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 On pourrait tout raconter, nos feux les plus fous à l'inconnu trouvé dans l'annuaire... [Messire de Montfort]

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MessageSujet: On pourrait tout raconter, nos feux les plus fous à l'inconnu trouvé dans l'annuaire... [Messire de Montfort]   On pourrait tout raconter, nos feux les plus fous à l'inconnu trouvé dans l'annuaire... [Messire de Montfort] Icon_minitime18.03.11 23:55

La nuit tombait. Le froid était moins mordant qu’au début du mois de Décembre, une légère brise annonçant le printemps s’était levée et s’amusait à taquiner les branches, pourvues de quelques feuilles par-ci par-là, des arbres qui longeait le Grand Canal de Versailles.
Les mains dans le dos, l’allure nonchalante, le nez en l’air et les yeux fermés, un homme aux cheveux longs retenus par un catogan mauve s’octroyait une énième promenade nocturne dans le crépuscule silencieux qui avait enveloppé les jardins, le château, Paris et ses alentours.
A Versailles on trouvait plusieurs espèces : ceux qui en mettent plein les yeux, les discrets, ceux qui rêvent de gloire et ceux qui la fuient. Jouissant d’une réputation de loup solitaire, quasiment d’ermite, Jean-Baptiste Lully se félicitait presque tous les jours de ne pas être un de ces courtisans du Roi qui n’en ratent pas une pour se canarder. Certains aimaient être sous les projecteurs, au centre de toutes les rumeurs toutes plus insensées les unes que les autres, d’autres préféraient se faire tout petits et passer inaperçus.
Oui, on trouvait vraiment de tout mais tous avaient un ami commun : le mensonge. Qui n’avait jamais menti par intérêt ? Lully l’avouait, pour préserver sa tranquillité, il avait plusieurs fois inventé des histoires et ne le regrettait pas une seule seconde.

Ce soir-là, il avait reçu la visite de son ami Molière qu’il n’avait pas vu depuis plusieurs jours. Ce dernier préparait sûrement une farce dont il avait le secret à l’italien. Leur dîner s’était passé dans une ambiance cordiale et bon enfant comme à chaque fois qu’ils se retrouvaient. Molière rapportait quelques ragots et Lully riait sous cape des malheurs des uns et des autres. Bizarrement, le comédien ne s’était pas éternisé comme à son habitude et avait pris congé assez tôt. L’ayant raccompagné une partie du chemin, Jean-Baptiste avait eu envie de faire une petite promenade du côté du Grand Canal vu que le temps était plutôt clément et c’était avec un délice non-feint qu’il savourait l’instant présent. Il se mit à penser à Luigi, son beau romain… Sa présence lui manquait parfois mais les retrouvailles n’en n’étaient que plus tendres et authentiques. Il avait hâte de lui jouer le nouvel air qu’il avait composé en son honneur, il était certain que ça plairait au jeune homme.
Et puis Lully se mit à penser à Marianne. Voilà plusieurs jours qu’il ne lui avait pas fait travailler son violon. Demain il la ferait demander et lui donnerait un cours, il en profiterait sûrement pour la laisser l’inspirer comme elle savait si bien le faire.
L’italien s’arrêta non loin du bord et laissa le reflet des étoiles dans l’eau calme l’hypnotiser, tant et si bien qu’il manqua de tomber à l’eau lorsqu’une voix jaillit à côté de lui, le sortant de sa torpeur comme on sort un somnambule de son sommeil.



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MessageSujet: Re: On pourrait tout raconter, nos feux les plus fous à l'inconnu trouvé dans l'annuaire... [Messire de Montfort]   On pourrait tout raconter, nos feux les plus fous à l'inconnu trouvé dans l'annuaire... [Messire de Montfort] Icon_minitime27.03.11 16:10

