Invité
Invité
| Sujet: Sebastien de Montfort, Comte héritier de Montfort. <<Un Noble désargenté à la Cour de Roi.>> [terminé] 21.08.10 19:26 | |
| Sebastien de MONTFORT _______ ft. Sebastian Stan
► 26 ans ► Comte de Montfort et Seigneur de Lesparre ► Français. Ancienne noblesse françaises : Maison des comtes de Montfort. Fils ainé des quatres enfants du Comte Richard de Montfort. ► Célibataire « Que diable, vous êtes à Versailles ! »► Un paradis ou un enfer versaillais ?Enfer ou Paradis, le jeune comte ne saurait le dire. Il est malgré tout certain que Versailles, ses frasques et autres atours succitent la curiosité du noble provinciale. Les rencontrent se veulent "colorées": discussions brillantes entre amis, comportements dits "indécents" ou de Don Juan dans les boudoirs et autres appartements privés, c'est ce que le jeune homme découvre dans sa nouvelle vie à la cour. Bien que les messes basses ont vite fait de faire le tour des commérages des courtisans, l'humour du jeune homme semble le sortir de tout les embarras. Il est vrai que les rumeurs sont reines au château du Roi Soleil et perdre la protection du Roi serai pour le comte le déshonneur de sa maison. Son inexpérience de la cour ne passe pas inaperçue, certains lui apporteront leur aide tandis que d'autres chercheront à le nuire pour leur simple plaisir. Toutefois, de par son éducation, c'est un bon vivant appréciant la fête et les femmes (et surtout les hommes selon les ragots, un certain comédien Ivan Gaultier d'ailleurs mais...chut !) et son talent aux jeux de cartes fait mouche dans les salles de jeux du château. Partagé entre la fierté de son père, les inquiétudes de sa mère et ses passions libertines, Sebastien de Montfort marche du pas le plus prudent qu'il peut à la cour de Versailles. ► Vérité ou fantasme du complot ?Un être aussi admirable et fascinant que le Roi Louis XIV attire autant la sympathie que les jalousies les plus vives. Bien sûr qu'un complot existe ! Le comte lui-même l'a lu sur un parchemin ! Tous les sujets du Royaume ont entendu d'innombrables théories du complot...Mais laquelle serai la plus vraisemblable ? Impossible à savoir jusqu'à présent pour le jeune comte. Mais maintenant qu'il est au coeur même de la cour, peut être que la vérité lèvera enfin une partie de son masque. Lorsque ce jour arrivera, le jeune homme se fera un plaisir d'aider à arrêter ces sombres projets à l'encontre de son monarque qui lui a donné une chance de redoré l'honneur et le blason de la Maison de Montfort. Non, au grand jamais Sebastien de Montfort ne trahirait son roi ! ► Plutôt colombe ou vipère ?Son allégance au Roi Soleil est sans bornes, à tel point qu'il considère certains de ses "comportements" comme une offense directe à son roi (d'où la crainte des rumeurs à son propos). Par la bienveillance que celui-ci lui porte il veut être un modèle de force et de droiture. Il a jusqu'a présent entendu énormément de ragots et autres commérages dans son comté. Fraichement arrivé à Versailles, il attends de voir quelques indices pour pouvoir prendre part au démantèlement du complot contre le roi et il espère que son ami mousequetaire Jérôme de Coigny acceptera son aide. « Plus bas la révérence, plus bas. »► Romain ► 20 ans ► Présence sur le forum : en fonction de mon travail, le weekend principalement. ► Code du règlement : Longue vie au Roi ! ► Suggestion : Aucune, je suis fan ! Vive Versialles ! ^^ « Il était une fois ... »<< Quoi qu'il arrive, n'ayez jamais honte de votre nom, mon fils. >> L'après-midi était éclatant à Versailles. Le printemps donnait l'occasion aux courtisans de se promener de ci de là : dans les allées à l'ombre des arbres, près des massifs de fleurs ou des immenses fontaines qui ornaient les jardins du château. Parmis les promeneurs, un couple accompagné de leur enfant, un petit garçon d'à peine cinq ans, qui tenait fermement la main de sa mère. Celui-ci jetait un regard empli de curiosité dans toutes les directions: les vêtements de ces grandes personnes par ici, le rire étrange d'une dame par là-bas ou le bruit de l'eau dans les fontaines...Ces parents étaient semble-t-il dans une conversation bien trop sérieuse pour le garçonnet qui trouva bien plus d'intérêts à tout ces détails qui l'entourait. Le très jeune Sebastien ressentait à la fois comme une grande fascination et une étrange appréhension face à la grandeur et l'immensité de Versailles, comme un léviathan à l'affût, près à fondre sur sa proie. Pourtant arrivés depuis quelques heures, le petit château de Montfort et sa tendre campagne lui manquaient déjà. La petite famille de Montfort poursuivait tranquillement sa promenade lorsqu'ils croisèrent le chemin d'une femme qui s'arrêta auprès d'eux, interrompant la conversation du comte et de la comtesse de Montfort.