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 Elisabeth d'Alençon " La cousine du Roi, c'est Moi! "

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MessageSujet: Elisabeth d'Alençon " La cousine du Roi, c'est Moi! "   Elisabeth d'Alençon " La cousine du Roi, c'est Moi! " Icon_minitime10.07.11 21:05

Elisabeth - D'ALENCON
_______ ft. (Jessica Stroup)
Elisabeth d'Alençon " La cousine du Roi, c'est Moi! " Th_169


    ► Née le 26 décembre 1646, elle a 20 ans
    ► Duchesse d'Alençon
    ► Franco-Lorraine, de la dynastie des Bourbon. Elle est la petite fille d'Henri IV et de Marie de Médicis, et donc la cousine du roi Louis XIV
    ► Célibataire, et chaste


    « Que diable, vous êtes à Versailles ! »

    Un paradis ou un enfer versaillais ?

    Un enfer. De la pire espèce qui soit. Ce n'est que Mal incarné pour la jeune Elisabeth. Ici tout est réuni pour l'exaspérer, la choquer, l'importuner. Bref, la mettre dans tous ses états. La Duchesse étant la personne la plus pieuse, chaste, et sérieuse qui soit, je vous laisse imaginer le mal être dans lequel elle se trouve à Versailles. Et l'unique raison de sa venue est sa mère, qui l'a emmenée pratiquement de force avec elle. Ce n'est donc absolument pas de gaieté de coeur que la princesse de la piété a posé ses pures empreintes en terre ennemie. Pourtant Versailles est tout de même aussi un paradis puisque c'est celui du Vice. Surnom qu'a donné Elisabeth à ce lieu indigeste. Oh, mais n'ayez pas pitié de la dévote. Malgré ses airs coincés de femme qui ne trouve consolation que dans la Bible, elle apprécie certains aspects de la vie à la Cour, comme le confort et la grandiloquence des jardins. Bien évidemment, elle ne se l'avouera jamais, mais elle trouve son compte malgré tout dans ce Versailles un peu décadent, qui l'émerveille dans sa splendeur. Et puis, qu'est-ce qu'une vie sans dragon à terrasser? Et de ce côté là, la demoiselle est vernie.

    Vérité ou fantasme du complot ?

    Pour être honnête, vous n'en apprendrez pas beaucoup d'Elisabeth, pour la simple et bonne raison qu'elle est nouvelle à Vesrailles. Second point important: elle est peu impliquée dans la vie et ne se consacre qu'à Dieu et à la préservation de la morale ici bas. En ce qui concerne son intérêt pour les ragots, elle vous répondra que seuls ceux qui permettent le retour à l'ordre sont admis. Imaginez-vous donc bien qu'elle ne prête pas une attention particulière aux rumeurs de complot et se concentre exclusivement sur ceux qu'elle divulgue d'elle-même. Et comme elle a très peu d'amies, comment pourrait-elle se renseigner sur tout ce qui se dit? Pour finir de vous convaincre, Mademoiselle d'Alençon est la cousine du Roi en personne, il faudrait être bien fou pour lui confier des manigances secrètes visant à abattre Louis XIV, ne croyez-vous pas? Et ne dit-on pas que seul Dieu possède la Vérité?...

    Plutôt colombe ou vipère ?

    Blanche colombe quand elle est se tait, sa langue se métamorphose en vipère le temps de critiquer les nombreux mécréants qui l'entourent. Elle ne crée donc de rumeurs que pour évincer les personnes écartant son entourage du droit chemin. Les querelles de chiffon ne l'intéressent absolument pas, elles sont vaines à ses yeux. Avec ses amies, qui elles aussi vouent leur vie à Dieu, elle ne discute que de l'immoralité qui règne à la Cour et des agissements peu catholiques qu'elles repèrent ensemble. Rien de bien novateur en somme. Pourtant il faut s'en méfier comme la peste, car toute chaste et angélique qu'elle demeure, sa détermination est sans faille et ses desseins bien plus machiavéliques qu'il n'y paraît. Et si elle sait faire bonne figure en toute circonstance, sachez que rien n'est plus trompeur qu'un sourire.

    « Plus bas la révérence, plus bas. »

    ► Mouie
    ► 19 ans
    ► Au minimum le weekend, mais normalement presque tous les jours
    ► Longue Vie au Roi
    ► Internet
    ► ...


