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 Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini

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MessageSujet: Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini   Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini Icon_minitime21.08.11 19:57

Marie-Thérèse d'Autriche
_______ ft. Jennifer Morrison
Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini 2MT


    ► Âge : 28 ans
    ► Titres: Reine de France et Infante d'Espagne
    ► Origines : Espagnoles, en tant que fille aînée du roi d'Espagne Philippe IV, et également françaises par sa mère Elisabeth de France.
    ► Situation Maritale : Epouse du roi de France Louis XIV


    « Il était une fois ... »

    ♣ L'infante d'Espagne ♣


    - Vous devez être courageuse, Mademoiselle Marie-Thérèse.
    La fillette releva son visage triste vers sa gouvernante. Elle avait les yeux humides, mais s'efforçait de ne pas pleurer : on lui avait bien expliqué que cela n'était pas convenable. Son cœur était pourtant bien loin d'être à la fête : vêtue d'une lourde robe noire, la fillette, âgée de huit ans à peine, revenait tout juste des obsèques de son frère Baltasar Carlos. Bien sûr, il était plus âgé qu'elle, il aurait eu dix-sept ans en octobre prochain, mais cela lui faisait tout de même un choc. Baltasar avait toujours un sourire, un mot gentil pour sa petite soeur, et il était sans doute la personne qu'elle appréciait le plus au palais. A présent, elle était seule. Et ce n'était pas tout : ce drame n'était pas sans lui rappeler la perte de sa mère, la douce reine Elisabeth au moment où elle allait donner naissance à un autre enfant, deux ans plus tôt. Cette fois là, tous les rappels à l'ordre de sa gouvernante n'avaient pas empêché la petite Marie-Thérèse de pleurer toutes les larmes de son corps. Elle était pourtant parvenue, au fil du temps, à surmonter son chagrin : sa mère était partie au ciel rejoindre le Seigneur après tout. Mais la perte de Baltasar changeait tout : certes, elle ne doutait pas qu'il était là-haut, lui aussi, mais il ne fallait pas oublier qu'il était le huitième de ses frères et sœur à disparaître. Le huitième et dernier : elle était la seule encore en vie. Et qui savait pour combien de temps encore ? Pour avoir vu tant d'enfant disparaître, sa famille devait être maudite...

    Et ce n'était d'ailleurs pas n'importe qu'elle famille car, il ne fallait pas l'oublier, Marie-Thérèse, descendante du grand Charles Quint, était désormais l'unique héritière des Habsbourg d'Espagne, et par conséquent du trône de son père, le roi Philippe IV. Si ce dernier n'avait pas de fils avant sa mort, ce serait donc Marie-Thérèse qui règnerait sur ce gigantesque royaume, qui ne comprenait pas seulement la péninsule ibérique, mais également les deux Siciles, les Pays-Bas, et d'immenses terres au-delà de la mer. Et ce n'était pas tout : avec un rang tel que le sien, la fillette, d'ici quelques année,s serait amenée à épouser l'un des grands de ce monde. Probablement son cousin l'archiduc Ferdinand de Habsbourg, destiné à devenir empereur du Saint Empire Germanique, ou, un autre de ses cousin, le jeune roi de France Louis XIV. Tout cela représentait beaucoup de responsabilité pour une petite fille de cet âge ; Marie-Thérèse savait cependant déjà en son fort intérieur qu'elle saurait s'en montrer digne. Elle recevait une éducation exigeante, très stricte, qui d'une certaine manière la rendait plus forte, et lui faisait penser que lorsqu'on avait suffisamment de foi en Dieu, tout était possible...

    - Maria ?

    La voix fit sortir la jeune infante de ses pensées. Une petite fille venait de rentrer dans la pièce et se tenait devant elle. Marie-Thérèse la serra dans ses bras frêles, et esquissa un semblant de sourire. Non, elle n'était pas seule, pas tout à fait. Il y avait toujours Milena. Aussi brune que Marie-Thérèse était blonde, Milena était la meilleure amie de jeune princesse. Liées comme les doigts de la main, elles avaient grandi ensemble et étaient presque des soeurs l'une pour l'autre. Elles pourraient toujours compter l'une sur l'autre et, quoiqu'il advienne, rien ne pourrait jamais les séparer. Jamais. Marie-Thérèse en était intimement persuadée...