<< Monsieur et Madame de Montfort ! Quelle plaisir ! s'exclama-t-elle. Il y a si longtemps que vous n'aviez pas fait de visite à Versailles ! >> Sebastien remarqua le ton exagéré que prenait cette femme avec ses parents, lui rappelant sa manière de mentir quand il voulait cacher quelque chose à sa mère, en vain... La jeune femme regardait son père et sa mère de haut en bas avec intérêt comme on regarde un met de choix. Elle semblait vouloir ne pas en perdre une miette. Puis lorsqu'elle sembla avoir finie son examen détaillé, elle demanda :<< Vous êtes ici pour quelques temps ? - Non, répondit le père de Sebastien. Nous ne sommes là que pour quelques affaires, puis nous repartons dans la journée.- Des affaires ? Auriez-vous quelques fâcheux ? fit la jeune femme en prenant un air innocent et inquiet. - Rien de grave, vous pouvez vous rassurer... >> , dit la mère de Sebastien comme pour clore le sujet, peu à son aise face à la jeune femme. Sebastien remarqua alors la richesse des vêtements, du maquillage et de la coiffure de celle-ci et l'aspect quelque peu terne, passé des vêtements de ses parents et des siens. C'est donc cela que la jeune femme avait examinée avec tant de délectation ? Ses parents l'avaient également remarqués, il en était certain. Comment ne pouvaient-ils pas réagir ? C'est alors qu'il vit que la jeune femme n'était pas seule, en effet se trouvait à ses côtés une petite fille blonde au visage d'ange. Elle devait être à peine plus vieille que lui et elle le fixait d'un regard perçant. Sebastien, peu habitué à ce qu'on le fixe avec autant d'insistance, préféra essayer de détourner le regard mais il ne put s'empêcher de la regarder à nouveau. Elle lui lança alors un sourire et un regard moqueur avant de lui tirer la langue. << En vous souhaitant un bon retour à Montfort et de vous revoir bientôt ! fît la jeune femme en saluant ses parents avec un large sourire. - C'était un plaisir Madame la Duchesse de Limbourg, répondit le Comte de Montfort en répondant poliment à son salut avec sa femme. Alors que le Duchesse commençait à s'en aller, sa fille ne lachait pas Sebastien des yeux. Il fallut que sa mère la rappelle à l'ordre pour qu'elle la suive. << Petra ! Cessez donc vos enfantillages ! On nous attends ! >> La jeune fille ne se fit pas prier et rejoignit sa mère sans le moindre mot. La famille poursuivit sa promenade dans le plus grand silence. Sebastien put remarquer que cette rencontre avait été déplaisante pour eux trois. Mais lorsque qu'ils remontèrent une allée des jardins, ils croisèrent trois courtisanes qui chuchotaient et gloussaient derrière leurs éventails sans la moindre retenue. Elles leur jetèrent également des regards semblables à celui de la Duchesse et après les avoir croisé, Sebastien put entendre une remarque entre les trois précieuses :<< Venir ici mendier le Roi en personne ! Quelle honte ! >> Plus tard lorsqu'ils quittèrent Versailles, dans la modeste voiture qui les reconduisait vers le domaine de Montfort, Madame de Montfort soupira de soulagement avant de dire à son époux :<< Si vous devez retourner à Versailles : se sera sans moi, Richard. Cela devient trop difficile pour moi. >> Le Comte posa une main attentionnée sur le bras de sa femme avant de se tourner vers son fils : << Quoi qu'il arrive, n'ayez jamais honte de votre nom, mon fils, lui dit-il avec bienveillance en lui ébouriffant les cheveux. - C'est promis, père, répondit le garçon avec toute la volonté dont il était capable du haut de ses toutes jeunes années. << Du sang, celui d'un traitre... >> << Un rôdeur étrange dans les environs du bois, à l'est >> avait-on dit à Sebastien. Le jeune homme parcourait la