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 Le voyage de la vie est toujours plus facile en compagnie d'amis. {A. & M. of Leeds, Sophie Atlan}

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MessageSujet: Le voyage de la vie est toujours plus facile en compagnie d'amis. {A. & M. of Leeds, Sophie Atlan}   Le voyage de la vie est toujours plus facile en compagnie d'amis. {A. & M. of Leeds, Sophie Atlan} Icon_minitime18.01.11 23:43

Le voyage de la vie est toujours plus facile en compagnie d'amis. {A. & M. of Leeds, Sophie Atlan} Lindsa10 & Le voyage de la vie est toujours plus facile en compagnie d'amis. {A. & M. of Leeds, Sophie Atlan} 028 & Le voyage de la vie est toujours plus facile en compagnie d'amis. {A. & M. of Leeds, Sophie Atlan} Brittany-1 & Le voyage de la vie est toujours plus facile en compagnie d'amis. {A. & M. of Leeds, Sophie Atlan} Natd1

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Octave poussa un soupir de contentement en déposant à l’arrière du carrosse la malle de la vicomtesse. Il fit signe au jeune garçon qui l’avait aidé de s’en retourner avec lui en chercher d’autres, Evangéline qui pénétrait hors du château leva la main pour les arrêter dans leur élan :

- Il n’y a que celle-ci…

Le colosse, qui lui servait tout à la fois d’homme à tout faire/chauffeur/garde du corps aussi parfois sur les routes de France, leva vers sa maîtresse un sourcil surpris. Elle voyageait rarement si léger, et encore moins pour parcourir la moitié de la France… Evangéline s’agaça de cet air et répondit à sa question tacite :

-Eh bien oui, que crois-tu ? Que nous allons faire voyager Mme la duchesse ses malles entre ses jambes ?

Octave haussa des épaules, balaya l’air de sa patte velue et s’en alla vérifier pour la énième fois les sabots de ses cheveux. La petite scène n’avait rien d’étonnante entre Evangéline et l’homme qui entretenaient entre eux des rapports pour le moins francs, parfois un peu sonores, mais ces mouvements d’humeur n’altéraient jamais la grande estime et l’attachement qu’ils se portaient l’un à l’autre. D’aussi loin qu’elle se souvienne, la vicomtesse avait toujours connu sa silhouette d’ours dressé, la voix rocailleuse du gaillard, émaillée d’un accent du pays dont il n’avait jamais su (ou voulu) se défaire et son rire profond de stentor. Elle aurait pu lui confier jusqu’à sa vie et lui se trouvait fort bien heureux de la position qu’elle avait réussi à lui faire, en bref leurs frictions étaient déjà finies au moment même où elles commençaient.

L’aube était encore bien loin de poindre mais Evangéline était déjà fort nerveuse pour ce jour. Sa gorge était encore un peu serrée d’avoir dû laisser derrière elle sa tendre Eloïse qui avait écrasé une petite larme, tandis que la vicomtesse avait elle-même dû mobiliser toute sa volonté pour refouler les siennes. Comme pour les malles, la vicomtesse avait restreint son accompagnement, principalement parce qu’elle ne voyageait pas seule et de ce fait, préférait céder le pas à sa compagne dont la condition nécessitait bien plus de confort. De plus, il lui avait été octroyé la liberté de quelques allers-retours sur Paris, elle n’avait donc pas besoin de plus que le nécessaire. Il avait été convenu que le petit convois voyagerait dans le carrosse frappé aux armes des Comborn, par soucis de discrétion. Qui s’étonnerait de le voir emprunter cette route ? De plus, avant que la Cour ne comprenne que l’absence de la favorite serait longue, elle serait déjà loin.
Il lui fallait toujours des oreilles et des yeux à Versailles. Certes, elle avait prévenu Du Perche qui devait lui faire, par courrier, un compte rendu de l’avancement de leurs « affaires » mais Eloïse avait plus de discrétion qu’une souris et elle savait fort bien que son attention et son doigté innocent lui seraient précieux une fois partie.

Evangéline leva les yeux vers la façade du château, encore baignée par la nuit d’encre. Il ne lui était jamais aisé de partir de cet endroit, aussi étrange que cela puisse paraître. Qu’y avait-il qui la retenait ici ? Des bruits de couloir, des faux-semblants, du vice et de la bassesse… Pourtant, hors de ce contexte, l’espionne avait l’impression d’être loin de son élément, presque… fragile en quelques sortes, elle ne maîtrisait pas si bien les codes et les dangers du monde extérieur que de ce microcosme là. Aussi le roi Louis l’avait choisie pour veiller sur sa chère et aimée favorite, mais la courtisane savait bien moins prendre soin d’une femme grosse d’enfant que d’une liasse de documents compromettants ! Elle en avait bien moins l’habitude du moins…
Evangéline se corrigea intérieurement, elle savait qu’elle se laissait aller à la mélancolie et elle ne devait pas. Certes, la perspective de se terrer en Saintonge pour plusieurs mois, loin du tumulte qu’elle aimait tant et plus encore des intrigues, était bien loin de la transporter de joie. Quoiqu’il en soit, s’agissait-il d’elle ? Non, bien sûr. Aurait-elle pu refuser ? Evidemment que non et pas seulement parce qu’il s’agissait d’une demande du roi. Elle se jurait bien, depuis les débuts de leur amitié sincère, de soutenir et d’appuyer Amy en tout. Aurait-elle dû se retirer, en cet instant des plus importants pour son amie, pour profiter de quelques mondanités supplémentaires ? Cela aurait été bien mal connaître la vicomtesse.