    ♣ La meutrière ♣


    Un coup de feu. Du sang, beaucoup de sang. Voilà ce que garderait comme souvenir de cette scène épouvantable la jeune princesse Marie-Thérèse. Pour l'heure, elle fixait tour à tour, hébétée, le canon de son fusil encore fumant et le corps de Milena à terre, se vidant de son sang. Non, elle n'avait pas pu faire cela. C'était impossible. Impossible. Et pourtant, elle sentait encore son doigt presser la gâchette, elle sentait encore toute cette colère, cette jalousie, tous ces sentiments détestables qui l'avaient poussés à vouloir que celle qui avait été sa meilleure amie disparaisse. Elle s'était laissée emporter par tout cela, et ne revenait que maintenant à la réalité. Milena gisait à quelques mètres d'elle dans une mare de sang, un trou béant au ventre. La sage et pieuse infante Marie-Thérèse venait de commettre l'irréparable.
    - Qu'est-ce que j'ai fait, qu'est-ce que j'ai fait ! murmura-t-elle dans un souffle, en proie à une soudaine panique.
    Et, effectivement, c'était une question que l'on pouvait se poser : que s'était-il donc passé pour qu'elle en arrive à une telle extrémité ?

    Elle se revoyait, riant dans le parc du palais avec Milena, à cette époque où elles partageaient tout, n'avaient aucun secret l'une pour l'autre, aucune rancœur l'une envers l'autre. Depuis quand le venin de la jalousie s'était-il insinué dans cette amitié sans tâches ? Peut-être, au fond, était-il là depuis toujours et l'avait-elle simplement ignoré... Mais il y avait plus d'un an, déjà, que sa relation avec Milena changeait, aussi lentement que sûrement. Marie-Thérèse devenait femme, prenait conscience de son corps et de son apparence. Et, à vrai dire, elle le détestait : elle n'aimait pas ses cheveux bien trop clairs et trop fins, son visage rond, sa petite taille, ses dents déjà un peu jaunies par la faute de ce chocolat qu'elle aimait tant. En bref, elle se trouvait laide. Et, à ses cotés, se tenait toujours Milena, la belle Milena, la charmante Milena, celle vers qui tous les regards se tournaient alors qu'elle n'était rien à coté de Marie-Thérèse, l'héritière du trône d'Espagne. Et elle n'était d'ailleurs pas seule pour ruminer sa jalousie naissante : une autre de ses suivantes, Elena de Sotomayor, était toujours là pour lui rappeler ce que son amie avait de plus qu'elle.
    " Vous avez vu comme Milena était en beauté aujourd'hui ? Il n'y a pas un gentilhomme de la cour qui ne se soit attardée à la regarder."
    "On dit que Milena est la plus belle demoiselle de la cour, et que de nombreux jeunes hommes sont à ses pieds. Qu'en pensez-vous ? "
    " Vous avez vu comme Sa Majesté le roi est attentionné envers Milena ? On dirait que même lui la considère presque comme sa fille."
    " Vous avez remarqué comme Milena parle admirablement le français ? Votre fiancé le roi de France va sans doute en être tout ébloui !
    "
    Ces quelques phrases, et mille autres encore. Voilà ce qui nourrissait jour après jour la rancœur de Marie-Thérèse envers son amie de toujours. L'envie, l'amertume de la jeune infante grandissaient. Les choses auraient pu cependant ne pas aller plus loin... s'il n'y avait pas eu Ferdinand de Peñafiel.

    Ferdinand était le jeune homme le plus beau, le plus charmant, le plus cultivé que Marie-Thérèse ait jamais vu. Elle en était tombée folle amoureuse, à un point tel que ses fiançailles avec le roi de France lui étaient même sorties de l'esprit. Jour et nuit, elle ne pensait plus qu'à Ferdinand... Et bien sûr, lui, ne la voyait même pas : il n'avait d'yeux que pour Milena. Naturellement. Une violente dispute avait suivi entre les deux amies : Milena pouvait avoir tous les hommes qu'elle désirait, pourquoi fallait-il que le seul que voulait l'infante ait jeté son dévolu sur elle ? Elles étaient restées fâchées quelques jours, avant de faire la paix. Comme si rien ne s'était passé. Pourtant, Marie-Thérèse n'oubliait pas cette peine de coeur qui lui faisait si mal, et espérait toujours que Ferdinand la remarque enfin. En vain. Et ce serait peine perdue tant que Milena serait là. Elle en avait parlé à Elena, qui devenait avec le temps sa véritable confidente. A mots à peine couverts, celle-ci lui avait rappelé son rang, et ce qu'il était possible de faire à leur époque. Si elle voulait que Milena disparaisse, elle n'avait qu'à s'en débarrasser.