On pourrait tout raconter, nos feux les plus fous à l'inconnu trouvé dans l'annuaire... [Messire de Montfort] Sebast13On pourrait tout raconter, nos feux les plus fous à l'inconnu trouvé dans l'annuaire... [Messire de Montfort] Lully_11
< < On rencontre sa destinée souvent par les chemins qu'on prend pour l'éviter. > >
Jean de la Fontaine
    En cette nuit d'hiver à Trianon, Sébastien faisait de nouveau une insomnie. Se tournant dans tous les sens entre ses draps, il était incapable de fermer les yeux sans penser à ses recherches. Il ne pouvait pas continuer ainsi se dit-il en se relevant la mine défaite. Voilà des mois, presque un an qu'il cherchait en vain ce qu'il commençait à voir comme une chimère. A quoi bon être autant tourmenter ? Le jeune homme savait qu'il se lançait à corps perdu dans ses recherches pour oublier l'agonie de son père, loin de Versailles...et ses efforts surhumains pour masquer à la cour ses vices...Monsieur le taquinait souvent à ce sujet, tentant de lui faire comprendre qu'il était temps qu'il se laisse vivre et que sa position à Versailles n'en serait point altérée...Son regard se posa sur son secrétaire sur lequel était étalé toutes ses nombreuses recherches. Il se leva prestement, bien décidé de ce qu'il allait faire. Attrapant l'ensemble de cette paperasse, il ouvrit un tiroir et rangea le tout à l'intérieur avant de le fermer à double-tour. Il était certainement temps de mettre cela de côté, ou d'attendre un moment propice pour s'y replonger. Le jeune comte se passa de l'eau fraiche sur le visage avant de se regarder dans le miroir. Il était pâle comme la Lune. La seule chose dont il avait besoin en cet instant était de s'aérer l'esprit. Il s'habilla rapidement, sans même fermer complètement sa chemise, sans trop chercher à être des plus présentables : après tout c'était une heure avancée de la nuit, qui pouvait-il donc bien croiser ? Il quitta discrètement ses appartements, espérant ne point croiser les autres courtisans qui vivaient également à Trianon Sous Bois, il n'avait pas envie d'être obligé inventer un mensonge pour expliquer son escapade (qui n'avait que peu d'explications d'ailleurs). La lune était pleine cette nuit là, le comte pouvait presque voir comme en plein jour. Il quitta le petit château pour se diriger vers le canal où l'air frais ne manquerait pas pour le sortir de sa torpeur.

    Longeant le cours d'eau, Sébastien contemplait les reflets nacrés de l'astre lunaire dans les eaux sombres du canal, s'imprégnant du silence si particulier des nuits d'hiver. Il sentait son esprit s'apaisé peu à peu lorsqu'il vit une silhouette près de l'eau, semblant observer l'onde. Sébastien s'était arrêté devant cette apparition et hésita à s'approcher. Il n'était pas armé mais il se dit, confiant, qu'il n'avait peut être rien à craindre (après tout : il savait se battre !). Il s'approcha lentement du mystérieux individu qui ne bougeait pas d'un pouce. Plus il se rapprochait plus le Comte pouvait voir qui il était. Alors qu'il était arrivé derrière lui il posa sa main sur l'épaule de l'homme :

    "Monsieur Lully ? Que faites vous ici ?" Demanda Sébastien, surpris.

    Le grand compositeur de la cour sembla sortir d'une rêverie et sursauta au contact de la main du jeune Comte. Il se tourna vers lui et un grand regard bleu se posa sur Sébastien qui sentit un grand frisson lui traverser le corps, de la pointe de ses cheveux jusqu'aux bouts des doigts. Le teint pâle de Jean Baptiste Lully renvoyait la lumière nocturne avec un éclat étrange que le jeune homme ne sût définir. Il avait déjà croiser le compositeur auparavant alors qu'il discutait avec Monsieur d'Orléans mais il ne lui avait jamais adresser la parole et l'italien ne devait pas même savoir qui était Sébastien ! Il se sentait tout à coup tout chose devant cet homme, ne sachant trop pourquoi. Il sentit comme une boule au ventre et sa gorge se resserrer et il ne pouvait détacher son regard des yeux de Lully.

    "Je...J'espère ne point vous importuner, Monsieur. Pardonnez-moi si je vous ai surpris.", dit-il en s'inclinant respectueusement.

    Il s'aperçut alors de sa tenue et il s'empressa de mettre sa chemise correctement et ferma sa veste avant de lancer un sourire gêné et maladroit à Monsieur Lully. Sébastien avait du mal à croire qu'il perdait autant ses moyens devant cet homme...

