune femme rougit jusqu'à la racine des cheveux, devait-elle exposer à l’auteur dramaturge son humiliation ? Elle opta malgré tout pour l'honnêteté. - Puisque vous désirez la vérité, monsieur Molière m’a évincée de sa troupe pour satisfaire les caprices de Madeleine Béjart. Le baron a cru bon alors de venir vous voir afin que je ne reste pas sur un échec. Il a beaucoup d’ambitions pour moi, m’ayant pris sous son aile.
Après un instant de silence, le dramaturge croisa les bras sur sa poitrine et lui fit signe de la tête de remonter sur scène. - Connaissez-vous ma pièce la Thébaïde ?
- Oui je la connais. J’ai pu la lire plusieurs fois.
- Nous allons donc travailler sur la scène première de l’acte II, le dialogue entre Antigone et Hémon, si vous voulez bien mademoiselle ?
- Mon nom de théâtre est : la belle Iole.
Racine parut surpris, qu’elle ne lui donne pas son véritable nom, mais après tout il s’agissait d’un choix personnel. C’était son droit de le taire au théâtre.
- Bien commençons …
A la fin de la scène, ils passèrent à une autre finalement, puis dévièrent sur Alexandre le Grand. Ces répétitions improvisées auprès d’un grand nom lui broyait l’estomac tant la pression était grande, mais elle était si exaltée, qu’elle donnait tout son être à chaque réplique. Elle n’avait rien à perdre et tout à gagner à agir ainsi. Sa voix ne chevrotait donc pas, elle était à l’unisson avec son partenaire qui la mettait à l’épreuve. Épreuve qui dura bien plus d’une heure et qui comporta bien entendu celle du monologue sans fin. Au terme, il esquissa un mince sourire et lui serra la main en guise de bienvenue. Mais elle hésita elle-même.
- Monsieur Racine, si vous devez m’engager par promesse ou pour toute autre raison qui ne serait pas liée au théâtre, je préfère décliner votre aimable proposition …
- Je vous offre cette place car je vous trouve talentueuse … J’avais promis de vous écouter, pas de vous engager, cette décision me revient à moi seul ! Quelle est votre décision ? - J’accepte avec joie, cette chance que vous m’offrez et je ne vous décevrai pas ! _______________________________________
Voilà donc à nue cette ancienne Cosette mutilée, que vous pourrez admirer tous les soirs sur les planches, puisque le maître vient de finir l’Andromaque. La journée, vous pourrez la croiser dans les couloirs de Versailles ou dans ses somptueux jardins, mais vous risquez de la trouver étrange. Se pencher sur les comptes de Monsieur, laisse des séquelles et de sérieux maux de crâne. Ne vous formalisez donc point ! Une vie pleinement comblée où elle peut exercer deux fonctions dans lesquelles elle excelle. Son seul regret demeure le manque laissé par ses parents qui ne savent rien d’elle. Elle ne désespère pas de les retrouver mais cela semble compromis. Cela dit, lorsqu’on a été comme un animal apeuré pendant neuf ans et que l’on désire s’en sortir, croyez bien que l’intelligence et la ruse sont plus que jamais aux aguets. Difficile donc mais en aucun cas impossible ...
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| | | Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !Discours royal:
ADMIN TRAVESTIE Monsieur fait très Madame
► Âge : 27 ans
► Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
► Missives : 10014
► Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Blandine Pisdoe ou l'autre Cosette ? {Terminée} 04.09.11 18:32 | |
| Non. Alors non. TU ES VALIDÉE ! BIENVENUE A VERSAILLES
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Je rêve de refaire un refus comme à Aramis mais ce sera pas avec toi Quelle fiche ! Du pur Lisa dans la pure tradition, que dire ! La voix de crécelle insupportable doit bien s'incliner Juste, dommage que tu joues la comptable de Mister ... j'aurais bien voulu avoir la peau de Colbert Bah ouais, Foufou représente Bref, tu es donc officiellement ... une gueuse Bah ouais, t'as pas le statut d'admin ni même un titre de noblesse ! Donc rerebienvenue parmi nous (même si tu nous a jamais quitté ). Tu as le petit pense-bête mais tu le connais par cœur le forum de toute façon PENSE PAS BÊTE ; Qui est qui ? Petit topo des personnages sur le forum. ♣ Fiches de liens ♣ Fiche de rps ♣ Demandes de rangs et de logements ♣ Proposer un scénario.
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Dernière édition par Philippe d'Orléans le 04.09.11 18:39, édité 1 fois |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Blandine Pisdoe ou l'autre Cosette ? {Terminée} 04.09.11 18:35 | |
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| | | Emmanuelle de Vaunoy
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Le souvenir d'un homme et d'une enfant.Côté Lit: Un homme aussi froid que le glace pourvoit à le réchauffer en ce momentDiscours royal:
Princesse sombre Du Royaume des ombres.
► Âge : 28 ans
► Titre : Dame de Noirange, comtesse de Vaunoy
► Missives : 288
► Date d'inscription : 06/08/2011
| Sujet: Re: Blandine Pisdoe ou l'autre Cosette ? {Terminée} 04.09.11 18:37 | |
| Non. Alors non. merci Steph!!! R'welcome parmi nous fillette!!!! vu votre lie avec Mr l'baron, y'a moyen qu'on s'entendre |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Blandine Pisdoe ou l'autre Cosette ? {Terminée} 04.09.11 18:40 | |
| Merci Mister pour cette tentative de non validation et de bien remuer le couteau dans la plaie, sur le fait quje suis une gueuse ! En effet là on peut pas faire plus gueuse, 9 ans à ramasser des excréments, on est loin de Milena et d'Amy ! Mais sache que je me vengerai pour Sofia , car tu peux pas t'auto-valider ma petite ! T'inquiètes pour Colbert tu pourras quand même, c'est lui le chef donc il peut pas tout le temps t'éviter même s'il m'a gentiment refilé ton dossier. Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiii Ferdi chéri ! Je t'aime beaucoup aussi, comme une fille ou une petite soeur Y'a Françoise dans le coin ... |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Blandine Pisdoe ou l'autre Cosette ? {Terminée} 04.09.11 20:49 | |
| Une admin schyzoooooo Sacré personnage, tu vas avoir de quoi faire ... surtout si tu te plonges dans le comptabilité de Mister |
| | | Invité
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| Sujet: Re: Blandine Pisdoe ou l'autre Cosette ? {Terminée} 04.09.11 21:26 | |
| Je ne peux que te souhaiter la bienvenue pour ton plus grand malheur Parce que autant j'ai toujours aimé les Misérables, autant j'ai toujours détesté Cosette! Et j'ai le plaisir de dire qu'elle a ramassé MON désordre pendant 9 ans! De quoi à être fier! Allez, bienvenue, ma chère martyr |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Blandine Pisdoe ou l'autre Cosette ? {Terminée} 04.09.11 21:52 | |
| Merci Guillaume et toi Nicolas ! Trop aimable ! Mais t'en fais pas mon gars t'as profité assez longtemps de la petite Cosette en question ! Tu vas avoir quelqu'un d'autre face à toi dans pas longtemps et tu risquerais bien de les manger tes petits désordres ... Tu seras moins fier à ce moment là ! Foi de Didine ! |
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| Sujet: Re: Blandine Pisdoe ou l'autre Cosette ? {Terminée} | |
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