    Voilà ce qui s'était passé. Elle n'avait pourtant rien planifié, lorsque cette partie de chasse dans le domaine des Cortès avait été programmée. Mais les circonstances étaient trop belles. Elles s'étaient éloignées du groupe, Milena s'était écartée de quelques pas pour cueillir une fleur, Marie-Thérèse avait son fusil à la main. Personne n'en saurait rien. C'était ce qu'elle s'était dit en appuyant sur la détente. Il n'y avait qu'à présent que toute l'horreur de son crime la frappait en pleine face. Elle avait mit fin aux jours de quelqu'un. Elle était devenue une meurtrière. Sans même s'en rendre compte, elle lâcha son fusil qui retomba sur le sol. Seigneur, qu'avait-elle fait ? Elle fit volte-face et s'enfuit, courant à toutes jambes. Personne ne devait savoir ce qui s'était passé. Jamais. Elle dirait que Milena et elles avaient été séparées. Avec un peu de chance, on ne retrouverait pas le corps de son ancienne amie, et on dirait qu'elle avait été dévorée par les loups. Marie-Thérèse devait être la seule dépositaire de ce secret qu'elle aurait désormais sur la conscience pour toujours. Elle était infante d'Espagne, future reine de France : il était impensable qu'un tel scandale puisse venir ternir la réputation des deux pays. Et quant à elle ? Elle se tournerait entièrement vers la prière désormais, en priant pour qu'une vie de dévotion parvienne à racheter ses pêchés. Elle avait violé deux des dix commandements en enviant son amie et en l'éliminant de la sorte : ce n'était très certainement pas le Paradis qui l'attendait au bout du chemin...


    ♣ La mariée ♣


    Les cloches sonnaient à la volée dans la ville de Saint-Jean-de-Luz en ce 9 juin 1660 alors que Marie-Thérèse, vêtue d'une imposante robe blanche, sortait au bras de son nouvel époux de l'église Saint-Jean-Baptiste. A présent, elle était Reine de France. Sa joie, éclatante, pouvait se lire de loin sur son visage. Elle l'attendait depuis si longtemps, ce jour, du haut de ses vingt-deux ans. Elle avait, quelques années auparavant, alors même qu'aucunes fiançailles n'avaient été décidées à son sujet, vu un portrait de son cousin français, Louis. Depuis lors - si l'on exceptait cette fameuse parenthèse avec Ferdinand de Peñafiel, dont elle n'avait même pas voulu revoir le visage depuis la mort de Milena, refusant de profiter de telle manière de son crime - Marie-Thérèse n'avait eu qu'une seule idée en tête : épouser ce beau jeune homme. Ce n'était de toute manière pas un voeu insensé : il était de même rang qu'elle, après tout ; mais cette union n'était pas non plus des plus évidentes, du fait des tensions existantes entre la France et l'Espagne. Ainsi, Marie-Thérèse aurait du plutôt épouser un autre de ses cousins, l'archiduc Ferdinand, mais il était décédé quelques années plutôt : il fut alors question qu'elle épouse le frère de celui-ci, l'empereur Leopold, mais, pour des raisons politiques bien obscures pour la jeune infante, ce fut finalement avec la France que fut officialisée l'alliance. Marie-Thérèse avait donc quitté son Espagne natale, peut-être pour toujours, presque sans regrets : si elle avait craint un temps que son futur époux ne veuille pas d'elle, à cause de ce portrait caricatural qu'il avait reçu d'elle, à cause de cette mèche de cheveux qu'on lui avait fait envoyer à Paris, mais ses craintes avaient été apaisées par tous ces cadeaux, et ces lettres qu'elle sentait pleines d'amour qu'elle avait reçu de sa part en Espagne. Oui, elle était bien chanceuse : elle faisait ce dont toute jeune fille noble rêve mais n'obtient que rarement, un mariage heureux. pour que son bonheur soit complet, il n'aurait manqué que la présence de Milena. Mais Milena n'était plus, par sa faute, et elle ne pourrait jamais changer cela...