campagne sur son cheval à la recherche de ce rôdeur mystérieux depuis plusieurs jours déjà : sans résultats. Pourtant ce jour-là, il semblait tenir une piste intéressante. Il avait pris avec lui l'un de ses meilleurs chiens de chasse et l'animal l'avait mener sur des traces laissées sur un chemin de boue de la forêt du domaine de Montfort. Il y avait des traces de bottes et de sabots et les marques semblaient fraîches, il tenait enfin son raudeur ! Emporté par la curiosité et l'enthousiasme de toucher enfin au but, il suivit les traces avec empressement sur son cheval, le chien courant à leurs côtés. La forêt était étrangement silencieuse, seul le bruit des sabots faisant craquer les feuilles mortes se faisaient entendre et la lumière se faisait de moins en moins intense au fur et à mesure que le jeune homme s'enfonçait dans le sous bois. Alors qu'il débouchait sur un autre sentier, le fameux rôdeur apparût, enveloppé dans un grand manteau noir et le visage dissimulé sous un couvre-chef. A peine avait-il remarqué l'arrivée de Sebastien qu'il lançait son destrier au galop, le jeune homme à ses trousses. Celui-ci ne put s'empêcher d'avoir un sourire tellement la course l'enivrait. Le cavalier mystérieux n'en démordait pas, prenant des chemins de plus en plus sineux afin de le semer mais Sebastien n'avait pas l'intention d'abandonner comme ça. Ils se rapprochaient et s'éloignaient l'un l'autre de manière incessante à coup de violente accélération de leurs montures respectives. Alors que pendant un instant le jeune Comte perds le cavalier de vue dans un virage, un grand bruit se fait entendre : le cheval avait fait une chute magistrale semble-t-il et son cavalier avec. Le sourire de Sebastien se fit plus grand, il connaissait cette forêt par coeur. Alors qu'il sortit du virage il constata des "dégats" : le cheval et le cavalier n'ayant pas vu un petit fossé se trouvant juste après le virage, la monture trébucha et envoya son cavalier au sol dans sa chute. Plus de peur que de mal d'après Sebastien, ils étaient bien sonnés. Le jeune homme ne perds pas une seconde et descends de cheval pour découvrir enfin ce mystéreiux rôdeur et savoir ce qu'il veut. A peine a-t-il attrapper l'homme que celui-ci se déchainait en tentant de lui envoyer ses poings partout où il le pouvait. Ils se mirent à se bagarrer avec force, se roulant dans la boue, l'un tentant de maîtriser l'autre. Le jeu de force dura un moment avant qu'ils ne se relèvent tout deux en sortant simultanément un poignard et un couteau de chasse. Ils s'observèrent de longues minutes encore en se tournant autour.<< Qui est-tu et que viens-tu faire ici ? demanda alors Sebastien à l'inconnu. - J'peux te r'tourner la question mon p'tit gars ! ricanna le rôdeur. - Sebastien de Montfort, fils du Comte de Montfort. Tu es sur nos terres et je te repose bien gentillement ma question : Qui est-tu et que viens-tu faire ici ? insista durement le jeune homme, ne supportant pas qu'on se paye sa tête. - Oooh, intéressant, fit le rôdeur avant de faire une révérance en lançant un : M'sieur l'comte, >> sur un ton narquois. L'Homme se précipita alors sur Sebastien qui n'eut que le temps d'esquiver le coup de poignard et de planter son couteau de chasse en plein dans le coeur de son assaillant. L'homme s'effondra, mort, sur le sol de la forêt. Le silence retomba sur le sous-bois. Le jeune homme était blanc comme un linge et tout son corps tremblait alors d'un frisson de terreur. C'était la première fois de sa vie qu'il tuait un homme. Il resta planter un moment debout à regarder le corps d'un oeil absent avant de se resaisir et de s'approcher pour fouiller le rôdeur afin de trouver quelques indices sur sa présence. Lorsqu'il fouilla le manteau de l'inconnu il trouva dans un poche intérieur un parchemin troué et taché du sang de l'homme. La lame avant traversée le parchemin de part en part. Il s'empressa d'ouvrir le parchemin mais fût vite déçu, le sang avait en grande partie taché le parchemin le rendant à peine lisible. Sebastien le parcoura malgré tout espérant sans grande conviction trouver quelque chose. La stupeur s'empara de lui lorsqu'il put distinguer ces quelques mots épargnés par le sang de sa victime : "...tuer le Roi..."
