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 Je plante en ta faveur cet arbre de Cybèle... {Victoire}

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MessageSujet: Je plante en ta faveur cet arbre de Cybèle... {Victoire}   Je plante en ta faveur cet arbre de Cybèle... {Victoire} Icon_minitime10.09.10 15:06

    { Ma chère Victoire,

    Je ne puis plus supporter d’espérer vous croiser brièvement dans ces bals et ces interminables banquets qui attisent irrémédiablement ma solitude, qui m’est, à présent que vous êtes mienne, intolérable et douloureuse.

    Une grippe mauvaise me tourmente depuis quelques jours, cependant ce n’est rien quand je sais que je ne puis voir votre minois malicieux ; il m’est impossible d’être au nombre des heureux chasseurs auprès de Sa Majesté, dont j’ai obtenu la permission de ne point en être. Aussi, si vous le désirez (et comme je vous en prie !), me rejoindre à mon notre manoir de Belle-Isle, où je me suis réfugié, vous ferez provisoirement de moi un homme comblé.

    Avec toute ma tendresse,

    Sir Thomas Howard }

    Le duc de Norfolk fit fondre la cire pourpre avant de sceller son pli avec son adresse coutumière. Il fit tinter sa clochette, celle qui possédait ce timbre grave et si particulier, et qui signifiait musicalement l’appel à un messager ; l’autre, beaucoup plus aigüe, était réservée à toutes les autres tâches, notamment domestiques. On gagnait ainsi un temps précieux, car Thomas ne pouvait se permettre de gaspiller la moindre seconde, d’autant plus que sa santé chancelante le privait trop souvent de ses forces physiques, et que d’atroces migraines achevaient d’accaparer son esprit et sa raison. Pour l’heure, il accueillait assez bien cette grippe qui tombait à point : d’une part parce qu’il saisissait l’occasion de se constituer un alibi pour la chasse, qu’il ne prisait guère, et de surcroît il profitait délicieusement du calme champêtre de son domaine. Et puis, peut-être allait-il apercevoir une lueur au fond de ce quotidien sans cesse assombri par les responsabilités, les menaces de toutes sortes et les obligations d’ordre social et diplomatique ?

    « - Ô gracieuse Victoria, puisse-tu venir à moi… promptement ! Je brûle, que diable ! »

    Le temps ne permettrait certainement pas d’aller se promener dans les champs et l’immense parc du domaine, ces jours-ci ayant été perpétuellement trempés d’une pluie fine et froide, et un brouillard nocturne et épais achevait d’humidifier la terre et la végétation. Et puis, ce serait l’occasion boueuse et désastreuse de risquer d’être bloqué dans la calèche si une roue venait à s’embourber dans une ornière… Mais curieusement, Thomas n’imaginait pas vraiment Victoire dans cette voiture légère pourtant si féminine ; en effet, il y avait chez l’adolescente une sorte de témérité avérée et visible, presque masculine, qui lui ferait préférer carrément la monture. Et la boue irait aux orties ! Devant l’éventualité de la situation, qui faisait déjà sourire le duc avec amusement, il fit préparer son fidèle destrier (il aimait à user de ces locutions mille fois remâchées, et qu’il faisait vibrer sur le ton de l’ironie légère et agacée) ainsi qu’une jument plus douce et plus basse , ; car s’il ne doutait en aucune manière de la capacité de la jeune fille à monter - le fait qu’elle ait eu une éducation admirable et plus que complète pour sa génération avait particulièrement satisfait et rassuré le jeune homme – il ne voulait absolument pas risquer de faire chuter son épouse, qu’il considérait comme aussi fragile qu’un oisillon.

    Pareil caprice ne le surprendrait pas, puisque, raison de plus, il avait eu à subir pendant des années ceux de sa petite sœur, Guinevere, de son surnom Vera ou Nevy : il n’existait pas de demoiselle plus exigeante, et son extraordinaire esprit critique la faisait redouter de tous ceux qui la croisait. Car son jugement n’était ni sot ni irréfléchi, leur mère les ayant élevés à la baguette de noisetier pout chaque stupidité prononcée ou écrite. Si sa conduite était parfois répréhensible, le blâme en relevait surtout à Thomas, qui, pour être reconnu pour sa fermeté polie ou cassante (au besoin), passait tout à cette enfant trop choyée. Cependant, pouvait-on lui reproche ce trop plein d’affection susceptible de nuire désagréablement à Guinevere, un jour ou l’autre ? Il avait treize ans lorsqu’elle naquit, et après l’avoir considérée comme une sœur ou une nièce, elle était devenue comme sa propre fille lorsqu’il dépassa la vingtaine. Ainsi son désir d’être père avait-elle été plus ou moins comblé pendant toutes ces années où il éleva avec sa mère et des précepteurs cette enfant déjà orpheline de père ; le déséquilibre parental avait été compensé, mais à quel prix ? L’année précédente, la douleur et l’effroi devant la mort avaient été inhumains pour le jeune homme, qui se retrouvait seul au monde, avec une faille béante dans son être, son cœur et son esprit.