    En descendant les marches de l'église, la jeune reine se prit les pieds dans sa robe et trébucha. Le roi s'empressa de lui tendre la main pour l'aider à se relever, et leur regard se croisèrent, pour la première fois depuis qu'ils se connaissaient, puisque la jeune princesse gardait toujours pudiquement les yeux baissés. Marie-Thérèse sentit son sang se glacer. Son jeune époux semblait furieux de la voir commettre une telle maladresse et, pire, elle ne décelait dans son regard aucune trace d'amour, pas même d'affection. Etait-ce simplement une impression ? Etait-il possible qu'elle se soit fourvoyé, que ce qu'elle ressentait pour le roi soit un sentiment à sens unique ? Ce mariage n'était-il donc pour lui qu'un mariage de convenance, une nécessité politique dont il se serait bien passé ? La jeune infante en aurait pleuré de dépit. Les festivités qui suivirent n'arrangèrent rien, et d'autant plus qu'elle entendait les gens jaser autour d'elle, à propos d'une courtisane italienne, une certaine Marie Mancini, dont son mari aurait été amoureux : il se serait même battu contre la volonté de son ministre, en vain, pour l'épouser à sa place. Marie-Thérèse aurait voulu pouvoir parler de tout cela avec Louis, connaître la nature exacte de ses sentiments, mais ils se parlèrent pas, pour ainsi dire, pendant toute la durée des festivités. Il est pourtant vrai que le fait que la Reine ne sache pas un mot de français n'était pas pour arranger les choses...

    Heureusement elle n'était pas toute seule : il y avait une femme pour l'épauler, la guider dans ce nouvel univers qu'était la cour de France. Une femme qui la comprenait et qui parlait sa langue. Sa tante et désormais belle-mère, la reine mère Anne d'Autriche. Elle fut pour Marie-Thérèse la première véritable figure maternelle qu'elle rencontrait depuis la mort de sa mère, seize ans plus tôt. Auprès d'elle elle se sentait plus forte et elle savait que tout irait bien. Elle apprendrait le français, elle donnerait un héritier à la couronne, et les choses seraient plus facile. Elle trouverait sa place à la cour, et son mari finirait par l'aimer, lui aussi. Et elle serait véritablement la Reine de France.

    ♣ La Reine de France ♣


    Assise devant le miroir de sa coiffeuse, Marie-Thérèse commença à essuyer le maquillage de ses joues, jetant un regard las à son reflet. Les choses ne s'étaient pas déroulées comme elle l'aurait souhaité, depuis six ans qu'elle était devenue reine. Pourtant, elle avait travaillé dur pour apprendre correctement le français. Pourtant, dix-huit mois à peine après son mariage, elle tenait dans ses bras un petit garçon, un petit Dauphin prénommé Louis comme son père. Mais malgré tout cela, elle était toujours aussi réservée, aussi maladroite, et il lui semblait que tout le monde la méprisait toujours autant à la cour, et son mari en tête. Louis ne lui parlait que rarement, et ne semblait guère avoir d'attention pour elle que lorsqu'ils s'agissait de leurs enfants. Pour le reste... Marie-Thérèse n'ignorait rien des infidélités répétées de son mari : quand bien même elle aurait voulu fermer les yeux là-dessus, elle avait toujours une dame de compagnie bien intentionnée pour lui rappeler l'existence de ces multiples favorites. Dieu savait pourtant combien la jeune reine l'avait aimé, son mari : chaque soir depuis son mariage, elle priait pour que son mari lui revienne. En vain. Peut-être était-ce finalement là sa punition pour ce qu'elle avait commis dans sa jeunesse. Elle subissait alors sa situation en silence, trouvant le réconfort dans la prière; la jeune femme pieuse qu'elle était devenue n'aurait d'ailleurs même pas imaginé se retrouver un jour à commettre elle aussi l'adultère.