Dernière édition par Elisabeth d'Alençon le 14.07.11 15:20, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Elisabeth d'Alençon " La cousine du Roi, c'est Moi! "   Elisabeth d'Alençon " La cousine du Roi, c'est Moi! " Icon_minitime14.07.11 0:13

« Il était une fois ... »

Palais du Luxembourg, lendemain de Noël 1646. La neige tombe paisiblement sur le domaine, recouvrant les jardins d'une couche candide de frêles flocons à la géométrie parfaite. La bise flagelle les fenêtres, et fait entendre ses gémissements à toute la maisonnée. A l'intérieur, également des cris et des plaintes. Mais ici, ce sont ceux de la maîtresse de maison, Marguerite d'Orléans, qui enfante. Une ribambelle de servantes se pressent autour de la jeune femme, portant linges, eau bouillie et autre attirail nécessaire à l'accouchement. Après de longues heures de souffrance et un ultime cri de soulagement, un bébé apparaît au milieu de l'armée des domestiques, un nourrisson encore rougeaud, dont les hurlements remplacent alors immédiatement ceux de sa mère éreintée. L'une des employées s'empara de l'enfant et la déposant près du sein de la Duchesse, lui annonça joyeusement :

Madame, voici votre fille !

Et la minute d'après, lorsque le prénom de la petite fut dévoilé, la nouvelle qu'Elisabeth de Bourbon-Orléans était née se répandit comme une traînée de poudre dans les environs. En effet, il ne faut pas oublier que ce n'était pas n'importe quelle grande bourgeoise ou petite noble à qui on avait donné la vie. Son père, Gaston d'Orléans était tout de même le fils d'Henri IV et de Marie de Médicis, benjamin de Louis XIII et oncle de futur roi de France : Louis XIV. Ces précisions s'avèrent assez déterminantes, puisque par la suite, la demoiselle ne manquerait pas une occasion de rappeler son ascendance à qui voudrait -ou pas- l'entendre, immensément fière de son sang figurant parmi les plus bleus de France.

Sa tendre enfance se passa dans l'opulence matérielle certes, passant ses deux premières années de vie aux côtés de sa mère, Marguerite d'Orléans au Palais. Cependant Elisabeth très tôt partit dans les Vosges auprès de religieuses et grandit donc dans l'amour de Dieu et du travail. Entendez-moi bien, le travail en tant que servitude était évidemment exclusivement réservée à la Troisième classe du pays, c'était plutôt le travail en tant que contraire de la paresse qui était prôné ici. Rien de pire qu'un être dont la flemmardise l'écarterait du droit chemin ! Ainsi, fut-elle amenée à apprendre et comprendre les Saintes Ecritures dès qu'elle en posséda les capacités intellectuelles suffisantes et préféra la difficulté et l'assiduité en s'essayant au clavecin, instrument star de l'époque, plutôt que de s'imprégner de bavardages frivoles et ô combien stériles. Et c'est de la sorte que la demoiselle grandit, bien loin des précieuses versaillaises et de ses cousins plutôt farfelus, qui seraient bientôt selon Elisabeth complètement rongés par le vice. Ce fut un choc lorsqu'elle rentra auprès des siens à l'âge de douze ans, car elle avait été complètement déconnectée de la vie courante des nobles de Paris et des alentours, et se crispa donc sur ses croyances et son mode de vie dénué de tout luxe.