Aussi lorsqu’Amy émergea dans la nuit, Evangéline avait chassé son vague à l’âme et, après avoir fait un signe à Octave afin qu’il aille prendre les malles de celle-ci, l’accueillit avec un large sourire et une petite génuflexion très informelle:


- Madame la duchesse… Votre voiture est avancée… Notre petit compagnon est-il excité à l’idée de changer d’air lui aussi ?

Malgré ses vieilles blessures de jeunesse, Evangéline s’était trouvé au fil des mois passés en compagnie d’Amy une curiosité amusée pour sa grossesse. Du moment où elle avait compris qu’Amy n’était pas elle et que son histoire n’était pas la sienne, cela était devenu presque fascinant, chose que la courtisane n’aurait jamais crû possible auparavant. Evangéline n’avait pas de sœur pour se réjouir de la maternité d’un être proche, elle tenait à partager avec la jeune mère cet événement si commun dans l’histoire du monde, pourtant si rare dans le cadre de la Cour.
En parlant de sœur justement, la jeune femme chercha des yeux celle d’Amy qui devait les rejoindre également dans leur périple, une jeune personne qui n’était que fraîcheur et radiance et en la compagnie de laquelle, Evangéline se plaisait fort. Une autre jeune femme, cuisinière au château, était aussi du voyage. La vicomtesse ignorait, pour ainsi dire, tout de celle-ci. Aussi, par pur instinct, ses sens d’espionne étaient aux abois mais Amy avait choisi elle-même son cercle pour l’entourer en Guyenne, il n’appartenait pas à Evangéline de le questionner.
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Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
Discours royal:



♠ ADMIRÉE ADMIN ♠
Here comes the Royal Mistress

Âge : A l'aube de sa vingt septième année
Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
Missives : 7252
Date d'inscription : 10/09/2006


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MessageSujet: Re: Le voyage de la vie est toujours plus facile en compagnie d'amis. {A. & M. of Leeds, Sophie Atlan}   Le voyage de la vie est toujours plus facile en compagnie d'amis. {A. & M. of Leeds, Sophie Atlan} Icon_minitime02.02.11 15:46

Le grattement à la porte redoubla tandis qu’Amy ouvrait fort lentement ses paupières lourdes. C’est donc avec difficulté qu’elle se leva de son lit et de son agréable chaleur, pour aller ouvrir elle-même les battants qui la séparaient de son visiteur. La faible lumière émise par sa chandelle, éclaira le visage d’Isabel, sa suivante anglaise qui était à son service depuis son enfance. Elle l’aimait beaucoup et avait toute confiance en elle, mais à cet instant précis elle aurait voulu lui botter les fesses pour l’éveiller à une heure pareille.

- Que se passe t-il ? Une catastrophe ?

- Point du tout Madame la Duchesse mais le Roi m’a chargé de vous dire, qu’il vous attendait à la grotte de Vénus. Il désire ardemment vous faire ses adieux avant votre départ et son lever.

Départ ? Adieux ? Les pupilles de la favorite se dilatèrent pour de bon lorsqu’elle réalisa qu’elle quittait Versailles durant cinq bons mois, pour la Saintonge. Certes, elle n’avait pas oublié, bien au contraire elle avait déjà tant pensé à ce voyage qu’elle avait fort mal trouvé le sommeil cette nuit là, mais son état avait pris le dessus. Son corps avait besoin de repos. Pour quelques heures donc, elle n’y avait plus pensé et voilà que le tourbillon l’aspirait à nouveau malgré elle. Elle pâlit, déglutit et ne dit plus un mot à Isabel tandis que celle-ci l’habillait convenablement. C’est elle qui voulut la tranquilliser sur au moins un point.

- Les malles de Votre Seigneurie sont prêtes, j’y ai veillé moi-même. Dois je appeler les cochers ?

- Oui s’il te plait Isabel, et peux tu réveiller ma sœur dans une heure également ?

- Il en sera fait selon vos désirs.

- Thank you.