    Mais un jeune homme était arrivé dans sa vie, un an plus tôt. Il était cousin de son mari et se nommait Hector de Valois. Un charmant jeune homme, en vérité : à peine plus âgé qu'elle, il avait pour la reine de multiples attentions, bien plus que le roi, bien plus que n'importe quel homme avant lui. Au fil des mois, il était devenu son ami, son confident, la personne qui lui était la plus indispensable à la cour. Il n'y avait plus qu'auprès de lui qu'elle se sentait vraiment vivre. Il n'avait pas fallu longtemps pour qu'elle se rende compte qu'elle était folle amoureuse de lui : pendant encore de longs mois, ils vécurent un amour platonique, se retrouvant ensemble pour marcher dans les bosquets du château, s'échangeant en cachette des billets doux. Mais bientôt, sans même qu'elle s'en rende tout à fait compte, cette relation était devenue insuffisante pour la passion dévorante qu'elle ressentait. Elle avait fini par lui ouvrir son lit : il était devenu son amant. En cachette, bien entendu : si Dieu pardonnait peut-être l'adultère à la femme trompée, rien n'était moins sûr en ce qui concernait le roi de France. Mais garder ce secret ne gênait pas Marie-Thérèse : elle cachait déjà depuis presque dix ans le meurtre qu'elle avait commis, elle commençait à avoir l'habitude. Entre les bras d'Hector, elle se sentait enfin femme, et tous ces rendez-vous secrets la faisait redevenir une adolescente courtisée par un beau gentilhomme. Elle était sûre que Dieu comprenait et pardonnait sa faiblesse. Et puis, cela n'aurait aucune conséquence sur le royaume : Hector était quelqu'un de bien, qui ne nuirait jamais à la couronne... n'est-ce pas ?

    La jeune femme posa une main sur son ventre qui bientôt s'arrondirait pour la quatrième fois. Fort heureusement, sa relation avec le duc de Valois n'était pas assez ancienne pour qu'elle puisse douter de la paternité de l'enfant qu'elle portait : il serait bien fils - ou fille - de Louis XIV. Pour cet enfant aussi, elle priait régulièrement. Ses deux filles, les petites Anne-Elisabeth et Marie-Anne, l'avaient quittée à peine un mois après leur naissance et elle craignait chaque jour que son fils lui soit à son tour enlevé à la manière de son frère Baltasar, tant il lui semblait qu'elle revivait le drame de son enfance. Elle-même pouvait d'ailleurs bien aussi mourir en couches. Comme sa mère. Quoique, si le Seigneur avait voulu la rappeler auprès de lui, il ne lui aurait probablement pas envoyé Raphael de Sancerre. En effet, sans ce mousquetaire, elle serait morte, aujourd'hui. Elle se rendait en carrosse à Marly avec l'une de ses dames de compagnies lorsqu'une bande de brigand les avait attaquées ; le mousquetaire avait réussi à les mettre en déroute, gardant la reine sauve, mais étant lui-même blessé. Marie-Thérèse cherchait encore un moyen de le récompenser comme il se doit.

    On frappa à la porte. Marie-Thérèse soupira. Il n'y avait jamais moyen d'être seul un instant, dans ce maudit palais. A chaque détour d'un couloir, il y avait l'un de ces vils courtisans, toujours prêts à médire sur tout le monde. Sans parler de certains nobles ô combien détestables, à l'image de cette Lena de Laval. Celle-là, la reine ne peut tout simplement pas la supporter, avec ses caprices, ses jérémiades, sa façon de penser que tout lui est du parce qu'elle a un joli visage. Qu'elle épouse son mousquetaire et reparte dans son comté, c'était tout ce que lui demandait la reine. Et Lena n'était malheureusement pas la seule personne dont Marie-Thérèse n'aurait pas souhaité la présence à Versailles. Dire que cela partait d'une bonne intention ! Son mari avait pour une fois voulu lui faire plaisir en conviant à la cour la femme dont on disait qu'elle ressemblait tant à son amie disparue. Pour lui ressembler, elle lui ressemblait... Lorsque cette Eugenia de Cortès s'était présentée devant elle, il lui avait semblé voir Milena ressuscitée sous ses yeux. C'était impossible, pourtant, son ancienne amie était morte, bien morte, et cette jeune femme n'avait rien d'un fantôme. Sa présence la dérangeait pourtant : elle avait cru son secret bien enfoui, qu'elle pourrait l'emporter dans la tombe sans que jamais personne ne doute de quoi que ce soit. A présent, elle craignait qu'il n'éclate au grand jour, elle craignait de devoir payer pour ce qu'elle avait fait. Elle faisait d'ailleurs constamment des cauchemars à ce sujet...