Bien des années plus tard, alors que la jeune demoiselle avait fêté ses dix-huit ans à l'hiver, les cloches de la chapelle contiguë au Palais du Luxembourg retentissent. Les vêpres venaient de s'achever puisqu'il était 15h30, et bien que le printemps fût déjà là depuis quelques semaines, le soleil tardait à se manifester pleinement, laissant des nuages monopoliser le ciel, accompagnés de courants d'air frais, rendant un peu triste l'atmosphère de l'après-midi. Quelques personnes sortaient de la petite chapelle, emmitouflées dans des manteaux noirs, chapelet et bible à la main. Parmi elles, Elisabeth d'Alençon, accompagnée de sa mère, toutes deux de ferventes croyantes, même si l'une l'était de façon stricte et l'autre eh bien....beaucoup moins .La jeune Elisabeth avait dissimulé ses cheveux noirs et ne portait que le strict minimum de poudre et autre maquillage, d'une grande vanité selon elle. Pourquoi pervertir son esprit en ne se souciant que d'une apparence mortelle, vieillissante, plutôt que de privilégier son âme, sa foi ? Oh il était assez facile de tenir un discours pareil lorsque par chance, on était une belle femme de nature, et que l'on ne portait pas la moindre tare, très courante dans son entourage, conséquence des alliances consanguines pratiquées depuis des lustres par les grandes familles d'Europe !Marchant lentement vers leur demeure, la mère et la fille s'extasiaient devant la beauté de la célébration à peine achevée et discutaient du symbolisme de l'extrait de l'Ancien Testament choisi pour l'office. Leurs petits pas les menèrent finalement à bon port et elles s'engouffrèrent à l'intérieur de l'édifice, se dévêtant immédiatement de leurs pardessus, réchauffée par la chaleur de l'âtre qui brûlait dans l'immense cheminée. Une camériste vint alors à elles, pour prévenir Marguerite de l'arrivée d'une lettre d'une grande amie de la famille, Marie d'Astenac qui vivait à Versailles. Immédiatement elle s'en empara et s'assit aux côtés de sa fille afin d'en lire le contenu. Elle avait l'habitude qu'on lui écrive de là-bas et se délectait de chaque phrase que la Versaillaise couchait à chaque fois sur le papier car elle s'imaginait la vie pleine de faste et de divertissement que la Cour devait y avoir. Elisabeth quant à elle trouvait tous ces agissements complètement futiles et sans aucun intérêt. C'était presque comme si elle éprouvait une certaine honte pour ses cousins d'avoir transformé Versailles en un paradis de luxure, qu'elle n'approuvait pas le moins du monde et ne cherchait même pas à comprendre. Elle esquissa donc une moue exaspérée, pinçant les lèvres et levant ses yeux azurs de biche au Ciel lorsque sa mère l'invita à écouter le récit de la missive. Elle hocha tout de même légèrement la tête vers l'avant, n'osant défier l'invitation de sa génitrice. De toute façon, elle lui en ferait le récit tôt ou tard, autant être débarrassée de cette corvée tout de suite.


-Alors...Que nous dit cette chère d'Astenac ? Chère Marguerite, J'ose espérer que vous vous portez bien. Du côté de Versailles, l'activité reprend peu à peu après un hiver ardu. Le temps s'éclaircit de jour en jour, les feuilles s'emplissent de toutes les nuances de vert et les jardins recouvrent leur majesté. A la Cour aussi tout bouillonne. Le Roi votre neveu a décidé d'organiser une fête en l'honneur de l'arrivée du printemps et on murmure qu'il y exhibera son anglaise de favorite. Quelle fougue ! Les précieuses ne cessent de jaser et m'épuisent à force d'imaginer quelle provocation Louis aura l'audace de proférer cette fois-ci. Et Philippe n'est pas en reste. Au lieu de posséder des amantes comme tout un chacun, lui fait dans la perversion de la pire espèce : Il est infidèle avec un homme ! Quel outrage à cette pauvre Henriette. A dire vrai, j'ai toujours l'espoir que vous me rejoigniez car je me sens très seule au milieu de toute cette agitation païenne. En espérant vous voir bientôt enfin parmi les nôtres, ma chère Marguerite, je vous embrasse.
Votre amie, Marie


Lorsque sa lecture fut terminée, Marguerite eut un sourire amusé. Elle ne pouvait s'empêcher de rire des facéties de ses neveux malgré sa sobriété. Levant le visage vers celui de son enfant, elle remarqua que cette dernière avait pris une teinte rougeâtre et l'expression outrée de celle qui est choquée par de telles moeurs. Aussitôt elle ajouta :

-Voyons ma fille, cessez de déformer votre visage par de telles expressions ! N'est-il pas plaisant de connaître toutes ces anecdotes ? Et en réalité, je trouve vos cousins très inventifs en matière certes de décadence, mais tout de même ! Ne faut-il pas rendre à César ce qui est à César ?!