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MessageSujet: Re: On pourrait tout raconter, nos feux les plus fous à l'inconnu trouvé dans l'annuaire... [Messire de Montfort]   On pourrait tout raconter, nos feux les plus fous à l'inconnu trouvé dans l'annuaire... [Messire de Montfort] Icon_minitime27.03.11 17:07

Jean Baptiste songeait à mille et une mélodies, à des milliards de notes et à des millions de mesures. Pendant sa rêverie, il fredonnait presque silencieusement un de ses airs qu’il avait composé pour son doux Luigi, loin de se douter qu’un jeune compte viendrait troubler sa solitude.
Lorsqu’il sentit une main sur son épaule, il eut un sursaut de surprise et s’empressa de se retourner pour voir qui avait osé le déranger aussi brutalement.
Alors qu’il adressait un regard presque furieux au jeune homme, il s’apaisa en voyant sa mine gênée. Lully lui offrit un petit sourire en coin quand Montfort s’inclina devant lui pour le saluer. Il tendit son bras et le fit se relever en lui parlant d’une voix douce :


"Monsieur Lully ? Que faites vous ici ? Je...J'espère ne point vous importuner, Monsieur. Pardonnez-moi si je vous ai surpris."
- Oubliez l’étiquette jeune comte. A cette heure-ci, nous ne sommes que des hommes, les titres importent peu dans l’obscurité…


Un léger rire franchit la barrière de ses lèvres devant la scène comique que lui offrait Sébastien. Contrairement à la plupart des jeunes filles, certains garçons se faisaient tout petits dans leurs souliers face au compositeur et d’après ce qu’il pouvait voir, le français en faisait partie.
Lully mit cette maladresse sur le compte de l’éducation, sûrement très sévère, que le comte avait dû recevoir.
Par contre, il ne comprit pas pourquoi ce dernier ne détachait pas son regard du sien. Certes, on lui avait rabattu les oreilles comme quoi ses yeux bleus faisaient tourner la tête de plus d’une personne mais c’était l’une des rares fois où quelqu’un les affrontait presque sans ciller et cela arracha un froncement de sourcil quelque peu méfiant de la part du florentin.
Histoire de mettre à l’aise le jeune Montfort, Lully décida de mettre la déception que sa ballade ait été écourtée de côté et de laisser la chance au brun de rester avec lui.


- Je vous retourne vôtre question... Il est bien tard pour se promener et nous sommes assez loin de vos appartements. Permettez-moi de vous demander si un quelconque tourment trouble votre sommeil, vous me semblez bien pâle pour une jeune homme de votre âge.

Loin de se douter qu’il mettait Sebastien dans tous ses états, Jean Baptiste l’observa discrètement sans vraiment savoir pourquoi. Il n’était pas du genre à laisser ses yeux caresser les lèvres de ses interlocuteurs, essayer de deviner ce que les vêtements pouvaient bien leur cacher, interroger leurs pairs sur leurs véritables intentions et s’attarder sur une quelconque courbe… Reprenant ses esprits quand il sentit que Montfort lui posait une question, il secoua légèrement la tête et fit mine d’avoir une poussière dans l’œil avant de proposer au jeune comte de l’accompagner dans la suite de sa promenade. Il se sentait d’humeur sociable tout à coup et la compagnie du jeune homme, bien qu’un peu dérangeante, ne lui ferait pas de mal.

- Pour être honnête, dit Lully en se mettant en marche, je n'ai pas prêté grande attention à vôtre précédente interrogation. Pourriez-vous me faire le plaisir de me la reposer, je vous prie? Et si cela ne vous dérange pas.
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MessageSujet: Re: On pourrait tout raconter, nos feux les plus fous à l'inconnu trouvé dans l'annuaire... [Messire de Montfort]   On pourrait tout raconter, nos feux les plus fous à l'inconnu trouvé dans l'annuaire... [Messire de Montfort] Icon_minitime27.03.11 21:15


    "Oubliez l’étiquette jeune comte. A cette heure-ci, nous ne sommes que des hommes, les titres importent peu dans l’obscurité…"


    Un petit rire s'échappa de la bouche du compositeur mettant un peu plus Sébastien dans l'embarras.

    "Je vous retourne vôtre question... Il est bien tard pour se promener et nous sommes assez loin de vos appartements. Permettez-moi de vous demander si un quelconque tourment trouble votre sommeil, vous me semblez bien pâle pour une jeune homme de votre âge."

