theodore dashwood ♦ keep all my love forever. ps : i love you...

- Pourquoi ?

- Pourquoi quoi Theodore ?

- Pourquoi me fais-tu cela Elise. Je croyais que nous devions nous marier ! Je pensais avoir beaucoup plus de valeur à tes yeux et en fait, tu t'es joué de moi ! Comment as-tu pu me faire une telle chose ?

- Theodore, nous nous sommes fait ces voeux il y a dix ans ! On était des enfants, s'était...pas sérieux !

- L'amour que je te portais était sérieux lui et je pensais que s'était réciproque...M'as-tu seulement aimé Elise, juste une fois ?


La jeune femme ne répondit même pas, elle se contentait simplement de le fixer de son regard azuré qui, longtemps l'avait charmer. L'homme détourna les yeux, de peur d'avoir encore cette faiblesse de lui pardonner et se mit à faire les cent pas, tel un lion dans sa cage. Finalement, il s'arrêta net et se tint droit et fier devant elle, aussi froid que lui permettait son éducation anglaise.


- Et bien dans ce cas, je te souhaite et heureux et bon mariage avec ton futur époux. Adieu Elise...

- Ted...


Mais l'homme était déjà partit, car si extérieurement, aucunes émotions ne parvint à se glisser sous la carapace qu'il avait, très jeune, appris à arborer au fil des années, intérieurement, Theodore avait l'impression que jamais plus il ne serait capable d'aimer à nouveau. La peine était si forte qu'il se jurait de ne plus jamais retomber dans ce piège que lui avait tendu cette diablesse.

2 Janvier, 1649.

Amour. Les gens n'ont que ce mot à la bouche et moi, je ne suis plus sûr de pouvoir en ressentir les prémices de ce long supplice. Qu'ai-je donc fait pour mériter cela ? Alors que tout autour de moi n'est que joie et gaieté, je sombre un peu plus chaque jour dans une austérité qui m'est pourtant inconnu et soudain, l'image que me renvoie le miroir m'effraie. Les traits de mon visage se sont durcit et si je tente l'esquisse même d'un sourire, d'un simple et pourtant si dur geste d'un rictus, je suis surpris de constater que même ça, je n'y arrive plus. Et la réalité me rattrape de plein fouets. Mon père. On dirait mon père. L'homme que je hais le plus en ce bas monde. L'homme en qui je ne voulais point ressembler est pourtant, aujourd'hui même, face à moi, dans ce simple reflet qui est néanmoins le mien.


***


Droit et sans aucunes émotions apparentes, Theodore observait l’horizon avec ennui. N’étant pas habitué à ce calme plat, le jeune soldat ne voyait rien à faire pour s’occuper l’esprit. Il espérait très vite monter en grade et pour ce fait, le jeune homme n’hésitait pas à se donner corps et âmes à son travail. De toute façon, Theodore se répétait souvent que s’était la seule chose qui le faisait tenir, qui lui donnait la force de se battre et de prouver à son père qu’il n’était pas, comme le pensait celui-ci, un bon à rien.


- Navire en vue !


Aussitôt, les yeux de l'homme ne tardèrent pas à se poser sur le bateau qui, n'avait pas de bâtiment. Son sang ne fit qu'un tour et comme tous les hommes qui se trouvaient à proximité de lui, il sortit son épée de son fourreau et se tint prêt à la future attaque de ces forbans des mers. Le vent ne les avantageant pas et se faisant très vite rattraper par le navire ennemi, ils n'eurent pas d'autre choix que d'engager les hostilités. Ils donnèrent l'assaut et tirent, les canons donnant la mesure aux différents sons qui se dégageaient du combat.

Alors que Theodore était en train de donner un combat des plus agressifs, il vit un pirate se lancer à l'aide d'une corde sur le navire de sa majesté et atterrir juste derrière un de ses collègues. Il n'en fut pas plus pour le soldat et il dégagea son pistolet de sa ceinture pour tirer son unique balle entre les yeux du forban qui en tomba raide mort.

17 Mars, 1651

Le total des morts à atteint les dix-sept mort aujourd'hui. Perte non négligeable pour la qualité d'arme et d'expérience que nous avons, face à ces brigands. Seulement voilà, avec un commandement aussi médiocre, il ne faut pas s'attendre à faire des miracles. L'amiral, n'ayant surement pas eu affaire à des pirates, est resté complètement pétrifié de peur devant l'assaut. Cela ne peut continuer ainsi. Combien de vie humaine faut-il perdre pour que l'homme se décide enfin d'agir comme son grade le lui permet ? Tout cela m'afflige et pourtant, je suis impuissant. Si seulement on me donnait ma chance, je pourrais leur prouver que je suis digne de servir Sa majesté. Mais une fois de plus, la gloire m'échappe, encore et toujours.