Elisabeth fronça les sourcils et, par gêne, passa un instant ses doigts dans sa longue chevelure de jais. Pourquoi discuter plus longtemps ? Sa mère et elle étaient en constant désaccord concernant la vie que menait la Cour ces derniers temps. Or elle ne put réprimer un faible soupir. Oh que oui, Louis était non seulement Roi de France, mais également le roi des réjouissances les plus délinquantes ! Comment celle qui lui avait inculqué des valeurs catholiques de droiture et de chasteté pouvait approuver de tels agissements ?! Décidément, elle n'arriverait donc pas à rendre sa raison à la Duchesse même si elle brûlait d'envie de la remettre en place. Jamais elle ne le ferait, pour le simple motif que le respect des parents était une valeur à laquelle tenait Elisabeth, même si son caractère moralisateur avait parfois tendance à prendre le dessus sur le reste. Ne répondant pas, Marguerite reprit la conversation devenue entretemps un monologue, auquel sa fille répondait de temps en temps par de petits haussements d'épaules ou opinait du chef. Ses paroles n'étaient devenues qu'un bruit de fond, tant elles lui semblaient inintéressantes. Elle ne se doutait pas que l'été suivant, la Duchesse se préparerait à rejoindre Versailles accompagnée de sa fille afin de s'y installer...
Et pourtant... le grand jour était arrivé. Après de longs pourparlers entre la Duchesse et Elisabeth, ce fut la mère qui gagna la bataille. En effet, ayant reçu une énième lettre d'Astenac et même celle du Roi en personne, elle n'osa plus refuser les incessantes invitations qu'on lui envoyait et décida qu'il était temps de s'intégrer à la vie versaillaise. Et malgré les jérémiades de mademoiselle capricieuse, elle resta de marbre et l'avertit qu'elle l'accompagnerait de gré ou de force. Cela ne plut que très moyennement à la jeune fille qui piqua une crise et invoqua tous les Saints à l'aide. Sans résultat. Finalement elle fut bien obligée d'accepter sa fortune et céda à contrecoeur aux désirs de sa mère.

Septembre 1665. La fête en l'honneur de l'arrivée de la cousine du Roi battait son plein. Toute la Cour était présente, riant et discutant en petits groupes assez peu disciplinés au goût d'Elisabeth. Elle, se trouvait avec Inès de Valencia, une de ses nouvelles amies fidèles. A ses yeux, elle était la seule chose positive qu'elle avait découverte en se rendant à Versailles. En effet, cette Inès se trouvait être une véritable perle rare au sein d'une noblesse des plus décadentes. Elle possédait la même morale sans faille et la même piété que la jeune Duchesse et c'est la raison pour laquelle celle-ci l'appréciait tant. Toutes deux passaient le plus clair de leur journée quand elles ne priaient ou ne lisaient pas à critiquer les agissements des autres nobles qui les entouraient. Rien ni personne ne trouvait grâce à leurs yeux, exceptée la Reine, elle aussi très portée sur la religion. Les deux femmes se promenaient donc bras dessus bras dessous, dévisageant les fêtards d'un air méprisant teinté de dégoût et de pitié. Soudain attirée par un homme poursuivant à la course cette Clorinda, une libertine italienne qui riait aux éclats, Mademoiselle d'Alençon pointa le couple et se tourna vers Inès.


Elisabeth : -Regardez-moi ça ! Comment peut-on à ce point sombrer dans l'ignominie ?

Inès :- Ma chère, nous sommes dans la cité du Péché, ne soyez pas surprise par de tels comportements, c'est mon lot quotidien...Cette italienne passe entre les mains d'hommes différent et ce, toutes les nuits...Vous rendez-vous compte ?


Elisabeth:- Ventre-Saint-Gris ! J'ai bien peur d'être contaminée par toute cette activité néfaste ! Comment faites-vous pour échapper à son influence ?

Inès:- Grâce à la Reine. En dehors de son Titre, c'est une femme absolument délicieuse et remarquable. La seule qui n'ait pas été viciée lors de son arrivée. Je l'admire vous savez ! D'ailleurs la voilà. Je me dois d'aller la saluer
.

Et elles s'échangèrent les aurevoirs de coutume, puis Mademoiselle de Valencia s'en alla rejoindre sa Reine, laissant Elisabeth seule contre tous. Elle se mit alors à observer les alentours, examinant chaque recoin de son champ de vision et dut admettre que tout paraissait majestueux et grandiose ; le décor, la musique, et tout l'ambiance régnant dans les jardins. Elle se surprit même à esquisser un léger rictus plutôt proche du sourire à la vue de ces dames, toutes mieux apprêtées les unes que les autres, arborant des toilettes impeccables et il fallait le relever, assez originales. Finalement elle voyait de la joie se refléter dans les rires des gens, et non seulement le ricanement fourbe de Satan, mais peut-être aussi un véritable bonheur. Et puis rapidement elle se ravisa. Non. Elle ne devait pas se réjouir de cette noce de dévergondés.Dieu n'approuvait pas ce genre d'écarts : le Diable les inspirait. Mademoiselle reprit alors sa figure de Sainte Vierge prude et arrogante, jugeant le monde du haut de son piédestal. Elle se promit de tout tenter pour ramener d'honnêtes moeurs à la Cour, peu importe le moyen. Et puis, elle était la cousine du roi, et par conséquent elle faisait ce qu'elle voulait. Mais brusquement, elle se fut tirée de son rêve d'ordre et de grandeur passée par un affreux personnage, ce Ferdinand de je-ne-sais-quoi. Les deux se haïssaient cordialement et à la moindre occasion, ils entamaient une joute verbale dont chacun désirait ardemment sortir vainqueur, afin d'affirmer sa supériorité à l'autre. Puéril me direz-vous. Eh bien sachez qu'Elisabeth avouait que ça l'était, mais elle ne pouvait s'empêcher de contrattaquer aux piques que lui lançait celui qu'elle avait surnommé l'espèce de saltimbanque dégénéré.