Après cette terrible découverte, le jeune homme ne perdit pas un instant et galopa jusqu'au château de Montfort où l'attendait sa famille. La nuit venait de tomber lorsqu'il arriva enfin au domaine familiale, il rentra son cheval épuisé par la course dans l'écurie puis gagna l'intérieur chaleureux du château. Il trouva dans le petit salon : sa mère, son père et sa plus jeune soeur Anne se réchauffant tous trois auprès d'un feu de cheminée.<< Sebastien ! Vous voilà enfin ! s'exclama sa mère en se levant pour l'accueillir mais alors qu'elle allait l'enlacer, elle se ravisa en constatant de l'état de son fils. Vous vous êtes roulé dans la boue ?- Oui, j'ai réussi à trouver le fameux rôdeur.- Comment cela s'est-il terminé ? demanda alors le Comte. - Mal...Je n'ai pas réussi à savoir qui il était. Nous nous sommes battus et...- Vous l'avez tué ? dit sa mère en chuchotant presque, terrifiée. - Oui..répondit le fils en frissonnant. Et j'ai trouvé cette lettre sur lui >>, dit il en tendant le parchemin à son père. Le comte saisit le , s'empressa de le déplier et de lire le peu de mots lisibles. Le silence était pesant dans la pièce. Le père leva les yeux vers son fils.<< Je crois que vous devriez en informer votre ami Jérôme de Coigny, dit-il simplement. La vie du Roi peut être sauve grâce à cela, ajouta le Comte en désignant le parchemin. - Pourquoi ce parchemin est-il rouge ? demanda la jeune Anna, curieuse. - C'est du sang, celui d'un traitre, répondit son frère. - Sebastien ! Ne dite pas des choses pareilles devant votre soeur ! le réprimanda sa mère. Et vous allez donc dormir, il est tard, ordonna la Comtesse à sa fille. La fillette aurait voulut protester mais sous le regard insistant de sa mère elle s'exécuta avec une moue boudeuse et sortit de la pièce.<< Enfin du Soleil dans notre Maison ! >> C'était un de ces matins brumeux de Février, où la campagne et les forêts conservaient encore le mystère de la nuit passée. Seuls les oiseaux et le coq du village voisin osaient briser le silence paisible de cette douce matinée au domaine de Montfort. Au loin, se fit alors entendre un bruit qui s'amplifiait de plus en plus. Un cavalier approchait. En quelques instants, il fendit la brume et s'engagea dans le chemin traversant le parc du Château de Montfort. Sa cape fendait les airs et sa monture soulevaient un nuage de poussière sur son passage. Pressé, le cavalier s'arrêta au pied de l'entrée du Château. Un paysan accourut s'occuper du destrier : << Monsieur ? Vous voilà déjà rentré ? s'étonna le paysan. Oh, mes excuses ! Je vous avais pris pour Monsieur Sebastien, le fils du Comte, corrigea le paysan en constatant de sa méprise. - Ce n'est rien, fit simplement le cavalier avant de se diriger vers l'entrée du Château. A peine l'homme était entré qu'une domestique vint l'accueuillir.<< Oh monsieur ! Vous n'étiez pas attendu avant l'après-midi ! Vous avez fait bon voyage ? demanda-t-elle en prenant la cape que le visiteur lui tendait. - Oui, merci Léontine. L'affaire est un peu pressante, c'est pour cela que je suis arrivé plus tôt que prévu >>, s'expliqua le jeune homme qui avait un air étrangement bougon. Léontine mena le visiteur dans une salle à manger où Monsieur et Madame de Montfort buvaient leur tasse de chocolat matinale. Le Comte et la Comtesse furent ravi de l'arrivée du visiteur. Et Monsieur de Montfort l'accueuillit à bras ouverts comme on retrouve après de nombreuses années un membre de sa famille.