    La porte s'ouvrit. Un fin sourire éclaira le visage de la reine lorsqu'elle reconnu Inès de Valencia. Il n'y avait heureusement pas que des gens détestables à Versailles, elle y avait aussi de très rares amis : Inès était de ceux-là. Ayant rejoint depuis quelques temps le groupe de ses dames de compagnie, la jeune femme avait toujours les mots pour rendre le sourire à la reine, et en espagnol qui plus est. La compagnie de cette jeune comtesse pétillante venue tout droit de son pays natal ne pouvait que ravir Marie-Thérèse, celle-ci la considérant comme son amie la plus proche à la cour. Inès n'était d'ailleurs pas la seule personne que la reine appréciait, dans son entourage : le duc Paolo de Murcie était également une personne chère à ses yeux. Elle avait fait d'abord appel à lui parce que plusieurs personnes autour d'elle lui avaient vanté son esprit : à présent, c'était Paolo qui lui procurait toutes les toiles qu'elle souhaitait acquérir. Marie-Thérèse adorait en effet la peinture : un état de fait pas réellement étonnant lorsque l'on savait qu'elle avait grandi dans l'entourage de Diego Velázquez... Les tableaux étaient d'ailleurs l'une des rares choses qui pouvaient lui redonner le sourire lors d'un coup dur.

    Malgré tout, son refuge principal restait la religion, qu'on lui avait inculqué avec force dès l'enfance et vers laquelle elle s'était encore davantage tourné après le meurtre de Milena. Ne se contentant pas de passer de longues heures dans la prière, elle s'assurait toujours de venir en aide aux malades et aux pauvres, s'occupant notamment des soins à l'hôpital de Saint-Germain-en-Laye. Il faut bien dire qu'elle en avait, des fautes à expier : envie, adultère, meutre,... Une vie entière de dévotion serait-elle suffisante pour lui ouvrir malgré tout les portes du Paradis ? Dieu seul pourrait en juger...

    « Que diable, vous êtes à Versailles ! »

    Un paradis ou un enfer versaillais ?
    Marie-Thérèse est arrivée emplie d'illusions à la cour de France, dont on lui avait vanté la splendeur et les merveilles. Elle est tombée de haut. Le château de Versailles et son parc sont des endroits enchanteurs, il n'y a pas à tergiverser là-dessus, mais ce qu'ils abrite est pire que de la vermine. Les courtisans sont tous des hypocrites, prêts à trainer dans la boue n'importe qui sans scrupule. La jeune reine le sait bien, elle en a fait les frais à de nombreuses reprises... S'ils croient qu'elle ne les entend pas, toujours à railler sa démarche, peu assurée à cause de ses talons trop hauts, ses nombreuses maladresses, son comportement trop réservé et son humiliation quant aux nombreuses maîtresses de son mari. Elle voudrait tellement les voir tous disparaître de sa vue... Mais ce n'est tout simplement pas possible ; elle se console en buvant des tasses et des tasses de chocolat chaud en compagnie de ses dames de compagnie espagnoles...

    Vérité ou fantasme du complot ?
    Marie-Thérèse connaît bien, à présent, cet infect nid de vipères qu'est Versailles, elle a plus ou moins compris que nombreux sont ceux qui voudraient devenir roi à la place du roi. L'idée d'un complot ne serait donc pas totalement insensée. Cependant, à ce qu'elle en sait, Louis en a vu d'autres en matière de complot, et elle ne doute pas que, si complot il y a, il sera sans tardé démasqué et démantelé. Elle n'y entend de toute façon pas grand chose en matière de politique, on lui a toujours appris que c'était une affaire d'hommes, où elle n'avait pas à fourrer son nez : ceci explique qu'elle remette ainsi toute sa confiance à ce sujet entre les mains du roi. Et elle ne soupçonne d'ailleurs même pas que son amant, Hector de Valois, pourrait bien être l'un des conspirateurs.

    Plutôt colombe ou vipère ?
    Marie-Thérèse a tout d'une colombe, au milieu de ce monde de vipères. Douce et gentille, elle déteste entendre dire du mal d'autrui et ne supporte pas les ragots, ceci d'autant plus que beaucoup la concernent, elle ou l'une des maîtresses du roi, dont elle ne veut même pas entendre parler. Enfin, il est vrai qu'il est nécessaire de savoir de tout ce qui se passe pour exister dans une cour comme celle de Versailles : il lui arrive donc tout de même d'écouter parfois les potins, une manière comme une autre de se tenir au courant de la vie de la cour.