Ça y est, elle était prête et allait quitter cette magnifique chambre, lieu de ses amours interdites, de ses rires et conversations avec l’homme qu’elle aimait. Elle s’attarda sur chaque recoin, comme pour emporter dans ses souvenirs, quelques objets de ce Paradis. Puis, telle une marionnette connaissant son chemin, elle descendit l’escalier, sortit dans la nuit encore bien noire, jeta un œil au carrosse qu’on attelait dans la cour, sans doute le sien et marcha jusqu’au lieu de rendez-vous. Le Roi de France, qui a cette heure était encore un homme, déambulait de long en large, en proie au même chagrin qu'elle. Elle le connaissait fort bien depuis toutes ces années. Lorsqu’il l’entendit approcher, il s’avança vers elle et prit ses deux mains au creux des siennes qu’il posa contre son cœur.

- Je ne pouvais me résoudre à vous quitter froidement lorsque nous allons être séparés pour une durée aussi longue. Comment vous portez-vous ?

- Hormis la tristesse qui me gagne plus les minutes s’écoulent, je vais fort bien et notre enfant également.

Ils posèrent simultanément leurs mains sur son ventre arrondi. Elle vit dans les yeux de son amant, cette lueur si protectrice, si affectueuse qu’elle lui redonna courage.

- Promettez moi de ne pas commettre d’imprudences Amy. Soyez continuellement sur vos gardes. Il y a tant de convoitises et de complots autour de moi que nul n’ignore que l’on me blesserait gravement si on vous faisait du tort.

- Soyez sans crainte Louis. Je veillerai sur moi et sur ce petit être comme à la prunelle de mes yeux.

Leur tendre étreinte ne put se borner là et ils s’embrassèrent avec passion durant plusieurs minutes, se serrant si fort qu’on aurait pu croire que l’un des deux allait mourir demain. Cela serait peut-être le cas, un attentat est si vite arrivé … Louis avait déjà échappé à un alors … certains n’ont pas froid aux yeux pour retenter la chose. Elle frissonna rien qu’à cette hypothèse. Lui aussi devait faire attention. Mais ça il le savait, le temps leur était compté et elle préférait l’utiliser à bon escient.

- Louis, vous m’écrirez n’est ce pas?

- Plusieurs fois par jour, je vous le jure.

- Alors je ferai de même.

Après l’avoir blottie une ultime fois contre sa poitrine, le Roi sortit de son pourpoint un médaillon qu’elle n’avait jamais vu auparavant. Il l’ouvrit et le lui tendit.

- Mon portrait, celui que vous avez fait durant des nuits aussi noires que celles-ci, j’ai ordonné qu’on en fasse en miniature, pour que vous l’ayez toujours auprès de vous. J’ai moi-même le vôtre sur un autre médaillon, ainsi nous serons toujours proches malgré la distance.

Emue par une telle délicatesse et ce cadeau, Amy resta sans voix mais ses yeux parlèrent pour elle et elle le remercia ainsi.

- Je dois partir à présent, il est presque sept heures. Les courtisans vont arriver pour mon lever. A bientôt ma douce.

- A très bientôt mon Louis.

Et ils se séparèrent sur un dernier baiser… Abattue sur l’instant, la comtesse of Leeds versa quelques larmes tandis qu’elle profitait de ses derniers moments de solitude. Mais au bout de plusieurs minutes, elle respira profondément, essuya ses pleurs du revers de la main et reprit le chemin du château.

Evangéline devait l’y attendre ainsi que ses demi- sœurs Mary et Sophie. L’une connaissant la vérité sur na naissance, l’autre pas encore. Peut-être lui ouvrirait-elle son cœur durant le séjour en Guyenne ... En effet, la jeune vicomtesse de Comborn était déjà sur le pied de guerre et donnait des ordres à son homme de main Octave. La voir ainsi telle un vrai petit chef, fit sourire jusqu’aux oreilles la favorite. Une chose est certaine, elle avait pris les choses en main pour lui faciliter la tâche. Amy sentait qu'elle allait être un peu couvée par sa meilleure amie et cela ne lui déplaisait pas.

" Madame la duchesse… Votre voiture est avancée… Notre petit compagnon est-il excité à l’idée de changer d’air lui aussi ? "

- Oui il me l’a fait clairement comprendre tout à l’heure par un bon coup de pied. Peut-être une façon de me dire : Ouste ! Je vous le dis ce petit sera un vrai campagnard.

Tandis qu’elles riaient de bon cœur, en attendant l’arrivée des deux autres voyageuses, les cochers poursuivaient leur travail en montant les malles sur le toit de la voiture. Mary et Sophie ne devraient plus être longues à les rejoindre. A présent qu’elle apercevait du coin de l’œil certaines courtisanes matinales qui avec toute l’hypocrisie du monde, lui souhaitaient un fort bon voyage, elle n’avait qu’une hâte : partir. Les fuir et rencontrer les petites gens de son nouveau duché, qui seraient peut-être plus francs et plus sympathiques que ces vipères. Tout au moins elle espérait … Oui au revoir Versailles ! Bonjour enchanteresse Guyenne !

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