<< Jérôme ! Quel plaisir de vous revoir ! Vous arrivez bien tôt ! s'exclama le Comte. - Le plaisir est partagé Monsieur le Comte, répondit le mousquetaire avec sourire discret. Je vous apporte des nouvelles qui devraient vous intéresser. Votre fils est absent à ce que m'a dit l'un de vos gens ? - Oui, fit la Comtesse. Il est parti très tôt ce matin à la chasse, il devrait être de retour d'ici quelques heures. Mais je vous en prie installez-vous ! Et racontez nous donc ces fameuses nouvelles>>, lui dit-elle en lui proposant de s'installer avec eux à leur table. Le mousequetaire s'exécuta et commença à expliquer le pourquoi de sa venue en Bretagne, au Château de Montfort, si loin de Versailles.Il était presque midi lorsque Sebastien revint de la chasse avec deux perdrix comme trophées accrochés à la selle de son cheval. La chasse avait été bonne. Alors qu'il confia son cheval au même paysan que Jérôme de Coigny, le jeune homme vit le fidèle destrier de son ami dans les écuries. Il était arrivé plus tôt que prévu ! Pressé de ses retrouvailles, il accourut au château et trouva son ami en compagnie de ses parents, ses frères et soeurs n'étaient pas présents. Une nouvelle importante allait lui être annoncée se dit aussitôt Sebastien. Il salua chaleureusement son ami mousquetaire avant d'être enlacé à son tour par son père qui avait une mine réjouie. << Je suis si fier de vous mon fils ! Enfin du Soleil dans notre Maison ! s'exclamait le Comte. - Hum, Jérôme pouvez-vous m'expliquer ce qui se passe ? demanda le jeune homme, intrigué. - Et bien il semblerait que le lettre que vous avez découvert sur le corps de votre rôdeur est bien la preuve d'un complot contre notre Roi. Bien que nous n'en ayons pas tiré grand chose, votre acte a retenu l'attention du Roi et il souhaiterait vous inviter à la Cour de Versailles, expliqua le mousquetaire qui ne semblait pas plus touché par l'enthousiasme qu'il avait provoqué. Sebastien ne se formalisait pas du comportement de son ami, il l'avait toujours connu ainsi. Sebstien comprit alors ce qu'entendait son père par "du Soleil dans notre Maison". En effet depuis sa plus tendre enfance il avait entendu milles fois son père raconter la défaite de leur ancêtre : le général André de Foix, seigneur de Lesparre et comte de Montfort à la bataille de Noain en 1521 qui, par son échec et sa mort, avait entrainé la ruine de sa descendance laissant une famille de Montfort encore désargentée jusqu'à ce jour. A l'inverse, la Comtesse était plus qu'agacée par ces histoires. Selon elle : ce qui était fait est fait et de plus ils étaient en vie, il n'y avait donc pas de raison de se plaindre de la sorte ! L'invitation du Roi était pour Richard de Montfort comme une lueur d'espoir pour retrouver la gloire passée de la famille.<< Quand devrai-je partir ? demanda Sebastien. - Dès demain, le plus tôt sera le mieux, fit Jérôme. - Mon fils à la cour du Roi Soleil ! continuait de s'extasier le père du jeune homme. De grandes choses vous y attendent j'en suis convaincu !La mère de Sebastien ne semblait pas partager la joie de son époux, elle s'était approchée d'une fenêtre et contemplait le parc avec un regard triste. Le jeune homme connaissait l'aversion de sa mère pour la cour mais il n'était plus le petit garçon sans défense qu'il était autrefois. Il saurait bien trouver les mots pour la rassurer, dans tout les cas il ne pouvait s'opposer à la volonté de son père. Il irait donc à Versailles ! Sebastien sentait déjà l'excitation de la découverte monter en lui. Une nouvelle aventure s'offrait à lui, et elle semblait bien plus importante que tout ce qu'il avait vécut au petit domaine de Montfort !