    Thomas avait prié avec ferveur pour que son épouse vînt au plus vite, ce dont il ne doutait pas vraiment, après la querelle bénéfique qui avait eu lieu récemment dans l’appartement versaillais de la duchesse. Une telle mise au point avait été des plus nécessaires, et avait propulsé le duc de Norfolk face une des plus grandes révélations de sa vie : il était possible de concevoir un amour partagé, conjugal qui plus est ! C’était une aubaine et une fortune inespérées, pour un homme comme lui : et dire qu’il songeait, un an auparavant, se résigner farouchement à l’état de célibataire à jamais endurci, et pis encore, à prendre les ordres si son existence ne connaissait point un choc tel, qu’il aurait une raison de vivre. Et à trop vouloir voir se bouleverser son quotidien, il avait été terrassé lorsque les événements s’enchaînèrent à une rapidité et une violence telles, qu’il n’avait su les contenir aussitôt. Mais qu’importait, qu’importait ! A présent une gaieté puissante se diffusait dans tout son être, comme le musc qu’il faisait brûler dans son bureau, virevoltant comme un enfant dans les volutes d’encens, gracieusement, riant comme s’il était enivré ; des éternuements et la toux l’interrompaient parfois, lui rappelant sans cesse sa grippe qu’il s’imaginait étrangler par la seule force de son esprit.

    Son pied joliment enveloppé dans une mule orientale glissa voluptueusement sur le parquet trop bien ciré et il atterrit royalement dans la pile de caisses qui accaparait un bon quart de la pièce. Avec un froncement de sourcils perplexe, il se haussa sur la pointe des pieds en maudissant sa légèreté et sa petite taille, et attrapa la note de son secrétaire : cette montagne était en réalité… une pile de cadeaux ! Fraîchement reçue d’Angleterre, de Windsor, avec un pli de la main même de Charles II : Thomas eut un soupir touché, son émotion étant telle, qu’il s’irrita de sentir ses yeux s’embuer. La belle écriture de son cher ami se brouilla de larmes, avant qu’il n’éclatât d’un rire irrépressible mais quelque peu choqué devant la verdeur du langage de son royal complice : il espérait que sa petite femme avait comblée l’appétit si exigeant de « Tommy » (lequel eut une grimace gênée et agacée, quel détestable surnom !), s’il avait retiré autant de plaisir que lui avec son « pretty little Welsh »… Thomas accusa le coup, et perdit toute sa joie et ses couleurs. Comment osait-il faire mention de ce lamentable instant d’ivresse… cette insanité… souillure immonde ! C’était pire que la dissolution habituelle des mœurs, une perversité dont il n’aurait jamais été capable froidement. Le billet eut tôt fait de brûler dans le feu.

    Le duc de Norfolk s’apprêtait à déballer cet amoncellement de présents de mariage, lorsqu’il résolut d’attendre Victoire pour lui faire la surprise, gageant qu’elle trouverait follement plaisant d’ouvrir les boîtes colorées, renfermant des merveilles des colonies, et des joyaux artistiques dont l’Angleterre avait tant raison de s’en enorgueillir. Il se reposa dans un fauteuil, drapé dans une cape de laine fourrée, méditant en se récitant un poème de Ronsard cher à son cœur, et qui l’avait bercé toute la matinée dans l’attente de sa bien-aimée :

    « Je plante en ta faveur cet arbre de Cybèle,
    Ce pin, où tes honneurs se liront tous les jours :
    J'ai gravé sur le tronc nos noms et nos amours,
    Qui croîtront à l'envi de l'écorce nouvelle.

    Faunes qui habitez ma terre paternelle,
    Qui menez sur le Loir vos danses et vos tours,
    Favorisez la plante et lui donnez secours,
    Que l'Été ne la brûle, et l'Hiver ne la gèle.