    « Plus bas la révérence, plus bas. »

    ► Prénom/pseudo : Marie
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    ► Comment avez vous connu le forum ? Par une publicité, sur PRD je crois.
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Dernière édition par Marie-Thérèse d'Autriche le 22.08.11 11:47, édité 31 fois
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Amy of Leeds


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Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
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MessageSujet: Re: Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini   Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini Icon_minitime21.08.11 21:04

Bonjour et bienvenue à Versailles ! Danseuse

ça fait plaisir de voir la Reine ! (Oui oui la favorite a bien dit ça Razz )

Je me permets de t'envoyer un mp tout de suite (je suis en train de l'écrire) pour quelques liens que tu as au sein même du forum (autre que ceux que tu as sur ta fiche de prédef) et qui sont essentiels pour la bonne composition de ta fiche. Smile

N'aies pas peur Razz Tout va bien Razz


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MessageSujet: Re: Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini   Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini Icon_minitime22.08.11 11:25

Merci ^^

J'ai terminé ma fiche =)
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Amy of Leeds


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MessageSujet: Re: Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini   Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini Icon_minitime22.08.11 12:13

TU ES VALIDÉE !
BIENVENUE A VERSAILLES

Franchement j'aime beaucoup ta présentation ! Fiche très agréable à lire, avec un bon style et sans fautes d'orthographe, ça fait plaisir de voir enfin une reine digne de ce nom parmi nous, car je t'avoue que jusqu'à présent c'était un peu la galère de ce côté là ... Je n'ai rien à redire donc, tout est là et encore merci pour avoir bien adopté le lien avec Milena, ça touche de voir que tu as pris le temps et la peine de lire ma fiche et le petit topo sur Elena, pour bien intégrer tout ça. Je suis la première à savoir que c'est pas évident. ^^ Je te souhaite donc la bienvenue parmi nous et un très bon jeu, juste une petite chose, remplis ton côté coeur et lit s'il te plait et ça sera parfait !!! cheers Une intrigue générale est ouverte dans les bassins et fontaines pour l'anniversaire du Roi, si tu souhaites t'y rendre, ça peut être une bonne chose pour débuter. Au plaisir de rpiser avec toi. Very Happy
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PENSE PAS BÊTE ; Qui est qui ? Petit topo des personnages sur le forum.Fiches de liensFiche de rpsDemandes de rangs et de logementsProposer un scénario.

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MessageSujet: Re: Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini   Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini Icon_minitime22.08.11 12:48

Bienvenuuuue, votre Majesté Incliner

J'ai lu ta fiche et je l'ai beaucoup aimée. Nous avons (enfin) une reine digne de ce nom ! cheers


Amuse-toi bien parmi nous, et n'hésite pas à nous rejoindre dans les jeux ou dans le flood, on ne mord pas Wink
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

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Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
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MessageSujet: Re: Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini   Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini Icon_minitime22.08.11 12:54

Bienvenue à toi Very Happy

Ta fiche est très agréable à lire, c'était un véritable plaisir Clin d'Oeil
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MessageSujet: Re: Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini   Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini Icon_minitime22.08.11 18:42

Très jolie fiche, Votre Majesté ! Votre humble serviteur vous souhaite la bienvenue et surtout une longue vie dans cet univers impitoyable qu'est Versailles Very Happy .

Au plaisir d'une rencontre Very Happy
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MessageSujet: Re: Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini   Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini Icon_minitime22.08.11 18:59

Bienvenue Ta Majesté! Razz

Etre reine de notre Versailles, c'est un peu être celle de la Cour des Miracles! PTDR On espère ne pas te faire honte tout de même! Razz

Bon jeu et bon flood évidemment! Very Happy
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MessageSujet: Re: Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini   Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini Icon_minitime22.08.11 22:40

Merci à vous tous ! Bisou
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MessageSujet: Re: Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini   Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini Icon_minitime31.08.11 17:43

Ma maîtresse en chair en os ! What a Face Que je suis content de vous voir ici ou pas Bachelor

Bienvenue ma tendre amie, que j'ai hâte de vous retrouver ou pas de vous tenir dans mes bras ou pas de faire des choses interdites avec vous dans votre lit ou pas Razz

Au plaisir de vous revoir :flow: Je suis fou de vous ou pas Razz
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MessageSujet: Re: Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini   Marie-Thérèse d'Autriche ♣ La reine est dans la place ♣ Fini Icon_minitime

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