Ferdinand : - Oh, mais qui vois-je ? Mademoiselle aurait-elle sombré dans l'antre de Lucifer ?

Evidemment, il avait parlé avec une extrême ironie, se moquant de la sainte nitouche aux principes stricts et purs qui le jaugeait d'un air dédaigneux particulièrement risible. La demoiselle haussa un sourcil et rétorqua d'un ton froid. Il faut dire qu'elle était un brin vexée par sa réflexion. Elle n'avait en aucun cas l'habitude de se faire bousculer de la sorte et n'avait pas apprécié cette façon de s'adresser à elle. Mais pour quelle manante la prenait-il donc ? Elle allait lui montrer de quelle bois elle se chauffait ! Non mais !

-Monsieur, veuillez montrer un peu de respect à la cousine de Roi. Vos....blagues sont d'un goût disons...exécrable... et mes oreilles délicates.

Lui la prit au mot et se courba bien bas, en esquissant un « Majesté » du bout des lèvres, terriblement amusé par la tournure que la soirée prenait. Il adorait mettre en rogne cette duchesse de mes deux avec ses idées inflexibles et qui n'arrêtait pas de rappeler à tout le monde la hauteur son rang. Mais qu'est-ce qu'il s'en fichait bien de son arbre généalogique ! Elle ne l'effrayait pas, bien au contraire : depuis sa récente arrivée à Versailles, il ne s'était jamais autant diverti. Elle se raidit encore plus devant l'attitude irrespectueuse de son interlocuteur et préféra couper court au semblant de conversation qu'ils venaient d'avoir en s'éloignant sans un mot ni un regard. Mais elle se promit qu'elle lui clouerait le bec la prochaine fois qu'ils se verraient ! Et avec Mademoiselle d'Alençon ce n'était pas des paroles en l'air, croyez-le bien .
Bref. Elle s'apprêtait à s'en aller de cette fête d'un goût plus que mitigé, mais quelqu'un la retint doucement par le bras. Il s'agissait de cette chère Christine de Listenois, très aimée de notre Duchesse nationale. Il faut dire qu'elle savait y faire, mesurant chaque parole et moindre geste dans le but d'être assurée de l'affection de ceux qu'elle visait. Et pour être franc, cela marchait à merveille. Tout de suite elle s'était attiré les faveurs de mademoiselle d'Alençon qui appréciait énormément leurs conversations. Elle représentait un peu un bol de fraîcheur et la folie qu'elle-même ne possédait pas. De plus, son histoire avec une certaine Enola l'avait rendu touchante au point de donner envie à sa nouvelle alliée d'y fourrer son joli petit nez et de les rabibocher. Oh que oui, la demoiselle était une excellente tragédienne, lorsqu'il s'agissait d'apitoyer les grands de ce monde. Aussi, elle démarra sa tirade en louant la beauté de la Duchesse, persuadée de lui faire plaisir.


-Elisabeth, très chère, vous êtes ravissante ce soir, encore plus époustouflante que d'ordinaire. Toutes ces précieuses font pâle figure à côté de vous.

Et lui prenant la main, elle continua :

-Votre peau est si douce, et vos yeux....d'un bleu aussi pur que votre coeur. Ne dit-on pas que les yeux sont le miroir de l'âme ?

Et le plus innocemment du monde elle reprit :

-D'ailleurs nous devrions nous voir rapidement votre compagnie me manque au plus haut point. Auriez-vous du temps à m'accorder prochainement ?