J’avais pensé qu’en échappant à l’autorité étouffante de mon père et de la rivalité que j’échangeais avec mes quatre frères depuis que je savais parlé, m’aiderait à sortir enfin de l’ombre mais, hélas, je m’étais une fois de plus trompé.


***


Une nouvelle fois, Theodore essaya de repousser cette main trop entreprenante qui se glissait sous sa chemise.


- Non !

- Qu'Est-ce qu'il y a ? Tu n'aimes pas l'amour ?

- Si mais...pas avec les hommes !

- Comment peux-tu certifier dans ce cas que tu n'aimes pas cela sans bien même y avoir goûté Theodore ? Cela ne te déplaira pas, je te le promets...


N’ayant aucune réplique face à ces mots; Theodore ne répondit pas et laissa finalement l’homme faire ce qu’il souhaitait, n’ayant plus rien à perdre. Au fil des minutes, le nouveau lieutenant, sombra bien malgré lui et se surpris à aimer les caresses expertes que lui procurait son jeune ami. Il guidait si bien ses gestes que quand la main disparue de son corps, Theodore vint quémander d’un baisé la présence de ce contact qui, quelques minutes avant, l’avait rebuté.

26 Novembre, 1658

Je me suis laissé piégé, envoûté par cet homme que j'admirais, il m'a emmené avec lui vers des contrés dont j'ignorais encore le sens. Si on m'avait dit un jour que je me risquerais à jouer à ces jeux malsains, à ses vices italiens avec cet homme, je n'en aurais tout simplement pas cru un mot. Et voilà que maintenant, j'en suis venu au point de non retour et pour être franc, cela ne me déplait pas tant que cela. J'en viens même à regretter la présence de mon amant à cette heure avancée de la nuit. Entre l'annonce du mariage d'Elise et ce qui s'est produit il y a, à peine deux jours, de l'eau a coulé sous les ponts. Néanmoins, je ne l'oublie pas, je n'y arrive pas, cette femme m'a marqué au plus profond de ma chair.


***


Rassemblé dans la cour, les gens se dressaient sur la pointe des pieds pour y voir mieux. Attendant de faire son entré, Theodore sentit son coeur s'affoler de peur, mais aussi d'excitation. Le jour tant attendu était enfin arrivé, le jour dont il avait rêvé allait être réalisé en ce jour ensoleillé, car ils avaient enfin consentit à le promouvoir au rang de commodore, second du HMS unfathomable.

Drapé de sa redingote noire, il avait fier allure avec son physique imposant. Non par sa largeur, mais surtout par ses un mètre quatre vingt-sept, il inspirait le respect, mais aussi la crainte. Malgré son visage doux aux traits fins, son regard était des plus froids. Toujours sérieux et distant avec ceux dont il n'était pas proche, l'homme gardait toujours une certaine réserve envers les autres. Peu surprenant, car les britanniques n'étaient pas des personnes démonstratives.

Il s'avança finalement, veillant toujours à rester maître de ses émotions. Et pourtant, intérieurement, Theodore était fou de joie. Ce jour était le plus beau, ce jour était le sien.
Quand on lui eut remit sa nouvelle épée, le nouveau commodore ne put, cacher l'émoi intense qui se jouait dans ses prunelles aux teintes noisette. Il remercia son supérieur, s'inclinant légèrement devant lui et rangea l'épée dans son fourreau, ses doigts tremblant
Quelques mois plus tard, il embarqua sur son nouveau navire, ayant pour destination la France.

Il ignorait tout de ce pays mais l’homme avait veillé à apprendre correctement la langue pour pouvoir être compris et surtout, comprendre cette langue qu’il jugeait barbaresque. Pendant son voyage, il se renseigna sur les différents mode à adopter et les choses qu’il fallait éviter pour ne pas déplaire.

10 Février, 1666

Dans quelques jours, nous accosterons dans le port de Marseille. Je redoute ce moment plus que tout, car malgré les informations que j'ai pu mémoriser, je ne maîtrise pas encore bien la langue française. Mon accent risque de me jouer des tours, je le crains. J'ai pu mémorisé les coutumes françaises mais j'ignore encore comment les gens de Versailles vive dans ce monde qu'on dit merveilleux. Il y a une certaine cadence, un train de vie à mener et malgré ma persévérance, j'ignore encore si, je serais à la hauteur.