    Pasteur, qui conduiras en ce lieu ton troupeau,
    Flageolant une Eglogue en ton tuyau d'aveine,
    Attache tous les ans à cet arbre un tableau,

    Qui témoigne aux passants mes amours et ma peine ;
    Puis l'arrosant de lait et du sang d'un agneau,
    Dis : " Ce pin est sacré, c'est la plante d'Hélène. "
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MessageSujet: Re: Je plante en ta faveur cet arbre de Cybèle... {Victoire}   Je plante en ta faveur cet arbre de Cybèle... {Victoire} Icon_minitime22.12.10 21:47

    Tout semblait aller de soi. Tout semblait sourire à Victoire de Noailles, épouse du duc of Norfolk, riche et puissant ambassadeur de sa majesté le roi d’Angleterre. Elle aimait son mari, et après une querelle qui avait pris les traits d’une déclaration d’amour, elle savait dorénavant que cet amour était réciproque. Alors, pourquoi sentait-elle ce nœud au plus profond d’elle ? Pourquoi ce malaise qui assombrissait le soleil rayonnant ? Pourquoi, se demandait-elle sans cesse, alors qu’elle avait la réponse. Elle savait pourquoi. Mais ne voulait pas se l’avouer. Elle avait attendu ce moment avec impatience. Ce moment où son mari lui avouait son amour. Et avec une telle ardeur, une telle passion dans son regard. Ses sentiments étaient si forts. Mais pourquoi ne se sentait-elle pas parfaitement heureuse ? Pendant plusieurs jours, des semaines même, elle ne pouvait faire disparaitre ce sourire qui lui semblait collé au visage. Un sourire rayonnant. Pas le moins du monde forcé. Naturel, tout simplement. Alors on lançait des rumeurs, qu’arrivait-il à la duchesse du Norfolk, d’ordinaire hautaine, presque froide, pourquoi ce sourire ? Mais eux, avaient-ils entendu la déclaration de Thomas ? Non, bien sûr que non. Ce moment, cette déclaration, était un secret pour le couple, qu’on gardait non pas par honte, mais par égoïsme, parce qu’on ne voulait pas partager ce moment, les sentiments qu’il avait engendrés, les battements d’un cœur affolé. On aimait à être égoïste, parfois. Victoire n’en avait pas même parlé à Marianne, pourtant sa plus chère amie. Non, cette déclaration ne serait qu’à elle, rien qu’à elle.

    Allongée dans son lit, elle pensait à lui, comme tous les matins. Elle n’avait rien à faire, la cour se levait tard, très tard, alors elle pensait à lui, à ce qu’il faisait. Elle enfouit son nez dans un oreiller pour sentir l’odeur de son époux. Elle était ainsi, allongée en travers de son lit, la tête dans l’oreiller, lorsqu’une nausée la surprit. Nausée horrible. Sa dame de compagnie, qui allait et venait en rangeant les affaires de la duchesse, fut prise d’une grande peur à la vue de cette jeune femme blanche, si blanche. Elle prit à la hâte la première chose qui lui tomba sous la main, qui se trouvait être une sorte de panier où elle rangeait son nécessaire de couture. Elle arriva juste à temps au pied du lit de la duchesse.

    Lorsque les nausées eurent cessé, Victoire s’allongea à nouveau. Sa dame de compagnie lui épongeait le visage qui ruisselait de sueur, tout en lui parlant. Victoire lui demandait de ne rien dire, à personne, et surtout pas à son mari. Mais la dame de compagnie était décidée à faire venir le médecin, et ce malgré les protestations de la jeune duchesse, qui lui assurait que tout allait bien :

    « Ne faites venir personne, perso… » Sa vue se brouilla et Victoire ne pu finir sa phrase. Elle sombra.

    Lorsqu’elle reprit connaissance, la jeune femme était entourée d’un médecin, et de sa chère dame de compagnie. La première chose qui lui vint à l’esprit fut de la sermonner pour sa désobéissance, mais elle vit son sourire. Victoire passa un bras au-dessus de sa tête pour se protéger de la lumière trop forte. Le médecin lui prit la main, un sourire aux lèvres. Effrayée, Victoire retira sa main dans un geste sec. D’une voix faible, et pourtant déterminée, elle demanda :

    « Que se passe-t-il ?

    -Madame, j’ai l’honneur de vous annoncer que vous attendez un enfant. Je suis sûr que le futur père se réjouira de cette nouvelle. Une descendance, n’est-ce pas ce que l’on attend le plus ?