    L'italien était fort observateur, se dit Sébastien. Il baissa les yeux, c'était la première fois qu'il arrivait à détacher son regard de celui de Lully. En cet instant il ne savait pas même mentir, l'idée ne lui traversait pas l'esprit, le jeune comte se sentait comme nu sous le regard du florentin. Il trouva le courage de relever les yeux, essaya de respirer un peu d'air et trouva enfin le moyen d'ouvrir le bouche :

    "A vrai dire, je ne trouve pas le sommeil depuis des semaines. Il y a quelques affaires qui me préoccupent et je ne sais comment apaiser mon esprit. Cela devient presque de l'obsession vous savez...Je...Oh je m'égare, reprit-il. Pardonnez ma confusion. Je ne peux vraiment pas me permettre de vous gâcher un peu plus vôtre tranquillité, Monsieur. J'espère en tout cas que les raisons de votre présence ici sont plus, disons, enjouées que les miennes," Dit-t-il alors à Lully.

    L'homme semblait plongé dans une réflexion profonde, observant Sébastien d'un regard que le jeune homme n'aurait sût décrire. Malgré tant de silence de la part du musicien, le Comte ne pouvait s'empêcher d'être captiver par cet homme. Cela relevait de l'inexplicable. Sébastien restait là, planté au sol, incapable de faire le moindre mouvement, il n'attendait qu'une réaction de Jean Baptiste Lully. Celui ci sembla alors sortir de ses pensées et son attention se porta de nouveau sur son interlocuteur.



    "Pour être honnête, dit Lully en se mettant alors à marché, je n'ai pas prêté grande attention à vôtre précédente interrogation. Pourriez-vous me faire le plaisir de me la reposer, je vous prie? Et si cela ne vous dérange pas."


    "Je...je vous demandais, commença Sébastien en suivant Lully, si les raisons de vôtre présence ici étaient plus enjouées que les miennes."


    Pendant qu'il parlait, il se surprit à admirer le visage de l'italien, sa démarche, ses courbes...Il se pinça discrètement la main pour sortir de sa contemplation. Il ne se reconnaissait pas, jamais il ne s'était comporté ainsi face à quelqu'un. Toutes ses sensations le fascinaient et le rendaient méfiant à la fois. Malgré tout, il semblait que Lully ne remarquait rien de tout cela...en tout cas Sébastien l'espérait tandis que le feu lui montait aux joues.


    "C'est une nuit magnifique, vous ne trouvez pas ? Demanda le Comte, voulant détourner l'attention du compositeur. J'espérais que l'air frais du canal me revigore l'esprit. Vous êtes un habitué des escapades nocturnes ?" Osa Sébastien.


Dernière édition par Sebastien de Montfort le 27.03.11 23:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: On pourrait tout raconter, nos feux les plus fous à l'inconnu trouvé dans l'annuaire... [Messire de Montfort]   On pourrait tout raconter, nos feux les plus fous à l'inconnu trouvé dans l'annuaire... [Messire de Montfort] Icon_minitime27.03.11 21:50

"Je...je vous demandais, commença Sébastien en suivant Lully, si les raisons de vôtre présence ici étaient plus enjouées que les miennes."

Pendant qu’ils marchaient d’un pas tranquille le long du canal, Lully tourna la tête vers le jeune homme pour lui répondre, même s’il prit quelques secondes de réflexion, avec un sourire courtois.
Tout au long de sa réponse, il ne put s’empêcher de sonder le regard apeuré de son interlocuteur. Pourquoi cette peur et cette méfiance ? Certes, l’italien avait la réputation d’être un vieux grognon ne supportant pas les autres… mais il faisait quand même un effort ce soir alors pourquoi cette méfiance ?


- Je ne sais ce qui vous tourmente mais personnellement, mes raisons sont plus enjouées c’est vrai. Il s’agit de raisons… digestives dirons-nous. Une petite promenade après un bon repas avec mon ami Molière est toujours appréciable pour bien dormir. Tous les petits vieux ont leur manies, n’est-ce-pas ?