<< Tout cela Monsieur le Comte, c'est Versailles ! >> C'est donc le lendemain matin que le jeune Sebastien de Montfort quitta la demeure où il avait passé des jours paisibles. On lui avait attelé la voiture familiale aux chevaux les plus robustes de l'écurie, Léontine avait préparée ses affaires (elle ne put s'empêcher de verser une larme, les enfants de Montfort lui étaient aussi précieux que les siens) et Sebastien avait revêtu ses plus beaux habits pour faire bonne figure à la Cour du Roi. Toute la famille s'était réunis à l'entrée de la demeure. Les adieux furent émouvants, jamais ils n'avaient encore été séparés. Il parvint malgré tout à obtenir un sourire amusé de sa mère en plaisantant sur les célèbres manières que l'ont rapportait des courtisans à Versailles. Le jeune homme les embrassa tous une dernière fois avant de monter en voiture en compagnie de Jérôme et de Bastien, un domestique qui avait été chargé de l'accompagné à Versailles. Tout les lieux de son enfance défilèrent à travers la vitre. Il profita une dernière fois de chaque détails des terres de Montfort : là-bas cette statue de nymphe près de laquelle il venait souvent rêver, plus loin ce champs de fleurs sauvages où il jouait étant enfant et surtout un dernier regard sur son Château...Toute sa vie était dans ce domaine minuscule, et à présent il s'en éloignait de plus en plus à chaque mètre parcourut sur la route menant au Château de Versailles et de sa cour...Alors qu'il rêvassait, son ami le sorti de ses pensées :<< Quelles sont vos impressions, Monsieur le Comte ? demanda Jérôme. - A moi les belles demoiselles ! plaisanta le jeune comte ce qui eut le don d'amuser le mousquetaire. - Il est vrai que vous avez l'air de ne pas avoir encore vu le loup, mais ces dames vont sûrement devoir se méfier de cette agneau-là ! >> Le reste du voyage se passa sans encombres et les discussions entre les deux amis firent passer le temps. Ils n'arrivèrent à Versailles que le lendemain après-midi. Leur calèche traversa l'immense parc du Château et s'arrêta auprès d'une entrée où les attendaient des serviteurs prêts à s'occuper des chevaux, de la calèche et des bagages. Ils saluèrent en silence Sebastien et Jérôme lorsqu'ils descendirent de la voiture puis se mirent à la tâche. Les deux hommes, suivient par Bastien, entrèrent à l'intérieur du Château. Ils s'avançaient dans un coiloir immense et lumineux lorsque le mousquetaire fit une confidence à son ami :<< Je suis au regret de vous l'apprendre mais je ne vais pas pouvoir rester avec vous pour la journée. Mes fonctions m'appellent à d'autres affaires. J'espère que cela ne vous froisse pas.- Vous savez je n'ai jamais été en contact avec la cour, je ne connais pas vraiment tout les usages et...- Ne vous inquiétez pas, l'interrompa Jérôme. Je vais vous confier à une personne de confiance, elle vous aidera à vous familiariser avec la cour >>, dit-il d'un ton qui aurait put être rassurant venant d'une autre personne, mais Sebastien n'était pas très doué pour s'étendre en attentions et en sentiments. Il empruntèrent un autre grand couloir sans croiser personnes à part quelques domestiques avant d'arriver dans une immense salle où quelques groupes de courtisans en habits de fête discutaient avec entrain. De nombreux regards se posèrent sur lui mais Sebastein garda la tête haute au côté de son ami. C'est alors qu'une grande et belle femme entra par un autre côté de la salle, il semblait que c'était la personne que Jérôme recherchait car il s'approcha d'elle dès qu'il l'aperçut. Sebastien appréhendait sa première rencontre avec une habituée de la cour.<< Bonjour Madame la Duchesse, salua le mousquetaire, imité aussitôt par le jeune Comte. - Que me vaut ce plaisir, Monsieur de Coigny ? demanda la duchesse avec un sourire radieux. - Je suis là pour vous demander un service.