Elle se figea et sourit doucement, le regard plein d'admiration et d'une nuance de soumission excellemment calculée. Bien sûr, Elisabeth fut enchantée par tous ces compliments savamment débités et acquiesça volontiers, sous le charme de la blonde.

-Voyons Christine, il est évident que votre compagnie m'est également très agréable. Que pensez-vous de demain ?

Christine agrandit son sourire un peu mielleux puis accepta la proposition. Enfin elle se courba devant son interlocutrice et disparut aussi vite qu'elle était venue. Et c'est là-dessus que s'acheva la soirée de la Duchesse, laissant aux coquins le reste de la nuit pour exaucer leurs envies les plus folles.

Lendemain.8h30. C'est la fin de la prière du matin, et sans surprise on retrouve Elisabeth. Couchée bien plus tôt que ses hôtes, elle s'était levée à l'aube pour remercier le Seigneur comme il se doit. Elle avait également rendez-vous avec son confesseur, Paul de son prénom, à qui elle confiait tous ses soucis et angoisses. Elle s'y rendit donc, heureuse de pouvoir demander pardon à Dieu et lui conter ses moindres états d'âme, et puis il fallait avouer qu'elle le trouvait sympathique ce confesseur. Pas sûr que ce soit réciproque mais passons. S'agenouillant, Elisabeth fit le signe de croix.


-Bénissez-moi mon père parce que j'ai péché.

Soupir intérieur du confesseur. Il se demandait bien quels événements extraordinairement banals parviendraient à ses oreilles. Et effectivement, de longues minutes durant, la demoiselle expia ses péchés, de plus en plus soulagée, et craignant de moins en moins la colère de Dieu. Elle exprima sa peur de devenir comme toutes ces catins en furie, de céder à la tentation. Le confesseur l'écouta sans broncher et finalement se sentit libéré pour quelques jours de l'angélique cousine royale. Elle lui proposa de déjeuner, il esquiva son invitation, prétextant un emploi du temps surchargé. Il prit congé. Elle croisa Philippe de Lorraine en revenant. Il avait une mine de déterré, apparemment la fête avait duré et laissé des traces. Elle croisa son regard endormi et décida de l'accoster. Eh oui, mademoiselle avait envie de se la jouer finaude en lui proposant un chocolat chaud ou toute autre boisson qui lui plairait, et le cuisiner jusqu'à qu'il cesse toute influence sur son pauvre cousin. La finalité étant qu'il quitte définitivement Versailles et aille dépraver d'honnêtes gens ailleurs, et ce loin, très loin. Après les politesses d'usage, il accepta le rendez-vous persuadé tout comme elle de la faire craquer et qu'elle s'en aille à milles lieux de lui. Le combat des chefs était engagé. Affaire à suivre...

[Voilà je crois que j'ai fini et j'espère que ce n'est pas trop mal...ça fait des lustres que je n'ai plus fait ça:)]


Dernière édition par Elisabeth d'Alençon le 14.07.11 15:24, édité 2 fois
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Amy of Leeds


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MessageSujet: Re: Elisabeth d'Alençon " La cousine du Roi, c'est Moi! "   Elisabeth d'Alençon " La cousine du Roi, c'est Moi! " Icon_minitime14.07.11 13:55

Bonjour et bienvenue à toi ! Very Happy

On a une Elisabeth Very Happy

Pour ma part ça me semble très bien, le personnage est bien cerné et les liens y sont décrits clairement ! ^^

Je ne vois rien à redire de mon côté donc, mais avant ta validation définitive comme c'est un perso qui tient très à coeur à Mister ( Razz ) je le laisse commenter aussi, car peut-être certaines choses ont pu m'échapper même s'il ne me semble pas. Smile

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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

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MessageSujet: Re: Elisabeth d'Alençon " La cousine du Roi, c'est Moi! "   Elisabeth d'Alençon " La cousine du Roi, c'est Moi! " Icon_minitime15.07.11 1:24

Ma cousine détestée cheers

J'aime beaucoup ta fiche et après avoir discuté avec toi par MP, je pense que je vais adorer ce personnage. Et que Monsieur va bien la détester Razz

Tu es donc officiellement validée, bienvenue chez les fous Very Happy
Tu peux passer à présent au logement, rang, liens ... et jouer bien sûr Clin d'Oeil
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MessageSujet: Re: Elisabeth d'Alençon " La cousine du Roi, c'est Moi! "   Elisabeth d'Alençon " La cousine du Roi, c'est Moi! " Icon_minitime

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