Lully avait lancé ça sur le ton de la plaisanterie. Il ne se reconnaissait pas non plus. Pourquoi il se sentait obligé de faire de l’humour pour changer les idées du jeune comte ? Bah, de toute façon, il avait entendu Monsieur confier à Louis que Montfort était quelqu’un de discret à la cour. Lully n’avait donc rien à craindre pour sa réputation de vieux gâteux.
Son sourire s’agrandit quelque peu pendant qu’il mettait ses mains dans son dos et levait le nez vers le ciel délicieusement dégagé pour une nuit d’hiver.


- Je suis de vôtre avis Monsieur, les nuits hivernales comme celle-ci sont rares. Vous avez fait le bon choix, la solitude et l’air frais sont de très bons remèdes pour nos tourments.
Si je suis un habitué ? Laissez-moi vous poser une question jeune homme…


Et Lully s’amusa à prendre un air autoritaire en s’arrêtant net pour faire face à Sebastien. Il allait voir si ce que Monsieur avait dit était vrai et si ce qu’on lui rapportait à son sujet était fondé. Personne n’aurait pu prédire, qu’une nuit, que les deux hommes se rencontreraient, rien ne le prédisait d’une quelconque façon. Jean Baptiste mit ses mains l’une contre l’autre comme s’il priait et porta le bout de ses doigts à ses lèvres comme s’il choisissait avec soin ses mots.

- Dites-moi… Dites-moi si à votre avis je le suis ou non. N’ayez pas peur, soyez sincère, c’est la principale qualité que l’on vous prête.

Pendant que le comte répondait, Lully l’observa d’un œil de lynx, d’un air sévère. Ses traits, ses yeux, ses lèvres, sa gestuelle et le son de sa voix. Il passa tout en revue pour se faire son propre avis sur le jeune homme, le résultat ne le déçut pas et de nouveau il se mit en marche, laissant le choix à Montfort de le suivre ou non. Au bout de quelques pas, il s’arrêta pour se retourner vers lui et lui lança un regard interrogateur signifiant : l’occasion ne se présentera pas de sitôt, profitez-en.
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MessageSujet: Re: On pourrait tout raconter, nos feux les plus fous à l'inconnu trouvé dans l'annuaire... [Messire de Montfort]   On pourrait tout raconter, nos feux les plus fous à l'inconnu trouvé dans l'annuaire... [Messire de Montfort] Icon_minitime27.03.11 23:14

    "Je suis de vôtre avis Monsieur, les nuits hivernales comme celle-ci sont rares. Vous avez fait le bon choix, la solitude et l’air frais sont de très bons remèdes pour nos tourments. Si je suis un habitué ? Laissez-moi vous poser une question jeune homme…"

    C'est alors que le compositeur se tourna vers Sébastien le fixant droit dans les yeux, les mains jointes avec le bout des doigts posé sur ses lèvres. Son ton autoritaire eut pour effet de couper le souffler du jeune homme il était comme dans un temps suspendu dont Lully serai le chef d'orchestre. L'homme s'approcha un peu plus de lui et demanda :

    "Dites-moi… Dites-moi si à votre avis je le suis ou non. N’ayez pas peur, soyez sincère, c’est la principale qualité que l’on vous prête."

    Les mots de l'italien firent se dessiner un sourire sincère et tremblant sur le visage de Sébastien, qui se sentit soudainement plus en confiance avec Lully. Pendant qu'il restait quelques peu pensif, Lully fit quelques pas avant de se tourner de nouveau vers lui, attendant une réponse.

    "Et bien d'après ce que vous me dites : ces promenades sont toujours appréciables, l'air frais et la solitude sont de très bons remèdes et vous surenchérissez en m'indiquant que j'ai fais le bon choix, énuméra Sébastien en souriant. Ce sont les paroles d'un homme d'expérience, vous savez très bien de quoi vous voulez parlez, il est aisé de voir que vous êtes coutumier de ces promenades."


    Pour la première fois depuis longtemps, sa logique imparable l'amusait. En quelques instants, Lully l'avait comme transporté vers un ailleurs, le faisant oublier ses longs mois de tourments, il retrouvait son esprit enjoué d'autrefois. Il s'avança pour être aux côtés du compositeur et il ajouta :

    "Toutefois je noterais que vous faites preuve de sévérité envers vous même : vous n'êtes pas un petit vieux."