- Faites donc mon ami ! - Voici le Comte Sebastien de Montfort, il vient d'arriver à Versailles et ne connait pas les us et coutûmes de la cour. Serait-il possible que je vous le confie ? demanda Jérôme avec toute la sympathie dont il était capable, pas grand chose certes, mais tout de même cela étonna Sebastien. - Ne vous faites aucun soucis cher Mousquetaire. >>, fit poliment la Duchesse. Jérôme de Coigny les salua tous deux puis disparut vers d'autres mystérieuses occupations digne de son rang de mousquetaire. La Duchesse se tourna alors vers son nouveau protégé :<< Enchantée de faire votre connaissance Monsieur le Comte. Flore de Bar, dit-elle en tendant sa main que le jeune homme prit aussitôt pour la saluer d'un baise-main. - Moi également, répondit Sebastien avec son plus beau sourire. - Bien, sachez qu'aujourd'hui le Roi a organisé une fête en plein air dans les jardins. C'est une excellente occasion de faire connaissance avec la cour ! Suivez moi ! >> lui dit-elle en le prenant par le bras. Ils s'avançèrent donc dans la grande salle vers les portes vitrées ouvrant sur les grands jardins du parc de Versailles, Bastien sur les talons de son maître. Il y avait des musiciens, des servants qui s'activaient dans tout les sens pour satisfaire leurs maîtres et courtisans. Ils traversaient la terrasse menant au jardin quand ils croisèrent un petit groupe de jeunes femmes qui gloussait avec raffinement. Parmis elles, une blonde au regard perçant jeta un oeil sur le comte avant de se moquer ouvertement de lui. Sebastian serra les dents et la Duchesse lui tapotta doucement l'épaule :<< Première leçon : méfiez-vous des femmes comme Petra de Limbourg, c'est une vipère comme on en croise trop souvent à la cour >>, lui conseilla Flore. Cela, Sebastien l'avait compris sans problème ! Malgré le visage d'ange de Petra de Limbourg, il l'a détestait déjà. C'est drôle comme son nom lui était familier...Ils poursuivèrent leur marche dans le jardin jusqu'à ce que la Duchesse croise une connaissance, une grande amie semblait-il : la Duchesse Gabrielle de Vendôme. Une fois les présentations faites, les deux jeunes femmes se lançèrent avec enthousiasme dans une longue conversation. N'étant pas familier avec les deux duchesses, le jeune homme s'ennuya vite et s'eclipsa pour faire un tour admirer les jardins royaux. Alors qu'il était à observer au loin les jets d'eaux d'une fontaine dans les allées du parc mais ne regardant pas où il mettait les pieds il percuta une servante qui transportait semble-t-il le pique-nique de ses maîtres. A peine s'était-il relevé qu'une pluie de noms d'oiseaux et autres qualificatifs tout aussi chamarés lui tombèrent dessus (il en découvrit même quelques uns qu'il ne connaissait pas !). La servante était en furie, elle qui se donnait tant de mal et lui qui ne faisait que déambuler le nez en l'air ! Sebastien fut terriblement gêné de la mettre dans un tel embarras. Il s'excusa avec toute l'empathie dont il était capable. La jeune femme semblait commencer à se calmer et le jeune homme ordona aussitôt à son domestique Bastien de réparer les dégâts. Il proposa alors pour faire la paix, qu'elle poursuive sa promenade avec lui. Elle accepta. Il apprit en discutant avec la domestique qu'elle s'appellait Sophie Atlan et qu'elle était au service de la Baronne Angélique de Vilenoy. Et Sebastien lui raconta ses récentes péripéties, le pourquoi de sa présence à la cour et son mal du pays de Montfort. Le jeune Comte apprécia beaucoup la compagnie de la jeune domestique : elle était à l'écoute et faisait preuve de beaucoup d'humour. C'était un vrai réconfort pour son arrivée à Versailles ! Lorsqu'ils se quittèrent, le jeune homme savait qu'il avait trouvé une amie dans ce château qui lui était encore inconnu. Puis il retrouva la Duchesse de Bar qui commençait à s'inquièter de ne plus voir son protégé. Puis il