    -Vous devez vous tromper, répondit-elle, je n’attends pas d’enfant, je…
    »

    Alors elle se souvint qu’elle n’avait eu aucun signe de ce qu’elle attendait tous les mois, rien. Désemparée, elle remercia le médecin et le congédia, après qu’il lui eût recommandé le plus grand repos. A bout de force, elle s’écroula de nouveau sur le lit, priant sa compagne de la laisser seule, rien que quelques minutes, le temps de prendre une décision. Elle se souvenait de sa discussion avec Thomas, des mots qu’il avait employés pour parler des jeunes femmes qui enchainaient les grossesses, de leur corps déformé. A seize ans, Victoire était enceinte. Elle posa une main sur son ventre, à peine grossi, presque plat. Allait-elle devenir comme ces autres femmes ? Avoir trois enfants à vingt ans, avoir un corps si horrible que même son mari ne la désirerait plus ? Victoire était trop jeune, beaucoup trop jeune pour mettre au monde un enfant. Elle ne se sentait pas prête à devenir mère. Elle devait déjà survivre à Versailles, se confronter au regard des autres, était-elle capable de prendre en charge l’éducation d’un enfant ? Non, elle en était incapable.
    Alors elle faisait comme si. Comme si elle n’était pas enceinte, comme si elle n’avait rien. Comme si rien ne grandissait, ne prenait vie, dans son ventre. Oh bien sûr, il faudrait le dire à Thomas un jour ou l’autre, il s’en rendrait compte de toute façon. Mais Victoire ne savait pas comment le lui annoncer. Elle n’osait pas.

    Une ou deux semaines après son malaise, Victoire reçut une lettre de Norfolk.

    { Ma chère Victoire,

    Je ne puis plus supporter d’espérer vous croiser brièvement dans ces bals et ces interminables banquets qui attisent irrémédiablement ma solitude, qui m’est, à présent que vous êtes mienne, intolérable et douloureuse.

    Une grippe mauvaise me tourmente depuis quelques jours, cependant ce n’est rien quand je sais que je ne puis voir votre minois malicieux ; il m’est impossible d’être au nombre des heureux chasseurs auprès de Sa Majesté, dont j’ai obtenu la permission de ne point en être. Aussi, si vous le désirez (et comme je vous en prie !), me rejoindre à mon notre manoir de Belle-Isle, où je me suis réfugié, vous ferez provisoirement de moi un homme comblé.

    Avec toute ma tendresse,

    Sir Thomas Howard }

    Une grippe ! La duchesse de Norfolk se doutait à quelle point cette grippe devait toucher son époux, étant donné sa constitution fragile. Elle fit atteler un carrosse à la minute même où elle eût fini la lecture de la lettre, et s’y installa dès qu’il fut prêt. Elle lisait et relisait ces quelques mots, impatiente de le revoir. Elle voulait être près de lui. Enfin, le carrosse pénétra dans le domaine des Norfolk, et Victoire trépignait d’impatience, malgré la peur de devoir encore cacher à son mari ce qui était pourtant une heureuse nouvelle. Alors que le carrosse la menait vers l’entrée du bâtiment, elle aperçut deux chevaux prêts à partir. La duchesse se sentit alors prise au piège. Elle était dans l’incapacité de faire une balade à cheval, mais Thomas trouverait bizarre qu’elle décline l’offre. Elle adorait monter à cheval, le faire aller au galop, parcourir les chemins à pleine vitesse. Mais une femme enceinte ne pouvait faire tout cela, c’était trop risqué, imprudent, inconsidéré. Elle entra néanmoins dans le bâtiment, et se dirigea vers lui avec une assurance qu’elle espérait sans faille. Il était devant elle, dans un fauteuil, face à une montagne de cadeaux. Elle s’agenouilla près de lui, prit sa main et la baisa. Qu’importe les convenances ! Elle faisait ce qu’elle voulait.


    « Sir, je ne sais point de quel remède vous avez besoin, mais je suis là pour vous apporter du réconfort. Je vois qu’on vous a offert un nombre incalculable de présents. Avez-vous prévu de les ouvrir avec moi ? Mais avant de me répondre, dîtes-moi quel était ce poème que vous récitiez avant que je n’arrive ? J’aime la poésie, mais je dois avouer que je ne connais pas ces vers. »

    Le faire parler, lui faire oublier les chevaux qui s’impatientaient à l’extérieur, voilà ce que voulait Victoire. Ouvrir les cadeaux leur prendrait toute la journée, espérait-elle. Ainsi elle n’aurait pas à décliner l’offre d’une romantique ballade à cheval.
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