    Il chuchotait presque et à peine avait-il prononcé ces mots qu'il dépassa de quelques pas Jean Baptiste. Le pas tranquille, les mains dans le dos, il observait le paysage sous la lune. Cette insomnie était plus intéressante qu'il ne l'aurait crut.
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MessageSujet: Re: On pourrait tout raconter, nos feux les plus fous à l'inconnu trouvé dans l'annuaire... [Messire de Montfort]   On pourrait tout raconter, nos feux les plus fous à l'inconnu trouvé dans l'annuaire... [Messire de Montfort] Icon_minitime27.03.11 23:59

Amusé, Lully était plus qu’amusé par la logique dont faisait preuve le jeune Montfort. Fin d’esprit donc intelligent et il fallait l’avouer, même si l’italien n’était pas vraiment friand des hommes ni des femmes, plutôt beau garçon.
Avec un haussement d’épaules, alors qu’il le dépassait, Jean Baptiste fit la moue dans son dos et en profita pour laisser ses yeux observer ses mains avant de secouer la tête en se faisant violence.
Qu’est-ce qu’il lui prenait ? Il n’y avait qu’avec Luigi qu’il s’autorisait ce genre d’écart. Mais il fallait l'avouer, il avait vraiment de belles mains et c'était un détail important pour plaire au compositeur. Elles étaient absolument à son goût. Il allait devoir faire attention et bien joué son coup. Certes le français avait la réputation d'être discret et de ne pas faire de remous, ce qui rassurait le florentin mais on est jamais trop prudent, surtout à Versailles.


- Fin observateur. Je vous donne un bon point jeune homme…


C’est alors qu’il entendit la suite et les mots que prononça Sébastien le firent tilter. Pas un petit vieux ? Il avait dépassé la trentaine, il se considérait comme l’un de ces fossiles qui traînent dans le château même s’il avait une meilleure forme que certains.


-… que je vous retire. Je suis un petit vieux, gâteux qui plus est. Vous vous en rendrez compte avec le temps si vous ne prenez pas vos jambes à votre cou avant.


Et pendant qu’il lâchait sa dernière remarque, il dépassa le comte en lui lançant un regard flamboyant et taquin. La présence de Montfort lui donnait envie de jouer. Il ne savait pas vraiment pourquoi. Lully avait envie de jouer avec les nerfs du brun, de l’observer, d’en apprendre plus sur lui à sa façon.


- A vous de trouver comment le récupérer jeune homme. Mais étant un protégé de Monsieur, je suis curieux de voir qu’elle influence il peut bien avoir sur vous…


Sur ces mots, Lully tourna en direction de la forêt qui longeait le Grand Canal d’un pas tranquille, suivit comme son ombre par Sébastien, un sourire amusé sur le bout des lèvres. Finalement, il n’en voulait plus au jeune homme d’avoir troublé sa promenade.

-Parlez-moi de vous. Vu l'obscurité qui règne ici, vous ne devriez pas avoir peur de vous dévoiler. Dites-vous que je suis comme une sorte de... de conscience avec deux jambes et deux bras. Soyez sans crainte, ce que vous me direz restera entre nous. Mais je ne vous apprends rien il me semble.
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MessageSujet: Re: On pourrait tout raconter, nos feux les plus fous à l'inconnu trouvé dans l'annuaire... [Messire de Montfort]   On pourrait tout raconter, nos feux les plus fous à l'inconnu trouvé dans l'annuaire... [Messire de Montfort] Icon_minitime29.03.11 0:32

    Sébastien venait de recevoir comme un coup de massue sur le crâne, ne sachant si il avait vexer ou non le musicien. Il fût vite rasurer par le regard flamboyant que lui lança l'homme en le dépassant.

    -A vous de trouver comment le récupérer jeune homme. Mais étant un protégé de Monsieur, je suis curieux de voir qu’elle influence il peut bien avoir sur vous…

    Ainsi, Monsieur lui avait parlé de lui...En même temps le jeune comte ne pouvait guère être étonné : Philippe d'Orléans aimait que l'on discute de ses connaissances lorsqu'ils étaient absents. Lully lui lançait là comme un défi, il avait clairement envie de jouer avec ses nerfs. Sébastien espérait ne pas être un jouet impuissant entre les mains du compositeur.

    -Parlez-moi de vous. Vu l'obscurité qui règne ici, vous ne devriez pas avoir peur de vous dévoiler. Dites-vous que je suis comme une sorte de... de conscience avec deux jambes et deux bras. Soyez sans crainte, ce que vous me direz restera entre nous. Mais je ne vous apprends rien il me semble, dit l'italien.