reprit sa "leçon" de la cour de Versailles. Au fur et à mesure que l'après-midi avançait, le jeune homme rencontra les "personnes à connaitre", aperçut "celles qui sont à fuir"...Sebastien était à peine certain d'avoir retenu une dizaine de noms. Ce dont il était sûr par contre :<< C'est tout de même compliqué tout cela, fit-il remarquer à la Duchesse en le lui chuchotant discretement à l'oreille, ce qui provoqua le rire de la jeune femme. - Tout cela Monsieur le Comte, c'est Versailles ! s'exclama-t-elle. Vous vous y habiturez très vite >>, ajouta la Duchesse, plus rassurante. << Que vous arrive-t-il cher Comte ? >> << Vous vous y habiturez très vite.>> lui avait dit Flore lors de son arrivée à la cour de Versailles. Sebastien repensait à ses mots, tellement loin à présent...Ivan se détacha alors de son étreinte sortant le jeune comte de ses rêveries et quitta le lit, commençant à enfiler les vêtements qu'il avait quitter un peu plus tôt avant leurs ébats. Cela faisait de nombreux mois que lui et le jeune comédien étaient amants dans le plus grand secret. Cela avait commencé alors qu'ils se rencontraient pour la deuxième fois après une représentation exceptionnelle au Château de Versailles. Ce soir-là, ils avaient beaucoup discutés de tout et de rien, l'alcool désinhibant leur esprits ils étaient allés plus loin...Et cela avait continuer depuis. Ils avaient l'un pour l'autre une fascination et un grand respect. Pour la réputation des deux hommes, ils se faisaient très discret mais les courtisans ne pouvaient s'empêcher de jaser...Alors que Ivan Gaultier enfilait sa chemise, Sebastein soupira.<< Que vous arrive-t-il cher Comte ? ironisa le comédien. - Vous n'êtes pas las de cette porte qui claquent lorsque vous sortez de ma chambre au beau milieu de la nuit ? demanda le jeune homme. - Vous voulez nous ruinez maintenant ? C'est nouveau ! Vous savez très bien que je dois retourner à l'hotêl de Molière. Cela vous a pris quand cette envie soudaine que je reste ? Ce n'est pas dans vos habitudes >>, fit remarquer le comédien en finissant de boutonner sa chemise. La remarque de l'artiste avait fait mouche. Le Comte se sentait un peu seul depuis quelques temps à la Cour du Roi de France. Cela à commencé soudainement par le comportement quelque peu distant de la Duchesse de Bar, elle était une de ses meilleures amies à la cour. On murmurait bien évidemment des choses sur leurs comptes à la cour et ce changement d'attitude avait eut le don de blesser le jeune homme. De plus ses rumeurs sur son regard par rapport aux hommes le préoccupait. Il avait peur d'offenser le Roi et de perdre sa protection. Pour s'occuper plus l'esprit il s'était lancé dans la recherche d'indices sur le complot contre le Roi, il n'avait pas trouvé grand chose jusqu'à présent. Et le soir lorsqu'il se retrouvait seul, ses questionnements faisaient à nouveau rage dans son esprit. Ivan lui vola un baiser avant de quitter la chambre et les réflexions du comte continuait à vagabonder...Il avait une impression de faiblesse depuis peu...Quand il pensait qu'il avait faillit céder aux avances du Duc Karl de Bavière, il n'en revenait pas rien que d'y penser ! Le Duc semblait l'envouter peu à peu...Après tout ? S'amuser n'avait jamais fait de mal à personne ?...Qu'est ce qu'il était en train de se dire ?! Non ! Non, Sebastien de Montfort ! Tu dois le respect à ton Roi ! Il t'a offert un honneur inespéré et toi, tu voudrais le jeter dans la boue juste pour batifoler avec le premier séducteur bavarois venu ? Mais quelle huitre !...Bon sang ! Il faudrait qu'il en discute avec Sophie, elle aurai sûrement un bon conseil !
Dernière édition par Sebastien de Montfort le 16.06.11 16:50, édité 1 fois |
|