    -Je ne sais quoi dire, Monsieur. Vous me prenez de court ! S'exclama Sébastien, gêné qu'on exige qu'il se mette autant à nu.

    Puis, après mûre réflexion, il se dit qu'après tout il n'avait pas grand chose à perdre : Lully n'avait pas la réputation de colporter des histoires en tout genres. C'est alors qu'il lui raconta tout, avec une facilité déconcertante : sa petite vie en Bretagne au domaine de Montfort, le rôdeur et la mystérieuse lettre, sa venue à Versailles, sa découverte des us et coutumes de la cour, ses amies Sophie et Flore, la santé de son père, Ivan Gaultier, son am...Il se coupa en pleine élan de sincérité, il ne s'était pas rendu compte mais un peu plus et il aurait peut être fait une regrettable erreur.

    -C'est...un...un ami comédien que j'ai souvent vu jouer au théâtre de Molière, vous devez sûrement le connaitre, dit Sébastien, sentant que la situation était beaucoup trop étrange pour qu'elle n'échappe au florentin, qui lui jetait un regard étrange.


    Sébastien savait qu'il n'allait pas pouvoir se cacher bien longtemps avec une hésitation pareille dans la voix. Devait-il le dire ? Après tout, c'était un ami de Monsieur...Et il était difficile pour le jeune homme de renier ce qu'il ressentait pour la première fois, qui l'effrayait et pourtant le fascinait. Lully s'était arrêté, regardant le jeune homme avec un œil interrogateur. Sébastien sentit des frissons dans son cou et il ne pût s'empêcher de trembler.
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MessageSujet: Re: On pourrait tout raconter, nos feux les plus fous à l'inconnu trouvé dans l'annuaire... [Messire de Montfort]   On pourrait tout raconter, nos feux les plus fous à l'inconnu trouvé dans l'annuaire... [Messire de Montfort] Icon_minitime29.03.11 19:29

- Je ne sais quoi dire, Monsieur. Vous me prenez de court ! S'exclama Sébastien, gêné qu'on exige qu'il se mette autant à nu.

- Improvisez, sortez tout et n’importe quoi dans l’ordre dans lequel les idées vous viennent. Faites comme bon vous semble, je me contente d’écouter.

Sur ces mots, après quelques instants où seuls les craquements des brindilles sous leurs pieds, dérangeaient le silence ambiant et peu rassurant de l’abord de la forêt, Sébastien de Montfort commença à tout raconter à Jean Baptiste Lully. Tout y passa et le musicien était amusé de voir que le jeune homme lui dévoilait tout sans aucune crainte. Un breton qui s’improvise détective pour protéger son roi et débarque donc à Versailles pour en savoir plus et fait son propre apprentissage de la dure vie à la cour sous la protection de Monsieur. Heureusement qu’il avait des amis. Il parla longuement de deux jeunes filles et dès qu’il arriva à un certain Ivan Gaultier, ce fut le drame.

- C'est...un...un ami comédien que j'ai souvent vu jouer au théâtre de Molière, vous devez sûrement le connaitre,
dit Sébastien, sentant que la situation était beaucoup trop étrange pour qu'elle n'échappe au florentin, qui lui jetait un regard étrange.

L’hésitation dans le timbre de la voix du comte n’échappa pas à l’oreille de l’italien qui prit son temps pour s’arrêter et le regarder avec un petit sourire aux lèvres malgré son regard qui posait une question.
Quoiqu’on en dise, il était toujours mal vu d’avoir des amants quand on était un homme même si le Prince d’Orléans s’en fichait éperdument et que son frère fermait les yeux sur les extravagances dont il était capable.
Voyant l’état dans lequel Sébastien était, Lully prit la décision de rebrousser chemin. Sans un mot, il n’était pas d’un naturel bavard, il posa une main sur l’épaule du brun et le poussa légèrement pour l’inviter à le suivre et ils prirent la direction du Château, et plus exactement des appartements du compositeur.


-Je connais votre ami, je travaille avec Molière donc j’ai été amené à le rencontrer. Un bon garçon, vraiment, je comprends pourquoi vous vous entendez si bien avec lui.


Et ils conversèrent sur tout et rien jusqu’à ce Lully pousse la porte de son cabinet. D’un regard, il vit l’embarras du jeune comte et appela l’un de ses valets à qui il demanda d’amener du chocolat chaud.
Ensuite, il ouvrit une autre porte et invita Sébastien à prendre un siège près de la cheminée.


-Avec votre tenue, je m’étonne que vous n’ayez pas encore attrapé la mort ! Tenez, réchauffez-vous avec ce chocolat et prenez une couverture. Surtout restez près du feu. Je suis sûr que Monsieur me fera tirer les oreilles s’il apprend que je vous ai laissé ainsi avec le temps qu’il fait !

Jean Baptiste était doué quand il s’agissait de faire abstraction de quelque chose. Si Montfort avait essayé, aussi délicatement qu’un éléphant dans un magasin de cristal, de cacher son attirance pour le comédien c’était pour une raison toute simple et Lully ne s’y intéressait pas.
La nuit avancer et l’italien ne se lassait pas de la présence du jeune breton, cela le surprenait d’ailleurs mais il ne cessait de converser avec lui en ayant un léger sourire énigmatique aux lèvres.
L’idée de passer à des choses plus délicieuses lui traversa l’esprit mais bien vite il la chassa, l’ombre d’Ivan flottant au-dessus de Sébastien. Avec la chance qu’il avait, ils étaient amants et cela ferait des histoires. Le florentin ne pouvait se le permettre alors il décida de laisser Montfort prendre les choses en main.

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    Jamais Sébastien ne sût comment il s'était retrouvé dans les appartements de Jean Baptiste Lully. Entre leur conversation près du Grand Canal et le moment où il s'assieds dans un fauteuil avec une tasse de chocolat chaud à la main, c'est le vide. C'était comme si les événements s'étaient tous enclenchés trop vite ne lui laissant pas les moyens d'agir. A présent, alors qu'il contemplait le chocolat chaud et parfumé dans sa précieuse tasse en porcelaine, les doutes l'assayaient à nouveau de toutes parts. Il savait pertinemment quelle serai la suite si il restait ici (IL NE POUVAIT PAS!) Pourtant il lui était impossible de bouger, figé comme sous l'emprise d'un sort (NON NON ! QU'ALLAIT-IL FAIRE ?). Il imaginait Philippe d'Orléans en train de l'observer dans un coin de la pièce, jouant avec le bruit de ses talons sur le plancher, le regardant avec un sourire amusé et lui lançant, piquant : "Voyons Sébastien ! Regardez dans quel état vous vous mettez ! Il serai temps pour vous de vous détendre, vous ne croyez pas ? (NON !) Allons, ne faites point l'enfant ! Serait-il le premier ? Bien sûr que non !...Oh mais attendez ! Oui je sais ! C'est la première fois que vous..."

    "Il se fait tard, Monsieur ! Vous êtes fort aimable de m'accueillir ainsi mais...J'abuse vraiment de vôtre gentillesse : je ne mérite pas tant d'égard !" Dit-il, dissipant son hallucination.

    Assis en face de lui, Lully ne le força pas à partir, il lui semblait dommage d'écourter cette conversation qu'il trouvait fort intéressante. Face à la gentillesse de l'italien, le jeune Comte n'osa pas refuser et ils reprirent leur discussion là où ils l'avaient laissé.

    "Pour répondre à vôtre proposition : se serai avec joie que vous m'appreniez quelques pas de danse, cela sera toujours utile et je ne pense pas avoir le mollet bien souple", dit Sébastien, amusé.

    Ils discutèrent ainsi des heures entières encore, malgré tout : les pensées du jeune homme continuaient à faire rage, ne sachant quoi faire. Peut être se trompait-il sur Lully ? Peut-être que cela gâcherait tout ? Peut-être...Mais...Et si...Ou alors...Les centaines de possibilités passèrent en revue dans son esprit. Il bouillonnait. Il lui semblait encore entendre des échos de la voix de Monsieur : "Imbécile. Et si, pour une fois dans vôtre existence Monsieur de Montfort, vous mettiez de côté vos probabilités et vos suppositions ?"


    C'est alors qu'il se leva de son fauteuil, vint près de Lully et l'embrassa avec fougue.


    FIN DU TOPIC
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